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TRAITE LAHARMONIE Reduite a fes Principes naturels; DIVISE EN QUATRE LIVRES. LIVRE I. Du rapport des Raifons & Proportions Har- moniques. LIVRE II. De la nature & de la proprieté des Accords; Et de tout ce qui peut fervir 4 rendre une Mufique parfaire. LIVRE III. Principes de Compofition. LIVRE IV. Principes d’Accompagnement. Pav Monfiewt RAM EAU, Organifte de la (athedrale de Clermont en Auvergne. DE LIMPRIMERIE De Jean-Barrisre-Curistopue BALLARD, Seul Imprimeur de Roy pour la Mufique. A Paris, rué Saint Jeane vais, au Mont-Parnaffe. / DCC XXII. AVEC PRIPILEGE DU ROY. enatassceantartnenneenste rds 22020640: SAOASARMERPEAALLES CAURL ERMA PIERCE READ? See ti ane 0036 tie 0 OE OTE OTH TENT INE DIDI IIH BOK AO Ae ER AUTERE ESTES TESTED RIGS ESTES TESTES STIESEDS TES ESTESTEORES OUTS TEVIES TESTES PREFACE. VELQUE progres que la Mufique ait fait jufques a IRCRMA | ous, 2 femble que Vefprit ait eté moins curicux den HEA apronfondir les veritables principes , 4 mefure que Lo- reille oft devenué fenfible aux merveilleux effets de cet Art ; de Sorte qu'on peut dire, que la raifon y a perdu de fes droits , tan- dis que T'experience s'y eft acquife quelque autorité. Les Ecrits qui nous reftent des Anciens nous font voir affex Sinfiolement que la feule raifon leur a procuré les moyens de découvrir la plus grande partie des proprietez de la Mufique: Cependant , quoique Texperience nous faffe encore approuver La plipare des Regles quils nous en ont données, on néglige au- jourd buy tous les avantages qu'on powrroit tirer de cette raifon, en faveur dune experience de fimple pratique. Si Vexperience peut nous prévenir fur tes diferentes proprie- 0x de la Mufique , elle n'eft pas d'aillenrs feule capable de nous faire découvrir le principe de ces proprictex avec toute la préci- fron qui convient a la raifon: Les confequences qu'on en tire font Souvent fauffes , ou du moins nous laiffent dans un certain doute, quil nappartient qu'a la raifon de diffiper. Par exemple, com- ment pourrions-nous prouver que nétre Mufique eft plus pa:faite que celle des Anciens , pendant qu'elle ne nous parote plus fief ceptible des mémes offets quils ont attribuer a la leur ; feroit-ce en difant , que plus les chofes deviennent familieres , moins elles canfene de firprife ; & que Vadmivation oi elles peuwent nous jetter dans leur origine , dégencre infénfiblement & mefure que nous nous y accofitumons , © fe tourne a la fin en un (imple amufiment? Ce firoit-ld tout an plus Sippofer Légalite, @ now pas la fuperiorite. Mais fe par Lexpofition d'un principe évident, dont on tire enfuite des confequences juftes @ certaines , on peut PREFACE, faire voir que notre Mufique eft dans fon dernier degré de per- feltion, 6 quil s'en faut bien que les Anciens ayent atteint a cette perfeition ; (on peut voir fur ce fajet le Chapitre XXI. de Second Livre,) on fgaurs pour lors a quoy sen tenir, on fentira bien mieux la force de La reflexion prectdente ;@ fgachant parce moyen les bornes de I Art, on s’y livrera plus volontiers ; les peifonnes d'un got @& dun genie fupericur dans ce genre, ne craindront plus dy mangquer des connoiffances neceffuires pour 2 reuffir: Et en un mot , les lumieres de la raifon diffipant aint Les dowtes ot Lexperience peut nous plonger a tout moment , Séront de firs garants du faces qu'on pourra fe promettre dans cet Art. Si Les Muficiens Modernes (¢'cft-a-dire , depuis Zarlino *) s'é- sojent appliquex , comme ont frit les Anciens , a rendre raifon de ce quils pratiquent, ils aurotent fait ceffer bien des préjuger, qui ne font pas a leur avantage, y) cela les auroit méme fait revenir de ceux dont ils font encore vemplis , @ dont ils ont beaucoup de peine a fe défaire : experience leur eft donc trop favorable, elle les feduit en quelque maniere, puifqu'elle ef? caufe du pen de foin quwils prennent de s'infiruire a fond fur les beauter, qwelle leur fait découvrir chaque jour ; leurs connoiffances ne Sont propies qu'a eux feuls , ils n'ont pas le don de les commu niquer ; @ comme ils ne s'en appergoivent point , ils font fou- vent plus étonnex de ce quion ne les entend pas , que de ce quils ne fe font point entendre. Ce reproche eft un peu vif, je Lavowes mais je le vapporte tel que je le merite peut-écre encore moi-mé- me, malgré tout ce que j ay pi faire pour m'en mettre a coupert. Quoiqu'il en frit , je voudrois toijours qu'il pat produire fur eux Leffer quil a produit fur moy : Et eft principalement auffe pour vanimer cette noble émulation qui regnoit autrefois , que fai bazardé de faire part au Public de mes nouvelles recherches, dans un Art anquel je tache de donner toute la fimplicité qui * Zorlino, Auteur celebre en Musique, qui a écrit 4 peu-pris depuis sso. ans, & dont on re trouve que de trésfoibles Copies, dans les Ouvrages qui ont part apr les fens , far le mieé~ sme figer PREFACE Ini eff naturelle , afin quel efprit en congoive Les proprietez, auffi facilement que Toreille les fent. ; Un feul homme n'eft pas capable d épuifer une matiere auf profinde que celle-cy ; il oft profque impoffible quil n'y oublie toujours quelque chofe, malgré tous ses Soins mais du moins , Les nouvelles découvertes qu'il peut joindre a ce quia déja paru far le méme fajet, font autant de routes fiaydes pour ceux qui peuvent aller plus loin. | ; La Mufique eft une feience qui doit avoir des regles certaines 5 ces vegles doivent Etre tirées d'un principe évident , & ce principe ne pent gueres nous étre conntt fans le fecours des Mathematiques: Auf dois-je avoiter que , nonobftant toute experience que je pou- wois w'bere acquife dans la Mufique , pour Lavoir pratiquée pendant une affex longue faite de temps, ce weft cependant que par le fecours des Mathematiques que mes idées fe font débronil. Lées, @ que la lumierey a fuccedé a une certaine obfiurité , dont je ne m'appercevois pas auparapant. Si je ne fcavois pas faire la difference du principe a la regle , bien tét ce principe s eff offere & moi avec autant de fimplicité que d'évidence ; les con- Sequences quiil m'a fournies enfuite , m’ont fait connottre en elles autant de regles , qui devoient fe rapporter par confequent a ce principe ; le veritable fens de ces vegles, leur jufte application , Leur rapport , @& Lordre qu'elles doivent tenir entr elles (la plus Simple y fervant totijours @introdu€tion a la moins fimple , @ ainfi par degrez) enfin le choix des termes ; tout cela, dis je, que 7 ignorois anparavant,s of développé dans mon efprit avec tant de netteté © de precifion, que je n'ai pil mempéchoqde convenir qu'il Lirvit a foubaiter (comme on me le difoit , un jour que j'4pplau- diffois a la perfection de ndtre Mufique moderne ) que les connoif- Sances des Muficiens de ce fiecle répondiffent aux beautez de leurs Compofitions. Il ne fiuffit donc pas de fentir les'effers dune Science ou d'un Art, il faut de plus les concevoir de facon qu'on puiffe Jes vendre intelligibles'; © Ceft a quoi je me fuis principalement appliqué dans le comps de cet Owvrage , que fai diftribud en quatre Livres. : PREFACE, LE PREMIER, Contient un abregé du rapport des Sons, des (jonfonances , des Diffonances , & des Accords en general. Le prin. cipe de P Harmonie s'y décowvre dans un Son unique , © [es pro- prieter les plus effentieles y font expliquées : Ony voit , par exemple, comment par fa premiere divifion ce Son unique en en- gendre un autre , quien eft '0ffave , & qui femble ne faire qu'un avec [ui s Comment il s'approprie enfiite cette Offave pour former tous’ les Accords ; Que tous ces Accords ne font compoféx que de ce principe, de fa Tierce, de fa Quinte, 6 de fa Septiéme , €t que ceft la force de LOfave que nate toute la diverfité dont ces Accords font fifieptibles : On y trouve encore plufeurs autres proprietex, moins interreffantes , a la verité , pour la pratique , mats necoffaires , au refie , pour nous y conduire ; le tout y étant démontré d'une maniere affex fimple. LE SECOND LIVRE, Regarde également la Théorie @& la Pratique : Le principe y ef? pour lors repréfinté dans la Partie de Mufique qu'on appelle Balle, a laquelle on ajotite Pépithete de Fondamentale : Toutes fes proprietex, © celles des Intervales , des Accords @& des Modes qui en dépendent uniquement , y font ex- pliquées : On y parle auffi de tout ce qui peut fervir a rendre une Mufique parfaite dans Lexecution : On y rappelle pour cet effet, lorfau'il eft a propos, les rsifons du Livre précedent , expe. vience , @ Lautorité des meilleurs Auteurs en ce genre, fans les épargner néanmoins , lorfqwils ont pi fé tromper ; car dans les nonveauter qu'on y trouvera, on thche de fatisfaire les Scavans, par La vaifons ceux qui ne s'en rapportent qu'a leus oreille , par experience ; © ceux qui ont trop de condefiendence pour les vegles de leurs Materes , en leur découvrant les erreurs qu elles pewvent contenir : Enfin, on tache dy préparer le Lecteur a re- cepoir fans contrainte les regles qui y font prefirites, &@ qui fe srowoens déduites par ordre @& plus aw long dans les Livres Saivants. ELE TROISIEME LIVRE , Renferme une Methode parti- culieve pourapprendre la Compofitionen trés.peu de temps 3 1 éprew- PREFACE. ween a déja été faite: Mais comme on ne fe laiffe gueres perfuader en pareil cas que par Sa propre experience , je gardcrat le Silence Li.deffus , & je me contenterat de prier les perfonnes 4 qui cette Methode ne fera point familiere , de voir les fruits qu'on peut ex tirer, apant que de la combattre. Tel qui veut apprendre Se mes pew en prine de la maniere dont on Linftruit , pourvit qwil réu- Li on On n'a point encore vit de vegles qui enfeignent la Compoft- tion dans la perfoition ott elle eff aujourd'bui ;il n'y a pas méme un habile homme dans ce genre, qui wavoué fincerement quwil doit prefque toutes fes connoiffances a fa feule experience 5&9 Lorf- quil veut les procurer aux autres , il fe trowve fowvent contraint dajotter a feslecons ce Proverbe familier aux Muficiens, Catera docebit ulus. J/ eff vrai qu'il y a de certaines perfettions qui dépendent du genie @ du goit, aufquelles L experience ef? en- core plus avantagenfé que la ference méme : Mais cela n'empéche pas quune voarfte connoiffance ne doive todjours nous éclairer, Wainte que cette experience ne nous trompe ; quand ce ne feroit que pour {gavoir appliquer a leur veritable principe , les nouveau- tex quelle pourroit nous faire produire : Dailleurs cette parfuite™ connoiffance fert a faire mettre en euvre le genie @& le got , qui fans elle deviendroient fouvent des talens inutils, C'eft pour~ quoi j'ai cri devoir chercher les moyens de procurer plus facile. ment & plus promptement ceste perfettion , a laquelle on n'a pu encore atteindre que par une experience de fimple pratique, en donnant d'abord une intelligence raifonnée , précife , © diftinite de toute Harmonie , par la feule expofition de trois Intervales, dont fe forment deux Accords principaux , @ couse la Progref: fron de la Baffe-Fondamentale , qui détermine en méme temps celle des autres Parties ; de forte que de cette feule intelligence qs peut Sacquerir a la premiere lefture de ce Livre, depend tout le vefte, comme il eft facile de sex éclaircir. LE QUATRIEME LIV RE, Contient des Regles d’ Accom- Pagnement , tant pour le Clavecin que pour L'Orgue ; oi La pofition PREFACE, dela main, Varrangement des doigts , @ tout ce qui peut fervir 4 en acquerir la pratique le plus promtement quil eff pofible, fe trouve déduit. Le fond de ces vegles peut également fervir pour les Inftru- ments fur lefquels on accompagne a peu-prés de méme que fur le Clavecin. (es deux deriers Livres ont beaucoup de rapport enfemble ; ceft pourquoi ils feront également utiles aux perfonnes qui ne voudront s'attacher qu'a la pratique de la Compofition, ou a celle de I’ Accompagnement ; @& l'on ne fera pas mal de confitlter Le fecond Livre, fi lon veut ne rien ignorer, fuppofé que je w aye sien oublié : (ar je ne doute pas qu'on ne puiffe encore en. cherir far moi, malgré le foin que j'ai pris d ne rien laiffer échapper , comme mes longs diftours @ mes repetitions le pron. went affex: Défaut qui vient autant de mon attention a rendre Jes chofes claires @ intelligibles , que de la foiblefve de mon genie. Pour ce qui eft du premier Livre, il ef, en quelque facon , inu. tile pour la pratique, & Ton en fera tel ufage qu'on jugera a propos , nel ayant mis a latéte de ce Traité , que pour la preuve de tout ce quil contient touchant I Harmonie, Comme il ne mia pas été poffible, pour fatisfaire a mon Em- ploy, de voir imprimer cet Owvrage , j'ai été obligé de le relire avec une nouvelle application , @& j'ai trouvé que je devois y faire quelques changemens © quelques correttions neceffaires , qu on trouvera ala fin dans un Supplement, Fai mis au com- mencement deux Tables ; Lune des Matieres de ce Traité 5 L'au- tre , contenant une Explication des Termes , dont l'intelligence eft neceffaire, pour fervir d Introdultion & tout cet Owvrage, que je dédie au Public. Les Citations de Zarlino dans fes Inftitutions Harmoniques , Sint de Vimpreffion de Venife Van 1573. 8 Table PwwwE WIPED TABLE DES MATIERES CONTENUES Dans ce Traité, divifé en quatre Livres. LIVRE PREMIER. Du rapport des Raifons & Proportions harmoniques. Cuar. 1. E la Mufique & du Son. Page r Cuar. I. Des diferentes manieres dont. le rapport des Sons peut nous étre connu. 2 Cuar. IIL, De Corigine des Confomances Gr de lenr rapport. 3 ARTICLES. I. Du principe'de tHarmonie ow du Son fonda: mental, 5 Il. De rUniffon. 6 Ill. De rOave. ibid. IV. Dela Quinte & dela Quarte, yo V. Des Tictces & des Sixtes. in LVI. Abregé du contenu de ce Chapitre, oi les Pro- ptietez dela démonftration précédente fe wou- vent renfermées dans une feule corde. 15 Cuar.1V. — Remarques fur la proprieté des Proportions Harmo~ niques, & Arithmetiques, 17 Cuar. V. De Porigine des Diffonances & de lewr rapport. 2h Cuar. VI. Des Intervales doublez., & for tons , dela Newviéme G de Is Onziéme. 28 Cuar. VII, Dela Divifion Harmonique ow de Porigine des Accords, 29, a if Cwar. VIIL. Cuar. IX, Cuar. X, Cuar. XL TABLE Du remverfement des Accords, Page 34 ARTICLES. I. De l’Accord parfait majcur , & de fesdérivez. 34 Il. De l'Accord parfaic mincur , &¢ de {es dérivez, 36 Ill. De l'Accord de 1a Septiéme , compofé d’unc Tierce mineure ajoitée 2 TAccord parfait majeur , & de {es dérivez. 37 IV.De l’Accord dela Sepriéme , compofé de addi- tion d'une Tierce mincure, 3 Accord parfait mincur , & de fes dérivez. * Y. DelAccord de la Septiéme , compofé de l'addi- tion dune Tierce-majcure 3! Accord parfaic majeur , & dees dérivez. 40 VIL De !’Accord de la Septiéme , compofé del'addi- tion d'une Tierce-mincure au-deffous de PAc- cord parfait mineur , & de fes dérivez. 4u VH. De l’Accord de Ia Septiéme-diminuée , compote deVaddition d’unc Tierce mineure a la fauffe- Quinte divifée harmoniquement , & de {es dé- 39 rivez, ibid. Remargues fur tons les Accords préstdents. 45 Remarques {ur les differentes raifons quel on pent done ner aun mime Accord. 46 La maniere de pouvoir vapporter aux Vibrations G aux Multiplications des longueurs, les raifons données far les Divifions. 47 LIVRE SECOND. De Ia nature & de la propriet¢ des Accords ; Et de tout ce qui peut fervir 4 rendre une Mufique parfaice. nar. 1 Card. Crap. IT, nar. lV. D’ Son fondamental de t Harmonie, G de fa progreffion. Page 49 De Accords. Affedtex. aux. Sons fandamentaus 5 de leur progrelfion. 52 De la nature & de la propriett de Poctave. 54 De la nature G de la proprieté de ta Quinte G de is gure t = ibid, DES MATIERES. ij Cae. V. Dela Cadence parfuite , olla nature cr Ua propriett de tous les Intervales fe rencomrent. Page 54 Cuar.VI. De la Cadence romput. if Cuar. VII. De la Cadence irreguliere. 64 Cuar. VIII. Delimitation des Cadences par venverfement. 67 GuarIX, De la maniere d’éviter les Cadences , en les imitant. 68 Cuar.X. Des Accords par uppofition , avec lefquels on peut encore éviter les Cadences , en les imitant, on Cuar.XI. De ls Quarte & de la Onzitme. 7 Cuap. XII. Des Accords par emprunt , avec le/quels on peut éviter les Cadences parfaites , en les imitant. 7 Cuan. XII. Regle pour la progreffion des Diffonances , tirte de celle des Accords fondamentans. 81 Cuar. XIV. Remarques far la progrefion des Tierces & des Sixtes. 87 Cuar. XV. Des occafions om la Septiéme doit etre retranchée de Laccord de la Newviéme. 93 Caar.XVI. Des Confonances difonantes , oh ileff parlé dela Quara 40, & de la fanffe idée qu on y a attachée par des Rew gles hors dewures, 95 ARTICLES. 1. Duprincipe dela Diffonance; Lequel des deux Sons un Incervale doit étre pris pour Diffonant,, & pour lequel dees deux Sons la Regle de prépa- rer, & de fauver la Diffonance ,a ére éxablic. 97 IL. Quefet Accord original de tous les Accords dif fonans ; La quantiefifles Diffonanccs , & des Sons qu'il contiene ; Et quelles en font!es bornes, too TIT. Que fi on traite Ia Quarte de Diffonance , lorf- que Ja Baffe fyncope , Yon décruit la Regle la plusbelle, && la plus générale qu'il y ait dans la Mufigue. 104 IV. Du défaue des Aureus dans Meabliffement ds Regles de 'Harmonic : Des differents principes de ces Regles, & des erreurs qu’clles fement. tos Cuar. XVII. De Ja Licence. 109 ARTICLES. I. De LOrigine de fa Licence. ibid. IL Des Licences tirécs de la Cadence rompuf. = 112 a ij iv Il. Iv. Vv. Vi. Cuar. XVII. I. I. Cuar. XIX. Cuap. XX. Cuap. XXI. Cuar. XXII. Cuar. XXIII. Cnap, XXIV. Cuar. XXV. Cuar.XXVI. Cuar.XXVII. “TABLE Comment ‘la Diffonance peut étre fauvée dune autre Diffonance, Page t13 Que Ja Septiéme peut étre encore fauvée de TOaave, Que la Septi¢me peut étre accompagnéc de Ia Sixte. Des occafions, ou il femble que la Diffonance foir preparée d'une autre Diflonance, Obfervations far Uétabliffemens des Regles, ob bon enfeigne la maniere de compefer une Baffe-fonda- mentale. ARTICLES. De Fétabliffement des Regies. De la manicre de compofer une Baffe-fondamen. tale au-deffous de toure forte de Mufique. Suite du Chapisre précédent, ob il parott que a Melo- die provient de Harmonie. De La proprieté dos Accords, Des Modes, ses 22 125 tag ibid, 134 138 14¥ 143 Dioh proviens la Liberté que Pon a de paffer d'un Mode, ou d'un Ton aunantre, De la Mefare. Dela propriesé des Modes ch des Tons. De Lusilité que Lon penttirer de cette nowvelle ma- manicre de miyuer les differentes Mefures, De ta quantité de Mefures dont chaque Air doit étre compoft, & de leur mouvement parsicalier. -Quels fortes de Pers il faut employer pour chacun de ces Airs, & ce quil faus obferver pour mettre des aroles ea chant. Cuar. XXVIII. Dw Deffein , del Imitation, de la Fugue , co de lenrs Cuar.XXIX, proprietex. Des Intervales qui doivent érve diffinguex em ma- jewrs & enmineurs , en juffes ow parfaits; en fiper- flus & en diminuez oe 149 150 157 158 159 164 162 363 DES MATIERES., 7 a ae aaa. LIVRE TROISIEME Principes de Compofition. Cuar.J. Niroduttion, a la Mufique-pratique. Page 169 Cuar. Il. De la Baffefondamentale. 185 Crap. IL. Del Accord parfait, par om commence la Compofition 4 quatre Parties. 186 Cuar. IV. De la fuite des Accords. ibid. Cuar.V. De quelques Regles qu'il fant obferver. 19t Guar VI. Del Accord de laseptitme. Ant. 1.811. 192 Cuar. VIL — Remarques fur la Diffonance. 197 Cuar. VIL Da Ton d du Mode. 198 Cuar. IX. De la maniere de Moduler harmoniquement , lorfgu'on donne a la Bafe une progreffion distonique. 200 Cuap. X. De la Baffe-Continué. 206 Cuar.X1. De la progreffion de la Baffe, qui désermine en méme tems celle des Accords. Et comment on peut rappor- ter wn Accord dérivé , a fon fondement. ibid. Cuar.XIl. suite des Regles tirtes de LExemple présédent. ats Cuar. XIII. De la Cadence parfaite. - . 216 Cuar. XIV. De la Notte fenfible , & de la maniere dont fe fawvent toutes Les Diffonances. a7 Cuar.XV. De la Onzitme dite Quarte. 219 Cuar. XVI. Dela Cadence irreguliere. 221 Cnar.XVIL Des diferentes progreffions d'une Baffe, qui ont rapport enfemble, G dont Harmonie ne change point dans des Parties fuperieures, ny Cuar.XVIIL De la maniere de preparer les Diffinances. 229 Cuar. XIX. Des occaffons oi: Pon ne peut preparer les Diffonances. 