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wou ASSEMBLEE REPUBLIQUE FRAN NATIONALE LUBERTE - EGALITE - FRATERNITE Monsieur Manuel Valls Premier ministre Hotel de Matignon 57 rue de Varenne 75007 Paris Paris, le 18 décembre 2014 Monsieur le Premier ministre, Les échanges financiers revétent aujourd’hui une importance dépassant de loin le service que les marchés doivent rendre & activité économique, Comme les transactions financiéres ont également pour objet de couvrir financiérement les échanges de biens et de services, leurs montants sont bien plus importants que les seules transactions sur les dits biens et services. Or la crise financiére a révélé des dysfonctionnements majeurs, résultant de stratégie de profits & court terme, qui plaident en faveur de la mise en place d’une taxe sur les transactions financiéres. Pourtant, le 9 décembre denier, les 11 pays de Union européenne qui s’étaient engagés dans une coopération renforeée pour créer une telle taxe se sont séparés sans accord et sans avoir fixé un nouveau calendrier de négociations. Et c'est la France qui a proposé de réduire lassiette d’une telle taxe, 1a limitant aux actions et aux contrats d’assurance contre le risque de défaut de paiement (CDS), soit 3% des produits dérivés. Cette proposition réduirait largement le rendement de cette taxe, le rendant encore plus limité que la taxe francaise créée en 2012. Nous sommes tous conscients du réle joué par les produits dérivés dans la crise financiére. Quel signal donnerions-nous en les excluant si largement de l’assiette de cette taxe ? Nous souhaitons, au contraire, que notre pays conserve intacte l'ambition initiale du projet qui inclut « toutes les transactions financiéres » comme I’énongait l"engagement n°7 du candidat Francois Hollande. Cette ambition doit nous permettre de nous doter dun outil adapté pour réguler les crises financiéres et assurer plus de transparence du secteur financier, tout en participant au redressement des comptes publics et en assurant le financement d’investissements utiles & Cette ambition redonnerait un sens & la construction européenne en retrouvant I’élan qui, en juin 2012, avait rassemblé ces 11 pays autour de ce projet novateur, porté depuis longtemps par une volonté commune des socialistes francais et allemands. Ceux qui s’opposent 4 ’instauration d’une taxe sur les transactions financieres Evoquent le risque d’évasion fiscale, géographique ou technique, par la modification des contrats qui servent de supports aux transactions. Ce risque doit étre évalué au niveau européen pour permettre tous les Etats mobilisés de mener & terme leur initiative. Cette ambition ne peut qu’étre partagée par votre Gouvernement : il s’agit de libérer le pays de la gestion a court-terme des marchés financiers et lui permettre de s"inventer un avenir. Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, & l’assurance de notre parfaite considération. Christophe CASTANER Marie-Franoise CLERGEAU Olivier FAURE

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