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Description :
Europe Magazine est un journal belge de droite conservatrice qui est apparu en 1944, juste après la libération de la Belgique, sous le titre de Grande-Bretagne. Il a alors été fondé avec le soutien des forces armées et des services secrets britanniques en Belgique. En 1945, Grande-Bretagne change de nom pour Europe-Amérique.
Europe Magazine est un journal belge de droite conservatrice qui est apparu en 1944, juste après la libération de la Belgique, sous le titre de Grande-Bretagne. Il a alors été fondé avec le soutien des forces armées et des services secrets britanniques en Belgique. En 1945, Grande-Bretagne change de nom pour Europe-Amérique.
Europe Magazine est un journal belge de droite conservatrice qui est apparu en 1944, juste après la libération de la Belgique, sous le titre de Grande-Bretagne. Il a alors été fondé avec le soutien des forces armées et des services secrets britanniques en Belgique. En 1945, Grande-Bretagne change de nom pour Europe-Amérique.
DANS, CE
NUMERO.
DEGRELLE
PARLE.LES BONS PETITS DIABL
pps ote. jveu
fficace de ‘leur Le
Dour Party, la vi Angleterre
dans une situation emba
décidarent de tenter un grand coup.
Mr.
Tui tinrene & peu pris
2 « Bon oncle, notre for.
pensions sans
petit capital.
nous ne sommes pas des
nous vous enverrons des autos« Tout individu a le droit de recherches, de secevoir et de répandse, sans considévations de trontire, las
informations ot les idées, par quelque moyen que ce soit. »
Déclaration des Droits de VHomme, art. 19-
LE DESSOUS DES CARTES
BRUXELLES : Ambassades et légations.
Ambassades et _légations ont,
jjourd’hui, une importance singu-
lidre, considérable mais explicable en
Belgique.
Diabord, parce que ce pays est,
plus que jadie et que jamais, le car:
refour de l'Occident.
Ensuite, parce que W'étoile de son
‘exeministre des Affaires Eteangéres,
“H, Spaak, ne fit que monter au
zénith des geandes ascemblées inter-
nationales, depuis 1944,
Enfin parce que le port d’Anvers
et Je Congo sont les deux plus gé-
nnéreuses mamelles de "Europe dé-
mmocratigue. Ajoutons que le pres-
tige pessonnel de P.-H. Spaak con-
féra 4 Bruxelles la dignité officieuse
mais sédlle de capitale de Benelux,
‘¢ PH. Spaak est l'homme des
geandes idées et Paul van Zeeland
celui des grandes affaires. Vos deux
Paul se complitent & ravir... > di-
sait un diplomate améri
de parallales susie,
Voila pourquoi et pour qui, tes
smessieurs de la Cartiére sont, & Bra-
elles, triée eur le volet pac ies puis-
Le Vatican donne exemple.
Jusgu'en 1946, il était représenté
aupris du Roi des Belges par Mgr
‘Micaza que les, revuistes baptisérent
« Vondulation: permanente > 2 cause
de T’onction de ses gestes, des cour-
bes confortables de ses trois men-
tons et de son art de répondee aux
questions qui 'ennuyaient par des
phrases plus interrogatives encore
que celles de son interlocutenr.
Mer Micara se promenait l'aprti-
midi sous les ombrages de T'avenue
de Tervueren, ou plucst, il navi-
guait doucement, le chef couvert
d'un chapeau trés monsignor, en
Forme de demi-noix de coco ouslée
dune cordelitee violete,
Il disait volontiers : ¢ Broqueville
Cidessus: Les revuistes baptisé
rent Mgr Micara; Vancien, nonce,
un tras joli surnom, « Vondule-
tion permanente >
Cicontre: Mer Cento, le nowveaw
nonce, est le diplomate le plus po-
pulaire de Belgique. Invit6 par les
ecelésiastiques namurois, il se féli-
cite de les savoir « si heureux en
Namour »
me ‘sert, Paul-Emile Janson me
charme, Kamiel Huysmans m'amuseo.
Lorsque Mgr Cento, le_nonce
actuel sinstalla dans son hotel, ill
retrouva parmi Jes archives de son
prédécesseur toute une correspon-
dance échangée avec une_vieille An-
glaise, locataite du dernier étage de
Ja nonciature, inexpulsable, inexpu~
anable et de sucrott, propriétaire d'un
perroquet dont les rauques obscéni-
ts troublaient, souvent, le majestueux
silence de la pont
Dante, Pétrargue, Boccace, Max
chiavel, Guichardin furent, en Italie,
fen quelque soxte, des messieurs de
Ia Carritee, Mge'Cento, subtil ext
gate du premier, a les qualités de
tous les autres sans aucun de leurs
petite défauts, joyeux vices ou som-
bres passions.
‘Crest le diplomate te plus popu-
Iaire de Belgique. Celle-ct I'a adopté
fout entier, y compris les cuirs dont
inoue eee discours. Il fie frémic
(Suite page 27.)ossit
ANDARTES
PAR
AN MATH
eu
Tl aura fallu trois ans, des millions de dollars, des lizaines de milliers de vies pour
quo Varmée réguliére grecque chasse les partisans des monts Vitsi ct des monts Grammos,
Il aura fallu, aussi, énergie déployée par Papagos,
famille qui oppose Tito au Kominform.
Encore doit-on se gorder d’un
‘optimisme & courte vue. Une erreur
e létat-mojor grec (ou de ses con-
Seillers américains ?) a permis & des
millers d’Andartes de fuir en Alba-
nie, Et, tant que labcés albanais
he sera pas vidé, tout peut tre re-
sms en questio
Tout peut I'étre, aussi, tant que
les hommes tarés\ qui_gouvernent
la Grace n’auront pas cédé Ia place
& un régime dots la corruption soit
bonnie.
‘On n'a jamais cessé de I'écrire
lei + le principal allié du commu-
4
riisme en Grice, son eau-mére en
quelque sorte, ce sont les politi-
lens ’Athénes. II n'est que d'évo-
quer l'exemple de la Chine. pour
mesurer le danger d'une conflance
fyeugle en ceux dont I'anti-commu-
nisme n’est qu'un prétexte a exac-
tions.
On nous a reproché d'avoir dé-
bridé cette plaie, Faut-ll donc, com-
me certains s'y plaisent, endormir
opinion, pour accuser le diable au
moment des. catastrophes ? Et, si
les politiciens d’Athénes ne sb set
tent point morveux, pourquol ont
et les faveurs du hasard : la querelle de
refusé @ un collaborateur de ce
journal un visa d'entrée en Gréce ?
Test symptomatique, ou surplus,
que des journaux aussi conformistes
que le « Monde », témoignent, ot
Jourd’hul, dela méme inquiétu
et refusent de povoiser, comme
gouvernement grec y convie.
