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Ecoutant

Les vagues
Au bord de la mer
J’entends
De loin
La ville qui dort
J’entends
Les sons
Au bord
De l’univers
Je suis là
Je pense

Sur le chemin de la soie


La caravane
Serpentait
Peuplé de gens
Vêtus ailleurs
Quelque part
Dans ma tête
J’entends moi-même
Ecoutant
A ce que j’entends
Au bord de moi-même
Il y a l’horizon
Du temps
Car la mer
Est loin
La brise, douce comme une fleur
Le parfum
M’enivre
Et je tombe
Lentement
Les rires des enfants
Les femmes qui transportaient

Lentement
Je tombe
Est-ce un puits
En tout cas c’est noir
Les parois lisses
Comme un miroir
Je flotte
A travers le temps
Descendant
Je crois
Car maintenant je n’ai plus de notion
D’où
Je viens
Peut être la réalité
N’existe pas
D’une façon linéaire
Ephémère

Etrangère
A celle que j’ai
Imaginé
Halluciné

Rêvé
Avant de venir
Quittant mon pays
Où çà
Quand

Natale
En Afrique la sécheresse nous brulait
La peau
La gorge
La terre
Aride
Dans la traversée

Se transformait
En poussière
Sous le vent qui arrivait
De nulle part
Chaud
Même les oiseaux
Ne pouvaient plus supporter
Le poids
De leurs ailles
Le moindre mouvement
Coutait des gouttes
De transpiration
Qui purifiaient nos corps
Amaigri
Par l’effort de l’existence
Nos choix
Des symboles
Superposé

Tombaient
Comme des feuilles mortes
Laissant l’arbre
Nu contre la silhouette
De la pleine lune
Qui nous regardait
Silencieusement pleurant
On disait ‘au revoir’
Sachant qu’on partait
Dans le noir
L’inconnu
L’étrange
Car on ne pouvait plus
Rester, nu, sous ce soleil, brulant
Le chemin guide ceux qui le cherchent
A l’intérieur
Du cœur

L’éclairage n’est que d’ombres


Projeté
Sur des écrans
De la mémoire
Noir

Qui mangeait tout


Nos rêves
N’étaient plus
Que des cauchemars
De guère
Des ponts détruits

Les mitraillettes
Avez tout fusillé
Le peu d’espoir
Qu’on avait
Précieusement gardé
Au fond de nous mêmes
On ne pouvait même pas parler
D’un avenir
Un lendemain
Car il n’y avait plus de signification
Plus d’ pluie
Plus de bêtes
Non plus

Ni d’eau
Pour arroser
Nos espoirs
Le silence écrasait
Les ombres fuyaient
Il était temps
Il en est toujours
Toujours
Qu’on partait
Pour de bon
Vers le nord
Il y avait un chemin
Utilisé jadis
Par les marchands
Cherchant le sel
Pour
La soie
Et de l’or
Donc on suivait
Dans la poussière
Du tabac
Voyagent la nuit
De village en village
Suivant la trace
D’un passé lointain
Effacé sans trace
Qui néanmoins
Revenait à la surface du temps
Car on avait besoin
De ce chemin
Cette porte de nos ancêtres
Revenait
Dans nos esprits
On voyait
La route
Du coton
Dans le temps
S’avancer, grimper sur les collines
On voyait
Ce qu’on n’avait jamais vu nous-mêmes
Mais avait seulement entendu
Dans les histoires et des récits
Des contes,
Qu’on racontait
Sans cesse
Dans notre jeunesse
Le paysage vivait
On voyait bien
La route, le chemin
Malgré qu’on ne l’avait jamais
Emprunté
C’était gravé
Dans le sable du vent
La mer,
Dans le réel
Dans lequel
On avancé
Ecoutant le ruisseau
Les oiseaux
Les plantes
Qui nous entouraient
Entendaient aussi
Quand on écoutait une pierre
On entendait
Dans le silence
Le mouvement des oiseaux
Dans le ciel
L’absence
Nous tenait par la main
Jusqu’à

