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Intro : Peut-on faire circuler le courant électrique dans un circuit comportant un isolant ?
1. Le condensateur N I P
Rappels d’électricité : pour un générateur U PN = E − rI
U PN
1.1. Description et structure
Armatures métalliques Schéma conventionnel :
isolant
(air, mica, papier paraffiné, film
plastique, huile …)
fils de connexion
Lorsque le condensateur ne peut plus ni céder des charges vers la borne + du générateur (car plus de ddp
entre le générateur et le condensateur, donc plus de circulation de courant), ni stocker de charges
supplémentaires provenant de la borne – du générateur, on dit qu’il est chargé.
Les armatures A et B du condensateur portent donc, à chaque instant, des charges électriques opposées
+q et − q. Ces charges sont responsables de la tension aux bornes du condensateur.
1.3. Relation entre charge et intensité
On utilise la convention récepteur pour flécher la tension aux bornes du condensateur par rapport au sens
de la flèche représentant le courant (et l’intensité).
Convention d’écriture et de schématisation : A B
pour l’intensité i
pour la tension
pour les charges portées par les armatures +q –q
Expérience : même dispositif qu’au 1.2, mais avec deux DEL (jaune et 1 2
verte) montées tête-bêche. charge décharge
Observation :
Interrupteur en position 1 : une seule des deux DEL est allumée, on
charge le condensateur. +
L’intensité du courant qui arrive sur une armature d’un condensateur est la dérivée par rapport au temps de
la charge électrique portée par cette armature (armature sur laquelle arrive le courant).
Attention à la notation en minuscule pour les valeurs instantanées i ≡ i(t).
Observation : l’intensité i est positive et reste sensiblement constante pendant l’expérience (avant de
s’effondrer), la tension aux bornes du condensateur augmente proportionnellement à la durée de la charge.
Interprétation :
Le graphique montre que uC = k.t, avec k une constante positive.
L’intensité est constante, c’est donc qu’elle est la dérivée d’une fonction proportionnelle au temps : q = i.t.
u q i
L’ensemble de ces deux relations donne t = C = soit q = u C = C u C , car i et k sont des constantes
k i k
positives.
Conclusion : la charge d’un condensateur est proportionnelle à la tension à ses bornes.
du C
Les relations q = C u C et conduisent à : i=C
dt
charge
décharge
+
E R E M
− C
C
Observation : On constate que le condensateur peut restituer l’énergie électrique qu’il a accumulée.
On peut montrer que cette énergie est proportionnelle à la capacité et au carré de la tension aux bornes du
condensateur :
E cond : nergieemmagasin e en joules (J)
1
E cond = C u C2 C : capaciten farads (F)
2
u C : tension aux bornes du condensateur en volts (V)
1 1 1 q2 q
E cond = C u C2 et q = C u C donc E cond = q u C ou E cond = car u C = .
2 2 2 C C
Démonstration (facultative) :
dq du dE 1
P(t) = u i = u =Cu e u u ′ soit E cond = C u 2 .
et P(t) = cond , donc E cond a pour drivC
dt dt dt 2
Conséquences importantes :
Comme tout réservoir, on ne peut pas le remplir (ni le vider) instantanément, donc la charge (et la décharge)
du condensateur n’est pas instantanée mais plus ou moins rapide.
Comme l’énergie stockée ne peut pas varier brutalement, la tension (et la charge) aux bornes du
condensateur ne le peut pas non plus.
La tension aux bornes d’un condensateur est donc une fonction continue du temps.
3.2. Charge
• Évolution de la tension :
On utilise la convention récepteur pour le condensateur.
R
Le condensateur est initialement déchargé. K
Au cours de la charge du condensateur, la loi des mailles q
donne : u C + u R − E = 0 , la loi d’additivité des tensions E C
− τ
du C du C
On dérive l’expression de la solution, =−
+ puis on remplace et par leurs expressions
dt τ dt
− − − τ
dans l’équation différentielle, cela donne E = τ + − τ ⇔ = − + .
