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R aN a es La métamorphose s.. du Groenland Mott a Wn on 8 L’événement Des cellules iPS bientét | _| testées chez l’homme Un essai de médecine régénératrice utilisant des «cellules souches pluripotentes indutesyvadémarer au Japon Les sques associ 8 ces, L cellules reprogrammées seront étudiés avec une attention particuliére. 3 Editorial = — coincitar 18 Mathématiques 26 Populations > Cryptographie: > Les singes les systémes capucins, -= d’équation bruités aussi manient 12 Astres sont difficiles le casse-noix > Etoiles : une galaxie a résoudre aco beaucoup trop petite oe 28 santé > Des piéges >Deux a poussiéres pour »Przewalski, séropositifs former des planetes dernier des chevaux en voie de a sauvages guérison? 14 Matiére > Océanographie: > Cancer > Aton découvert les microbes des dépistage Ja premiere particule sédiments marins ne des tumeurs a quatre quarks? Vivent pas au ralenti du col > Matériaux: = de Luter une électrode 22 archéologie au vinaigre plus stable pour >Asie: urbanisme —_ les batteries débridé autour des 30 Technologie lithium-soufre temples d’Angkor > Plus de débit — Les Néandertaliens dans les fibres 16 Terre créaient déja des optiques >Lefer bijoux avec des > Aéronautique: des océans coquillages premier vol monopolisé -= pour 'E-fan, parlesdiatomées? 24 Cerveau avion électrique N° 479 > Séismes: > Une régulation des Septembre la crodite terrestre génes accompagne 32 Asurveiller 2013 nest pas partout la maturation du eee aussi fragile cerveau 34 Acteurs tstpublee par ‘Sophia publications, filslea tenis. www.larecherche.fr En couverture ar POURRECHERCHER POURS'INFORMER POUR ACHETER SPLICOSMO5-THEO > Lesarchives >trdualtédela > Abonnement HEMANNUAP'IP8 du magazine fecheche,leblog _etvente fancens COLMIER DESSBOURG TWouverlessujets desires etfagenda__numeres quivousinteressent des manifestations > Lives ES dans une base scientifiques Selectionnés deplus parla Recherche, 4 20000 articles bute du chereheur 15 Laecherche sur Titer... Rejoignes nous sur Twitter pour un laitage orignal sur a science et les ‘eehologleshttptwiter.convmaglarecherche 44-La Recherche | stpremane 2013-16479 36 Dossier Energie noire: pourquoi l’Univers accélére Pourrendre compte dela natured énergie nei, constant pip ma Univers fe hyscens propose ‘modéles. Is ontauss lancé plusieurs programmes dobservation qu Permetront de mieux comprendre les lois qui régisent notre Univers. 3s La constante cosmologique prend une nouvelle dimension par Vincent Glavieux. «4 Quatre méthodes d’observation par LucAllemand, avec Olver LeFevre 4s Le métre étalon de l’expansion COSMIqUE parAntoine cappette 50 Anthropologie La quéte illusoire du chainon Manquant parrichard delisle 55 Climat Comment s’écoule la glace du Groenlangd paroivierdessibourg 60 Sociologie Tart du nucléaire parsezintop 64 Palmarés 9° concours Génération développement durable pa Rémi Canal 74 Portrait Franck Dumeignil «La chimie détient les clés du développement durable » par Stéphane Barge rr Uhydroélectricité réalisé avec le soutien del dren sientque de Tota Te b Ventretien du mois avec Godefroy Beauvallet «Le mécénat doit respecter la liberté des chercheurs » propos ecuells ar Nicolas Chevassus-au-Louis Déchiffrage 15% de suicides en plus aux Etats-Unis par Pablo Jensen Le grand débat Peut-on laisser les enfants devant les écrans? avec Olivier Houdé et Laurent Begue Question d’éthique Etats-Unis: Ia fin des brevets sur les genes paral Kingler Histoire de science Losmose bouscule la vision du vivant ar Beno Cayre e470 -seprenone 2013 La Recherche -5 Boric Lévénement Des cellules iPS bientét tes Un premier essai de médecine régénératrice utilisant des « cellules souches pluripotentes induites » démarre au Japon. Les risques associés a ces cellules reprogrammeées seront étudiés avec une attention particuliére. J time premiére mon- propriétés ot leur ovigine. En effet, loge shinga Yamanaka defunier diale