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Fond
Ø Ce ne sont que des notes de cours, gratuites. Elles ne doivent en aucun cas
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être vendues, revendues, bref monnayées d’une quelconque façon.
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Ø Ce ne sont que des notes de cours, perfectibles. La critique est donc toujours
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la bienvenue, si tant est qu’elle soit constructive.
Forme
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Ø C’est pour des raisons de compatibilité, et d’affichage uniforme, que le fichier
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est en PDF.
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Ø Par conséquent, et c’est ballo, d’une part, les niveaux de texte (partie, sous-
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D’autre part, les liens hypertextes ne sont pas disponibles dans la version
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Annotations
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Ø Un (x) signifie qu’un morceau manque à l’appel. Un –x–, --x– ou –x-- signifie
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que le morceau qui manque à l’appel est plus gros, probablement un cours
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en moins.
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Ø Un (≈⋲) signifie que le morceau est à prendre avec des pincettes car
éventuellement avarié. C’est pareil lorsque le texte est écrit en rouge.
Introduction
Qu’entendre par contentieux international, et bah c’est l’ensemble de normes de
fond et de procédure qui gouvernent le règlement juridictionnel de différends opposant les
sujets de Droit international.
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A · La notion
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Le litige international peut être défini comme un désaccord sur un point de fait ou
de droit, une contradiction, une opposition de thèses juridiques ou d’intérêts entre deux M
personnes. Un arrêt de la CPJI, MAVROMMATIS, de 1924, le rappelle. Cette définition peut
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être complétée par le fait que ces personnes puissent être des États ou des personnes
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privées.
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l’interprétation du Droit existant. L’Art. 36-2 du statut de la CIJ est ici à relever. « Le différend
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juridique regroupe tous les cas où les parties se contestent réciproquement un Droit ».
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du même territoire.
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Les différends d’ordre politique, eux ont pour objectif d’obtenir une modification
du Droit selon les intérêts des parties en présence.
Souvent, les États vont enchevêtrer des différends d’ordre et politique et juridique.
Dans l’affaire de 1986, la CIJ a eu à traiter cette question. La CIJ s’est déclarée compétente
pour traiter de la qualification du litige.
Cette distinction étant perfectible, la doctrine s’est penchée sur les justiciables et
non-justiciables. Les premiers sont ceux qui peuvent aller devant le Juge international pour
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Vu l’Art. 2 §3 CNU, les membres de l’organisation doivent régler leurs différends de
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manière pacifique. Ce principe a valeur coutumière. On se souviendra ici encore de l’affaire
de 1986. L’Art. 33 CNU évoque que le règlement des différends opère selon deux voies, la
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voie diplomatique et la voie juridictionnelle.
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A · Les modes diplomatiques
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Un même différend peut être réglé par diverses modalités qui peuvent
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s’entremêler.
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1 · La négociation diplomatique
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La négociation est menée par des diplomates. En outre, elle est menée de manière
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plutôt secrète. Enfin, pour être efficace, elle doit être menée de bonne foi.
Dans certains cas, la négociation est une condition préalable, imposée avant de
pouvoir recourir à un autre mode de règlement des différends. C’est par exemple le cas dans
l’OMC. L’arrêt de 1924 a vu la CPJI relever que « l’objet soit nettement défini au moyen de
pourparlers diplomatiques ». Cela permet aux pays d’obtenir une solution probablement
plus souple.
b · La médiation
Le cadre est ici plus formel. Le tiers va pouvoir participer aux discussions et même
proposer les bases du règlement du différend. La médiation algérienne entre Usa et Iran a
permis les accords instituant un tribunal arbitral pour régler leur litige.
Ces deux pratiques sont anciennes, assez coutumières, codifiées par les
conventions de La Haye de 1899 et 1907. Mais ces bons offices et médiations restent des
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procédures facultatives.
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3 · L’enquête & la conciliation
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L’enquête consiste à établir les faits à la base du litige, de manière impartiale. Une
commission, constituée des nationaux aux parties au litige, avec éventuellement d’autres
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personnalités, établit un rapport sur les faits. Les parties au litige sont alors libres d’en tirer
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les conséquences qu’elles souhaitent. La règle, c’est toujours le consentement des parties.
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L’enquête est généralement décidée par une Convention. D’autres cas voient ce
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est un exemple. En 2004, l’OIT a mené une enquête contre la Birmanie afin de mettre en
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lumière du travail forcé, ce qui a entraîné des sanctions contre cet État. un autre exemple,
c’est la Charte des Nations Unies, et son chapitre VI, qui donne compétence au Conseil de
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Droits de l'Homme demander une enquête pour traiter de la guerre en Palestine en 2008.
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1 · L’arbitrage
L’arbitrage est l’attribution du pouvoir de statuer à un organe institué, composé
par les parties elles-mêmes. Cet organe tranche par une décision obligatoire.
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2 · Le règlement judiciaire
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Ici, le règlement du différend est confié à un organe spécialisé, permanent et
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indépendant. Lui aussi rend des décisions obligatoires. Les parties n’interviennent pas dans la
constitution et l’organisation de l’organe judiciaire. La CIJ, la CPJI sont le modèle. Il y a tout
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un tas d’organisations judiciaires, européennes, internationales. Il y a même des organes
quasi judiciaires qui s’en rapprochent très fortement.