« La débécle communiste » écrit
le « Monde » semble avoir acc
tué le désarroi populaire. Ceux
favaient cru en une victoire com-
muniste pour mettre fin @ la misdre
et & [a famine ont été désorientés
par l'évolution du parti, le limo-K gauche: Le 29 aoit les troupes
gouvernementales grecquescom-
‘menezrent Dassaut du Mont Gram
mos, la dernizre position impor-
tante tenue par les communistes,
Gieontre: Prisonniers communistes,
hommes et femmes.
geage de Markos et Ie glissement
de leur lutte sociole sur le terrain
international, Nationaliste & outran-
2, le peuple grec a rejeté le c
munisme, tout en regrettant sa dis-
parition en tant qu’arme sociale »,
2 qul est grave,
Qui pout dire, on effet, si ce re-
fret, vivace, ne sera pas le charbon
de la coldre et si la colére ne pous-
Sera. pas. Minsurrection ? Invest
de reméde que dans lo disparition
des politiciens d’Athanes,
OF la victoire, malgré eux rem-
portée, ils s‘en attribuont le mérite
et Vemplotent & affermir leur posi
tion...
Quand, ou mois de janvier, le
général Papagos prit le commande
ment des troupes ot rendit indé-
pendante du pouvoir politique ar-
mée, dont il épura les cadres, nous
favions loiseé entrevoir les succes
qui viennent d’étre remportés. Dés
{Te mols de février daillours on put
mesurer les bienfaits de, lo nouvelle
direction : la région de Florina,
de Korpenist et fe Pélopenise fu:
rent partiellement nettoyés, grace
@ la fermeté de Popagos et a la
tactique qu'il avait instaurée,
Cidossous: M. Paul Hoffman vient
se rendre compte du travail
Mais ce n’étaient 18 que zones
de moindre résistance. Pour s'em-
porer des puissants réduits occupés
par les partisans, il fallait encore
que l'armée grecque disposat d'un
équipement et d’effectifs adéquots.
Clest & la doter de cet équipement
et de ces effectifs que Popagos,
‘ayec Ioide des Américains, s'em-
playa jusqu’au mois d'actt.
Les effectifs furent portés &
260.000 hommes et officiers bien
pourwus dartllerie lourde (qui fal-
fait défout Jusqu’alors), Laide omé-
les unités plus mobiles et de faire
appuyer leurs opérations par des
‘avions d'assaut.
Drautre part, les offensives du
temps avaient mis hors de com-
bat un, tiers des groupes de parti-
sans, que la fermeture de la fron-
tidre yougoslave ‘privait enfin de
bases ot, jusqu’alors ils avaient pu
se ravitailler et se reformer pour
reprendre la lutte,
5Ctdessus 1 Les troupes sont entigrement équipées & Vaméricaine,
Le 10 o0dt, Papagos déclencha
sa grande ottaque contre les monts
Vitsi, entre Florina et Kastoria, po-
sition-clé, pulssamment fortifide, et
défendue par quelque 10.000 par-
tisons.
En quatre jours massf du Vit-
si fut conquis, Mais [a plus grande
partie des Aridartes’ reussit & se
réfugier en Albanie od ils se refor-
mérent et d’oi ils se transportérent
vers les monts Grammos, o¥ Papa-
08 attaqua le 24 coat.
Le 28, les armées régulléres pro-
‘gressant ‘depuis le nord et le nord-
est s'étalent emparées de toutes les
hauteurs stratégiques. Lo botaille
fut sanglante et, derechef, la majo-
Fité des partisons réussit & se réf
gier en Albanie, Diautres senfui
Font en Yougoslavie od Ils ont vrai-
semblablemont ét6 désarmés, d'ou-
tres encore en Macédoine bulgare,
dons la région des monts Beles, oti
Harmée réguliére avait également
laneé une offensive,
SI la vietotre n'est pas totale, du
moins peut-on considérer que’ les
artisans n’auront plus [occasion
dottoquer en force, et quills de-
‘yront se borner & des opérations de
guérilla, D’aprés les estimations ‘du
Haut-Commandement, il ne reste
guire plus. de 5.000’ Andartes en
territoire grec proprement dit, dans
la région de la fronti’re gréco-bul-
‘gare, et dans le centre de la Grace,
Chrono: Les « Helldiver » améri-
ceains sont débarqués en Grice.
6
Ainsi done, Marmée arecque s'est
‘emparée des’ deux principaux bas-
tions communistes et, pour la pre-
mire fols depuis trois ans elle cam-
pe a la frontiére de la Macédoine
orientale,
Mais, répétonsle, outre les fer-
ments politiques qui pourraient
faire bouillonner le communisme &
Vintériaur, la menace aux frontiéres
subsiste, | considéroblement _dimi-
hnuée, certes, mais angoissante, car
il est impossible & Varmée réguliére
de tenir mille kilomatres de ter
tole dans une des régions les plus
tourmentées d'Europe.
Pour échopper a cette constante
menace, il n'est pos dioutre solu-tion qu'un accord de la Gréce avec
les démocraties populaires voisines.
Le ‘problime le plus urgent & cet
Gard est celui de la neutralisation
de ’Albanie, principal repaire des
partisans.
Dans les milieux de’ I'Etat-Major
‘grec, on est d'avis de prendre le
taureau par les cornes, c'est-a-dire
de poursuivee les partisans en terri=
tolre albanais (1).
La raison élémentalre ne 'souroit
dicter doutre mesure, Malheureuse-
ment, la ¢ grande politique > s'y
‘oppose : les Anglo-Américains cral-
gnent de mettre le feu é fa pou-
dridre balkanique et, en fonction
de cette crainte, | compromettent
tun succés qui a codité fort cher.
‘On se doute que les politiciens
frees abondent dans le méme sens
que les Anglo-Saxons. Pour eux, la
Suerte civile est une bonne offaire,
et lo permanence de la menace une
garantie contre une Sventuelle in-
gérence de l'armée dans la politi-
que. A les en crolre, Il suffirait que
VONU intervint, par le truchement
de cette fomeuse commission des
Balkans qui a noircl des tonnes de
papier, qui a offert de béaux voya-
‘ges a des dizaines de parasites\et
qui n'a jamols empéché une viole>
ton de frontiére,
Tant il est vrai que, dans I'es-
prit de certoines gens les notes et
G) état de guerre qul subslete entra
wAlbonje'et te Grice foumit un era
ment so polds:
les ropports sont la, meilleure pro-
tection contre les coups de fusil...
Ce que opinion grecque sou-
hoite, et ce serait, en occurrence,
tune ‘mesure de fégitime défense,
crest Vannexion de fa partie septer
trionale de I'Epire, Mais il saute aux
yeux que cela ne peut s‘accomplir
que par la force. Les Nations-Uni
ne sont, en effet, nullement quali-
fiées pour prendre une telle déci-
sion, et, & supposer qu’elles en dis-
ccutent, elles finiront quand méme
por se heurter cu veto de I'URSS.
