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Léconomie solidaire : une question politique Nous tentons ici d'esquisser, dans le prolongement de nombreuses recherches sur 'associationnisme, un nouvel horizon GTintelfgibilite. Relativisant les notions de non-lucrativité et e secteur Il s'agit de mobilser le concept de solidarité pour ‘expliciter des pratiques sociales diverses qui peuvent, dés lors, etre regroupées sous l'appellation générique d'économie solidaire, {uités. Linvocation consensuelle de cete notion peut résulter du diserécit dont est aujourd'hui Fappée la chart, obligeant tes acteurs sociaux 2 + recourir au seul vocable de solidaré, quite & inves- ‘irde connotations désivées de son autre, ly chart. Fautal pour autant ipudier cee notion? Suggérons plutt de Contaser deux acceptions de 1s solidarte,co-présentes depuis lorigine des associations modemes & propos desquells Royaume-Uni et France apparaissent comme des eas cemblématiques L référence ila notion de solidasté n'est pas dépourvue ambi- (© La solidarté philanthropique ‘Au Royaume-Uni la chaste érattapprchendée au nx" sitle comme un principe social, une composante nécessaire & la socité démocratique, ‘mune appartenance de tous 3 un espace politique qui ne connatt phos \ésormais que des individus libres et égaux. Nésnmoins, cette politique se ia solidaritérégie par Vidéal de cioyenneté fut en France presque or inellement meflante 4 Pégurd des associations volontares, En témoigne la proscription, parle décretd'llarde et la loi Le Chapelie, des associa tions économiques et professionnelles. Rien ne pariseat alors plas conirate ta liber individvelle et au principe de souversineré que ces associations de compagnons qui, pourtant, s'engageslent, pour quelques lunes d'entre elles au moins, dans un processus de sécularisation et de <émocratsation en tocale harmonie avec le nouvel ordre rvotutionnsire ‘Cest dans ce contente général de proscription et de rSpression, malgré des périodes plus tolerant, que le mouvernent ouvrier et socialise nas économie sotigain sant devient Ie laboratole des formes associatves et des utopies de ‘Association, Cest alors au nom dela solldarté que foisonnent les asso- ations ouvrieres ent 1830 et 1888. ‘Mame dle fagon allusve, il faut ci souligner la dimension proprement poltique de la slidate cviée et de son ial associationniste La ques- tion sociale, dont a misére ouvnitre nest qu'un aspect, est avant tout une {question politique, Comme lexprime le buchezien Cotbon, «a démocra- tie dans Fordze politique eta monarchie 4 peu prés absolve dans atelier sont deux choses qui ne sauraient coexister longtemps » La Republique, ‘cette «anarchie postive» (Proudhon), se redéfinit alors comme une cité de travailleurs, mais aussi de consommateurs, libeementassociés. iméductible 2a igure sacralisée de ia, la respublica Souvre Ades figures plusielles, se difrace au sein de la sociéé (civil), principalement dans ses sssoca tions volontaies, ins, pour échapper & un individualisme concurrenie! comme 4 un étatisme autoraire, Fancien sit-simonien Piere Leroux, iventeur auto 4. gf P cmon Uftsocato etelle fone poltque 7» Ua renee AUS Somes,» Saute socal Justice, dow es Es Deroovera mans, 5. tanoun, a {Lie source pore dh soctliamne francais, Snthologe fable et bréeetee par B.VunD, Desai de Brouwer 19, proclamé du terme soldat, insiste su Ve blissement entze IBtat et la société d'une communication qui suppose des groupes intermédiaices, Yamenant & préconiser que des corporations, congues comme autant de micro-épubliques, assument un re dinst- Cest ala fin du xix° siécle que la notion de solidarité apparait comme le moyen pour les républicains de tution publique. Leoux table su des réseaux ‘de soldarité passant par atelier, ainsi que sur des associations oa presse pour entreteni esprit public indispensable a la démocratie. Sa pensée entre