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A · Arbitres uniques
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Bon bah là y a un arbitre, et en gros, c’est tout ce qu’il faut retenir. Ah si. C’est plus
tellement à la mode. La mode est au collège. Au collège d’arbitres.
B · Le tribunal arbitral
Trois principales illustrations.
Concernant ses compétences, et bah elle traite dans du public que du privé.
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3 · Le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements)
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Instauré en 1965 par la Convention de Washington, il regroupe 155 États parties au
sein d’un conseil et d’un secrétariat, deux organes permanents basés à Washington. Sa M
mission, ce n’est pas régler les conflits mais proposer des listes d’arbitres aux États parties à la
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Convention. Mais ce mécanisme peut être offert à des États qui ne sont pas parties à la
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Convention. Une quinzaine d’affaires est rendue par an. Ils visent les litiges entre État et
investisseur. Beaucoup d’affaires visent l’Amérique latine, et notamment l’Argentine.
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A · Compétence générale
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1 · La CPJI
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Le pacte de la SDN en 1919 y est à la source. Son statut n’est adopté qu’en 1920. Sa
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réelle mise en marche date de 1922. C’est la première juridiction internationale permanente.
Elle peut rendre des avis consultatifs ou des arrêts de contentieux international. Ses activités
ont cessé avec la Deuxième Guerre Mondiale.
2 · La CIJ
Créée par un statut annexé à la Charte des Nations Unies, qui s’impose à tous les
États parties de l’ONU. C’est un organe principal. Il y a des similitudes avec la CPJI. Fonctions,
compétences notamment.
A ce jour, plus de 90 arrêts ont été rendus au fond. 25 avis consultatifs, une
quinzaine actuellement en cours.
B · Compétence restreinte
Du point de vue rationæ materiæ ou du point de vue rationæ personæ.
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un peu plus de 40000 fonctionnaires.
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b · Les juridictions internes à l’ONU
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Jusqu’ici, il y avait le TANU, tribunal administratif des Nations Unies, fonctionnant
avec des procédures consultatives. Ce TANU a été mis en place en 1949 avec une Résolution
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de l’AGNU. Elle règle les litiges entre SGNU et les fonctionnaires onusiens. Ce TANU était
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encore compétent pour les litiges relatifs aux pensions des fonctionnaires plus ou moins
apparentés aux Nations Unies. Ceux des fonctionnaires de l’OIT sont ainsi visés. Ce système
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était critiqué. Long, couteux, complexe, pas toujours très performant, pas toujours très très
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équitable. Avec 2007 ont été prises plusieurs résolutions. La Résolution 65/223 du 25
décembre 2008 instaure deux nouvelles juridictions en juin 2009. Dorénavant, double degré
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mécanismes consultatifs qui existaient jusqu’alors. Il a compétence pour toutes les requêtes
des fonctionnaires de l’ONU contre une décision du SGNU les concernant (statut, pension,
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organes des Nations Unies ou d’organes ayant conclu un accord avec l’ONU. Le degré
suivant, c’est un tribunal d’appel.
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l’OIT.
Ce TIDM est accessible tant aux États qu’à des organisations internationales, voire
des personnes physiques ou morales, sous certaines conditions. Seule l’Union Européenne la
testé jusqu’à présent.
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La première phase, c’est la phase obligatoire de négociation entre les États en litige.
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Si le litige persiste, une requête est présentée devant un groupe spécial ou un panel, organe
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composé de personnalités indépendantes, proposées par le secrétariat de l’ORD. Ce panel
pond un rapport avec des recommandations. L’ORD adopte ces recommandations du panel M
sauf décision contraire prise par consensus des États. Ce qui n’arrive jamais. Si les parties
s’entêtent, elles peuvent saisir l’organe d’appel de l’ORD, composé de personnalités
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indépendantes, reconnues, désignées par l’ORD. Cet organe rend des conclusions qui
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La compétence de l’ORD est extrêmement vaste, si tant est que le domaine soit
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commercial. Les personnes privées et entreprises n’y ont pas droit de cité. Plus de 400
affaires ont été jusqu’ici rendues par l’ORD. Ce système est critiqué, pour intégrer
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sont pas véritablement obligatoires. Les rapports des groupes spéciaux et de l’organe
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d’appel n’obtiennent autorité qu’à partir du moment où les États membres de l’ORD ne
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s’amusent pas à adopter une décision contraire. La pratique a permis de donner un effet
juridictionnel à l’ORD.
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Ces deux tribunaux, temporaires, ont été mis en place par le Conseil de Sécurité
des Nations Unies dans le cadre du chapitre VII.
Le TPI-Y a ainsi mis été en place par la résolution 827 du 25 mai 1993, afin de
poursuivre et juger les auteurs de violations du DIH en Ex-Yougoslavie.
Ces TPI ont tapé les doigts de personnalités politiques, genre le premier ministre
rwandais ou encore Karadzic.
Cette CPI a été mise en place avec le statut de Rome de 1998, entré en vigueur en
2002. Cette juridiction est compétente pour juger crimes de guerre, génocide, crimes contre
l’Humanité, et agression. Les premiers accusés sont toujours en jugement.
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tribunal de première instance
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Ø La CJUE (ex-CJCE)
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Depuis 1957, c’est la juridiction compétente pour la CECA, CEA, et CEE. Sa
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composition, son fonctionnement, sa procédure, sont déterminés par plusieurs traités
européens, non modifiés par le Traité de Lisbonne. Son statut est annexé audit Traité.
