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‘ les maths [™ en téte 1) | Mathématiques pour M’ Xavier GOURDON LES MATHS EN TETE Mathématiques pour M’ ALGEBRE Xavier GOURDON Ancien éléve de l'école polytechnique Avant-propos Cet ouvrage propose aux étudiants des classes de mathématiques spéciales (programme M’) des rappels et des compléments de cours assez complets, ainsi ‘que des exerciges et des problémes corrigés. Il pourra également intéresser les éléves préparant Pagrégation. L’ouvrage est orienté sur la relation étroite qui existe entre le cours et les exercices. Dans le fond, une bonne lecture du cours améne & s’interroger sur chaque résultat présenté : & quel niveau intervient-il dans articulation du cours, quelles en sont les conséquences, que se passe-t-il si on modifie les hypothéses? Dans cet esprit, de multiples remarques ponctuent les parties de cours, mettant en avant ses subtilités, et faisant le lien avec les exercices qui suivent. Les parties de cours ne sont pas un substitut au cours du professeur, mais-plutot un résumé exhaustif qui l’éclaire d’une facon différente. Les compléments sont ded résultats trés classiques qui ne figurent pas au programme mais dont la connaissance est utile et parfois indispensable pour mener & bien un exercice ou un probléme. Les résultats présentés sont démontrés lorsqu’ils sont a la limite du programme ou lorsqu’ils constituent un point important dont la démonstration met en place des techniques instructives que l’étudiant doit connaitre et savoir maitriser A la fin de chaque section, on trouve une liste d’exercices de difficultés progressives, classiques ou parfois originaux, qui constituent une illustration du cours qui les précéde. Je me suis efforcé 4 chaque fois de passer en revue tous les problémes qui tournent autour du theme de l’exercice. Les nombreuses références au cours sont la pour inviter le lecteur a.s’y reporter, le but étant de savoir et de comprendre précisément les résultats que l’on utilise. Une liste de problémes ponctue la fin de chaque chapitre, ces problémes étant des exercices plus longs, plus difficiles ou plus originaux que les précédents et faisant appel & Pensemble du cours du chapitre. A la fin de certains chapitres, on trouve des sujets d’étude introduisant des théories élégantes dans le theme du chapitre. Deux annexes présentent des curiosités mathématiques liées au programme ¢l’algébre. Les résultats du cours ow les exercices les plus importants sont indiqués par une fiche dans la marge de gauche. Je tiens enfin & remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, Erwan Berni, Georges Papadopoulo et Alexia Stefanou pour la relecture de certains chapitres, le PROJET ALGO- RITHMES grace qui j’ai pu donner 4 mon ouvrage sa version typographique actuelle et la collection ELLIPSES pour avoir accueilli mon travail. Je serais reconnaissant A ceux de mes lecteurs qui me feront parvenir leurs remarques sur cette premitre édition. Xavier Gourdon (INRIA-Rocquencourt, 78153 Le Chesnay) Table des matiéres Avant-propos 3 Chapitre I. Arithmétique, Groupes et Anneaux 7 1. Arithmétique sur les entiers 7 2. Groupes 7 3. Anneaux 28 4. Problémes 34 5. Sujets d’étude 43 Chapitre II. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles 53 1. Corps, polynémes et arithmétique dans K[X] 53 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme 59 3. Fractions rationnelles 70 4. Polynémes & plusieurs indéterminées 7 5. Problémes 82 6. Sujets d’étude 97 7, Le nombre x 103 Chapitre III. Algebre linéaire : généralités 107 1. Espaces vectoriels 107 2. Applications linéaires 12 3. Matrices 7 4, Dualité 126 5. Formes multilinéaires, déterminants 134 6. Problémes 150 Chapitre IV. Réductions d’endomorphismes 159 1. Diagonalisation, trigonalisation 159 2. Polynémes d’endomorphismes 172 3. Topologie sur les endomorphismes 181 4, Sous espaces caractéristiques - Réduction de Jordan 189 4. Sous espaces caractéristiques - Réduction de Jordan 189 5. Problémes 203 Chapitre V. Espaces euclidiens 223 1. Formes quadratiques - Formes hermitiennes 223 2. Espaces préhilbertiens 236 3. Compléments de cours (réduction des endomorphismes unitaires, normaux, inégalité d’Hadamard et matrices de Gram) 252 4. Problémes 263 ‘Annexe A. Résolution des équations du troisiéme et du quatritme degré 275 Annexe B. Invariants de similitude d’un endomorphisme et réduction de Frobenius 279 Index des notations 283 Index terminologique 285 CHAPITRE I Arithmétique, Groupes et Anneaux usqu’av début du vingtiéme siécle, l’algebre désigne essentiellement l'étude de la résolution d’équations algébriques (en témoigne la dénomination du théoréme fondamental de Palgebre). Avec la résolution des équations algébriques apparait, de maniére plus ou moins confuse, la notion de nombre complexe : on utilise le symbole /—I. Parallélement, la théorie des congruences se développe. Ainsi, de nouveaux objets mathématiques entrent en scéne. Bientét, les mathé- maticiens y voient des analogies étroites qu’ils cherchent expliquer : Valgébre va progressivement devenir l'étude abstraite des structures algébriques, jusqw’a ce que connait Pétudiant d’anjourd’hui 1. Arithmétique sur les entiers Nous supposons acquises les notions de base sur ensemble des entiers naturels N et des entiers relatifs Z, ainsi que les calculs dans V'anneau quotient Z/nZ. Une étude plus approfondie de ce dernier fait Yobjet de la section 3 de ce chapitre. LL. Divisibilité - pged, ppem DEFINITION 1. Soient a et b deux entiers relatifs. On dit que a divise b (ou que 6 est un multiple de a), et on note a | b, s'il existe un entier n tel que b = an. Si a ne divise pas b, on note a{b. PROPOSITION 1 (DIVISION EUCLIDIENNE). Soient a € Z,b€N*. Il eriste un unique cou- ple (q,r) € ZXN tel que a=by+r, avec 0Sr 2 est un nombre premier si ses seuls diviseurs sont p,—p,1 et ~1. TuéoREME 3 (THEOREME FONDAMENTAL DE L’ARITHMETIQUE). Tout entier naturel n > 2 s’éerit de maniére unique & Vordre prés sous la forme ne py Pe, (+) ot les p; sont des nombres premiers distinets et les a; des entiers naturels non nuls. La relation (*) s’appelle la décomposition de n en facteurs premiers. Remarque 4. = Tout entier n, |n| > 2, est divisible par un nombre premier. — Sin = pf'-+-py* et m pr, ot les p; sont premiers distincts et les a;, 6; entiers naturels, alors pged(n,m) = p]'--- pf et ppcm(n,m) = pit -+-pyt od y= inf(ay, B;) et 6; = sup(a, Bi). PROPOSITION 6. Si un nombre premier p ne divise pas un entier a, alors p et a sont premiers entre euz. PROPOSITION 7. Si un nombre premier divise un produit d’entiers ay-+-dn, il divise au moins Pun des facteurs a; de ce produit. PROPOSITION 8. L’ensemble des nombres premicrs est infini. Démonstration. Raisonnons par Pabsurde et supposons qu’il y ait un nombre fini de nombres premiers. Soit NV le plus grand d’entre eux. Posons M = N!+1 et désignons par p un nombre premier divisant M. Comme p < N, on a p.|(N!), done p | (M — N!) = 1, ce qui est absurde. O PROPOSITION 9. Soit p un nombre premier et k uh entier, 1 < k < p—1. Alors p| Cp. PROPOSITION 10. Soit n > 2 un entier. L’anneau Z/nZ est un corps si et seulement sin est premier. Tukoréme 4 (FERMAT). Soit p > 2 un nombre premier. Alors Va eZ, a’ =a (mod p) et VaeZ,pta, a?" =1 (mod p). TuforétMe 5 (Witson). Un entier p > 2 est un nombre premier si et seulement si (p-D!= Démonstration. Condition nécessaire, Si p = 2 on p = 3, c'est évident. Pour traiter le cas p > 3, on commence par rechercher les éléments x du groupe multiplicatif (Z/pZ)* égaux a leur inverse. Ils vérifient x? = T, c’est-a-dire (x ~ 1)(r +1) = 0. Les seuls éléments de (Z/pZ)* égaux & leurs inverses sont done z = T ‘I. On range les autres 9,3,...,p—2 en ®5* paires d’éléments {2i, yi} telles que ay; = T. Si k = 25%, on pent écrire z (mod p). E 2.3.--p=B=[](eim)=T done (p—1)!=~-1 (mod p). Condition suffisante. Supposons p non premier, et notons a un diviseur de p vérifiant 1 2 deux entiers naturels non nuls premiers entre eux. Montrer que AN(uo, %) EN?, uga — vb avec to 2, on tire 0 < vy 2 et n > 2 denx entiers. Si a” — 1 est un nombre premier, montrer que a= 2et que n est premi b) Nombres de Fermat, de 2. it n € N*. Si 2"+1 est premier, montrer que n est une puissance (©-1)1+24---+2"71) montre que Solution. a) La relation 2” WrEN,r>2, — (z—1) divise (x” — 1). (*) 2 2” —1 = (28)? — 1 de sorte pnisque a” — 1 est premier Lentier a” — 1 étant premier, on en déduit a —1= 1, c’est-a-dire a Ecrivons n = pq oit p et q sont deux entiers naturels. On a a” — que (2 — 1) divise a” — 1 d’aprés (*), ce qui entraine g = 1 ou g Lentier n est done premier. b) Lorsque n est: impair, la relation 2” +1= (1+2)(1—2+27—---+2"~) entraine Vr €N,Vn€N,nimpair, — (x + 1) divise (x" +1). (+*) Si n n’est pas une puissance de 2, n a au moins un facteur impair p > 1. Ecrivons n = pg avec @€N*. L’entier 2" +1 = (29)? +1 est divisible par (2 + 1) d’aprés (**), donc non premier. Ainsi, n doit étre une puissance de 2. Remarque. Nombres de Mersenne (nombres de la forme 2° — 1 avec p premier). La ré- ciproque de a) est fausse (ce serait trop facile). Par exemple, 21! — 1 = 23 x 49 n’est pas premier. Cependant, on peut tester facilement la primalité des nombres de Mersenne grace au test suivant (test de Lucas). Soit (Yq) la suite définie par Yy = 2 et Yng1 = 2¥2 -1. Sin > 3, 2"-1 est premier si et seulement si (2 — 1) | Yn—2- C'est en utilisant ce test que l'on a tronvé le plus grand nombre premier connu en 1992 : 2786839 _ 1 (nombre & 227832 chiffres «lécimanx). On ignore s'il y a une infinité de nombres de Mersenne premiers ou pas. Notons que les nombres de Mersenne apparaissent dans les nombres parfaits (voir l’exercice 10). 12 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux ~ Nombres de Fermat. Fermat avait vérifié que 2?” + 1 était premier pour 0 0 ( cunt) a, oi les a, et c,,. sont entiers, avec 1 < ay < az <--> < Gm. Comme limpoo f(n) = +00, on peut supposer f(N) > am > --- > a; > 1 (quitte & augmenter N). Notons p le nombre premier p=f(N). Ona WEEN,WSEN, [N+ 4(p— 1) = N* (mod p), et. d’aprés le théoréme de Fermat Wrl 0, x(2) désigne le nombre de nombres premiers inférieurs d x, on n(x) ~ 2/log(2) lorsque « tend vers Vinfini. Il fut démontré pour la premitre fois et presque simultanément par J. Hadamard et C. De la Vallée Poussin en 1896. La plupart des démonstrations font appel & la fonction ¢ de Riemann (voir le tome Analyse sur les séries de fonctions) et exigent des techniques qui sont d'un niveau supérieur au programme des classes préparatoires. ~ Citons enfin le théoréme de Tchébycheff (voir le sujet d’étude 1) qui exprime que Vn € N,n > 4, entre n et 2(n— 1) se trouve au moins un nombre premier. EXERCICE 10 (NOMBRES PARFAITS). a) Pour tout entier naturel non nul n, on note o(n) la somme des diviseurs de n. Exprimer a(n) en fonction des termes intervenant dans la décomposition de n en facteurs premiers. Montrer que nAm=1 => a(nm)=o(n)o(m). (+) 2 tel que n 2-1 avec m impait. Le fait que 2°-! A m = 1 nous autorise & utiliser (*), de sorte que #(n) = 0(2°-)o(m) = (2? — 1)a(m). Or o(n) = 2n = 2m done (2? —1) | 2?m, et comme (2° — 1)A2” = 1, d'aprés le théoréme de Gauss on a (2?—1) | m. Autrement dit, il existe ¢€ N* tel que m = (2?—1)é. La relation 2?m = 2n = o(n) = (2” — 1)o(m) entraine o(m) = 2°€ = m +E. Si £> 1, maau moins trois diviseurs distincts qui sont 1, Let m, d’oit o(m) > m+£+1, ce qui est absurde. Done é = 1, m = 2? — Let o(m) = m4 = m+ 1; onen déduit que les seuls diviseurs de m sont 1 et m, done m est premier. En résumé, n = 2°-1(2? — 1) avec 2? — 1 premier. Remarque. On ne connait aucun nombre parfait impair, on ne sait méme pas s’il y en a. Cependant, on connait certains résultats sur les éventuels nombres parfaits impairs. On sait par exemple que s°il en existe un, il a au moins 300 chiffres décimaux, il a au moins 8 facteurs premiers distincts et son plus grand facteur premier est supérieur & 100110. EXERCICE 11. Soit p > 5 un entier. Montrer que l’équation en m € N* (p-1)!+1=p™ n'a pas de solution. (Théoréme de Liouville) Solution. Comme p > 5, (p—1)!+ 1 est impair donc p” est impair, c’est-a-dire p est impair. Or p> 5 done 2< 231 < p—1, doa o- v2 (24) 0-9 divisee (p— 1). Ceci étant, supposons (p— 1)! + 1 = p™. Comme (p — 1)! = p™ — 1, (p — 1)? divise p™— 1 = (p11 + pt + +p), done (p— 1) divise 1+ p+ +--+ p-4. Or p = 1 (mod p— 1) done l+p+---+p™-! = m (mod p— 1), ce qui prouve (p — 1) | m. Ceci montre m > p — 1 done p> p> > (p— 1)P-} > (p— Det finalement (p — 1)! +1 < p™ et Péquation proposée n’a pas de solution. EXERCICE 12 (CRITERE DE FACTORISABILITE DES NOMBRES DE MERSENNE). a) Soit p un nombre premier de la forme 4k + 3 avec k € N*. Montrer que 20-/? = (—1)*#? (mod p). b) On rappelle que les nombres de Mersenne sont les nombres de la forme M, = 2? — 1 ot pest un nombre premier (voir Pexercice 4). Si p est un nombre premier de la forme 4k +3 (k EN") et si 2p + 1 est premier, montrer que M, n'est pas premier. Solution. a) Posons N= 20-2 (5 *) b= 20-D/2(2k 41). 2 L’astuce est de donner une autre expression de N modulo p. On écrit que wege-nrg.g... 2a! 2-4---(p—1) (mod p), ou encore NS (2-4---(2k)) (2k +2) (4k) - (4k +2) (mod p). Les congruences M42 = -(2k-+1) (mod p) 244 = -(2k-1) (mod p) 4k +2 = (mod p) 16 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux entrainent (2k + 2) - (2k + 4): -(4k) - (4b + 2) = (—1)*#4(2k + 1) - (2k —1)---3-1 (mod p) done N= (2-4---(2k)) -(—1)F#4((2k + 1)---3-1) (mod p), ott 20-/2(2k 41)! = N =(-1)**!(2k + 1)! (mod p), d’ot le résultat car comme p est: premier et 2k +1 2p+1 et Mp n’est pas premier. Remarque. En appliquant b) aux petits nombres premiers, on montre que M, n’est pas premier pour p= 11, 23, 83, 131, 179, 191, 239, 251. EXERCICE 13. Résoudre 2? + y? = 2%, avec (1,y, z) € (N*)®. (Indication : se ramener au cas oit x,y et z sont premiers entre eux, puis étudier leur parité.) Solution. Quitte a tout diviser par pged(z, y, z)°, on peut supposer z, y et z premiers entre eux dans leur ensemble, On vérifie alors facilement que 2, y et z sont. premiers entre eux deux deux. ~ Btudions la parité de 2, y et z. Tout nombre impair N = 2n +1 vérifie N? = 4n?+4n+1=1 (mod 4). Done si z et y sont impairs, x? + y? = 2 (mod 4), done z est pair et on aboutit & une absurdité car 2? = 0 (mod 4). L’un des entiers ou y est donc pair, par exemple z. Comme 2, y et 2 sont premiers entre eux deux & deux, y et = sont impairs, = (2) 4) 2 2 2 (= et y étant impairs, 4% et £4 sont entiers). Ceci montre que 254 et #42 sont des carrés @entiers. Si tel n’était pas le cas, la décomposition de ($)* en facteurs premiers entrainerait Pexistence d’un nombre premier p divisant (254) et ($4). L’entier p diviserait (#54 + *$4) = z et (24Y — 5) = y ce qui est impossible car yA z = 1. ~ On écrit ~ Finalement, il existe (n,m) € N?, tel que 45% = n? et 44% = m?. On en déduit s = 2mn, y =m? —n? et 2 = m? +n?, Réciproquement, ce triplet est solution. La solution du probleme général est done (2kmn, k(m* — n?)); k(m? +n?) KEN*, (m,n) EN?,m>n. (2,9) 01 (2) Remarque. Cet exercice est un cas particulier de l’équation 2" + y" = 2". Fermat énonga en 1637 que pour tout entier n > 3, cette équation n’a pas de solution (2, y, z) € (Z*)®, et affirmait qu’il en possédait une démonstration, On n’a malheureusement jamais retrouvé la soi-disante preuve, et cette équation a fait objet de tres nombreuses recherches aux cours des siécles suivants. On a longtemps séché, et le premier résultat vraiment significatif date de 1983 et dit que pour tout n, cette équation n’a qu’un nombre fini de solutions (ce résultat est une conséquence d’un théoréme de topologie algébrique du mathématicien allemand Faltings; cette découverte lui value d’ailleurs la médaille Fields). Une preuve complete du théoreme de Fermat semble avoir été trouvée trés récemment (juin 1993) par le mathématicien anglais Andrew WilesInutile de dire que la niveau de la preuve dépasse largement celui des classes préparatoires. 2. Groupes 7 = Pour ceux que la théorie des nombres intéresse, on ne peut que conseiller excellent ouvrage de Hardy et Wright : An Introduction to the Theory of Numbers. 2. Groupes 2.1. Généralités DéFINITION 1. On appelle groupe un ensemble G muni d’une loi interne + telle que (i) La loi + est associative (i. ¢. pour tous 7,y,z dans G, (2 * y)*2 = 2+(y*2z)). ) existe un élément neutre e (i.e. pour tout: €G,z+e=e4n = 2). (iii) Tout élément a un symétrique (i.