en ésonance avec les mou- vements de I'époque, Lassociationnisme ‘ouvier engage dans la recherche dune 60 ‘ome qui pourrait te sliaie : organisation du travall qui reste 8 wou ‘ver pourrait fournir Toppomtunité de metre sur pied des enttés productives| ‘ut inscivent la slidarité au eceur de I'2conomie et ob se mélent la forme snatuelle, cooperative et syndicale. Ce projet dune économie soldare ou. Frateritare est symbolise parle moment 1848, 00 il atteint son apogée avant de connate le eax “Aprés le teaumatisme de 1848, ob fa répeession sanctionne la prise de parole ouvieee, c'est afin du xb sce que Ix notion de slidarité appa ‘ait comme le moyen pour les républiains de réconclir les deots indivi dlucls ot a responsabilité de 'Bat.Défendue par des hommes politiques, juristes ov sociolagues qui se réclament du solidarisme (Bouse, Bourgeois, Fouilée...), la notion de solidarté prend alors un sens nou: eau, Elle désigne d'abord un fait scientifique. Pour les solidaristes, homme, sans méme qui le veuill ou le siche, est soidaie, cest--cire associ, La sociéte constine en premier lieu une totalit ob tous dépendent ‘de chacun, Bile rest pas régie, sur le modele de lachartéchrétenne, pat la dette de tous envers Dieu, mais par la dete de tous envers la société Ain, ne pas acquitter les obligations mutuelles qu'engendre la vie en réconeilier les droits individuels et la responsabilité de V'Etat. DOSSIER : LECONOMIE SOCIALE EY SOLIDAIRE, UN PROJET POLITIQUE 6.1 Bourcno, Salar, Clin, 1992. 7. iron, «Dav usage, doi des vwagers une prolematque Gc et J Goonoin, fas twscagers entre marché etoyenet| Cetus, 1992, pp. 251-23, 8. F Een, Lar Drovidene, Le Sev 1986, p34 socigté et qui résultent de la soldarté sociale équivaut& a violation dun contrat. Dis lors, comme lindique Bourgeois, «le devoir socal nest pas lune pure obligation de conscience, c'est une obligation fondée en dr TTexécution de laquelle on ne peur se dérober sans une violation d'une rege précise de justice», et Eta peut imposer ceterégle au besoin par In force afin éassuer~2 chacun sa part égiime dans le tava et es peo dluts"..La résolution e la question sociale suppose alors moins une nou- velle partition des powvoirs qu'un juste calcul propre a établir une répar- tion équitable des bénefices ec des charges dela sliarite sociale, ont Ja loi doit ue Texpression concréte et liste garant. La recherche dqui= libre entre ibené et égalité se constr ainsi par dissociation et comple rmentarté entre 'éconcmique ete socal qui trouve sa formulation dans Vidée de service public arimée la notion de solider. Bat, expression de la volonté générale, devient déposiaire de Vineérée général quil peut mettre en ceuvre grice 4 Taction de Vadministation. La légtimité de Tin- tervention de [iat es certes bornée parla solidarité sociale, mais elle ren- force «sa puissance tutéaie » et» son role central de mise en forme de la soci?» «Lita vest plus seulement puissance souveraine, powvote de contraindre «il devient assurance muuelle et le rapport social se moule sur la mutualits. Basée sur le droit, Nintervention de Etat & destination es citoyens-salarés assujetis Simpose comme adaptation pragmatique des théorsations de la cohésion sociale soucieuses d'éviter le double evel de individualisme + etd - collectivism « {© institutionnalisation, banalisation et nouvelle dynamique Néanmoins, en dépit des multiples réformes dont ila 6 initiate, ‘notamment en matte de protection sociale, le solidarisme républicsn & contbué 2 dépoliser en pari la question sociale, En domestiquant par le droit 'association, ses pratiques, ses utopies, a rfroid 'ébulition ‘ventive qui avait précédée, En témoigne a legsation républicaine qui 8 ingpirée et qui va fixer, 3 partir dela fin du xo" siéle et aa cours do 0° site, les status dstinets des cooperatives, des mutuelles et des associa- lions civifes, Tout