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Introduction
La maladie est la conséquence des divers actes de l'être humain qui n'est ni une
punition, ni une malédiction. Bien au contraire, on peut la considérer comme une
bénédiction qui invite le souffrant à aller au-delà de ce qu'il connait. Elle est une
œuvre d'art, une création du mental, en accaparant l'énergie disponible. Celle-ci s'est
retournée contre le patient alors qu'elle aurait du lui permettre d'évoluer vers son
accomplissement. Elle ne vient jamais au hasard et toute maladie est signifiante,
c'est-a-dire qu'elle a un sens profond se dévoilant selon le degré de maturité du
malade lui-même.
Le corps souffrant est un miroir qui révèle les secrets de l’âme. II est l'expression
visible de l'univers invisible en nous. En ce sens la chair est imprimée par le
problème de vie du mental, a l'image de l'ordinateur la feuille sort de l'imprimante
programmée par le clavier.
La recherche du sens invite à s'inquiéter d'une sorte de lecture secrète du corps qui
est livre de vie, bible vivante de chair et d'os.
Le lieu de souffrance est le lieu de l’être. La maladie a un sens initiatique, elle est
accompagnée de sa sœur l'angoisse, la gardienne du seuil d'évolution devant le
Saint Nom divin et elle aura le puissant rôle d'adversaire pour développer chez celui
qui marche vers le mystère une force d'intégration des énergies qu'il est. Cela est la
fonction symbolique et ontologique de la maladie. Elle demande un dépassement du
sens connu, mais elle oblige d'emblée a analyser la situation. « Dieu se sert des
maladies pour nous guérir. »
Jeu de maux, jeu de mots mais aussi jeu de piste dans le labyrinthe de la vie pour en
trouver une sortie satisfaisante. Et ces jeux sont toujours des jeux du « Je ».
Les maladies graves sont l'antichambre de la mort, c'est pourquoi elles invitent au
dépassement de la question fondamentale de la peur de la mort. Toute maladie,
toute peur font partie de I’ inaccompli, elles n'arrivent jamais pour rien et si l'on n'en
comprend pas le sens, il ne faut pas baisser les bras, mais se mettre en route pour
se laisser percer par une autre compréhension.
Les problèmes de sante arrêtent l'homme dans sa course aux activités, il se retrouve
ainsi cloué au lit, au repos, au calme pour réfléchir tranquillement, et si la souffrance
le travaille, c'est pour qu'il travaille à se connaitre et le pousser à trouver le sens
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profond de ce qui lui arrive. Le symbolisme des maladies ne peut pas se comprendre
sans intégrer la notion d'arrière-plan psychique nomme inconscient. La maladie est
une émotion inconsciente qui s'exprime dans la chair à défaut de trouver une autre
solution.
C'est la première forme d'expression pour apprendre les rouages cachés de notre
organisme. La recherche de sens mène à la guérison, ne serait-ce que de
l'ignorance. Il existe une forme plus évoluée d'exprimer ces émotions négatives
rentrées, appelées maux, qui est l'expression verbale, les mots. Ceux-là ont une
capacité de véhiculer les tensions psychologiques à condition de pouvoir le faire en
toute confiance, sans culpabilité, c'est à dire face a quelqu'un qui a appris à écouter.
Et nul ne pourra écouter l'autre s'il n'a pas compris lui-même. C'est pourquoi les
papotages du marché et de la boulangère n'ont pas de vertus thérapeutiques, sinon
cela se saurait. Non, il faut une autre écoute, une écoute éduquée à comprendre le
sous-jacent a la parole et amener a une libération mentale.
Tout le monde ne sait pas forcement faire, faire le troc des maux contre des mots.
Mots pour maux, pour témoigner d'un monde merveilleux, cohérent et vérifiable qu'on
ose appeler le milieu divin. Cette seconde forme de formulation, horizontale cette
fois-ci, se fait d'homme à homme. Mais il existe une troisième voie de sortie du non-
dit qui se tourne vers le haut, vers Celui qui est dans le ciel, mais aussi dans le ciel
de notre tète, Dieu, le Créateur ou encore l'Eternel.
Nous pouvons résumer ces trois manières de se libérer en un schéma général, une
libération en fonction de notre degré d'évolution et de connaissance de soi-même.
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La vraie guérison est spirituelle et il n'est pas aise de parvenir a une relation
favorable avec Dieu le Père, Celui qui EST, Celui qui fait ETRE. La prière du juste,
c'est-a-dire de celui qui est dans une juste position spirituelle est efficace. Dieu
permet la maladie pour notre évolution physique, psychologique puis spirituelle.
Le corps est un livre de chair et d'os qui parle un langage mystérieux. S'il est codé
c'est afin de trouver un code de lecture satisfaisant. L'homme est un animal de
paroles et il doit trouver les mots justes pour exprimer ses maux.
Mettre des mots sur l'émotion changeante du corps humain est le plus grand défi de
l'homme. Le ressenti, les non-dits sont difficiles a exprimer, néanmoins on peut
essayer. Peu importe si quantité de personnes ne comprennent pas, dire est
indispensable, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle et par exigence
personnelle.
Le corps transmet la parole divine pour qui peut l'entendre et la bouche sert à
témoigner de ce que l'on a entendu et vu des choses de Dieu. La chair est porteuse
de nos dettes, dans le sens « énergies non révélées ». L'homme est malade de lui-
même, de son Etre et par la maladie, il cherche à exprimer une parole particulière.
Les affections sont ainsi la traduction des affects dans les différents tissus du corps
humain. Par affects nous entendons énergies psychiques non dites ou mal dites et
non accomplies.