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Mis en place en 1988, il traite de trois recours. D’abord, les recours introduits par les
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États contre la Commission, ensuite les recours liés à des domaines techniques (contrats,
aides d’États…), enfin les recours introduits par les personnes physiques ou morales contre
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les institutions.
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Créé par une décision du Conseil de 2004, lui tâte les problèmes avec les
fonctionnaires de l’Union Européenne. Ses décisions peuvent faire l’objet d’un pouvoir
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Ø La CEDH
Mise en place en 1950, son système de contrôle était au départ à 3 niveaux. Organe
de conciliation, comité des ministres, Cour. Si bien que le règlement des différends était soit
politique soit judiciaire. Ce qui était critiqué. Le protocole XI de 1998 juridictionnalise
complètement le système. La CEDH prime. Elle reçoit plus de 40000 requêtes par an. elle ne
rend que quelques centaines d’arrêts par a an. un protocole XIV a entendu accélérer les
procédures tout en filtrant davantage les affaires présentées à Strasbourg. Pendant
longtemps, 4 ans, la Russie s’y est opposée. La Russie a finalement arrêté de casser les
genoux et a signé ce protocole.
La Cour a également une compétence consultative. Bon elle n’a rendu que 2 avis,
mais elle a quand même la compétence.
Mis en place par le pacte de 1966 sur les droits civils et politiques. Sa fonction est
double, examens périodiques et recours des personnes privées. Un protocole l’a permis. Le
Comité des Droits de l'Homme n’est pas un organe judiciaire. Dans la pratique, ce Comité
ressemble toujours plus à un organe judiciaire.
Conclusion
Le fait est que le mode de règlement juridictionnel des différends internationaux est
peu fréquent. Les États ont pourtant tout un tas de choix. Arbitral, judiciaire, quasi judiciaire.
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Et bah malgré tout, les États préfèrent la voie diplomatique. Recourir à un juge, ça apparaît
toujours comme un échec. Une fois que le règlement juridictionnel des différends est choisi,
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il présente des avantages que ne possède pas la voie diplomatique. Les décisions prises par
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les arbitres et tribunaux internationaux sont revêtus d’une certaine autorité, mais encore de
conséquences pratiques auprès des États, genre le payement d’indemnités, l’obligation de M
modifier certaines pratiques, certaines normes internes, ou encore une condamnation
publique.
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Paragraphe 1er Naissance & développement de l’arbitrage
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On trouve déjà quelques traces de la pratique de l’arbitrage chez les Grecs. Ensuite,
On attend le Moyen-Âge pour que les différends fassent l’objet d’arbitrage, genre par le
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Pape. Au XVI et XVIIème siècle, les États sont à nouveau bien réticents vis-à-vis de l’arbitrage.
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Les traités de Jay, adoptés en 1794 entre la Grande-Bretagne et les USA pour régler
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arbitrales mixtes pour régler les litiges. C’est la tou-toute première fois que sont mis en
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places des organes arbitraux collégiaux. Jusqu’ici, quand il y avait arbitrage, c’était de
l’arbitrage unique.
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pour aider les sudistes pendant la Guerre de sécession américaine. A la fin de cette guerre
civile, les Usa réclament indemnisation pour violation de son obligation de neutralité auprès
de la Grande-Bretagne qui finissent par se mettre d’accord dans le Traité de Washington 1871.
Dans ce traité, pour la tou-toute première fois, le tribunal est composé de personnes à la
nationalité différente des parties au litige. outre cela, le Droit international est invoqué
comme source de règlement du litige. La Grande-Bretagne est condamnée à passer à la
caisse.
B · L’institutionnalisation de l’arbitrage
1 · La codification
La Conférence de La Haye de 1899 aboutit à l’adoption de la Convention pour le
règlement pacifique des différends. Plusieurs clauses évoquent le recours à l’arbitrage
international.
Malgré tout, depuis la fin du XXème siècle, il n’y a pas eu de nouvelle tentative de
codification sur l’arbitrage, alors que la Commission du Droit international en a été saisie
dans les années 1950. Les États restaient réticents vis-à-vis de ce projet. Ce que les États
adorent, c’est toujours la souplesse.
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Il y a ainsi un mouvement général d’institutionnalisation du Droit international et
des relations internationales. Il y a également un phénomène de régionalisation. Du point de
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vue des États, l’arbitrage a certes des qualités telles que la souplesse ou la rapidité, mais revêt
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des défauts, comme le fait que sa jurisprudence manque de stabilité, de prévisibilité.
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Enfin, l’apparition de nouveaux sujets acteurs du Droit international a requis de
leur permettre d’agir. Cela passe par la prise en considération des Droits de l'Homme.
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Le TANU (tribunal administratif des Nations Unies) a rendu des arrêts dans une
dizaine d’affaires sur l’octroi des indemnités des fonctionnaires dont le contrat avait été
rompu, où l’ONU refuse d’indemniser. l'Assemblée générale saisit alors la CIJ qui rend un
avis consultatif. Cet avis du 13 juillet 1954 sur les « effet des jugements du TANU accordant
des indemnités » a vu la CIJ prendre position sur la qualification du TANU comme juridiction
internationale. En l’occurrence, ce n’est pas seulement un organe simplement consultatif
mais une véritable institution judiciaire. Pour se justifier, la CIJ insiste sur deux points,
d’abord le fait que le TANU soit un organe indépendant, mais en outre que le TANU soit
habilité à prononcer des jugements définitifs et sans appel. L’ONU aurait donc indemnisé les
fonctionnaires éjectés.