en témoignant de Tempreinte des associationnismes pionniess, ces formes juridiques deviennentautant de sous-ensembles t= butaires du modele de developement économique et social dans lequel ils sinsérent, en panculer de la separation qui sinstaure et se renforce entre Féconomie de marché et Bat-socal. Au sein de ce mode de déve- loppement, coopératives et mutuelles subistent des pressions de Fenvi= ronnement qui se taduisent par des phénoménes e'isomoxphisine istitu= tionnel, est a-dire des processus contraigeants qui forcent les unites ‘une population 3 ressembler aux autres units qui affrontent les mémes contraintes. Ct isomorphisme fait que ces enttés sont touches par la banalistion de leur comportement économique. Dune part, les coopératives se sont inscrives dans l'économie mar ‘chande, occupant des secteurs dactvité das lesquelsFintensié captlis- tique restait faible. les ont permis 9 diférens acteurs de mobilser eux: mémes les resources pour des activités qui leur énient nécesaires et sent délaisoges par les investssears, Meme sil convient de elas ‘constat selon les (pes de coopéeatives, la logique générale de concentra tion des moyens de production les a poussées& se spécaliser dans une “ac principale hie A Videntté de leurs membres et se focaliser sur bx perennité des entreprises, quite a néglige parois les questions corgi: fation du tavall, Dautre part, 'avenement de ltar-providence modifi profondément le rle joué par les mucuelles et les associations. Nombre initagvessatent organises au debut du xo siecle pour tater les pro- blames dincapacivé du travail, de maladie et de viellesse sur une base soi dalre en regroupant les membres d'une profession, d'une branche ou! ‘June lecalté. Moyens d'émancipation ouvritre pour les socialists, bar riores conte lugiation sociale pour les libéraux et les conservateurs, ces ‘mustelles sont tolnées par les sucorkés& panir de la moidé do site ous réserve quelle soient soumises 2 un éit contrble notbilair. Pus les niveatx et modal des contributions sont homogénéisés au niveau natio- hal pour mieux maitriser le rique inhérent 3 ces prestations, gece au recours des techniques statistiques. La participation d'un grand nombre @adhérens au niveau cational, linstauration assurances obligatoires (mala vieilese.) €2douchent sur un adossement aw sytémes de Sécurité sociale apres fa fin Alors que le poids économique de l'économie de la Seconde Guewe mondiale. Les sociale s’est consolidé au rmatuelles de santé amendent Je principe Wadhésion volontaire pour renteer dans le. COUFS du XX* siécle, il Wen tentie Uacentaton de In concience dhestes dope deTasaruncels sounet $2 portée poli toutefois & rude épreuve, proche de celle po poli the mbisent le sodeés Samornce 1 Caracte mute! qu count esis aux les, Ls asocitons on pa all ten poston de ponies poles ewes soc en Ltn des demandes ocales eget qu on teste a ‘sera Bat ov manemaes dn ecient en an enccr=s part. Corl changement que conn FE providence tn {ena les fagier owen es ineanr innovation, a a los que e pols économique de conomie scl sex concen cour 2 Ahlen a pas de mbme pours pote pole echo des Imire en ferton de er rppot Tack conablenen re tne sentiment paren sur eel ¥appuyaint es dnaniqies ‘scion pone a speciation, Perauaton de each Producive des cooperatives et mutvellsenefeence celle dx ates triers seron des asoctons dns es poles octal alo haley on ene une technica des ene is au onanietons Cenc socal. as ented econo oe won que ablenert tfc elt publi e ont souvent bandon ambon oil a profit dela recherche de perfomance geonnae ou du respect des oes publique, chanp de a prévorancecoleve como nas 646 de méme pour ique. DOSSIER : L'ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, UN PROJET POLITIQUE 1 pete de la multidimensionnalité sest donc avant tout maniestée par oubl du politique, mais elle peu ausiére repérée dans la