233 Cuar.XX. Dénombrement exalt des diffrentes progre(jions de la Baffe, felon les diferentes Diffonances qu'on yemplaye. 235 Cuar.XXI. De f Accord de la Seconde. 240 Cuar. XXII. Des Tons o des Modes en general 244 ARTICLES. I. Des Tons majeurs. ibid, Il. Des Tons mincurs, 24 Cuar.XXIIL. De la maniere de paffer dun Ton awn autre , ce qui Sappelle encore Moduler. 248 Cuar. XXIV. Suite des Regles contennés dans le Chapitre précédent. 15% vj TABLE CHAE.XXV. Comment on pent connoitre les Accords qu'il fant donner aux Notes dune Baffe, dans une progre/- Songuclongee Page 254 RTICLES. I. Des Cadences , & de tout ce qui arapport i une conclufion de Chane. Il. Des Cadences imparfitices. ibid. 257 IIL. Comment on peut dittinguer le Ton dans lequel les progteffions de Cadences imparfaites ont licu. 2258 1V._ Comment on peu diingue dans une progrefion diatonique , fi le Chane va fe repofer far la Notte tonique , ou fur la Dominante. Cuar.XXVI. De le maniere de pratiquer Ia Septitme far toutes tes Nottes d'un Ton, en progreffion diatonique. Cuar.XXVIL. Comment la mime Diffonance peut avoir lien dans plufieurs Accords confecuifs fur des Notes diffe- renses ; Et comment elle pent étre fanvée fur des Nottes qui nous paroiffent étrangeres, Cuar. XXVIII. Desoutes les Licences 3 & premierement de la Caden- ce rompue. Cuar.XXIX. De l'Accord de la Quinte-fiuperflut. Cuar.XXX. De PAccord de la Newviéme. Cuar.XXXI. Del Accord de la Onziéme , dive Quarte, Cuar.XXXIL. Del accord de la Septiéme-fuperfint. Cuap.XXXIII. De PAccord de la Seconde-fuperfut , & de fos dé- river, Cuar. XXXIV. De Chromatique. ARTICLES. 1, Du Chromatique on defendant. I. Du Chromatique en montant. Cuar.XXXV. De le maniere de pratiquer tout ce qui a G1 dit july & prifent. ARTICLES. I. Dela Progreffion de la Baffe. Il. Defufage des Accords confonans & diffonans. LIL. Des Diffonances majeures caufées par la Notte fenfible, & des Nottes fur lefquelles elies fe font. 264 266 267 270 273 275 278 281 282 286 ibid, 288 291 bid. 292 DES MATIERES. vij IV. Des Diffonances mineurcs. Page 194 V. Des Confonances qui doivent étre preferées ,lort: 7 qu'il s'agit de les doubler. 295 VI. De la Mefure g du Temps. ibid. VIL. De la Syncope. 296 Cuar.XXXVI._ De le Compyfition 2 deux Parties. 299 Cuar. XXXVI. Des fauffis Relations. jon Cuar.XXXVIIL. De la maniere de faire un Chant au-deffus dune * Baffe. 303 Cuan. XXXIX. Du Chant figuré ou de la Suppofition. 308 ARTICLES. 1. Du Chane figuré par des IncervalesConfonans, ibid. I. DuChane figuré par des Lntervales diatoniques. 311 Cav. XL. Delamaniere de faire une Baffe-fondamentale fous un Deffus, 313 Cuar.XLE La maniere de compofer une Baffe-Continué fous un Deffus. 323 Cuar.XLIl, — Remargues utiles fur le Chapitre préctdent, 327 Cuar.XLII. Ce que bon doit obferver dans une Compofition a deux, & trois & d quatre Parties. 329 Cuar.XLIV. Du Defein , de U Imitation, & dela Fugue. 33 Ala faite de tous ces Chapitres, on trouvera pluficurs Excmples avec un Quinque, & differents CANON, LIVRE QUATRIEME Principes d’Accompagnement. Cnar. 1 ‘Omment on diftingue les Intervales par la difpa- Sition du Clavier. Page 363 Cuar. I, De ladifference des Intervales majewrs , aux mineurs; de ceux qui font juffes , aux fuperflus & diminuex, 366 Cuar. III. De la Pofition de la Main, G del’ Arrangement des Doigts. : 378 CuartV. Dela maniere de trowver les Accords far le Clavier, 372 Cuar.V. —— Remarques atiles fur tous les Accords. 377 Cuar.VI. Des Tons & des Modes, 38a vii TABLE DES MATIERES, Cuar. VIL. De Lordre qu'il faut fe preferive pour la fuite des Ac- cords qui fe rencontrent dans Vésendué de Potkeve de chaque Ton, Page 388 Cuar, VII Regles generales. Cuar.IX. Des differens Accords qui doivent fuivre celui dele Seplitme fur une Notte en méme degré.Att.. 8 I. Cuar.X. De l'Ascord de la Seconde. Cuar. XI. Des Accords de Sixte, Cuar.XIl. De P Accord de La Seconde fiperfnt , dees dérivex, Cuar.XIIL Des Accords par fuppofition. ARTICLES, 1, Dela Neuviéme. Il. De PAccord de la Quinte-fuperflué, Ii. De l'Accord de la Septiéme-faperflué. IV. Def'Accord dela Onzséme , dize Quarte. Cuan. XIV. Obfervations fur le rapport de tons les Accords prbctdens. Cuar.XV. Delamaniere de priparer & de fauver toutes les Diffo- nances , d'oie Lon sive la connoiffance du Ton dans lequel on off; & des Accords’ que doit porter chaque Notte de ce Ton, ' ARTICLES. *I. Dela Diffonance majeure. Il, De la Diffonance mineure. Cuar.XVI Du Chromatique. Cuar. XVII. Récapitulation des diferentes Cuar. XVIIL Regles mece(faires pour bien accompagner. Cuar. XIX. De le maniere de chifrer une Baffe-Continué , & de connoitre les Accords que chaque chiffre dénotte. CHar.XX. Comment on peut diffinguer dans une Baffé les Nostes qui doivent porter un Accord. FIN DE LA TABLE DES MATIERES, 39% 397 4or 4on 404 406 ibid. 497 ibid, ibid. 408 4 ibid, 4u4 416 41s 4206 428 ALD TABLE ix EH HTN SE SEE MENG Te IESE: SUES SEGA ORL ISELEOR LISLE LESE SILI ESE E S iE: AE AEE Be EAE ASAE HE A TABLE, Contenant une Explication des Termes dont l intelligence eff nccefeaire. CcoMPAGNEMENT. Voyez le quatriéme Livre. page 363 Accorp. IIn’y a qu'un feul Accord dont les autres proviennent, ils peuvent-tous fe réduire en une divifion par Tierces , au moyen du Renverfement , Chap. VI. da Livre I. 102r. 114, 126. 127 é 128 Leprincipe de cous les acerds efi je dans un fon unique. 5 127.6 133 Il my a que lAccord parfait 8 celui de la Septiéme. 45. 61. 378. & 379 Ricn n’eft plus facile que de pra- tiquer les Accords Confonans, & méme les Diffonans , par le moyen des regles fondamenta- les de !'Harmonie, dont on peut tirer tout le Chant imaginable, &c. Par ce moyen l'on nii- gnore jamais les fons qui fer- vent Arendre les Accords com- plets. 72.673 LAcord de la Scptiéme ‘eft toi jours contena dans les Accords Par fuppoficion, & Tout Accord Diffonant ne peut eae compofé que de Iunion des Confonances. 9 Une faue pas feulement exan. net effet que produifene les Sons d’un Accord 3 Végard de IaBaffe , mais encore celui qu’ils produifenc entr’eux, pour pou- voir en tirer de juftes confe- quences. age 96 On peut donner un Accord Confo- fonant 3 toutes les Notes d’u- ne Baffe, qui procede par des Intervales confonans. 395 Viyex. Parfait, Regle , Confonane ce, & Odtave, Arav. C’eft le veritable nom qu’on doit donner aux Sons hauts, de méme que Grave eft celui qu’on donne aux Sons bas. Les Sons Aigus fontcontenus dans le Grave. ao 5 AssE-FONDAMENTALE , ou Son-Fondamental. La Bafé- ‘Fondamentale ne peut fublifter fi elle ne regne totijours au-def- fous des autres parties. page 134. Voyex Sous-entendre 8& Suppofer. Les feuls Incervales affectez 4 la Progreffion de la Baffe-Fonda= mentale font , la Tierce, 1aQuine te, & la Septiéme. 49. jufqu’s st La plus parfaice Progreffion de cet te Baffe confifte en defeendant de Tierce , de Quinte, & de Septi¢me. 132 La plus parfaite de ces Progref- fions eft celle de la Quinte, o& e TABLE x il femble que cette Quinte re- tourne & fa fource, &c. pag. 129 Ceft de cette Progreffion que fe forme la Cadence parfaite. 57 La Diffonance ne peut étre prépa~ rée ni fauvée que dans l'une de ces Progreffions. 81. 87.¢ 110 Lorfque la 84fé-Fondamentale pro- cede par les mémes Intervales en montane, la Diffonance ne peut y étre préparée. 84. jufqua 87 Defcendre de Quinte , ou monter de Quarte, ceftla méme chofe al'égard de ces Progreffions.18 5 Zarlino compare la Baffe a la Terre, & dit quelle doic proceder pat des mouvemens lents & fepa- rez. 49 Les mémes Intervales qui fervent 3 la Progreffion de la Bafé-Fon- damentale, doivent aufli ’accom- pagner. 52 La Baffe- Fondamentale faic un trés- bon effet dans les Cheeurs de Mufique. 138 Foyez Cadence, Principe, & Pro- greffion, AvEnce. La Cadence parfaite 4 fe forme dans la Baife-Fon- damentale d'une Progreffion en defcendant de Quinte, ou cn montant de Quarte. page 50 On peut tirer de la Cadence parfaite une preuve du licu que doit occuper la Diffonance. 53 Ce que c’eft que la Cadence parfai te. - 54 Elle détermine la Progreffion de tous les Intervales , 4’exception de PO€ave & de 1a Quinte &c. page 55 Excmplede la Cadence parfuite. 57 Zarlin, aprés avoit dit que fi la Baffle. venoic’ manquer , la Pic- cede Mufique feroit remplie de confufion , & que dans une Ca dence parfaite, \a Bafle devoit def- cendre de Quinte; oublie cette Bafle prefque dans tous fesExem. ples. 58 La Cadence eft appelléc Rompué , lorfque 1a Dominante monte diatoniquement dans la Baffe ou dans les autres Parties. 61. jufqua 63 Cette Cadence n'eft admife que par licence. 110 Les fruits qu'on en peut tirer. 271. 272 La Cadence eft appellée Innegulicre, lorfque la Balle monte de Quine te, &c. Is'y trouve une Diffo- nance dont la Progreffion eft ir- reguliere, mais cette Diffonance peut coiijours en étre retranchée. Voyez /e Supplément. La Cadence elt appellée imparfaite, lorfque Ia Bafle de la Cadence parfaite n'y eft point entendué , dans les occafions of elle peut y étre fous-entendué, 257 La connoiffance de toutes ces Ca- dences cht trés-neceffaire pour Vintelligence de !’Harmoniec. Voyez le Supplément. Le renverfement de ces Cadences donne licu 4 la diverfiré de PHarmonie, & 41a Production de la Melodie. 7 Par quels moyeris on peut entrete- nix une longue fuite de Chane, DES TERMES. x) & d’Accords, fans y introduire aucune Conclufion. page 63 Comment on peut diftinguer une Cadence de fon imitation. 68. 69 Comment on peut évitcr les Ca- dences en les imitant. 70 Lexemple de ceci eff écrit regulicre- ment dans le Supplément. La Progreffion des Accords par fappofition tire fon origine des trois Cadences premicres. 75. e 77 La Modulation fe tire dela Caden- ce parfaite. 144. 145.6 148 La Cadence parfaite faffic pout ren- dre raifon de toutes les regles de la Mufique. 129 Canon, Ce quec'eft que Canon. 359. jufqu’s 362 Centre. Le principe de 'Harmo- nie peut re regardé comme le Centre Harmonique. 127 Cuoc. Il ferencontre un Choc en- tre les Sons, dont l’effer a du rapporta celui desCorps folides. Voyez le Supplément. Ce choc fe fait entre la Diffonan- ce 8 la Confonance dont elle approche Ic plus. wid, Comma. Comment on peut s'in- ftrnire de la quantité de Coma dont I'Intervale du Ton eftcom- ofé. 27 Il y aune raifon fore inferieure & celle du Coma, qui eft neceffai- re 4 la formation des Intervales, Ibid. Curomarraue.Le genre Chroma- tique nait Pune Progreffion par Semni-Tons, II n’aliew principa- Jemene dans I'Harmonie qu’en- tre la fixiéme & la feptiéme Now. tes des Tons Mincurs, page 299 Ceft en rendant la Notte Tonique Dominante Tonique qu’on s’ap- pergoit du Chromatique. 70 Lorfquune Partie procede par Sc- mi-Tons , cela s‘appellc , F70- grefion Chromatique. Composgr. Composition. Ceeft, en termes de Mutique, fga- voit inventer des Chants agree bles , & mélanger pluficurs Sons enfemble , qui produifent un bon effet ; donner 4 chacun de ces Sons une Progrelfion convenable; bien connoitre le rapport que tous les Intervales & tous les Accords ont entrea eux 5 en un mot, Celt {eavoir mettre en pratique tout ce qui peut fervir 3 rendre une Mufi- que parfaite. La Compoftion doit écre enfeignéc @abord 4 4. Parties. 239. 6240. Les qualitez neceffaites pour bien Compofer. 143.0 162 L’Accompagnement eft, en quel- que facon , neceffaire pour arri- ver phurée’S la connoiffance de la Compofition. 140 Consoinr. Progreffion conjointe ou Degrex conjoinss, Corte Progre/- Jfion venferme la Diatonique, & la Chromatique. Vex Diatonique & Chromati- que. Consonance. Creftun Intervale dont union des Sons qui le forment, plait infiniment’ V'o- teille. Toutes Ics Confonances confiftent dans les Intervales de Tierce, de Quarte , de Quinte, eij xij 8 de Sixte;d’oi l'on dit , Pro greffion Confonante , pour donner 3 entendre que le Chant doit proceder par l'un de ces Inter- vales. De Vorigine des Confonances , de Vordre qu’elles y obfervent, de Pordre de leur perfetion” & du rapport qu’elles ont en- welles. page 3.4. 5. 15. G16 Il n’y a que trois Confanances pre- mieres. 13.0 14 Il y ades Con/onances Diffonantes. 96. & lor ConTREPOINT, Ceft-a-dire,Com- ‘pofition, Parmi les gens deT’Are, ‘on entend parle mot de Consre- pointsane Mufique compofée fur ‘un fujet particulicr, qui fe tire ordinairement des Chants de PEglife. Le Contrepoint fe divite en fimple , figuré , Bec. Voyex, le DiStion- naire de Monfieur de Broffard. Il eft bon de feavoir 3 cette oc- cafion , que le Plein-Chane ayant été compofé dans un temps of Ton ne connoiffoit pas encore la bonne Modula- tion, il peche 3 tout moment contre lordre naturel ; de force que, poury affujertir !'Harmo- nic qu’on veut y joindre , on‘eft obligé de fuivre de certaines re- gles, qui nc peuvent participer que des défauts de cc Plein- Chant , puifqu'il en eft Pobjet. Cela n'empéche pas cependant que pluficurs Muficiens ne foient encore prevenus en faveur de ces regles , fans fe mettre en peine de leur principe : aulicu TABLE que ceux qui font un peu fen- fibles A la veritable Harmonie, les regardent comme hors d’ceu- vie; d’autant que la bonne Mo- dulation leur en fournit de plus fimples & de plus juftes, avec lefquelles ils fone feurs de ne fe pas tromper , pourva qu'on Jeur donnne pour fujet (comme cela fe doit abfolument ) un Chant conforme a l’ordre de cet- te bonne Modulation, voyex Plein-Chant cy-aprés , & pour une plus grande farisfadtion , voyez, encore les Chap. XVIII. XIX. & XXI. dufecond Livre. Corpe. C’eft parle moyen d’une Corde tendué de maniere quelle puiffe rendre un Son, qu’on s'in- ftruic du rapport des Sons. page 2 Unya qua Uivifer eevee Conde fe- Jon la Progteffion naturelle des nombres, pour en tirer tous les avantages neceflaires 4 l'égard de I'Hatmonic. 3. 4.15.16.6 21 Le Son eft au Son ce que la Corde eft a la Corde. 3 On dit ordinairement, voila de belles Cordes , pour exprimer Jes beautez qu'on trouve dans V'Harmonie & dans la Melodie. Corps. L'unité qui eft le principe des nombres, nous reprefente le Corps-Sonore , dont on tire la preuve du rapport des Sons. 18 D TA TONIQUE, Progreffion Dia- ronigue, Celt faire proceder fe Chant par les degrez faccef- DES TERMES. fifs de Ja voix naturelle , felon Tordre de la Gamme, ou du Sy& téme Diatonique parfait. page 23 Yoyex Syftéme , & Progreffion. Disio1nt. Progreffion Disjointe , cette Progreffion renferme la Confonante & la Diffonante. Yoyex Confonance & Diffonance. Dissonance.C’eft lenom des In- tervales qui choquent , en quel- ue fagon, Loreille ; doi Pon it , Progreffion Diffonante , pour donner 3 entendre que le Chant doit proceder par 'un de ces In- tervales. De FOrigine des Diffonances , & de leur rapport. 22.24.27 L’Accord de la Septiéme eft Pori- gine de tous les Accords Dif/s- rans. 33.658. julqua 45. 96. 98.0 Tor Toutes les Diffonances fe diftin- guent en majeures &en mineu- Fes,de méme que lesTierces d’ot ellestirent leur origine , & dont elles faivent par confequent les proprietez. 45. 55-816 130 La Notte fenfible eft lorigine de toutes les Diffonances majeures. 56.6 137 La Diffonance maeure n’eft telle que lorfque la mineure y eft jointe. 137 La Septie¢me eft Porigine de vovuces les Diffnances mineures. 98 La Diffinance ne doit étxe employée qu’avec beaucoup de diferetion. 142 Réflexion fur la maniere de fauver les Diffonances. 137 Payex Cadence, Divifion, Raifon, Progreffion, Preparer, Sauver, xi Baffe-Fondamentale , Seconde, Septiéme, &Tri-Ton. Dominante. Ce que ceft que Dominante. PA 56 La diftinéion qu’on cn fait. 68. 69. oe 200 E Mrruwr. Ceft un terme nouveau dans la pratique, par lequel on diftingue un cer tain genre d’Accotds, qui ne pout fe pratiquer que ‘dans Jes Tons mineurs. pag. 43.79. 80. & Sr La preuve de cet Emprunt. 282. julqua 285. Poyez Seconde. EXPERIENCE. — Voyez, Mufique. F ONDAMENTALE, voyer Be/- fe-Fondament il. Fugue. La Fugue ef un ornement fans Ia Mufique , qui n’a pour principe que le bon got. p. 358 Ceft peut-étre en faveur des Pie ces Aquatte Parties, que la Fa gue a &xé inventéc. 351 Si'Vonen veut feavoir daven:age fur ce fujec, il n'y qu’a lire Te Chapicte XLII. du troiiiéme Livre. G Grave. Voyex Aigu. H Armonie. C'eft l’'affembla- ge de plufieurs Sons, qui af- fectent agréablement l’oreille. xiv L'farmonie ne fe fait fentir que dans le premier inftant de cha que Temps de la Mefure.p. 134 La Melodie provient de l'Harmo- nie. 25-138. & 139 La parfaite Harmonie confifte dans les quatre Parties. 140. & 141 La Progreffion Harmonique provient de la Progreffion Arithmetique. 17.6 20 Yoyex, Cadence, Corde , Propor- tion, Melodie, Mefure, Mufi- que, Nombre, & Principe. I ‘Mrtarion, Ce que c'eft qu'se- mitation. 193. & 332 DE eee tatthae que aux Confonances muables, telles que la Tierce & la Sixte, doic s’appliquer auffi aux Ca- dences renverfées de la parfaite. Yoyex, Cadence. Iya des Accords renverfez du Parfait qu'on nomme,lmparfaits. 3S IntEeRware.Ce que ceft qu’Inter- vale, & le nom des Intervales. 2 Comment on diftingue par les ope- rations Arithmetiques les Jnter- ales renverfez de ceux qui ne le font pas. 17 Comment fe forment les Interva- les. 17. Voyez, Raifon,8eTri-Ton. IRREGULIER. Voyex Cadence. L Joence, Diol proviennent Jes Licences dans la Mufi- que, page 110 TABLE Lonaveur, Yyex Raifon, M Exopie. C’eft le Chant d'u- ne feule Partie. On dit ordinairement quune Mufique cht Melodien/2, lorfque le Chant de chaque Partic repond 3 la beauté de l’Harmonie. La Mufique des Anciens n’étoic fondéc que fur la Melodie, felon ce qu'on en peut juger. page 142. 143.6 146 Zarlin S'eft parfaitement bien ex- pliqué li-deflus. 142. Foyex, Cadence , & Harmonie. Mesure. De/cartes dit que les bé- tes pourroient danfer en Me/u- re. T50 La Mefure peut fe tirer du principe de l’Harmonic. sbid. Ce quill feroit 4 propos d’obfer- ver pour fe former lorcille 3 la Mefare. 1st Les feuls Chifftes 2. 3. 8¢ 4. fufti- fent pour défigner toutes fortes de Mefures. bid. L/habitude of Yon eft de marquer des mémes Signes les mouve- mens 3 Temps égaux , & ceux 3 Temps inégaux , empéche de diftinguer ces mouvemens. 356 Une Notte mife avant la Clef peut défigner par fa valeur celle de chaque Temps dela Mefure, & par confequent fait diftinguer Ja lentcur & la viteffe du mouve- ment, 152 Cette Notte mife avant la Clef peut non-feulement donner la eonnoiffance du Ton dans Ic- DES TERMES. quel une Piece de Mufique eft compofée, mais elle donne en- core la facilité de folfier, fans fe mettre en peine de la quantité des ¢ ou des # qui {e trouvent aprés la Clef. page 158 Mone. Ceft ce qui conftitué non- feulement la Progreflion Diato- nique des Sons compris dans l’é- tendué d'une O@ave, mais ce quidétcrmine encore un certain ordre entre les Accords , qui ne peuvent écre compofez d’ailleurs que des Sons compris dans 1é- tendué de cette Octave. Les Modes font tirez du Syftéme Diatonique parfait. 143.c 144 Inya que deux Modes. 143 Les Anciens & Zarlin {c fonttrom- pez dans érabliffement de leurs Modes, & la caufe vrai-femblable de erreur de Zarlin. 145. Jafar’ 148 Lintelligence de Ja Modulation clt dun grand fecours pour con- noitre fi une Piece de Mufique eft bien compoféc. 135. Voyex Cadence, Ton, Tri-Ton, Tierce. Musrque.Ce que ceft que la mu- Sane, &en quoiclle confifte. 1 Sinous pouvons juger des effets de la Mufique par la feule fenfation des organes de loiiie ; lefprit nen peut concevoir les proprie- tez que far le fecours de Ja rai- fon. 135 Comme experience nous offre un grand nombre d’ Accords, & que Ja raifon les raffemble-tous dans un feul,, celle-cy doit prendre le deffus dans nos jugemens. 126 Lexpcrience dans la Mu/igue n’eft xv pas feule eapable de nous con- vaincre. page 106 Mais la raifon peut y fappleer. 114 La Mufique eft fubordonnée a P'A- richmetique. 18, G19 Mais fi la Progreffion Arichmeti- que doit aller en augmentant , celle de Harmonie doie aller en diminuant, 1 Er pour que la Progreffion natu- relle aux Nombres puiffe fervir Acelle de !'Harmonie, il n'y a quas'imaginer que les Nombres y marquent la divifion de l'uni- re, &c. 11. dry Ce qu’un bon Mufcier doit obfer- ver dans fes produétions, 143 Yayex Mode. N Ome. Ona attribué tou- te la force del'Harmonie Reelle des Nombres. page 3 Il n'y a que trois Nombres accor dans , dont fe forme I'Accord parfait. 