‘ Mirbeau et Toulet :
a
e
On vient de réunir’ sus ce titre : Les Kort
vains, une promiéro: série de chroniques Oc
fave Mirheau, parses dans diverses gazeltes, ¢
qui méritaient, de-ne pas reste: ongevelies sow
Ja poussiére des collections. On en a fait auton
, | pour des Notes de littérature de PJ, Touiet
qu’! est également agréable de reirouver et
Ubrairie, Quoi de plus intéressant quo les avi:
de tels hommes de lettres sur les sujets litte.
raires ? Pour le volumo de Mirbeau, on regrot-
tera que l'éditeur actuel n’ait pas daté chacur
de ces brillants articles. Les dates: importen!
beaucoup & 1a compréhension des petits |
phiets d'Octave Mirbeau, fous virulonte,
d'inspivation variable. aoe
Hl faut savoir qu’avant de devenir le p
@extréme gauche que nous avons connu, di
deraidres années, Mirbeau en avait été
tréme droite, not ins fougueux, dail
A travers ns successives persiste unc
re style. Ce i
e & changer. Les lecteurs qui n’ont
que du Mirbeau de4’Aurore s'étonneront
Deut-éire de Jo voir oxalter la trinilé nécessaire
| du prétre, du soldat et de Vartiste, ou fuiminer
eotitre les enlerrements civi i
tualiste Caro, et chanter, ou
voulons Diey) » C'egt quien di
Octave Miri
rédacteur_o! a Grima n
Je genre VeWWllot ou! Barby Gurevilly. A celle
6poque se rattaches » Sank doute, Jes ana
themes contre (i rplisme, c@tre Zola et Al-
phonse Daudeth logs (rds juste) d’'Elémir Bour—
“ges quia V'air Ge ne lui servir qu'a rabaissor (tras
lnjustement) Daudet, « ses afféteries de joucur
de guimbarde et sa pauvre petite vision de félibra
Testé boheme ». Plus tard, Mirbeau porlera aux
nuesDaudet ef Zola, et donneva la prétérenceacha-
| oun deux alternativement.1! n’est jamais trés bie
| tne tient qu'A demeurer toujours excessi?
Par exemple, il a corles grandement
i rer Flaubert, mais il lo place .« bien
aundessus de Gosthe »: Cost trop. Tl.a'montré de
da clairvoyance en lengant Macterlinek, mais il
trouve la Princesse Maleine « supérieure en Deauté.
A co qu’ll ya de plus beau dans Shakespeare »:
et meme, aucun ouvrage fragique -». Ni
Maeterlii sens commun n’en demandaient)
4 it qu'on n’impose pes un autour:
fer & tue-t0le et, do bat
faut pas un ¢ritique,
an(e-ou up saltimbanque,La nuance,
Detect et‘Vrart >. 1
Jinple vérité, Vexactitude des faits n’ont au-
“eume importance dans ¢e Tole. Mirbeau parle wes |
Pespect de Renan, mais- pourquoi Yappelle-t-i
gymnosophiste? Go maitre mallait pas tout mu.
Pourquoi, louant a bon droit Leconte de Lisle,
comme poste, le félieite-t-i! de ne jamais avoir
_mis les pieds dans un. salon? Le livre récent de
‘Mmo Jeanne ‘Pouquet nous a rappelé qu'il fré-
quenta celui de Mme de Caillavet. Ht ce ne fut
_pas le seul. Pourquot aussi cette diatribe, oil fait’
‘Je moraliste en termos furicux, contre Mendes, |
dont i} allait devenir le collaborateur dans plu-
hsieurs journaux?. Mirbeau a du talent. Dans ses
‘bons jours, il éorit de belles pages comme son
Sioquent axticlo sur Ia mort de“Viotor Hugo. Mais
il n’a pas de boussole. ~ :
Toulet en a une, cest-A-dire plus desprit, de
suite, mais elle. est faussée une fois pour toutes.
‘Cot ironiste spirituel et acerbe, dont l'humour
donne a ses propos tent de saveur, parfois un
‘peu vénénouse, en est Testé toute sa vie & Talti-
{ude des premiers temps de Mirbeau. Arriére-
petit-neven de Rivarol, Toulet faisait une gueriile
dépigrammes a la penséa moderne, au Tonvan-
tisme, au « stupile » dix-neuvidme sidele, & Vietor
Hugo, olé.. est souvent drole, niais, inopérant,
ree qu'on y sent, le parti pris. 1 préfére la Tour
ae Neste & Cyrano ot & He pour Je
| style. Tl déclaro que dans e! n
jl ny a rien & comprendre. mili il
sondinmne en bloc Tart italien, méme celui de 1a
aissance, et ‘appelle I'Italie te isso’ de
affirme
méme ® Sophocle : c'est ume
| commet une autre en croyant, comme Drumont,
qu'Henri Poincaré domail raison 4 WInguisition
coritre Galilée. On sait:que Poincaré a publié un
| ae Jormel. Renchérissant sur les théories
imitatnices de Pascal et d’Auguste Comte, Toulet
déclare mémo qu'il est indifférent de savoir si la
terre tourne.. En critique, Toulet et Mirbeau se
ressemblent en ceci quills ne sont que des ama-
teurs, Tous deux, avec le double éblat de leur ta-
jont et de Ieurs méprises, ils démontrent Ia, né-
cessité d'une critique objective et impartiale, c’est-
auiire professionnelle. — P. S:
Karol Cytrowski, L’Abbé Jules d’Octave Mirbeau en tant qu’exemple de l’influence de Fiodor Dostoïevski sur le roman français de la 2e moitié du XIXe siècle