distance qui ‘Sacerit entre es composantes de l'économie sociale, Aux deux extremes, les cooperatives se pergolvent comme des entreprises sur le marché, alors ‘que les associations sont cantonnées dans la sphére sociale. Ces organisa- lions sont pexcues comme relevant de regstres d'action différents, Le maintien d'une coherence + sectorille» favére alors dificil. Lintgration es organisations d’économie sociale dans un environnement qu ade a hirarchisation et la complémentaité entre économie de marché et tat- social produit des effets de dissociation entre les diferentes composantes, ‘@ Economie solidaire: le renouveau d'une perspective longtemps oubliée Alors que Yéconomie sociale ne sinteroge guére sur sa dimension poli tique ettente de se regrouper en valorsant plusée son action économique ‘tsa présence sur le marché, ces avant tout la dimension potiique dine autre économie qui est mise en avant ds les années sotxante pa des in tlatives multiples e diverses.Progressivement, elles se reconnatront dans 1a reference & ' économie solidaire Depuis les années solxante, les bouleversements dans les modes de vie ieproduisent dans le domaine discusif des aspects de la conduite sociale {qui went auparavant intangibles ou réglés par des pratiques tradition nelles. Le manque de possibile implication pour les salaiés comme ‘pour les usages, dans le travail comme dans la consommation, ex eriqué au méme tre que approche sandaedisatrice de la demande orientant ofr vers es biens de masse et vers des services stéréorypés Se fit jour Texigence d'une plus grande» qualité» de Ia vie; de plus en plus Seppose {la croissance quantcatve la revendication d'une eoissance quabtative. I ‘agit de substiuer une politique du mode de vie 2 une poiique di niveas de vie, de prendre en compte les dimensions de participation aux dffe- rentes sphéres de la vie sociale, de présever environnement, de changer Jes rapponts ents les sexes et les ges. Cete capacté auto-flexive s'ex- prime pour pare a travers de nouveaux mouvements sociaux comme le ‘éminisme ou Téconomie. En méme temps, des voix 'levent pour mettre fen doute la capacité de lintervention publique & remédier aux insuffi- sances du marché. Des usagers dénoncent les logiques bureascratiques et centralisarices des institutions redisiibutives: selon eux le manque dap ‘ude a innovation génére Vinee, le contre socal et le clientélsie ; plus grave encore, 'inadéquation face a des situations de ve differences cexplique la survivance de fons inggaliés derrgre une appsrente norm lisaion égilistrce. Ces formes d'expression inédites sont confiont6es a ‘une modification tendancille des formes d'engagement dans espace publi. Le miltantisme généraliste, lié 4 un projet de société, impliquant lune action dans la durée t de fortes delégations de powvoie dans le cadre de structures fédératves saffaibli comme le monte Ie recul de ceraines ppartenances syndicales et iSéologiques, Par conte, cette crise dy beni Vola: coustatée dans des associations parm les plus insittionnalisées se double dune effervescence associative 8 base engagements concrete & ‘durée limtée, ceneés sur des problemes particulier et ceuvrant pour la mise en place de réponsesrapides pour les sujets eoncernés. Part tes siémarches témoignant de eeteinlexion de engagement, certains afir- ment leur dimension économique tout en Variculant 2 une volonté de transformation sociale. I est indéniable que beaucoup de ces experiences ‘se sont épulsées dans les affrontementsidéologiques etl confrontation la pénure, elles n'ont pas moins fourni des inspirations qui vont tre repsites dans d'autres cates et par des groupes sociaux iférens. En tout cis elles montrent que la renaissance de la perspective de 'économie soli= cite est antérieure a a « crse - conomigue et ne explique pas parle cho tement des les années quatrevingt ainsi qu'au moins trois