qui, ence mois de elles peuvent donner, a volonté, tous _sitédeKyoto,Depuis,le cellules iPSsont septembre 2013, débute Jes types de cellules du corps humain, devenues une priotité de recherche au ‘chez des patients souf- comme leferaient des cellules souches Japon, avecd'importants financements frant d'une dégénéres-embryonnaires. Mais contrairement &_alloués par Iftat. En cet été 2013, c'est cence delarétine.le1gjuillet,leminis-celles-ci,ellesne proviennent pasd'un _lophtamologiste MasayoTakahashi,res- ‘thre japonais de la Santé a autoriséun embryon: on les obtient en «tepro- ponsablede 'équipe «régénérationdela essai clinique recourant a des cellu- grammant» des cellules différenciées _rétine »,deI'institut Riken,d Kobe, quise les jamais utilisées auparavant chez prélevées chez un adulte, retrouve sous les feux de la rampe. Yhomme: des «cellules souches phi- La mise au point, en 2007, des pre- _Enccollaborationavecun centre hos- ripotentes induites », ou cellules iPS. miéres cellules iPShumaines avait valu _pitalier de cette ville, elle utilisera des Ces cellules se distinguent par leurs és 2012 le prix Nobel de médecine au _cellules iPS pour soigner des patients Fig.l) Greffe de cellules pour réparer la rétine Retine Photorécepteurs, Epithéliam mene corse ‘DMLA chumides Aguile Epitstium consis mente i ee ee ee , eee ; : = 4 Rs jes ae ee Toe LA MACULA, située au centre de la rétine, est la zone affec- @ PRELEVEES CHEZ UN PATIENT, des cellules de peausont ‘Ge par la dégénérescence maculair lige a '4ge. Dans la forme _reprogrammées in vitro en cellules iS. Celles-cisubissent ‘choroide ensuite une phase de multiplication, puis de diférenciation proliferent sous épthélium pigmentaire et endommagent, ainsi en cellules d’épithelium pigmentaie, jusqu’a 'obtention que les photorécepteurs. dun tapis de cellu ‘sta Recherche sepremane 2015-16479 tées chez l’homme souffrant de dégénérescence macu- lize lige a Tage (DMLA), Cette mala- die, quiconduit aune perte progressive de la vision, est la principale cause de ‘écité des plus de 55 ans dans les pays industrialisés, Lessai japonais vise & s'ascurer de I'innocuité de ce type de thérapie ~ ou du moins, de I'absence de risques majeurs Choix des patients. Au Japon, la MLA touche plus de 700.000 person- nnes, pour une population d’environ z7millions@’habitants. «En France, plus um milion de patients sont concemés, précise OlivierGoureau,delInsttutdela Vision, Paris. incidence augmenteavec age 1a DMLA conceme 10% individus © LéPrrHéLiUM PIGMENTAIRE endom- magé et les valsseaux sousjacents sont tei chirugiealement La couche ep thelium fabiquéeinviro est ensuite get ‘fee a lendroit laissé libre. adel de 65 ans, 25% au-delé de 750s, et 60% aurdela de go ans.» Cette pathologie affecte la zone cen- ‘ale de la rétine, la macula, responsa- ble de Facuité visuelle et indispensa- ble pour conduire ou lire. «Avec lige, pour des raisons encore mal connues, la couche externe de Ia rétine se dégrade, détaille Olivier Goureau, Or cette cou- che externe, nommée épithélium pig- ‘mentaire, est nécessaire au bon fonc- tionnement de la macula adjacente, ui contient les cellules photosensibles.» Lorsque Vépithétium dégénére, les cel: Ilesphotosensibles aussi doitladégra- dation dela vision centrale). Pour préserver la vision, 'une des approches envisagées consiste Aretirer chirurgicalement épithélium déficient ct aleremplacer par un épithélium pig ‘mentaireintact produit in vitro Lobjectif de cette «thérapie cellulaire» est en rayerla dégenérescence des photorécep- ‘teurs. Dans lessai japonais, la couche @épithélium pigmentaiteseraproduite a partir de cellules iPS. Un autre essai, aux Etats-Unis, fait quant & lui appel 8 des cellulessouchesembryonnaires (lire ‘«Unessaicliniqueavecdes cellulessou- ches embryonnaires»,.10). ‘Masayo Takahashi et ses collabora teurs du Riken ménerontleur étude sur sixpatientsdeplusdesoansatteintsde Jaformelaplus rave de DMLA:Iaforme shumide »,oitla proifération incontré- ee de vaisseauxsanguins sousla rétine finit par Yendommager. I s'agira de patients malvoyants n/ayant pas réagi auxtraitementsactuelsvisant aenrayer Ja proliferation des vaisseaux. Le recrutement de ces patients a debuté dés le 1" aodt dernier, mais les transplantationsdépithélium pigmen- taire rétinien ne seront pas effectuées avant] été2o14 Pourquoice délai?Parce quelescelulesiPS serontobtenues par ‘trdecelules de peauprélevéeschezcha- coun des patients. Cela présente Fava tage fassurer une parfite compatibilité immunologique des eliulesiPS,etdone far Rafagle Brillaud, jounalse des cellules dépithélium rétinien, avec lapersonne greflée. Mais cela prend du ‘temps, car le rendement de la repro- grammation des cellules de peau en cellules iPS est assez faible. Autre étape chronophage: lobtention, a partir des, cellules iPS, de cellules épithéliales réti- niennes en quantité suffisante. Heureusernent, !ceil humain est un petit organe, qui ne nécessite done pas ‘beaucoup de cellules.Deplus, «celles de Vépithélium pigmentaire rétinien sont relativement faciles obtenir a partirde celules PS précise Olivier Goureau.Cest ailleurs 'équipede MasayoTakahashi {qui yest parvenue pour la premire fois iy a deux ans». Mais méme dans ce contexte plutét favorable, l'ensemble de ces deux étapes devrait prendre dix mois environ. Evaluation des risques. A ravenit, lorsqu'un grand nombre de patients serontconcemés,cetteapproche és per sonalisée devrait étreremplacée parle recoursidesbanquesde cellulesabritant des lignées de cellules iPS immunologi- quement compatibles aveclaphusgrande partiedelapopulation Desbanques,tel- lescelle queShinya Yamanakaestentrain deconstituerakyoto:dici2020,ele »>» mT] ee eee erry Pein pyar edn) payee eos perenne Ty paren Soe peace eerste Peer 1479 ssepremune 2013 La Recherche -9 En bref POLLUTION AU METHANE ‘ux Etats-Unis, la pollution des aquiferes situés prés des sites sfextraction de gazde schist est confirmée. Une équipe amér caineaanalyséTeaude 141 puts eaupotableen Pennsyivanieet dansI Etat deNow York Résultat ‘du méthane a été détecé dans 82% dentre eux. A moins d'un, Jalometre des sites extraction, les concentrations en methane atteignent 64 milligrammes par litre, soit si fois plus que la ‘moyenne établiesurensemble des pul. Vabsence de fluides de forage innocente la techni que de fracturation hydraullque utilsge-La pollution seraitduea des defauts de cimentation des tubes de forages ou du ewvelage 4quiles entoure. SG Osho ora, pas 10,8172 2013; RB laden ea, ALAS do 0 1073)nas. 1221635110, 2013. VOLCANS AFFAISSES Le stisme de magnitude 9 sur venu le 11 mats 2011 au nord: est du Japon a entrainé rafal sement des volcans situés a 200 klométes de! sure de Honshu. Cest ce quiont montré des géophysilens Japonals en comparant les données radar fournies par le satellite ALOS avant et aprés la secousse. Le ‘méme phénoméne s'est produit, dans les volcans andins aprés le sélsme de magnitude 8,8 du 27 féytiet 2010, Dans les deux as, lffalsementatteint locale ‘ment 15 contimtres, Ses causes restent a priser. {Cia et Fuki Mate ese, 10 1038ngo1057, 2013; ME Pca ol at Geo Sac 10 1038/nge 15,2013, ‘tp bit iy Rechautfement La Banque mondiale évalue impact dune hausse des peratures de 284°C surfagriultre eles ressources fen end, en Mique et en Ase Le fer des océans monopolisé par les diatomées ? ‘GEO-INGENIERIE Les diatomées,algues planctoniques, absorbent plus defer quelles nen ont besoin pour Ieurmétabolisme. our limiter le réchauffement eli matique, certains scientifiques envisagentd’en- ssemencer les océans avec du fer. Te but? Stirmuler la crois- sance du phytoplancton afin @’augmenter I'absorption du dioxyde de carbone via la photosynthése et, in fine, le séquestrer au fond de Tocéan. idée est certes séduisante ‘Maisles expériencesréalisées ‘ace jour pointentlefaibleren dement de cette opération. Celui-ci pourrait méme étre plusfaible que prévu Descher