DESTINATION.
DU SAVANT
“BT DE LHOMME DENOTICE SUR FICHTE.
Ltcrit dont nous donnons la traduction a
pour auteur "homme 4 ame la micux trempée
ct Ia plus noble qu'aient connue les ages mo-
dernes, Quand il ne restera plus du systeme
de Fichte que Vinfluence que doit nécessaire-
ment avoir l'ceuvre du génie sur le développe-
ment de la pensée, et la mention quien fera
Vhistoire des opinions humaines, il restera en-
core une profonde admiration pour ce caractére
forme et énergique, qui ne recula devant au-
cune conséquence, combattit toujours pour
1a Norice aun Fiewre.
Ia liberté de la pensée, et ne se proposa jamais
pour but que'amétioration de la race humaine,
pour laquelle il professait une haute estime et
avait un grand amour. L'ouvrage suivant ne
fera pas seulement connaitre des pensées éle-
vées, mais encore un grand homme, un véri-
table homme de bien.
Ce n'est pas ici le lieu d'exposer les doct
res philosophiques de Fichte ; cette exposition
serait mieux placée en téte d'un de ses ousra-
ges syslématiques ct didactiques; mais ill ne
sera peut-ttre pas déplacé de donner quel-
ques détails biographiques sur Vauteur de la
Destination du Savant,
Fichte naquit 4 Rammenau, village entre
ischofswerdact Pulsnitz, dans laHaute-Lusace,
Te 19 mai 1762. L'esprit de méditation ct de
contemplation se manifesta de bonnie heure en
luis souvent il passait des journées entidres
dans la campagne, portant au loin un regard
immobile, et semblant attendre d’y voir appa-
raitre le génie de la nature.
Doué d'une grande mémoire, arriva
quelquefois de réciter avec chaleur le sermon
qu’avalt préché, te dimanche, le pasteur de son
village. Hl n’avait que neuf ans, quand le baron
do Miltitz, frappé de sa facilité 4 retenir ct de
sa vivacité a reproduire ce qu'il avait entendu,orice SUR FIcwTE, 3
se chargea, du consentement de ses parents,
de son éducation, quill confia d'abord ay pas-
teur de Niederau, prés de Meissen, oi il envoys,
cnsuite, et plus tard & Schulpforta.
L'amour de la liberté, qui Vattacha par la
suite 4 Ja révolution frangaise, tant qu'elle ne
voulut se fonder que sur des principes philo-
sophiques ct non sur des cadavres et des écha-
fauds, qui plus tard encore lui inspira ses ma:
goifiques discours @ la nation allemande,) 1
fit concevoir dans ses jeunes années le singulier
projet de s'éloigner des hommes, de chercher
une ile lointalne, et d'y vivre, nouveau Robin-
son, indépendant gt heureux. Dans Iécole de
Schulpforta on employait les moyens de rigueur
pour faire avancer les éleves; Fichte fut indigné
de se voir traiter en esclave, il voulsit étre
libre, et un jour il quitta son école et partit. II
était déja en route quand le souvenir de ses
porents, quil ne reverrait peut