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Les difficults de notre voyage commenaient ici.

Nous avions maintenant abandonn la


grande route dj arpente et nous nous acheminions, sur un rseau enchevtr
dinnombrables sentiers aigus, parcourus par les pas des montagnards, sur les cimes et les
ctes herbus de la Hluca. La matine tait grandiose... le cil de feu dun soleil pur
commenait sallumer derrire les hauts rochers des montagnes escarpes de la gauche de
lOzana. Des brumes fumantes flottaient dans ltendu profond des valles et de la lumire,
par laquelle le lever du soleil avait commenc inonder linfini, ne nous arrivaient tout au
plus que quelques rayons tincellants tout au plus. Nous marchions, silencieux, et avec nous,
tout se taisait. Pas un ruissellement, pas un piaulement doiseau, pas un chuchotement du
vent, pas un bruissement de feuilles ne brouillait le calme profond des forts que nous
traversions. Les htres hauts, aux troncs blancs et avec leurs crtes touffues, immobiles et
rares, nous longeaient. travers les couvertures paises des gnrations de feuilles entasses
les unes sur les autres depuis longtemps, par-ci par-l dressait timide la tte un brin dherbe
rougetre et indompt ou une fleur craintive gare dans la solitude ensorcelle des forts.
Nulle part, peut-tre, plus quici n'est-il donn quelquun de voir matriellement les confins
de la vie et de la mort.

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