A · Le critère organique
C’est le fait que la juridiction internationale est nécessairement un tiers impartial au
litige.
B · Le critère formel
C’est là le principe du procès équitable. Toute les procédures juridictionnelles
internationales doivent être tenues au regard du principe d’égalité des armes, entre les
parties. Un organe qui ne respecte pas les règles du procès équitable ne peut aspirer au titre
de juridiction internationale. le tribunal qui a jugé Saddam ne l’était pas. Les droits de la
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défense n’étaient pas respectés, des aveux obtenus sous la contrainte ont été retenus…
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C · Le critère matériel
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L’examen porte ici sur la nature du Droit appliqué et la nature du différend qui est
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traité.
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Le règlement d’un litige international se fait au regard du Droit international. ce qui
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Le Juge international fonde obligatoirement ses décisions sur des traités, principes
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Bref l’autorité de la chose jugée, le fait que la décision adoptée soit obligatoire,
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définitive. Le Juge international ne bénéficie cependant pas d’une force de police pour faire
appliquer ses décisions quand le Juge interne peut l’espérer. Il en résulte des problèmes
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hautement pratiques. Pour autant les décisions des juridictions sont supposées obligatoires.
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est une bonne illustration.
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C · Le développement du Droit international
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Cette fonction n’est généralement pas directement recherchée. C’est toutefois une
conséquence directe de son action. Le Juge a un rôle créateur de Droit, il entend combler les
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lacunes du Droit international, de préciser des éléments du Droit international. C’est encore
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1 · La personnalité unique
C’est la forme traditionnelle de l’arbitrage. C’est le Pape. Ah quel petit coquin ce
Boniface VIII.
2 · La commission mixte
Genre le Traité de Jay. A l’origine, la commission mixte repose sur une forme
paritaire pure. Les membres avaient la nationalité des parties au litige, et un nombre
équivalent, d’où un risque de paralysie au moment du vote, d’où la désignation d’un sur-
arbitre intervenant en cas de partage égal des voix. A partir du XIXème, sa nationalité est
extérieure aux parties et au litige.
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3 · Le tribunal arbitral
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En général, ce sont les parties qui nomment les arbitres. Parfois, les parties ne sont
pas d’accord. Une autorité morale va alors s’en charger. Le Secrétaire de la Cour permanente
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d’arbitrage, de la CIJ, de la CEDH, des Nations Unies essuient les plâtres. Concrètement, c’est
l’orgie la partie à 5, histoire d’éviter le partage des voix. Parfois, on peut être plus gourmand.
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Pour le tribunal sur les différends irano-américains, 9 membres, 3 par les USA, 3 pour l’Iran, 3
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Plus ou moins formel. Les modalités sont variées. La CIJ voit la présentation des
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La CEDH et le TIDM requièrent eux un agrément par tout État partie à la CESDH ou
la Convention de MONTEGO BAY, et ce seulement pour être candidat.
Pour les TPI, le Conseil de Sécurité des Nations Unies pond une liste où tous les
membres des Nations Unies sont consultés.
b · L’élection
Cette élection est soit faite par l'Assemblée des États parties au traité créant la
juridiction. Les juges de la CPI sont ainsi élus par l'Assemblée générale des États parties. Il en
L’élection des Juges peut être opérée par un des organes de l'organisation
internationale sous les auspices de laquelle est instituée la juridiction internationale.
Pour la CIJ, les rédacteurs ont imaginé pour solution de faire intervenir et le Conseil
de Sécurité des Nations Unies et l'Assemblée générales des Nations Unies. Il faut une double
majorité. Alors bon courage hein. Mais bon, cela a le mérite de favoriser les petits États
quand les États plus puissants ont le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il y a trois tours.
Si, au bout de 3 tours, les 15 juges ne sont toujours pas sortis du chapeau, et bah là, il y aurait
un comité de conciliation qui tenterait de calmer le jeu. Les dernières élections remontent à
2008.
c · Désignation
L’autorité qui désigne est soit politique soit administrative.
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Pour l’ORD, les membres de l’organe d’appel sont désignés par tous les membres
de l’OMC.
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Lorsqu’un autorité administrative désigne, comme c’est le cas pour les groupes
spéciaux de l’OMC, le secrétariat établit une liste des membres des groupes spéciaux et la
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transmet aux parties. En cas de désaccord, c’est le directeur général de l’OMC qui tranche.
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2 · La qualité
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Certains textes exigent des compétences particulières dans une discipline donnée du Droit
international.
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L’Art. 2 du statut de la CIJ voit les juges élus parmi les personnes jouissant de la
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Le statut du TIDM exige une compétence spécifique des juges en Droit de la Mer.
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Le statut de la CPI évoque lui une compétence en Droit pénal, en procédure pénale, en DIDH
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et en DIH.
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3 · La représentativité
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4 · L’âge
Rares sont les textes qui posent des limites d’âge. CIJ ou CEDH servaient un peu de
maisons de retraite. L’Art. 23 CESDH précise que le mandat des juges s’achève à 70 ans. ce
type de dispositions est apparu… vexatoire. Imposer une limite d’âge peut calmer les
ardeurs, freiner des candidatures pourtant de qualité.