autres: ater tiarisation des activités productives entrainant une montée des services relationnels comme la sant Vaction sociale, les services personnels et domestiques ; les évolutions sociodémographiques se manifestant parle viellissement de la population, a diversification du profil des ménages, a progression de Facivité Feminine ;Faceoissement des inégaliés engendré par Finternationalsstion neoliberal ‘Le mouvement multiforme de l'économie solidaire, encore peu idenifie pave que non uaifé, se déploie en particulier sur quate rises * Le commerce 6quitable en est un, Dans un commerce international 0 ‘rociucteu et consommateur sont coupés lun de !aute, Fbsence de tout citere autze que marchand donne naissance a des formes nowvelles de surexploitation dont pltissent, en premier lieu, les producteurs da Sud. ‘Améliorer leur sort tout en sensibisant opinion publique du Nord aux injustices dont ils sone victimes, rl est le double objecif dun commerce <équitble qui méne la fols des actions de sensibilstion et organise des rcuts de distebution. Le taux moyen de eroisance de 20% par an est tel ‘quid engendire des discussions sur les prortés, certains militants insitant sur la capacité de mobilisation et d'interpellation, autres prviégiant augmentation du volume des transactions. “+ Les finances solidaies veulen, quant elles, promowwoit un autre rp port Tangent, Le systéme financier exclut nombre d eneprencurs poten: Viel, La sclectivte du crélt et le atlonnement de ofre~découlant de ks recherche de rental bancaire ~aboutssent ce que, selon une éude ‘éalisée en 1999, seulement 22% des entreprises aouvellement créées ‘obtigonent un financement bancaire. Pour remédier cette inégalité devant Vintative, des actions de mobilisation <'épargne locale et soicaire eproupées dns Finansol” ont commencé songaniser et méstersient en couragement ou, pour le moins, la suppression des discriminations fscales ‘égatives dont elles font Fobjet. Cette motivation sinscrit dans un mouve- ‘ment de constitution une épargne socialement responsable en 1958, les Frangaisavaient investi 2,7 mllards de francs dans des placements bout ‘siersethiques et de soldarcé, cent tente millions placés en produits bar- ‘aires éthiques, et environ cent milions de francs plaoés en captal-risque «dans des miles de pettes entrepises®. Pour ce qui est du capita-sque ge et exclusion, Par conte, cet élément contextuel va infer for que 9-Fmansl 8 He Tair 75001 Pais 10. Gf «Lepore alesusve et solsie fen 63 fiehes | ‘Aernaties Seonomiges horse, 1 timeste 1999. DOSSIER : VECONOMIE SCCIALE EY SOLIDAIRE, UN PROJET POLITIQUE Lautoproduction collective, les réseaux réciproques déchanges de savoir, les syst?mes d’échange local (SEL) réhabilitent une économie que Fernand Braudel désigne comme vie matérielle ou civilisation matérielle. de proximité t solidaire, i séunt sept mille actionnalres. Lune des initiatives les plus ‘connues est cele des Clubs dinvestisseurs ‘pour une gestion alternative et locale de Tepargne (CIGALES). Lancée en 1983, elle Fédere deus cents clubs qui ont soutenu plus Ge trois cent cinguante entreprises et permis la exéation de mille hut cents emplois. Ea complement, des onganismes Fiancters Sl dalges ont va le jour, comme la Caisse régio- ale de crédit solidaire du Nord-Pas-de- Calais. Malgeé les acquis de tes réseaux, le financement sliaie a sen dune panacée i peat te seiner par les instinutions dom antes comme un simple out évacvant route critique de a soumisson au logiques finan ‘éres sources d'exclusion. Ainsi, la mode du micro-erédit au sein des trandes institutions internationales s'accompagne dun discourswlra-ibe ral en prOnant la multiplication des microentreprises indépendantes ‘comme alternative postive aux regs protecices du salaviat Cet éloge du + eapitalisme aux pieds nus», qui repose sur un parlltle hasardeux entre Sud et Nord, condi 