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dysfonctionnement social ?
ORTEGA, Diana
Baccalauréat en Sociologie
dianukis_89@hotmail.com
+0787833761
I. La sociologie de la déviance : définition de la déviance.
2 Ibid., p.737
3 Ibid., p. 738
4 Ibid., p.739
La théorie de la déviance de Robert King Merton est, peut-être, la plus connue de
toutes. Avec son œuvre « Structure Sociale, Anomie et Déviance » (1938), l’auteur est
capable de démontrer que la structure sociale est la cause principale du comportement
déviant, grâce à la création d’une vaste typologie d’adaptation qui permet de catégoriser
aux individus en cinq groupes différents, chacun avec des motivations strictement
inégales.
Pour Merton, le but de son analyse est trouver pourquoi c’est la structure même de la
société qui pousse à un individu á devenir un déviant, en posant ainsi les bases d’un
étude des causes culturelles et sociales de la déviance et de l’anomie.
D’abord Merton fait une distinction entre deux groupes d’éléments essentiels pour
l’analyse : du premier groupe font parti les buts, les intentions et les objectifs de chaque
sujet, imposés par la société même, en considérant celles-ci comme « des choses qui en
valent la peine »5. Le deuxième groupe est composé par les moyens, utilisés de façon
« légitime » pour atteindre ces buts. Le concept de légitimité apparait très souvent dans
les textes de Robert Merton : pour lui l’illégitimité des moyens est beaucoup de fois
plus efficace que son usage légal. C’est le cas de la société capitaliste américaine : la
valeur ou but principal est un « succès financier »6, qui met l’accent sur une réussite
matérielle obtenue seulement par l’autodiscipline. Ceux qui ne triomphent pas ont telle
pression sociale pour réussir qu’ils sont souvent forcés à utiliser des moyens
illégitimes. Par conséquent, « la déviance est le produit des inégalités économiques et
des manques d’égalité des opportunités »7.
« Si les aspirations de chaque individu et des groupes sociales ne concordent pas avec
les récompenses disponibles »8, la disparité entre ces deux éléments affectera les
propres motivations de certains sujets, qui peuvent devenir déviantes. C’est ici ou
l’auteur met en place sa typologie d’adaptation en fonction du rôle, qui commence par
définir le genre conformiste, où le rapport entre les buts et les moyens est de conformité
totale. Par contre, le sujet innovateur est celui qui utilise des moyens de hors de la loi
pour atteindre à la réussite de ses buts. Ils sont « prêts à prendre des risques, quelque
soit leur position »9 sociale. Les sujets des classes les plus riches ne sont pas parfois
poursuivis, soit parce que ils n’ont pas étés découverts ou parce que leur position
professionnelle fait peur á les autorités. Ce type de crime est ce que Merton appelle
« crimes en col blanc »10. Une société qui les demande de souhaiter un succès financier
mais en refusant les moyens légitimes pour l’atteindre a comme conséquence un
déséquilibre et une instabilité de la société même. Bien au contraire, l’adaptation
6 Ibid., p. 168
8 Ibid., p. 739
10 Ibid., p. 175
ritualiste est propre de ceux qui cherchent une manière « d’échapper »11 aux pressions et
ambitions de la société, en oubliant les buts mais en appliquant les normes sociales avec
plus rigidité.
Le quatrième genre d’adaptation est le mode d’évasion, qui apparait lorsqu’un individu
faible commence à s’évader comme résultat d’une incapacité vérifiée d’atteindre le but.
Le produit de ce mode se reflet en quiétisme et résignation comme une échappatoire á la
société, propre des malades mentaux, des vagabonds ou des parias. Le dernier type est
la rébellion, où les individus de hors la structure sociale se rebellent pour en faire une
nouvelle structure.
Á travers de cette analyse, Merton montre les défauts de la société américaine et plutôt
de la société industrialisée comme force majeure des comportements déviants, en
laissant voir les contradictions de la structure sociale (tendance des classes les plus
hautes au pouvoir et á la richesse économique par rapport aux couches les plus basses).
13 Ibid., p. 744
Bien que Becker ne spécifie jamais quels individus concrets sont des déviants, il
présentera aux groupes défavorisés (minorités ethniques, les couches les plus basses,
etc.) comme des collectives qui sont propice à être qualifiés comme déviants.