Mais bon, dans tous les cas, la moyenne d’âge c’est le demi siècle.
5 · Le nombre de juges
Le nombre de juges composant les juridictions internationales est variable.
7 juges pour l’ORD, pour la CADH, le TPANU, 15 pour la CIJ, 16 dans les deux TPI, 18
à la CPI, autant de juges que de membres de l’Union Européenne à la CJUE, au TPIUE, autant
de juges que d’États parties à la CESDH, donc 47.
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Pour les autres, le principe de représentativité est un peu laissé de côté, pour des
raisons pratiques car elles ont pour rayon d’action tous les pays de la Communauté
hi
internationale. dès lors, on raisonnera plus par région.
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6 · La durée du mandat de Juge international
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En général, le mandat des juges internationaux est long, pour leur assurer une
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certaine indépendance. A la CIJ, au TIDM, c’est 9 ans. pour la CEDH, c’est 6 ans. mais lorsque
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sur la qualité de leur travail. La fonction de Juge international suppose d’acquérir un tas de
compétences précises dans des domaines spécifiques, ou plus prosaïquement la culture de
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la maison.
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Au sein des juridictions internationales, il en existe deux catégories, les juges ad hoc
et juges ad litem.
Ce pourrait encore être le cas dans les litiges relatifs aux Droits de l'Homme. ici, ce
n’est pas tant le principe d’égalité qui joue. C’est plus la volonté de l’État défendeur de
mettre la Cour en mesure d’avoir un éclairage sur un système juridique interne grâce à la
présence d’un Juge de celui-ci.
Cette possibilité reste critiquée car dans la plupart des cas, il est directement choisi
par l’État concerné. Il n’est pas élu à la suite d’une procédure vérifiant éventuellement les
garanties de compétence, d’impartialité et compagnie. L’institution du Juge ad hoc traduirait
également une dérive… arbitrale. En nommant un tel Juge, les États chercheraient à orienter
le cours du procès.
Mais la mise en place d’un Juge ad hoc permet bien souvent d’apporter une
certaine compétence.
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b · Les juges ad litem
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Lui, c’est une catégorie de juge non permanent. On la retrouve par exemple pour
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les deux TPI. L’ONU a jugé utile d’accorder à ces deux juridictions de tels juges pour leur
permettre d’effectuer leur mission. Les deux TPI sont supposés avoir achevé leurs procès en
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2010, pour quels appels soient terminés en… 2013.
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Ces juges ad litem ne sont pas nommés par les États concernés, mais par le SGNU
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sur proposition des présidents de ces tribunaux. En théorie, ils sont donc impartiaux.
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magistrats indépendants. Pour le TIDM, pareil, pour la CPI, les juges exercent leurs fonction
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en toute indépendance. Pour l’ORD, les membres de l’organe d’appel n’auront aucune
attache avec une Administration nationale.
Moralité, chacun prêtent serment, et on entend s’en assurer. D’où le régime des
incompatibilités.
Depuis quelques années, les avocats n’hésitent pas à mettre en cause la partialité
des juges.
3 · Les immunités
Ce sont également des gages d’indépendance. Les membres des juridictions
internationales bénéficient des mêmes privilèges et immunités accordées aux diplomates et
fonctionnaires internationaux. Il est donc impossible de les arrêter ou les poursuivre dans le
cadre de leur fonctions. Pour les faire retomber sur terre, il faut que le tribunal lève
l’immunité. Juges ad hoc et ad litem en bénéficient aussi.
4 · Inamovibilité
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Pour éviter toute pression, tous les statuts le posent. En principe, un Juge ne peut
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être déchargé de ses fonctions pendant la durée de son mandat. Sauf si le Juge est malade.
Bon là, on ne lui donne pas un coup de pompe supplémentaire. Et sauf s’il y a aussi un
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doute quant à son impartialité.
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5 · Garanties financières
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L’idée est qu’on leur accorde des rémunération satisfaisantes pour éviter la
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tentation à la corruption.
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Plus le nombre de juges est réduit, plus il ya a de chance que ce soit le cas.
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CEDH et CPI. Toutes les deux ne siègent jamais en formation plénière. D’abord,
parce que y’en a trop, mais encore parce qu’on entend démultiplier les formations de
jugement en chambre. Mais ce n’est pas tout. Au sein des juridictions pénales internationales
règne le double degré de juridiction, d’où des formations restreintes.
a · Au niveau de la CIJ
La Cour siège en formation plénière, sauf trois cas.
Enfin, l’Art. 26 §2 du statut voit la Cour créer des chambres ad hoc pour connaître
d’une affaire déterminée. Ce qui fonctionne plus souvent, enfin pour qu’une dizaine
d’affaires. Néanmoins, cette procédure est assez souple. Les parties sont consultées sur la
composition de ces chambres. Elles vont donc se faire plaisir.
b · Au niveau du TIDM
Lui est supposé en séance plénière, ce qui se passe dans 90 % des affaires, sauf cas
spécifiques.
4 mécanismes.
Une chambre de procédure sommaire tout d’abord, des chambres ad hoc pour
certains types de contentieux, une chambre permanente spécialisée pour le règlement des
ne
différents relatifs aux fonds marins, et enfin des chambres traitant de catégories un peu plus
spécifiques.