¢. pour tout z € G, il existe y € G tel que rey =yer=e). Sila loi + est commutative, on parle de groupe commutatif (ou abélien). Remarque 1. ~ Le neutre ¢ de (G,) est unique. — Pour tout « € G, # a un unique symétrique, souvent noté z DérINITION 2. Soit (G,+#) un groupe; on dit que H C G est un sous groupe de G si la restriction de la loi + & H Ini confére une structure de groupe. Eremple 1. L’ensemble Z des entiers, muni de la loi d’addition, est un groupe. Pour tout n€N, nZ est un sous groupe de (Z,+). Réciproquement, on peut démontrer que tous les sous groupes de (Z,+) sont de la forme nZ avec n €N. Dorénavant, la loi + d’un groupe sera notée multiplicativement (la notation additive est réservée aux groupes abéliens). PROPOSITION 1. Soit G un groupe et H CG. L’ensemble H est un sous groupe de G si et seulement si H # @ et pour tout couple (x,y) € H ona zy" € H. PROPOSITION 2. Une intersection de sous groupes d’un groupe G est un sous groupe de G. Remarque 2. Le résultat est fanx dans le cas d’une réunion (voir lexercice 2). DéFINITION 3. Soit (G,-) un groupe. On appelle centre de G, noté Z(G), ensemble des déments de G commutant avec tons les éléments de G. L’ensemble Z(G) est wn sous groupe de G. DEFINITION 4. SiG est un groupe fini, Card(G) s’appelle Vordre de G. TuéorBME 1 (LAGRANGE). Soit G un groupe fini. L’ordre de tout sous groupe H de G divise Vordre de G. Démonstration. La relation z Ry ¢=> ry7} € H est une relation d’éqnivalence. Si on note # la classe de 2 €G, on ad = Hx = {22,2 € H). (Eneffet : yes <=> yRe > yr eH => ye Hz) Pour tout 2 € G, V'application H — Hz y ++ yx est une bijection comme on le vérifie facilement, done Card(H:r) = Card(H). Ainsi, les classes ont toutes Card(H) éléments. Les classes @équivalences formant, une partition de G, on a donc Card(G) = n Card(H) of n = Card(G/®) désigne le nombre de classes d’éqnivalence. a 18 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Remarque 3. ~ Les classes de la relation d’équivalence définie dans la preuve du théoréme sont appelées classes & droite suivant le sous groupe H (elles sont de la forme Hr). On aurait tout aussi bien pu considérer la relation d’équivalence définie par zRy <> z7!y € H, dont les classes sont de la forme 2H et sont appelées classes & gauche suivant H. = Lrentier Card(G/R) est appelé indice de H dans G, et noté [G : H]. On a Card(G) = [G : H] x Card(H). Sous groupes distingués. DériniTion 5. Soit G un groupe. Un sous groupe H de G est dit distingué (ou normal, ou invariant) dans G si pour tout z €G, 2H = Hz. Eremple 2. — Tout sous groupe d’un groupe abélien G est distingué dans G. — Le centre Z(G) d’un groupe G est distingué dans G. Plus généralement, tout sous groupe de Z(G) est un sous groupe distingué dans G. Remarque 4. Lorsque H est un sous groupe distingué de G, on note parfois H a G. IL faut prendre garde a cette notation qui n’est pas transitive. Autrement dit, si L dH et si HAG, ilest faut Wécrire L4G. Le résultat qui suit est parfois un moyen pratique de montrer qu’un sous groupe est distingué. PROPOSITION 3. Soit G un groupe. Un sous groupe H de G est distingué dans G si et seulement si pour tout x € G, zH2-'C H. Groupes quotient. Soit G un groupe. On recherche les relations d’équivalence R sur G telles que G/R soit un groupe. Un moyen naturel de faire de G/R un groupe est de le munir de la loi F-7 = (ey) (la notation 7 désigne la classe de l’élément 2). Encore faut-il que (zy) ne dépende pas des représentants « et y des classes 7 et J, c’est-a-dire que si tRa! et yRy/, on veut (cy) R(x'y’). Si tel est le cas, on dit que R est compatible avec la structure de groupe. On montre que les relations d’équivalence compatibles avec la structure de groupe sont les relations zRy <=> xy"! € H, oh H est un sous groupe distingué de G (dans ce cas, les classes & gauche suivant H coincident avec les classes a droite suivant H). Muni de la loi quotient définie plus haut, Pensemble quotient G/R est alors un groupe appelé groupe quotient et noté G/H. Si G est fini, on a Card(G) = Card(G/H)- Card(H). Eremple 3. Sin est un entier naturel non nul, nZ est un sous groupe du groupe additif (Z, +). Ce dernier étant commutatif, on est méme assuré du fait que nZ est un sous groupe distingué de Z. Ainsi, on peut définir le groupe quotient Z/nZ (défini tel quel, Z/nZ ne posséde qu’une structure additive; la structure d’anneau de Z/nZ n’est introduite que lorsque ’on parle d’anneau quotient. — voir exemple 3 de la partie 3.2). Morphismes de groupes. Dans ce paragraphe, G et G' désigne deux groupes, dont les éléments neutres sont notés respectivement ¢ et ¢'. DériniTIoN 6. Soit ~ : G — G! une application. On dit que y est un morphisme de groupes si pour tous x,y € G, y(ry) = p(x)yly). — Si vest bijective, on dit que y est un isomorphisme de groupes; si de plus G’ = G, on dit que y est un automorphisme du groupe G. = L’ensemble y-*({e"}) est appelé noyau de y et noté Kerg. Le morphisme ¢ est injectif si et seulement si Kery = {c}. Proposition 4. Soit p: @ — G! un morphisme de groupes, H et H! deux sous groupes de G, G'. Alors 2. Groupes 19 = p(H) est un sous groupe de Gi, distingué si H est distingué dans G et sig est surjectif. - y"1(H") est un sous groupe de G, dis En particulier, {e"} étant distingué dans G’, Kerp = 7 '({e"}) est distingué dans G. De plus, le groupe quotient G/Ker¢ est isomorphe é o(G). ingué dans G si H’ est distingué dans G'. Remarque 5. Ce dernier résultat est important. En particulier, sig : G — G' est un morphisme surjectif, le groupe G’ est isomorphe & G/ Ker ¢. Cet isomorphisme est souvent utilisé lors de la résolution d’un exercice ou d’un probléme sur les groupes. Groupe des automorphismes intérieurs. DEFINITION 7. Soit G un groupe. Pour tout a € G, l’application y,:G—4>G 2+ araé? est un automorphisme de G. L’ensemble A = {a,4 € G}, muni de la loi de composition, est un groupe (on a d’ailleurs 2,0 = Pas), appelé groupe des automorphismes intérieurs de G. 2.2. Génération d’un groupe Dans toute cette partie, @ désigne un groupe, dont l’éément neutre est noté e. DéFINITION 8. Soit AC G. Iexiste un plus petit sous groupe H de G contenant A, qui est Yensemble des éléments de G qui s’écrivent comme le produit d’éléments de A et d’inverses @’Aéments de A. On Pappelle sous groupe engendré par A et on note H =< A >. Lorsque A= {21,... stn} est fini, on note aussi H =< 21... 5tn >. Ezemple 4. Pour tout a € G, < a >= {a",m € Z}. Si deux éléments a et b de G commutent, alors < a,b >= {a™b", (m,n) € Z*}. DéFINITION 9. — Un groupe G est dit monogéne s'il existe a € G tel que G =< a >. Si de plus G est fini, on dit que G est cyclique. — Un groupe G est dit de type fini s'il existe un nombre fini d’ééments a1,... , aq de G tels que G =< ,... 4, >. Un tel n-uplet (a1,...,d,) est appelé systéme de générateurs de G. Remarque 6. = Tout groupe monogene est abélien. ~ Pour tout entier naturel non nul n, (Z/nZ, +) est un groupe cyclique. De plus, tout groupe cyclique & n éléments est isomorphe & (Z/nZ, +). DEFINITION 10. Un élément a de G est dit d’ordre p € N* si < a > est fini d’ordre p. Lordre de a est aussi le plus petit entier naturel non nul p tel que a” = e, et on a = {e,a,...,a°-"}. TuéorbME 2. SiG est fini d’ordre n, alors Vordre de tout élément de G divise n. En particulier, tout élément a de G vérifie a” TuboREME 3. Soit a un élément de G Wordre p. On a Véquivalence (a! = ¢) <> (p|4)- TuborEME 4. Si Vordre de G est un nombre premier, le groupe G est cyclique, engendré par tout élément différent de Vélément neutre. Proposition 5. SiG est cyclique d’ordre n, G =< a >, alors (=G) <> (kAn=1). Démonstration. Comme G =< a >, lassertion < a* >= G est équivalente & l’existence d’un entier v tel que at = a. Ce t aussi at”? = e, ou encore n | (kv — 1), c’est-a-dire Ju, v € Z| kv —1= un, ce qui équivant daprés le théoréme de Bezout & k An = 1 a 20 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux 2.3. Groupe symétrique DEFINITION 11. Pour tout entier naturel x non nul, on note S, le groupe des permutations de {1,...,n} (tmuni de la loi de composition). Le groupe S, est appelé groupe symétrique indice n. Sis € Sa, on note # = (44) 2) 2. sy) Remarque 7. On a Card(S,) = n!. DEFINITION 12. On appelle transposition sur i, j la permutation notée 7,,; permutant les éléments i et j : moa(ho itd i itd ee G-l Gti own We i fe ee Get Tuforbe 5. Tout élément de S, se décompose en produit de transpositions. DEFINITION 13. Sis € S, et a € {1,...,n}, on appelle orbite de a suivant s Pensemble O,(a) = {s*(a),k € Z}. DEFINITION 14. Soit 7 € S,. On dit que 7 est un cycle si parmi les O,(a), 1 2 et @€ {1,...,n} tels que O,(a) = {a,7(a),- “May et Ve ¢ O,(a), y(z) = 2. Liorbite O,(a) est appelé support du cycle, son cardinal la longueur du cycle, et on note 7 = (4,9(4))--- (a). Exemple 5. ~ Une transposition est un cycle de longueur 2. = Dans Ss, s = (1,3,5) = (3224) est un cycle de support {1,3, 5} et de longneur 3. — Lélément s = (3734) de S, nest pas un cycle (deux orbites, {1,2} et {3,4}). Remarque 8. ~ Des cycles & supports disjoints commutent. ~ ordre d’un cycle dans le groupe S,, est sa longueur. TuéoréiME 6. Toute permutation s 4 Id se décompose de maniére unique 4 Vordre prés en un produit de cycles de supports deux a deur disjoints. Exemple 6. ~ (1334) = (1,2): (3,4) = (3,4)-(1,2). ~ (2831547) = (1,2,6,4)- (3,5) = (3,5) - (1,2, 6,4). Signature d’une permutation. DEFINITION 15. Soit s € Sq. On appelle signature de s le produit s(9) - s() a= TL Sa" 1gicign On a e(s) € {-1, 1}. Si e(s) = 1 (resp. e(x) = —1), s est dite paire (resp. impaire).. PROPOSITION 6. Sis et t sont deux éléments de S, alors e(st) = e(s)e(t)- Remarque 9. ~ Une transposition est. de signature —1. — La proposition précédente exprime le fait que ¢ : S, + {—1,1} est un morphisme de groupe. L’ensemble A, = €~1({1}) = Kere est un sous groupe distingué de S,, indice 2: on a Card(A,,) = n!/2 et A, s*appelle le groupe alterné d'indice n. Proposition 7. La signature d’un cycle de longueur p est (-1)°-1. Démonstration. Soit = (a1,d2,--+ dp) wn cycle de longueur p. Le cycle s peut se décomposer sous la forme # = (ctx, dp) - (4, 4p-1) *+ (441,43) - (a1, 2), est le produit de p— 1 transpositions. Une transposition étant de signature —1, on en déduit le résultat. a 2. Groupes 21 2.4, Groupe opérant sur un ensemble Dans cette partie, G désigne un groupe dont l’élément neutre est noté e, X un ensemble quelconque. DEFINITION 16. On dit que G opére sur X s'il existe une application GxXoX (s2)4e-2 telle que (i) V(s,t) € G2, We EX, s-(t- (i) Ve EX, en =a. (st)-2 (Remarquer Panalogie avec un espace vectoriel sur un corps K.) Exemple 7. — Le groupe G opére sur Ini méme par application GxGoG@ (s2)r se. — Le groupe des permutations $' d’un ensemble X opére sur X par Papplication SxX 4X (s,2)+ (2). Equivalence d’intransitivité. Dans ce paragraphe, G est un groupe opérant sur un ensemble X. DériniTIon 17. La relation sur X définie par aTy => AseGysern est une relation d’équivalence, appelée relation d’intransitivité. La classe d’équivalence d'un élément x de X est G, = {s-7, s € G}, on Pappelle classe d’intransitivité (ou orbite, ou trajectoire) de x. DEFINITION 18. Le stabilisateur d’un élément x de X est le sous ensemble de G défini par S,={s€G, s- rt}. Proposition 8. Pour tout élément « de X, S_ est un sous groupe de G. Démonstration. L'ensemble Sz w’est pas vide car ¢ € Sz. Par ailleurs, pour tout s,t € G on a ter=zdoncr=t7}-(t-2) =¢7!-x, Ainsi, (st7!)-2 = 8-(t7} 2) = 5-2 =a, dot st"! €S,.0 TuoréME 7. SiG est fini, pour tout 2 € X on a Card(G) = Card(G,) - Card(S:). Demonstration. On fixe . Soit Re la relation d’équivalence sur G définie par:s Ret <=> 8-7 = tez.Ona s Ret => (t7's)-2 oz <> t's © Sp <=> 5 €1S,. Les classes d’équivalences sont done de la forme tS,, € G, ce qui montre qwelles sont toutes de cardinal Card(Sz). Il y a autant de classes d’équivalences que de valeurs prises par 5-2, 7 € G, cest-a-dire qu'il y a Card(Gz) classes d’équivalence. Done Card(G@) = Card(Gz) - Card($z). a COROLLAIRE 1 (EQUATION AUX CLASSES). Si X est fini, si G est fini, si @ désigne une partie de X contenant cractement un représentant de chacune des classes d’intransitivité, ona Card(X) = 0 Car(G,) = O Gay 268 268 22 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Application auz automorphismes intérieurs. THEOREME 8. Soit G un groupe fini. I existe une famille finie de sous groupes stricts de G (i.e. F {e} et $G) (Hier telle que ran Card(@) Card(G) = Card(Z(G@)) + y Gard) oti Z(G) désigne le centre du groupe G. Démonstration, Faisons opérer G sur lui méme par les antomorphismes intérieurs : Gx G —> G, (8,2) g(x) = sas"! Siz € G,onaG, = {srs~!, s € Ghet S, = {8 EG, sz = x5} (dans ce cas, Sp est aussi appelé centralisateur ou normalisateur de z). D’aprés le corollaire précédent il existe © CG tel que Card(G) = zy 2 oan Or S,=G => Vs€G, sr=zs => 2 € Z(G). En notant 6 = © \ Z(G), on a donc . - Card(G) Card(G) _ Card(G) Cate) = 3 carats) * 2 TGard(Szy = CBU) + 2 GardS) ard(S.)" d’oi le théoréme car les (Sz)ree" constituent. une famille finie de sous groupes stricts de G (ce sont déja des sous groupes d’aprés la proposition 6, différents de G car x ¢ 2(G), différents de {e} car {e,z} C Ge). Oo Remarque 10. Ce dernier résultat est trés puissant car il permet d’avoir des renseignements sur Card(Z(G)) connaissant a priori la forme des ordres des sous groupes de G (voir Pexercice 10 et les problemes 7,9). Cependant, cette formule n’est pas ati programme de mathématiques spéciales et il faut au besoin savoir la redémontrer. 2.5. Exercices EXERCICE 1. Soit G un groupe quelconque, soient , y € G. On suppose que zy est d’ordre fini p dans G. Montrer que yz est également fini d’ordre p. Solution. Siz et y commutent, c’est bien siir évident. Plagons nous maintenant dans le cas général. On commence par remarquer que pour tout. n €N*, (zy)” = (2) ---(eu) = 2 (yz) --- (uz) = 2(yz)"*y. termes ai tories Ainsi, en désignant. par ¢ |’élément neutre de G, on a (ay) se <=> (yr) y= 6 > yelyr)y sy <> (yx)" =e ce qui prouve que les ordres de ry et de yx sont identiques. EXERCICE 2. Soient G un groupe et Hy, Hy deux sous groupes de G. a) On suppose que H, U H; est un sous groupe de G. Montrer que Hy C Hz ou Hy C My. b) Si les ordres de H, et Hy sont finis et premiers entre eux, que dire de Hy A Hs ? 2. Groupes 23 Solution. a) Raisonnons par l’absurde, Si Hy ¢ Hy et Hy ¢ Hh, il existe x1 € Mh, 1 ¢ Ha et il existe 29 € Hy, t2 ¢ Hi. Comme Hy U Hy est un sous groupe, le produit 2122 appartient & HU Ho. Si z1z2 € Hy, alors zz = 27'(z122) € Hy, ce qui est absurde. De méme, on parvient & une absurdité en supposant. 2122 € Hy. D’oit le résultat. b) On sait que Hy M Ha est. un sons groupe de Hy et Hy. Ainsi, Vordre de Hy M Hz divise ordre de Hy et Pordre de Hz, et vaut donc 1. Finalement, en désignant par ’élément neutre de G, on EXERCICE 3. Soient G un groupe et Hy, Hz deux sous groupes de G. On pose Hi Hz = {ry, 2 € Hi,y € Ha}. a) A quelle condition nécessaire et suffisante H,H; est-il un sous groupe de G? b) Si Hy et Hy sont finis et si H; Hy = {c} (ole désigne élément neutre de @), montrer Card(H,Hz) = Card(H,) - Card(Hz). c) On suppose G abélien, H; et Hz Wordres finis p et q, oh p et q sont deux nombres premiers distincts. Montrer que H, Hz est. un sous groupe cyclique de G. Solution. a) Nous allons montrer que H,Hz est un sous groupe de G si et seulement si Hi Hz = Hal, Condition nécessaire. Soit a @ HiH. Alors a~! € Hi Hz autrement dit 3(z,y) € Hy x H2,a7 zy. Ainsi a= y7'27?, @oi a € HyHy. Done Hi Hz C Hal Il reste & montrer inclusion réciproque. Soit a= yr € HzH; avec z € Hy et y € Hz. Comme a7} = 2-1y"! € Ay Hy, on aa € Hy Hy car Hy Hy est un sous groupe. Ainsi, H2H, C HiH2 Condition suffisante. Bien stir, HyHz # @. Soient a,b € Hy Hz. Il s'agit de montrer ab“? € Hi Hz Ecrivons a = ayap et b = bybz, avec a1,b; € Hy et a,b € Hz. On a ab“! = ayagby ‘by? = aye avec y = aby! € Hy et x =b;! € Hy. Comme Hy Hy = Holy, il existe (2',x/) € Hi x Ho tel que yt =r'y. Done ab! = ayr'y! = (a2’)(y!) € Hi Hs, d’oi le résultat. b) Considérons l’application ei Hix Hy HH (z,22) > mite. Elle est surjective (par construction de Pensemble d’arrivée Hi Hz), et injective car si p(r1, 72) = (v1.42); alors x22 = yiye done yytz1 = yer z', dot yytm € Hi O Hy = {e}, done a1 = yi et alors z2 = ys. Finalement, p est une bijection, donc Card(H;) - Card(H2) = Card(Hi Hz) ¢) Le groupe G étant ici abélien, on a Hi Hy = HyH; donc Hy Hz est un sous groupe de G d’aprés a). Par ailleurs, on a Card(H; Hz) = py d’aprés b) car Hy 0 Hz = {e} (voir Pexercice précédent, question b)). Les sous groupes H; et H sont cycliques car leur ordre est. un nombre premier. Soient 2 € Hy et y € Hy tels que Hy =< x > et Hy =< y >. Montrons que Hy Hz =< zy >. Il s’agit de montrer que élément xy est d’ordre pq = Card( Hy Hz). Le fait que (zy)" = ¢ entraine 2" = (y7')". Or H, Hy = {e}, done 2" = (y-!)" =e, donc p| net q | n, et pet q étant premiers entre eux (car premiers et distincts), pq | n. Done Vordre de zy est supérieur & pq et comme il est toujours inférieur @ Card(H, Hz) = pq, son ordre est. biew py. EXERCICE 4. Soient Gy,...,Gn des groupes cycliques Wordres respectifs o1,.+- yn. A quelle condition nécessaire et suffisante portant sur les a; le groupe G = Gy x +++ x Gu est-il cycliqne? Solution. Commencons par montrer le résultat suivant LeMME, Pour tout i, soit x; un élément de G; Wordre ij. Alors x = (11,...,3n) est dordre ppem(f1,.-. Bn) dens Gy x --- x Ga. 24 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Preuve, Pour 1 (Vi,2? = 6) <=> (Vi, & | p). Le plus petit entier naturel non nul p tel que 2? =e est donc le plus petit multiple communs aux fj, d’oit le lemme. Montrons maintenant la condition nécessaire et suffisante Le groupe G est cyclique si et sculement si les ay sont premiers entre eux deur é deuz. Condition nécessaire. Soit x = (z1,... , tn) engendrant G. Il est clair que pour tout i, 2; engendre Gi, done est. d’ordre a. D’aprés le lemme, Pordre de x est ppcm(a1,... ,@n). Comme z engendre G, son ordre est aussi Card(@) = a1-+-trq. Done ppem(ai,..