Cependant, à cause de son approche critique, il argumentera que le comportement
déviant n’est pas du tout décisif á l’heure de « se dévier », car ils existent beaucoup de
processus dissociés avec le comportement même (le pays d’origine, la façon d’habiller
ou de parler, etc.) qui influencent l’étiquetage.
La théorie de Norbert Elias, sociologue allemand de profil juif, en relation aux études
de la déviance, se caractérise par une abondance extrême des liens entre ce qu’il
explique et ce qu’il a souffrit. Avec ces références biographiques de sa vie, l’auteur est
capable de nous montrer la société de l’IIIème Reich comme un rapport entre
« établis », la population allemande, et « marginaux », le collectif juif.
Pour lui, ce qui distingue aux établis des marginaux sont les « ressources de pouvoir »
que chaque groupe possède : à plus d’inégalité du pouvoir, soit économique, politique,
ou culturel, la distorsion de la perception des établis augmentera. « L’image que chaque
groupe a de lui-même et de l’autre côté dépende, alors, de la différence du pouvoir et
de l’auto-confiance des membres du groupe »14, et alors l’état de la relation entre
chaque collectif dépend essentiellement du degré d’opinion ou connaissance que
chaque élément a de l’autre.
Elias applique ce model à un cas en particulier : la situation des juifs pendant le
régime national-socialiste (le parti nazi en Allemagne). Les juifs, en tant que groupe
marginal pendant la majorité de son histoire, sont rappelés par Elias comme une société
que dissimulait son exclusion sociale : « On était de facto un homme de second ordre,
mais ce n’était pas une raison pour se considérer soi-même comme un homme de
second ordre »15. Les juifs essayaient son immédiate intégration dans les domaines de
l’économie et de la culture, et au même temps la société les rejetait de ces cadres.
Mais ils existent des autres exemples : les collectifs hispano et noir aux États-Unis
présentent, pour la population américaine, une espèce de menace à leur statut et à leur
sécurité. Cette haine et ressentiment provienne, dit Elias, de l’exigence d’égalité légale
et sociale des membres de la minorité stigmatisée, en occupant les postes et en prenant
les opportunités a priori faits pour la majorité. La majorité peut tolérer l’existence de
cette minorité méprisée, « en tant que ses membres se contentent du rang inferieur qui
(…) revient à leur groupe en tant qu’ils se comportent, conformément à leur statut
inferieur, en êtres subordonnés et soumis »16. Mais quand ils commencent à acquérir
une égalité sociale et légale, la relation vacille, en considérant les liens avec eux une
« humiliation ».17
14 Helena Béjar, Norbert Elias, Retrato de un Marginado, Madrid: Reis, p 21.
15 Norbert Elias, Norbert Elias par lui-même, Paris : Fayard, 1991, p. 155.
16 Ibid., p. 152
17 Ibid., p. 153
L’intégration des marginaux est une tâche difficile mais possible, selon Elias. La
création d’un État qui mêle de différents collectifs, avec une volonté d’assimiler aux
marginaux est travail des groupes établis et des marginaux tous les deux.
19 Ibid., p. 743
20 Ibid., p.745
21 Ibid., p.745
22 Ibid., p.746
L’approche de Norbert Elias est très particulière, car il se centre en essence sur le
conflit des juifs avec la classe allemande dominante.
Après ces théories qui considèrent le lien entre le comportement déviant et la structure
de la société comme une relation cause-effet, peut-on décider laquelle des deux est la
cause et laquelle est la conséquence ? Merton et Becker ont décidé que c’est la société
qui pousse l’individu à devenir déviant, mais de quelle façon ?
S’éloigner des règles et des normes d’une société exige un caractère courageux et
décisif, mais souvent, cet éloignement est « essentiel pour assurer des processus de
change après considéré comme un intérêt commun »25. Mais une société qui est
tolérante avec les conduites déviantes ne doit pas forcement être chaotique dans un sens
social. Cependant, ce but s’atteindra juste où l’ordre social est en paix avec la justice
sociale, et où les inégalités ne sont pas trop grandes : la population dans sa totalité a
l’opportunité d’avoir une vie satisfaisante, car si « l’équilibre entre liberté et égalité
n’existe pas, les conduites déviantes s’orienteront aux fins socialement destructives »26.
23 Ibid., p.777
24 Ibid., p.777
26 Ibid., p.777
Diana Ortega
27 Novembre 2008