cheursaméricains viennenten effet de montrer que les diato: -miées,algues microscopiques siliceuses quisont es premiz~ res proliféreren cas de ferti lisationnaturclleouattifiicle delocéan, absorbent bien plus de fer queles n’en ont besoin pour leur métabolisme, sans que Ton sache pourquoi, et le stockent [i]. $i bien que leur prolifération pourrait parado alement appauvnir Ie milieu cen fer et limiter Ia séquestra tion du dioxyde de carbone. Le cycle du fer dans Tocéan, ‘est mal conn, «Jusqu’a pré sent.onpensaitquecet élément rutrtf, apporté entre autres souslaformedepoussiresvéhi- culées par les vents, disparais- saitrapidementdeseauxcdesur- face pour étre transféré vers le ‘fond Soitparcequilétaitingéré ‘os La Recherche sepremane 2013-16479 Poet ee eee ee eee ees are etree) pevneetneo ‘parles micro-organismes pour Teur métabolisme et exporté vers le fonds avec leurs cada- wees; soit parce qu'il sombrait ‘avec les particules sur lesquel: les il était absorsé», explique Stéphane Blain,dulaboratoire docéanographiemicrobienne de Banyule-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Mer de Ross. Mais Ellery Ingall, de l'Institut de tech: nologie de Géorgie, aux ‘Etats-Unis, et ses collegues, ont montré qu‘un troisi¢me mcanismeexiste.Entre 2008 ‘et 2009, ces chercheurs ont piélevé a plusieurs reprises ddu phytoplancton en mer de Ross,aulargedel’Antarctique de Touest. Grace a des tech: niques sophistiquées dima erie basée sur l'utilisation des rayons X, ils ont ensuite cartographié la répartition des atomes de fer et de sili ‘cum au sein des différentes, cespéces collectées. Résultat: si toutes contien: nent du fer dans leurs cellu les, les diatomées ont aussila particularitéden stockerdans leur coquillesiliceuse. A leur rmaort,ce fer est entrainé avec catered les coquilles en profondeut, Ellery Ingall et ses collégues estiment que 11 micromoles de fer disparaissent ainsi cha que année par métre carré «Soit une quantité du méme ordre de grandeur que tes apports naturels de fer en mer de Ross. Ce qui est loin d’étre négligeable », commente stéphane Blain. les floraisons de diatomées, contribuent ainsi & appauvrir les eaux superficielles en fer. ‘Mais cet appauvrissement peut: compromettre le déve loppement des autres espéces planctoniques comme laff ‘ment les chercheurs améri- cains? Et donc la séquestra- tion du dioxyde de carbone? «Les diatomées proliférent ceffectivement plus vite que les autres espéces en réponse dun apportenfer.Cependant, apres cette phase, dautres espéces devraientprendrelerelais.saup silesdiatoméesontépuisélefer. Chypothése est intéressante, ‘mais encore faut ita verifier», conclut Focéanographe fran- ‘ais m Fablonne Lemarchand DYED gal tat, at Communications, 10 038) comma, 2013 UMMM skismes La croute te re n'est pas [GUESTIONSAVEXPERT 7] eNCaSde sollicitation sismi- de forts éicmeslors d'injec- _ énergétique (stockage de {REGLTANGIE TouMeutaaksnens dyeroe cutee at + Francois raient de la méme facon. Quels résultats ont-ils sol, éothermie, etc). Pour I cccrotest Gualleadtslarapprocis? tens? tutor aquetiondurnque - oe Sineiit)” « Cee eC Oi eet Mice run crn ee rue ere an ear ee) Cee eee ed ere eens eee ey ee a ety Secure red toutefois retrouvée assez diluée pour Pree ee ee cas es parry eed ed coe Fee tle docalage de trequence Sune once entre la tmosire fémision ta menue Slaréeepti ioraque ch sire ft ecepteur varie susour ou temps, cet) eee ot et ee eteper ets Pence acs eran rmatiére noite, pour 25.8%. Leur nature eee eer 1 479 sepraunne 2013 |La Recherche +39 Anthropologie La quéte illusoire du chainon manquant Les paléoanthropologues présentent chacun des fossiles qu’ils découvrent comme une étape dans la lignée humaine. Mais c'est ignorer la facon dont les connaissances progressent dans ce domaine. par Richard Delisle, paléoanthrepolague et philosophe des sciences, professeur ‘universté de Lethbridge, acs Ticharddelle@ulethca n avril 2013, Lee Berger, de l'université