- ,@n) = @1-*-@n, ce qui entraine que les a; sont premiers entre eux deux denx. Condition suffisante. Pour tout i, considérons x; € G; d’ordre a (2; existe puisque Gi est cyclique par hypothése). D’aprés le lemme, x = (71,...,n) est ordre ppem(a1,-..,an) dans G, et ce dernier terme égale ay ---¢, = Card(G) pnisque les a; sont. premiers entre eux deux & deux. Finalement, G =< r > est cyclique. EXERCICE 5. Soit G un groupe, e son élément neutre. On suppose que tout élément z de G vérifie x? = e. a) Montrer que G est un groupe abélien. b) Si G est fini et si G # {e}, montrer qu’il existe un entier n tel que G soit isomorphe aut groupe [(Z/2Z)", +]. 7, Si x et y sont dans G, on a done zy = (zy)"! = Solution. a) Siz € G, x? =« ou encore yolan? = yz. b) Soit (m1,...,7n) un systéme de générateurs minimal de G (il en existe car G est fini). Sid = 6 dans Z/2Z, alors 2| « — B done pour x € G, 2” = 24. Ceci permet d’affirmer que ’application e:[(Z/2Z)", 4] (cia, pein) af est. bien définie. Le groupe G étant, abélien, g est. un morphisme de groupe, et il est surjectif par définition d’un systéme de générateurs. Montrons que g est injectif. Soit (a1,... jn) € Kerg. S’il existe i tel que a; = i, par exemple a, = 1, légalité x{*---25*j'z, = € entraine zy -#4°7", Done (r1,... #1) est un systéme de générateurs, ce qui est absurde puisque . sn) est un systéme de générateurs minimal. Finalement Ker = {(0,... ,0)} et y est injectif. C’est un isomorphisme. EXERCICE 6. On rappelle que le groupe alterné A, d'indice n est le sous groupe de S,, con- stitué des permutations paires. Sin > 3, montrer que les cycles de longueur 3 engendrent An Solution. Puisque tout élément de S, peut s’écrire comme un produit de transpositions et qu’une transposition est de signature —1, Ay, est aussi ensemble des produits pairs de transpositions. Appelons A’, le sous groupe de Sq engendré par les cycles de longueur 3. On a A’n C Ay car un cycle de longueur 3 est de signature 1 (voir la proposition 7). Montrons maintenant An C A'n. D’aprés la remarque précédente, il suffit de prouver que le produit de deux transpositions est dans Alm. Ceci est vrai car : — Si i,j,k, sont distinets deux a denx, (i, j)(k,)) = (5, 4)(G,4,) i,j,k sont distincts deux & deux, (i, j)(i,&) = (i, k, 3). ~ SFG, G5)G.1) =I. 2. Groupes 25 EXERCICE 7. On rappelle que si G est un groupe fini et H un sous groupe de G, Vindice de H dans G est Ventier [G: H] = G56. Soit p > 5 un nombre premier. Si H est un sous groupe du groupe symétrique S, tel que [S, : H] < p— 1, montrer que [S, : H] € {1,2}. (Indications : Montrer que H contient tous les cycles de longueur p puis utiliser le résultat de ’exercice précédent.) Solution. Montrons d’abord que H contient tons les cycles de longueur p. Soit 7 € Sp un cycle de longueur p. Pour tout entier i, Vensemble 7H est. de cardinal Card(H). Comme H est d’indice S22} Card(7 H) = p-Card(H)). Done il existe deux entiers i et j,0 Wordre p (voir le théoréme 4), ce qui entraine y €< 7! >C H. ~Montrons maintenant. que H contient. tous les cycles d’ordre 3. Commep > 3, il suffit de remarquer que H contenant tous les cycles d’ordre p, on a (5,8) = (by 58, 41, ay - thp—s) (is by dy Op ay «1 42,1) € HL —D'apris le résultat de lexercice précédent, H contient donc Ap, le groupe alterné d’indice d’indice p. Done Card(H) > Card(A,) = 3Card(Sp), d’oi [Sp : H] € {1,2}. Remarque. En appliquant ce résultat & p = 5, on voit qu’il n’existe pas de sous groupe de Ss Vordre 30 ou 40, bien que Card(S;) = 120. Le fait qu’un entier divise l’ordre d’un groupe fini n’est donc pas une condition suffisante pour qu'il existe un sous groupe d’ordre cet entier. Exercice 8. Soit G un groupe fini d’ordre pair 2n (n € N*). a) Soit H un sous groupe de G d’ordre n. Montrer que H est distingué dans G. b) On suppose qu'il existe deux sous groupes H, et Hz de G d’ordre net tels que Hi NH2 = {c}, oi € désigne élément neutre de G. Montrer que n = 1 ou n = 2. c) On suppose qu'il existe deux sous groupes H, et Hz de G, distincts et tout deux d’ordre n. Montrer que H = HH; est un sous groupe distingué dans G. En déduire que ordre de G est un multiple de 4. Solution. a) I s’agit de montrer : cH = Hz pour tout x € G. ~Siz@H,onacH =Hr=H. =Sir gH, cHOH = 2 (en effet, si y € 2H OH, il existe a € H tel que y = 2a donc r= ya-! € H, absurde), c'est-a-dire rH C G\ H. Or rH et G~ H sont de cardinal n, donc 2H = G\ H. On montrerait de méme que Hz = G~ H, done rH = He. b) Comme Card( Hy U Hz) = Card( Hy) + Card( Hz) — Card(H1 9 Hz) = 2n— 1, il existe a € G, ag Hy, ag Ha, tel que G = Hy U Hy U {a}. Si n = 1, c'est terminé, Sinon n > 2. On remarque alors que VW, u) € (Hh S {e}) x (Has {e}), ty = (Bn effet. Si zy € Hy, alors y € 2-1Hy = Hy done y € Hi 0H = {e}, done y = ¢, ce qui est absurde; de méme, ry ¢ Hz.) Ceci n’est possible que si Card(Hi \ {e}) = Card(Hz {e}) = 1, cest--dire n = 2, D’oi le résultat. ¢) D’apris a), Hy et Hy sont distingués dans G done pour tout x € G, 2H = 2H; O2H2 = Ayr Haz = Hz, ce qui prouve que H est distingué dans G. Notons * la surjection canonique de G dans le groupe quotient G/H. Comme H est un sous groupe de Hy, 7(H1) = Hi/H est de cardinal ee = amlicny: De meme, x(H2) = Hz/H est de cardinal gaigay: Or (Hi/H) A (He/H) = (Hi 0 H2)/H est réduit a Pélément neutre de G/H. Le 26 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux , dod (2?)” = 2?” = e, done m | pn. Or mAn = 1 done d’aprés le théoréme de Gauss, m | p. De méme n | p et les entiers m etn étant premiers entre eux, mn | p. Or (xy)™" = (x™)"(y") =e, Vordre de xy est done mn. b) Par définition de r, il existe un élément x de G d’ordre r et on ar | Card(G) d’aprés le théoréme 3. Soit y € G, q son ordre. Il s’agit, de montrer que q | r. Supposons q { r. En écrivant la décompo- sition en facteurs premiers de q et r, on voit qu’il existe un nombre premier p vérifiant g= peg ho (aes avec a>f>0 et pq =pAr' Or a = 2°" est d’ordre ret b = y' est. ordre p". D’aprés a), ab est. done d’ordre r/p* > r, ce qui contredit la définition de r. Done q | r c) Soit (x1,...,%,) un systéme de générateurs de G. Notons r1,... 7% les ordres de 21,...,2n- Considérons ’application PSM > KK SPE (Myth) OM Tne Le groupe G étant abélien, y est un morphisme de groupes. De plus, p est surjectif (puisque (21,...,2n) est un systéme de générateurs de G), done G est: isomorphe au groupe quotient (<1 > x ---x < tn >)/ Ker y, done Card(@) x Card(Ker y) = Card(< 21 > x ---x < tq >) = ry---tq, done Card(@) | ry++-rq. Or tous les ry divisent r daprés b), done Card(@) | r®. On en déduit que tout facteur premier p de Card(@) divise r. Soit p un facteur premier de Card(G). On vient de prouver que p | r donc on peut éerire r= pr’ avec 1! entier. Sion choisit un élément x de G d’ordre r, ’élément 2"" est d’ordre p, d’oi le résultat. Remarque. Les résultats de cet exercice permettent de montrer que si K est un corps commutatif et G un sous groupe fini du groupe multiplicatif (IK*, x), alors G est cyclique. En effet. Soit r exposant de G. KK étant. un corps commutatif, ’équation 2” = 1 a au plus r solutions dans K, donc au plus r solutions dans G. Or Vz € G,2" = 1 d’aprés b). On en déduit Card(G) 1 car ¢ € Z(G), ceci entraine Card(Z(G)) > p. b) Sia = 1, G est cyclique d’apris le théoréme 4. Sia = 2, Z(G) stant un sous groupe de G, différent de {e} d’aprés a), on a Card(Z(G)) € {p,p?}. Nous allons montrer que Z(G) = G en raisonnant par ’absurde. Supposons Card(Z(G)) = p. 2€G,2¢ Z(G). L’ensemble S; = {u € G | ur = zu} (appelé normalisateur de z) est un sous sroupe de G. Or z € Sz et Z(G) C Sz, donc Card(Se) > p+ 1. Comme Card(S-) | p? = Card(G), ceci entraine Card(S-) = p? done S; = G, et par définition de Sz, on a z € Z(G), ce qui est contradictoire. Finalement Card(Z(G)) = p?, c’est-&-dire G est abélien, ¢) Nous allons montrer ce résultat par récurrence sur a € N*. (Le principe est de quotienter par un sous groupe distingué d’ordre p pour se ramener & ’hypothése de récurrence). ~ Sia = 1, le résultat est évident. = Supposons le résultat. vrai pour «, montrons le pour « +1. Soit m, 0 1. D’aprés a), Z(G) est. différent. de {e}. Soit x € Z(G),z # «. L'ordre de x divisant p**", il est de la forme PP avec 8 > 1. Donc y = 2?"”* est d’ordre p, et le yroupe H =< y > est d’ordre p. Par ailleurs, c'est un sous groupe de Z(G) et il est donc distingué dans G. Le groupe quotient G/H est d’ordre p* et d’aprés P’hypothése de récurrence, il existe un sous groupe K de G/H d’ordre p-!. Six désigne la surjection canonique de G dans G/H, 7 est un morphisme de groupes done K = x(F) est isomorphe & F/Kerx = F/H ce qui entraine Card(F) = Card(K) x Card(H) = p”. D’oit le résultat. Remarque. Ce résultat est un cas particulier du théoréme de Sylow (voir le probléme 7). Exercice 11 (UN THEOREME DE CAUCHY SUR LES GROUPES FINIS). On suppose que la théorie des groupes opérant sur un ensemble est connue (voir la partie 2.4). Soit G un groupe fini (non forcément abélien) d’ordre h, et soit p un nombre premier divisant h. On note 5 = {(a1,...,4)) € G? | a-+-ay = c}, ot e désigne l’élément neutre de G, et on note 7 le cycle (1,2,...,p)- a) On fait opérer < y > sur S en posant Ve EZ, pars. yep) = (ayeeayy e+ 9 4q4p))- Déterminer le cardinal des orbites. b) Démontrer le théor8me de Cauchy : Le nombre de solutions dans G de ’équation 2? = € est un multiple de p. En déduire qu'il existe an moins un élément (ordre p dans G. Solution. a) Pour tout z € G, on note Gz Vorbite de x et Sz son stabilisateur. On sait que Von a p= Card(< 7 >) = Card(Gz) x Card(Sz), et p étant premier, Card(Gz) = 1 ou Card(Gz) = p. 28 L Arithmétique, Groupes et Anneaux b) L’application f : S —> GP! (a1... 4p) + (i,--» 1 4p1) est bijective puisque chaque Ament (a1,... ,dp-1) de GP-! aun unique antécédent par f qui est (a,..- ,dp—1, (a1 **-4p-1)"*)- Done Card($) = Card(G?-?) = P=? Soit © une partie de S contenant exactement un représentant de chaque orbite Ge. Soit A = {2€S | Card(Gz) = 1}. Soit O/ = @\ A, D'apris a), Vr € @', Card(Ge) = p. Or WP} = Card($) = > Card(Ge) = Card(A) + YS Card(Gz). 260 160" Comme de plus p | h, on en déduit que p | Card(A) = h?-!—pCard(@'). Par définition de A, A est Pensemble des p-uplets (z,... ,) tels que 2? =e. Le nombre Card(A) représente done le nombre de solutions de 2? = e, et comme p | Card(A), on en déduit le théoréme de Cauchy. On ae? =e, ce qui entraine Card(A) > I, et comme p | Card(A), Card(A) 2 p. Done il existe 2EG, ze tel que z? =e. Le nombre p étant premier, z est d’ordre p. Remarque. Ce résultat entraine que lorsqu’un nombre premier p divise Pordre d’un groupe, il existe un sous groupe de cardinal p. On savait que c’était déja vrai dans le cas d’un groupe abélien (voir Pexercice 8). - Le probléme 7 généralise ce dernier résultat. 3. Anneaux 3.1. Définitions DéFINITION 1. Soit A un ensemble muni de denx lois internes notées “+” et “.”. On dit que (A, +,-) est tin anneau si : (i) (A, +) est un groupe abélien, (ii) la loi + est associative, (iii) le loi - est distributive par rapport & la loi +. Si la loi - admet un élément neutre, on parle d’anneau unitaire; si la loi - est commutative, on parle d’anneau commutatif; un élément de A est dit inversible s'il Vest pour la loi - de A. Notation. Le neutre de la loi + est souvent noté 0, celui de la loi - est noté 1 (ou e). Dans toute la suite, (A, +,-) désigne un annean. DériniTion 2. Un élément a de A est dit diviseur de 0 & droite (resp. 4 gauche) si a #0 et s'il existe b £0 tel que ab = 0 (resp. ba = 0). DEFINITION 3. Un anneau A est dit intégre s'il est sans diviseur de zéro, autrement dit si (a £0, £0 => ab #0). DEFINITION 4. Un élément a € A est dit nilpotent s°il existe un entier naturel non nun tel que a” = 0. L’indice (ou Vordre) de nilpotence de a est le plus petit entier naturel non nul n tel que a” = 0. DEFINITION 5. Un sous ensemble B de A est dit un sous anneau de A si (B,+,-) est un anneau. Eremple 1. ~ Zest un anneau unitaire integre. ; = Z/8Z est un anneau non integre (2-4 = 0), et dans cet anneau, 2 est nilpotent @indice 3. ~ M,(R) est un anueau unitaire non integre. 3. Anneaux 29 3.2. Idéaux DEFINITION 6. Soit JC A. On dit que J est un idéal de Vanneau A si (i) (J, +) est un sous groupe de (A, +); (ii) V(e,a) € 1 x A, ar € Let cae I. Remarque 1. ~ Un idéal est un sous anneau. — La notion d'idéal est en quelque sorte Panalogue pour les anneaux de la notion de sous groupe distingué. Par contre, la notion de sous anneat est beaucoup moins utilisée que la notion de sous groupe. — $i A est commutatif, pour tout x € A Vensemble +A = {2a,a € A} est un idéal de A. ~ Si A est unitaire et sil € I ot J est un idéal de A, la propriété (ii) d’un idéal entraine que I = A. Si un idéal J de A posséde un élément inversible de A, alors 1=2-'z € J daprés (ii) et done I= A. ~ Lorsque J C A vérifie (i) et vérifie seulement ar € I (resp. za € I) pour tout (2,4) € 1 x A, on dit que I est un idéal d gauche (resp. & droite) de A. Si I est & la fois idéal & gauche et idéal A droite de A, J est donc un idéal de A (on précise parfois en disant que I est tin idéal bilatére). Proposition 1. Une intersection d’idénux de A est un idéal de A, Une somme finie didéauz de A est un idéal de A. DEFINITION 7. Soit (A,+,-) un annean commutatif. Un idéal I de A est dit principal s'il existe z € A tel que I = A. On note alors I = (x). L’annean A est dit principal s'il est commutatif, unitaire, intégre et si tous les idéaux de A sont principaux. Ezemple 2. Les anneaux Z et R[X] sont principaux. Anneauz quotients. Comme pour les groupes, on peut définir la notion de quotient sur les anneaux. Etant donnée une relation d’équivalence R sur A, on cherche & faire de A/R un anneau en le munissant des lois FF y = F + 7 et F-7 (ot F désigne la classe de x). Si ces lois sont bien définies (c’est-a-dire que 7 + y et ZY ne dépendent pas des représentants choisis de 7 et 7), on dit que R est compatible avec la structure d’anneau. On montre que les relations d’équivalence compatibles avec la structure d’anneau sont de laformez Ry <> r—y € J, ou J est un idéal de A. Si tel est le cas, A/R est un anneau (muni des lois définies plus haut) appelé anneau quotient et noté A/T. Exemple 3. Pour tout entier n > 0, nZ est un idéal de Z et on peut définir anneau quotient Z/nZ. Morphismes d’anneauz. DEFINITION 8. Soient A et. A! deux anneaux. On appelle morphisme d’anneauz de A dans A‘ toute application f : A+ A’ telle que f(z-+y) = f(2)+J(y) et f(y) = f()s(y) pour tous x,y € A. Lorsque f est bijective, on parle d’isomorphisme d’anneaux. L’ensemble noté Ker f = f-1({0}) est appelé noyau de f. C’est un idéal de A qui vérifie : (f est injective <=> Ker f = {0}). Proposition 2. Soient A et A! deuz anneaur et f: A— A’ un morphisme d’anncauz. = SiT est un idéal de A et si f cst surjectif, alors f(I) est un idéal de A. = Sil’ est un idéal de A’, f-"(I") est un idéal de A. ~ Limage et Vimage réciproque par f d’un sous anneau est un sous anneau. = f(A) est isomorphe & Vanncan quotient A/Ker f. 30 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Remarque 2. La derniére assertion de la proposition est importante. C’est souvent le moyen le plus pratique pour montrer qu’un anneau est isomorphe a un anneau quotient. Caractéristique d’un anneau. DEFINITION 9, Soit A un anneau unitaire dont l’élément neutre pour la loi - est noté e. Soit le morphisme d’anneaux f: ZA ne ne. — Si Ker f = {0}, (ie. ne =0 => n=0), on dit que A est caractéristique 0. ~ Si Ker f {0}, alors Ker f étant un idéal de Z principal, il existe un unique entier naturel non nul c tel que Ker f = cZ. L'image f(Z) est isomorphe & Z/cZ. L’entier c est aussi le plus petit entier > 0 tel que ce = 0. On dit alors que A est de caractéristique c. On a dailleurs ne =0 +> c|n. Proposition 3. La caractéristique d’un anneau unitaire intégre est 0 ou un nombre pre- mir. Démonstration. Si la caractéristique c d’un annean A unitaire intégre est non nulle et si c n’est pas premier, on peut écrire ¢ = ab avec 1 0 tel que ce = 0. 0 3.3. Groupe des inversibles d’un anneau unitaire On rappelle que les élément d’un anneau unitaire (A,+,-) inversibles pour la loi « sont appelés les inversibles de l'anneau A. Proposition 4. L’ensemble des inversibles d’un anneau unitaire A, muni de la loi mul- tiplicative, est un groupe appelé groupe des inversibles de A. PROPOSITION 5. Soit un entier n > 2 et k un entier. L’élément k (classe de k dans Z/nZ) est inversible dans Z/nZ si et seulement sik An TuéorEME 1 (DES CHINOIS). Soient m et n deuz entiers naturels non nuls premiers entre euz. Les anneaur (Z/mZ) x (Z/nZ) et Z/mnZ sont isomorphes. Démonstration. On considére V’application fs LaZfmLxZ/nZ x (%,) Crest un morphisme d’anneaux, de noyan Ker f = {z €Z|m|2 et n| x}. Comme mAn= 1, on a aussi Ker f = {x € Z| mn | 2} = mnZ. Done f(Z) et Z/mnZ sont isomorphes. En particulier, Card(f(Z)) = Card(Z/mnZ) = mn et, done f(Z) = Z/mZ x Z/nZ. Finalement, on vient de montrer que Z/mnZ et Z/mZ x Z/nZ sont isomorphes. o Remarque 3. En procédant par récurrence sur p, on montre que si m,... ; ip sont premiers entre eux deux & deux, alors Z/n,+++n,Z et Z/mZ X +++ X Z/nyZ sont isomorphes. — La surjectivité de application f prouve que si mA n= 1, alors (Va,b€Z,3r€Z), r=a (modm) et r=b (mod n). Dans la pratique, la méthode de recherche d’un tel élément 2 pent se faire comme su © On cherche w et » tels que um + vn = 1 grace A Valgorithme d’Euclide (voir Pexercice 2 de la section 1.3) « Il suffit alors de prendre z = a + um(b — a) (par exemple). 