34.35 Remarques fur la force du Nom~ bre trois. 35 Tout Nombre multiplié geometri- quement reprefente toijours , pour ainfi dire, le méme Son; &c, 7 Le Nombre 5. peut reprefenter !'U- nité 3 Le Nombre 3. ob s'engendre Ia Quarte, ne peut fe trouver Ala téte des Accords, fans en ren- verfer Pordre naturel. 21. & 22 En attachant aux Nombres Vidée gue nous avons die, (celt-2-dire, quills marquent Ja divifion de TABLE xv) TUnité) rout y eft fimple , Fami- lier, précis, jufte & correct. p. 21 Veyex Corde, Corps, & Malique. Notre Towique. Norre SEN- SIBLE. Voyex Son , & Senfible. NeuvieMe, De la difference de la Nenviéme ala Seconde. 218.678 Que Intervale de la Newviéme & VAccord qui en eft compofé , proviennene de laQuinte. 32 Cet Accord nous prouve que la Septiéme pout ere fauvee de Vodave. 118. 119 Lorfqu’on fait entendreun Accord de Newviéme au-deffus d'une Notte Tonique, il faut éviter d’y joindre la septiéme. 94 Voyez Onziéme , Septiéme, Sup- pofer, & Tri-Ton. oO Crave. Ce que ceft que Vodave , & {es proprietez. ‘Pag. 6. jufqu’s 17. & encore 54 Toute la diverfite des Accords qui conlifte dans leur renverfe- ment , provient de la force de Poétave. 15. & 16 Lodave devroit écre appellée Equifonance , plutst que Con- fonance. 7, 15.0 16 Yoyex Principe, & Simulé. Onzreme. De la difference de la Onziéme ila Quarte. 28.8077 La Onziéme & la Newvitme font des Intervales premiers dans leur ef- pece, au licu que la Quarte & Ja Seconde font des Intervales renverfez ; il en eft de méme des Accords of ces Intervales ont lieu. 29. & 78 Comme I’ Accord de la Onziéme cft excrémement dur dans fa com- pofition ordinaire, on en re- tranche ordinairement les Sons moyens, d’o nous l'appeilons pour lots, Héseroclite. page 76 Veyex Suppoler. P Anrarr. L'Accord Parfaitcl compof de la Quinte & des deux Tierces. Les Accords qui provicnnent du renverfcment du Parfait. Page 34. 35-0 36 Sil y a d'autres Accords que le Parfait, il faucqu’ils foient com- pofez du Parfair & de l'une de fes parties. 31. Yoyex Cadence. Prein-Cuan rt. Le Plein-Chant ne convient 31’Harmonie que dans les Tons conformes au Syftéme parfait ; & I'on pour- roitdonner a ce Plein-Chant unc Mélodie plus facile 8 plus cou- lante. 147 Preparer. On ufe de ce terme pour donner 3 entendre que la Diffonance mineure doit étre précédée d'une Confonance cn méme degré. Cependane cela n’eft pas general. $4. jufqu’s 87 In’eft pas vrai que Ja Diffonance doive étre totijonts Preparée dans les mauvais Temps de la Mefu- re, & la Diffonafice majeure ne peut jamais étre Preparée. 86 La Diffonance doit étre abfolu- ment Préparée par une Confo- nance. 123. & 125 Princrpe. Le Pricipe de 'Harmo- nie fubfifte dans un feul Son. 5.6 127 ae DES TERMES. Le Son Fondamental , c‘elt-3-dire, le Principe fe fert de fon O&ave comme d'un fecond terme ot doivent répondre tous les Inter- vales engendrez par fa divifion , pour mieux marquer quil cn eft le commencement & : la fin. page 8 Tout ce qui s'accorde avec le Principe , saccorde également avec fon Oétave. Ibid. Le Principe eft (ous-entendu dang fon Odtave. RES Il faut todjours chercher le Prin~ cipe dans les Accords fonda- mentaux, 117 Le Principe ne refide pas feulement dans Jes Accords fondamen- taux, mais plus précifément en- core dans le Son grave de ces Accords. 133 Comme le Fondement, c’cft-i-di- re, le Principe ne peut fubfitter que dans l'étendué de fon Oc- tave, si] fetrouve des Accords ge en excedent Pérendué, il faut pour lors que cc Fonde- ment ou Principe y foit fuppofe. 32. 33 Voyex Suppofer. Zarlin qui a connu ce Principe , Ya perdu de vaé dans fes ope- rations & dans fes regles, 18. jufqu’a 21 LaDiffonance tite fon Principe de PAccord parfait , &c. & cet Ac- cord tire fon Principe du Son le plus grave, &c. 109 Voyex Viole, 8 Centre. Procressron. Sila Progrefion de Ja Bafle-Fondamentale doit étre, Confonante , celle des Partics xvij fapericures doit étre Diatoni- que. page 52 On peut donner 3 une Partie la Progrejion qui convient 4 Vau- tre. bie La Progreffion de la Diffonance doit étre Diatonique, & il faut mé- me que. les Sons qui la préce- dent & qui la faivene , foienc Confonans. Ibid. Yoyex, Baffc-Fondamentale , Ca- dence , Corde, Harmonie, Mu- fique , Proportion, Raifon, Con- fonance , Diffonance , Chroma- tique , Diatoiiique, Conjoint & Disjoine. Prorortion. Ceft un certain rapport quife trouve entre deux ou pluficurs Sons comparez en- femble. La Proportion Harmonique ou Ari- thmetique donne un certain or- dre aux Confonances , qui plaic infiniment. 4 La Proportion de 2.3 4. qui donne TOdave, faitd peu-prés le me- me effet 3 lorcille que celle de 2,22. qui donne ['Uniffon. 7 La Proportion ow Progrejjion Harmo- nique provient de celle de l'A- rithmetique ; & leur rapport. 17 o 20 Des défauts qui femblent prove- nic de ce qu’on seft plurdt atta- ché & la Proportion Harmonique, qu’ celle de Arithmetique. 18 19. & 20 Des idées juftes que la Proportion Arithmetique donne de !Harmo- nic, 21. 22 La difference des Proportions Hat- moniques & Arithmetiques eft i xviij en partie caufe de erreur des Anciens dans la diftribution de leurs Modes. page 147 Q Uarre. De Porigine de la Qyarte, page 10. Gxt Sila rie peutnous donner une Scptiéme par fes Quartez,, elle ne peut la divifer Harmonique- ment. 31 La. Quarte dansiles Accords de Se- conde, & de petite-Sixte, eft Confonante. 99. & 102 VYoytz Nombre , Onziéme & Tri- Ton. INTE. De Fovigine dela Quin- an & de la preference Geelle doit avoir furlaQuarte. 10 11 La Quinte clt la premiere de tou- ses les Confonances , fans y comprcndre l'Odtave. La Quinte & les Tierccs compo- fent tous les Accords. 29. 30 31 32 La Quinte eft le premier objet de cous les Accords. 12. 32. 54 La Quinte ne peut fervir de bor- nes aux Intervales. 13 ll n'y a point d’Accord complet fans la Quinte, ni par confe- quent fans Punion des deux Tierces qui la compofent. 30 La Quinte a le privilege d'engen- drer par fes Quartce un Inter vale qui excede létendué de PO@ave, & F Accord qui enre- falce n‘elt fapportable que par- ce que cette Quinte le divife ‘Harmoniquement. 32 La premiere des deux Nottes qui TABLE dans la Baffe defcend de Quin- té, ou monte de Quarte, peut & doit méme porter | Accord de Ja Septiéme. page 69 Les perfonnes un peu fenfibles 3 PHarmonie , n’entendent jamais une conclufion de Chane, quel- les ne fe fentent comme forcées d'en faire proceder la Bafle par un Intervale de Quinte en def- “ cendane, &e. so Il ya des occafions of 'on ne peut gueres fe difpenfer de faire en- tendre deux Quinter de fuice dans |’Accompagnement du Cla- vecin , entre les parties fape- rieures qu’on-y touche de la main droite ; parce que cela in- troduie une cereaine liaifon dans la Progreffion des Accords , dont Phabitude s’acquiere plus facilement en tolerant cette pe- tire faute , qu’en y faifane ob- ferver 4 la rigueur les Regles de la Compofition fur ce fajet. Tai dic, cette petite faute, fap. pofé que c’en foi une dans PAc- compagnement, puifqu’elle ne décruit pas le fond de l’Harmo- nie, & que les Iraliens Ja prati- quent fans fcrupulcen pareil cas, Voyez, Baffe-Fondamentale , Simu- 1é, Tri-Ton & Cadence. R Arson. Des differentes Rai- fons qwon peut donner & unméme Accord. page 26.6 46 Les Raifons des Vibrations font pa- reilles 4 celles des Divifions , & les Rai/ons des longucurs en font renverlees. page 47. 48 DES TERMES. Catalogue des Raifons naturelles & renverfecs de tous les Inter- vales. page 26 royex, Corde. RENVERSER. RENVERSEMENT. Ceft en termes de Mufique,, la tranfpofition de lordre narurel que les Sons doivent teniren- treux, pour former une Har- monic’ parfaite. Ce Renverfement provient de la force de 'Oftave. 7.15. 16 Le Renverfiment des Intervales n'a été confideré de Ja plupart des Théoriciens que comme ta fim- ple difference qu’il y a d'un In- tervale 2 un autre, 16 Zarlin' a- connu le Renverfement des Intervales, & a oublié ce- Iui des Accords. 20, @ 111 Comment on diftingue par les operations Arithmetiques les In- tervales Renverfex de ceux qui ne le font point,, AT Ceo Renverfement elt le nocud de toute la diverfité dont ’Harmo- nie puiffe participer. 10. & 114 La connoiffance des. Accords Ren- ‘verfex, n’efe venué que par fac ceflion de temps. 132 Ce Renverfiment fe découvre de plus en plus, mefure qu'on veut pénetrer dans les fecrets de Harmonic. 11 Quelques Muficiens simaginenc que les Accords par fuppofi- tion font falceptibles du en verfiment , faute de connoitre le principe de ces’ Accords & celui du Renverfement. Voyez, Suppofer. Reetiaue. Ce que c’eft que Re- xix rligue. age 6 Rect La Regle fe tite ae Brin. cipe, & non pas le Principe de la Regle. 113.0 126 Les Regles qui tirent leur origine de I'Harmonie Fondamentale ne . fubfifteric que dans les Accords : affectez 4 cette Harmonic Fon- damentale.: \ 90. & ot Il faut chercher les proprietez duh Accord derivé, dans fonAc- cord Fondamental. 103 La Regle de. Preparer toute Diflo- nance pat unc Confonance , eft fans exception. 104 La preuve des erreurs contenués dans les. Regles modernes. 105 jufqu’s 109. & 152 Du défatit des Commentateurs des ptemicres Regles. 125. G143 La Bafle-Fondamentale déterminc toutes Jes:Regles qui conceypent les Confonances. 128. 129 yacls font les differens principes ~"de la Regle , qui permet de faire fyncoper la Baffe fous unc Dif- fonance. 107. & 108 Voyex; Cadence & Contrepoint. Ss Avver. Onufe de ce terme en Mufique, pour donner 3 entendne- que toute Diffonance dott étre fuivie Diatoniquement une Confonance. Les Diffonances majeures doivent étre Sanvées en moncant d'un femi-Ton , 8 les mineures en defcendant diatoniquement. page 55. & 130 Seconpe. La Diffonance mineure iy Xx fe reconnoie todjours dans un Interyale de Seconde ou de Sep- titme. page 10> La Seconde cht renverfét de la Sep- ticme , cela fe reconnoit dans les Quarren de la page 38 DePorigine de la Seconde fuperfué, & comme elle emprunte fon fondement du Son fondamen- al. qr. jufqu’s 44 Tl naic autant d’Accords de cct Emprunt que de I’ Accord:de la Septiéme d'une Dominante To: nique. 80. 283. 284. 404.08 405 Voyex, Septiéme. Sem1-Ton. Ce mot derive du Gree, & fignifie Demi-Ton. Le Semi-Ton fait tout l'ornement de l"Harmomie & de la. Melo- die, il fert rodjours 3 la Pro- greflion de la Diffonance ma- Je, & Zarlin aprés em avoir parlé avec fuccés , Yabandonne aux endroits .of il fe fait fenrir le mieux. 5 5. jufqu’s 57 Le Semi-Ton mineur fait la diffe- rence de la Ticrce majeure ila mineure,8& par confequent celle de tous les Intervales qui fe dif tinguent en majeurs,en mincurs, en fuperflus ou cn diminucz. 27 La diftinétion du Ton & du Semi- Ton cn majeur, en mineur, &c. eft inutile dans la pratique. 364 Voyex Senfible & Tri-Ton. Sensrpte. Ce que ceft que la Notte fenfible. 56.6217 La Norte fenfible fert 3 faire con- noitre le Ton dans lequel on eft. 258 Foyex Diffonance. Seprre’mE.La Septiéme cht lorigine TABLE de toutes les Diffonances, cat fans elle la Diflonance majeure n’eft plus quune Confonance, cela doit fe reconnottre dans les warez de la page 38. 0% La Sep ditme eft ajoitée al Accord parfait, & d'ob naiffent par confequent ton= tes les Diffonances. Foyer encore le’ Supplément, La Septiéme ne peut ére fanvée que de la Tierce felon I'Harmo- nie ‘naturclle & fondamen- tale. > age 12% L’Accord de'Ja Septiéme ou la-Dif- fonance mineure & la majeure font jointes enfemble, eft le plus fécond de tous. 4s La Sepriéme., Ya Séconde , ni la New- viéme ne doivent point étre di- ftinguées en majeures nicn mi- neures. 166. G 168 La Septiéme diminude (ert de Prin- cipe 2 tous les Accords par emprunt , mais il faut pour lots qu'elle fetrouve au-deffous des Accords , of elle forme le Son grave de I'Intervale de la Seconde fuperfivé, qui en eft ren- verte, 43-6 44 Si la Septiéme peut étre diftinguée cn faufle-Quinte , Neuvieme , &c. & fi elle peut étre fauvée fur-des Intervales differens, cela :ne provient que de la differente Progreffion de la Baile. 67 Monficur de Broffard s'eft tcompé dans Ja maniere dont il accom- pagne la Sepsiéme fuperflut, 167 II seft également trompé dans le rapport qu’elle doit avoir avec la Seconde diminuée. 166 Vyex Accord, & Diffonance , DES TERMES. Voyex. encore Seconde & Tri-Ton. semute’. Ce que c'eft que deux Oftaves ou deux Quintes Sizu- Uées ; comment on peut les pra tiquer , & le moyen de les evi- ter. age 120. 121 srxte. De Porigine des Sixtes. 12. jufqu 14 On ne peut admettre les Accords de Sixte & de Sixt ee rte, fans fappofer que le Son fondamen- tal eft pour lors fous-entendu dans fon O@ave. 9 Voyex, Tierce. SOLFIER. Voyex Mefure & Tranf- pofer. Son. Le Son eft le principal objet de la Mufique. r Comment il fe diftinguc dans la Mufique-pratique. 2 La maniere de connoitre le rap- port des Sons. 2. jufqu’s 4 Les Sons peamanens (e dérobent , en quelque maniere, 3 nétre at- tention. 12a Voyex Baffe-Fondamentale , Corde, ‘Accord , Principe, Sous-enten- dre , & Suppofer. Sous-ENTENDRE. On regarde dans la Mufique les termes de Sons-entendre & de Suppofer pref- que comme fynonimes ; cepen- dant leur fignification y renfer- me un fens bien different l'un de Vautre.ParlemotdeSons-entendre on doit érrc prévenu que lesSons aufquels on applique , peuvent étre cntendus dans les Accords oi ils ne {e trouvent point 5 & méme , 4 l’égard du Son-Fonda- mental, il faus’imaginer qu’il devroit étre pour lors entenda an xx} deffans des autces Sons, lorfqu‘on dit quill clt Sons-entends. Et par Je mot de Suppofér , on doit cre prevenu que les Sons aufquels on l'applique, cn fuppofent d’au- tres, qui ne paroiffent point , ou qui paroiffene avant ou apt Mais bien plus, 3 Pégar Son Fondamental , il faut maginer qu’il doit étre po/? ou placé immédiatcment au-deffas de celui que nous appellons /ar- numeraire dans les Accords par Suppyfition. Noyex Suppofer. De force que par la jufte application uc nous faifons ici de chacun x ces termes au Son-Fondamen- tal , leur veritable “fignification sy trouve rendué & Ja lettre, SuPProSER, SuPprosition. Ce terme qu'on n’a appliqué juf- qe prefene qu’aux Sons qu'on it paffer pour le goiit duChant, & qu’on die pour lors n’éere ad mis que par fuppofition, en ce quills ne forment point Harmo- nic avec les autres Sons de l’Ac- cord of ils fe trouvent, doit acre plus précifémene appliqué aux Sons quialterent la perfec- tion des Accords’, en ce que par leur addition ‘les Accords excedent lérendué de ’'Odtave. Il n'y a que deux Accords par /ig- pofition, dont deux autres déri- vent, page 406 On trouvera dans les Quarrez de la page 38, que Ic Son furnume- raire de Accord de la Newvié~ me ne peutyétre placé, & que fe trouvant pour lors immédia- mentau-deflous du Son-Fonda- xij mental, il le /appo/? par confe- quent. Ce Son’ furnumeraire ne peut fe renverfer. page 74 Voyex, Cadence. Syxcore. Ce terme eft fignifica- tif pour donner acntcndre, lorf- que Ja Diffonance alicu, quiil fe forme pour lors un certain Choc entre cette Diffonance & Ja Confonance dont elle appro- che Ie plus. Dang le Supplément. Cependant ce terme a unc autre Fenification dans la pratique , comme on Ic trouvera & la page 296 La Syncope ne regarde que le Son Diffonant. 98.99.G 108 SystEME. Syftéme Diatonique par- fait. 23 Syftéme Chromatique. 28 Les Anciens qui ont trouvé le mo- dele de la Modulation dans le Syftme Diatonique parfait, ont abandonné ce modcle dans la multiplicité de leurs Modes, 145.6 146 IEMs. Yoyex Mefure. Trame. Lerreur de quel- ques Muficiens vient de ce qu’ils ne comprennent pas la force des Termes. page 12k Trence. De Porigine des Tierces. 12. 13.6 14 La Quinte && les Tierces compofent tous les Accords. 29. jufqu’a 32 Les Tierces peuvent étre regardécs comme unique objet de tous les Accords. 33. jufqu’a 44 La Tiere fe diftingue cn majeure TABLE & cn mineure, page 130 G@ dans la Demonflration de la page 4 La Tierce eft Punique Confonan- ce qui puifle fauver la Diffo- nance dans une Harmonie na- tutclle & Fondamentale. 53 o 120 Les Accords Diffonans, formez dune Fierce minenre ajottéc au- deffius de l’Accord parfait , font plus fuportables que lorfque la Tierce majeure y elt ajotirée. 33 34 40 La Tierce majeure doit monter , & Ia mineure doit defcendre. 55 88. & 89 Tous les Intervales qui fe diftin gucnten majeurs & en mineurs, cn fuperflus, & en diminuez , doivent fuive la proprieté de ces Tierces. 55-130 Le genre de la Téerce du Son Fonda- mental ou de la Notte Tonique décermine celui du Mode, & par confequent il n'y aque deux Modes , l'un majeur & Pautre mincur. 143 Il n’y a que la Tierce & la Sixte qui doivent étre diftinguécs en majeurs &&en mincurs. 165 Defeartes scl trompé fur Forigi- ne de la Tierce mineure , & fur celle des Sixtes. 14 Les Téerces participent de la Con- fonance & de 1a Diflonance. 87 La Tierce majeure peut defecn- dre. 9° La Tierce minewre & la Sixte mincu- re peuvent monter dans _une Harmonic renverfée de la Fon- damental. 91. jufqu’i 93 DES TERMES. G dans le Supplément. Ton. Ce terme a deux fignifica- tions dans la pratique, qu eft a propos de {cavoir diltin- guer. Il fignifie premicrement , Fefpace qui fe trouve entre deux Sons comparez enfemble ; & PIntervale qui en eft formé fe diftingue dans la Théorie en ma- jeur & cn mincur. 22.6" 23 Mais cette diftin@tion eft inutile dans la Pratique. 364. & 367 La difference des raifons du Ton mineur 8 du majeur en caufe unc pareille dans Ics raifons de tous les Incervales , 4 l'exception de PO Stave & de la Septi¢me fuper- flue, 25. O26 Secondement ce mot de Tox prend fouvent la place & les qualitez de celui de Mode, & c’cft de- La quon appelle Norte Tonique le Son, qui dans I’étendué de fon Oétave détermine l'ordre de Ja Modulation. Le Mode ne peut changer que du majeur au mineur , ou du mi- neur au majeursmais i Pégard de laNotte Tonique,clle peut fe pren- dre fur les vinge-quatre Nottes du Syftéme Chromacique. 149 Les Confonances ne déterminent pas feulement la conftruétion des ‘Accords , ni la Progreffion de la Bafle-Fondamentale, d’ou la Progreffion des Parties fupericu- res eft en méme temps determi. née; mais elles nous apprennent encore la manicre de paffer d'un Ton ou d'un Mode, un au- we, Ibid. Comment on diftingue le Ton du xxiij Mode. page 1496 198 Comment ‘on peut fcavoir fi la ‘Notte qui porte un Accord par- faic clt Tonigue ou non, & les confequences qu’on cn tire pour les Accords qui doivent éttcem- ployez. 264. OF 265 Poyex. Mefure. TRansposeR. Comme il n'y aque deux Modes, dont l'un ala Not- te Ut pour premicr degré, & Pautre la Notte La; on dit que le Mode ow le Ton elt Tran/po/é, Jorfqu’on s'y fere d'une ‘autre Notte pour premier degré. La plupartdes Italiens oublient le principal Dieze qui doit fe trou- ver aprés la Clef des Modes ma- jeurs Tran/po/éx. , & prefquc tous Jes Frangois oublient le princi- pal -pmo/, qui doit fe trouver aprés la Clef des Modes mi- neuts Tranfpofezx. Voycz le Sup- plement. Lordre des % & des % quil faut obferver dans les Modes Tran/= pofex- dbid. Par quel moyen on peut fe dif- penfer de calculer les x & les qui fe trouvent aprés la Clef, lorfquiil s'agit de folficr, &¢ 'em- barras que ce calcul peut cau- fer aux Commengans, bid. Monficur Frere scl trompé dans fa nouvelle maniere de marquer la Tranfpofition dcs Modes mi- neurs. sbid. Tri-ron. Comme I'Intervale de Ja Quarte faperfué eft compo- fe de trois Tons, on l’appelle pour ce fujet 7ri-Ton, Cet In- tervale reprefente fouvent une xxiv Quarte jufte, qui ne fe trouve alterée que pat Ja force de la Modulation , mais qui n’eft plus cc Tri-Ton tel qu’on fe Vimagi. ne; il en eft de méme de la Quinte, de la Seconde, de la Septi¢me , & de la Neuviéme , que Ja Modulation oblige d’al- terer quelquefois ; de forte que Ja connoiffance de la Modula- tion eft d’un grand fecours pour ne s'y pas tromper 3 if en of parlé dans la page 236. Maffon a traite de Tri-Ton unc Quarte ainfi alerée par la Mo- dulation , o& pour lors cette Quarte n’eft pas Diflonante. 