LIVRE, Le roman Parti, qui sort aujourd'hui, attire 'attention sur un phénoméne de société les disparitions volontaires. DEPARTS. Chaque année en France, des centaines de personnes se volatilisent volontairement sans donner de nouvelles. @ cussoame, ¢ PA oes cs fueron que pose le bandeaw du ive Prd ul sort aujourd'hui en librairie. Comme son hérome, qui plaque tout du Jjour au Tendemaini pour tenter de fuir un lourd secret, beaucoup peuvent avoir un jour été tentés de Fecommencer leu vie i 2éro, Ma ‘combien passentils réellement 3 Yacte ? Difficile d'évaluer leur nombre parmi les 11 000 dispar tions de majeurs - un chiffre constant ~ répertoriées chaque année en France par le ministére ‘de PIntérieur. Car, également, rien nlempéche un adulte de choisir de dlisparaitye dans la nature. En 2012, ‘on dénombrait 496 ouvertures de Recherches dans Tintérét des famille (RI), ces proce ures qui permettaient de faire appel aux ser vices de police et de gendarmerie pour retrouver des proches dont les disparitions étaient a priori jugées «non inquiétantes:. Done potentiellement volontaites. «cll sufft souvent d'un déclicw» Le chiffre serait en fait bien plus , sou: re ond Toren ria eer eins pire Thierry Coulon, président As sistance et recherche de personnes disparues, qui dénonce «'aban- don» des proches de disparus depuis Vabrogation, en avril 2013, de la RIF. Son association, qui compte 80 bénévoles bataillant sur tout le terrtoire pour faire avancer les enquétes, ne peut se focaliser {que sur les dispasitions inquiétantes: elle reoit 815 2 20 appels par semaine» de personnes cherchant a localiser un proche, Pour Thierry Coulon comme pour Jean-Yves Bonnissant, pré- sident de Manu Association, la seule autre structure spécialisée existant en France, il n'y a pas de profil type chez ceux qui décident, ‘un jour, de couper les ponts avec leur passé. «Tres peu program: ‘ment leur éépar, il suffit souvent d'un déclic aprés une accumula: tion d’échecs : déception amou- reuse, perte d'un emploi, pro- Dlémes psychologiques...» Ilya cautant de disparitions dans le XVI arrondissement de Paris qu'au fin fond du 93, souligne ‘Thierry Coulon, Lun de ses der- niers dossiers, racontetil, concer: nait un cadre du centre de la France, licencié & 53 ans malgré vingtcing ans de bons et loyaux services dans I méme société, «Il n'a pas osé l'avouer 3 sa femme. On Fa retrouvé un mois plus tard dans le Nord.» Cest Thierry Coulon ui s'est chargé de jouer le média ‘eur lors des retrouvailles: «Quand ‘une personne revient, il faut la lis ser poser ses valises et ne pas la hharceler de questions.» Ta plupart du temps, que deviennent ces gens ? Certains deviennent SDF, d'autres par- viennent & refaire leur vie. Selon Jean-Yves Bonnissant, «il est 1s rare que quelqu'un prenne une fausse identité : cela nécessite un certain budget, et ces personnes partent souvent les mains dans les poches>. Laissant leurs proches dans le plus grand désarvoi. © PO ad Dans Pati, son premier roman, la Britannique Tina Sess relate his toire d'Emily Coleman, gui vit a ‘Manchester avec un époux aimant etleuradarable fils. Un matin lle quitte tout a et met es voiles pour Londres. Emily troque sa vie avant pour une nouvelle exis- tence en prenant une fausse iden- lute. Pour quelles raisons aban- donne-telle sa vie presque pat- faite? Un seeretsidérant qu sera ‘maintenu jusqu’aux dernieres pages. Vértable phénomene édito- til lors de sa sortie en Angleterre, ce premier roman est une réusste. Tina Seskis propose un roman agréable lie, d'une ful- dite efficace grace a une construction prodigieuse. < rem artiaset ta PE Le Cherche Mi 16, 206. ee