3, Anneaux 31 Indicateur d’Euler. DEFINITION 10. Soit un entier n > 1. Notons G, le groupe des inversibles de Z/nZ. On appelle indicateur d’Euler de n Ventier y(n) = Card(G,). D’apres la proposition 5, y(n) est aussi le nombre d’entiers & € {1,2,---,n} tels que kAn=1. Remarque 4. En vertu de la proposition 5 de la partie 2.2, le nombre de générateurs d’un groupe cyclique d’ordre n (typiquement Z/nZ) est y(n). TuéoRéME 2 (EULER). Soit un entier n > 1. Sik est un entier premier avec n, on a ke) = 1 (mod n). Démonstration. Si k An = 1, alors & est élément du groupe Gy des inversibles de Z/nZ d’aprés la proposition 5. Comme Pordre de Gn vaut y(n), on en déduit b*) = i dans Z/nZ, d’oit le résultat. o Ce dernier résultat généralise le théoreme de Fermat. Vu son importance, on aimerait pouvoir calculer y(n). Ceci fait objet de la proposition suivante. PROPOSITION 6. Soit n > 2 un entier, n = pi? «--py* sa décomposition en facteurs pre- miers. Alors on) = pt pe (py — L)++-(pe = 1) = nd - za _ 2. Démonstration. Soit p un nombre premier et. « € N*. Alors k west pas premier avec p* si et seulement si p | k. L’ensemble des nombres premiers de {1, 2, ... ,p*} non premiers avec p est donc {p,2p, 3p, ..- (p?-!)p}. Ce dernier étant. de cardinal p*-!, on en tire g(p") = p* — p*-" (+) = Si met n sont. premiers entre eux, d’aprés le théoréme des Chinois, Z/mZ x Z/nZ est isomorphe &Z/mnZ. En restreignant. Pisomorphisme & Gm X Gn, on voit que Gm X Gn est isomorphe & Gmn- Done y(mn) = o(m)y(n) (+) - Si maintenant n > 2est un entier dont la décomposition en facteurs premiers est n = pi ---py", on ad’apris (**) y(n) = p(pi")--- (pe), doit le résultat d’aprés (*) a Remarque 5. En particulier si p est un nombre premier, y(p) = p — 1 et on retrouve le théoréme de Fermat avec le théoréme 2. Proposition 7. Pour tout entier n > 2, onan = > o(d). Démonstration. Considérons les fractions Nous cherchons & les mettre sous forme irréductible 4 ou d doit nécessairement diviser n. Pour chaque d divisant n, il y a g(d) numérateurs a possibles (puisque le nombre d’entiers a tels que aAd= 1 est g(d)). Comme il y a en tout n fractions, on en déduit le résultat o 32 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux 3.4, Exercices EXERCcICE 1. Soit A un anneau unitaire dont l’élément neutre pour la loi - est noté 1. a) Soit x € A nilpotent. Montrer que 1 — z est inversible. b) Sin € N° (et z toujours nilpotent), simplifier expression Un = (14+ a2) ta7) (+2) = Ta +27), io Solution. a) Soit. p Vindice de nilpotence de x, de sorte que 2” = 0. On a (L-a)tate tah!) =(Ltetet2P (lz) =1- doit le résultat car on a prouvé que zy = yr = Lavec y=1+2-+---+2P-2 b) On va montrer par récurrence sur n € N que Up = (1 — 2)"*(1 — 22"). = Pour n = 0 c’est vrai car (1— z)Uy = (1—2)(1+ 2) =1-27, dot Uo = Supposons Up—1 = (1— )71(1 — 2#"). Alors Up = Un-1(1 + 22") = (1— 2)" - 2?"") Remarque. En particulier, le résultat du a) reste vrai pour les matrices carrées : si N est nilpotente, alors J — N est inversible (en fait, ce résultat reste vrai dés que ||N||i1 — ot ||-I] est une norme d’algebre sur les matrices, voir le tome analyse sur les espaces vectoriels normés). EXxercice 2 (ANNEAU DE BooLe). Soit A wn anneau tel que tout élément de A soit idempotent (i.e. Wz € A,z? = 2). a) Si z € A, montrer que 2z = 0. Montrer que A est commutatif. b) Montrer que si zy € A alors zy(x + y) = 0. Que dire si A est intégre? Solution. a) Siz € A, alors (27)? = 2 done 4z? = 2z, ce qui entraine 4z = 2r puis 2z = 0. Ceci s'écrit encore x = —z Siz,ye A,(zty)? =rty donc 2? t+aytyrt+y? =rty =z? +y", dot on tire cyt yz = done zy = —yz = yz. b) Si z,y€ A, alors zy(x-+ y) = xyz t+ ry? = 22y + 2y? = Bry = 0. ~ Si A est intégre, alors A a au plus deux éléments. En effet, sinon il existe z, y € A distinets et différents de 0. Done (7 + y) # 0 (sinon + = —y = y) et A étant integre zy(z + y) # 0, absurde. EXERcIcE 3 (RADICAL D’UN IDEAL). Soit A un annean commutatif unitaire et J un idéal de A. On appelle radical de J ensemble noté VI = {2 € A | 3n €N*,2" € I}. a) Montrer que VT est un idéal de A. b) Déterminer le radical d’un idéal de Z. Solution. a) - Montrons tout: d’abord que (VI, +) est un sous groupe de (A, +). Il est clair que 0 € VI puisque I C VI. Par ailleurs, si z € VT alors —r € VT puisque le fait que 2” € I entraine (-1)"2" = (—2)" € J. Prenons maintenant z,y € VI. Il existe m et n € N° tels que 2™ € J et y € I. L’anneau A étant commutatif, on peut écrire mtn=1 (ety = Shy aatymnn io 3. Anneaux 33 tem et puisque I est un idéal, ce terme appartient a I. Done z + y € VT. - Enfin, sia € Aet si x € V1, il existe n € N* tel que 2” € J et donc A étant commutatif, (az)" = a"2" € I. Done az € VI. Finalement, v7 est. un idéal de A. b) Soit J un idéal de Z. L’anneau des entiers étant principal, il existe n € N* tel que I = nZ. Si n=0, ona bien sir VI = 0 et si n = 1, VI = Z. Sinon n > 2, et on écrit la décomposition de n en produit de facteurs premiers n = pf pf*. Montrons que VT = pr ---peZ: = Ona VIC py++-peZ. En effet. Si x € V7 alors il existe m € N* tel que 2” € nZ, donc nj z™, done Vi, (zy P => x ouye P) <=> (z-y=0 = #=0 ony =6) <> (A/P est intigre) b) Condition nécessaire. Soit M un idéal maximal. Soit x € A tel que # (classe de z dans A/M) vétifie + # 0. Alors x ¢ M de sorte que M+(z) = A (en effet, I = M +(z) est un idéal contenant M, différent de M puisque z ¢ M, donc I = A). Donc il existe a € A et m € M tels que 1l=m-+ar, ce qui s’écrit i = ax. L'anneau A/M est. donc un corps. Condition suffisante. Soit I un idéal de A tel que MC Tet M # I. Soita€ I,ag¢ M.Onaa#0 de sorte que A/M étant un corps, il existe b € A, ab = 1. Done il existe m€ M, ab= 14m, d’oit 1=ab—m€ I. Done I = Aet M est maximal ¢) Soit M un idéal de A maximal. L'anneau quotient A/M est un corps donc un anneau intégre, donc M est premier. d) Soit I un idéal de A tel que P C Let P # I. L’anneau A étant principal par hypothése, il existe mEP tel que P = (m) et. il existe a € I, I = (a). Comme m € J, il existe q € A tel que m = ag. Lidéal P étant. premier, on aa € P ou q € P. Or a ¢ P sinon P = I. Done q € P, de sorte qu'il existe p € A tel que q = mp. Done m = ag = amp d’oh m(1 — ap) = 0 d’ot ap = 1 (car A est principal donc intégre et m # 0 sinon P = 0). Or ap € I, done 1 € J, donc J = A, doit le résultat. EXERCICE 5. Soit n > 2 un entier. Si a est un entier premier avec n montrer 1 (inod n). 34 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Solution. D’aprés le théoréme d’Euler, on sait que a%*) = 1 (mod n) ot p désigne Vindicateur Euler. Le résultat. sera donc démontré si on prouve y(n) | n!. Soit + pf le décomposition de nen facteurs premiers. On a(n) = pf?! ---pf*"'(p — 1) 1). Or ppt? + -pft7! | ny dautre part, pi —1 < pi N. Condition suffisante. Soit I un idéal de A. Supposons que J ne puisse pas étre engendré par un nombre fini d’éléments. Sous cette hypothése, nous allons construire une suite (rq) d’éléments de Ttels que tag: ¢ (71) + +++ + (tn) - On choisit un élément 7 € I = 21,...,tn € I étant supposés construits, on sait que (71) + +--+ (2n) # J car I ne peut pas atre engendré par un nombre fini «’éléments. On choisit alors tn41 € I, tn41 & (21) +++: + (tn). Ainsi, si on pose In = (71) + +--+ (zn), la snite (Iq) est une suite d’idéaux de A strictement croissante au sens de Pinclusion, ce qui est contraire aux hypotheses. Done I peut étre engendré par un nombre fini d’éléments, d’oit le résultat. Remarque. Tout anneau principal est noethérien. 4. Problémes PRropLime 1 (CRYPTOGRAPHIE : LE SYSTEMB DE CHIFFREMENT RSA). On se donne deux nombres premiers p et q distincts et on pose n = pg. Soient c,d deux entiers tels que cd = 1 (mod y(n)) ot g désigne l'indicateur d’Euler. Montrer que si t € Z, i! = t (mod n). Solution. Les nombres p et q étant premiers et distincts, on a y(n) = (p — 1)(q— 1). Soit k € Z tel que ed = 1+ k(n). Soit { € Z. Pour prouver que t*4 =t (mod n), il suffit de prouver t°¢ (mod p) et t*# =1 (mod q) (car alors p et q diviseront t°4 —t, et comme pAq = 1, n = pq divisera t°4— 1). Prouvons par exemple t= t (mod p) (le calcul modulo q est analogue). ~ Sit Ap = 1 alors #1 = 1 (mod n) (théoréme de Fermat) done t*¢ = (t?-1)*@-Y¢ (mod p). — Sit \p# 1, alors p divise t, et alors on at" = ¢ = 0 (mod p). Remarque. L’application g : Z/nZ— Z/nZ_ i+ é s’appelle une fonction de chiffrement, f : t+ #4 fonction de déchiffrement. L’exercice affirme que f 0 g(i) = i. On peut donc chiffrer un message (représenté par un élément i de Z/nZ) par le biais de g, puis on le déchiffre par le biais de f. Le couple (,c) est appelé la clef publique, Ventier d la clef secrate. La sécurité de ce systéme repose sur le fait que connaissant la clef publique, il est trés difficile de déterminer d : il faudrait par exemple factoriser n pour trouver p et q, ce 4. Problémes 35 qui est encore impossible a réaliser de nos jours lorsque p et q sont grands, typiquement de Vordre de 100 chiffres (signalons que l'on ne sait pas aujourd’hui factoriser des entiers de plus de 120 chiffres). En d’autres termes, tout le monde peut chiffrer mais seuls ceux connaissant la clef secréte peuvent déchiffrer. Ce systtme de chiffrement est apparu en 1976. Il est appelé systéme RSA (du nom des inventeurs Rivest, Shamir et Adleman) et est couramment utilisé aujourd'hui car il est extrémement robuste. Son apparition explique Pintérét que Von porte aujourd’hui aux algorithmes de factorisation et de primalité, PRoBLEME 2 (NOMBRES PSEUDO-PREMIERS ET NOMBRES DE CARMICHAEL). Le théo- réme de Fermat affirme que si n est premier et si a An = 1, alors a"~? = 1 (mod n). Le but du probléme est de montrer que la réciproque est fausse. 1/ (Nombres pseudo-premiers.) Soit un entier « > 2. Un entier n est dit pseudo-premier en base a (ce que ’on note briévement pp-a) si n n’est pas premier et si a"~' = 1 (mod n). Si p> 2est un nombre premier ne divisant pas a(a?— 1), montrer que n = (a”? — 1)/(a?—1) est un nombre pp-a. En déduire que pour tout a > 2, il existe une infinité de nombres Pp-a. 2/ (Nombres de Carmichael.) Un entier n > 2 est appelé nombre de Carmichael si n n’ pas premier et si pour tout entier a premier avec n, a”~} = 1 (mod n) (autrement dit si pour tout entier a premier avec n, n est pp-a). a) Si n = py---px (oi les p; sont des nombres premiers distincts) et si p; — 1 | n— 1 pour tout i, montrer que n est un nombre de Carmichael. b) Réciproquement, montrer que tout nombre de Carmichael pent se mettre sous la forme n= pr--~px od les p; sont des nombres premiers distincts et ot p; — 1 | n — 1 pour tout i. (Indication : on pourra utiliser le fait que si G est un groupe commutatif fini et si p premier divise ordre de G, alors il existe dans G au moins un élément d’ordre p — voir partie 2.5, exercice 8, ¢).) ¢) Montrer qu’un nombre de Carmichael a au moins 3 facteurs premiers. d) Soit n = pgr un nombre de Carmichael & trois facteurs premiers p < q < r. Si p est fixé, montrer que q et r sont bornés. Solution. 1/ Remarquons tont d’abord que n = (4252)(34) = (w=? +--+ 1): (ah? = a?-?4...—a41) est un entier composé, Ceci étant, on a a?? = 1+n(a?—1), de sorte que a=] (mod n) (+). Le résultat, sera done acquis si on montre que 2p | n— 1. Ona (a? =1)(n = 1) = a — a? = ala?! — 1)(a? +) D’aprés le théoréme de Fermat, p | (a? — 1) puisque par hypothése p ne divise pas a. On a done p| (a? —1)(n= 1). Or p ne divise pas a — 1, done p est. premier avec a? — 1 (cat p est premier) et daprés le théoréme de Gauss, p | n— 1. Or n — 1 = a??-? 4... 4 at + a? est une somme paire de termes de méme parité, donc 2| n— 1. 2 et. p étant. premiers entre eux, on a donc 2p | nm — 1, donc nest pp-a d’aprés (*). Hn’y a qu'un nombre fini de nombres premiers p divisant. a(a? — 1). Comme il y a une infinité de nombres premiers, on en déduit. qu'il y a une infinité de nombres premiers p > 2 ne divisant pas a(a? — 1), donc une infinité de nombres pp-a 2/ a) Soit a premier avec n et soit 1 < i < k. Comme p, { a, on a al! = 1 (mod py) d’aprés le théoréme de Fermat, et comme p; —1 | n—1, on aa“! = 1 (mod 4), ce qui s’écrit aussi i | (a"~} = 1). Ceci étant, vrai pour tout i, on en déduit n =p, ---pe | a"~! —1 puisque les p; sont premiers entre eux deux & deux. Done a"-! = 1 (mod n), et. ceci pour tout a premier avec n, doit le résultat. 36 I, Arithmétique, Groupes et Anneaux b) La réciproque est plus délicate. Soit. n = p?" ---p2* Ia décomposition de n en facteurs premiers. Montrons d’abord que pour tout i, a; = 1. Supposons qu’il existe i tel que aj > 2, par exemple a1 > 2. Le groupe des inversibles de Z/p?'Z est. d’ordre y(p?") = p—'~"(p1 — 1), donc d’aprés le résultat c) de Vexercice 8 de la partie 2.5, il existe a € Z tel que Vordre de a dans le groupe des inversibles de Z/p$"Z soit p1. D’aprés le théoréme des chinois, il existe b € Z tel que b=a (mod pf!) et Wi>2, =1 (mod pi) = 1 (mod n), ce qui entraine b"~1 = 1 (mod p??) En particulier b est premier avec n et done U'~ a divise n — 1. Or cet ordre est pi, donc dans le groupe des inversibles de Z/p?'Z, Vordre de 6 donc p; | n — 1, ce qui est absurde puisque p: | n. On a done n = p---ps, ott les p; sont. premiers et distincts. Soit i, 1 < i < k. Test bien connu que (Z/p:Z)* est un groupe cyclique (voir la remarque de l’exercice 9 de la partie 2.5), donc il existe a € Z tel que @ soit d’ordre p; — 1 dans (Z/p:Z)*. D’aprés le théoréme des chinois, il existe bE Ztel que b = a (mod pi) et pour tout j # i, b = 1 (mod p;). En particulier, b est. premier avee n et done 0-1 = 1 (mod n), done I"! = 1 (mod py). Or Pordre de 6 = a dans (Z/piZ)* est pi 1, done p—1| n—1. Ceci est vrai pour tout i, d’oit le résultat €) Supposons que n = (a+ 1)(b+ 1) soit un nombre de Carmichael avec a +1 et b+ 1 premiers et a#b, Onan=ab+atb+1. Ora|n—1 done a|b=(n—1—ab—a); de méme 6 | a. Done a= b, ce qui impossible d’aprés la question précédente 4) Comme n est un nombre de Carmichael, on a q—1 | n—1, et done g—1 | (n—1)—(q—1) = 4(pr-1). Or qA(q— 1) = 1 donc d’aprés le théoréme de Gauss, q—1| pr —1. De méme r ~ 1 | pq — 1, done finalement (q — 1)(r — 1) | (pr — 1)(pq — 1). Ceci entraine (9 lr = 1) | (Pr = Pa 1) - PQ Yr - = Pr +9) — PO +9) + 1-7", d’oa on tire (q— 1)(r — 1) < p°(r +4). Comme q 2 vérifiant 3a€Z,(a"!=1 (modn) et Yg|n—1, q premier, a? #1 (mod n)). Montrer que n est un nombre premier. b) Soit n > 2 un entier, n—1 = pf" ---pf* la décomposition en facteurs premiers de n—1. On suppose que pour tout i, 1 < i < k, il existe un entier a; tel que “l=1 (modn) et af?" 21 (mod n). Montrer que n est un nombre premier. c) Soit p > 2 premier, et soit h € N tel que 1 < A < p—1. On pose n = 1+ hp’. Si 2-'=1 (modn) et 2"21 (modn), montrer que n est premier. (Indication : utiliser ordre de 2 pour montrer qu’il existe un nombre premier q divisant n avec p | q — 1.) 4, Problémes a7 Solution. a) Soit m Vordre de @ dans le groupe des inversibles de Z/nZ. Nous allons montrer que m = n=1. Supposons m < n—1, Comme a"~! = 1 (mod n), m | n—1 et donc il existe un nombre premier q divisant n — 1 tel que m | (n — 1)/q. Ceci entraine que a("~)/9 (mod n), ce qui est contraire aux hypothéses. Done m = n—1, ce qui prouve que le groupe des inversibles de Z/nZ admet au moins n ~ 1 éléments, ce qui n’est. possible que sin est premier. D’oit le résultat. b) Pour tout i, notons m; Pordre de d; dans le groupe des inversibles de Z/nZ. Comme af? = 1 (mod n), on a m; | n— 1 = []; pj. Comme de plus a{~"/* # 1 (mod n), on a aussi mi { Pee Thai vf?. Ces relations concernant, m; permettent d’affirmer que pe | mz, et. donc pi | y(n) (oi p aésigne Vindicateur d’Buler) puisque Pordre de a; divise ordre du groupe des inversibles de Z/nZ, qui est. o(n). Ceci étant vrai pour tout i, on en déduit, les pi étant premiers distinets, que n—1=[],p%* | 9(n), done que y(n) > n — 1. Done le groupe des inversibles de Z/nZ comporte au moins n — 1 éléments, ce qui n’est possible que si n est premier. ¢) Soit m Vordre de 2 dans le groupe des inversibles de Z/nZ. On a 2"-! = 1 (mod n) done m|n—1= hp?. Or 2" £1 (mod n) done m{ h. Finalement, p | m (si p{m, alors p étant premier mp? = 1 et donc m| h d’aprés le théoréme de Gauss). Comme m divise ordre du groupe des inversibles de Z/nZ qui est y(n), on en déduit p| y(n) (+). Sin = pf"-..p%* désigne la décomposition de n en facteurs premiers, on sait que y(n) 1)-+-(pe — 1). Comme pj n = 1 + hp?, on a p # pi pour tout i done il existe daprés (*) un indice é tel que p | ps — 1. Autrement dit, il existe un facteur premier q de n tel que q = 1 (mod p). Soit r Pentier vérifiant. qr = n. On a gr = n = 1+ hp? = 1 (mod p), done (mod p). En résumé, on a montré qu’il existe g premier, q | n et r entier tels que gr = n avec q=1+ up, r=1+ vp, u,v EN, Le nombre q étant premier on a d’ailleurs u > 2 (si u=0, q= let siu=1, q est pair), Supposons r > 1. Alors v > 1. Or ona 1+hp? = n = qr = (1+up)(1-+up) done hp = (uv)p+(utv), ce qui entraine () wep car pi (u+v) £0. Comme u > 2, (i) entraine v < (p —1)/2, et d’aprés (ji) u > 1+ p/2, donc toujours d’aprés (i), v <(p—/(1 +) <2. Finalement v = 1, ce qui est absurde car (i) entrainerait u < p— Let (ii) entrainerait «> p— 1. On a done forcément. r = 1, ce qui entraine que n = q est premier. Remarque. Le test c) fut utilisé avec le nombre premier p = 2'77—1 pour montrer que n = 1+190p? est premier (Miller et Wheeler, 1951). Les tests de primalité de ce type permettent obtenir des nombres premiers ayant une forme particuliére. Un probléme beaucoup plus délicat est de savoir si un nombre donné n est premier ou pas; actuellement, les nombres le plus grands (sans forme particuliére a priori) dont on sache tester la primalité ont environ 1500 chiffres. PROBLEME 4 (QUELQUES CAS PARTICULIERS DU THEOREME DE DIRICHLET). 