W reste une solution “qui tient
compte de Ia crainte anglo-saxonne
de voir éclater un conflit généralisé
dons les Balkans et qui, d’outre
part, assurerait & la Gréce une
Cidessus: Bombardement des po-
sitions du Mont Grammos par Var-
tillerie lourde fournie par les
Beats Unis.
tranguillité provisoire : c'est que
les éléments titistes, fort nombreux
‘comme le prouvent des épurations
constantes, triomphont en Albonie,
‘Mais y a-t-ll avontage & ren
forcer I'Influence de Tito ? N’est-il
point probable que, conscient de sa
force, Tito rallumerait un jour line
cendle ? Cor on ne dolt pas oublier
que l'enfant chéri des démocraties
‘occidentales est un communiste bon
teint, quill est, & ce titre, ennemi
des dites démocraties, qu'il restera
Vennemi de tout gouvernement
{gree _non-communiste, ef qu’enfin,
il coresse cartains rives de fédéra-
tion balkonique od la Grice ourait
tout & perdre et rlen & gagner.
‘Au temps de Markos et de l'ami-
116 avec Dimitrov, Tito ne cachait
rllement qu‘ll youlait créer_une
‘Macédoine autonome, empiétant sur
les territoires contrélés par la
Grace,
SI la situation militare est pré-
caire, ta situation économique, elle,
Nelzine la cototrophe,
a Graco, nour lo sovons, ext
gouvernée por une clique de préva-
Aleateurs dont le bien-dte du pou.
ple est Te molndre soucl st qul peu-
font comprr nt Popul act de
la mogistroture et dee pouvolts pu-
blics. ® "
Sion dresat la liste des houts
fonctionnoltes, dee. ministre, des
Barlemetettes impliqués dons. des
Gffoires de détournement cu de to-
fic et que les trbuncux ont fait
Béndficler" de noncliu, nal n’en
crates ou
nest pos de pays, & part fa
Chine’ nationaliste, dnt le régime
sit" plus profondément corrompu
ue Ie régime grec, et cette gangre-
Cheontro: Les « Helldiver » en ac
tion sur les dernitres troupes re-
belles.
7ne sévit du haut en bas de échelle, fugiés qui pourrissalent dans leurs mauvaise fortune bon coeur, ces
sauf dans l'armée, depuis l'avéne- camps, & la belle étoile, pendant —messieurs se préparent & la campa-
ment de Papagos, et & la Cour. qu’on se gobergeait & Athénes. ‘one électorale.
Mais ni une ni‘Vautre ne peut « Foyer » c'est, aussi bien, un A leur maniére, qui leur a per-
exercer son autorité pour la bonne grand mot : les malsons sont dé- mis de truquer les derniéres élec-
raison que, dés que le Rol ou fe truites,.le cheptel enfui, les instru tions et de « posséder » magistra-
Qénérolissime en monifeste la vel- ments’ oratoires pulvérisés, les Jement les naifs observateurs amé-
Isité, les politiciens ameutent les champs dévastés. leans.
‘Américains, évoquant les spectres Dans co pays surpeuplé (deux _Déja. les partis se livrent & de
du foscisme et de la dictature, millions de bouches de trop, 50.000 sombres_manoouvres visant @
(Or, en dehors de la dictature naissances annuelles) la terre est conduire la clique régnante, avec,
honnéte que pourraient exercer le pauvre, l'industrie inexistante, la tout au plus, un dosage différent
roi Paul et Popagos, il est évident technique retarde de cinquante ons. dans la représentation des partis.
quil nest pas de salut pour la On se doute que, dans ces condi- est, dla fols, le panier de cra-
Grace. C'est d'cilleurs ce que 'opi- tions, les questions sociales pren- bes et la soumission & la loi du gana.
rion appelle de ses vooux. « Cer- nent’ une acuité terrible, et que Dons le méme temps que l'on tord
fains croient » note le « Monde > l'anarchie et la dépravation ré- le cou aux syndicats ouvriers, om
que la seule issue est l'instauration nantes ne peuvent engendrer que _comble de faveurs les innombrables
Gun régime fasciste et ils se sont de sanglantes.révoltes. fonetionnaires qui sont, pour les
montrés trés heureux du retour de Si, pourtant, les crédits améri- partis, une clientéle sdre, et,
M. Monadiakis, ancien ministre de cains futurs étaient manipulés par le pays, des songsues; dans le méme
fe'police du régime Metaxas, aprés des_hommes soucieux des intéréts temps qu'il remporte des. victoires,
un long exil en Argentine, » de la notion, il n’y aurait pas lew on colomnie le commandement de
Lo grosse difficulté demeure de de désespérer. Varmée, etc,
persuoder les Américains, qui ont En effet, ily a de grandes possi- 7
fe tort d'oppliquer leur optique pro- _bilités de développement industriel. Qn ge gardera done de part
preva tous fes pays dont ils s’occu- En outve, les réserves de houille optimise que, honorable. géné
pent et qui simaginent que lon blanche, de lignite, de bauxite, de ral Van Fleet ‘étolait au mols de
peut gouverner la Gréce ou I'E:pa- magnésite, de minérai de fer sont juin, optimisme dent on soupconne
{ne comme on gouverne les Etots- considérables. On pense méme qu'il fes\raisone s Te général ne’ dottil
Enis existe des gisements de pétrole. pas ‘perauader lee ‘state Depa
Mais allez investi les capitaux pri- ent» du succts de sa-politigue ?
Depuis deux ons, fes Etats-Unis Yét nécessaires dons un pays que "Les Grecs, dsait-ll « recommen
‘ont englouti en Gréce des centaines S€5 gouvernants sévrent de toute cent a respirer et & jouir de toutes
de millions de doliats en équipe- S#eurité les libertés... La peur 0 disparu, Ta
ment, metériel de guerre et fournl. _, bes Grecs eux-mémes “ne sont reconstruction progresse.. Dons ‘un
fures’ de toutes sortes, Le matériel ailleurs pas plus rossurés que les Gvenir prévisible, ce peuple valew-
de guerre, on ne peut contester entreprises étrangéres. Sur un co- reux jouira d'une sécurité perma-
ee ae et eater pital privé. de 60 millions de. dol- papte'er de melleures conditions
ae se et eee peta tos, on value & 30 miliors Far do Ve,‘s
ape pour Is sorte, fans, de- gent comverti-en of, inoctf, par "Le général est un petit forceur
mande quia tiré profit des erédits conséquent, et a 25 millions let Ou peut-ttre a-t-il été illuminé par
Gmreatis. Ou platdt on soit fot epOte @ Vétranger. ces miobolantes photes de guére-
bien que ce n’est pas le peuple grec. ‘La fin de fa guerre civile suffira- fos prizonniers dans des comps de
Le déficit budgétaire du gouverne. elle a rétoblir fa confiance, @ faire redressement, et qu’on nourrit de
ment d’Athénes dépasse toute Ima- , comme on dit & Bruxelles, a de trés longues racines. Elles ser-
pentent et s’enfoncent jusqu’en des années bien oubliées aujourd'hui.