65 co 66 v IsRATION. Voyex Raifon. Viorg. La preuve quon TABLE. DES TERMES. peut tirer des Inftrumens de Mufique & Pégard du Principe & de fon Odave. page 6 Zz Antino ov ZARLiN. Auteur celebre en Mufique, que Monficur de Brofard nomme le Prince des Muficiens Modernes. Les erreurs qui fe trouvent dans les Regles de Zarlin provien- nenten partic de ce qu'il n’envi- fagooit que deux Sons a la fois. page 89 Cet Auteur decide parfaicement au fajet des effecs furprenans que les Anciens ont attribuez a leur Mufique. 142 Yoyex, Renverfer, Cadence, Prin- cipe, Mode & Semi-Ton, Fin de la Table des Termes, TRAITE TRAITE DE LHARMONITIE Reduite 4 fes Principes naturels, AVEC DES REGLES de Compofition & d’Accompagnement, DIVISE EN QUATRE LIVRES. ‘RORTONIETosgaRIEIEIEN Rater ON IAN AIOIOC IOS NORTON LIVRE PREMIER. Du rapport des Raifons & Proportions Harmoniques. CHAPITRE PREMIER, De la Mufique & du Son, A Mafique eft la Science des Sons; par confequent le Sort eft le principal objet de la Mufique. On divife ordinairement la Mufique en Harmonie & cn Melodie , quoique celle-cy ne foit qu’une partie de 'au- te, & quil fuffife de connoitre Harmonie, pour étre parfairement initt.it de toutes les proprietez de la Mufique , comme il fera prous ve dans la fuite. A 2 TRAITE DE LHARMONIE, Nous laifferons a la Phyfique le foin de définir le Son; dans l’Har- monic on le diftingue feulement en grave & en aigu , fane s’ar- réter a fa force ny a fa durée ; & ceft fur le rapport des Sons aigus aux graves , que toutes les connoiffances de Harmonie doivent étre fondées: Les Sons graves font les plus bas , comme ceux qui font rendus par les voix miles , & les aigus font les plus ¢levez , comme ceux qui font rendus par les voix féminines, Lon nomme Zatervale|a diftance qu'il y ad’un Son grave dun Son aigu , & des diferentes diftances qui peuvent fe trouver entre un Son & un autre , fe forment differens intervales , dont les degrez tirent leur dénomination des nombres de I’Arithmetique; ainfi le premier degré ne peut étre dénommé que par L’#7ité , dot l'on ap- Pelle Uxifon deux Sons en méme degré ; pat confequent le fecond degré s'appelle Seconde , le 3° Tierce s1e 4m Quarte, les™* Quinte, Te 6m Sixte , le 4m Septitme , le 3" Ofavei &c. en {uppofant que le premicr degré eft totijours leplus grave, & que les autres fe forment en dlevant [a voix fucceflivement felon fes degrez naturels, CHAPITRE SECOND. Des différentes manieres dont le rapport des Sons peut nous Etre connu, Our connoitre Je rapport des Sons, ona choifi une corde ten- dué de fagon qu’elle pit rendre un Son ; l'on a divifé enfuite cette corde en plufieurs parties avec des chevalets mobiles, & l’ona trouvé que tous les Sons ow intervales qui pouvoient s’accorder enfemble écoient contenus dans les cing premieres diviftons de cette . corde, en comparant reciproquement chaque longueur qui refultoit de cette divifion, Les uns ont chetché ce rapport dans celuy qu’ont entr’eux es nombres qui nous marquent ces divifions ; les autres ayant pris 2 part les longueurs qui refultent de ces divifions , ont dherché cerap- port dans celuy qu’ont entr’eux les nombres qui nous marquent ces differentes longueurs; d’autres ayant encore remarqué que la com- munication du Son a loreille ne pouvoit fe faire fans la participa- tion de lair, ont cherché ce rapport dans celuy qu’ont,entreux les nombres qui nous marquent les Vibrations de ces differentes lone gueurs ; & fans s‘arréter a plufieurs autres manieres, dont ce rapport Peut nous étre connu , comme dans Jes differcntes grofleurs de la LIVRE PREMIER. 3 corde , dans {es diferentes tenfions par des poids , ow dans des inftruments 4 vent, &c. L’on a trouvé, en un mot, que toutes les Confonances * étoicnt contenués dans les fix premiers nombres , 2 Texception des groffeurs & des poids , ont il faut fe fervir des quar- rezde ces nombres radicaux ; ce quia donné licu dattribuer toute la. force de Harmonie a celle des nombres ; ne sagiflant aprés cela que d’en faire une jufte application 2 loperation, fur laquelle on veut fonder fon fyfteme. Il faut remarquer a prefent , que les nombres qui nous marquent les divifions de la corde , ot fes Vibrations fuivent leur progref fion naturelle , & que tout y eft fondé fur les regles de |’Arithme- tique ; au lieu que les nombres qui nous marquent les longueurs de lacorde, fuivent une progreflion renverféede la premiere; ce qui détruit_une partie des regles de ’Arithmetique , ou plitdt nous oblige a les renverfer, comme nous le verrons en fon lieu : Mais {i le choix de ces operations doit nous étre indifferent 4 l'égard de T'Harmonie, nous ne nous attacherons qu’a celles ott les nombres fuivent leur Proareflion naturelle , parce que le tout y eft beaucoup plus intelligible. * Voyez la Table des Termes. CHAPITRE TROISIEME De l’origine des Confonances & de leur rapport. * YE Son ef an son, comme la corde off dla corde : Or chaque corde contient en fay tontes les autres cordes qui fom moindres qu elle , & non pas celles qui font plus grandes 5 par confequent auffi dans chaque Son, sous les aigus font contenus dans le grave , mais non pas reciproguement tous les graves dans celuy qui eff aigus d'oi ile(t évident que Von discern cher le terme plus aigu parla divifion du plus grave; laquelle divifion doit tre Arithmetique , Coeff a dire en’ parties égales , de. Seit donc A B, SDCE? te terme le plus grave , dont fe Jévenx trowver le terme le plus aigu, pour en former la premiere de toutes les Confonances , alors je la divife en denx (ce nombre czant le premier de tous) comme vous veges gon « fait au point C, & alors AC, AB » font dloignées Pune de Sausre par la premiere des Confonances , qui ff appellée Odfave ou Diapafon. Que fe je veux avoir les autres Confonances qui fuivent immediatement la Premicre , je devife A B en trois parties égales , & alors il nen refultera 24s feulemem un terme aigu , mais deux; fgevoir AD, @ A. E, d’ois nakeront deux Confonances de méme genre ; Sfavoir une Donxitme & wna © Discanras,abregé dela Mufique , pag, 60, - Ail 4 TRAITE’ DE L'HARMONIE, Quinte s j¢ puis encore divifer la ligne A. B, en 4, en 5, ou en 6 parties, & non pas durvantage parce que la capacité des orcilles ne sésend pas ane dela, oe. Pour rendre cette propofition plus évidente , nous prendrons fept cordes, dont les divifions feront marquées par des nombres , fup- pofant qu’elles font toutes accordées a |’Uniflon, fans fe mettre en peinc d’ailleurs d’aucune autre ¢galicé; Yon mettra enfuite les nom= bres dans leur ordre naturel a coté de chaque corde , comme on Ta obfervé dans la démonftration fuivante , chaque nombre mar- quant la divifion en parties égales de la corde qui luy répond ; ot Ton remarquera feulement que le nombre 7. ne pouvant_donnet aucun intervale agréable , ( comme cela eft évident aux Connoif {curs ) nous luy {uppofons le nombre 8. qui eft le premier aprés 7» qui foit double de Fun de ceux qui font contenus dans le Senaire, faifant la triple O€tave avec 1- ce qui n’augmente pas la quantité des nombres propofez , puifque 6. & 8. nous donnent le méme in- tervale que 3- & 4- tout nombre reprefentant toujours celuy dont ilcft double. 7 DEMONSTRATION. TE Ee te ge 8. at tt i Since myers) Since mincate Double OGave Tareas Ocrare Douritme I faut fe fouvenit d’abord que les nombres marquent par tout la pane de Funité , de méme que celle de la corde entiete qui r¢-. pond a 1. LIVRE PREMIER. 5 Lordre de Porigine & de la perfection de ces Confonances fe trouve déterminé par celuy des, nombres 5 de forte que !Odave entre 1. & 2. qui eft engendrée la premicre , clk. plus parfaite que la Quinte , qui fe trouve entre 2. & 35 dela a la Quar- te qui eft entre 3. & 45 &c. en fuivant toijours la progreffion na- turelle des nombres , & en n’admettant les Sixtes que les der= eres, 7 me nom des Nottes doit faire appercevoir que la ‘corde 1, fon O€ave 2, fa double & fa triple Octave 4, & 8. ne rendent , pour ainfi dire , qu'un méme Son; de plus; la difpofition de ces Nottes conforme a lordre des nombres, & des divifions de la corde don- ne Harmonie la plus parfaite que l’on puifle imaginer , comme il eft libre a un chacun de ’éprouyer : Pour ce gut elt des proprictez ticulieres 4 chaque Son ou a chaque Confonance , nous allons -s diftribuer par Articles, pour en donner une idée plus diftinéte, ARTICLE PREMIER: Du principe de [Harmonie on du Son fondamental. ‘Nous devons fuppofer d’abord que Ia corde entiere qui répond 4 s.rend un certain Son, dont il faut examiner les proprictez, en” les faifant rapporter 4 celles de cette corde unique, ouméme 4 celles de P'Unité qui eft le principe de tous les nombres. 1°, Les differentes divifions rnarquées {ur toutes les cordes qui font égales 2 la premiere , & déterminées par la quantité que con- tient chaque tiombre qui jeur répond , nous prouvent évidemment que chaque artic de ces cordes provient de la premiere , puifque ces patties font contenués dans cette corde premiere 8& unique; donc les Sons que doivent rendre ces cordes divifécs font engen- drez du premier Son , qui en eft par confequent le principe & le fondement, 2°. Des diferentes diftances qui fe trouvent entre ce Son fonda- mental & ceux qu’il a engendre_par fa divifion , il fe forme diffe- rents intervales , dont par confequent ce Son fondamental eft le Principe. 3°. Et finalement , de l’union de ces differents intervales, il fe forme differentes Confonances, dont I'Harmonie ne peut étre par- faite , fi ce premier Son ne regne au deffous d’cux , comme en rant la B4/¢ & le Fondement , {elon ce quiparoit dans la Démont{- tration ; donc ce premier Son eft encore le principe de ces Cone fonances & de I'Harmonie qu’elles forment, 6 TRAITE DELVHARMONIE, Nous allons voir dans les Articles fuivans les Sons qui ont le plus de corre{pondance avec ce principe, & l'ulage qu’il en fair, ARTICLE SECOND. De LUniffon. L'Uniffor’ n'eft 2 proprement parler qu’un Son unique, qui peut cere rendu par plufieurs voix ou par plobgars inftrumens, comme ccla paroit dans les fept_cordes de la démonftration_ précédente avant qu’elles foient divifées ; d’ott l'on dit que |'Uniffon n’eft pas une Confonance , parce qu’il nes’y trouve pas la condition neceflaite pour en faire une 5 {avoir la di rence des Sonsa l’égard du grave & de laigu , mais get a méme rapport aux Confonances , que TUnité l'a aux nombres. ARTICLE TROISIEME De lOftave, La proportion du tout a {a moiti¢, ou de la moitié au tout et fi naturelle, qu'elle fe congait d’abord ; ce qui doit nous prévenir en faveur de /oééeve , dont la raifon eft comme 1. 4 2- PUnité eft le principe des nombres, & 2,en eft le premier , fe trouvant un grand. rapport entre ces deux Epithetes , Principe 8¢ Premier, dont l'applica- tion eft tres-jufte. Aufl dans la pratique, l'Odave n’eft diftinguéc que fous le nom dereplique; toute replique y étant pour lors cone fondué avec fon principe , comme cela paroit par le nom des Nottes de la démonftration précédente ; & cette replique y étant moins regardée comme un accord , que comme un fappleement aux accords ; ce qui fait que quelque-uns la comparent au zera. Les voix males & feminines entonnent nacurellement l’Oétave, croyant entonner!’Uniffon ou le méme Son : Dans les Fliites cette Oétave ne dépend que de la force du vent ; & fi l'on prend une Viole dont les cordes fontaffez longues pour pouvoir en diftinguer les battemens, l'on y remarquera qu’en faifant refonner une corde avec un peu de violence , celles qui feront plus baffes ou plus éle- vées_d’une Octave ,trembleront Tellesmérnes » au licu qu'il n’y a que le Son aigu de la Quinte qui tremble , & non pas le grave; ce qui_prouve que. le principe de ’O€tave eft confondu dans les deux Sons qui la forment , & que celuy de la Quinte , & par con- fequent de tous les autres inrervales, refide uniquement dans le Son. LIVRE PREMIER. 7 grave & fondamental, * Defcartes s'étant trompé icy par la faufle preuve qu'il tire d’un Luth, al’égard de ?O@ave. De plus, ’Odtave fert de bornes a tous les intervales , & tout ce qui eft engendré par la diyifion du principe , peut, apres avoir été com= paré 4 ce principe , étre également comparé a fon Odtave ; cette louble comparaifon ne produifant dans Harmonic que la {cule diverfité qui peut provenir de la diferente fituation d@deux termes, comme 2. 3. Ou 3. 2+ ce que l’on appelle en termes de Geomtrie, raifon ou comparaifon renver(te. Ox comme cette compataifon renver {ée n’eft autre chofe dans I'Harmonie que la tranfpofition d'un Son rave a laigu, puifque fi 2. marque le Son grave , ctant le premier, il marquera par confequent le Son aigu ,¢tant le dernier ; il faut diftinguer cette tranfpofition par le nombre qui en reprefente l'Oc- tave , en mettant 3. 4. au lieu de 3 ree qui doit nous faire ap= percevoir que tout nombre multiplié Geometriquement reprefente todjours , pour ainfi dire , le meme Son , ou bien qu’il donne la re- plique de celuy qui en eft la racine ; comme cela fe prouve par la démonftration précédente , en faifant commencer cette multiplica- tion au nombre 2, qui eft engendré le premier par la divifion de TUnité, celle-cy cedant a ce nombre, le privilege d’engendrer en fa plage tout le. rclte, fans rien perdre neanmoins de {a force; car cc ui s'accorde avec 2. s’accorde également avec 1-l’Odtave, la Dou- ble, la Triple Odtave , & plus {i on veut » ne font dans le fond wun méme intervale , que l'on diftingue feulement fous le nom le doubleé ou de replique, ainfi de la Quinte avec la Douziéme, &c. & ce n’eft que pour trouver lesnombres moyens qui peuvent s’ac- corder avec chaque terme,de cette raifon 1. 25 qu'on la multiplic autant qu'il eft neceffaire , ‘fe trouvant par exemple 3. entre 2. & 4+ $6. 7. entre 4. 8 8- ain(t de plus en plus jufqu’a Finfini; 2. 4. ou 4. 8.étant ea mémeraifon qu’s.42. De cette conformité qui fe trouve entre les intervales qui naiffent des nombres comparez indifferemment 2 1, & 2 2+bien que ce foic totijours au deflus d’r. & au deflus de 2- nous pouvons juger que ces mémes nombres comparez au deflus d’t- & au deffous de. forme ront des intervales, dontle apport fera pre{qu’égal ; mais bien plus, de cette comparaifon, renver{ée qui ne provient que de la tranbolt tion d'un Son dans fon Odtave, ou d'un nombrea fon double, nous devons juger que le rapport de ces Sons ainfi tran{pofez ne peut y étre alteré que par unedifference de proportion, qui n’en caufe pref- quaucune a Voreille, puifque la proportion de 2. 2 4. fait 4 peu- prés le méme effet que celuy de 2, a 2+ comme tout ce que nous * Dsscaares, pag. 59 8 TRAITE DE LHARMONIE, venons de dire , joint 4 l’experience, le prouve fufifamment; ce qui a donné lieu d’attribuer 2 !Ogave la méme force qu’au Son prin. cipal & fondamental de cette Octave: L’odeve , * dit Zarlin, efla mere, 1a faurce & borigine de tous les intervales , cof par la divifion de ces deus termes que s'engendrent tous les accords Harmonieux ; cependant, woique cela foit vrai en quelque facon , c’eft tovijours de la divifion da Son unique & fondamental que s’engendrent tous les autres Sons , & par confequent tous les intervales & tous les accords ; de forte que pour faire valoir le fentiment de Zarlin , !’on ne peut fe difpenter d’y ajouter , que pour lors le Son fondamental fe {ert de fon Odave comme d’un tecond terme ot doivent répondre tous Ics intcrvales engendrez de fa divifion , pour micux marquer qu'il encft le commencement & lafin ; que cette Otave n’y a d'autres proprictez que celles quiluy font communiquées par le Son fonda- mental dont elle eft engendrée, ou pour, micux dire encore , que c'clt toujours le méme Son qui fe tranfpofe dans fon OGtave ow dans {a replique, ou encore qui fe multiplie, fi lon veut , pour dé- terminer de tous cotez des intervales parciculiers 4 chaque Son qu'il a engendré , fans alterer neanmoins les proprictez qui font tombées en partage a ces Sons engendrez dans la_premiere €ompa- raifon quia diien étre faite d’abord avec ce Son fondamental; Tel a formé une Confonance parfaite avec ce Son fondamental , qui Ja forme également avec Bn Odtave ; tel a formé d'un coré une Confonance imparfaite , ou une Diffonance qui la forme également. de l'autre; tel a dui monter ou defcendre d’un coté qui monte & defcend de l'autre 3 enfin tout ce qui s’accorde d’un coté s'accorde auf de Tautre, & rien n’y eft alteré en aucune fagon 5 excepté que la perfection attachée aux accords formez des principales Confo- nances , ou pour lors leSon fondamental occupe fa place naturelle, qui eft le lieu Je plus grave, fe trouve diiment alterée , lorfque ce. Son fondamental (e tranfpofe dans fon Octave pour introduire de ladiverfité par le different ordre que ces mémes Confonances tien= nent entr’elles, comme on peut I’éprouver dans la démonftration précedente, ott J’on receyra une fatisfaction tres-grande de la difpor fition prefente de toutes les Confonances , & ott cette fatisfaction fe diminuera fans choquer neanmoins loreille , fil’on en retranche les Sons 1, 2. & enfuite les Sons 1. 2. 3. 4+ bien que cela foit encore plus fenfible dans la {uite d'une piece de Mufique. De toutes ces remarques nous pouvons conclure qu’un Son quel- conque eft totijours fouseentendu dans fon Odtave;* Defcartes en. convient en partie, (lor{qu’il dit, qu'on wentend jamais aucun Son, que BLaReIno, teres parce, cap. 5.6 174] * Dascanres, pO Sn LIVRE PREMIER. 9 fon ofteve en deffies ne. Semble frapper les oreilles en quelque fagon s & il ¥y auroit peut-ctre ajotite #odéeve an defous s'il ne fe fut pes trompé dans la preave qu’il en_a tirée d’un Luth ( comme nous avons dit) ‘ou sil cut fait cas du fentiment d’Ariftote, qui dit dansfon 24™*, & dans fon 43™ Probléme (au rapport de Defetmes *) i l'on touche In corde nce qui fait Laigu de bottave , on entendra anf la corde hypate ui en fait Le grave , parce que Ia fin languiffante du Son aiga off le com- mencement du Son grave qui refemble a lécho ou a Vimage du Son aigu; iln’y a peut-étrepas un Muficien quine fe ferve de cetteexpreflion, gn tel Son ane telle notte, ou un tel intervale eff fous-entends , en ajori= tant quelquefois dans /a Bafes de forte que l’expreffion prévient fou- vent en ce cas celuy qui en connoit le moins la force: Les raifons Harmoniques ne nous offrant que accord parfait , on ne peut pour- Jors admettre les accords de Sixte, &¢ de Sixte Quarte qui en dérivent, fans fuppofer que le Son fondamental de cet accord parfait eft foustendi dans {on Odtave, finon il faut décruire tout principe; & pardeffus tout cela , experience qui nous fait fentir qu'un accord compo de la Fierce 8 de la Quinte eft toujours parfait & complet fans l'O€ave , nous laiffe 4 penfer que cette Odtave y elt fous- entendué , puifqu’elle eft engendréc la premiere; enfuite cette Otave mife au deffus de cette Tierce 8 de cette Quinte, avec le(quelles elle forme pour lors une Séxte & une Quarte, nous fait entendre nean- moins un accord qui eft toujours bon , quoique le Son fondamental n’y ait plus Tie done ce Son fondamental eft tranfpofé ou fous- entendu dans fon Octave ; d’o vient que ce dernier accord eft moins parfait que le premier, , bien qu'il foit compofe des mémes Song ; ainfi ces diferentes fagons de s’exprimer , /e principe of? ren- werfe , il cht confondw , tranfpofé , ou fous-entends dans fon Octave, reviennenttotijours ala méme; de forte que le Son aigu de l’Octave ne doit point étre regardé comme un principe’ different de celuy dont il eft engendré immediatement, mais comme le reprefentant & comme faifant un tout avec luy oti tous les Sons, tous les inter- vales, 8& tous les accords doivent commencer_& finir, fans oublicr cependant que toutes les proprietez. de cette Octave , des Sons en général, des intervales & des accords dépendent abfolument de ce Principe unique & fondamental , qui nous eft reprefenté par la cords entiere ou par l'unité, *Disrxmes, pag. 4g. 10 TRAITE’ DELHARMONIE, ARTICLE QUATRIEME. De la Quinte & de la Quarte. Les Sons qui forment la Quinte & Ja Quarte font compris dans les divifions dela corde entieré, & par coniequent font engendrez du Son fondamental ; cependant cu égard aux intervales, il n’y a en ce cas que /Odave & la Quinte qui {oient engendrées immedia~ tement du Son fondamental ; car la Quarte n’y eft qu'une fuite de FOdave cette Quarte ne provenant que de la difference qui fe trou- ve entre cette Ove & la Quinte s aufli n’en cft-ii point fait men- tion dans les accords originaux, dont toute la force n’eft attribuée qu’a la Quinte {cule ’Odave n’y ctant, pas méme rappellée , bien que cclle-cy ait précedé la Quiare dans fon origine , & que parcon- fequent la Quinte ne puiffe avoir licu fans elle ; de forte que fi fon ne rappelle point cette Odave dans les accords , c’eft apparemment quelle y eft fous-entendué, autrement la Quarte ne pourroit jamais y etre admifc, puifqu’elle ne peut fubfifter fans ?odeve. Celt icy qu'il faut donner toute fon attention a ce renver/ement de comparaifon , dont nous avons parlé dans l'article précédent. Ce renverfement eft le noeud detoute la diverfité dont I'Harmonie puiffe parciciper, il fuffic de le connoitre pour venir 4 bout des plus gran- des difficultez. ; 8 cette connoiffance ne confifte qu’ {gavoir diftin- et les intervales qui peuvent naitre de la comparaifon reciproque fun nombre moyen, achaque terme de lOdtave : de forte que ft nous prenons 3, qui cit le milieu Arithmetique de !Octave 2. 