1/ a) Soit p > 2 un nombre premier. Montrer que —T est un carré dans Z/[pZ si et seulement si p= 1 (mod 4). b) En déduire qu'il existe une infinité de nombres premiers de la forme 1 + 4n, n €N. 2/ (Un résultat plus général). Soient un nombre premier p > 2 et un entier m 2 1. Montrer que l’ensemble P, des nombres premiers de la forme 1+2™pn (n € N), est infini. (Indication. $i Py, est fini, considérer un nombre premier q divisant (M? +1)/(M +1) ob M = K?"", K = p(Tnep,, @), et montrer que ¢ € Pm). Solution. 1/ a) Condition nécessaire. Supposons qu'il existe x € Z/pZ, 2? = ~T. Le groupe 38 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux multiplicatif (Z/pZ)” étant. d’ordre p — 1 (car p est premier), on a 2?~1 = T. Done (z?)(?-)/? = (-1)®-/? ST, ce qui n’est. possible que si (p — 1)/2 est pair. D’oi la condition nécessaire. Condition suffisante. C’est plus difficile. Donnons deux méthodes. ~ Premiére méthode. Comme p est premier, Z/pZ est. un corps. L’équation 2-1/2 = T a donc au plus (p — 1)/2 solutions dans Z/pZ. Comme (Z/pZ)* contient p — 1 > (p= 1)/2 éléments, il existe z € (Z/pZ)* tel que y = 2?-)/? 4 T. Ona y? = 2?-} = T done (y—T)(y+ 1) = 0, done y = —T (car y #1). Or p = 1 (mod 4), done il existe un entier k tel que (p — 1)/2 = 2k. Si z = x*, on a donc 2? = 27* = 2-0/2 = y = ~T, doi le résultat, — Seconde méthode (cette méthode est moins générale que la précédente). Soit Ventier & tel que p= 1+ 4k. Comme p est, premier, on a d’aprés le théoréme de Wilson 1-2-+-(2k)- (2k + 1)---(4k— 1)- (4k) = -1 (mod 4k +1), ce qui s*éecrit aussi 1-2-+-(2k)- (-2k)---(=1) (mod p) ou encore (-1)*(1-2---(2k)) Sion pose x = 1-2---(2k), ceci s%écrit #? =1 (mod p). T dans Z/pZ, d’oi le résultat. b) Supposons qu’il y ait un nombre fini de nombres premiers de la forme 4k + 1, k € N. Soit p le plus grand d’entre eux et soit N = 1+(p!)?. Soit un nombre premier q divisant N. Alors (p!)* = —1 (mod q), donc —T est un carré dans Z/qZet donc q est de la forme 4k + 1,k € N d’aprés a). Done 9 Sp, done q | p!, done g | 1 = N — (p!)?, ce qui est absurde. Il y a donc une infinité de nombres premiers de la forme 4k +1, k EN. 2/ Supposons Pm fini. Suivons Vindication en considérant Ventier N = (M? + 1)/(M +1) = MP) — MP-?.4...— M +1 avec M = K? i K = p([Inep,, 2): Comme NV > 1, il existe un nombre premier q divisant NV. On a MP + 1= 0 (mod q) done -1 (modq) et K?"? (mod 4). L’égalité de droite montre que Vordre r de K dans le groupe multiplicatif (Z/qZ)* divise 2p. L'égalité de gauche montre que r { 2"-p. Comme p est. premier, on a done r = 2” ou r = 2p. Sir = 2", comme N divise Me? M?-1 (MPP et MP tL et que M? = K?" = 1 (mod q), ona 0= (MP1 +---+M?4+1=p (mod q) donc q | p, donc | M, ce qui est absurde vu que q | M? + 1. Ainsi, r = 2"p et comme ordre de tout élément de (Z/qZ)* divise q— 1, on a 2p | q— 1 c’est-A-dire q € Pm. Ceci entraine q | M ce qui est impossible. L’ensemble Py, est done infini, Remarque. Ces résultats sont des cas particuliers du théoréme de Dirichlet (voir la remar- que qui suit Pexercice 7 de la partie 1.3, page 12). Dans le sujet d’étude 2 de ce chapitre, on utilise des méthodes du type de 1/ pour démontrer d’autres formes particuliéres du théoreme de Dirichlet. PROBLEME 5 (ANNEAUX EUCLIDIENS). 1/ Soit A un annean commutatif unitaire intégre. On dit que A est euclidien s'il existe une application f : A” = A {0} — N telle que (i) Va,ye A", f(r) > Fy), (ii) Va € A, hE A*, A(q,r) € AY, tel que a= by tr, avec r =0ou f(r) < f(t). 4. Problémes 39 a) Si A est euclidien, montrer que A est principal. b) Side plus on a (ili) Vey € A*,2 # y, f(e — 9) < supt f(z), f(y}, montrer que le couple (q,r) dans (ii) est unique. c) Caractériser les éléments inversibles d’un anneau unitaire euclidien. 2/ Soit Yanneau des entiers de Gauss Z[i] = {x + ty, (x,y) € Z7}. a) Montrer que si z € C, il existe 2 € Z[i] tel que |z — zo| < 1. b) En déduire que Z[i] est un anneau principal. c) Quels sont les inversibles de Z{i]? Solution. 1/ a) Soit I un idéal de A. Si I = {0}, I est évidemment principal. Si J # {0}, on considére Pensemble I = {f(z),2 € I*} CN. Soit a € I* tel que f(a) = inf’. Prenons maintenant un élément. x € I. D’aprés (ii), Aare A?, (e=agtr avec f(r) < f(a) on r=0). Remarquons que r =z — aq € I. Sir £0, alors f(r) < f(a) ce qui est absurde puisque r € I* et f(a) = inf P. Done r = 0, done z = ag. On vient de montrer que J C (a). Réciproquement, comme @€1, ona (a) CI. Done I = (a) et A est principal. b) Soit (a,8) € Ax A*. Soient deux couples (q,r) et (q/,7’) vérifiant (ii) pour (a,b). Alors bg+r = dg/+r', done (q—q') = =r. Sig # q',onar’—r¢ et f(b) < f[V(q—a')] = F(r’—r) (+).Sir=0 (le cas r’ = 0 se traite en éhangeant les rdles de (,r) et (q’,1)), (*) entraine f(b) < f(r’) < f(b), ce qui est absurde. Sir # 0 et r’ # 0, alors (*) entraine f(b) < sup{f(r), f(r’)} < f(b), ce qui est également. absurde. On a donc forcément q = q' et donc = 1 ¢) Soit @ = inf{f(z), z € At}. Nous allons montrer que z € A* est inversible si et seulement si f(z) =a. Condition nécessuire. Si x est. inversible, alors il existe y € A*, zy = 1. Done Vz € A*, f(z) = fle(y2)] > F(z) apres (i), done f(z) = a. Condition suffisante. Appliquant (ii) & (a,b) = (1,2), on voit qu’il existe (q,r) € A? tel que L=br +r avec r= 0 ou f(r) < f(z). Cette demiére assertion est impossible car f(z) = a, done =O et done br = 1. L’élément z est donc inversible (on a aussi zb = 1 car A est commutatif). 2/ a) Soit z = x + iy € C, (x,y) € R?. I est facile de voir qu’il existe zo, yo € Z tels que Jz—zol < 1/2et |y—yol < 1/2. Si zo = 20+ iyo € Zl], on a |z— 29]? = (2-20)? +(y— yo)? < 1/2, done |z — zo] < 1, b) Montrons que Z{i] est euclidien, ca suffira d’aprés 1/a). Soit (a,b) € Z[i] x Z[i]*. D’aprés la question précédente, il existe q € Z[i] tel que |@—a/b] < 1, et done a = bg-+r avec |r| = [b|la/b—a| < Ir], ce qui montre qu’en prenant. f(z) = |z|? = 2? + y? pour z = x + iy € Z[i]*, (ii) est vérifié. Or pour tout € Z{iJ*, f(z) > 1, done Vy € ZI", f(ry) = F(2)s(y) > Fly). La condition (i) est done vérifiée, Finalement, Zi] est euclidien. 1. Ce sont done c) D’aprés 1/c), les inversibles de Z{i] sont les éléments z vérifiant f(z) = 1, -1, et i. Remarque. Les anneaux Z et K[X] sont euclidiens, avec f(x) = |z| sur Z et f(P) = deg(P) sur K[X]. C’est d’ailleurs de ces deux anneaux quest née la notion d’anneau euclidien. PROBLEME 6. Soit G un groupe fini tel que pour tout entier d > 1, l’équation x? = € (oi € désigne le neutre de G) a au plus d solutions dans G. Montrer que G est un groupe cyclique. 40 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux Solution. Notons n lordre du groupe G. Pour tout entier d divisant. n, notons pq ensemble des Aéments de G d’ordre d. L’ordre de tout élément de G divise n, donc la famille (p2)ajn forme une partition de G. Si Ya = Card(yq), on adone Dyn Ya=n — (*)- Nous allons maintenant montrer que sid | n, Ya S$ p(d) —_(4*) oft p désigne Vindicateur @Euler (voir la partie 3.3). Si va = 0, c’est terminé. Sinon Ye > 1 et donc il existe zy € pa Tous les éléments z de < zo > vérifient alors zt = 1. Or < zo > ad éléments et )’équation z= a au plus d solutions. Les éléments qui vérifient x4 = sont donc les éléments de < zo >. Done pa C< zo > et yy correspond donc 4 Vensemble des générateurs de < zo > qui, d’aprés 2.2 proposition 5, est de cardinal y(d). Done a = 9(d), doit (+). Or Deyn 9(4) = n (voir 3.3 proposition 7). De (*) et (**) on en déduit que pour tout diviseur dde n, on a $4 = y(d). En particulier y(n) = Yn > 0, done il existe au moins un élément d’ordre n, doit le résultat. Remarque. Il découle de ce probléime le résultat annoncé dans la remarque de Vexercice 9 de la partie 2.5. Prosiime 7 (TuforiME DE SyLow). a) Soit G un groupe abélien fini. Soit p un nom- bre premier divisant Pordre de G. Montrer qu’il existe un sous groupe de G d’ordre p (sans utiliser le résultat des exercices 9 ou 11 de la partie 2.5). b) Soit G un groupe fini d’ordre h, non supposé abélien. Démontrer le théoréme de Sy- low : Si p® | h avec p premier et a € N, alors il existe un sous groupe de G d’ordre p*. (Indication : on pourra procéder par récurrence sur Card(G) en utilisant Péquation aux classes — voir 2.4 théoréme 6.) Solution. a) On procéde de maniére analogue & la question c) de l'exercice 2.5 8. G étant fini, il existe un systéme de générateurs (11,... ,2n) de G. Notons ri, -.. ,7p les ordres de 21,-..,2n- Considérons l’application PS >K XS > SG (My) ROMO Le groupe G étant abélien, y est un morphisme de groupes. De plus, p étant surjectif (puisque (21,-.. ,tn) est un systéme de générateurs de G), G est. isomorphe & (< 21 > X +++ < tq >)/Ker , done Card(@) x Card(Ker yg) = Card(< 7) > x---x < tq >) = t1:+-7m, done Card(G) | tis-fq. Done p | r1++t,, done il existe rj tel que p | rz. Sing = pq, q € N°, alors x = xf est ordre p et H =< x > est. un sous groupe de G Wordre p. b) Procédons par récurrence sur h = Card(G). ~ Si Card(G) = 1, c’est évident. = Sinon, supposons le résultat vrai pour les groupes d’ordres < h = Card(G). Si a = 0, c'est évident, sinon a > 1. D’aprés le théoréme 8 de la partie 2.4, il existe une famille finie (Hi)ier de sous groupes stricts de G telle que h = Card(G) = Card(Z(G)) + > oat («) tel 7 Deux cas se présentent ~ Texiste i € J tel que p® | Card(H;). Comme Card(Hi) < Card(G), d’aprés Phypothése de récurrence il existe un sous groupe H de H; dordre p*. Ainsi H est un sous groupe de G ordre p*. = Pour tout i € I, p* { Card(H;). Comme p* | h, p divise h/Card(H;) pour tout i € I. D’aprés Péquation aux classes (*), on a done p | Card(Z(G)), et Z(G) étant un groupe 1 existe un sous groupe C' de Z(G) ordre p d’aprés a). Comme Cc 2(G), C est distingué dans G. Soit 7 la surjection canonique de G dans G/C. L’ordre du groupe quotient G/C est Card(G)/Card(C) = h/p < h = Card(@) et comme p*~? | Card(G/C), 4. Problémes 41 on sait d’aprés Phypothése de récurrence qwil existe un sous groupe H’ de G/C dordre p'-1, Le sous groupe H = 7'(H") est done d’ordre Card(C)Card(H’) = p®. D’oit le résultat. PROBLEME 8. Soit Gun groupe fini et H un sous groupe de G. On suppose que Card(@) = pCard(H) o¥ pest le plus petit facteur premier de Card(G). Montrer que H est distingué dans G. Solution. Considérons la relation d’équivalence sur G définie par aRy > 2 ye d. La classe d’équivalence d’un élément x € G est de la forme F = rH (classe & gauche suivant H). Notons X Vensemble quotient G/R. Pour les mémes raisons que dans la démonstration du théoréme de Lagrange, Card(X) = Card(G)/Card(H) = p. Fixons g € G. Pour tout z € G la classe J¥ ne dépend pas du représentant. x de F cat Ry => 27 'ye H => (gr)"(gy) = 2-1 ye H = ge Ray. Ainsi, application og: XX EOE est bien définie, et il est facile de vérifier que c’est une permutation de X. Comme a9" = 74904, Yapplication ge: GS gray (oii S désigne le groupe des permutations de X) est un morphisme de groupes. On en déduit que Img est isomorphe & G/Kerg, done que Card(Imy) = Card(G)/Card(Ker g). De plus Img est un sous groupe de S, done Card(Im g) | Card(S) = p!. Finalement, Card(G) Gard(Ker 9) Comme p est premier et que c’est le plus petit facteur premier de Card(@), on en déduit facile- ment que Card(G)/Card(Ker ¢) divise p. Ainsi, Card(Kerg) > Card(G)/p = Card(H). Un peu d’attention montre que (pt. Kery = {g EG | Wee G, 2 19r € H}, (+) en particulier Ker y C H. Comme Card(Ker y) > Card(H), ceci entraine Ker g = H. D’aprés (*), ceci s’écrit Vg € H,Vr € G, z~'gr € H, c’est-a-dire que H est distingué dans G. Prosibe 9. 1/ Soit G un groupe. Si A C G, on note A’ = {z € G,Va € A,az = ra}. a) Si ACG, montrer que A’ est un sous groupe de G. b) Soit D un sous groupe de G distingué dans G. On note A(D) le groupe des automor- phismes de D. @) Montrer que D’ est distingué dans G et que G/D! est isomorphe & un sous groupe de A(D). B) Si D est ordre m premier, montrer que A(D) est isomorphe an groupe multiplicatif (Z/mzy.. 2/ Soit G un groupe fini non abélien ordre pq, ot p et q sont des nombres premiers, avec p Pour tout entier p, m{p, on note yy: DD z++2?. Comme D est abélien (car cyclique), gp est un morphisme de groupe. Or si 2? = ¢ alors x = ¢ (sinon x est d’ordre m done m | p, contradictoire). En d’autres termes, Ker yp = {c}. Le morphisme gp est done injectif, done bijectif (gp va de D dans D et D est fini). En résumé, on a montré que gp € A(D). -Soit f: (Z/m2)* + A(D) p> vp. f est bien une application (si jp = 4, alors m | (p—q) done yg = yy). f est un morphisme de groupe : Ypq = Pp © 4. Ff est injective. En effet, si p € Ker f, alors ¢, Ker f = {i}. J est surjective. En effet. Soit p € A(D). Alors il existe p,1 < p< m—1, tel que y(z0) (car si y(z9) = ¢ alors Vk, (zh) et y n’est pas bijective). Soit y € D. Il existe q € Z, y done (y) = 9(2h) = ozo)" = 2ht = y°. Done 9 = vp = F(P) Ff est donc un isomorphisme, doit le résultat. Ip done zf = 2 done p= 1 (mod m). Ainsi, 2/ a) Soit py Vordre de Z(G). Supposons p > 1. L’ensemble Z(G) est: un sous groupe de G done Pi | pq = Card(G) done p: € {p,q} car G n'est. pas abélien. Le centre de G est distingué dans G, et le groupe quotient G/Z(G) est: d’ordre pq/pi, done premier, donc cyclique. Soit a € G tel que a (la classe de a dans G/Z(G)) engendre G/Z(G). Si z € G, il existe un entier n tel que # = a", autrement dit il existe y € Z(G) tel que 2 = ya", On voit: done que 2 commute avec a, et ceci pour tout « € G. Done a € Z(G), done a = é, ce qui est absurde puisque 4 engendre G/Z(G) # {é}. Done p; = 1 b) D’aprés le théoréme 6 de la partie 2.4, il existe une famille finie de sous groupes stricts de G (Aijier telle que tai = Card(G) = Card{ aaa 7q = Card(G) = Card(2(G)) +E Tad S’il n’existe aucun sous groupe de G d’ordre q, alors pour tout i, Card(H;) = p (car Card(H;) | pq, #1, F pg et £ q). L’équation aux classes s’écrit done pg = 1-+qCard(J), done 1 = q(p—Card(!)), absurde, Il existe donc an moins un sous groupe de G d’ordre q. c) Supposons qu’il existe deux sous groupes distincts Ky et. Ky d’ordre q. Alors Ki Kz = {e} (car Ki 1 Kz est un sous groupe de Ky, son cardinal divise donc g, donc vaut 1 ou q — car q est premier , Sison ordre est q, c’est que Ky = Kz). L’application f : Kix Kz G (21,22) 2122 est donc injective (si r1z2 = yi, alors z7y = ayy! € Ki Ky donc zy yl = zayz) =e). 5. Sujets d’étude 43 Done Card(G) > Card(K; x Kz) = 42, absurde car p Card(K) = q > p > 1 done Card(K’) € {q, pq}. Si Card(K") = pg, c'est que K’ = G et en retournant & la définition de K’, ceci entraine K C 2(G) = {e), ce qui est absurde. Done Card(K") = q, done K = K’ ~ D’aprés 1/b), K’ = K étant distingué dans G, G/K est isomorphe & un sous groupe de A(K) Done p = Card(G)/K divise Card(A(K)). Or d’aprés 1/b)A), A(K) est isomorphe & (Z/9Z)* Done Card(A(K)) = 9-1, done p | q— 1. 3/ Comme pt q~ 1, G est abélien d’aprés 2/. D’aprés la question a) du probléme précédent, on peut done trouver deux sous groupes Hy et Hz de G d’ordre p et q. Les nombres p et q étant premiers, H; et Hz sont cycliques et: done il existe x € Hy d'ordre p et y € Hz d’ordre q. L’élément zy est alors d’ordre pq (si 2” = ¢ alors x” = y-™ donc x™ = ¢ done p | mg done p | m d’aprés le théoréme de Gauss ; de méme q | m done pq | m), donc G =< z > est. cyclique. Remarque. Le résultat de cet exercice est un cas particulier du résultat suivant : Si G est un groupe fini d’ordre n et si n et y(n) sont premiers entre eux (oi y désigne l’indicateur Euler), alors G est cyclique. 5. Sujets d’étude Suier p’érupe 1 (THéoriMe pe TcuépycuErr). Pour tout « € R, on note [z] sa par- tie entire. Si n > 2, on note P(n) l'ensemble des nombres premiers < n, et 7(n) Card(P(n)). Enfin, sin € N* et si p est premier, on note v,(n) = sup{a €N| p*| n} (valuation p-adique de n). 1/ Montrer que si n est un entier, n > 2, ona an afr 2/ a) Sik €N*, montrer C3,4, < 4. b) En déduire que pour n > 2, Pa = Tpep(ny < 4" 3/ Montrer que sin > 14, x(n) < n/2—1. 4/ Sine N et pest premier, montrer (a= 35 [5] : < Ch <4. 5/ Soient p un nombre premier et r € N*. Si p’ | Ch, montrer que p” < 2n. En déduire CB, < (ann), 6/'Soit n > 2. Soit p premier, 2n/3