Peu de Belges s0 souviennent, on
alfet, de 1a {6r020 hostilité qui oppo
fait Albert Devize au général Van
Orverstracton. Le premier, & Tinstar
de Maginot et du général Chauvi
eau croyalt & la posaibilié de dé-
fondo lo terrtcire national dis ea
frontiére, grace & un aystéme de for
teresses ot do blockhaus.
Van Overstraetan, intime el con
seiller de Léopold Tit protessait plu
18t les théorles des Guderian ot dos
de Gaulle : uniiée motorisées, raids
do blindés, recours & l'eviation,
Albert Devéze, ministre do la Dé
fonse Nationale, ne fut dons jamais,
pris trée cu sérioux par To Rol
D’oh un ressenliment durable, pro:
fond ot proportionnel & Ia vanité bien
connue du petit politicien libéral,
Joyeux lampeur de bourgogne, pro
lixe robinet & tirades, pompon, fleur
‘au fuel, trcolore, famfarier, ubuesquo
dane ac solonnité de souspréfet quer-
ter ef, a total, attlendriseant comme
toutes Jeo « chéros vieilles choses »,
ainsi que disent les Anglais,
‘Albert Devize ne peut supporter
Je Rol parce que ce demiar est pré-
cle, sérieux et catholique.
Un aulte pollticlen belge n'a pas
oublié la bouderio de Léopold Ill
vvers lee années 1936.
Nous voulons parler de M, Frans
Van Cauwelaort, président “do la
Chambre des députés
M. Van Cauwelaert, comme boau-
coup de parlomentaires
paysanne, fut, vers la fin de Ventre
doux-quortes, irésistiblement attss
par la Finance,I somblait, & cotie époque, que
devant lee sacs d'écus, les coupons
ot les billets, passoit dans ses your
la matoise lucur qui aviveit lee ze:
sgards do cos aloux loraqu'ils venalent
de « bien vendre » un porcelat ou
tune bette de poirscux,
Etrango et onvodtant atavisme
dont los effete parfols regrottables
hourtaient le moralisme un brin haus
tain de Léopold Il,
M, Van Cauwalaort cofticellertents
royalists n’alme spas le Souverain,
Pour s'en convaincre définiti
‘ment, 11 suffralt, par exemple, de 0
Potor une question : qui exigea, en
1940, 1a convocation du Parlement
helge & Limoges? Polnt Je gouver-
nomont, prétend-on, mais bien Ie pré
ident do 1a Chambre, M, Van Cau-
welaert, Co dornler tint, iors de cos
fumultususes ot parfols tordantes ae
sisos, des propos impayables et par
faitement sols & Végard de Léo-
pold Il.
Co rappol do’ quelqiteé faits o7
slique davantage qu'il n'y paratt
Yévolution du probl’mo royal
‘MM, “Devézo ot Van Cauwelaert
sont, on effet, lea véritables parraing
do Yactuel ministére Eyskens.
Bien qu'occultée par la présence
‘au gouvernement des vieux ministre
Etat Carton de Wiart et Dierckx,
colle évidence ne devrait échapper &
personne,
Cortes, MM. Carton do Wient ot
Dierckx sont officiousement chargés
de résoudre le probléme royal on
négeciant au nom’ de leure partie
tespectifa ot on tentant de présenter
ou cabinet dabord, au Parlement
fensulte des formules adéquate:
Mais sur lo canovas que nous vo-
none de broder, I'actualité tes
détranges événements.
On remarqua, par exemple, que
Jo comto ot 1a ‘comtesze Carton do
Wart, lut ts dandy, en chapeau
arisperio, ella menue, fino ot diserte,
priront Vavion pour Washington on
yuo do patticiper aux blaeblas de
TONY,
(On en déduistt que Je retour de
Léopold Il n’étatt pas une question
houres, ni méme de jours.
Second fait : les milleux royalistoe
Staient, en Belgique, ravis d'appren-
dre que le prince Baudouin allait 20
rendre au Congo, via Anvers.
Les plus Idopeldisies des Igo
poldistes estimont, on ellet, et avoc
combion do raison, que le prince-hé.
nitlor ne pout plus re tenu systéma-
fiquemont & Vécart de son pays,
Un journaliste da droite dleait
Yautre jour : « La premiéxe victime
do Tinterminable dilférend qut op-
Pose les poliicions belges & Léor
pold Ill, cest le princo héritle,
» Nati) pos quitts Ia Belgique
lorsquill avait dix ans?
Wail point passé toute son
‘adolescence loin du royaurte qu cera:
sien, un jour procke ou lointain? >
10
Cos propos, Vimmense majors
des politiciens comme dee gazetiore
do droite los “Wlennent & huis de
moins on moins clos,
‘Aussi futon, dane ces milleux, fort
surpris d'apprendre quo le Princo ne
voyagerait point ot que le nouvelle
do son périple colonial n'était qu'un
bobard do plus,
Mais tandis que M. Carion de Wiart
sfenvolait pour les U.S.A. ot quo le
prince Baudouin repliait ses. alles
dans fo nid do Prégny, un canard 20,
mit & honter Yazur belge,
1s: M. Van Cauwelaert, pré-
sident de la Chambre des députés,
‘est « officiellement » royaliste mais
il waime guare le souverain,
Bion constitué, assez bruyant pour
‘ltiver Yattention des augures poli:
tiques, d'aucuns le baptisdront “by-
pothice, dautres : probabilité ot ii
29 trouvail, le semaine derniére, des
gens sérietx pour y altachor erédit.
Do quol s'agitsl?
De Tebdieation du Rot selon un
plan dont los phases so dérouleralent
au_meis d'octobro,
Objet, dopuis les élections du 26
juin, de nombrouses et insistantes
prossions, Léopold If quralt décldé
do rontter en Bolgique, dy prononcer
dovant los deux Chambres réunlos
uun ‘grand discours oi {1 constaterait
que sa Personno étant devenue un
signe de contradiction, il décidait
@abdiquer on faveur do son Fils
A catte proclamation, les chefs des
trols partis traditlonnels répondraiont
pat des discours d'eune haute é16-
vation do ponsée », rendralent hom-
mage & Vabnégation de Léopold IIL
fet assuroraiont (sane rire) son File
de Jour absolu dévouerent,
(On raconte, & Bruxelles, que J
lextes da cet Strange fostival ’élo-
quence sont dé flanolés jusqu'é la
doriére virgule,
Nous avons méme entendu de Ja
bouche d'une prsonnalité trds au
fait des dessous des cartes belge:
quo Mar, Jo Régent faisait dresser
Vinventaire des bions qui, au Palais
do Lasken, Iul appartionnent en.
propre,
Sans craindro le moindre démenti,
nous ajoutons qu’un des’plus authen-
ques héros do la guorre 1940-1944,
s'est rondu, voici uno quinaaine do
jours, & Maliries, ot fl out un ‘entre.
fien d'une heure tronte avac le ear
inal Van Reoy, afin de Il exposer,
par le monu, les brulls cidessts Te
até,
Le Primat de Belgique déclara &
Ja personnaltté on question que Léo
pold If devait reniter en Belgique
et que le haut cleraé était partisan
do cette seule ot unique solution de
Jat question royale,
Cotto affirmation, articulée Jonte-
ment mais avoc une lourdeur tétuo
par le Cardinal, ne seta pas davan-
{ago démontie,
Tandis que circulaiont toutes cos
informations, se déroulalt = Bru
xelles, un Congrés groupant les div
vers mouvaments royalistes.