N'ayant pas d'autre issue que la chair, ces affects affecteront les organes et leurs
innombrables fonctions. La maladie doit normalement tuer l'ignorance du sens. Cette
petite mort projette le malade dans la résurrection d'une nouvelle vérité, celle d'un
sens plus profond. Qui peut vivre sans sens ? C'est lui qui fait tourner le monde et
marcher les hommes.
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l'homme à Dieu. Les maladies peuvent réconcilier la personne avec elle-même et
avec son inconscient, le visible à l'invisible. Les symboles sont des réalités concrètes
représentant des idées abstraites, difficilement accessibles à la pensée. Ils sont
perçus intuitivement, tout étant signe et tout signe étant porteur de sens. A l'origine
du mot, le symbole est un « objet coupe en deux » : morceaux de céramique, de bois
ou de métal. Deux personnes en gardent chacune une partie : deux hôtes, deux
pèlerins, le créancier et le débiteur... Le symbole sépare et remet ensemble. Les
maladies séparent et réunissent... l'homme et son Dieu.
Et les symboles sont partout, tout comme l'Eternel Dieu est partout, sur et dans tout
ce qui vit et dans tout ce qui ne vit pas apparemment. Le symbole, « vision
bilatérale», est le fil d'Ariane qui donne accès a un univers insoupçonné, le guide
vers le moi et ses mécanismes complexes, ses frustrations, ses désirs, ses révoltes,
enfouis dans les abimes de l'inconscient dont il véhicule pourtant les images codées,
que la simple raison ne saurait expliquer.
Pour illustrer cette relation particulière, la Bible nous offre bien des symboles comme
par exemple, le buisson ardent, l'eau du rocher, la lèpre, l'eau vive, la nuée
lumineuse, le serpent, le grain de blé, ceux qui voient et qui sont aveugles et surtout
le souffle. Malheureusement en Occident nous avons perdu la réalité de cette
symbolique comme moyen de communication avec Dieu.
Selon la tradition dans la Bible, connaitre, « naitre avec », est toujours une
expérience directe a l'image analogique en médecine d'une véritable transfusion
sanguine, d'autant plus que dans le sang il y a l'âme, c'est-a-dire toute la
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psychologie. Chez les Indiens de la prairie, le pouvoir de médecine est la force
essentielle qui préside à l'acquisition de la sagesse du corps et de l’âme, recherche
qui constitue l'objectif essentiel de la vie. Comprendre, c'est déjà le début de la
« réalisation », c'est « prendre avec » dans un sens transformant.
Il n'y a que deux mondes : celui d'en bas et celui d'en haut. D'abord il y a le premier,
puis se découvre le deuxième. La maladie, par le fait même qu'elle force l'homme a
réfléchir, ouvre la porte de l'âme et permet le « toucher par l'Esprit ».
Et il faut souvent souffrir pour y être introduit. L'accès au monde divin n'est pas de
l'ordre de la volonté humaine, qui ne décide rien, encore moins peut en forcer
l'ouverture. L'homme propose et Dieu dispose. L'homme, par la souffrance, se laisse
forger pour se préparer a recevoir, à découvrir l'Etre divin qui l'habite déjà et qui ne
demande qu'a se montrer. Dieu attend celui qui est devenu un « vrai patient ».
Dieu permet à l'homme d'être malade pour qu'il se souvienne de Lui. Se souvenant, il
se prépare et devient « capable de Dieu ». Heureux celui qui sait pourquoi il souffre !
S'il est utile, voire même souvent indispensable de se soigner par des moyens
extérieurs (médicaments, chirurgie, techniques extérieures), il est tout aussi utile de
faire un diagnostic « autre », celui de l'intérieur, de l’être profond et de soigner le
manque. Quand l'intérieur est fragile, l'extérieur souffre facilement ; autant pour la
grippe que pour les dépressions mentales. Soit on base sa vie et tout ce qui en
dépend sur du sable (richesses extérieures), soit on base sa vie sur un fondement
solide, Dieu. La maladie invite à chercher un fondement plus profond, de l'ordre du
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spirituel, une base sacrée. Se laisser happer par l'énergie divine n'est pas un vain
mot !
La recherche du sens est un puzzle passionnant. Si pour moi il y a un sens, c'est que
je l’ai tout simplement cherché. C'est toujours la personne elle-même qui sait
comment peut réagir son corps d'après ses secrets.
La maladie n'est pas une malédiction, encore beaucoup moins une punition, mais
une révélation bénie qui montre ce qui ne va pas a l'intérieur, c'est-à-dire ce que
j'appelle l'inaccompli. Elle révèle ce qui n'est pas encore parvenu à la Lumière. Enfin
l'altération de la santé n'a de sens que dans la marche vers l'accomplissement
qu'elle suscite.
Voici énoncé avec des mots, une incursion dans le non-dit des maux. Cela ne veut
pas dire prouver quelque chose mais simplement... souffler des idées. La
connaissance est comme une pomme, elle tombe, pour être cueillie, uniquement
quand elle est mûre. D'une vieille notion médicale agnostique, il y a passage vers
une nouvelle gnose. Et pour autant, il ne faut pas dire qu'il n'y a que des ténèbres, si
on ne voit pas encore la Lumière.
La souffrance n'a aucun sens sans l'espoir de la guérison spirituelle. Les épreuves
ne sont là que pour nous apprendre la bonne manière de voir les événements de la
vie quotidienne. Des que ces épreuves deviennent des preuves de l'existence du
sens spirituel, elles disparaissent comme un mirage dans le désert, au fur et a
mesure de l'avancée et de la percée vers soi.