2. On note P = P(2n)\ P(n) et Rn = [pep P- Sim > 98, montrer ans QYa(2nyvo?? < Ry < (2n)FOP-) 8/ Siz ER, x > 7, montrer que 2* > 18x. Sis > 5, montrer que 2* > 6z. En déduire que 44 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux sin€N,n > 450, Ry > 2n. 9/ a) Montrer que sin €N, n > 5, il existe au moins deux nombres premiers p tels que n 4, alors il existe au moins un nombre premier p vérifiant n < p < 2n— 2 Solution. 1/ D’aprés Videntité du binéme, an Cin <0 Gin = (4 0" = 4". & Montrons l'autre inégalité par récurrence. - Pour n = 2, c’est vrai car CZ = 6 > 47/(2V2) - Supposons le résultat. vrai pour n, montrons le pour n + 1. On écrit cath, = 2 tL on. 2On +1) yn 2n+1 ath eee eee ee (Wyn 2 V/aninol) nal et il suffit alors de voir que 4n(n + 1) < (2n +1)? = 14 4n(n + 1). 2/ a) On écrit tout simplement. on oct st = ott oo gt 2Chgs = Char + CH < DO Chey = PH = 24 b) Procédons par récurrence sur n. ~ Pour n= 2c’est vrai car Py =2< 42, ~ Supposons le résultat vrai jusqu’au rang n — 1. Sin est pair, alors Py = Py— < 4°} < 4". Sinon n est impair. Soit. k € N tel que n = 2k +1. Pour tout, nombre premier p tel que k +2 < p< 2k-+ 1, p divise k!CH, ,, = (k-+1)---(2k-+1). Or pest premier avec k!, donc d’aprés le théoréme de Gauss, p | Ch, 41. SiN désigne le produit des nombres premiers p tels que k-+2 < p <2k+1, ona done N | Ch,4,, done N < Ch, < 4*. Or Pegi < 4*+!. Done Porgy = N Pegi < 44tt} = 42bth 3/ On vérifie facilement que (14) 14/2- 1. Supposons n > 15. Parmi 1,2,... ,7, les [n/2]— 1 nombres pairs 4,6, ... , 2[n/2] sont composés. Par ailleurs 1,9 et, 15 ne sont pas premiers. On trouve done an moins ({n/2]— 1) +3 = [n/2]+2 nombres composés parmi 1,2...,n. Done a(n) 2n, [2n/p*] = [n/p*] = 0 donc remean= © (Ge]-eLa)) se pian SEP Si p’ > 2n, ce dernier terme est p > 1, done [2n/p] < 2 et [n/p] 2 1. Done 0 < [2n/p] — n/p] < 2—2-1=0, done [2n/p] - 2[n/p] = 0 - Ceci étant, si n > 5, pour tout entier k > 2 on a pt > 4n?/9 > 2n, donc [2n/p*} [n/p] = 0. 7 wen $(B]--(3))-« doit le résultat sin > 5. par - Sin = 3 ou n = 4, on doit avoir p = 3. Or C? = 20 et Cf = 70 ne sont pas divisibles par 3. On a donc le résultat pour tout n > 3. 7/ Mest clair que Rn = JI r< JI ea) = (2nyr2n)-™(r), PEP EP ~ Comme pour 2/b), on voit que Rn | Cfa- Soit Qn € N° tel que Cf, = RnQn- D'apris 5/, si pest premier, n < p < 2n, on apt Qn. Donc tout nombre premier p divisant Qn vérifie p 1 que si p < Vn. D’apris 3/, comme VIn > ¥2-98 = 14, ce nombre de facteurs premiers de Qn, est inférienr & (/2n]/2— 1, donc strictement. inférieur & V2n/2 = /n/2. Le produit des puissances de ces nombres premiers divisant Qn sera donc au plus égal a (2n)V"/?, et finalement Qn s #5 (2nyvn? et comme RnQn = Cn, on tire de 1/ ig oe ae ee n> 5 lone Ry > : ayn 2Ya(2nyvr/? 8/ La premitre partie de cette question se résout facilement. en effectuant (par exemple) une étude de fonctions. Pour la seconde pattie, on écrit que sim > 450, alors comme V2n/6 > 5 on a 2¥7"/° > Vn, done 218 = (VFO > (/Tn)Y™ = (an) VO (*) On a aussi 2n/9 > 7, donc 22"/2 > 4n donc 2"/3 > (4n)*/? > dni (##). En combinant (*) et (**), on obtient an/3 —— > 28 > Anya, (anv? d’oit le résultat d’aprés 7/. 9/ a) D'aprés 8/ et 7/, si n > 450, on a (2n)*2")-"(") > Ry > Qn, done #(2n) — x(n) > 2. Il teste & vérifier le résultat pour 6 < n < 450. Les nombres premiers 7, 11, 13, 19, 23, 37, 43, 73, 83, 139, 163, 277, 317, 547, 631 suffisent & Vaffirmer. b) Pour n = 4 c’est vrai (4 < 5 < 6) ainsi que pour n = 5 (5 < 7 < 8). Pour n > 6, il existe daprés /a) deux nombres premiers p tels que n

2 un nombre premier. Pour alléger les notations, on note F, le corps Z/pZ et p! = (p — 1)/2. Pour tout « € R, on note [x] sa partie entiére. 1/ On note (3)? = {22, 7 € F}. Calculer Card ((F})?). 2/ Siz € Z,p{z, on note (£) = 1 si + € (F,)?, (£) = —1 sinon (symbole de Legendre). 2?’ (mod p), puis montrer a) Sip} x, montrer que (= venntentn (2)=()0)- b) Calculer (5+). 3/ Soit S = {i,2,... ,p} et soit a € Z, pt a. Sis €N,1 <8 < p’, on peut écrire a3 = ¢,(a)8, avec e,(a) € {-1, l}et ES a) Montrer que l’application f: $+ 5 + 4, est bijective. b) Soit = Card{s € S, ¢,(a) = —1}. Montrer (2) = (-1)"*. 4/ (Loi de réciprocité quadratique.) Soit q > 2 premier, q # p. On note q' = (q— 1)/2. a) On note L[S] « eS [F- rst Montrer que Spq + 5, . b) Montrer que Sip = /ty (mod 2). c) En déduire la loi de réciprocité quadratique GG) a) \p Application 1. 5/ a) (Un test de primalité.) Soient h et m deux entiers tels que m > 2 et 1 2 premier tel que (2) = —1. Montrer que nest premier si et seulement si p*-)/? = -1 (mod n). b) (Un critére de primalité des nombres de Fermat.) On rappelle que les nombres de Fermat sont les nombres de la forme F, = 2” + 1 ott k € N* (voir 1.3 exercice 4). Montrer que F;, est premier si et seulement si 3(7*-)/? = -1 (mod Fy). Application 2. 6/ a) Soit p > 3 un nombre premier. Montrer que —3 est un carré dans F, si et seulement si p = 1 (mod 6). En déduire qu'il existe une infinité de nombres premiers de la forme 6n + 1. b) Soit p > 5 un nombre premier. Montrer que 5 est un carré dans F, si et seulement si p = £1 (mod 10). En déduire qu'il existe une infinité de nombres premiers de la forme l0n-1,n€N. -1"" Solution. 1/ L’application g : Fy — (Ej)? # ++ 2% est un morphisme de groupe surjectif. Or reKery => ct=i <> (x—-i)(e+i)=0 = ze {-i,i}. Done Card(Kery) = 2, donc Card((R;)?) = Card(F;)/Card(Ker g) = (p ~ 1)/2 = 9 5. Sujets d’étude 47 ve 1k , a oO v P Figure 1.1. La diagonale OC sépare les points de OPQR en deux régions. ? et done zh" = yP-! = i. L’équation 2°’ — 1 2/ a) Siz € (E;)?, alors il existe y € Fy tel que ayant au plus p' racines dans le corps Fs, comme Card ((F;)?) = p/ on en déduit Péquivalence (2 =i) <=> (e€ ()’). Orsiz eK, 2 = 22°" = i donc (2”" — i)(2?’ + i) = 0 done 2’ € {—i, i}. Done si x ¢ (F)?, 2’ = —i, doit le résultat. On a donc (24) econ" = "1070 = (2) (2) trot et comme p > 2, on en déduit le résultat. b) D’aprés 2/a), (51) = (-1)" (mod p), et comme p > 2 et que (51) € {1,0}, (Ft 3/ a) Remarquons que si § € S alors f(3) = ¢,(a)aé. Ceci étant, f est injective. En effet, si 4(3) = FG), alors e4(a)aa = e,+(a)as! done €,(a)é = €x(a)s!, done p divise e4(a)s ~ ey(a)s’ = n. Or |n| < |s|-+ [61 < 29! < p, donc n = 0, ce qui prouve ¢,(a)s = es/(a)s! et en passant aux valeurs absolues s = s'. L’application f est injective et comme le cardinal de l'ensemble de départ est égal a celui de l'ensemble d’arrivée, f est. bijective. b) On écrit (a) @)- Comme f est. bijective, [se. =(-1)". Thies ¢+(a), et ce terme étant non nul, on obtient Tes jes 1)" (mod p), dott le résultat. 4/ a) Nous allons établir la preuve 4 aide d'un dessin (voir la figure ci contre). Remarquons déja que pet q étant premiers et distincts, ils sont premiers entre eux. Autrement dit, dans la figure, aucun point & coordonnées (i, j) entitres (1 0, se trouvant sous la diagonale OC. Le nombre Sy, " :[sq/p] représente done le nombre de points & coordonnées entiéres d’ordonnées > 0 dans le rectangle OPQR se trouvant sous la diagonale OC. Pour des raisons analogues, 5), teprésente le nombre de points & coordonnées entiéres d’abscisse > 0 dans le rectangle OPQR se trouvant au dessus de la diagonale OC. La somme Sp, + Sep est done le nombre de points a coordonnées entiéres dans le rectangle OPQR d’abscisse et. d’ordonnées > 0, c’est-A-dir par. b) Sis EN, 1 <8

2, aj est racine de P’ d’ordre de multiplicité ay — 1 (voir le théoréme 3). Comptées avec leur ordre de multiplicité, on a ainsi localisé (p—1) + D72_1(a¢—1) = (a) -1 = deg(P)—1 = deg(P’) racines. On a done localisé toutes les racines de P’: ce sont les by € Jas, ai4a[ et les a; tels que aj > 2. EXERcICE 7. Donner Ja forme des polynémes P € R[X] scindés sur R, de degré n > 2,4 racines toutes distinctes a, < a2 <-+-< a, tels que Vi,L 3 (a) < +++ < an, @ # 0), on écrit P= (X—a)(X —a2)Q avec Q = a]]23(X — ai). Par dérivation, on obtient P'(X) = (2X = a — a2)Q(X) + (X — 1 )(X = 42)Q(X). Si P vérifie (*), on a donc Q'(24#42) = 0, ce qui est impossible car = Si deg(Q) = 1, Q est une constante non nulle. — Sideg(Q) > 2, Q’ s’annule au moins une fois sur chaque intervalle Jas, a:41[ (2 < i < 21) d’aprés le théoréme de Rolle, donc Q’ a an moins n — 3 racines distinctes dans V'intervalle a2, aq{. Comme deg(Q’) = n — 3, on en déduit que toutes les racines de Q’ sont dans Jaz, an{ et comme “£22 ¢ Jap, aq[, on aboutit & une contradiction. EXERCICE 8 (PRINCIPE DU MAXIMUM). Soit P € CX] un polynéme non constant. Soit r > 0. Montrer Vn EC, [zal 0, 3b€C, [b—al

|P(a)I En effet. Quitte & multiplier P par ef” avec p € R bien choisi, on peut supposer P(a) € Rt. Soit Q(X) = P(X +a)v = Thy GX! (n = deg(P)). On a go = Q(0) = P(a) € R*. Par ailleurs, gn # 0 de sorte que k = inf{i, 1< i < n,q; # 0} existe. On peut écrire Q(z) = qo + w2*(1+ yz) avec lim p(z) = 0. 68 II. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles Mexiste p!, 0 < pl

lao + laelo’*| — llgule”* (20)! > a0 + lele”* — slaelo”* = 40+ slaele” > 90 = 1Q(0)I- 2 2 p< pet |P(b)| = |Q(z0)| > 1Q(0)| = |P(a)|, d’oit le lemme. Montrons maintenant le résultat demandé. L’ensemble C = {z € C, |z| < r} est compact, et Papplication z+ |P(z)| étant continue Ba €G lalsr, |Pla)l= ie |P@)I (+) Sib = a+ 20, ona done |b—a Si [zi] |P(z:)I, ce qui est absurde daprés (*). Done |zi| = r et done supj.ic, [P(2)| = suPjsjar /P(z)|, d’ott : Si zo € C, lzol 1 et deg(G) > 1, tels que P=(X ~a1)*(X ~ az)? ---(X — aq)? + 1 = F(X)G(X). On peut supposer F et G unitaires ('égalité précédente entraine que les coefficients dominants de F et G sont égaux tout deux soit & 1, soit & -1). Soit k = deg(F), £ = deg(G), de sorte que k4l=2n. La forme de P montre que pour tout réel 2, P(x) > 1. Ainsi, P ne s’annule pas sur R, il en est done de méme de F et G qui alors gardent un signe constant, sur R. De plus F et G sont unitaires et prennent donc des valeurs > 0 sur R Pour tout i, 1 1. De méme l’inégalité £ < k est impossible. On a done deg(F) = deg(G) =n. D’aprés (#*), pour tout i, 1 1, deg(Q) > 1. Le polynéme F n’a aucune racine dans Z/2Z, donc deg(P) = deg(Q) = 2. Le coefficient dominant et le coefficient constant de F étant égaux 4 1, P et Q sont nécessairement de la forme P=X?4aX4T et Q=X?+X4T, abe Z/2Z. Done F = X4 4X +1 = PQ = X44 (a+6)(X° +X) + (2+ a+ 0)X?+T, et donc le coefficient de X° est égal & celui de X dans F, ce qui est absurde vue la forme de F. 3/ a) Notons K le corps des racines de F, « une racine de F dans K. Le corps K étant de caractéristique p (car surcorps de Z/pZ), on & WeEK, F(z) =F(2)— Fla) = 2? — a? — (x - a) = (e— a)? —(z-@) (pour se convaincre de la derniére égalité, développer (2 — 7)” par la formule du binéme et utiliser le fait que p | Ct si 1 < k < p—1). Donc x € K est une racine de F si et seulement si z— a est une racine de X? — X, cesteacdire si et seulement si — a € {0,1,... ,P— 1} (les racines du polynéme X? — X sont 0,1,...,p—1 en vertu du théoréme de Fermat). b) Soit G un facteur irréductible unitaire de F dans Z/pZ[X]. Notons k = deg(G). D’aprés la question précédente, les racines de G dans K sont de la forme a-+a1, --- +a oli les aj sont dans Z/p2. De plus G étant. unitaire, le coefficient. du monéme de degré k — 1 de G est au signe prés la somme de ses racines. Comme G a ses coefficients dans Z/pZ, on en déduit que 7{_,(@ + 41) € Z/pZ, et comme les a; € Z/pZ, ke € Z/pZ. Or a ¢ Z/pZ (sinon F(a) = (a? — a) +1=T# 0). 70 Il. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles Le fait que ka € Z/pZ entraine donc que F =U et donc & = p puisque 1 < k < p. Done G est de degré p ce qui entraine que F = G est irréductible dans Z./pZ. Done F est irréductible dans Z[X] @aprés la question 1/. 3. Fractions rationnelles Dans toute cette partie, K désigne un corps commutatif. 3.1. Généralités L’anneau K[X] étant intgre, son corps des fractions existe bien. On le note K(X). PROPOSITION 1. Soit F € K(X), F #0. On peut écrire F = P/Q avec P et Q € K[X], Q unitaire, P et Q premiers entre euz, et ceci de maniére unique. L’écriture P/Q s’appelle la forme réduite de F. DEFINITION 1. Soit F € K(X), F #0, F = N/D sa forme réduite. Un élément a € K est dit péle de F d’ordre h si a est racine de D d’ordre h. Le résultat fondamental portant sur les fractions rationnelles est le suivant. TuéorEME 1 (DECOMPOSITION EN ELEMENTS SIMPLES). Soit F € K(X), F # 0, N/D sa forme réduite. Soit D = Df --- D2» la décomposition de D en facteurs irréductibles de K[X]. On peut écrire, de maniére unique Le polynéme E s’appelle la partie avec E € K(X], Aij € K[X] et deg(A,;) < deg(Dj). ion euclidienne de N par D. entiére de F et s’obtient comme le quotient de la dim Les deux parties suivantes s’attachent 4 donner des méthodes de calcul des éléments simples A, ;/D} pour K = C et K = R. 3.2. Pratique de la décomposition dans C(X) Il est indispensable de bien savoir décomposer en éléments simples (on s’en sert en particulier pour le calcul de primitives de fractions rationnelles). Soit F € C(X),F # 0, de forme réduite N/D. Le corps C étant algébriquement clos, on peut écrire D = (X — a,)*'---(X —a,)** avec a; € C pour tout i et a; € N*. Appliquant le théoréme précédent, on voit que l’on peut écrire de maniére unique Sosy) avec aj €Cet EE C{X]. par D. Pour tout i, le terme > x — ay ja a;, Nous allons donner des méthodes de calcul des aj,;. 3. Fractions rationnelles 7 Partie principale relative a un péle simple. Soit F € OX), F # 0, N/D sa forme réduite. Soit a un péle simple de F. La partie principale de F relative & a est de la forme avec d € C, et on peut écrire F = = +G avec G € C(X), a n’étant pas =a x un péle de G. On peut également écrire D = (X — a)D, avec D, € C{X] et D,(a) #0, de sorte que N(a) Dytey ) On a aussi D = (X —a)D, donc D! = D + (X — @)Dj et done D’(a) = D,(a), dod un autre moyen de calculer A : N Dez AHH aG done r= N(a) D(a)" Remarque 1. (*) et (*) s’utilisent dans des circonstances différentes : (*) quand on connait une forme explicite de D;, (**) sinon (voir les exemples qui suivent). (+) Ezemple 1. — Soit _Xe8 ae “(X= 1X42) K-12 Grace & (*), on trouve a = 4/3 et b = -1/3. P te — Soit F = avec P € CX], deg(P) < n. Notons w = e%"/". Ona X"-1= not act TI (X - +"), done F = > GE eC” Grace a (**), on trouve io to LR wt P(t wr nim X—w! Partie principale relative a un péle multiple. Soit F € C[X], N/D sa forme réduite, et a € C un pole dordre h > 2 de F. On peut écrire D = (X - a)Dp avec Do € {X] et Do(a) 4 0. Posons D,(T) = Do(T +), Ni(T) = N(T +a) et Fy(L) = F(L +a). On a F(T) = —- TPR? 1) ) Fax Solution. a) On commence par scinder le dénominateur de F dans C{X], ce qui donne (X? = 1)?(X? +1) = (X - 1)(X + 1)7(X + (X - 4). On peut done écrire ¢ +x? a,b,c,a' b,c EC. Comme F est impaire, Vunicité de la décomposition de F en éléments simples permet d’identifier la décomposition de F(X) et de F(—X), ce qui donne a = a! et b= -b. De plus F est & coefficients réels, donc F(X) = F(X) et par identification En utilisant la relation (*) de la partie 3.2, on trouve b = bec= ae ¢=1 3 Multipliant F par X, regardant X comme un nombre réel et. en le faisant tendre vers oo, on tire 0 =a+a'+ce+¢. Done 2a=a+a'=-(c +c) 4, dona =a’ =-}. b) Recherchons les racines de X* +1. On a Am gay gg = ellt/S42bH/5) — uy (REN OSE <4). 284150 > 2 On peut done écrire En utilisant Ja relation (**) de la partie 3.2, on trouve ag = wi/(5wf) = 1/5. Done 4 Lx a ExeRcice 2. Décomposer en éléments simples dans R(X) les fractions rationnelles suiv- antes. x i ») Po oa >) P= xcey I : °) Xr+2 _. (4x4) Xe Solution. a) Ona (X44 X? 41)? =(X? +X +1)(X? — X +1)? done aX +b cX +d eX +f gX +h KPaxql | (KH XG XP-— X41 (KP- X41)? Comme F est paire, l'unicité de la décomposition en éléments simples permet d’obtenir 3a,b,e,de,fgheR, F= -a, fab, g=-c, had. Multipliant F par (X? +X +1)? puis en remplagant X par j = ¢%"/°, on obtient cjtd= @-5j+1? =b4d+ f-+h=2b+ 2d donc 2+} = Ona F(0) = 74 II. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles On a F(3) sith _ (ci 4d) — SH — (gi +h), done —1 = 244+ SPD —i(e+9)—(d +h) = 2a — 2d = 2a-}, d'or a= —}. Finalement on a trouvé a 7 a,b e b) I existe a,b, ¢,d,e€ R tels que F = oa ey a c= =0. D’apris la relation (*) de la partie 3.2, on a a = 1. Multiplions F par (X? + 1)? puis remplagons X par i. On obtient } = di+e=di donc d : Multipliant F par X, regardant X comme un nombre réel et en le faisant tendre vers +00, on obtient 0 = a +6, done b= —a = -1. La fraction F est impaire, done c) Classique! Il faut procéder par divisions euclidiennes successives. On trouve X7 + 2 = (X? + X + 1)(X8 — X44 X2— X)+(X +2), Pod A742 X42 4 Matt OX (*) ~ (XFEX +18 ~ (KF 4 X41 (X74 X41)? On recommence, en divisant: cette fois ci X°— X*4 X?— X par X?+X+1. X5—X44.X?—X = (X?4X +1)(X9 - 2X74 X 4 2)—4X — 2, done X44X?-X 4X +2 X9-2X74X42 F (ta X4iy ~~ (4X4 + Xi4XGl (os) De méme X? — 2X? + X +2=(X? +X +1)(X 3) + (3X +5), done oe ee 3X45 —yrexai 7 X?ax41 t*-* (oe) De (*), (**) et (*#*), on tire FP X+2 4X +2 3X45 4(X 8). = (Fax siS 4X4? * M4X41 Procédé pratique, & retenir! zo (X —w'). d) On décompose d’abord dans C(X). On pose w = e'*/", de sorte que X7"—1 Done F = 25" s&x, olt d’aprés Ia relation (**) de la partie 3.2, a, = 1/[2n(w*)?"—*] wt /(2n). Tl ne reste plus qu’A regrouper les termes conjugués. wt wn) w* a 2cos(ka/n)X — 2 il