Liassemblée fat oxtrdmement hou-
louse. Le groupe de Vhebdomadaire
septembre» falsait figure de
«dur»
Ces jeunos gens dont Mintranst-
geance force le respect mais dont
la naivetS suscito Ieonle des scep-
tigues, exigéren! Vapplication pure of
simple do la lot de fulllet 1945 qui
reconnatt aux Chambres le drolt
abroser le’ Régonce,
« Seplombrisours » furent in-
taroeablog tt prelizes aur thi,
défendu également par le sénateur
Plore Nothomb dans < La Libre
Belgique »,
Détail symptomatique, lorequ’on
sail quo les politleons n'aiment pas
de se moulller ou do so brief, au
ccun ministre de l'acluel gouvernerient
no répondit & Vinvitation dee roya-
listes assomblés on congrés,
En outre, nombreux furent les’ db-
Iigués & tenir un langage plus mo-
déré que colui des « dure »
La question royale a défi colts
dos dizcinos de millions aux indus:
trlels belges ot certaines personnal.
js chargées do coordonner es of
forts des groupements monarchistes
furent, on [ignore trop souvent, Snié-
tleures & leur téche,
M. John Meous, par exemple, grand
homme do la Gevaert, s'atira da.26-
vores critiques do la part de nom
roux leaders royalatos,
Parmi coux-l, lo crédit do M. Jo-
seph Moreau ne fait que crotire ot
‘ombelliz.Ne full pas lo véritable organ
eateur de la tlemphale randonnée
dela princesse” Joséphino-Charlotte
& avers lee villes ot Jos bourgades
de Wallonle, ou grand pit, raconte-
ton, de M. Weemaes, secrétaire par
ficulior de Léopold It ot béte noire
det royalisios ?
Lorequ‘on rapporte & certains dé-
fenseurs de Léopold III les rumours
abdication dont nous yenons de
nous faire cho absclument object,
(eos. mossiours opposent & de tels
‘brulte quelques arguments intéres:
ante
Tis déclorent, entre autres, que la
position du Rol est plus forte que
Jamal, pulsqu'll dispose d'une
dente majorité de partisans dans los
deux Chambres
Tis aitizent Tattention sur une in:
formation d'aprés laguslle le prince
Baudouin va dire oniouré, en Suisse,
d'une nouvelle pléiade do précep-
fours belges.
Enfin, lo profosseur Pirenne fanore
tout du plan dont nous avons résumé
los grandes lignes.
TL este que dans la question
royale, la solution demoure entre les
moins du Rol et da Rol seul.
Sil a décidé dabdiquer, co. n'est
point sant raisons valables & ses
your, n'en déplaise aux Iéopoldistes
plus monarchistes que lo monarque.
Qui tlenne & garder le secrot sur
cetie grave décision, rion que de trés,
naturel; encore qu'elle ébranlera
profondément lps masses flamandes,
Giscontre: Le prince Baudouin de-
vait faire un grand voyage au
Congo, Ce voyage aura pas lieu.
Ghdessus: Mgr le Prince-Régent ot ce bon M. Truman,
quxquelles il ne sore pas difficile
Goxpliquer que goul un complet dans
le stylo de celui do Lophem, en
1918, poussa le Roi & cotte oxtrémité
‘Mais sl le projet d'abdication n'est
qwan bruit ¢ans aucun fondement,
fon se demande qui a intér8t & le lon-
cer et pourquol certains miliowx le
Glifusont avec autont de discrétion
aus... Pnsistance,
Sil s'agit d'un ballon d'essat, nous
crayone utile d’en' briser ict les
‘A la presse belge de commenter
‘colte information et.& Yopinlon do
réagir selon tes tendances ou s08
Que Ion résolvé le problime royal
par Vabdication, par Yabrogation de
1a lot de juillet 1945 ou encore par
sen application, voire par une consul
tation populaire qui serait une belle
folre dempolgne, il reste que deux
‘mpératfa dominent toute la situation
‘et qu'on volt mal comment les conci-
ier, pulaque Yun ost dicté por la
raison d'Etat et Vautre par 1a morale
la plus dlémentaize,
D'une part, pour négner, Léopold I
doit étre un atbitre, incontest6 par les
partis natlonaux.
Liattitude radicalement hostile des
socialistes rend cotlo oxigence, es
entielle pourtant, absclument impos-
sible.
Male autre part, il est clair que,
si Léopold Ill abandonnatt son tz8ne,
Vévénement aurait de tres profondes
réporcussions, ai, Jointaines méme et
si graves, qu’elios ébranleraient les
conceplions mordles les plus instinct
vos, Jos plus naturelles
Tl serait, en effet, démontré qu’en
s'acharnant avec constance contre un
homme, ges calomaiateurs pourraient,
la fin, en avoir raison, en dépit
dee lols derites comme des cutres qui
Jes dépassent...
‘La civilisation cecidentale on re
covrait un rude coup Iérardant tout
Yéditice de garanties dont lle en-
toura, péniblement, cu cours dos
slécles, las droits de T'ndividu contre
les atteintos des clans, des factions
‘et dos bandes.
Il serait cinst démontré qu’on peut
‘voler quasi impunément eon tréne &
sun gouverain que ses joyaux & une
bégum...
royCOMMENT SE DEROULERAIT
UNE NOUVELLE GUERRE (VY)
LES CHAMPS
DE BATAILLE
PROBABLES
RAOUL
LE CHAMP DE BATAILLE EU-
‘ROPEEN.
L’Europe se trouve aujourd'hui
approximativement coupée en deux
pat une ligne joignant Trieste & Lu
beck, les Etats situés a Vest de cette
Tigne étant, 4 I'exception de la You-
goslavie, placés sous Ia suzeraineté
de VURS.S. tandis que ceux de
Youest, pour la plupart liés par te
Pacte de I'Atlantique, se trouvent in-
clus dans Vorbite stratégique anglo-
que, si l'on consi-
ce uniquement les effeccifs des ar-
‘mées de terre (infanterie et divisions
blindées), les Soviets posstdent une
PAR
supériorité écrasante sur les Occiden-
taux, ceux-ci ne posiédant derrire la
ligne Trieste-Lubeck que 15. divi-
sions prétes au combat (3. britanni
ques, "3 américaines, 3. francaises,
3 italiennes, 1 belge, 1 hollandaise et
1 norvégienne), alors que la Russie
en aligne 120 (sur un total de 225)
et ses satellites, une cinquantaine. En
attendant que le programme d'aide
militaire 4 1'Europe ait permis aux
Amérieains de résrmer let démocra-
ties du Viewx Continent, une atta-
gue brusquée soviétique en direction
de la Mer du Nord, de la Manche, du.