8 ne impasse pour la finance solidaire qui ne pro sressera en France et dans les autres pays développés,qu’avec I pul de ‘ous les acteurs intéressés, dnt les powvoirs publics et les syndic. “Conte le danger que les échanges sociaux se réduisent aux échanges monétaires, différents réseaux d'échanges non monétites se sont const ‘tugs avec comme préoccupation, dans tous les cas, de concevoit la prox rite aéographique comme un levier pour organiser des actions destinges 2 valoriser ler et capacité dinitatve. Sis sont appanus, est qu'un pro- blame nouveaw devient préceoupant. Comme le souligne Guy Roustang, le éveloppement des échanges monétares a été facteur démancipation ina Viduelle e clenrichissement collectif parce qu’ s'appuyait sur un socle de 11.6, Rowse, ‘Bzonomie non ‘nonsreo nate France 1999. Programe autor ‘eveloppement social (espe): MDs, S Place des ees, 73019 12. per, tes owas rontores de argon, Le Seu 1955, 13. J-4 Sue, Ce (ecnomiosans ange te Seu 1998 valeurs partagées. Or, aujourd’hui, «ce socle est menace par un exces de -monétarisation de a société». Pour fixer de « nouvelles frontéres 2 Tar ‘gent, Lautoproducson collective es réseaux réciproques d'échanges de ‘voir, les systemes d'écuange local (SEL) réhabiltent une économie que Fernand Braudel désigne comme vie matérelle ou civilisation matériel Mais si ces activites de production et d'échange de base se dstingvent des activités légales ou dela simple «débroulle en famille ou entre aris, eat quelles ont opté pour une inscription dans espace pli, fondée sur es solidariés volontaires et des relations éyaliires entre les membres. 1 est cependant indéniable qu'elle soulévent des problemes de delimitation de leur champ, Cest pourquoi i importe de caries, a panic des patiqnes, les regles &respecter et les conditions propees engender les ffes les pas autonomisants et socalsans, La question pasée est bien celle de Tar- ‘culation avec une action publique renouvelée qui refuse de les marginale ser ou de fs instrumentals. économie sotidaire : une cuestios vatitiqus + Cest aussi interrogation soulevée par les inatives locales qui se sont sulpliges en Burape pour évcer que les domainestradiionnels des sex- vices sociaux Soin, santé, services aux personnes...) comme es activités owwells dins des services émergents (spor, culture.) ne soient accapa- xs par de grands groupes peivés. IL agit pari de fa coopération entre Jes pares prenantes du service (professionnels, usagers et bénévotes) faméliote la qualité dela vie qutidienne et de contabuer a un débat suc la séduction des inggalits sexuelies et sociales. Une dynamique décono nie soidaire s'est enclenchée duns les services aux personnes, Cee dyna smique est peu présente dans les services ménagers (repassage, newoyage), ul sont la cible privilégige des entreprises privées a la recherche da sarché des personnes solvables. En revanche, elle progyesse dans lesser es aux personnes is & a situation famille (aie, garde ctenfants) et la dépendance de personnes Agées, malades ou privées ‘autonomic A bet de ces démarches centées sur «les services de proximité des initia tives complémentaies ont aus voull permetie que les personnes exclues du systéme économique pulssent y tre réntégrées en leur procurant non, es pets Boulos, mais des emplois permanents et de droit commun”. (© Lamorce d'un changement [économie sociale @ mis Vaccent sur la pluralité des formes de pro- pie Ele vit une tension acerue entre Fimmersion dans la concurrence ‘nternationale ela redécowvere de son actalité nouvelle, AUkeure oi a {dominion des actionnares dans ls société de capita énése des effets de plus en plus pereus comme pervers par Topinion publique, elle peut partciper d'une lute contre la montée des inégalités entre les dficents expaces locaus et entre les groupes sociaux, Mais, pour éviter ta banal tion, Péconomie sociale se doit