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Paragraphe 2e Les autres organes des juridictions internationales
a
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Cet organe, administratif, n’est pas présent au sein de toutes les juridictions
internationales. Les tribunaux administratifs internationaux ou l’ORD ne disposent d’un tel
d.
organe. Les tâches administratives sont confiées par les fonctionnaires de l’institution
ib
internationale ou l’OMC.
cr
Généralement, c’est un greffe, dirigé par un… greffier, généralement élu par les
.s
correspondance ou à destination des juridictions, des parties, mais range encore les archives,
assure la traduction, l’interprétation lors des audiences… pour les juridictions pénales
w
internationales il y a des divisions spéciales pour aider les victimes et les témoins, enfin les
w
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Paragraphe 1er Les mécanismes de renvoi
hi
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A · Le renvoi prévu par les textes
M
La protection des droits fondamentaux est ainsi l’apanage de la CEDH. Le Juge
a
communautaire s’en inspire.
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Cela n’empêche pas les divergences de jurisprudence, ça ne fait que limiter. L’idée
m
compétition.
d.
culture juridique, comme pour la CJUE et la CEDH. La proximité peut encore être
w
juridiction à laquelle elle accorde une certaine légitimité. Il s’agira par exemple d’une
juridiction généraliste qui renvoie à une juridiction spécialisée. La CIJ qui se ramasse un pavé
sur les Droits de l'Homme va appeler au secours le Comité international des Droits de
l'Homme. Une juridiction récente pourra aussi se référer à la jurisprudence de juridictions
plus anciennes.
ne
Les particuliers y ont de plus en plus de voies de recours. Les traités de protection
des Droits de l'Homme contiennent presque toujours de la litispendance et du principe non
hi
bis in idem. L’Art. 35 §2 CESDH voit la CEDH devoir rejeter toute requête individuelle déjà
soumise à une autre instance internationale d’enquête ou de règlement.
ac
En vertu de l’Art. 5§2 du protocole au pacte sur les droits civils et politiques, le
M
Comité des Droits de l'Homme ne peut pas non plus admettre des affaires en cours de
jugement devant un autre organe international. A contrario, le principe non bis in idem n’a
a
pas été repris. Les États qui sont à la fois partie à la CESDH et au pacte de 1966 ont fait des
/L
Toujours pas de Cour internationale suprême. Il existe malgré tout certaines forme
.s
de hiérarchisation, tout en sachant que l’objectif d’une Cour suprême internationale reste
d’actualité.
w
w
Mais bon pour l’instant ce n’est toujours pas le cas, et ce ne serait pas souhaitable.
Car faire de la CIJ une cour suprême internationale soulèverait des difficultés non
négligeables. Le Juge international n’a pas la même stature, les mêmes pouvoirs que le Juge
interne. Un des buts d’une cour suprême, c’est de fixer et unifier la jurisprudence, or, une
telle cour au niveau international engendrerait de profonds changements dans la société
internationale. il y aurait une nécessaire centralisation du Droit international. les États qui
rechignent toujours à passer du slip au caleçon. On préfère encore le chevauchement, la
contrariété de jurisprudence que se faire amputer la souveraineté. Bon et transformer la CIJ
ne
en Cour suprême impliquerait de modifier son statut, l’Art. 108 notamment, ce qui implique
de réunir les ⅔ de l’AGNU, avec une ratification des ⅔ des membres des Nations Unies , avec
hi
au moins la participation des 5 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Alors
ac
hein, bon courage.
M
a
/L
m
co
d.
ib
cr
.s
w
w
w
ne
hi
ac
M
a
/L
ne
Chapitre I Les questions préalables
hi
ac
Dans le cadre d’un procès international la question préalable désigne tous les
problèmes que le Juge doit trancher avant de tâter le fond du litige.
M
a
/L
m
Ça, c’est la manifestation de volonté des parties de confier leur litige à un organe
ib
pour qu’il le règle dans une décision que les parties s’engagent à respecter.
cr
.s
w
A · Le compromis
Le compromis est un accord, le plus souvent écrit, par lequel les parties vont
soumettre au règlement arbitral ou judiciaire un règlement né et actuel, sachant que ce litige
est né et actuel.
L’accord des parties peut aussi résulter du forum prorogatum, bref, la juridiction
prolongée. Et ça, c’est une pratique. l’accord des parties va se déduire du fait qu’elles ne
s’opposent pas à la procédure engagée pour régler le litige. le forum prorogatum peut être
implicite ou explicite. Lorsqu’il est implicite, c’est qu’un État attrait devant une juridiction
internationale, ne soulève pas d’exception d’incompétence et entend participer à la
procédure. On considère alors qu’il a implicitement admis la compétence de la juridiction.
Le forum prorogatum exprès est plus rare. L’État va ici explicitement donné son
accord pour la compétence de la juridiction. la France y a notamment recouru, dans deux
illustrations récentes faisant application de l’Art. 38 §5 du règlement de la CIJ. Dans l’affaire
relative à certaines procédures pénales en France, toujours en instance devant la CIJ,
plusieurs personnalités congolaises sont mises en cause par les juridictions françaises. La RDC
attrait la France devant la CIJ et la France envoie une lettre pour confirmer qu’elle admet la
compétence de la CIJ. La France a fait de même dans un contentieux l’opposant à Djibouti.
C’est l’obscure affaire du Juge Borel.