Golfe de Gascogne et de Is Méditer-
zanée n’aurait done aucune difficulté
A percer le mince rideau constitué
Cudessous: Voici la toute premidre photographie du véritable grand érat-
major des fores
occidentales dans 1a prochaine guerre.
elle se dé-
elenche bientét. Ce sont (de gauche & droite): le général américain
Lawton Collins, chef @éatmajor de Tarmée; Tamiral américain Louis
Denfeld, commandant les opérations maritimes; le général américain Omar
Bradley, commandant en chef et le général américain Vendenberg, chef
Pétat:major de Paviation.
12
CRABBE
par les troupes alliges sur le Rhiny
tune action massive et rapide de
aviation anglo-américaine sur les
voies de communication de Tenne-
ani pourrait cependant ralentis sérien-
sement Ia progression des envahis-
seurs et donnerait ainsi peut-dtre aux
troupes britanniques et amécicaines
Te temps d'effectuer leur mobilisa-
tion et d'intervenir. en Europe.
‘Mais ob eee ronforts sersient-ils
débarqués et conéentrés ?
La mise en @uvre des grandes ar-
mées motorisées a inauguré [bre de
a « guerre: des grands espaces > ef
Yexpfrience du deuxitme conflit
mondial a démontré que, si uf as-
suillant séussit a enfoncer la ‘pre-
mitre ligne de’ défense qui Tui est
fopposée, seule une deuxitme posi-
tion, située tris foin en acriéee de Ia
précédente permettait de concentrer
ea serves featches, eusceptibles de
recucillir les divisions battues avant
de procéder & leur regroupement.
‘Kinsi, en 1939, les armées polo-
naises furent complétement désorga-BASTIONS BRITANNIGUE,
Eohacno ir APRA
USSESSOVIETIQUES
ae owes
ae *
mamma ROTES ALLEeS sun
Ee aRnierees.
rises pour avoir essayé de s'acero
eber A une denxitme ligne de dé-
fenae située trop pros de la frontitre,
En 1940, les armées frangaises furent
finalement coupées Vine de Tautre
pour avoir tenté de redresser, sur la
Somme, une sitvation qui n'aurait
fen quelque chance d'étre sétablie que
sur [a Loire et plus probablement en-
core sur Ia Garonne,
Lés armées russes, par’contre,-fa-
rent sauvées de la destruction au
cours de M'été 1941 parce que, aprés
Véchee initial subi a Ta frontiér,
elles n’bésitdrent pas 4 faire un bond
cde 609 km en arritre qui lee co
dduisit jusqu’a Smolensk, oit des uni
tés fratches avaient eu le temps de
se déployers:
De mime, apris Ia pereée d’Avran-
ches, en automne 1944, 1a Wehr-
macht agit sagement_en_abandon-
nant entibrement Ja France pour 3
replier aur la ligne Siegiried ob elle
put réaliser son regroupement dans
dee conditions favorables, 4 courte
distance de ses bases. Cette opération
permit, en effet, 4 Hitler de déclen-
cher, dis le mois de décembre, sa puis
tante contze-offensive des Ardennes,
contre-offensive qui aurait pu obte-
nit de tris grands résultats sila
Luftwaffe n'avait été 3 ce moment,
chaseée du cel par aviation anglo-
ine “et ti les armées russes
n'étaient pas, de leur e6té, entrées
LA LIGNE DU, RHIN POUR
RAIT-ELLE ETRE TENUE?
Tenant compte de ces divers en-
seignements, il suffit de jeter un
coup dail’ sur Ia carte pour co
tater immédiatement que, si la
fgne de défense alliée Gtablie sur le
Rhin venait a étre percée par une
attague brusquée des colonnes blin-
ees soviltiques, il ne pourrait étre
(7 Lfen Dearelle, dans ses « Mé.
moles > affirms queucune citeme de
Favitalloment ‘on ‘essence pe put re
Jindre "Tes" panzers, comploterent
Court de cerburant,” en panne. 8. au
‘de “Dinont. Cech
ordements massifs
fectubs por ley avions alge sur toutes
Tes routes des Ardennes (N. dele £0)
Gidossous t L'armée européenne est,
pour Te moment, plutét minable
Blle pourrait opposer quinze
visions prétes au combat aue 120
isons svidtiques desing 3 texquestion pour tes Anglais et tes
‘Amériesing de. debarguer leues trou:
pes A Anvers, 4 Calais, ni méme au
Hiavie ec que seule ee ports de
Brest et “de Bordeatx sersient
aiser_“Hoignés_, pour présenter
tne. scorité suffisanee dans fea pre-
Iniers jours du conflit Mat serait
prudent daccumoler dans ces ports
lex énormes quantités de matéiels et
Gapprovisionnements de toutes sor-
tes) indlspencables 4 la vie d'une at-
ide miodeme ? Les avis sont, 3 cet
Gard, for pectagts.
pore de Ia visite qu’ont faite, le
mois dernier, en Europe, les chefs
ecate-majore des fores armées amé
tiesines, les généeaux. frangais, bri
fanniques, belges et hollandaie ont
Vivemene iosisté pour que la ligne
Gu Rhin far solidement tenue et ne
onatituie pas, dans Tesprit des ge
héraux d'outre-Atfetique, une sim-
ple position davane-postes. Lege
éral Bradley a margué son accord
de principe et ila ete “decide, en
conséquenss, gue I'aide militaire
américaine 4 ("Europe viserie escen-
tellement & doter lee pays continen-
taux een premier Tie, Ia Prance et
Ter pays de Benelux, de bonnes di-
visions blindées, tandie que la
Grande-Bretagne et les Etats-Unis
fournirsient dis les premiers jours,
Vappui d'une aviation ‘considéable,
tout en asvurant la seousité des com:
munications ‘maritimes,
‘Mais combien de divisions pour-
fait-on aligner tur Te Rbin ?
Selon une information publiée cé-
cemment par «La Guzete de Law:
fanne > les cing Etats signataires du
Picts de Bruxelles — qui posstdent,
on le sai, un trat-major commun 4
Fontainebleau sous Ta ditection du
martchal Montgomery —auraient
zdmis que learmée de premier choc>
de TOnest européen devesit com-
porter su moins 23" divisions, dont
15 seraiene fournies par 1a France,
5 par la Grande-Bretagne tt 3 pat
ies Btae de Benelux. Cette « armée
de premier choc > serait. toutefois
susceptible Gétre porte 3 60 divi-
14
sions s es circonstances permattaient
opéter ne mobilisation préalable
tt Laide américaine avait peemis de
Stocker, dane ce but, deo stmements
fn roffisnce, La contribution de Is
France deveait, dane ce cas, ateindse
40 divisions, celle de, la Grande =
Bretagne, 13. divisions et calle de
Benelux. 5 divisions.