de répondre aux deux questions princi pales posées pur Féconomie solidire concernant les régulations interne et fextemne : quels sont les fonctionnements susceptibles de confortr la démocraie participative dans les ents juridiques non capitalists ? (Quelle sont es regulations publiques susoepsibles de fvoriser tn modele de développement durable, tant sur le plan soci qu'environnemental, et de suiculer aux engagements citoyens dans Méconomie ? tes initiatives d'économie soliaire mettent laccent sur le mode de ‘développement et sur It paticiation ctoyenne.Flles rappellent 4 Técone- Iie sociale quelle ne peut se contenter de sewer sa spéeicté par les sa- "ut, et qe i recherche lune combinaison ent ine plural de principes eonomiques (marché mais aus redstebution et réiprocté) est tout aussi cess que la limitation du pouvoit du capital Autement a men: sion soliduite ne peut perdurer que par Tancrage dans un engagement ‘olontare et par obtention de égulations publiques appropeges aux pro- Fes, Suceétant a ignorance ou 3 Thos, la conjoncture se péte& un dia logue avec les mouvements sociaux. Alors que Jean Christophe Le Duigou secretive de la CGT, se prononce - pour une possible convergence entre le syndicalisme e "économie sociale et soldi, un ripprochement peut uss stequisser avec les mouvementsant-mondalsation qui se pogen 14M, Nisan et JEL Las ets ‘esociations Bat etmarebe La Dérouverte/ Recherches, ao 15. Pour pus ‘formations sur ts ‘ese de économie ‘lide consul les “ferent: balicins de Hnterrtene eonomie soe Cn, 34756 me regu, 75011 Pais ‘conoatesoidie on 16.}.6 te Duxcou, Tour pour une orale convergence nee Ie syncs et Tecan oct et solire in © Boe, la noua économie scl Syos, 2001 (Preface de Lionel oop DOSSIER : VECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, UN PROJET POLITIQUE ‘question du passage d'un discours uniquement clique & un discoure ani ula eriique et propositions pour une autre mondialisation. A leur fagon, les iniatives qui se sont développées dans le demnier quart du x sigcle renouent avec Ilan associat de Ia premire moité du xx sible en met tant au cour de leur passage & action économique la référence 2 la sali ‘darité.Toutfois elles ne sauraient avoir de egitim, st Yoo ne renoue pas avec un questionnement poltique sur "économie susceptible de substtuer 2 la représenration dominante de a société de marché, celle dune éconc- imi plurielle avec marché. lles ne prennent sens que par rapport & une ‘économie plurelle, cesta-dize une économie ne se réduisant pas la socigté de captaux et au marché, dans laquelle plusieurs logiques écono- ‘miques peuvent se déployer. Dans un contexte ot lutopie ibérale de socite de marche a resurg lest vial que la salt plrielle de 'Sconomie sot polisquement assumée, De la facon la plus Dela fgon plas exten, Ponies extensive, Véconomie aire peut étre définie comme l'ensemble des ae fi io wtvtés contebuant& la democratisation de solidaire peut @tre définie économie 2 panic cengagements choyens Y Contaement2 ce qe poral fire croiteTac- omer eneicaes caparement dy mot slidart pa les promo- activités contribuant teurs de certaines actions cartatives, "économie a solids net pas un symptme dela dergula- 4 la démocratisation ton qu voudatvemplacer Tacon publgne M ie a parla chart, nous ramenan plis un sécle en de Véconomie a partir arte. Ele énane actions collectives visa 2 dengagements citoyens, ——‘wswes des regulations incerationales et locales, compliant es equation naonales ou supplant leurs mangues. Hae Sagi pas de subattuer a soldat reistburve, pa a pisses publgue une soi clartéexclsivement conic, mais de din des mvs de cou plage pour complete la soldat rdtbuive par une solider eh are qui peut Eze un fate de production et done paiciper de la ‘xtation de ichesses économie soln, congue comme une forme de

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