du Witwatersrand,en Afrique duSud,aprésentédefacon scientifiquement détaillée ‘Australopithecus sediba, hominidé qui vivait dans ce pays ly aenviron 2 mil- lions d'années.A cette occasion, comme en 2010 lors de la premiére présenta- tion des fossiles, ila défendu 'idée que ce pourrait étre Yespace tant recher chée quia donné naissance au genre Homo|iLEnd’autres termes, Lee Berger ditqu’ilcroitavoirdécouvertlechainon manquant la source du genre auquel appattient I'homme moderne. Australopithecus sediba n'est que la dernigre en date des découver- tes annoncées en paléoanthropo- logie, qui ont été particuliérement nombreuses depuis vingt-cing ans. On peut citer aussi Ouranopithecus, Sahelanthropus, Orrorin, Ardipithecus, Kenyanthropus, Australopithecus garhi, HOMINIDES DECOUVERTS AVANT 1930 LA PLUPART DES HOMINIDES fossi- les décowverts avant 1930 sont récents & échelle de evolu jon humaine. Les plus anclens sont le Sinanthrope, décou- vert en Chine, et le Pithécanthrope, découvert Java, qui cont depuis 6 redas- sés dans lespace Homo erectus. Les fossiles de Pltdown etde Moulin Gtaient des canulars, ossements récents introduits dans des couches archéologi- ues, et ne sont plus pris en compte, sans quecelaaitbeaucoup de conséquences. Homo antecessor. La diversité de for mes a mettre au compte de nos ancé tres est grande! Et cest bien la tout le probléme, puisque toutes ces formes ‘ont sans exception été présentées par leurs découvreurs respectifs comme de probables ancétresdirects de "homme modeme, des chainons manquants Faut-il vraiment croire que tous ces chercheurs ont ewla bonne fortune de decouvrirunancétvedirect de homme ‘et non une forme collatérale? ‘Multiplication des hypothases. Une chose est sare, ‘application de cette stratégie par les découvreurs ne facilite pas la comprehension du champ de Yévolution humaine par le grand public. En outre, et clest sans doute plus problématique,ce domaine scientifique est réellement construit sur un mythe: celui d'une perpétuelle Lee Berger, qui a découvert ‘Australopithecus sediba (exposé ici Berlin en 2012), le présente comme un ancétre fort probable du genre Homo: un «chainon manguant» dans notre avolution. oniosewsnizane quéte de chainons manquants comme ‘moteur principal de I'avancement des, connaissances. Pourtant, cette quéte compte peu dans le développement de ladiscipline. Létudede la paléoanthro- pologie, depuissa fondation au XIX" sie cle, démontre sans ambiguité que son développement est marqué parla raul- tiplication des hypothéses concurren: tes, dont certaines sont tout a fait éton: nantes, et que cette diversité de points de vue ne céde lentemnent que sous le poids de inexorable accumulation des découvertes. Ainsi, le progrés en paléoanthropologie procéde davan. tage de lélimination des mauvaises hypothéses que de la formulation de Iabonne solution, Les paléoanthropologues éprouvent souvent une petite géne vis-a-vis de Vidée de chainon manquant. Mais ce nest que pour mieux la réintroduire sous une forme a peine dissirmulée. Ainsi,en 1990, selon ceux qui 'avaient découvert en Gréce, Ouranopithecus ‘macedoniensis,daté de gou10 millions années, étaitunhominidé tres ancien offrantunmeilleurtypemorphologique ancestral aux hominidés plus récents (australopithecus, Homo) que d'autres candidats potentiels (2). Le Tehadien Sahelanthropus tchadensis, surnoramé Toumai et daté A 6 ou 7 millions d’an- nées, été décrit en 2002 comme I’ho- minidé le plus ancien connu dont la conformation morphologiqueindique- rait une position généalogique proche ée Vancétre commun a Thomme et aur chimpanzé [3]. Un an plus tt, Orrorin tugenensis était également présenté comme un hominidé vieux de 6 mil- lions d’années, et !équipe qui l'avait découvertauKenya,défendaitsans >>» PTT Tat ea ees poe ee ee Breer sees Pe eee Pers eo ene Perret paeeerarss Pa eg Pee een ka’ Perrelienare sepreunne 2013|La Recherche

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