Mair n'anticipons pas trop et
pivisgue er apécialistes amécesins
EStimene qui faudra.plosiere. ans
nies pout que les U.S. A. équipent
Convenablement lee 23. divisions de
Fume de « premier choc 9, i faut
reconnattre que les Rusts dspose-
font Tongtempe encore dune sUDé-
HHorté de foree tellement ferasante
Ler éeas-majors doivent, done en-
Viager établisement dane dew
Kime ligne sur laquelle es-armées
venant dev Etats-Unis, du Canada,
dels Grande-Bretagne et des Domi-
nions britanniques sursient le temps
etfectucr leur déploiement. Les PY
rtaées apparaivent tout de suite, 3
set tgotd, comme. ne position
idéale, car 1a défense 7. béafiterate
de [appoint dun rompart natural
considerable, 2 Tabi daquel In pe-
nin Tiigue pout te tease
d'armes ®
SOLIDITE DU BASTION ES-
PAGNOL,
Mis, si te Portugal a adhéeé au
Pacte de Atlantique, "Espagne n'a
pas &té sollicitée, bien que le géné:
ral Franco eit ouvertement exprimé
le désie de collaborer au renforce-
ment du front européen anti-com-
muniste. Les considérations d’ordre
politique ont done gravement af-
faibli, en T'oceurrence, Ia mise au
point d'un dispositif militaire
dental cobérent et si une appréciation
plus eéaliste des nécesités n'arrivait
Ctdessous Toujours Ia bombe atomique. Voici
nocturne de lu nouvelle bombe essayée par les Amér
Pexploi
point 4 'emporter 4 plus on moins
bref délai, il n'y aurait d’autee issue
pour les pays de l'Ouest earopéen,
que d'établir leur deuxitme ligne de
défense en Afrique du Nord, 3 Vabri
du fossé de la Méditerranée
‘Si ’on en croit certains cezcles au-
torisés de Washington, 1
serait néanmoins considéré
présent, par les chefs
ricains, comme le véritable bastion de
Ia défense européenne et bien des dé.
mocrates sincbres commencent dail-
euss a se demander si, au moment
ot l'on multiplie les offres les plus
alléchantes au maréchal Tito, dicta
teur commaniste de la Yougoslavie,
afin de Lentrainer dans le camp oc-
cidental, il est logique de se priver
du million de bons soldats qu’offce
le général Franco et de Ia position
stratégique de premier ordre que con-
stitue [ Espagne, tant pour la défense
de I'Earope continentale que pour
le maintien de Ia libercé des commu-
nications en Méditerranée,
‘Dans un ouvrage éerit il y a un
peu plue d'un an, le fiewtenant-co-
Tonel' Miksche, ancien attach mili
taire prs de I'ambassade de Tché
cqslovaquie 3 Paris, expossit déja
Jes avantages considérables que pré-
senterait un front pyréngen ec nhé-
sitait_méme pas 4 affirmer que ta
certitude de voir eétablir un tcl
front serait, probablement _ sul
sante pour dissuader les Soviets de
faneeeIa_masse de Seuss divisions
vere Touest
En admettant qu'une. ¢ opétation-
éelaie » ait pu livrer a Vagresseur, les
Pays-Bas, la Belgique et toute ta
France, précise le lieutenant-colonet
Miksche, cette opération serait fata-
ement stoppée, en effet, devant le
massif pyrénéen dont le’ franchisse-
‘ment n'est possible que par un petit
nombres de voies carrossables sur’ les-
guelles pourrait aisément se concen-
ing photographies de
@ Bniwetok, petite ile du Pacifique, en 1948. (Cette expérience fut tenue
Figoureusement seerdte,)‘trer Faction de Laviation anglo-amé-
Heaine stationnée en Espagne.
Tmagine-t-on la. situation dans
laquelle se teouveraient alors les
quelque 100 ov 120 divisions rou-
ges lancées sudacieusement vers
Fouest et dont le ravitaillement en
‘munitions, en chars de rechange, en
Carburant et en approvisionnements
de toutes sortes, dépendrait d'usines
et de dépots situés en plein cour de
{a Russie, zoit a des millers de kilo-
mitret du front 7
‘Non seulement Ia plupart de ces
usines et de cex/dép6ts constitueraient
les objectife de aviation stratégique
allige qui les actaquerait & coups de
bomber ordinsizes et atomiques,
cette aviation multiplierait aussi ses
Sttaques sur let ponts de Ia Vistule,
de Oder, de I'Elbe et du Rhin et
{I faudrait au surplus, compter avec
action des ¢ partisans >a
runistes qui ne manqueraient pas de
prendre Je maquis dans-les pays ac-
fuellement soumis A la suzerainett
de Moscow.
Enfin, les arméss anglaise et
américaine, ayant eu le temps d’ef-
fectuer leur mobilisation, Ia, menace
pesant cur les arridres des divisions
Fouges serait encore accentuée par
Texécution de débarquements sur le
continent, Ia suprématie navale per-
mettant aux Anglo-Saxons de choi-
Sir les points [es plus vulnérables
du dispositif ennemi et d'agir, selon
Te eas, en Norvége, au Danemark,
aux Pays - Bas ou méme dans le
nord de Ia France
UNE POUSSEE EN MASSE
VERS L'QUEST N’APPORTE-
RAIT PAS LA DECISION.
Si, & premitee vue, une rude vers
Anvers, Le Havre, Brest et Bory
eaux semble tentante aux chefs so-
vigtiques, un examen plus approf
di de Ta question permet de suppo-
ser que ['état-major du Kremlin ne
commettrait pas Terreur de porter
son effort principal vers les pays de
Pouest of iI digposerait, sans doute,
de bases maritimes précieuses, per-
mettant aux sous-marins . d'agir
Contre les Tignes de communications
anglo-raxonnes dans la mer du
Nord, dans {’Adantique et dans la
‘Méditerranée mais of Ia position de
ses armées risquerait aussi de devenir
rapidement fort préaire.
Par ailleurs, le but de Ja guerre a
toujours &cé d'essayer de mettre
aussi rapidement que, possible, V'ad~
ie dans T'impossibilité de pour-
bnivee [a Tutte, St des généraux mé-
iocres ont souvent cédé 2 Ia ten
tation de remporter des succts spec-
taculaires qui leur permettaient d’oc-
cuper de vastes territoires cans at-
teindre, pour avtant, I'ennemi dans
aes quvies vives, les grands capi-
aes nront jamais ex cette faiblesses
font toujours réuni Je maximum
Ge moyens sur le théatre principal de
Ia Tutte, cest-i-dire 13 ob il était
possible’ de frapper le coup, suscep-
fible d'amener a décision,
Jadis, & L'époque des armées de
métier, il suffisait pour cela, de ma
noeuvrer assez babilement pour dé-
truire le gros de I'armée ennemic.