τ τ
t
Cette équation doit être vérifiée à chaque instant (quelque soit t), le terme devant e − τ doit être nul mais A ne
peut pas être nulle donc : 1 − = soit et τ = RC E=B
La tension aux bornes du condensateur en fonction du temps est
−
t
u C (t) = E 1 − e RC .
• Évolution de l’intensité :
−
t
E − E 1 − e RC
donc E − u C (t) = E e − RC .
t
i(t) = =
R R R
t
E − RC
L’intensité du courant lors de la charge du condensateur est : i(t) =
R
e .
3.3. Décharge
K
• Évolution de la tension :
q
On utilise la convention récepteur pour le condensateur. R C
Initialement le condensateur est chargé et .
Au cours de la décharge du condensateur, la loi des mailles et
la loi d’additivité des tensions donne : .
du
Comme et donc i = C C alors .
dt
C’est la même forme d’équation différentielle mais avec E = 0.
La solution de ce type d’équation est u C =
−
τ
+ dans laquelle A, B et τ sont des constantes à déterminer.
du C − τ −
=− + et u = τ + , l’équation différentielle devient :
dt τ C
− − − τ
A e τ + − τ = et A(1 − + =
τ τ
t
Cette équation doit être vérifiée à chaque instant (quelque soit t), le terme devant e − τ doit être nul mais A ne
peut pas être nulle donc : 1 − = soit et τ = RC
soit u C = τ .
B=0
−
τ
Utilisation des conditions initiales :
à l’instant initial t = 0, le condensateur est chargé et donc
−
u C (0) = τ
= = .
t
Donc finalement : u (t) = E e − RC
C
t
La tension aux bornes du condensateur en fonction du temps est u C (t) = E e
−
RC .
dq
• Remarque : Si on utilise la convention générateur pour le condensateur : i = − car dq < 0 (décharge) et
dt
(fléchage dans le sens réel).
La loi des mailles donne alors u C − u R = 0 et K
du q
u R = R i = −RC C R C
dt
On retrouve la même équation différentielle donc la même
expression de u C (t) .
t
u C (t) E −
Mais pour l’intensité, comme u C − Ri = 0 alors i(t) = = e RC
.
R R
Il est très important de préciser la convention utilisée.
On a constaté que l’évolution de la tension aux bornes du condensateur dépend de la valeur de la résistance
R, de la valeur de la capacité C. En effet, l’évolution est plus lente si ces valeurs augmentent (séparément ou
ensemble). Par contre, la force électromotrice E du générateur est sans influence sur l’évolution temporelle,
mais joue un rôle sur la valeur de la charge maximale stockée dans le condensateur : E est une asymptote
pour la tension et .
Les modélisations proposées par loggerpro sont très proches des points mesurés expérimentalement lors de
l’acquisition. On vérifie également que l’exposant vaut – 1/RC.
On peut le vérifier par l’analyse dimensionnelle : (entre crochet = dimension des grandeurs)
[u] [q]
u = Ri donc [R] = et q = C u C donc [C] =
[i] [u]
[u] [q] [q] dq [q] 1 [t] [q] [t]
On a : [RC] = = , or i = donc [i] = et = on obtient donc [RC] = = [q] = [t] .
[i] [u] [i] dt [t] [i] [q] [i] [q]
On considère souvent que le condensateur est complètement chargé (ou déchargé) au bout d’un temps égal à
cinq fois la constante de temps du dipôle RC, , l’intensité dans le circuit est alors quasi nulle.
Car à la date t = 5 τ, le condensateur est chargé (ou déchargé) à 99 % de sa valeur maximale.
5,0
4,5
4,0
3,5
0, 63 E
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
t (ms)
0,0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
-0,5 τ = RC
5,0 um , u2 (V)
4,0
3,5
3,0
2,5
0,37 E 2,0
1,5
1,0
0,5
t (ms)
τ = RC
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50