Dire qu'on attendait le nouveau film d'Asghar Farhadi avec impatience est un euphmisme.

Aprs les trs remarqus A Propos d'Elly (Ours d'or Berlin en 2011) et Une Sparation (qui a rafl plus de 70 rcompenses dans le monde, dont un Oscar et un Csar), Asghar Farhadi concourt pour la premire fois pour la Palme d'or avec Le Pass. Trs marqu par les contradictions de la socit iranienne, on avait hte de voir si la France allait inspirer ou dnaturer son cinma. Bonne nouvelle : Le Pass est un film trs diffrent mais dans lequel on retrouve la patte de Farhadi. Brnice Bejo, excellente Partant d'une histoire assez banale, un Iranien revient en France pour divorcer avec sa femme qui attend un enfant de son nouveau compagnon, Le Pass est une sorte de polar sentimental qui monte en puissance jusqu'au final ouvert et dconcertant. Comme dans ses prcdents longsmtrages, les apparences sont souvent trompeuses et la vrit attend juste d'exploser. Travers par une tension constante, rsultat de tant de non-dits dans cette famille recompose, si Le Pass fonctionne aussi bien c'est galement grce ses comdiens, sans parler des enfants, absolument bluffants. Farhadi offre enfin Brnice Bejo le premier vrai rle marquant de sa carrire. Film d'une grande humanit qui renvoie chacun ses propres interrogations sur l'amour, le deuil ou encore la filiation, ce Pass devrait avoir un avenir des plus radieux.