4, pour lecomparer a chacun de cestermes, il nous donnera d'un cété i Quinte avec 2, & de l'autre la Quarte avec 4; ne fe trouvant de difterence dansces intervales, qu’en ce que_celuy qui provient de la comparaifon faite avec le Son gtave & fondamental de ’Odtave doit étre fans doute, plus parfait que celuy qui provient dela com- paraifon faite avec le Son aigu de la méme Odtave ; car la diffe- tence de proportion qui s’y rencontre d’ailleurs ne doit point nous atrefter , puifqu’elle ne provient que de celle de ?odave 3 /Uniffon, comme fi on comparoit 3. 42, & encore a 2; ce qui ne cauferoit aucune difference : Or donc ce grand rapport des deux Sons de TOdave , lefquels fe diftinguent 4 peine de |'Uniffon , & femblent wétre plus qu'un , nous donnant 4 juger que 2. 4. font 4 peu-prés le meme effet a Voreille que 2. 2¢ doit nous porter en méme tems a segarder commz prefqu’égaux deux intervales , dont la difference ne confifte que dans ’'un de ces termes 2. 45 en donnant feulement la LIVRE PREMIER. uw préferenceaccluy oit le Son fondamental occupe fa place naturelle, comme provenant immediatement de ce Son ; ce quia denné liew de fe fervir en ce cas de la proportion Arishmerique qui eft tres-fimple, puifquellene confifte qu’a trouver Je milieu de deux nombres pro- ofez , commie nous avons trouvé 3. entre 2. & 4, & ce qui a donné fea encore a ceux qui ont fuivis lordre des multiplications d’in- venter une vouvelle proportion qu’ils ont appellée Harmoniqué , & qui n’eft autre qu'un reaverfement dela précedente , comme nous le ver- rons au Chapitre fuivant ; fi bien que chacune de ces deux pro- portions étant appliquée i fon objet , nous donne:la Quinte par rapport au Son grave de 'Odtave , & la Quarte par rapport au Son aiga ; & fi l'on applique enfuite Pune de ces proportions 4 l'objet de [autre , elle nous donnerala Quarteau grave , &la Quinte 4 Lair gu ; ce renverfement {e découvrant de plus en plus 4 meftire que on veut penetrer dans les fecrets de Harmonie: Par exemple , fi l'on commence par les nombres , dont la progreffion naturelle eft d'aller en augmentant; l’on verra que dans |’Harmonie cette progrteflion doit aller en diminuant ; fi d'un cérté la proportion Arithmetique peut nous étre favorable, de l'autre celle que l'on appelle Harmoni- que fait le méme effet ; {i pour fe conformer a la premiere propor- tion , il faut fuppofer pour,lors que les nombres nous marquent la divifion de Funité ; pour feconformer a la feconde , il faut reaver/er Yordre de la progreflion des nombres ; «fi pour fe conformer 2 la progreffion naturelle des nombres (en fuppofant totijours qu’ils marquent la divifion de l'unité, ) il faut divifer une corde propoféc; our fe conformer au renverfement de la progteffion de ces nom- res, il faut multiplier cette corde propofée ; fi tous les Sons qui naiffent des divifions fe trouvent a l'aigu, comme cela {e doit ; tous ceux qui naiffent des multiplications fe trouvent au contraite au grave contre l'ordre naturel , ce qui {e repare neanmoins au moyen le la proportion Harmonique : Enfin fi 'Odtave a tout le rapport Jue nous avons remarqué , & que nous ne pouvons luy difputer, fans détruire ce que la raifon, & lexperience nous offrent fur ce {ujets nous voyons icy que {a divifion nous donne d’abord la Quinte pour premier intervale dans fon efpece , puifqu’il n’eft tel que par rappore au Son grave & fondamental de cette Odtave-, & qu'elle nous donne enfuite la Quarte comme lombre ( Celt lexpreffion de Def= cartes * ) de cette Quinte sce qui ne provient que du reaverfiment des deux Sons qui ont compofé cette Quinte en premier licu, pat la tranfpofition du Son grave de !O@ave dans laigu ; ce dernier renverfement étant le principal objet de cet Ouvrage. * Discanres, p 6 Bij 2 TRAITE DE LHARMONIE, ARTICLE CINQUIEME. Des Tierces §6 des Sixtes. Les Sons qui forment les Téerces & les Sixtes font tous contenus dans les divifions de la corde entiere , & par confequent font en- endrez du Son fondamental : cependant eu égard aux intervales, il n’y aen ce cas que /Odave , la Quinte & la Tierce majeure qui foient engendrées immediatement du Son fondamental , la Tierce minenre & \es Sixtes Nétant qu'une fuite de la Quinte & de lodave, en ce que cette Tierce mineure & ces Sixtes ne proviennent que de la difference qui fetrouve entre la Tierce majeure &¢ la Quinte , & entre les deux Tierces & LOéave s ce qui merite quelques. reflexions , fur tout a Pégard de la Tierce minenre. Pui(que tous les intervales font engendrez de l’Odtave , & que cCeft-la que tous commencent & finiflent ; donc la Téerce minewre doit y étre comprife , & non pas indireétement , comme nous la trouvons icy entre la Tierce majeure & la Quinte, maisen fe rappor- tant direétement au Son fondamental ou 2 fon Odtave; finon cette Tierce ne pourroit plus changer de lieu, le milieu feroit fon partage dans les accords , & jamais ‘lle nepourroit en occuper les extremi- tez , ce qui feroit tout-d-fait contraire 4 ce que l’experience nous prouve , & aux proprictez que l’on attribué en ce cas, aux propor-- tions Arithmetiques & Harmoniques ; la premiere divifant la Quinte (felon notre fyftéme) par la Tierce majeure au grave , & la minenre al'aigu; & la feconde la divifant au contraire par la Tierce minewre au grave , & la majeure 3 Yaigu ; nouvelle efpece de rexverfement dans l’ordre de ces Téerces , qui prouve bien que toute la diverfite de PHarmonic eft principalement fondée fur ce renverfement. Pour micux fe convaincre encore la-deflus, il n’y a qu’a remar- quer l'agreable effet que produifent toutes les Confonances de la dé- monftration précédente dans lordre qu’elles y tiennent, 8 les pro- prietez qui font attachées 4 chacune d'elles ; d’abord ?omave s'y prefente comme tellement unie au principe dont elle tire fon ori- gine, quelle en devient inféparable , & celt pour cela qu'il n’en eft plus fait mention dans tout ‘e tefte , parce qu’elle y eft fous-enten- dué, enfuite le Son fondamental s'approprie la Quéate pour en for- mez tous les accords, en déterminant inimediatement aprés, la conf traction de ces accords, par fon union avec la Tierce 5 de forte que la Quine {e trouvant pour lors compofée d'une Tierce majeure & d'une Tierce mineure , il of impoflible que chacune de ces Tierces puiffe fe LIVRE PREMIER. 4 rapporter en méme tems a fon principe mais il fuffic auf que Tune d’elles paroiffe en ¢tre engendrée immediatement , pour que Yon ne pu fe difpenfer dattribuer a l'autre le méme privilege, parce que la difference du majeur au’ mineur qui s'y rencontre n’en caufe aucune dans le gente de l'intervale qui eft toujours une Fierce de pare & d’autre ; qui plus eft, la Quinte ne peut fervir de borne aux intervales , cette qualité n’eft di -qu’a l'O@ave ; ainfi tout ce wi peut fe rencontrer entre le principe & fa Qyinte eft totijours & la dépendance de ’Oaave, puilquelle eft infeparable de ce prin- cipe , comme nous Tayons prouvé ju(qu’a prefent ; & diailleurs, va que l’on ne peut juger d’un intervale par un autre , fi ce n’eft par le fecours de Octave; il faut donc bien abandonner la Quinte Bela Therce majenre pour juger de la Téerce mineure , ainfi FOtave du Son grave & fondemental de cette Tierce mineure y {era pour lors fous-entendué , & joiiira des mémes privileges qui luy font affectez dans borigine de tous les intervales ; c’eft-d-dire , que de méme que la Quinte entre 2. & 3. engendrée immediatement du Son fondamental de ’O@ave2. 4,2 produicla Quarte enttc 3.8 4. » par fon renverfement , ou par la tranfpofition du Son fondamen- tal 2, dans fon Odtave 4, ce qui eft egal ; de meme aufli la Tierce majeure entre 4, & ¢. engendree immediatement du Son fondamen- tal de 'Odtave 4, 8, produira par fon renverfément une Sixte mineure entre 5, & 8 & de méme encore la Tierce mineure entre ¢. & 6. en- gendree immediatement du Son fondamental de l’Odtave ¢. 10, produira par fon renverfement une Sixte majeure entre 6. & 10, Ot entre 3. & 5: de forte qu'il n’y a point icy de difference entre Y’origine immediate de la Quinte & celle des deux Téerces, ny entre lorigine mediate dela Qyarte & celle des deux Séxtes s & comme on pour- roit nous oppofer encore que le principe de la Tierce mineure femble étre different deceluy de la Tierce majeure , de la Quinte ou de 0c save, en ce que & nreft pas multiple de 2. (prenant icy 2. pour Pu- nité) il eft bon d’avertir que ce nef que pour éviter ies ractionss en fe conformant a ordre naturel des nombres qui en prefcri un pareil aux divifions de la corde , que l'on fait trouver Ja raifon de cette Tierce minewre entre 5. & 6; puifque cette’ raifon pourroit nous Etre rendué en’ méme proportion entre 1, & 1.48 dont pour lors ' unite feroit le principe ; ce qui sappergoit dans l’Article {ui- Tl faut conclure de tout ce que nous venons de dire , quill n’ya gue trois Confonances premieres , qui font la Quinte & les deux Tierces » dont {e compote un accord qui s‘appelle “ature ou parfait, & d'oii proviennent trois Confonances fecondes , qui font a QUuarte 14 TRAITE DE LHARMONIE; & les deux Sixtes, dont fe compofent deux nouveaux accords qui font neanmoins renverfez du premier , laiffant a part }Odtave qui doit étre fous-entendué dans chacun de ces accords , & pour qui le terme de Confonance n’eft pas aufli propre que celuy d’Equi/onance, dont la pliipart des meilleurs Auteurs l’ont_ornée. * Zarlin , aprés avoir remarqué dans fes démonftrations Har- moniques , que les Séxtes {ont renverfées des Tierces , dit dans fes Inftitutions qu’elles font compofées d'une Quarte & d'une Tierces ce qui fait petdre de vuié {a premiere propofition. * Defcartes seft. ¢galement trompé fur lorigine dela Tierce mi- nenre 8t fur celle des Sixtes , lor(qu’il dit que , 4 Tierce mineure off engendrée de la majeure , comme la Quarte left de la Quinte, &c, pluse bas, /s Sixte majeure procede de la Tierce majeure , &c. & encore plus bas , /« Sixte mineure eff dérivée de la Tierce mineure , comme la Sixte suajeure de la Tierce majeure , & ainfi elle enemprunte les proprietes. & Ja nature, &c. la Quarie n'eft engzendrée de la Quinte que parla force de Lodave, de méme que la Sixte mineure Veft de la Tierce majeure, & que la Sixte majeure \clt dela Tierce mineure , {ans que cette Tierce mineure paxticipe de la. méme origine ; donc toutes ces conclufions de Defcartes font faufles, excepté en ce qui regarde la proprieté des Sixtes qu'il a confondué avec leur origine ; car la proprieté qu’elles ont de commun avec les Téerces n’eft attachée qu’au genre majeure ou mineure , dont chaque Tierce & chaque Sixte doivent participer; de forte que fuivre les proprietez par rapport au_genre majeure‘ou. mineut , & proceder ou dériver, cela eft fort different. Au refte, ces défauts font pardonnables 4 un Auteur qui n/a fait qu’éfleurer Ja maticre, & qui nous fait aflez connoitre d’ailleurs qu'il Pauroit pouflée plus loin qu’un autre; s‘il s’y fie attaché, Si nous avons donné une force égale 4 chaque Téerce pat rapport au Son fondamental ; ce n’eft pas a dire que le lieu qui leur eft aeeerming pat la divifion naturelle de {a -Qu/me, ne leur foit leplus convenable; fur tout lorfque l'on veut penctrer plus avant ; & nous verrons par towe que l'aigu convient moins a la Téerce majenre qu’a Ia minenre. + Zanriwe. Ragian, 26,def.x,£.83.& 84. Terza parte, cap. 20 & 2, f 192 & 195 sDeseaatzs, pgt Se LIVRE PREMIER: 5 ARTICLE SIXIEME nu de ce Chapitre , oi les Proprietez de la démonf~ bregé du conte s Pr a (fe trouvent renfermées dans une. feule corde. tration precedente Comme une partie de chaque corde de la Démonttration Prgce- dente fuffit pour la preuve de tout ce que nous a fel a a nous marquerons cette partic fur une feule corde avec le nom gu cn détermine la divifion en parties ¢; ales, & nous pen rons ce e partie depuis le nombre. jufqu’au bout de la corde en tirant 2 droite. Pour rendre aux accords leur forme naturelle, n.effct fi l'on connoit la nature de cette proportion , l'on ne peut difconvenir qu'elle ne nous rende de point en point celle de I’ Arith- metique , érant déja probable que fi l'on renverfe la progreflion des nombres , l'on ne peut fe difpenfer d’en renverfer aufli la propor- tion , pour imiter en tout dans ce renverfement les perfections atta- chées a la progreflion naturelle de ces nombres ; & la preuve de Puniformité de ces deux proportions eft fi Dyidersey lorque Tobjet de Vune ne differe de celuy te Yautreque par un renverfement , qu’il Cc 18 TRAITE DE LHARMONIE, ct inutile de s'y arréter d’avantage. De-la vient, que la plipart des Arithmeticiens & Geomerres qui ne fe font point appliquez ala Mufique, fe font contentez de citer cette proportion Harmonique, fans en définir les proprictez , parce qu’apparemment ils ne luy en connoiffoient aucune , comme ces mots du R. P. Pardie le prou= vent ; ¥ Tons ce que lone dit jufqu'a prefent de cette progrefion , ow proportion niet pas de grand ufage , Ge je ne veux pas miengager a dire igy des chofis extraordinaires. * Ex Delermes qui sft fort ctendu fur cetre matiere » dit précifément que, fs monvements de Pair qui pro~ duifent les Confonances , C divifent tellement bOtave que la Quinte fe srowve an grave , & la Quarte a Paigu , me gardent pas la proportion Harmonique , mais L Arithmetiques ce qui fe ‘voit en ces nombres 2.3. 4. te & plus loin , donc il fans appeller proportion on progrefion Arithmetique, &¢ qi on nomme proportion Harmonique ; ce qui a pens-étre 64 caufe que les Grecs ne fe font point amufex a cette derniere Proportion s mais fans exami- ner fi les Grecs fe font amufez ou non, acette proportion Harmo- nique , voyons aprefent, fi Zarlina eu grande raifon de s’y arréter: car nous devons nous attacher principalement a cet Auteur , quia fervi de modele a {a pofterité , auquel on_nous renvoye toujours a Végard de la pratique , qui eft encore Oracle de quelques Mufi- ciens , & que Monfieur de Broflard méme appelle 4e Prince des Muficiens modernes. * Zarlin aprés avoir remarqué que Ia Mufique eft fubordonnée aYArithmetique, que Funité qui cft le principe des nombres , nous reprefente le corps Sonore , dont on tire la preuve du rapport des Sons , & que TUniflon eft le principe des Confonances ; Zarlin, dlis-jc, oublie tout ccla dans fes Démonttrations & dans fes Regles; Join d’y fuivre le principe qu’il vient de declarer , plus il pénétre, plus il s‘en éloigne ; & s'il _ne peut s'empetcher de’ nous le laiffer appercevoir dans une corde entiere dont il propofe la divifion , & qui eft ce corps Sonare dont nous venons de parler , il efface cet objet de nétre idée par unc nouvelle comparaifon qu'il fait en par- ticulier de chaque longueur qui refulte de cette divifion, en y con- fondant pour lors la corde enticre, qui bien loin d’y fervir de prin- cipe, devient au contraire dépendante dece qui en dépendoit aupar vant. Comme s'il étoit principalement queftion de fabriquer quel- nics Inftruments , i} veur,que Pon mefure des longueurs qui ont éré (éja déterminées par les mémes nombres qui ont déterminé la di- vifion de la corde en parties égales,. fans prévoir que le rapport que ces nombres ont entr'eux fatke pour nous donner [intelligence la * LeR. P. Pardid div: vir. p. too. [* Drsenmes, Liv. 1, dela Mafique Theor. 28. p.237- * ZawLINo, prima parte, cap, 20. fol. 37. cap. 40. fol, 61, Terza parte, cap. th fol. 183: J LIVRE PREMIER. 19 plus parfaite que l'on puiffe fouhaiter de T'Harmonic ; & qu'il ne Sagit , pour cn venir a la preuve, que d’attacher unc nouvelle idee aces nombres; en difant que, puifque la Mufique eft fubordonnée 4 l’Arithietique , & fila progreflion Harmonique doit aller en di- minuant , aulicu que celle del’ Arithmetique doit aller en augmen- tant, iln’ya pa s‘imaginer queles nombres qui marquent la mul- tiplication de Punité dans l'Arithmetique, marquent au contraire dans I'Harmonie la divifion de cette unité cn autant de parties ¢ga- Jes qu’ ils contiennent d’unitez ; de forte que tel quines‘attache qu’a Ja proprieté des nombres , ne trouye rien ici que de fimple & de naturel dans la Mufique , & il en faitla preuve/4sth facilement de cette facon que de lautre; mais pour n’avoir pas voulu hazarder cette {uppofition , Zarlin aime micux fatiguer nétre efprit par une feconde operation , ot il renverfe non feulement laprogreflion na- turelle des nombres, mais encore tout ce bel ordre d’Harmonic qui sétoit offert d’'abord dans la divifion de la corde, comme cela pa- roitra évident 4 tous ceux qui voudront en faire fa preuve , & ot Ton appetcevra de plus , que cet Auteur eft tombé en quelque fa- gon, dans le défaut qu'il vouloit éviter par-la : Car edi gard 2 la mefure commune qui doit fervir 4 chaque longucur que ies nom- bres déterminent pour lors par Ja quantité d’unitez qu’ils conticn- nent, il faut appliquer cette mefiire , & augmenter pat confequent da corde autant de fois que le nombre contient d’unitez ; donc les nombres marquent , ence cas ,la multiplication de la corde propo- {Ee , qui eft ce corps Sonore que nous reprefente P'unité, & non pas fa divifion 5 il eft bien vrai que le plus grand nombre pouvant marquer icy la corde entiere, les plus petits nombres en marqueront pout lors la divifion ; mais en méme tems ce plus grand nombre ne peut fervir de principe par tout ; il change de quantitez 4 me- fure que l’on divite la corde en plus ou moins de parties; & ame- fare que Yon augmente les divifions de cette corde , le principe grelle do reprefenter s’éloigne de plus en plus , & fe peed alatin de vue ; comme cela fe voit dans ces nombres 6. 5. 4.3. 