B · La clause compromissoire
La clause compromissoire est une disposition contenue dans un traité qui a
spécifiquement pour objet de confier à une juridiction internationale le règlement de litiges.
ne
La clause compromissoire peut apparaître dans 3 cas. Premièrement, bizarrement,
hi
dans un traité. Les traités communautaires, la CESDH, la Convention de Montego Bay, La
ac
Convention contre le génocide de 1948 sont des exemples. actuellement, plus de 300 traités
contiennent des clauses compromissoires donnant compétence à la CIJ.
M
La clause compromissoire peut encore figurer dans un protocole facultatif au traité.
a
Cette technique plait aux États car elle leur permet de différer dans le temps leur
/L
engagement.
m
l’exemple, c’est un contrat conclu par l’Union Européenne avec des sociétés privées. Dans
ces contrats, il y a toujours une telle clause qui va désigner le TPIUE.
d.
ib
cr
.s
Même si les États font cette déclaration, généralement, ils en profitent pour coller
des réserves.
ne
déclarations faites par les États.
hi
Ces déclarations peuvent d’abord concerner la compétence temporelle de la CIJ.
ac
Ces déclarations peuvent encore concerner la compétence personnelle de la CIJ.
M
Les USA, avant de se rétracter, avaient fait une déclaration excluant par exemple tout litige
relevant essentiellement de la compétence nationale des Usa telle que fixée par les Usa. C’est
a
la réserve automatique.
/L
m
la CIJ.
d.
Moralité, la CIJ ne sera compétente pour des conflits impliquant des États ayant
ib
tous fait déclaration facultative, dans la limite des réserves adoptées par chacun de ces États,
si tant est qu’elles soient valides.
cr
.s
La compétence de la CIJ est donc limitée par la base commune de tous les
w
engagements juridictionnels.
w
Ahhh.
Le système de la CESDH, avant la réforme de 1998, voyait les États faire deux
déclarations, une première pour accepter la compétence de la CEDH, et une deuxième pour
permettre les recours individuels.
2 · Le contentieux pénal
Les deux TPI ont été mis en place suite à des résolutions du Conseil de Sécurité des
Nations Unies. On a considéré qu’ils étaient nécessaires au maintien de la paix internationale,
régionale. Ça n’en reste pas moins un acte unilatéral.
Devant la CPI, certaines affaires peuvent être évoquées par le Conseil de Sécurité
des Nations Unies par résolution constituant un engagement juridictionnel. Le seul exemple
vise le Darfour.
ne
Conclusion
hi
ac
Trois remarques. M
L’engagement juridictionnel revêt un principe de spécialité. Cela signifie que le
a
pouvoir attribué à la juridiction internationale est entendu dans les strictes limites posées lors
/L
Une fois l’engagement juridictionnel formé, la juridiction est obligatoire. Une partie
ne pourra pas unilatéralement se désengager. Bon alors en pratique, ça reste possible, mais
d.
La juridiction est enfin disponible. Cela signifie qu’à certaines conditions, les parties
cr
peuvent ensemble décider de retirer le litige de l’organe à qui elle l’avait confié, pour le
.s
Mais dans tous les cas, les avis consultatifs n’ont pas de valeur obligatoire.
ne
TIDM peut également voir se présenter devant lui des organisations internationales, voire des
sociétés privées. Du moins en théorie.
hi
ac
La compétence des juridictions communautaires est aussi large. Les États membres
mais aussi les institutions communautaires, personnes morales physiques, bref les M
particuliers, sous certaines conditions.
a
A la CIJ, seuls les États à la fois partie à son statut et ayant donné leur consentement
/L
droit.
co
Pour l’ORD, tous les États membres de l’OMC et certaines OI peuvent se présenter
d.
devant.
ib
Au niveau des juridictions pénales internationales, seuls les individus sont visés.
cr
.s
ne
nucléaires, opposant Nouvelle-Zélande et France. La CIJ a relevé en 1974 l’engagement
français à ne plus faire d’essais nucléaires atmosphériques.
hi
2 · Le litige doit être juridique et international
ac
M
Compétence rationae materiae qu’à l’égard de litiges juridiques. Le litige peut
reposer sur factuel, mais pas majoritairement.
a
/L
Le litige doit encore être international. toutes les questions de pure opportunité
m
politique sont donc exclues. A cet égard, l’affaire HAYA DE LA TORRE traitée par la CIJ dans
les années 1950, opposant Colombie et Pérou, avait vu l’ambassade de Colombie accorder
co
l’asile politique à un chef révolutionnaire péruvien. L’octroi de l’asile est jugé par la Cour
comme irrégulier, restait à savoir comment. En 1951, la CIJ décline cette question, car, pour
d.
Les organes de protection des Droits de l'Homme sont compétents à l’égard des
seuls droits inscrits dans les conventions qui les créent. Quand bien même ils peuvent en
dégager de nouveaux.
La compétence dépendra en tout cas fortement des volontés des parties. Ces
parties peuvent avoir volontairement la limiter.
Pour les organes de protection des Droits de l'Homme, un État peut-il être déclaré
responsable pour des violations des Droits de l'Homme commises au-delà de son territoire.
ne
indemnités. La Cour confirme cette position dans l’affaire ILLASCU CONTRE MOLDAVIE &
RUSSIE, résultant d’un arrêt de 2004, décrivant des événements avérés en Transnistrie. En
hi
pratique l’armée russe était présente sur zone. La CEDH transpose sa jurisprudence
ac
LOIZIDOU. La Russie peut être tenue responsable. La Cour reconnaît également la
responsabilité de l’État moldave, avec pour raisonnement qu’elle est responsable de ce qui
M
se passe sur son territoire, même si une zone se déclare autonome.
a
Mais, avec l’affaire BANKOVIC visant le bombardement du Kosovo par les troupes
/L
de l’OTAN, sont invoquées plusieurs violations, La Cour déclare leur requête irrecevable et
limite sa jurisprudence. Elle n’admet l’extraterritorialité que sur un contrôle militaire sur
m
Le comité des Droits de l'Homme des Nations Unies a une approche extensive.
