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Le ralisateur d'Une sparation vient tourner en France un drame intime et suspense. Bouleversant. Lart de taire chez Farhadi...

. Depuis propos dElly et Une sparation, ses deux prcdents longs mtrages, on sait que le plus international des cinastes iraniens na pas son pareil pour btir des drames intimes la fois kafkaens et suspense sems de bombes fragmentation multiple. Avec Le Pass, son premier film tourn en France, il va encore plus loin, les secrets implosant les uns dans les autres faon poupes russes jusquau plan-squence final, vritable arme de destruction massive qui va vous mettre genoux. Dans le cinma de Farhadi, tout est pens et soupes, mme le pansement mis sur le doigt de Fouad par Ahmad au tout dbut du film, puis retir la fin par Samir, manire dlicate de signifier le passage de relais entre les deux hommes. La redoutable mcanique scnaristique, y compris le choix trs intelligent des ellipses, se double dune mise en scne implacable. Plus le pass remonte, plus les personnages reviennent physiquement sur leurs pas. Farhadi invente une chorgraphie du regret qui questionne tout moment le spectateur : Quand est-il trop tard ? partir de quand ne peut-on plus faire machine arrire ? Tous les acteurs (Ali Mosaffa et la douceur rassrnante de sa voix agissent comme un anxiolytique), enfants inclus, conjuguent la perfection ce Pass pas simple qui va petit petit se dcomposer, avant de se recomposer, peuttre, sous nos yeux.

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