Le probleme était déja plus compli
qué, dans les guerres de coalition,
Torsqu’ll fallait-mener le combat sur
plusieurs fronts souvent tris éloi-
gnés T'un de Vautre et la difficuleé
est encore acerue lorsque les armées
nrationales ont succédé aux armées de
iétier et que la mobilisation de tous
Tes citoyens valides a permis aux
gouvernements de réparer certains
échees initiaux dont influence au-
rait été, auparavant, décisive.
‘Mais, aujourd'hui, le probléme se
présente d'une manidre encore diffé-
fente. Depuis Tavinement de ta
ee guerce mécanique >, Fimportance
‘véritable du potentiel de guerre d'un
pays se mesure, en effet, au degré de
Heveloppement de ses industries
Tourdes et en particulier de sa sidé-
rurgie, Stemparer de ces centres in-
dustriels, des régions qui tes alimen.
fent en matitres premitres et aussi
dee centees. dextraction du pétrole
indispensable aux armées_-mécani-
ques, aux flottes et A Taviation, ce
sont des objectife de toute premiére
importance et il suffit de conquérir
Tun ov Mautze pour acculer plus ou
moins rapidement Yennemi 3 12 pa
ralysie, cest-A-dire 4 1a défaite.
‘Os, pour lee pays faisant patie
de MAlliance Atlantique, ces centres
fessentiels de production me se trou-
vent ni en Belgique, ni aux, Pays~
Bas, ni en France, mais en Grande-
Bretagne et aux Etats-Unis, pour ce
qui concerne Ia. métallurgie, ’Amé-
Fique et le Moyen-Orient ‘détenant
au surplus, Limmense majorite des
eserves mondiales de pétrole, Une
offensive qui s'arréterait aux rivages
de fa mer du Nord, de la Manche et
de [Atlantique ne pourrait done
avoir aucun résuleat décisif; Hitler
ena fait Ia, cuisante expérience au
cours de a deuxitme guerre mon~
dial,
LE CHAMP DE BATAILLE DU
‘MOYEN-ORIENT.
La suprématie maritime ferme-
ment détenue par les Anglo-Saxons
he permettant point aux armées s0-
vidtiques d'envisager T'invasion de
Ta Grande-Bretagne et des Etats
Unis, c'est-i-dire datteindre des ob-
Jectife d'importance essentielle en di
rection de T'ouest, le Proche et te
Moyen-Orient constituent, au co
aire, une zone de moindre risis-
tance’ dans le dispositif, anglo-saxon,
Cette région, ol se soudent l'Europe,
Asie et PAfrique présente de ce fa
tune importance stratégique considé-
rable, Elle eet Ja portée des forces
terrestes de UL RS. 5,
Si Y'on considtze les. positions de
Aépart des armées sovidtiques dans
ce secteur — auguel sont directe~ment rattachés la Grice, les Déteoits
tures et le canal de Suez — on con-
state, en effet, que le Bosphore, les
Dardanelles et Salonique poucraient
Gere atteints en moins de quarante-
hhuie heures par des colonnes motori
sées partant de Ia frontitre bulgare.
Loffensive se poursuivant en Grice
et en Asie Mincure, sur les deux
tives de Ia mer Egée permettrait en-
suite i aviation soviétique d'agic
fen, force contre le canal de Suez
qu'elle pourrait rendre impraticable,
en attendant que les armées rouges
venant du Caucase et traversant le
Kurdistan, la Syrie et la Palestine,
soient en mesure d'occuper Port
Said,
‘Mais une puissante poussée russe
dans le Moyen-Orient n'aurait. pas
seulement avantage de couper’ la
voie de communication maritime 1a
plus courte entre Ia Grande-Bre-
fagne et ses dominions dee Indes et
de V'Octanie. Elle permettrait. aussi
aux, armées déferlant vers le golfe
persique de s'emparer des. immenses
champs pétroliftres de "Iran, de
Virak et de VArabie,
On sait Vimportance décisive du
pétrole dans Ia vie moderne, Sa con-
sommation a augmenté, durant ces
deux dernitres années, d'une ma:
16
Sei
Son
Cidessues Les Américains ont porté Vextraction de leurs puits & plus de
275 millions de tonnes! Malgré cela ils sont devenus importateurs de
pétrole, tant la consommation est aujourd'hui accrue,
nidre ei prodigiese, que tee Erste
Unis, qu venaiat en tte de ls pros
Guction mondinteen 1938, vee 165
millions de tonnes, exporta 4 ete
Broa 20 '9o de ety. production,
font devense, depuis 1947, impor:
tsteus,"slors guile one. cependane
port extraction de‘ieus pute 8
pls de 275 mlions de tonaes 1
"Au syehme de consommation. 2:
uel —"ythime qui ne ee aug
menter ~~ len iat Unis ne. poss
‘Bent pus ati que pour uae Vink-
taine anodes de steer eral
fe, en comptant les ¢ rzrven Pro-
Ssbler pin aurient an mein,
pour caatste as
oulant 3 tout pxx se constitver
des “reserves rupplementarey les
Améccsins ont done jet leu dévota
sur les pays da Procbe et da Moyen:
Orient gt digpseat ensemble de 5
milidy de tonnes deserves ce
thine et de 18" miliacds de toones
de’ ederves probable, soit a0 tot,
8 milliards ‘detonate de plus que
tout Améagor du Novy come
Pris le Monique, on, encore’ 38
des réserves mondiales.
Les Anglais, qui contrélaient po-
Jitiquement ta 'majorité de ces terri-
toires en 1919, étaient admirable-
ment placés pour y acquérie d’em-
blée 1a plupart des concessions pé-
trolitres et, de fait, 'x Anglo-Ira-
nian Company » obtint tout d'abord
Yexploitation des. gisements situés
dans le sud-ouest de I'Tran, puis s'as-
sura le contréle des vastes aappes de
TArabie. La Russie qui ne produit
que 60 % environ du pétrole néces-
saite A a2 consommation, posa_na-
turellement, elle aussi, s2 candida
ture, et peut-ttre le Foreign Office
aurait-il &€ obligé de composer avec
le Kremlin si les grandes compagnies
américaines étaient intervenes
avec I'appui da Département ’Etat
de Washington,
‘Les Anglais revendirent alors une
partie de leurs concessions aux Amé-
ricains, tandis que ceux-ci traitaient
directement avec les chefs arabes. et
notamment avec le roi Ibn Seoud,
our effectuer de nouvelles prospec”
ns. Ainsi s'établit dans le Proche
et le Moyen-Orient, Ia collaboration,