261.3 car fi Yon y regarde 6. comme le principe, il n'y a qu’a entendre [effet de tous les Sons qui nous feront rendus par chaque longueur que ces nombres déterminent , pour en étre défabufé d’abord; il en fera de méme encore, fi en retranchant ¢. l'on prend § pour principe, ou fi en retranchant ¢.J'on prend 4. &&c. Enfin il y a autant d'im. perfedtions dans cet ordre de nombres , qu'il {e trouve de perfeétions dans celuy qui luy eft oppofé, eu égard aux proprictez que nous fappofons devoir étre attachées 3 un & a Fautre ordre, C'eft aufli Pour remedier au défaut de cette feconde operation que Zarlin a Cc ij 20 TRAITE DE VLHARMONIE, éé obligé d’en venir 4 unc troifi¢me ; fi bien que pour ‘retrouver ce qu'il avoit perdu par-ld, if a eu recours a une certaine multipli- cation de ces nombres ( {elon Yexplication que nous en donnons au Chap. XI. ) dont ila formé une nouvelle progreffiori, que luy, ou d’autres ont appellée proporsion Harmonique > laquelle ne. nous rend que ce que la proportion Arithmetique nous avoit offert d’a- bord dans les premieres divifions ; mais avec cette difference , que toute la fimplicité de cette derniere proportion fe tourne en ob{cu- rité dans la premicre ; iln’y eft plus queftion de ces nombres radix caux , ny de ces longueurs qu’ils y avoient déterminées, il faut re~ commencer par de nouvelles operations, oti il femble que tout ce que nous avions trouve jufques-la devienne inutile , bien qu'elles ne fervent qu’a nous remettre dans le chemin que nous avions perdu; mais pour s‘étre trop égar¢, le principe s'eft perdu de vié, & on a peine a le reconnoitre icy. * Le R. P. Merfenne nous fait bien fentir toutes ces veritez , lorfqu'il s’attache 2 prouver que le nom=- bre Harmonique n’eft autre que celuy des mouvemens de l’air agité pat les Vibrations de la corde , & que ce nombre rend la divifion Arithmetique plus deuce , plus agréable , plus facile & plus fami- liere que 'Harmonique. * Toutes ces difficultez que Zarlin fait naitre dans fes operations Harmoniques ne feroient rien encore , s'il y rappelloit ce principe qu'tl nous avoit d’abord propofé ; mais bien loin de nous le faire remarquer par tout, il l'abandonne fur le champ : s'il le rappelle dans Octave, ce n’eft plus qu’en paflanc ; s'il dit que cette Octave: elt origine de tous les incervales , il oublie qu’elle l'eft auffi du ren- verfement de ces intervales , dont il parle dans fes démonftrations Harmoniques; s‘il convient de ce renverfement , il oublie celuy des. accords qui n’en eft qu'une fuite ; s'il donne accord parfait pour principe , comme étant le feul’ qui fe prefente dans les raifons Har- moniques , il n’y fait plus mention du principe de cet accord , ou du moins fes applications n’y ont aucun rapport, s'il parle’ des pro- prictez de la Batle, qui eft le lieu ot ce principe doit toujours réfi- dex (ce quil donne affez 4 connoitre par la comparaifon qu'il en fait avec a terre ) il en ufe tout autrement dans fes tegles & dans fes exemples; s'il parle de la sadence parfaite , & de la progreffion de la Bafle ence cas , il n’en faic aucune allufion valable avec fes Mo- des, bien qu’on ne puiffe finir une piece de Mufique que par unc cadence parfaite dans un Mode quelconque ; enfin s'il parle des Diffo- nances, eft fans aucun fondement, & le principe fe trouve con- + LcR P Measznwe, Hatm. lib, s, de num? pondere & menfura Art, I, Propofitio VE, + Zanzino, Dem. Harm, pag. 2, déf.x. fol. sj. & 24. LIVRE PREMIER. 2 fondu par tout dans fes Démonftrations , dans fes Regles & dans fes Exemples ; c’eft dequoy nous traiterons plus particulicrement dans le fecond Livre. inEEEe : Voila les grands fruits que Zatlin a tiré de cette pigportion Har- monique , au licu qu’en attachant aux nombres l'idée que nous avons dit ; tout y eft fimple , familier , précis , jufte & corredt ; Rien de plas fimple ny de plus familier que la progreflion_ naturelle des nombres , & Ics operations Arithmetiques qui fufhifent feules icy pour la preuve; rien de plus précis gee toutes les proprietez de I'Harmonie qui fe trouvent renfermées dans le nombre fenaire ; & rien de ples jute ny de plus corres gue de frouver par tout le prin- cipe dans lunité , comme noys allons I'expliquer. ” Si nous trowvaaeaes weeds ou Paniee ne paroiffe point , il faut la chercher dans l'un de fes multiples Geometriques, ou plitét dans fun de ceux du nombre z. qui la repréfente ; en_remarquant que fi ce multiple n’eft point a la téte de Vaccord , il en fera au moins partie ; de forte qu'il n'y aura qua le reduire pour lors 4 fa moiti¢, pour luy donner Ja place qui luy convient , & pour con- noitre cn méme temps le veritable accord dont il fera queftion, étant certain que les accords reduits de cette facon feront toujours les fondamentaux de ceux, ott les multiples de Vunité ne feront pas les premiers : Par exemple, fi]’on trouve ¢. 6. 8, ou 6. & 10, il n'y a qua divifer 8. par fa moitié , & l'on aura de tous cotez 4. 5+ 6. lont fe forme l'accord parfait » aut provient de la divifion de la Quinte, ayant aufli reduic 10. 4 fa moitié » ce qui ne change point la tubftance de l'accord 2°, Le nombre «¢. ott fes multiples Geometriques pouvant nous teprefenter quelquefois l'unité , bien entendu quel'unité ny {es mul- tiples ne paroitront pas pour lors ; il faudra faire 4 l’égard des mul- tiples de ce nombre ¢. ce que nous avons fait 4 Tégard de ceux de Tunité ; ainfi Vorigine de cet accord 12. 15. 20. fe trouvera en divi- fant 20. 4 10. &e, 3° Lorfque la Quinte & la Tietce majeure occupent le grave, I'u- nité prife dans l'un de fes multiples eft totijours la_premicre , & lorfque la Tierce mineure occupe le grave avec cette Quinte, Punité prife dansles multiples du nombre ¢ y eft totijours la premiere, ce qui ne fe fait, comme nous l'avons dit, * que pour éviter les frac tions ; mais fi la Quinte ne fe trouve point au grave , les nombres qui doivent reprefenter l'unité ne font plus les premiers ; de-la viene que le nombre 3. ny fes multiples oti s’engendre la Quarte , ne vent nous reprefenter 'unité, ny par confequent fetrouver a la téve * Chap. IIL Ars, Y. pag. 15. weyte bae Demenatronms, I= hope: 2 TRAITE DE LHARMONIE, des accords , fans cn renverfer ordre naturel ; le nombre 3. eft un milieu Harmonique qui doit fubfifter par tout comme tel ; lorfque Lunité eft reprefentée par l'un de fes multiples. 3 y eft également reprefenté par Yun de fes multiples ; & lorfque lunité eft repre- fentée pat l'un des multiples de s.3 y eft multipli¢ par 5. ou par Tun des multiples de s, de forte que 3, ny {es multiples ne peuvent occuper le grave , fans détruire en quelque facon le fondement ; car fi le fondement ne pouvoit y étre ousententy y il eft certain quil feroit entierement détruit ; auffi n’eft-ce que de cette confequence que nous pouvons tirer la preuve de la perfection des accords ren- yerfez , ence qu’ils tiennent cette perfection d'un accord veritable- ment parfait , dont ils dérivent ; les regles que nous établiffons !a- deffus acheveront de nous en convaincre, Tout cecy ne fouffre qu'une tres-petite exception , qui fe trouve dans deux accords, ott la fauffe-Quinte occupe le grave , felon les démonftrations du Chap. VITArt. Vi. & vil . Punité y étant pour lots reprefentée par le quarré , ou pat le Cube du nombre s. Lorique Ton eft paryenu ainfi a une connoilfance patfate de tou- tes les proprietez d !'Harmonie , par les operations qui y ont le plus de rapport , l’on peut en donner |'idée fous d’autres operations, conformément au fujet auquel on veut les approprier ; mais com- me il ne s’agit icy que de Harmonie , nous nous en tiendrons a notre premier fyltéme ; cependant l'on peut voir au dernier Chapi- tre le grand rapport qui fe trouve entre les nombres qui nous mar- quent les divifions , ou les multiplications de la corde , le tout ne confiftant que dans un fimple renverfement. CHAPITRE CINQUIEME. De Lorigine des Diffonances @ de leur rapport. J ites tirer les Diffonances * des mémes divifions de la corde, qui nous ont donné les Confonances , cn comparant enfem= ble les longueurs prifes 4 gauche , qui reftent depuis chaque nombre; Ton 2 Be OP BF q a fon * Voyen la Table Alphabetiqae Na fe 1 LIVRE PREMIER. 23 cé qui nous fera connoitre en méme temps la difference qu'il y a entre deux Goiifonances confecutives ; par exemple , les longucurs prifes 4 gauche depuis les nombres 3, & 4. nous donneront le Ton, qui fait Ia difference de la Quinte la Quarte , celles des nombres 4. & « nous donneront le Semi-Ton majeur , qui fait la difference de la Quarte Ala Tierce majenre , & celles des nombres { & 6. nous donneront le Semi-Ton mincur, qui fait la difference de la Tierce ma- jeare 3 la mineure 5 ce font ces Tons & Semi-Tons qui forment les de- gtez {ucceflifs de la voix naturelle, dont la Melodie tire fon onigines de forte que cecy. commence anous faire appercevoir que la Melo- die n’eft qu'une fuite de I'Harmonie. Lon peut s‘inftruire des raifons de ces Diffonances Re une regle defouftraétion, en mettant Pune au deflus de autre , les raifons de deux Confonances confecutives dont on voudra connoitre la diffe rence , ainfi 7 Raifons” : dela Quintes..ee. bg. & x dela Quarte.....+ 3) Na Produit. ......405 8 cette croix X fignifie qu'il faut multiplier kantecedant d'une raifor: par le confequent de l’autre ; donc 2. par 4+ donnie 8. & 3. pat 3. donne 9. ce produit 8. 9. nous donnant la raifon du Ton; Lon ut en faire autant de la Quarte avec la Tierce majeure, &co & fh fon cherche la difference de la Quinte 3 la Sixte majewres on trou vera qurelle eft d'un To, dont laraifon cft de 9. 4 10+ce qui nous oblige a diftinguer deux fortes de Tons» en appellant majesr le pre~ miet , &, celuy-cy minear. Creft fur ces obfervations que l'on a établi le fyftéme fair vant, SYSTESME DIATONIQUE PARFAIT. DUt #Re.... un Ton min........ 9.210.) De Re a Mi... un Ton maj. « ~. Ba 9 al . CoMME Nyag De Mi a Fa.. un Semi-Ton maj....... 1. 216. . De Fa a Sol... un Ton nx oe 829% De Sol 4 Laun Ton Min. COMME... 9.4 " De Laa Si... un Ton maj... & a 9. De Si a Ut.. un Semi-Ton maj I a 16. hs 24 TRAITE DE LHARMONIE, Lon pourroit tirer une partic des Diffonances Harmoniques du fyftéme récédent ; mais leur_veritable origine doit Sépuifer plir toc dansles quarrez d'une Con/enance premiere , ou dans laddition de deux Con/fbnances premieres , comme nous le prouve la démonftration fuivance. DEMONSTRATION DE LORIGINE les Diffonances. Addition de Ia raifon Quarrez de 7) Addition de fa raifon dela Tierce min.....+ g. 6s fla taifon des ge 4. fide la Tierce maj a celle la Quarter. 3 celle de la Quintenssee+ Ba fe ° get 4. [de la Quinte. te fe ————$— > Produic qui donne la railon Prodan gut dome Te ‘Produit qui donne la de la feptitme.10.. 18. raifon de la méme raifon de la fepriéme er feptiéme.. 2. 9.4 16.5 luperdlut..... ry rez dela) Quarrer de arse Addition de la railon dela. §. 6, [1a raion de 1 3: Praifon de la Ticrce min. pit esce ms. dela Quinte i 45, 25. to te Produic qni donne (Produie qui donne Produit qui donne Tallon dela faule fla raifonde a ia vaifon dela Quinte... a5, 56. 7 Quinte fuperflud. 16.25. Jnevvieme. 4. 9. Produie qui donae won = ees Ja raifon de la ee ee x onziéme... 15 40, min, nous dunnent _ Ja feptitme diminuée ence iy RES Les autres Diffonances proviennent du renver/ement de celles-cy; par exemple, Ia /éconde provient de la féptiéme , le Triton de Ja fanffe- Quinte , & la feconde faperflué de la feptitme diminuée les Diflonan- qui proviennent_ des fuperflués n’ont point lieu dans I'Harmonie, comme font la /tconde diminute & la Quarte diminuée , parce que les Diffonances fuperflués n’y font admifes que par {uppofition , en ce gules ne peuvent fe rencontrer qu’avec la #ewviéme ou la onzitme, ont les intervales excedent ?Odave , & ne peuvent par confequent fe renverfer , cé qui.cft expliqué plus au long au fecond Livre, Chap. X. & XI. Quoique nous ayons dit que les diffonnances Harmoniques ne pouvoient étre formées que des Confonances premieres , nous en avons cependant formé de la Quarte 3 des Sixtess mais la onziéme que nous donne les Séxtes n’a pas auffi le privilege des autres , qui eft de nous fournir un nouvel intervale par fon Tenverfement » & ailleurs LIVRE PREMIER. | 25 ailleurs elle peut étre prife pour une -Qvarte doublee Pour ce qui elt de la fepsiéme que nous donnent les quarrez de la Quarte , elle pouvoit étre retranchée, puifqu’elle eft laméme que celle que nous donne J’addition d’une Téerce mineure ala Quinte s mais nous avons jugé a propos de la mettre au rang des autres , pour faire remar- quer les deux diferentes raifons de cette méme /épti¢me 5 car ce gui arrive a cette /eptiéme peut atriver a tous les intervales , excepte a Loétave & a Ia feptitme fuperflué, ce qui provient de la difference du Ton majeur au _mineur, qui font difpertez dans le fyftéme diatoni- que, cette difference étant d’un comma dont la raifon eft de 80, 4 81. Quoique loreille foit infenfible 4 cette difference , fur tout dans les intervales convenables a |'Harmonie & 4 la Melodie ; il eft nean- moins a propos de I’expliquer , par rapport aux differentes nottes du fyftéme , dont on peut fe fervir pour en former un interyale quelconque : Par exemple , fi nous prenons la Quarte d'Ur 3 Fa, ou de &¢ 4 Sol, nous y trouverons deux differentes raifons , qui ne proviennent que de ce quil fe trouve deux Tons majeurs dun core » & quil ne s‘en trouve qu'un majeur & un mineur de ‘autre, Quire aU a Fe. Quarte de Re a Sol. Dla Re. Fon min. =. . 9. to De Rea Mi... Ton maj... 8 oN De Re 4 Mi Ton maj 89. De aia Fa... Semi-Ton maj. 35. 16. : if? | Produit. ". ar 7 20, 1, Dette Saini’ ET nt Produits... . ss 1080. 3440. Produit... . 1. + 960. 1296. Nombres premiers du produit... 3. | Nombres premiers du prod to. az La eviter le calcul des deux differentes raifons de tous les in- tervales , nous allons en donner un Catalogue. 26 TRAITE’ DE LHARMONIE, RAISONS NATURELLES ET ALTERBES de tous les Intervales. Noms des Inter Raifons naturel j vvales engendrer | les felon les di Jes premiers. _ | vifions. Comma diminué| 025, Coume | to ‘Diese mineur ou | a: enbarmoniqne, | 5 *4% Dieze majeur | 253.250, Semi-t-moindte, | 625. 64% Semi Ton_ mip Raifons alterkes d’un Comma, Ces cing premiers Int Semicon moyen, Raifons naturel» les des Invervales renverfer: Raifons alverées d'un Comma des Interya- les renverfer. ervales nfont qu'une raifon, & ne fe renverfent point; c’eft de leur addition que les autresfont compofez. felon la Theorie. qui exeede dun as. . 146. = ce ts. | Comma le Semi-| dun Comma: Uniffon fuperfu ton mineure eon le prstae OE mea ase SS ae Senr-Ton aay Semivon maxi felon la Theorie me qui excede s, ay. ow 15. 46. | d’an Comma fe le feconde mineure. Semi-ton maj. fetonla pratgee ee a Ton may, felon Ton min qa a 7 Ja Theorie , : un Comma de cs : . fimoineque le coo ow Le * feconde felon Is * Vaejear 7 Jexeedane d'un Comme pee | yw. | | Ton fopefu, > rn as. sé [aay rage ms. atge | 7% tage ‘Tierce diminuée excedant. diminute. Seconde tapers] 6&9 | ons any | Sepcieme Ee se nee Oe : 7h | tet ious execdant, ere mineure, | Se 6. | a7, =| we ca 7 ee : *siminutee excedant, Teecmjene |e Pan tee cs a tLe 7 : SN minuée, excedants a Va ae | are 26. 7 oe | Miimioutey excedant Tare Tuperfut| Vea | m5 oa Quinte fupertae 36 a [aus excedant Faulle-Quinter [25-396 [Gs @4. | Tritonew Quar-| excedant, LIVRE PREMIER. 27 Toutes ces raifons peuvent nous fervir 4 trouver de nous mémes celles de quelque intervale que ce foit ; les plus grands fe formant par la multiplication des plus petits, & ceux-cy par la fouftraction des plus stands ; par exemple, an ; Le Dieze mineur {e forme de la multiplication des raifons des deux comma. Le Diexe majeur de celle du Dieze mineur avec celle de 15592. 3 15625. cette derniere raifon ne nous donnant qu'une tres-petite partie du comma. Le Semi-Ton moindre de celles du Dieze mineur & du comma. Le Semi-Ton mineur , de celles du Dieze majeur 8 du comma. Le Semi-Ton moyen , de celles du Semi-Ton mineur & du comma, Le Semi-Ton majenr , de celles du Semi-Ton mineur 8 du Dieze min. Le Semi-Ton maxime, de celles du Semi-Ton majeur & du comma. Le Ton mineur , de celles des Semi-Tons majeurs&e mineurs. Le Ton majeur de celles du Ton mineur & du comma, Pouvane s’inftruige par ce moyen de la quantité des comma qui compofent le Ton Tien peut pouffer cette multiplication jufqu’a POGave, Diun autre cdté, le comma eft formé dela difference du Ton majeur au Ton mineur. Le Semi-Ton mineur {e forme dela difference de tous les intervales, gu fe diftinguent en majeur & en mineur , juftes , fuperflus & umunuez, EXEMPLE. Tietee maj. ayy Quinte anys Fierce min... 5X PR vine! a Xe. ana said ang 86. Semison min. #6. 45-4Semionmin pun 7p Xs Quine. . nye Tsu. 1200. QeinteFuperies x6. X82, 7 _—————— F Septitmes : Sgmiscon min. 48. $0. Q Sepritme uperdud, 1X75, Semi-ton mi 774. Le SembTon moyen , ou le Dieze majeur peuvent encore faire la difference de ces intervales,, felon les raifons dont off fert. Comme la pliipart de ces Semi-Tons font abfolument neceffaires dans la partition des Orgues, & autres inftrumens de cette nature, cela a donné lieu 3 Téabliffement du Syftéme sheer fiesta t yy 28 TRAITE’ DE LHARMONIE, Syftéme chromatique } Checmratiqnefarrant. Ilya... DUc aUt x unSemi-Ton min, +. + 2 a4. a D'Ur xa Re... un Semi-Ton maje + + - 6 1g a De Re aMi un Seni i - 26a De Mita Mi«--un Semi-Ton min. +.++-++ 24 a De Mi 4 Fa..+-un SemieTon maj... ss 1g a De Fa a Fax. un Semi-Ton mine COMME” 24+ a 21 a a a a a De Fa xa Sol--. un Semi-Ton maxime. +» ++ 2 De Sol a Solx un Semi-Ton min... - . 2+ 24 De Sold La.- un Semi-Ton maj. ss tg De La aSit-.-un SemiTon maxime. .. + 2% De Sik 2 Si. un Semi-Ton min... +--+ 24-8 De Si 4 Ut... un Semi-Ton maj. 1.) 1g a ree cez Ilfera facile detrouver dansde Syftéme les deux diferentes raifons de chaque intervale pris fur diferentes nottes; d’out l’on pourra juger de la libercé que l’on a de fe fervir indifferemment de lune de ces raifons felon les nottes defquelles on veut former un intervale. L’explication que nous venons de donner de Ja formation de chaque intervale , peut ferviz 4 connoitre le rapport exacte de ce Syftéme avec le Diatonique précédent. CHAPITRE SIXIEME. Des Intervales doublez , @ fur tour de la neuviéme es de la onziéme. Nov avons déja remarqué au Chap. II]. Art III pag-7.que dans la ratique eslntervales doublea ceoient coujoursregardez comme leur fimple ; cependant nous devons en excepter la weuviéme & la onxié- me , que’ Harmonie ne recoit que fous cesnoms, parce que leur pro- greflion & Ja conftruétion de leurs accords , font tout-d-fait diffe- rentes de celles de la feconde & dela Quarre , dont on peut dire qu'elles font doublées. Si la wewviéme & ]3 onziéme peuvent reprefen- ter la feconde & la Quarte, de méme que celles-cy peuvent repre- fenter les autres , en ce que ’OGtave ne caufant aucune varicté dans THarmonie , il eft fibre de tranfpofer un Son plus haut ou plus bas d'une on de plufieurs OGaves , pourvi qu'il fe trouve tovijours LIVRE PREMIER, 19 au deffus du Son grave de I'Intervale dont il ‘agit précifément ; on ne peut neanmoins fe difpenfer de diftinguer fous des noms diffe- rents, des accords differents, en donnant fur-tout 2 un accord pre- mier dans fon efpece, le nom de |'Intervale qui renferme en luy tous les Sons dont cet accord eft compolé, Quoique la Quine foit le premicr objet de tous les accords , nous donnonsneanmoins le non: de feptiéme a Vaccord , ow cet Intervale renferme les autres dans fon étendué , on eft dans la méme habitude a l'égard de la sewviéme, & cela pour la méme raifon, ne donnant que le nom de /econde & de Quarte aux feuls accords renverfez ; par confequent l'accord de onziéme qui cft premier dans fon efpece , de méme que ceux de la fiptiéme & de la nenviéme renfermant aufli dans fon étendué tous les Intervales compris dans fon accord , doit ¢tre diftingué d'un accord renverfé , par le nom de I'Intervale qu'il forme natu- tellement; nous en verrons la preuve au Chap. fuivant. Articles III, & IV. of les raifons de la feconde & de la Ruane fe trouvent par tout dans les accords qui doivent étre formez de ces Interyales , au Tica que lorfque la newviéme & la onzééme doivent s’y faire enten- dre , il n’eft_plus queftion des premieres raifons , mais de celles de ces derniers Intervales : Il fera encore plus facile d’en juger » lorfque nous connoitrons l’origine des accords ; mais il étoit 4 propos de preparer le Leéteur fur des noms qui l’auroient peut-étre fupri a en parlerons plus amplement au fecond Livre , Chap. X. & XI. CHAPITRE SEPTIEME. De la Divifion Harmonique ou de l Origine des accords. L4 divifion Harmonique , qui lon nétre Syftéme , n’eft autre que la divifion Arithmetique ne nous donne pour tout milieu Harmonique que la Quinte & les deux Tiercess car fila Quarte, & d'autres Intervales s'y rencontrent , ce m’eft que par le moyen de PO@ave ; toute la difference que l'on y appergoit ne provenant que de la diftcrente difpofition des Sons qui compofent cette Quinte & ces Tierces 5 de forte que ce mélange arbitraire des Sons auquel Y'Harmonie nous invite pour nous faire fentir avec plus de force la perfection de fon tout par cette diverfité, ne doit pas pour cela, nous faire perdre de viié un principe qui y fublifte todjours. Or la Quinte & les Tierces ne divifent pas feulement tous Ies accords prin- cipaux, mais elles les compofent encore » foit par Jeurs quarrez, foi par leur addition : $i nous voulons done nous fervir des regles 30 TRAITE’ DEL HARMONIE, de multiplication & de fouftraction , pour les appliquer 2 ces ders niers Interyales , nous en tirerons tous les accords Harmonieux, Par exemple, de la multiplication des deux Tierces , nous aurons Ja Quinte s 8 de leur foultraction , nous aarons les deux milicux Harmoniques de cette Quinte, LL Ty Tierce maj. Tierce min. - Produie de la Multiplicai 24. Produit de Ia Souftraétion. 