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Le Mave de ovis 16 et, 0% Paris, le Monsieur le Ministre, La Ville de Paris est confrontée depuis plusieurs années a des artivées réguliéres de femmes et d’hommes isolés, mais aussi de familles, dans le plus grand dénuement provenant de toutes destinations. Avec la Préfecture de Police, le Samusocial et Pensemble de nos partenaires nous nous mobilisons afin de leur porter assistance et de leur garantir une vie digne A laquelle chacun a droit dans notre pays. Nombre d’entte eux sont accueillis dans des centres d’hébergement (dont certains gérés par le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris) ou des chambres d’hétels. Leurs situations administratives sont trés différentes : certains sont en cours de procédure de régularisation ou de demande d’asile, autres sont & instar de la plupart des famille Rom citoyens communantaires mais beaucoup entre eux sont depuis plusieurs années en situation iréguliere. La conjugaison de délais non mattrisés de traitement de dossiers et d’absence @exécution de nombre de décisions administratives conduit & une mn aberrante : elle enferme des centaines de personnes dans une « zone grise » qui les maintient sur le tertitoire souvent sous la menace permanente d’une expulsion, tout en leur fermant toute perspective @insertion durable. Ces personnes en situation administrative précaire sont done hébergées sans perspective réelle d’en sortir pour accéder au logement, une maison de retraite, ete. A un moment oi nous dressons le constat, largement partagé, que les dispositifs d’hébergement arrivent a saturation, il nous faut recréer de la fluidité, en apportant des perspectives & ces personnes. Ne pas laisser se dégrader leur situation est un impératif humanitaire. C’est également un engagement de bonne gestion. Maintenir des personnes en centre d’hébergement ou & Photel alors que certaines pourraient travaillet, trouver un logement, accéder A des dispositifs d'insertion de droit commun, est cotitewx pour la collectivité dans son ensemble. Nous devons faire preuve de sérieux budgétaire et stopper cette embolie de I’hébergement qui génére sa propre saturation. Or, tant application du cadre juridique qu’un certain humanisme aboutit au fait que la plupart de ces personnes ne seront pas reconduites dans leur pays d'origine (familles avec enfants, enfants scolarisés, malades, personnes Agées, etc.). Les solutions que nous devons apporter ensemble, sans délai, sont donc de deux ordres. Monsieur Bernard CAZENEUVE Ministre de I’ Intérieur Place Beauvau 75800 PARIS Cedex 08 En premier lieu, il faut rechercher une mise en ceuvre bienveillante de la circulaire du 28 novembre 2012, Certaines personnes présentes depuis des années sur le territoire national et qui ont connu des périodes d’errance pourront se trouver en difficulté pour justifier de l’ensemble des piéces demandées, En second lieu, nous souhaitons que soient examinées, au cas par cas, des demandes de régularisation concernant la situation de personnes prises en charge dans des centres d’hébergement ou a Vhétel, Prenons nos responsabilités en procédant A la régularisation de celles et ceux qui sont sur notre teritoire depuis plusieurs années et quiine rejoindront jamais leur pays d'origine. Il nous revient de leur ouvrir une perspective intégration en régularisant leur séjour sur le territoire. Cette régularisation pourrait concemer au premier chef les personnes vulnérables : personnes Agées (présentes parfois depuis des années), malades ou en situation de handicap. De méme, certaines personnes qui ont amoreé une trajectoire d’insertion par le travail que la régularisation leur permettra de conerétiser, Nous pensons notamment aux Jeunes scolarisés dans des filigres techniques ou des personnes ayant des compétences métiers, une promesse d’embauche, etc. A minima, pour les personnes qui ne peuvent prétendre A une régularisation 4 court terme, il faut’ étudier la possibilité d’accéder & des dispositifs de droit commun, en matiére d’insertion professionnelle ou de logement, sous peine de perpétuer l'embolie du systéme. Dans les centres d’hébergement parisiens, environ 500 personnes seraient aujourd’hui dans cette zone grise : en séjour irrégulier, mais non expulsables dans les faits. A Pheure od entre 2500 et 3500 personnes dorment dans les rues parisiennes, il nous faut aussi plus que jamais donner de la fluidité aux dispositifs d’hébergement et de réinsertion sociale, C’est une responsabilité qu’il nous revient d’assumer, collectivement. Paris s*est engagé depuis plusieurs mois dans le projet ambitieux de faire de la lutte contre la grande exclusion la « Grande Cause » de la mandature, C’est en se saisissant de cette démarche, qui a réuni 4 ce jour prés de 500 acteurs institutionnels et de terrain et aboutira en janvier & un Pacte parisien contre la grande exclusion, que de nombreux progrés seront possibles. Garantir l'application sur le territoire parisien de critéres homogénes de traitement de dossiers, débloquer des situations individuelles complexes: voila des objectifs raisonnables que nous pourrions poursuivre ensemble, Monsieur le Ministre, le projet de loi relatif a 1a réforme de I’asile que vous avez présenté au Parlement contribuera sans aucun doute a améliorer de nombreuses situations individuelles, & donner de la visibilité aux personnes et du sens & un systéme qui en ‘manque aujourd'hui cruellement. Mais, & lui seul, il ne suffira pas & corriger les conséquences des errements passés. Il est nécessaire d’entreprendre une action complémentaire : c'est la le sens du courrier que nous vous adressons. Nous vous assurons que la Ville de Paris saura prendre toute sa part dans ce travail inédit et attendu de la part de celles et ceux qui ceuvrent au quotidien aux cotés de ces familles et ces isolés les plus démunis. ‘Nous vous ea de croire, Monsieur le Ministre, a Passurance de notre considération distinguée. Rege Bes wh fi Anne HIDALGO Rémi FERAUD Anne SOUYRIS Maire de Paris Président du Groupe Co- Présidente du Groupe Socialistes et Apparentés Ecologiste de Paris David BELLIARD ‘Nicolas BONNET -OULALDJ Président du Groupe Communiste Front de Gauche au Conseil de Paris, Jean-Bernard BROS, Président du groupe des Radicaux de Gauche, Centre et Ingépendants au Conseil de Paris

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