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pl, us = p54 et €4(0) Comme Sa ofc tse" 1SeSp" et que, en travaillant modulo 2 Y a+ YO Ons, DY stupt SS 54 (mod 2), 1 e=1— e(=-1 elQ=t ex(Q)=-1 ce qui s’écrit aussi Youn Dot eps Dot p= ZL) 4 yy (mod 2) ; : ona Pp +1. 4 2+) r@+)) ta? 2 2 Comme q = 1 (mod 2) ce résultat entraine que Syp et #4y ont: la méme parité. +i_ (mod 2). = ps, tig = Spy + c) D’aprés 4/b), Spy et jy ont la méme parité, de méme que Sp.g et ftp. Done d’aprés 3/b) P\ (4). o Me = Sot Ser ‘y BY) (4) © (-ryie(-iys = (-1)Sr0t Ser = (-1P""', (8) (2) = cameo =n (-1P cette dernidre égalité provenant. de 4/a) (n—1)/2est. pair, done d’aprés la loi de réciprocité 5/ a) Condition nécessaire. Comme m > 2, n! quadratique ()-@) ce qui d’aprés 2/a) entraine p("-0)/? = —1 (mod n). Condition suffisante. Soit q un facteur premier de n (q # p car pAn ae 1 (mod g), pt" 4 =1 (mod), p" Si d est ordre de p dans (Z/qZ)*, on a done d|(m-1) et d{q— cest-a-dire ayz—th df2"h et di (q—2). Done 2” | det 2" | (q— 1). Soit x € N* tel que q = 2241. Si rest tel quen=gr,den=l=eq (mod 2”) on tire r = 1 (mod 2”) done il existe y €N, r= 2"y + 1. Done n= gr = (22+ 1)(2"y +1) ot on tire 2"2y <2" zy+ 2+ y=h <2, done y =O, et donc n = q est premier. Prey 2™(2 ty) +1 b) On veut. appliquer le test précédent. avec h = Let m = 2* > 2. Comme 2" = (-1)™ =1 (mod 3), on an = 2 (mod 3) done ($) = —1 comme on le vérifie facilement. Le test précédent s’applique donc (avec p=3), d’oit le résult: 6/ a) D’aprés la loi de réciprocité quadratique (7) G)=ca" ome G) On a done, en utilisant: 2/a) et 2/b) (F)-(F)G)-rre @ -@) =c1y'( Rs 5. Sujets d’étude 49 Si p = 1 (mod 3), alors (2) = 1; si p = 2 (mod 3), alors (8) = —1. D’aprés (*), ~3 est done un carré dans F, si et seulement si p = 1 (mod 3), autrement dit si et seulement si p = 1 + 3k avec Kk EN’, ow encore p= 1+6n avec n E N° car k doit étre pair. ‘Supposons qu’il y ait un nombre fini de nombres premiers de la forme 1 + 6n. Nous les notons pa,--+ ype. On pose N = 14273(p1 ---px)?. Soit p un nombre premier divisant N. Comme 6 | N—1, on ap > 3. Par ailleurs (2: 3p ---pe)’ (mod p), donc —3 est un carré dans Fp, done p = 1 (mod 6), done il existe i tel que p = pi. Mais alors p|N —1, ce qui est absurde puisqne p = pi divise NV. D’oit le résultat. 2°3(pi---pe)? (mod p) done — b) D’aprés la loi de réciprocité quadratique () (E) = (0) =1. done (3) = (2) (+8) On vérifie facilement que les carrés dans Fy sont —i et i. D’aprés (**), 5 est donc un carré dans F, si et seulement si p= £1 (mod 5), c'est-a-dire p= £1 +5k, k €N*, olt encore p= £1 + 10n, n€N* car k doit étre pair pour que p soit premier. ‘Supposons qu’il y ait un nombre fini de nombres premiers de la forme 10n — 1, n € N°. Nous Jes notons pi,--- pe. Posons N = —1 + 2°3%5(p1 ---pe)?. Soit p un nombre premier divisant N. Comme (23-5) | N +1, p> 5. Par ailleurs, = 2°35(p,---pe)? (mod p) donc 5=(2-3-5p -pr)? (mod p), donc § est un carré dans Fy. Done p= £1 (mod 10). Si p = —1 (mod 10), alors il existe i tel que p= piet done p| N +1, ce qui est absurde puisque p | N. Nous venons donc de montrer que tout diviseur premier p de N vérifie p = 1 (mod 10), ce qui en écrivant la décomposition en facteurs premiers de N entraine N = 1 (mod 10). Ceci est absurde puisiue la forme de N entraine N = —1 (mod 10). Il y a donc une infinité de nombres premiers de la forme 10n — 1, n € N* Remarque, On retrouve avec la question 2/b) le résultat 1/a) du probléme 4 (page 37). Le résultat de 6/a) est un cas particulier de la question 2/ de ce méme probleme. Les nombres de Fermat F; sont premiers pour k < 4. On n’a jusqu’ici jamais trouvé dautres nombres de Fermat premiers. Le test 5/b) a récemment été utilisé pour montrer que Fo n’est pas premier. Suser p’brupe 3 (SUR LES ENTIERS SOMME DE DEUX CARRES). —_Le but de ce sujet détude est de donner une condition nécessaire et suffisante sur n pour qu’un entier n soit somme de deux carrés. On note Ay = {2? + y’, (x,y) € Z*}. On suppose connu le résultat 1/a) du probléme 3 : Si p > 2 est premier, alors -i est uncarrédans Z/pL => p (mod 4) (*). 1/ $i X et Y appartiennent A Az, montrer que XY € Ay. 2/ Soit p un nombre premier tel que p = 1 (mod 4). a) Montrer qu'il existe un entier m, 1 < m < p, tel que mp € Ay. Soit my la plus petite valeur de m non nulle telle que mop € Az. Supposons my > 1. b) Montrer qu'il existe deux entiers x, ety: tels que af + y? = mmo, avec m, un entier vérifiant 1 < m, < my. c) Montrer qu'il existe denx entiers X et ¥ tels que X* + ¥? = mp. Conclure. 50 I. Arithmétique, Groupes et Anneaux 3/ Démontrer le résultat suivant : Un entier n > 0 est somme de deux carrés d’entiers si et seulement si tous les facteurs premiers de n de la forme 4m_+3, m € N, ont un exposant pair dans la décomposition en facteurs premiers de n. Solution. 1/ Si X = 23 +2} et ¥ = y? +4), il suffit de remarquer que XY = (222 + yiy2)? + (tim — 2m)? 2/ a) D'aprés (*), ~i est un carré dans Z/pZ. Autrement. dit, il existe x € Z,tel que —1 = 2? (mod p). On peut méme choisir z tel que 0 < z < p— 1. Comme z? +1 = 0 (mod p), il existe m € Z tel que z? +1= mp, et comme 0 o (pour ¢ etd, il sufit de prendre les enters les wh proches de 2/mo et: y/mo). Or 7, = 2 (mod mo) etm = y (mod mo) donc 2} + vf = 2? + x? = 0 (mod mo), et donc il existe m € N tel que 2} + yf = mimo. Comme z} + yf > 0, m; > 0. Par ailleurs, 27 + y? < (mo/2)? + (mo/2)? = m3/2 donc m < mo. c) Multipliant (**) par Pégalité 2? + y? = mimo, on obtient mgmip = (2? +9" )(e} + vf) = (ea + ym)? + (2m ~ ray)? Mais erty = 2(r—cmo)+y(y—dmo) = moX avec X=p—cex—dyeZ ty ny x(y — dp) — y(x — emo) moY avec Y=cy—dreZ Done mp = X?4¥? € Ap. Or 1 < my < mp ce qui est contraire a ’hypothése de minimalité faite sur mg. Done mo = I, c’est-a-dire p € Ay 3/ Condition nécessaire. Soit p un facteur premier de nm tel que son exposant dans la décompo- sition de n en facteurs premiers soit impair. Notons « = 2k +1 (k € N) cet: exposant. Soient 2 et y € Z tels que n = x? + y?. Soit d = pged(z,y), soient X,Y € Z tels que x = dX, y = dY (X AY =1) , et soit # Vexposant de p dans la décomposition de d en facteurs premiers. Comme n= d*(X? 4¥?) = d?N avec N = X?+¥? EN, on ad? | n done 28 1, done p| N, donc X?+¥? =0 (mod p). Or p}.X (sinon p| X donc p| Y, absurde car X AY = 1), X est done non nul dans Z/pZ. Comme X?+¥? = 0 dans Z/pZ,on a —1 = (XY)? est un carré dans Z/pZ, done p = 2 ou p= 1 (mod 4) d’apras (+). D’ot la condition nécessaire. Condition suffisante. Soient py, ... ,pe les facteurs premiers de n dont Pexposant dans la décom- position en facteurs premiers de n est impair. On voit que l'on peut écrire n = mp, --- pp, ob m € N°. Par hypothése, pour tout i on a p; # 3 (mod 4), ce qui, les py étant premiers, entraine pi = 1 (mod 4) ou p; = 2. Done p; € Az (d’apris 2/ et parce que 2= 1? +1? € Az). Done d’aprés I/, p+: pe € Az. Or m? = m* +0? € Ay, et toujours d’aprés 1/, n = (m?)(p, ---pe) € Aa. D’ott le résultat. Remarque. Ce résultat fut complété par Jacobi qui montra que si dy(n) (resp. da(n)) désigne le nombre de diviseurs den de la forme 4n + 1 (resp. 4n +3), alors Card{(x,y) € 2, n= a? + y*} = 4(di(n) ~ ds(n)). Suir p’ETuDE 4 (TOUT ENTIER EST SOMME DE QUATRE CARRES). Le but de ce sujet d’étude est de montrer que tout entier naturel est somme de quatre carrés. On note 5. Sujets d’étude 51 Aya {+422 +02, (2,y,2,t) € ZA} et Zi] = {x +8y, (x,y) € 27} (anneau des entiers de Gauss). 1/ Soient z,y,z et t des nombres complexes. Vérifier que (lel? + lyl?)(l2l? + le?) = lez + yl? + lot - ye? En déduire que si X et ¥ € Ag, alors XY € Ay. p 2) Soit p > 2 un nombre premier. a) Montrer qu'il existe z,y € Z tels que -1 = x? + y* (mod p). (On pourra utiliser le résultat de la question 1/ du sujet d’étude 2/). b) En déduire qu'il existe m € N, 1 < m < ptel que mp € Ay. Soit mo le plus petit entier > 0 tel que mop € Ag. Supposons mo > 1. c) Montrer que my est impair. d) Montrer qu’il existe x, y € Z[i] tel que mop + ly? e) Montrer qu'il existe c et d € Z{i] tels que z = 7 —cmy et t = y — dmg vérifient |2[? + [1]? = mom, avec 1 < m, < my. f) En utilisant 1/, montrer que mip € Aq. Conclure. 8/ En déduire le théoréme de Lagrange : tout entier naturel est somme de quatre carrés dentiers. Solution. 1/ Pour la premiére partie de la question, il suffit d’écrire [xz + yt? + let — el? = (2% + whys + Ht) + (xt — yz)(@E— 2) = (lee/? + lutl? + 279¢ + Feu) + (letl? + lyel? — 2092 — Fiy2) = [nz|? + [utl? + [otl? + lv2l? = (lel? + lvl?) +P). Maintenant, donnons nous X = 2} + 73+23 +23 et Y = y} +43 +43 + yi deux éléments de Aq. ‘Appliquons la relation précédente avec # = 71 +iz2, y= t+ ita, z= yi tiy et t= ys tiys. On aX = [e[?4 lyl? et ¥ = l2[? + [el?. Le carré du module d'un élément de Z{i] étant la somme de deux carrés dentiers, on en déduit que XY = |zZ+ yf? + |zt — yz[? est somme de quatre carrés @entiers, d’oit le résultat 2/a) D’aprés la question 1/ du sujet: d’éimde 2, on a Card{2?, 2 € (2/pZ)*) = (p — 1)/2. En comptant 0, on voit donc que T = {2?, x € Z/pZ} a (p + 1)/2 éléments. De V'injectivité de Vapplication Z/pZ— Z/pZ yr —1—y, on voit que I” = {-1-y", y € Z/pZ} a aussi (p+ 1)/2 Aéments. Done PAT’ # @ (car si PAT” = @, alors p = Card(Z/pZ) > Card(L) +Card(I") = p+1, absurde), ce qui entraine 'existence de x,y € Z/pZ tels que —1 - y? dott le résultat. b) D’apras la question précédente, il existe x,y € Z tels que —1 = x? + y? (mod p). On peut méme supposer 0 < z < pet 0 < y 0 car sim, = 0, alors z = t = 0 donc x = emy et y = dmg donc pmo = |z|? + |yl? = |mo|?({cl? + |dl2), done mp | p ce qui est absurde car 1 < my < p («’aprés 2/a)). Done 1 < m, < mo d’oit le résultat. f) En multipliant les égalités mop }? + |yl? et mom, = |z|? + |t|*, on obtient. d’aprés 1, 6 P p mimyp = |2z + yl? + lat — yz|? (+s) Or 22+ yf = 2(F —Zmo) + y(G— Amo) = |z|? + |yl? — mo(z2+4 yd) = moa ot a = p—ze—yd € Zi]. Par ailleurs, zt —yz = —dmoz+cmoy = mof oh A = —dz-+cy € Z{i]. D’aprés (**), on peut écrire lal? + [8], et comme le carré du module d’un élément de Z{i] est la somme de deux carrés Wentiers, mip € Ag. Ceci contredit. 'hypothése de minimalité faite sur mo. On a done mo = 1, cest-a-dire p € Ay. 3/ D’aprés 2/, tout nombre premier p > 2 est somme de quatre carrés. Il en est de méme de 1? +1? +0? 407. Tout nombre premier est donc élément de Aq. Sin est un entier, n peut s’écrire comme le produit de nombres premiers d’aprés le théoréme fondamental de larithmétique, et done n € Aq d’aprés 1/. D’oit le résultat. Remarque. Une question qui vient & esprit est de se demander si tous les entiers ne sont pas somme de trois carrés. Le cas de 7 monte que non. - On peut se poser le probléme plus général suivant. Btant donné un entier k > 2, que vaut g(k), le plus petit entier m > 0 tel que tout entier est somme de m puissances k-eme dentiers, et que vaut G(k), le plus petit entier m > 0 tel que tout entier suffisamment grand est somme de m puissances k-éme d’entiers? La recherche (et existence) de g(k) et G(k) s’appelle le probléme de Waring. Nous venons de montrer que g(2) = 4. On peut montrer que G(2) = 4. On sait par exemple que g(3) = 9 et 4 < G(3) < 7, 19 < g(4) < 22 et G(4) = 16, g(5) = 37 et G(5) < 23. CHAPITRE II Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles Hionsuenent, la recherche des solutions des équations polynomiales précéde Vétude des polynémes, Elle marque entrée des mathématiques dans une nouvelle are. En effet, la premiére en date des grandes découvertes en mathématiques allant nettement au deli des connaissances de l’antiquité est, la formule de résolution de Téquation du troisiéme degré 2°—px = q obtenue sans doute au début du seiziéme sidcle pat Scipione del Ferro, professeur & luniversité de Bologne. Cardan est le premier & rendre publique cette formule vers 1545. Vers 1540, Ferrati, éleve de Car- dan, obtient la formule de résolution de ’équation du quatriéme degré. L’équation du cinquiéme degré tient cependant. les mathématiciens en échee pendant 200 ans ; ce n'est qu’en 1826 qu’Abel démontre qu'il est impossible de donner des formules explicites de type de celles données pour les degrés inférieurs pour les solutions des équations de degré supérieur ou égal & 5. Quelques années plus tard, Galois donne un critére de résolubilité par radicaux dle toutes les équations polynomiales. La théorie des polynémes est: née. Parallélement, on essaye dle démontrer le théoréme fondamental de ’Algébre (tout. polynéme complexe de degré n a n racines complexe). On s'y attaque vers 1746, @abord en essayant de donner une démonstration purement algébrique, avant de s'apercevoir qu'il fallait utiliser les propriétés topologiques de R. Lagrange en publia une démonstration dans ses mémoires en 1771 1. Corps, polynémes et arithmétique dans K[X] 1.1. Corps Dérinirion 1. Soit K un ensemble muni de deux lois internes “+” et “-”. (K,+,-) est un corps si (i) (K, +) est un groupe abélien. (ii) (K",-) est un groupe. (iii) La loi - est distributive par rapport a la loi +. Remarque 1. ~ Si la loi - est commutative, on parle de corps commutatif. ~ Hrevient au méme de dire qu’un corps est tn anneau dans lequel tout éément non nul est inversible. — Les corps les plus couramment rencontrés sont Q,R, C et Z/pZ (p premier). DériniTion 2. Soit (IL, +,-) un corps et K CL. On dit que K est un sous corps de LL si la restriction & K des lois + et - Ini confére une structure de corps (on dit aussi que L est un surcorps ou une extension de K). Remarque 2. Si K est. un sous corps commutatif de L, L est un K-espace vectoriel. 54 II. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles Avec la définition de la caractéristique d’un annean donnée an chapitre I, section définition 9 (page 30), on a: PROPOSITION 1. La caractéristique d’un corps est 0 ou un nombre premier. Démonstration. Immédiat d’aprés la proposition 3 de la partie 3.2 du chapitre 1 (page 30) car un corps est un anneau intagre. oO Exemple 1. Les corps, Q, R et € sont de caractéristique 0 ; si p est premier, le corps Z/pZ est de caractéristique p. Corps premier, sous corps premier. DEFINITION 3. Un corps est dit premier sil n’admet pas d’antres sous corps que lui méme. Ezemple 2. Les corps Q, Z/pZ (p premier) sont premiers. Dérinirion 4. Soit (K,+,-) un corps dont P’élément nentre de (K*,-) est noté e. — Si K est de caractéristique 0, alors Q; = {2£, (n,m) € Zx Z*} est un corps premier isomorphe & Q. C’est le sous corps premier de K. ~ Si K est de caractéristique p premier, 'application f : ZK n+ ne est un morphisme d’anneaux et Ker f = pZ. Donc Z/Ker f = Z/pZ est isomorphe & K’ = f(Z), donc K’ est un corps premier. C’est le sous corps premier de K. Ezemple 3. Le corps Q est le sous corps premier de R (ou de C). Le corps Z/pZ est le sous corps premier de Z/pZ (p premier). 1.2, Polynémes Dérinition 5. Soit A un annean commutatif unitaire. On appelle polynéme a une in- déterminée & coefficients dans A toute suite (d,)nen d’éléments de A tous nuls & partir dun certain rang. Les polynémes sont munis des opérations usuelles d’addition et de produit de polynémes. On rappelle que tout polynéme P = (a;)en & une indéterminée a coefficients dans A s’écrit P =Yyen GX" ot X désigne la suite X = (0,1,0,--- ,0,--+). On appelle degré de P, noté deg(P), le plus grand indice i tel que a; £ 0 (avec par convention deg(P) = —o0 si P = 0). L’ensemble des polynémes 4 une indéterminée & coefficients dans A est noté A[X]. C’est un anneau commutatif unitaire, intégre si A est un anneau integre. Si A = K est un corps, K[X] est un K-espace vectoriel. Dérrnirion 6. Soit A un anneau commutatif unitaire. ~ Deux polynémes P, Q € A[X] sont dits assoriés s'il existe € A inversible tel que P=0Q. — Un polynéme P € A[X] est dit unituire si son coefficient dominant (i.e. le coeffi- cient du monéme de plus haut degré de P) vaut 1. 1. Corps, polynémes et arithmétique dans K[X] 55 1.3. Arithmétique dans K[X] Dans toute cette section, K désigne un corps commutatif. Le caracttre euclidien (donc principal) de l’anneau des polynémes K[X] lui confére une structure arithmétique tout-a-fait analogue a celle sur les entiers. Pour cette raison, nous he passerons en revue que les propriétés arithmétiques de K[X] les plus importantes. TuéorbMe 1 (DIVISION EUCLIDIENNE). Soient A, B € K[X], B #0. Alors BNQ,R)EK[XP tel que A=BQ+R avec deg(R) < deg(B). Remarque 3. Si K = A est simplement un annean commutatif unitaire, si le coefficient dominant de B est inversible, alors (AQ, R)EALXP), A=BQ+R avec deg(R) < deg(B). Si de plus A est intégre, il y a unicité du couple (Q, R). (Pour s’assurer du bien fondé de cette remarque, reprendre la démonstration de la division euclidienne dans A[X]). Ceci est en particulier vrai sur Z[X] si B est unitaire. TuforbME 2. L’anneau K[X] est principal. Remarque 4. Attention ! Ce résultat est faux pour A[X] lorsque A n’est pas un corps (voir Vexercice 1). DEFINITION 7. Soient P,,--+,P, n polynémes de K[X]. Il existe un unique polynéme unitaire P engendrant Vidéal (P,)+----+(Pa)- Ce polynéme s*appelle le pyed des P,, et on le note P = pgcd(P;,-++ , P,). C’est aussi le diviseur unitaire de plus haut degré divisant tous les P:. Dérinitiow 8. Des polynémes P,--- Px € K[X] sont dits premiers entre eux dans leur ensemble si on a pgcd(P,,---, Pa) = 1. Ils sont dits premiers entre eur deuz @ deuz si Vi # 3, pgea(P, Pj) = 1 La notion de ppem se définit de la méme maniére, comme dans Z. TuéoréMe 3 (Bezour). Des polynémes Py,... , Px € K[X] sont premiers entre eux dans leur ensemble si et seulement s'il existe U,...,Un € K[X] tels que UP, +++++Un Pa = 1. Remarque 5. — Lorsque Von a affaire & deux polyndmes P et Q premiers entre eux, on peut méme trouver U et V tels que deg(U) < deg(@) et deg(V) < deg(P) (voir la remarque de P'exercice 3, page 57). — Comme dans Z, il découle du théoréme de Bezout le théoréme de Gauss : Si P| QR et si pgcd (P,Q) = 1, alors P| R. Ce qui dans Z joue le réle des nombres premiers est: ici appelé polynome irréductible. Plus précisément = DérINiTION 9. Un polynéme P € K{X] est dit irréductible dans K[X] si P n’est pas constant (i.e. deg(P) > 1) et si ses seuls diviseurs dans K[X] sont les constantes non nulles et les polynémes associés & P. Remarque 6. Attention. Un polynéme irréductible dans K[X] ne lest pas forcément dans L[X] ot L est un surcorps de K. Par exemple, P = X?+1 est irréductible dans R[X], mais pas dans C{X] puisque P = (X — i)(X +4). Comme dans Z, on ale résultat suivant. 56 Il. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles —> Tuloréme 4. Soit P € K[X] un polynéme non nul. Alors P se décompose de maniére unique d Vordre prés sous la forme P= Pe... Poe ot X EK", a €N* et les P; sont des polynémes distincts, unitaires et irréductibles dans KX]. Rappelons enfin le théoréme de di sion selon les puissances croissantes. TuéoRiME 5. Soient A,B € K[X], le coefficient du terme constant de B étant non nul. Soit k € N*. Alors (3(Qr, Re) €K[XP), A= BQ. +X*R, avec deg(Rz) < k. Déterminer (Qz, Re), c'est effectuer la division de A par B selon les puissances croissantes a Vordre k. 1.4. Exercices Exercice 1. Soit A un anneau commutatif unitaire intégre. Montrer que A est un corps si et seulement si A[X] est un anneau principal. Solution. La condition nécessaire est. une question de cours. Montrons la condition suffisante. Soit a€ A,a# 0. Is’agit de montrer que a est inversible. Comme A[X] est principal, il existe P € A[X] tel que (a) +(X) = (P). Comme a € (P), il existe Q € A[X] tel que a = PQ. On en déduit, A[X] étant intégre, que P € A. Comme P € (a) + (X), ill existe U et V € K[X] tels que al + XV = P. Sibe A désigne le coefficient du terme constant de U, on en déduit. ab = P puisque P est. constant. Comme X € (P), il existe @ € A[X] tel qne PQ = X. Sic € A désigne le coefficient du terme en X de Q, on a donc Pe = 1. Finalement, on a abe = Pe = 1, et A étant commutatif, a(be) = (be)a = 1 done a est inversible, D’oii le résultat EXERCICE 2. Soient A = X“*— Let B= X'—1€ K{X], avec a,b € N*. Quel est le pged de A et de B? Solution Nous allons trouver pgcd(A, B) grace & algorithme d’Euclide. Rappelons en le principe. On effectue & partir de A et B des divisions euclidiennes successives. On écrit A=BQo+Ry avec Qu, Ry €K[X] et deg(Ro) < deg(B), et on recommence, en divisant toujours le dividende par le reste : B=RoQit+ Ry avec Qi, Ri €K[X] et deg(R,) < deg( Ro): ‘Au rang k, on fait, Re-1 = ReQegit Regi avec Qegi, Regi E KIX] et deg(Rey1) < deg(Re). =0et Rn-1 #0. On La suite (deg(Rk))zen décroit strictement et donc il existe n € N* tel que Ry equ’ a une constante remarque alors que pged(A, B) =pged(B, Ro) = --- =pged(Rn—1, Rn), de sort multiplicative prés, pged(A, B) = Rn-1 (cet algorithme reste valable dans Z) Avant d’appliquer ’algorithme, remarquons d’abord que si m > n € N° et si m=ng+r est la division euclidienne dans Z de m par n, on a X™ 1s (X" CK XM I Ee XM IM) XM 1), Comme m — qn = r < m, cette égalité constitue la division enclidienne de X™ —1 par X" —1. Nous venons done de montrer que 1. Corps, polynémes et arithmétique dans K[X] 87 le reste de lu division cuctidienne de X™ —1 par X" —1 est X'—1 ot est le reste de la division enclidienne dem parn. (4) Appliquons l’algorithme d’Euclide (dans Z) & a et b: a=bptro OSm<4, b=rontn, OSr1 1, alors il existe un nombre premier p divisant o(P;Q1). D’aprés 1/a), on a done p | c(Pi) ou p | e(Qi), ce qui est. absurde, Done e(P,Q1) = 1, ce qui entraine e(PQ) = e(P)e(Q)e(PiQi) = e( P)e(Q). 2/ Supposons # réductible dans Q[X]. Il existe P,Q € Q[X] tels que & = PQ avec 1 < deg(P) et 1 < deg(Q). Soient. a, f € N° tels que P; = aP et Qi = AQ € Z[X]. On a af = P,Q: done 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme 59 af - (4) = e(Pr)e(Q1) d’aprés le lemme de Gauss. Posons Py = aby Pi et Qz = ay@i. Ces polynémes sont & coefficients entiers. Par ailleurs, a8 = o(P1)o(Qi)P2Q2 = af - e()P2Qz: Si Ps = c(&)Pp, on a donc & = PyQz avec Ps, Qx € Z[X] et 1 < deg(Pa), 1 < deg(Qz). Ainsi, le polynéme & est réductible dans Z[X], ce qui est absurde. Finalement, & est irréductible dans Ox) 3/ a) Supposons P réductible dans Q[X]. D’aprés la question précédente, # est réductible dans Z[X] et donc il existe Q, R € Z[X] tels que P = QR, avec a = deg(Q) > 1 et b = deg(R) > 1 Dans Z/pZ, on a, d’aprés les hypotheses, P = 7X". Ecrivons Q = Diag GX! et R= Diao HX! Dans Z/pZ[X], on a P = QR donc aX" = QR, done Q = GaX* et R = 7X?. Ceci entrai qo = Fs =D, donc p | qo et p | ro, done p | goro = ao, ce qui est contraire aux hypotheses. Finalement, P est irréductible dans Q[X] b) On aimerait bien utiliser le critére d’Eisenstein, mais comment faire? Il suffit de considérer &(X +1). Ona (X — 1)0(X) = X? — 1 done X4(X +1) = (X + 1)? ~ 1, d’oit on tire p 4(X +1)= ocpx*? ta Il est maintenant facile de vérifier que &(X + 1) satisfait les hypothéses du critére d’Eisenstein avec le nombre premier p (rappelons que si p est premier et si 1 < k < p~ 1, alors p | Cy), done G(X + 1) est itréductible dans Q[X]. Done (X) est irréductible dans Q[X]. Remarque. Le résultat 3/ b) est un cas particulier dun résultat général concernant les polynémes cyclotomiques (voir le probléme 9, page 92). 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme Dans toute cette section, K désigne un corps commutatif. 2.1, Fonction polynéme Soit A une K-algebre (rappelons qu’une K-algébre est un K-espace vectoriel muni d’un produit interne — noté ici multiplicativement — faisant de A un anneau et tel que side K, et z,y € A, alors A(zy) = (Ax)y = 7(Ay)) non nécessairement commutative (typiquement A=K, A=K{X] ou A= M,(K)). Pour tout F = ay +a,X +-+--+4,X" € K[X], on note F Vapplication FiAsA re Yas’. — Si F,GeK[X], ona FG =F 4G et FG = FG. — $i A= K{X], on note FoG F(Q). Pour toute K-algebre A, on a alors FoG = FoG. Remarque 1. Lorsqw’il wy aura aucune ambigilité, la fonction polynéme x + F(x) sera notée x ++ F(x). 2.2. Racines d’un polynéme Dérinirion 1. Soit F € K[X] et L une extension de K. On dit que a € L est une racine (ou un zéro) de F si F(a) = PRoposiTION 1. Soit a € K et F € K[X]. L’élément a est une racine de F si et seulement si X —a divise F. 60 II. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles DérINiTION 2. Soit F € K[X], a € Ket h € N*. On dit que a est une racine d’ordre h de F si(X —a)*| Feet (X-a)4 F. Proposition 2. Soit F € K[X] et a,... ,a, € K des racines de F d’ordre hy,... sh, (les a, étant deur d deur distinets). Alors il existe Q € K[X] tel que F(X) = (X ~ a1)" ---(X ~ 4," Q(X) et Vi, Q(as) #0. Conséquence. Si F € K[X] est de degré n > 1, alors F a au plus n racines (comptées avec Jeur ordre de multipli Remarque 2. Attention ! La proposition précédente est fausse lorsque l’on remplace le corps K par un anneau. Par exemple, dans Z/8Z, le polynéme F = 4X € Z/82[X] a3 racines 6,2 et 4, mais deg(F) = 1. Proposition 3. Soit F € K[X] tel que pour tout « € K, F(x) = 0. SiK est infini, on a F=0. Remarque 3. Si K est fini, le résultat précédent est faux. Par exemple, sion note a1,-.. , dq les éléments de K, le polynéme F = (X —a;)---(X —a,) est non nul et pourtant tous les éléments z de K vérifient P(x) = 0. Il ne faut donc pas confondre polynéme et fonction polynéme. Par contre, si K est infini, la proposition précédente nous dit qu'il y a bijection entre K[X] et les fonctions polynéme de K dans K. DEFINITION 3. Un polynéme F' € K[X] est dit scindé (ou dissocié) sur K si on peut écrire P= XX — a)" ---(X ~a,)" avec A € K et pour tout i, a; € K et h; € N*. Remarque 4. Deux polynémes F et G de K[X] scindés sur K sont premiers entre eux si et seulement s’ils n’ont aucune racine commune. THEOREME 1 (RELATIONS ENTRE COEFFICIENTS ET RACINES). Soit un polynéme P = ay X" + ay XP} $+ + Up X + dy € KX] avec ay # 0, scindé sur K : P = ag(X — 2 )++-(X —2,). Alors pour tout p, 1< p P|(B- A). 62 IL. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles TuSorime 4. Soit P € K[X], deg(P) > 1. Alors K[X]/(P) est une K-algébre de dimen- sion finie n = deg(P). Si on note x = X, la famille (1,2,...,2"-1) en est une base. Démonstration. L’anneau quotient K[X]/(P) est évidemment une [K-algebre. Montrons que la famille (1, 2,...,2"7+) en est. une base - C'est une famille génératrice. En effet. Soit A € K{X]. Il existe Q, R € IK[X] tels que A = PQ+R avec deg(R) 1. L’anneau K{X]/(P) est un corps si et seulement si P est irréductible. Démonstration. Condition nécessaire. Si P est. réductible, alors il existe Q et R € K[X] tels que P=QR, avec 1 < deg(Q) < deg(P) et 1 < deg(R) < deg(P). Done 6 = QR avec Q # bet RHO, ce qui est absurde puisque K[X]/(P) est. un corps par hypothése. Done P est irréductible. Condition suffisante. Supposons P irréductible. Soit A € K[X], A # 0. Le polynéme P ne divise pas A et P étant irréductible, P et A sont premiers entre eux. D’aprés le théoréme de Bezout, il existe U,V € K[X] tels que UP + VA = 1, d’ot VA =i. Done A est inversible, et ceci dés que A #0. Finalement, K[X]/(P) est un corps. a Remarque 8. Noter Panalogie de ce résultat avec celui du chapitre I, partie 1.2, proposi- tion 10 — page 9 (c’est normal, les propriétés arithmétiques de Z et de K[X] sont sem- blables.) 2.6. Corps des racines d’un polynéme ‘Toutes les extensions de corps considérées dans cette sous partie seront commutatives. Notation. Si Lest une extension de corps de K, pour tout A C Lon note K(A) le plus petit sous corps de L contenant K et A (il existe, c’est l’intersection des sous corps de L contenant K et A). Lorsque A = {a,--- aq} est fini, on note souvent K(A) = K(a1,... )@n) pour alléger les notations. Remarque 9. Si A et B sont deux parties de L, on a facilement K(A)(B) = K(A U B). Provosition 5. Soit P € K{X] irréductible dans K{X]. Il existe une extension L de K telle que P admette une racine « dans L. Démonstration. D’aprés la proposition 4, L = K[X]/(P) est un corps. Linjection canonique p K — Lav a (c'est une injection car deg(P) > 1) permet d’identifier les éléments de K et de y(K). Ainsi, L apparait comme une extension de K. En posant r = X € L, on voit que P(z)=P=0. o THEOREME 5. Soit F € K{X], deg(F) > 1. Alors il existe une ertension L de K sur laquelle le polynéme F soit scindé. Démonstration. Nous allons procéder par récurrence sur n = deg(F). Pour n = 1, c'est évident. Supposons le résultat vrai jusqu’a n— 1 et montrons le pour n. Soit G un facteur irréductible de F, et H tel que F = GH. D’apris la proposition précédente, il existe une extension Ly de K dans laquelle G admette une racine a1. On peut écrire G = (X — a,)Gi avec Gy € Li[X], et done FP =(X—a)F, avec Fy = GH € Li[X]. Comme deg(F,) = n — 1, il existe d’aprés ’hypothese de récurrence une extension LL cle Ly telle que F, soit scindé sur L, Dans L[X], F est done scindé. O 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme 63 Remarque 10. Une telle extension L de K dans laquelle F soit scindé s’appelle un corps de dissociation de F. Dans ce corps, on peut écrire F = XX —a;)---(X ~ ay) ot \ € K et ott les a; sont dans L. Le corps L; = K(a),.-.,@n) est le plus petit sous corps de L sur lequel F' soit scindé. On peut montrer que Ly ainsi défini est unique & un isomorphisme pres (I'unicité n’est pas immédiate car il n’y a pas unicité du corps de dissociation L). On ’appelle corps des racines du polynéme F. DEFINITION 5. Un corps K est dit algébriquement clos si tout polynéme de K[X] de degré > 1a au moins une racine dans K. Remarque 11. Une récurrence immédiate sur le degré montre que si K est un corps al- gébriquement clos, tout polynéme de K[X] est scindé sur K. — On peut montrer que tout corps K admet une extension L algébriquement close (théoreme de Steinitz). La plus petite extension L vérifiant cette propriété est unique & un isomor- phisme prés, et on l’appelle cléture algébrique de K. Nous ne démontrerons pas ce résultat. On a cependant le résultat suivant. TuSorbME 6 (TH&OREME FONDAMENTAL DE L’ALGEBRE). Le corps C des nombres com- plezes est algébriquement clos. Remarque 12. Ce théoreme est démontré au probléme 4 (page 86) par deux méthodes différentes. — Le théoréme fondamental de Palgebre entraine que lés polynémes irréductibles de C{X] sont de degré 1. On montre que les polynémes irréductibles de R[X] sont les polynémes de degré 1 et les polynomes de la forme aX? + bX +c avec b? — dac < 0. 2.7. Exercices EXERcICE 1. Montrer qu’un corps fini n’est pas algébriquement clos, Solution. Soit K = {a1,..- aq} un corps fini, Le polynéme P = 1+(X —ay)---(X —an) € K[X] if 1 pour tout i. Done P n’a pas de racine dans K, et K n’est pas algébriquement EXERCICE 2. a) Sin €N,n > 2, factoriser P, = (X + 1)" —(X ~ 1)" dans C[X]. b) En déduire pour tout p € N* la valeur de det iG) “ Mo (Ga): Solution. a) Il s’agit de trouver les racines de Py. On écrit Pa(z) =0 <=> (241) = (2-1) (4) <=> 3, O 3k, 1 2, le polynéme 1 i i. Pro=lt GX + 9X Feb xX n’a que des racines simples dans C. b) Montrer que pour tout n > 2, le polynéme P, = X*— X +1 n’a que des racines simples dans C. Solution. a) Supposons que Py ait une racine multiple z» € C. Alors Pa(zo) = Pa(z0) = 0 et comme PL = Py1, on a Py-i(2o) = 0, done 23/n! = (Pa ~ Pa-1)(z0) = 0 d’ott zo = 0. Ceci entraine Py(zo) = Pa(0) = 1 # 0, ce qui est absurde. Le polynéme Py, n’a donc que des racines simples dans C. 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme 65 b) Supposons que P, ait une racine multiple zo € C. Alors Pa(zo) = Ps(z0) = 0, c'est-a-dire 2 -z0+ nzt-}—1 = 0. Done 2f — 9 +1 = 0 et 2f = zo/n, dod zo(1/n —1) +1 = 0, cf n/(n — 1). Ceci entraine a-t Pafzo) = nag? —1= 0 ) -1>n-1>0, ce qui est absurde. Le polynéme P, n’a done que des racines simples dans C. EXercice 4. 1/ Soit P € Q[X]irréductible dans Q[X].Montrer que P n’a que des racines simples dans C. 2/ (Deux applications) a) Soit P € Q[X] un polynéme ayant une racine A € C d’ordre de multiplicité jz > deg(P)/2. Montrer que € Q. b) Soit P € Q[X], deg(P) = 2n +1 avec n EN’, tel que P admette une racine d’ordre n. Si n > 2, montrer que P admet une racine dans Q. Solution. 1/ Il suffit de montrer d’aprés le théoréme 3 que P et P’ n’ont aucune racine commune, ce qui équivant (voir la remarque 4) & montrer que P et P’ sont. premiers entre eux dans C[X], ce qui n'est qu’un cas particulier du résultat. plus général suivant. (d’ailleurs utile!). LEMME. Soit K un corps commutatif, L un surcorps commutatif de K. Soient P et Q € K[X] deuz polyndmes premiers entre cuz dans K[X]. Alors P et Q sont premiers entre eux dans L[X] En effet, cela provient de l’égalité de Bezout. Il existe U et V € K[X] tel que UP + VQ égalité qui reste évidemment vraie dans L[X], d’oi le lemme. Maintenant le polynéme P étant inréductible dans Q(X], P et P’ sont premiers entre eux dans Q(X] (car deg(P’) < deg(P)) done dans C[X] d’aprés le lemme précédent. 2/ a) Soit P = aP,--- Py la décomposition de P en facteurs irréductibles de Q[X]. Parmi Pi,..., Pe, ily ar polynomes dont A soit racine, par exemple P1,...,P,- Si A ¢ Q, comme Pi,-++, Py sont & coefficients rationnels, on a deg(P;) > 2 pour 1 < i deg(P:) > D> deg(Pi) > 2r = 2u, st ce qui est contraire aux hypothéses car 1 > deg(P)/2. On a donc foreément A € Q c) Par hypothase, il existe une racine A € C d’ordre n de P. Supposons que P n’ait aucune racine dans Q. Alors dans la factorisation de P en facteurs irréductibles de Q[X], P = aP,---Pe, ona deg(P,) > 2 pour tout i. Parmi P,,..., Pe, ily ar polynémes dont 2 soit racine, par exemple Pi,..., P;. D’aprés 1/, les P; étant irréductibles, d est racine simple de P; pour 1 n, alors £ ie Qn+1 = deg(P) = )>deg(P) > D> deg(F) > 2n, a Fest done t . deg(Ps) < D> deg(P:) — D> deg(P,) < (2n +1) - 2n=1, a ia ce qui est absurde car on a vu deg(Pe) > 2. = Done P = aP;--- Py. Le degré de P étant, impair, il existe un polynéme P; de degré impair, par exemple deg(P,) impair. Comme de plus deg( Pt) > 2, on a deg(P3) > 3. 66 I. Corps, Polynémes et Fractions Rationnelles = Ilexiste un polynéme P; de degré 2 (sinon pour tout i, deg(P;) > 3 done 2n + 1 = deg(P) = 1 deg(P;) > 3n, absurde car n > 2), par exemple deg(P2) = 2. Effectuons la division euclidienne de Py par Py : Py = QP: + R, avec RE Q[X] et deg(R) < deg(P:) = 2. Ona RF 0 car Pi est irréductible et deg(P1) > deg(P2). Or A est racine de R (car Pi(A) = 0 = Q(A)P2(A) + RA) = R(A)), done comme R # 0 et deg(R) < 1, on en déduit. A € Q, ce qui est contradictoire. Le polynéme P admet donc aut moins une racine rationnelle. Remarque. Si n = 1, le résultat 2/b) est faux (prendre par exemple P = X® — 2). EXERCICE 5. Déterminer les polynémes P non constant de C[X] vérifiant P(X?) = P(X)P(X +1). @) Solution. Soit P € C[X] vérifiant (*) avec deg(P) > 1. Soit a une racine de P. Comme P(a?) = P(a)P(a +1) = 0, a? est une racine de P. En itérant le procédé, on voit que a?, a4,...,02",... sont des racines de P. Le polynéme P n’ayant qu’un nombre fini de racines, on doit. avoir a@=0 on jal=1 (#4) D’aprés (*), P[(a — 1)?] = P(a — 1)P(a) = 0, done (« — 1)? est. une racine de P. D’aprés (**), on doit avoir |(a — 1)?| = 0 ou |(@ — 1)?| = 1, c’est-a-dire a@=1 on fa-1f=1 (++) D’aprés (**) et (***), on a soit (i) « = 0, soit (ii) a = 1, soit (iii) Ja — 1] = 1. On vérifie facilement que la condition (iii) s’écrit aussi a = 14 j ou a = 1+ j? oft j = exp(2én/3). Or (a — 1)? est une racine de P done d’aprés (**), (a - 1)? —1| € {0,1}, et comme |j? — 1] > 1 et 1G)? — 1] = [j — 11> 1, on voit que les solutions (iii) ne conviennent pas. Nécessairement, on a donc « € {0,1}. Ainsi, le polynome P est de la forme P = AX?(X ~ 1), d€C. Comme P vérifie (*), on a AX?P(X? — 1)8 = A?>XP(X — 1)(X + PX, doit on déduit p= q et X= Réciproquement, si P est de la forme X?(X — 1)?, on vérifie facilement que P vérifie (*). Les solutions sont donc les polynémes de la forme X?(X — 1)", p €N* EXERCICE 6. a) Soit P € C{X], deg(P) > 2. Montrer que les racines de P’ appartiennent & Penveloppe convexe des racines de P. b) Que dire sur les racines de P’ si P € R[X] a toutes ses racines réelles ? Solution. a) Soient dy,... ,q les racines de P, comptées avec leur ordre de multiplicité, de sorte qne si f désigne le coefficient dominant de P, P = @(X —a,)---(X — dn). On a facilement PUX) _y P(X) ux Soit @ une racine de P’. Si a est une racine de P, le résultat est évident. Sinon _ Pa) 1 a-% 0 B@ = ana = eal 2. Fonction polynéme, racines d’un polynéme 67 et en passant au conjugué doit le résultat. b) D’aprés a), les racines de P’ sont réelles. On a méme plus de renseignements sur leur localisation. Soient ay, ... yp les racines de P avec a1 <---