35. Accords parfaits. so joe a0 ta so J 20. & 30. divifez a 25- nous donnent accord parfait qu'on appelle majeur cn ce que ta Quinte y cht divifée par la Tierce majeure au grave; & ces memes nombres divifez 4 24 nous donnent accord parfait qu'on appelle minear , en ce que la Quinte y eft divifée par la ‘Tierce minewre au grave, De plus, ces nombres 2.4. 2¢donnent la raifon. du Semi-Ton mineur qui fait la difference de la Tierce majewre 4 la Tierce mineure. Les quarrez de la Tierce majeure donnent la Quinte fuperflut , &¢ ceux de la Téerce minewre donnent la fanfe- Quinte; la foultraction de chaque quartez divifant Harmoniquement chacun de ces Ine tervales. Tierce maj... . 4.) §: NV Tietce min. 2 1. gS Ni IN 4 56 Produit de la Produit de la aR ‘Multiplication... 16. Multiplication. « . 25-36. Produit de la Produit de la Souftraétion.. . . . 20. VSouftraétion. . . . 30 I] faut remarquer a préfent qu'il, n’y a point d’accord complet fans la Quinte, ny par confequent {ans l'union des deux Tierces qui la compofent , parce quec’eft de Paccord parfait qui fe forme de leur union , que tous les accords doivent titer leur origine 3de forte que fi la & quil seft uni indiffe- remmentad l'une des Tierces pour déterminer la conftruétion de tous ces accords ; de forte que fans abandonner les principaux objets de PHarmonie, il n’y a plus qu’ s’attacher 4 quelques autres proprie> tez qui leur font naturelles , 8 au renverfement dont nous avons parlé pour pouvoir feconder de la raifon toutes les nouvelles dé- couvertes que l’experience peut nous procurer. Si par exemple, I’ex- perience nous prouve qu’il y a des accords qui excedent |’étendue de odésve , la raifon qui nous dit que le fondement ne peut fublif- ter que dans Iétenduc de cette Ove, nous porte a juger que pour que LIVRE PREMIER. 3 we ce fondement ne foit point détruit , il faut quil foit pour lors fuppofé « par un nouveau Son ajotire au deffous de luy, 2 la diftan- ced'ane Quinte ou d'une Tierce ; lequel Son doit étre regardé en ce cas comme furnumeraire , # bien que l’intervale qu'il forme avec le Son fondamental foit todjours l'un de ceux que ce dernier Son a choifi pour la conftruétion des accords; fi experience nous prouve encore que la fau//é-Quinte occupe fouvent la place dela Quinte dans les accords , la raifon nous perfuade que cela provient de la force des Téerces, dont l'union_ne peut former que des accords plus ow moins agréables ; & que fi la faufe--Quinte y eft plitdt rectié que la Quince fuperfivé , cola vient de Pordre naturel qui,a été prefcrit d’a- bord aces Tierces ott la majeure fe trouve au grave, au lieu quelaigu éant principalement affecté a la méneure , celle-cy peut totrjours y regner, bien gue le Son fondamental fe l'adopte en mémetems 5 car iTfemble quelle foit ainfi placée, pour nous marquer la preference que nous devons luy donner, lorfqu'il s‘agic d’ajotiter la diffonance a l'accord parfait s & {1 Yexperience nous prouve enfin que les accords ne font pas toiijours divifez par Téerces , la raifon nous prouve en méme tems que cela ne provient que du renverfement des intervales dont ces accords font formez. ¢ Pour fe rendre les chofes plus familieres , l’on peut regarder 4 pre- fent les Tierces comme unique objet. de tous les accotds : En effer, ypour former Aaccord parfait , il faut ajouter une Téerce 4 Yautre , & pour former tous les accords diffonans , i) faut ajotiter trois ou quatre Tierces les unes aux autres; la difference de ces accords diffonans ne provenant que de la differente fituation de ces Téerces s c'eft pour- quoy nous devons leur atcribuer route la force de I'Harmonie , en la reduifane afes premiers degrez ; l’on peut en faire la preuve dans une quatriéme proportionnelle ajoiitée 4 chaque accord parfait , d’out naitront deux accords de /eptifme , & dans une cinguiéme propore tionnelle ajotitée a lun de ces deux accords de feptitme d’oit naitra un accord de newviéme , qui renfermera dans {a conftruction les qua- tre accords précedents ; il eft vray que les deux derniers accords de Septiéme de la démonttration précédente , ott la fauffe- Quince a licu, ne poutront fe trouver par ce moyen, en ce que la proportion du premier terme au troifieme , & du fecond au quatriéme y eft pour- lors interrompué 5 mais un certain renverfement de la difpofition des Téerces , que Pon doit avoir remarqué dans les premieres ope- tations, ne pourroit-il pas nous porter a chercher par de nouveaux 4 Voyer Sappafr dane la Tab'e Alphabetique. 4 oyer les quarree du Chap. fuivant , Arts I, o@ les Sons furoumersires ne peuven: © Voyes les triangles & les quarter du Chap, faivant 5 Arc. Ts & TT. 34 TRAITE DE LHARMONIE, moyens ce que nous ne pouyons trouyer de cette maniere : Nous en fommes-nous tenus 4 la feule divifion Arithmetique , pour en former un accord parfait # Etdés que la Quinte a été divifée par la Tierce majeure au grave , Podeve ne nous a-t-elle pas fait fentir en mémc tems , que cette Quinte pouvoit étre également divifée par la Téerce mineure au grave? Ainfi ce que nous perdons d’un cété, nous Ic trouverons de l'autre ; par exemple, {1 notis n’avons pas trouvé Laccord de la fepiéme diminuée dans les premieres operations, il faut le chercher dans ces dernieres , & nous le trouverons juftemens entre les nombres 125. 150. 180. 216, en ajotitant une guatri¢me pro- portionnelle aux raifons de la fan/fé-Quinte diviféc Harmonique- ment. Voyez Chap, VII. Art. VII. Remarquez que les accords diffonans qui {e forment d'une Tierce mineure ajouree a Yun des deux accords parfaiss , font bien plus fup- portables que lors qu’on y ajotite unc Fierce majeure s la relounanee de celle-cy étouffant en quelque fagon la douceur de la Quinte qui doit dominer dans tous les accords; c’eft pourquoy les accords dimi- nuex font moins duts que les /iperflus d’o vient qu'on ne peut trouver un accord Harmonieux dans l’addition de trois Téerces ma- jeures , & que méme la Rui Sepeae qui n’eft compofée que de deux Téerces majeures , ne peut fe fouffrir que dans un mélange de: cing Sons differents , dont l'accord excede pour lors les. bornes de £0dave s comme nous l'apprendrons par la {uite.- CHAPITRE HUITIEME. Da venverfiment des Accords. IL n’y a que trois nombres accordans ( comme dit Defcartes , } ona bien pd remarquer qu’il n’y axisit aufli que trois con/onane es principales, qui font la Quinte & les deux Tierces ,. d’ot provien- neat 1a Quarte & les deux Sixtes s ne s'agiflant plus que de voir comment on @ fait la diftinétion de toutes ces cov/onances dans les accords, ARTICLE PREMIER. De L Accord parfait majeur @ de fos dériver. De ces trois nombres premiers 2. 3+ 8, ¢- prenons les compofez 4.8 6 afin que la Quinte s'y trouve divifée en deux Téerces ,comme écla fe doit; ainfi Saccord parfait majeur Crane formé de ces trois LIVRE PREMIER, 35, nombres 4, 5. 6, fi nous portons 4. 2 fon Ove , nous autons ¢ 6-8, dont {era formé Paccord qu’on appelle, accord de Sixte , ence que la Sixte s'y fait entendre entre les deux Sons extrémes ; fi nous portons enfuite ;. a fon 04ave , nous aurons 6. 8. 10, dont fera for- mé un autre accord qu’on appelle accord de Sixte Quarte , en.ce que Ja Sixte & Ja Quarte s'y font entendre entre les deux Sons aigus , & Te grave, auquel tous les intervales d'un accord doivent étre com- patez ; ff nous portions encore 6. 4, fon Odfave , nous autions 8. 10+ 12, qui font en méme proportion que 4. ¢ 6 : eft pourquoy nousne pouvons pouffer plus loin cette tranfpofition du Son grave a fon Odave , puifque “accord perfate gui n'elt compofé que de trois Sons differents, ne peut par confequent produire de cette maniere que trols accords differents , dont il eft le premier & le fonda- mental. Quoique les deux accords qui dérivent du parfait , foient con- fonans , on les appelle imparfaits ; non feulement pour les diftin- guer de celuy qui en eft le principe , mais encore parce que leur Proprieté en eft diferente. aaa Nous pouvons remarquer en paffant, la grande puiffance du nom- bre 3, puifque la Quinte qui eft Yorigine de tous les accords prend. fa forme 2 3, & que la quantité des‘ nombres accordans , des confo- nances premieres , & des accords confonans fubfifte dans ce feul nombre. : Pour donner T'intelligence de cet accord parfait 8¢ de {es dérivez , ‘fous en infererons les raifons dans trois triangles , avec le nom des Nottes dont on marque ces accords. Le plus grand triangle con- tiendra Paccord parfait, comme le principe & & racine des autres accords, qui feront contenus dans ks deux plus petits triangles : en ¢xaminant encore les nombres, & les Nottes par chaque coin du grarid triangle, lon remarquera que quelque coin que fon prenne pour baze, on y trouvera totijours un accord confanant 3 on trouve. ta Ut, Mi, Sol, dang chaque accord , dont la difference ne con- fifte que dans fa diferente fituation de ces trois Notes ou fons? ce a eft conforme au renverfement des nombres , puifque 8. qui eft le double de 4. donne todjours un Us , de méme que 5..& 10. donnent toijours un Mi. BG, E ij 36 TRAITE’ DE LHARMONIE, DEMONSTRATION De U'Accord parfait majeur, @ de fes dériver, 2p pie22V_ ‘Accord de Sixt. autip-21e1s ‘Accord parfaite ARTICLE SECOND. De PeAccord parfait mineur , g) de fes dériver, Laccord parfait mineur pourtoit etre démontré comme’ ‘a- jesr , puifqu’il eft compofé de méme , & qu'il donne par fon Jenverfement les mémes accords que le majewr nous a domme, n'y ayant de difference que dans la difpofition des Tierces dontla Quinte eft formeée ; la Fierce. qui a été maeure d'un cOré écant mineure de Yautre, ainfi des Séxtes qui en proviennent ; mais le fond. de I'Hare monie n’en fouffre point, c’eft au contraire ce qui en fait toute la beauté , la Tierce majeure & la mineure y étant également agtéables, Nous difpoferons donc 18 dernier accord & {es dérivez, d'une ma- niere plus fimple, que l'on pourra toiijours rapporter aux triangles, fi Yon veut DEMONSTRATION Tous lesautres Accords Fr ws EN a. 20. \ ty. 30,248 parfaits & leur dérivez Accord de Six Ia, Ut, MiG Ut, Mi, La, Mi, Jay Ue Gaue lon peut prendre renverfé du parfain Accord parfaic ‘Accord de Sixte-Quarte Flur d'autres Nottes , Ki renyerfé du parfait. ne different en rien de ces deux premicrss fondamental. LIVRE PREMIER. 37 ARTICLE TROISIEME. DeL Accord de la feptiéme , compofé dune Tierce mineure ajoiitée 4 P Accord parfait majeur , @ de fes déviver, Nous ne faivrons point icy l’ordre que nous avons tenu dans le Chap. précedent ; parce qu'il eft bon de mettre d’abord fous les yeux Laccord le plus parfait de tous les diffonans , quoique la fauffe-Quinte y regne dans Jaigu : il femble étre fait pour rendre encore plus grande la perfection des accords confonans , parce qu'il les précede toujours , ou plutot , parce que le parfait ou fes dérivez, doivent toijours le fuivre ; cette propricté étant également affedtée 2 fes érivez, Nous allons démontrer cet accord & fes. dérivez dans quatre warrez , pui(qu’il contient quatre fons differens ; il produit non- fevlement des accords par fon renverfement » tels font ceux que contiennent les trois plus petits quarrez , mais il en produit encore dautres qui le Sippel » & qui par.confequent ne peuvent fe ren verfer, (comme il eft expliqué au fecond Livre, Chap. X-) ce qui fait que lefon grave de ces derniers accords n’eft point contenu dans ces quatrez. . 38 TRAITE’ DE -LHARMONIE, DEMONSTRATION, sauag oopad 2p ploy Accord de Fauife-Quinte, our trouver Iesraifons de Paced de le fepitme fiefs, i fauc ciplet les nombres de eelle-ey , 08 40. donnera le Son grave de ce dernier Accord ainfi§ 40: 60. 75. 90. 108. Rey La, UcX, Mi, Sol, | ‘Accord Foudamencal | [dete tepeieme Fa te Son grave de I'Accord de Ia Quinte-Caperfue. | a LIVRE PREMIER: 39 ARTICLE QUATRIEME. De C Accord de la feptiéme , compofé “de [addition d'une Tierce Mineure , 2 0 Accord parfait mineur , @& de fes dérivez. emarquez que dans le précedent accord l'on auroit pii fe fervir aa etaee rs Mi » Sol, Six, de miéme que des Nottes La, UrX mi, Sol, o& l'on trouve également la Tierce mineare ajotitée aVaigu de accord parfait majewr + ox fi Yon tranfpofe la fituation de cette Fierce, en Pajotitant au grave du méme accord parfait ; ou bien fi Yon ajouite cette Tierce 3 Taiga d'un accord parfait mineur, nous au- tons un nouvel accord de /epsiéme qui ne_differera du précedent, {comme l'on voit) que dans la diferente firuation des Téerces. DEMONSTRATION Que Ton peut rapporter aux quarrer, to th tf. Th age ty, BE tO. 71g, BL 20, 24TH a0. 24. G0. (Gtx, Uc, Mi, Sol. UUs, Mi, Sol -La, )Mi, Sol, Ea, Ut, P Sol, La Ut, Mi, Record fondamental § Accord dela grande 6 Accord de Ja petive ( Accord de la Seeon= dela Septieme > Sixte yrenver(e de ( Sixte » renvertt de ( de, renverfé de ecluy celui dela fepritme, )celuy dela fepriéme. ) de’ la fepriéme. * : B Son grave de I'Ae- cord dela neuvieme, J, Pour avoir les raifons de Laccord de la onziéme , il faut tripler les nombres de cellesecy , of zo. donneta le fon grave de ce dernier accord , ainfi { 20. 30. 36. 4% 54+ Ré, La, Ut, Mi, Sol. Remarquez icy que dans l'accord de la feconde , la raifon de cette fconde fe trouve entre 18. & 20. aulicu que dans “accord de la neue vitme , on trouve la raifon de ce dernier interyale entre 8. & 18. & non pas celle de la /econde entre 8, & 9. de méme que dans les ac cords de feconde , & de petite Sixte , on trouve la raifon dela Quarte entre 15. & 20. au lieu que dans accord de la onzitme, on trouve la raifon de ce dernier intervale entre 20. & 4. & non pas celle de la Quarte entre 20. & 27. pouvant faire encore les mémes remarques dans les accords de la petite Sixte du Tritom, de la Quinte-/uperfiué, & de la feptiéme-fuperfué de \"Are. 111, pourvii que Pon fe fouvicen- ne que les raifons de’. 4 9, ou de 9. 2 t0.nous donnent également une feconde, de méme que celles de 3. i 4. ou de 20. 27. nous 40 TRAITE’ DE VHARMONIE, donnent également une .Quarte s qu’ainifi la raifon de la aewvidme doit fe trouver entre 4. & 9. ou entre 8. & 18. & celle de la onzié- me entre 3. &_8. ou entre go. & 27. cat 8. 18 & Boe <4. font en méme raifon que 4. 9- & 10. 27+ ARTICLE CINQUIEME, De L Accord de la feptiéme , compofé de L. ‘addition d'une Tierce. majeure dP Accord parfait majeure @. de fos dériver, Cet accord eft accidentel , & tire fon origine’de la Modulation Yon remarque méme que la zewviéme y eft prefque toiijours fous- entendué} car celle qu’on y ajotite 4 Faigu, eft bien moins dure que lorfque pour la former, on ajouite icy un fon grave au deffous du fon fondamental de cet accord de feptiéme , comme cela fe doit na- turellement, felon explication qfe nous en donnons au deuxiéme Livre; ce qui fuit de ce que nous avons remarqué au Chap. pré- cedent, que la Téerce majeure ajoitée 4 Vaigu d'un accord parfait, ne rendoit pas un effet aufli bon , que lor{qu’on y ajotite la Téerce mi- neure : cependant cet accord de fepri¢me doit étte regi au nombre des fondamentaux, par rapport 2 la Modulation, les accords qui pro- viennent de fon reaver/ément portant le méme pom de ceux. qui font dans l’Art. précedent. DEMONSTRATION, roo | son zerec rae f cord dela neuvigme. Sa te Sea geal oe en ap tat a geet eta Us, Mi, Sol, Si, Mi, sol, Si, Us. $ Sol, Si, Us Mi USI, Us Mir Sol Accord fondamental, Accord de’ la (Accord de la PrAccord de la Seconds, | > dela Seprieme, J grande Since. J peste Site. J L’on peut trouver encore le fon grave de la wewviéme 4 20, en triplant ces raifons , ainfi [20- 24, 30° 36. et mais l'on La, Ut, Mi, Sol, Si, fent affez que cet accord cft bien ‘moins fuportable de cette fagon, we lorfqu’on ajotite la Tierce minenre & V'aigu ; & cette derniere ad- ition contre nature, doit nous convaincte de limperfection de cot accord de (eptiéme s car de la manicre dont il eft difpofé en y ajotitant Je fon aigu de Ja neuviéme, le grave devient pour lors furnumeraire , comme cela paroit par les quarrez de [Are II- ott kes fons qu’ils contiennent peuvent {c reaverfer entr’eux , pendant que LIVRE PREMIER. 7 ue Ie grave de la sewvitme, ou de la Quinte-fuperflué, ne peut pro- iter de ce renverfemet : auffi l'on peut s'appergevoir que ces nottes Euan nee eee ae ur, Mi, Sol,®si, Ré, nous repréfenterk Paccord de la neuvitme de Boa Pine tte . foo ta. ty. 8 LArt. précedent, puifque Ut, Mi, Sol, Si, Ré, ou Fa, La, Ut, Mi, Sol, necompofent qu'un méme accord : de plus, la exziéme ne peut fe trouver ici qu’en 6¢ ‘fen les raifons dece dernier accord deSepti¢me, ({econde preuye de fon imperfection ) ott 45.donnera le Son grave, 4 6 8.66, TC ainfi Si, Fa, La, Ut, Mi. ARTICLE SIXIEME- De L'Accord de la Septiéme , compofé de [addition d'une Tierces minenre au deffous del Accord parfait mincur ,@ de fis dériver. La difference de cet Accord a celuy de |’Art. III. ne confifte que dans la tran{pofition d’une Téerce majeure du prave a laigu, & les ierces minewres qui y dominent, le rendent plus fupportable que fe précédent ; cependant nous n’en diftingons pas les dérivez par des noms differens , parce qu’il nait encore de la Modulation. DEMONSTRATION. hd A610, 96 AEA IO. HE ON IE 4G. G0. OAS for Sai, Soi, Sop REM So, SO REM RR RE, Mi, Sot RAE, ats Soi, Op, Aecord fondumenai (Accord ue grande (Accord der perte (Accord de Seco. J ‘Ade la Sepriéme Sixte. S Sixte Ue Noustrouveronsle Songrave dela onziéme 3 co,en son grave de 1'ae- Ctriplant ces raifons,ainft $50. 75. 90. 108 pre ULa, Mi Sol, Sik, Re- J: ARTICLE SEPTIEME. Del Accord de la Septiéme-diminuée , compofé de [addition d'une Tierce mineure a la fauffe-Quinte divifee harmoniquement , 6 de Jes déviver, , Quoique cetaccord fe forme d'une Quatriéme proportionelle ajoui- tee a la fanfe-Quinte divilée harmoniquement ( comme nous l’a- Vons remarqué au Chap. précédent) nous ne pouvons pas tirer un accord d'un autre qui melt ny parfait ny complet; & nous en de+ yons chercher le principe ailleurs, F 4e TRAITE’ DE LHARMONIE, La Quinte que noustenons des premicres divifions de la corde, eft Yorigine de tous les accords ; celuy qui en clt formé le premier conferve également {a perfection , foit que l'on divife cette Quinte par la Téerce majeure au grave , foit qu’on la divife par la Tierce mi- newre au grave: les accords de Septiéme qui en proviennent, font gglement fondamentaux , quoique la fau/fé-Quinte regne dans l'un aPaigu, & dans l'autre au grave ; Icur divifion par Téerces {ufifant pour nous prevenir en leur faveur, ceux, méme qui font compo- fez de l'addition d'une Téerce minenre , font plus agteables que ccux qui font compofez de Faddition d'une Tierce majeare s dott vient que la fanfe- Quinte nc détruit pas le foadement, aulicu que la Q4ia- te-fuperfiné ne pout étre cmployée qu’en le /uppo/ant s VHarmonie ne recevant le fon grave de cet intervale que comme un, fon furnu- meraire, que Voreille tolere en faveur du principe qui fubfifte dans Je refte de l'accord. Or ces obfervations doivent nous engager a pouffer plus loin I'addition deces Tierces mineures: car apres avoir trouvé / Accord parfait, nous luy avons ajotité une Quatri¢me , & méme une Cinquiéme proportionelle, jufqu’d ce que nous ayons fenti que lon ne_pouvoit exceder ces additions , fans offenfer l’o- reille ; {1 clle fouffte donc encore Yunion de trots Tierces mineures, quoique la Quinte, quielt le principe de tous les accords, n’y fub- fifte plus , nous devons chercher la raifon qui rend cet accord to- Jerabl? > malgré fon imperfection, x. Cet accord eft totijours divifé par Tierces , de quelque fagon que l'on difpofe les Sons, dont il eft compofé, 4 l'exception d'un nouvel intervale introduit par le renverfement , qui eft celuy de Ja Seconde-fuperfiué, quoiqu’il ne differe de la Tierce minenre que d'un. diexe mineur , ou d'un Semi-ton moindre , & qu'il excede la Tierte di- minuée de la raifon de 1952. a 15625 : ce qui prouve que Yoreille peut n’en étre point offenfée, en ce qu'il approche beaucoup de la Tierce. 2° Cet accord eft renfermé dans l'étendué de ?odeve, & peut par confequent fe renverfer. 