Vous êtes sur la page 1sur 1

RENFORTS FRANCAIS AU RWANDA

REUTER; AFP

Lundi 22 février 1993

Renforts

français

au Rwanda

La France a décidé ce week-end l'envoi d'urgence au Rwanda de 240 militaires supplémentaires


pour assurer la sécurité de ses ressortissants et des autres étrangers.

Une compagnie du 6e Bataillon d'infanterie de marine basée à Libreville et une autre des
Éléments français d'assistance opérationnelle installée à Bangui sont arrivés au Rwanda. Dès
vendredi dernier, Paris avait jugé «préoccupante» la détérioration de la situation au Rwanda, où
les forces rebelles du Front patrioque rwandais (FPR) poursuivent leur avance vers Kigali.
Toutefois, dimanche soir, les rebelles proclamaient un cesse-le-feu, selon un communiqué publié
à Bruxelles. Plusieurs cessez-le-feu ont été déclarés depuis le début des combats, mais ils n'ont
pu mettre fin durablement aux combats. Avant l'envoi des renforts de ce week-end, la France
disposait d'environ 300 hommes au Rwanda, prêts à évacuer les quelque 400 ressortissants
français et 1.100 autres résidants étrangers.

Vendredi, le ministère des Affaires étrangères avait déclaré que Paris cherchait à vérifier des
informations selon lesquelles des massacres avaient lieu dans des zones controlées par le FPR.
Jeudi, l'armée gouvernementale du Rwanda avait accusé les rebelles d'avoir massacré 500
paysans. La France a démenti cette semaine les déclarations du FPR et de certains pays tiers
selon lesquelles des soldats français auraient participé aux combats aux cotés des forces
gouvernementales. Paris avait réclamé un retour immédiat au cessez-le-feu conclu il y a sept
mois et la reprise des pourparlers de paix.

D'autre part, le beau-frère du président rwandais, accusé d'avoir menacé de mort deux
opposants au régime, a été arrêté à Montréal. M. Protais Zigiranyirazo, a été inculpé pour avoir
menacé de tuer M. Fidèle Makombé et Jean-Paul Kimonyo, deux résidents de Montréal
originaires du Rwanda.

Selon l'acte d'accusation, les menaces ont été proférées lors d'une rencontre avec des
manifestants rwandais sur le campus de l'Université de Québec où M. Zigiranyirazo, qui nie les
faits, prépare une thèse de sciences politiques. (Rtr. et AFP.)

Vous aimerez peut-être aussi