PIERRE DE

RONSARD
LE PRINCE DES POÈTES
 LA PLEIADE

 La Pléiade française est définie

traditionnellement comme un groupe de sept
écrivains - Pierre Ronsard, Joachim du Bellay,
Jean -Antoine de Baïf, Pontus de Tyard, Étienne
Jodelle, Rémy Belleau et Jean Dorat - qui a
suscité un renouveau poétique dans la seconde
moitié du XVIe siècle.
 LA PLEIADE
 Les idées de la Pléiade sont rassemblées dans un manifeste,
 Défense et illustration de la langue française, publié en avril
1549 sous la signature de Joachim Du Bellay.
 Les idées visent:
les moyens d’enrichir la langue française par des emprunts, la
les
fabrication de néologismes, le rappel de mots disparus etc.
l’imitation des auteurs gréco-latins dans le but de s’en inspirer
l’imitation
pour pouvoir les dépasser.
l’alexandrin, l’ode et le sonnet comme des formes poétiques
l’alexandrin,
majeures;
les quatre principaux thèmes de la poésie élégiaque : l’amour, la
les
mort, la fuite du temps et la nature.
 LA PLEIADE

 Le rôle de La Pléiade :
 L’épanouissement du français par
l’enrichissement du vocabulaire et du style
littéraire;
 La tentative de réglementer la grammaire du
français;
 La volonté de se délimiter du Moyen Age.
 Pierre de Ronsard
1524-1585

• Il est de bonne heure le chef de fil de la

nouvelle école, l’ampleur, la variété, le succès
de son œuvre pendant toute sa carrière
confirme son autorité.
• Poète, courtisan et humaniste, il partage sa vie
entre la Vendômois natal, la cour des Valois et
le Quartier Latin !
 Pierre de Ronsard
 Œuvre.
 Publiés en 1550 les quatre livres d’ODES inaugurent une
poésie inspirée.
 Le recueil d’Odes commencent par treize odes pindariques.
Ronsard y célèbre le roi, reine et quelques grands
seigneurs à la façon dont Pindare avait chanté les athlètes
victorieux.
 L’inspiration horatienne.
 Thèmes:
 La joie de vivre au sein de la nature, (dans son
Vendômois natal)
 Jouir de la vie :aimer les femmes, goûter le vin;
 L’inquiétude devant la fuite du temps,
 Vivre en modération et apprendre l’égalité d’humeur.
 Pierre de Ronsard
 Les Amours
 Les Amours de Cassandre (1552): Cassandre
Salviati
 Continuation des Amours (1555) et la Nouvelle
Continuation des Amours (1556) dédiées à Marie
Dupin
 Sonnets pour Hélène (1578): Hélène de Surgères
Comme on voit sur la branche au mois de may la
rose
Comme on voit sur la branche au mois de may la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'Aube de ses pleurs au poinct du jour l'arrose ;
La grace dans sa feuille, et l'amour se repose,
Embasmant les jardins et les arbres d'odeur ;
Mais batue ou de pluye, ou d'excessive ardeur,
Languissante elle meurt, fueille à fueille déclose.
Ainsi en ta premiere et jeune nouveauté,
Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuee, et cendre tu reposes.
Pour obseques reçoy mes larmes et mes pleurs,
Ce vase pleine de laict, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la
chandelle

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.
Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.
Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie.
 Les Amours de Cassandre (1552):
Cassandre Salviati
 Ce recueil paru en octobre 1552 n’est que le fruit d’une
admiration littéraire : Ronsard est séduit par le monde étrange
où se meuvent Pétrarque et ses imitateurs.
 L’amour pour Cassandre est un prétexte littéraire qui laisse
libre cours à cette fougue juvénile et amour de la volupté qui
se manifestent par soupirs, langueurs, martyres, soleils,
chaleurs et glaces.
 Style.
 Art scrupuleux
 L’importance qu’il attache à la musique qui contribue à fixer les
lois du sonnet régulier
 Harmonie délicate due à l’alternance des rimes masculines et
féminines
 La Continuation des Amours et La Nouvelle
Continuation

 célèbrent une rose sauvage sans enflure ni fard: Marie

Dupin, l’Angevine
 Pétrarque et Ovide restent ses maîtres
 Une poésie sincère, plus directe dans la requête
amoureuse,
 Il exprime ses sentiments, ses changements d’humeur avec
plus de sincérité,
 Une poésie du cœur qui respire la sincérité et la simplicité
 L’art toujours savant du poète se fait plus accessible, plus
ouvert à tous.
 La douceur et l’égalité de ce nouveau style suppose une
pleine maîtrise du métier poétique, et notamment du
rythme que le passage du décasyllabe à l’alexandrin rend
plus large et plus serein.
 La Continuation des Amours et La
Nouvelle Continuation

 Marie l’Angevine permet de cerner de plus près

les images de la réalité paysanne du bord de la
Loire et de s’exercer aux jeux les plus raffinés de
la tradition courtoise, l’échange des cœurs, ou le
don d’oiseaux et de fleurs symboliques.
 Il utilise discrètement quelques thèmes et
quelques rythmes des vieilles chansons
françaises, tels : l’alouette et le rossignol, la
lambrusque et l’aubépin fleuri sont inséparables
de la grâce de Marie.
 LES SONNETS POUR HELENE-1578

