Vous êtes sur la page 1sur 208
Un concept de différence implique une diffrence qui n'est pas sculement entre deux choses, et qui n'est pas non plas tune simple diffrence conceptuelle. Faut-il aller jusqu’a une difference infinie (théologie) ou se tourner vers une raison ‘du sensible (physique) ? A quelles conditions constituer un pur ‘concept de la différence ? Un concept de la répétition implique une répétition qui nest pas seulement celle d'une méme chose ou d'un méane Glément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. Llart n'estil pas & la recherche de cette réptrtion paradoxale, mais aussi la pensée (Kierke- gaard, Nietzsche, Péguy) ? Quelle chance y rence pure et de tifent ? pour que les deux concep, de die ition profonde se rejpignent et den GD. Gilles Deeaze, né en 1928, profeseur de philosophie, 2 ensign Université de Paris VII- Vincennes jusyuen 1967, GILLES DELEUZE Différence et répétition ¥ fPIMETHEE pul} BPIMETHEE nee ae DIFFERENCE Collection fie par Jon Hyppoie. ET REPETITION ct dirigée par Jean-Luc Marion GILLES DELEUZE PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE AVANT - PROPOS Les faiblesses d'un livre sont souvent la contrepartie d'inten- tions vides qu’on n'a pas su réalisor. Une déclaration d'intention, fen ce sens, Lémoigne d'une réelle modestie par rapport au livre idéal. On dit souvent que les préfaces ne doivent étre lues qu'a la fin, Inversement, les conclusions doivent étre lues d’abord ; crest vrai de notre livre, oft la conclusion pourrait rendre inutile In lecture du reste. Le sujet traité ici est manifestement dans lair du temps. On. peut en relever les signes : orientation de plus en plus accentuée de Heidegger vers une philosophie de la Différence ontologique ; Vexercice du structuralisme fondé sur une distribution de carac- téres différentiels dans un espace de coexistence ; l'art du roman ‘contemporain qui Lourne autour de la différence et de la répéti- tion, non seulement dans sa réflexion la plus abstraite, mais dans ses techniques effectives ; In découverte dans toutes sortes de domaines d'une puissance propre de répétition, qui serait aussi bien celle de linconseient, du langage, de l'art. ‘Tous ces signes peuvent étre mis au compte d’un anti-hégélianisme généralisé : la différence et la répétition ont pris la place de Videntique et négatif, de 'identité et de la contradiction. Car la différence implique le négatif, et ne se laisse porter jusqu’a la contradic tion, que dans la mesure oi I'on continue & la subordonner A Videntique. Le primat de I'identité, de quelque maniére que celle-ci soit concue, définit. le monde de la représentation. Mai Ia pensée moderne natt. de Ia fuillite de la représentation, comme de la perte des identités, et de la découverte de toutes les forces me 213095166 qui agissent sous Ia représentation de l'identique. Le monde ‘an rote moderne est celui des simulacres. L’homme n'y survil. pas a Dei egal — 1 on: 1968 Dieu, Pidentité du sujet ne survit pas a celle de la substance. (© Premes Universitaires de France, 1968 ts i [Bicycle effet » optique, par un jeu plus profond qui est celui de Ia dif {ah buted Sen emai Pn rence et de la repetition, Nous voulons penser Ia dilférence en

Vous aimerez peut-être aussi