3°. Si nous prenons Paccord dela Septiéme de Y Art, IIT. & quenous en tranfpofions le Son grave & fondamental un Semi-son plus. haut, nous en formerons laccord en queftion ; oti l'on remarquera que la tranfpofition de ce Son grave change {culement unc Tierce majeure ch minewres comme pat exemple , de ces Nottes UF, Mi, Sol, Séts qui compofent notre accord de Septiéme , nous formerons celuy de la Sepriéme diminnée on portant Ut 4 fon dieze, ainfi Ut x, Mi, Sol, Sif, dont le renverfement nous donnera /accord de la Seconde-fuper. fué, ainf S#£, UF% Mi, Sof: on bien, fi nous nous fervons des LIVRE PREMIER. 43 Nottes contenués dans les quarrez de notre premier accord de Sep. tiéme, nous en formerons & mémes accords, en portant la Notte La fur celle de S#k ; 8 cette difference de la Téerce majeure a la min newre, qui valtere point la perfection de!’ Accord parfait , parce qu'elle ne s'y appergoit, a la verité, quedans le Son moyen, pourroit bien. nous faire regevoir cet accord de le Sepridme-diminute , {i le fondement n'y écoit pour lors détruit par la tranfpofition du Son grave : de- forte qu'il faut abfolument que ce Son grave & fondamental puille étre fous-entendu dans le Son qu’on luy fubroge icy , pour que le principe fubfifte : la preuve en eft évidente dans les regles que nous écabliffons la-deflus , comme on le verra dans la furite. Pour diftinguer ce dernier accord, 6 fes dérivez de celuy dont ils irene leur origine, nous les appellcrons 5 empranter 5 en ce quiils empruntent leur perfection d’un Son qui n'y paroit point. Lion trouvera dans la Démonttration fuivante les mémes accords que ceux qui font contenus dans la Démontftration de l’Art. L115 ces accords portant le méme nom de part & d’autre, excepté qu’on. ajotite 2 ceux-cy le nom du nouvel Intervale introduic par la tranfpofition du Son fondamental ; & que cet intervale occupant les extremitez des accords de La Septiéme-diminnée , & de la Seconde-fuperflue, on ne diftingue ces derniers que par ces feuls noms. Les accords de fam/fé-Quinte , perite Sixte, Triton, Quinte-fuperflué, & Septiéme-fuperfivé,onc un Son grave commun dans chaque Démonf- tration + & Tonne trouvera par tout de difference que dans la tran{- pofition du Son £4, en celuy de Sé£5 n'y ayant aucun de ces detniers accords qui puifle étre pris pour fondamental , puifqu’ils emprun- tent leur fondement d’ailleurs, DEMONSTRATION. aS, 11g. 150, 180, 214 7S. 90+ 9,808. 125. >) 90. fo8.,, 115. 160, SPU UH, Mi, sol, Sif.) 150, 180." 214 250, ) 180.216. ayo, soo. ) Accord dea Seconde- & Accued dela Septiéme- (Mi, Sol, Si-,UeK, Sol, S¥-B, U: 3. Mi 6 fuperflut diminuée, Accord ‘de la per ‘Accurd du Tron \ — Sixte avee Ia fauffee avec la Tiesce miresse %0 Qinve: Son giave de'accord 6 L’on trouvera le Son grave de l'accord de ls Sepriéme- bd eg aueeme uperflu’ avec La Sixte-minewre 4 200, en tiplant les tai- fons de lacvord de la Seconde-fuperftué, ainfi - ‘{ 200, 324+ 375. 460. 540+ ; Ré, SiF, Utk, Mi, Sok Quoique Paccord de ls Sepritme-diminuée (emble etre engendré le Premier, par rapport a Ja Quatritme ajoisée + cependant nous ne F ij 44 TRAITE DE LHARMONIE, pouvons nous difpenfer de faire rapporter nos accords par fuppo= fition 4 celuy dela Seconde-/uperfivé , de méme que nous avons fait partout ailleurs a faccord de la Septi¢me , afin que la raifon de cha- que Intervale fe trouve dans l'ordre que leur prefcrit la divifion na- turelle des accords par Tierces ; ce qui commence a nous faire ap- pergevoir , que c'elt veritablement le Son fondamental de (accord de la Septiéme qui {e préte a celuy qui occupe le grave dans cet ace cord de la Seconde-fuperfiué, &Vaigu dans Paccord de la Septitme-dimi- axées Ceprincipe ne pouvant fubfifter (comme on doit le {cavoir a prefent) dans les Sons aigus, que par renverfément. LIVRE PREMIER 4 Seen ee EEE CHAPITRE NEUVIEME, Remargues fir tons les Accords precédens. On doit étre convaincu a prefent, que la difference des Accords L parfuits , & de Septiéme ne conlifte que dans la diferente fitua- tion des Tierces, ou bien dans un renverfément de Lordre de ces Tierces § aufli w’a-t-on jamais diftingué ces accords fous d’autres noms + patce que c’eft ff Modulation gui nous oblige 4. nous fervit de certains Sons, dont dépend l’ordre des Téerces qui compofent tous les accords. La Moedwlarion étant donc une fois decrmince par la difference de la Téerce, qui occupe le grave dans l'un des deux ‘Accords parfaits, Yonne peut plus fe difpenfer de conformer les ac cords i Pordre des Sons compris dans ’0éve du Son fondamental del'un de ces Accords parfaits. Mais malgré la force de / Actord parfait dans la Modulation , Paccord de la Septiéme de V Art- III, en cf indé- pendant ; il eft premier dans fonelpece » ne change jamais, quelque forme que prenine / Accord parfaie , il eft feul affecté aux dominantes, & la conclufion ne peut {e faire fentir parfaitement fans fon fe- cours, ib eft la fource de toutes les 4i/fonances , a Tierce majeure qu'il tient de ? Accord parfait dont il dérive » forme toutes les 4iffo- nances majeures ; & a Tierce mineure , quion ajotite 4 cet Accord parfait pour en’ compofer celui-cy , forme toutes les diffonances mincures : De plus, aprés avoir engendré pluficurs accords par fon renver/i ment, ou par addition d’un nouveau Son grave , qui /#ppo/e ccluy qui en eft le fondement, il en engendre encore une méme quan- uté, en cédant fon fondement 4 un autre Son, fans que la place quill doit occuper puiffe étre alterée en aucune facon : au lieu que les autres accords de Septiéme tiennent de ce premier , tout ce qu’ils ont de partic, ils n’ont cn partage que la diffonance mineure, & cel la Modulation qui leur fixe le lieu qu’ils doivent occuper : De-li vient que tous les dérivez de ce premict accord difonant > fe diftin- guent par un nom qui ne convient qu’a eux feuls ; au lieu que les derive des autres accords de Sepriéme ont un nom commun , parce quils ne déterminent rien,& qu’ils font déterminez par la Modulation, _ De tout ce que nous avons remarqué dans le contenu de ce Cha- pitre, nous devons conclure qu’il n’y a dans IHarmonie que deux Accords, qui font le Parfait, & celuy de la Sepsiéme, & qu'il n'y a non plus que deux Difonances , qui font /a majewre + & la mineure, comme toute la fuite nous le prouvera clairement. a6 TRAITE’ DEL’'HARMONIE, Pour ce qui eft de la nature & des proprietez de chaque Inter- vale, & de chaque Accord, cela eft refervé pour le fecond Livre. CHAPITRE DIXIEME. Remarques fur les diferentes raifons que Von peut donner aun méme Accord. L faut remarquer que nous avons conformé les raifons des Ac- cords a celles des Intervales contenus entre les Nottes qui com- pofene chaque accord ; de forte qu'un méme intervale pouvant nous étre donné fous deux raifons differences, il n’y a point de doute que Ja plipare des accords précedens ne puiffent participer de cette difference, en prenant ces mémes accords fur d'autres Nottes que fur celles dont nous nous fominies fervis : Yayexg-devant le Syfte= ime Chromatique, Chap. V. pag. 28. Mais , ces differentes raifons ne nous donneront pas de nouveaux accords: la Quinte entre 27. & 40. eft la méme qu’entre 2+ & 3- ainfi des autres; la difference de ces deux raifons, qui eft infenfible a l’orcille, ne provenant que de la diffe~ rente difpofition des Tons & des Semi-tons qui les compofént ; & le nom des Nottes doit étre indifferent dans cette conjonéture , ne ous cn étantfervis que pour donner une intelligence plus parfaite Ju tout. LIVRE PREMIER?! *" 47 1.0 oa CHAPITRE ONZIEME. La manieve de pouvoir rapporter aux Vibrations >» @raux Multi- plications des Longueurs , les raifons données fur les Divifions. Uc dans la corde propofte, l’on prenne a part les longueurs qui refulteront dechaque divifion , depuis lenombre, ju{qu’au bout te la corde en tirant a droite , pour les difpofer de facon que Ton puifle diftingucr les Vibratiogs { {uppofant que les cordes n’au- ront d’autrc difference entr'elles que dans leurs longueurs) l'on trou- vera que les raifons des Vibrations feront conformes 4 celles des di- vifions : L'on pfourra enfuite divifer une corde en autant de parties qu'il cf neceflaire , pour en avoir les raifons des diffonances , ott Yon trouvera todjours la méme conformité, Yyex g-devant , Chap} TIL, Arc. VI. page 1s- / : . Pouravoir Xs taifons des longucurs, il my a.qu’a prendre a part les deux longucurs qui proviendront de deux diferentes divifions , pour donner a chacune une mefure commune par le moyen d'un com- s; & l'on trouvera que chaque longueur contiendra autant de fois Prelate commune, que les nombres qui marquent les divifions contiendront d’unitez, avec.cette difference, que la_comparaifon en fera renverfée ; je m’explique, fi lon compare enfemble les lon- gueurs qui refulteront des divifions marquées par lesnombres 2. & 3. l'on trouvera que la corde 2. contiendra trois fois la mefure , & que la corde 3. ne la contiendra que deux fois ; ainfi nous com- parons d'un cété 2.4 3. & de l'autre 3+ a 2.:cé qui feroit la méme chofe , fi le premier nombre de chaque raifon ne nous reprefentoit pas le Son le plus grave 5 cependant il n’y aura qu’a renverfer de cette forte telle raifon que fon simagincra dans les divifions , pour la faire rapporter aux longueurs ; mais ce qui nous paroit icy trés facile dans ta comparaifon de deux Sons, devient plus embaraflant a mefure que le nombre cn augmente ; patce que dans I’Harmo- nie, de meme que dans une quantité continué, il faut que les fons ou les termes moyens fe rapportent 4 chaque extréme ; de forte que nous netrouverons pas dans 4, 3.2, ceque nous trouvons dans 2.3. 4° en ce que l'Intervale engendré de la comparaifon de 2. 4 3 qui elt icy le premier , e trouve au contraire le dernier de lautre coté , & c’clt ce qui nous oblige de renverfer nétre proportion Arithme- tique (comme nous [avons dit ailleurs) en multipliant les deux extremes par de moyen, & entirite l'un des extremes par l'autre, 48 TRALTE DE LHARMONIE, LIVRE IL. pour rendre 4 ces Interyales leur ordre naturel par les nombres x2. 8, 6: En un mot, fi Harmonie la plus pattate que l'union des confonances. puifle produire , nous eft readué dans les divifions par ces nombres 1. 2. 3. 4.4 6.8. elle nepeut nous étre rendué dans la multiplication des longucurs, que par ces nombres 120. 60. O. +4. 20+ 15 Celt pourquoi cecy deniande plus d’attention que lc refte. Lon pourroit fe (ervir de cette mefure commune pour trouver fur le champ les raifons des intervales, compris dans les longueurs prifes 4 gauche de la: corde propofée, ou bien fur le renverfement que nous venons de remarquer ;,i1 n'y a.qu’'a dire, fi la corde 3. Comparée 4 la corde 1, contient’s. dans Lune de fes parvce, ells contiendra 2+ dans fes deux autres parties , & la corde 1. comparée a 3. doje par conféquent contenir 3. ainfi je vois qife ccs longueurs prifes a gauche , me donnent la aime » dont la railoneft comme 2. a 3 Si je comy enfuite la corde 3-4 la corde 2. 3. contenant 2, dans l'une de fes parties , 6 contiendra 4. dans les deux autres ; 8¢ g;contenang 4 dans Tune , contiendra également 3- dans l'autre ; fi- bien que longueurs prifes 2 gauche, nous donneront la raifon de la Quarte entre 3. & 4. Pareillement, fila corde 3 comparée 2 Ja corde 4. contient 4. dans l'une de {es parties., elle contiendra 8 dans fes deux. auercs partes 5 & fi la corde 4 comparée a la corde 3- contient 3- dans l'une de fes parties , elle .contiendra 9 dans fes trois autres parties ; ainfi je vois que la raifon du To# qui provient de la difference de la Quinte ila Quarte , eft contenué dans les nombres 8 9. felon les divifions , & 9+ 8- felon les multiplications; cela ne fouftre aucune.difficulté , & l'on en peut faire la preuve fur toute forte d'Tnteryales.... FIN DU PREMIER LIVRE 49 RB AEDS CRIA, OCR TARY ED HDS CD COD GATD Se be ebb Gerd Lili BeeleNeBeb eh GehBe GHIIEHI) CEHIICEHD) CERI ERD OHI CEHDI CED? CEHD) BHD EHD CEHIT LIVRE SECOND. Dela nature & de la proprieté des Accords, & de tout ce qui peut fervir 4 rendre une Mufique parfaite. CHAPITRE PREMIER. Du Son fondamental de l Harmonie , @ de Sa progreffion. 3] Om ME nous avons affez fait fentir au premier Livre, Chap. IIT, Art. I. page ¢. ce quo’eft que le Son fondamen- tal, & leliew qu'il doit occuper dans "Harmonie ; nous nous attacherons principalement ici 4 en déterminer la rogreflion. : 7 On appelle B4fé, la partie ott regne ce Son fondamental , parce qu'il eft toujours le plus grave , & Je plus bas ; & voicy comment FZatlin sexplique fur ce fujet ; 4e méme que la terre fert de fonde- ment aux autres Hemens , de mime auf la Baffe ala proprieté de foitenir, a'ésablir G de fortifier les autres parties s de forte qu'elle off prife pour 1a bafe ponr le fondement de UHarmonie , dou elle off appellée Buffe, comme qui diroit la bafe & le fottient, Ex aprés avoir Luppofé que {i Ja terre venoit A;manquer , tout ce bel ordre de la nature tomberoit enruine, il dit, pareillement fi la Baffe venoit a manquer , toute | piece de Mufique fervit remplie de diffonances & de confufton ; quand done Pon ‘vondra compofer une Balfe , il faudra la faire proceder par des mowvemens san peu lents cy un peu feparez.,¢ eff & dire plus éloignen, que ceux des aures parties , afin quelles puiffene proceder par des mowvemens conjoints , C= fir sout La partie qui fait le Deffus , parce que ceft{a propricté, Gc. que lion confronte enfurite une définition fi claire & fi jufte de cette partie fondamentale de I'Harmonie avec les regles & les exemples de cet Auteur, l'on y trouvera par tout des contradictions qui nous tien- hent toujours en doute & en fufpend. Cependant l'on ne peut trop bien établir un principe, far lequel tout eft fondé, & ceft le détruire, que de le perdre un moment de ye; c’eft pourquoy fans nous écarter du principe qui vient d’étre * Zanzino, Miution Harmoniche , cerza parce, cap. ss f 28,8281. s° TRAITE’ DE L'HARMONIE, propofé, nous y joindrons encore pour l'affermir , celuy de la corde entiere , qui renferme dans fes premieres divifions , desconfonances gui toutes enfemble forment une Harmonie patiaite 3 de forte que {1 nous pouvons donner une progteflion a la partie que nous re- prefente cette corde entiere , ce ne peut étre qu’en Ja faifant proce- der par ces intervales confonans que nous rendent les premieres di- vifions de cette corde , ainfi chaque Son s’accordera toiijours avec celuy qui laura précédé, & chacun pouvant porter a fon tour un accord pareil a ccluy que nous avons regti de ces premieres divi- fions , nous reprefentera fans difficulté la corde entiere qui eft le principe & le fondement de cet accord ; & c’eft ainft que nous pou- vons défnir la propofition de Zarlin a l’égard des intervales {epa- rez, par lefquels il dit , que Ja Bafle doit proceder , puifqu’ils ne peuvent étre confonans qu’ils ne foient feparez; sil dit encore qu’ils doivent étre lents , ce n’eft que par rapport 2 ceux des autres par- tics , qui doivent ¢tre diatoniques , puifque- de cette maniere ces Parties fupericures peuvent faire plufieurs mouvemens , pour pafler d'une confonance a l’aatre , pendant que la Bafle n’en Bra qu'un; quoique dans l’érabliflement de nos regles , nous faffions proceder chaque partie par des mouvemens égaux pour rendre d’abord les chofes plus fimples & plus claires, il ne faut point confondre TOaave dans [a progreflion que nous venons de déterminer 2 [a Baffle , puifqu’il n’importe_ que le Son fondamental foit plus ou moins élevé de plufieurs Odtaves, pourvii qu’il fe trouve totijours au deffous des autres parties ; mais on doit regarder’ d’abord. la Quinte comme l'intervale qui luy convienne le mieux : En effeton nentend jamais de cadences finales ou de conclufions de chants, luc cette progreflion n’en foit lepremier objet , il n'y a qu’a con- filter pour cela ceux qui font _un peu fenfibles 4 Harmonic, ils nentendent jamais tine conclufion de chant , de guelaue fagon que ce foit, quiils ne fe fentent forcez de faite proceder Ja Bafle par cet intervale , & ce que nous difons de la Quinte doit s‘entendre aufl de la Quarte qui la reprefente totijours, ott Fon remarque que ceux qui ont [a voix affez Gaile defcendent naturellement d'une Quinte dans ces fortes de conclufions au lieu que ccux qui ne le peuvent, montent d'une Quarte ; preuve évidente de la force de l'Octave gui fe reprefente totijours dans l'un des Sons qui la forment , & du rapport de la Quarte a la Quinte qui proviennent de fa divifion, ott la Quinte eft todiours preferée fi-rot que la voix nous le per- met , & qui n’eft cependant point détruite en luy fuppofant la Quarte ; enfuite pour tenir l’Auditeur dans une fufpenfion agréa- ble, comme la Quinte eft compofée de deux Tierces , Ton peut LIVRE SECOND. st faire proceder, la Baffe pat une ou plyficurs Tierces; & par confe- quent par les Sixtes qui reprefentent ces Tierces, refervant toutes les cadences a la Quinte feule, & a la Quarte qui la reprefente ; de forte que toute la progteffion de la Baffle fondamentale doit étre renfermée dans ces confonances ; & fi la diffonance nous oblige quel- quefois 4 ne faire monter cette Bafle que d'un Ton ou d'un femi- Ton, outre que cela provient d'une licence introduite par la cadence rompwé dont nous parlerons dans la {uite; l'on peut remarquer que ce ‘fon ou ce femi-Ton en montant , & non pas en defcendant, font renverfez dela Septiéme qui fe fait entendre pour lors entre Ics deux Sons qui forment ce Ton ou ce femi-Ton; & lon vera méme dans le troifiéme Livre » Chap. XI. qu’a l'exception de la cadence rompué , l2 progteffion de la Ticrce & de la Quarte peut y étre fous-cntendué. Lon doit étre prévenu en faveur de ce principe , sil peut fe fouitenir pat tout ; aufli ne 'a-tron pas avancé , fans étre certain u fucces, Gi rr TRAITE’ DE LHARMONIE, 2 CHAPITRE SECOND. Des Accords affettex aux Sons fondamentaux , @ de leur Pprogreffion. Es Sons, ou pliitdt Ics intervales affectez a Ja progreffion de Ix Bafle fondamentale , doivent aufhi 'accompagner par tout dans les parties qui s’uniflent avec elle , mais avec unc certaine difcre- tion » que nous n’impofonspointa la progreffion dela Baffequi en eft le guide : En un mot , Accord parfait ctant le premier & le feul qui fc forme de la divifion de la corde , doit étre auffi le feul qui convienne a chaque Son de cette Baffle fondamentale ; & fi l'accord dela Septiéme ne peut en étre excepté , ce n’eft pas a dire que la Tierce ajotitée 4 un accord parfait , dont celuy de la Septiéme eft formé, ne piit étre retranchée des accords , fans alterer pour cela la perfection de Harmonic ; mais la diverfité que cet accord y caufe en y introduifant une certaine amertume , qui releve en méme temps la douceur de l'accord parfait , doit nous le faire fouhaiter, bien loin de le rejetter , ne pouvant nous difpenfer pour lors de la mettre au nombre des accords fondamentaux , puilqu’il ne dé- truit point le.principe qui fubfifte todjours dans E Son grave de TAccord parfait. Pour ce qui regarde d’ailleurs la progreffion des parties qui con- ticnnent chacune un Son de ces accords , Zarlin nous a déja fait remarquer qu'elle devoit étre diatonique , & cette fujettion luy vient de la progreffion confonante de la Baffle fondamentale ; aufli pour peu que Pon connoiffe Ja diftance des Intervales , on fe {ent porté comme mal-gré foy , 2 donner a ces parties {upericures cette pro- areflion diatonique , d’ot fe forme une {uite agréable d'accords, fans que l'on foit obligé d’avoir recours 4 aucune autre regle , la nature ayant pris foin d’elleméme de nous conduire ala perfection gui luy convient. Voyez cy-aprés les Chap. XIX. XX. XXIV. & XXV. Ex dans le troifiéme Livre , Chap. IV. & VI- I eft bien vray, que lorfqu’on eft une fois inftruit de ces pro- gteffions fixées a chaque pattie » l'on eft libre de donner 4 Pune la progreflion qui convient a l'autre ; mais c’eft en fe reglant toujours fur cette premiere difpofition , & fur cette premiere fuite des Ac- cords fondamentaux, fur tout 4 ’égard dela Septiéme, que loreille ne regoit que fous ces conditions ; fa progreflion_ne pouvant étre que diatonique depuis le Son qui la précede , jufqu’a celuy qui la

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