 Ces sonnets qui constituent le troisième livre des

Amours sont adressés à Hélène de Suggère, fille
d’honneur de Catherine de Médicis.
 C’est une « beauté aussi remarquable par son
esprit que par sa vertu »
 L’art de Ronsard réussit à sublimer le naturel des
conversations dans des images d’une grande
beauté poétique qui idéalisent l’apparition de
cette fille et se définit par l’alternance du rêve et
de la réalité, conçue comme une sorte de
contrepoint musical
 Pierre de Ronsard
 Thèmes:
Le thème épicurien de « carpe diem »
qui gouverne l’attitude du poète devant
l’amour, la mort
L’homme devant la nature comme objet
de mélancolie
Le thème de la mort:
 La fragilité des sentiments et de l’être aimé;
 L’inquiétude devant l’existence
 La fuite du temps: fugit irreparabile tempus
 Pierre de Ronsard
 Il reste dans le contexte des lettres françaises
comme le poète des amours qui a su
génialement expliciter la veine du lyrisme
personnel dans un langage à la fois savant et
sincère et touchant.

 Les mots prêtés à sa Muse « Vous êtes tous issus

de la grandeur de moi… » peuvent clore ce
chapitre sur la vie d’un homme, qui étant tour à
tour courtisan et amant de la solitude, amoureux
platonique et sensuel, épicurien et chrétien, il
reste essentiellement poète.
 Pierre de Ronsard
 Postérité
 Il a été injustement oublié pendant deux siècles !
 Les poéticiens classicistes qui ont suivi (Boileau,
Malherbe) l’ont condamné injustement et ont contribué à
ce que cette poésie soit oubliée pendant deux siècles.
 Mais il revient en actualité grâce aux Romantiques et
à leur éminence grise, Sainte-Beuve qui lui consacre un
chapitre dans son Tableau de la Poésie Française au XVIe
siècle, suivi des Œuvres Choisies de Ronsard.
 MICHEL DE MONTAIGNE
1533-1592
 Philosophe sceptique, moraliste et homme
politique dont l’œuvre, LES ESSAIS,
marque le passage à l’époque moderne.
 Le centre de son œuvre est l’homme qu’il
étudie dans la bonne tradition des
humanistes antiques, tels Virgile et
Cicéron.
 LES ESSAIS
 A la manière de Socrate il passa d’un modèle
général et par la suite impersonnel de l’homme à
l’homme en chair et en os qui se préoccupe de
lui-même et qui analyse avec minutie tout ce qui
se passe en lui, devenant ainsi la mesure de
toute chose.
 M. devient la matière de son livre - « Ainsi,
lecteur, je suis moy-mesme la matière de mon
livre » - (Avant propos)
 Chacun peut se reconnaître dans son portrait car
« chaque homme porte la forme entière de
l’humaine condition ».
 LES ESSAIS
 Le TITRE, tout à fait neuf et original, essai, a
plusieurs sens qu’il interprète modestement,
tantôt par coup d’essai, tantôt par mise à
l’épreuve (de ses facultés naturelles).
 Si dans les premiers chapitres les réflexions
personnelles se réduisent à quelques lignes et à
quelques pages, petit à petit, les chapitres
s’enfleront et à l’exemple des traités qui
composent les œuvres morales de Plutarque ,de
Sénèque et d’Horace il multiplie les réflexions,
analyse ses sentiments, évoque les circonstances
de sa vie.
 LES ESSAIS

 M. innove en peignant un moi naturellement instable qui

se modifie sans cesse sous l’influence des événements
de la vie.
 Il nous propose une méthode de connaissance et une
manière de vivre.
 Il enseigne aussi comment tirer le vrai et nous met en
garde contre les causes d’erreur, les préjugés, les partis
pris.
 Il nous invite à observer, à expérimenter. Cette méthode
de connaissance, il l’applique aux choses de l’homme, à
elles seules.
 LES ESSAIS
 Sa célèbre devise « Que sais-je ? » apparaît comme le point de
départ de son étonnement philosophique qui fonde son
scepticisme (philosophique).
 Idées essentielles:
 Le refus catégorique des disputes fratricides entre catholiques et
protestants et de toute forme de violence et d’agressivité.
 Le profond humaniste le fait rejeter les exagérations religieuses
de quelle que nature que ce soit, les croyances et les préjugés
qui entravent le développement naturel de l’homme qui se
manifeste dans ses contradictions et ses variations.
 LES ESSAIS
 L’éducation: il prône l'entrée dans le savoir par les
exemples concrets et l'expérience, plutôt que les
connaissances abstraites acceptées sans aucune
critique. Le but: former le jugement.
 Il se refuse lui-même en guide spirituel, en maître à
penser, se considérant seulement un compagnon de
celui qui entame une quête d'identité.
 La liberté de penser ne se pose pas en modèle, ni en
mètre étalon, elle offre seulement aux hommes la
possibilité de donner libre cours à la liberté conçue
comme le pouvoir de penser et de s'assumer tout jusqu'à
l’acceptation d’une ultime liberté, de mourir :
 « Que philosopher c'est apprendre à mourir. (Essais,
Livre I, chapitre 20) »
 LES ESSAIS
 Le voyage - plaisir de découvrir, de s’instruire,
d’enrichir son expérience.

 Son livre - une leçon de sagesse qui met en

termes littéraires les préceptes d’une philosophie
naturiste, la même qui a été embrassée par
Rabelais.
 « Sachons rester nous-mêmes! »
 « Fais ce qui tu fais! »
 « Sachons nous détendre et nous distraire! »
 « Vivre à propos !»