TI n'y a pas de concept simple. Tout concept a des composan- tes, et se dfinit par elles. n a donc un chiffre.

C'est une multiplicit, bien que toute multiplicit ne soit pas conceptuelle. TI n'y a pas de concept une seule composante : mme le premier concept, celui par lequel une philosophie com- mence, a plusieurs composantes, puisqu'il n'est pas vident que la philosophie doive avoir un commencement, et que, si elle en dtermine un, elle doit y joindre un point de vue ou une raison. Descartes, Hegel, Feuerbach non seulement ne com- mencent pas par le mme concept, mais n'ont pas le mme concept de commencement. Tout concept est au moins double, ou triple, etc. nn'y a pas non plus de concept ayant toutes les composantes, puisque ce serait un pur et simple chaos : mme les prtendus universaux comme concepts ultimes doivent sortir du chaos en circonscrivant un univers qui les explique (contem- plation, rflexion, communication...). Tout concept a un contour irrgulier, dfini par le chiffre de ses composantes. C'est pourquoi, de Platon Bergson, on retrouve l'ide que le concept est affaire d'articulation, de dcoupage et de recoupe- ment. nest un tout, parce qu'il totalise ses composantes, mais un tout fragmentaire. C'est seulement cette condition qu'il peut sortir du chaos mental, qui ne cesse pas de le guetter, de coller lui pour le rabsorber.