La passerelle du temps
Sur le pont

Pour nous guidé


Sur le chemin
Des dunes
Qu’on traversait
Dans nôtre imaginaire
On voyait claire
Les visages
De ceux rencontrés
Ailleurs
Dans le même tableau
Qu’on écoutait comme on lit
Avec un regard
Car on n’avait que la voie
Pour nous accompagner
Seulement les contes
Qui traverse le ciel
Et les astres
Nous indiquaient
Par où on pouvait passer
Inaperçu
On suivait
Le courant de nos pensés
Les traces
Sur le pont
Entre la terre et le ciel
On suivait
Laissant fuir derrière nous
Le passé
Qu’on ne pouvait plus attraper
Mais qu’on transportait
Car il nous transportait
Dans le mouvement
De nos bagages, nos hanches, notre langage
S’enchainaient
Dans les rites, les couleurs, les mythes,
Qui nous habitaient
Jusqu’aux racines de nos arbres
Qui séchaient dans une terre dénudé
De nuages
L’eau manquant si cruellement
Que toutes les images
Devenaient rares
Car nulle pouvaient résister
Le désire de survivre
De rester
Même en s’en allant
Vers d’autres tableaux
Tissé avec des trames inconnues à nos yeux
On emportait nos aiguilles
Pour filler
Entre les mailles du filet
Tendu autour de nous
La certitude de la mort
Guetté nôtre moindre mouvement
Comme des vautours qui montaient en spiral sur les vents chaudes a l’attente
On regardait nous-mêmes
Affaibli par l’action
La guerre n’était pas loin
De nos frontières
On sentait l’acre fumé des corps des femmes et des enfants qui brulaient
Pour cacher les cendres
On verser des larmes
Pour laver les ossements
Dans la rivière de nos rêves
Le sang coulait de la vengeance et de la haine
De l’inconnu
Qui attendait, derrière le rideau
Les ombres fuyaient
Les explosions sans cesse
Dans une sécheresse
Epouvantable solidifiant le sang qui coagulait
Dans les pleurs on entendait des mères
Des prières
Traversant des pierres des rivières
Séchaient sous le soleil
On attendait
Le crépuscule avant d’avancer
Vers des nouvelles dunes lointain
L’horizon s’évadait dans le mystère du matin
Qui s’ouvrait sur le chemin
Des soldats venus de loin
D’une autre terre dont nous rêvons
Dans nos regards plein de sang
Des visages qu’on oubliera s’en vont
Dans l’exile les ailles demanderont
De pousser des portes de l’imagination
Pour tisser des toiles et hisser les voiles
De l’embarcation.

Enchainé, entassé, on se réveillait


Comme des bêtes
On nous a appris à prier
A payer
Le prix de la liberté
Des dettes
Le travail dure, sous le soleil
La fierté et l’arrogance de l’homme
Caché son ignorance
Derrière le rideau
L’apparence trônée
Parmi des étoiles
Les cigognes s’en allaient
Vers d’autres montagnes
Des lacs gelé
Sous la neige des flocons tombés
Sur le parfum des cerisiers
Des ponts

Des iles
Lointain
Des heures
D’ailleurs

Bascule
Avec le grincement des regrets
Devant la fermeture de la tombe
Des parois lisses
Je glisse dedans
Ecoutant le silence
D’un autre
Saison
En fer
Forgé
D’Histoire

En histoire
Rencontrait
Racontait
Parmi des décombres
Une étincelle

Fût gardé
Précieusement
Transportait dans un sabot
Pour rallumer la braise
Le vent se lève

Les bateaux partent


Comme des hommes
Tâtonnent
Le fond

Rempli d’une cargaison


De trahison
Banni
L’Exode des maux
Migratoires
Vers d’autres hôtes
De mon âme solitaire dans la trame
De la rame
Je rame
Je rêve

D’une ile où tout le monde entend


Le glas et pour ceux qu’il son

Hey- tu fais quoi là ?


Moi ?
Qui d’autre ?
Il n’ya que moi.

Qu’est ce que tu fais ?


Je me sauve.
De qui ? De quoi ?
La misère. Là bas.
Mon Dieu !
S’ il te plait, n’appelle pas.
Quoi ?
Laisse-moi partir. Fuir.
Comment ?
J’ai un numéro.
Un passeur ?
Oui.
Donne le moi.
C’est çà.
Il s’appelle comment ?
Sergio
Et toi ?
Tariq, et toi ?
Hang
Allo, Sergio ?
Oui
Qu’est qui se passe ?
Tu fais quoi ?
C’est qui ?
Tariq. On m’a trouvé.
! Où çà ?
Sur l’auto-route-station service.
Sangatte ?
La jungle.
Passe le moi.
On fait quoi ?
Comment ?
Alors çà ?
On fait quoi ?
Avec ?

Je suis là.
Et je veux être
Là bas.
Il faut payer.
Encore ?
C’est plus pareil
Je n’ai plus rien

Attends……………………

Le salaud
Eh moi
Qu’est ce que je vais en faire……………………..de moi ?

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