Dans l’affaire LOPEZ BURGOS CONTRE URUGUAY remontant aux années 1980, l’Uruguay
ib
choppe des opposants et les envoie en vacances dans des pays limitrophes pour qu’ils soient
cr
B · La position de la CIJ
w
w
La Cour reprend cette jurisprudence LOPZE BURGOS dans son avis consultatif sur
w
La juridiction internationale peut commencer à traiter d’un litige même si les faits
sont antérieurs à l’engagement juridictionnel. Il ne faut pas que la juridiction internationale
applique rétroactivement certaines règles de fond.
ne
n’accepte la compétence qu’après 1987. La CIDH reprend la position de la CEDH.
hi
La Commission du Droit international a repris à son compte le fait continu. L’Art. 14
ac
§2 de son projet de code le démontre.
M
a
/L
Ce sont les conditions auxquelles est subordonné le règlement d’un litige entrant
dans le champ d’action de la juridiction internationale.
d.
de joindre les conditions de recevabilité à l’examen du fond. Il peut encore arriver que le
cr
Juge international rejette une requête manifestement mal fondée avant même que les autres
.s
Une partie à un litige ne peut agir que si c’est le cas, bref revendiquer un Droit
devant le Juge international.
1 · La condition de nationalité
Généralement exigée, mais pas tout le temps. L’État n’a pas à prouver son intérêt à
agir dès lors qu’il cherche à protéger son territoire, ses biens ou ses agents publics. de
même, les organisations internationales n’ont pas à le prouver pour les fonctionnaires
travaillant pour elle. Enfin, les individus qui invoquent les Droits de l'Homme parce qu’ils ont
intérêt à agir, n’ont pas besoin de prouver leur nationalité.
Mais c’est en revanche un impératif pour le traitement relatif aux étrangers et pour
les investissements étrangers. Selon la jurisprudence classique, la nationalité d’une partie est
déterminée à partir des règles l’État dont on revendique la nationalité.
ne
b · Pour une personne morale
hi
ac
Un État peut attribuer sa nationalité à une personne morale soit parce qu’elle
possède son siège social sur son territoire, soit parce qu’elle est constituée et immatriculée
M
selon sa législation.
a
D’autres circonstances sont-elles possibles. l’affaire de la BARCELONA TRACTION de
/L
majorité des actionnaires était belge offrait la nationalité belge à la société ? Tatata, ça ne fait
pas la société une société belge.
co
Là, l’idée est que seule la victime d’une violation de ses droits à intérêt pour agir.
Cette victime peut être actuelle ou potentielle. L’affaire SOERING CONTRE RU l’illustre (cf.
w
cours de PIDH). Les victimes indirectes sont également visées. Un disparu forcé pourra voir sa
famille agir.
Outre les deux TPI, c’est possible devant la CPI, et le procureur a déclenché une
affaire concernant le Kenya, non un État.
ne
Un État ou un organe peut agir devant le Juge international alors que ses propres
hi
droits et intérêts n’ont pas été méconnus. Une obligation a néanmoins été violée, et elle est
si importante que tout État doit faire en sorte qu’elle cesse.
ac
En DIH et en DIDH, tous les individus en sont bénéficiaires et tous les États sont
M
supposés les respecter. En cas de violation de ce traité par un autre État, il peut agir contre
lui. il en découle une responsabilisation des États qui, en pratique, reste à l’état
a
embryonnaire.
/L
m
En Droit communautaire, un État peut agir contre un État qui ne respecte pas ses
obligations issus des traités communautaires.
co
Au regard de la coutume internationale, les États sont en droit de réagir si l’un des
d.
États la viole. Ce sont des obligations erga omnes. Dans l’affaire de la BARCELONA
ib
A · La forme de la saisine
Le plus souvent, les parties ne saisissent un Juge international que grâce à un
document écrit. L’urgence peut cependant justifier que la procédure soit enclenchée par un
simple coup de tel, un mail, etc.
L’acte introductif d’instance a plusieurs formes. Ce peut donc être une notification
d’un compromis, mais généralement, c’est une requête. Il peut encore s’agir de
communication. Quelle que soit la dénomination de l’acte introductif d’instance, l’acte doit
permettre d’identifier précisément les parties au litige, et de se faire une idée de l’objet du
litige soumis au Juge international.
Selon les juridictions, ces conditions formelles sont plus ou moins rigoureuses.
L’idée récurrente étant que les parties aient démontré leur intention claire de s’engager
devant le Juge international.
ne
Le Juge vérifie que la renonciation a été librement consentie. La renonciation ne se présume
jamais.
hi
b · Le mécanisme de la clause CALVO
ac
Du nom d’un homme d’état du XIXème siècle.
M
a
Plusieurs législations nationales voire constitutions ont repris ce mécanisme. La
/L
clause CALVO est celle qui voit les parties à un contrat s’engager à soumettre les litiges nés
de l’exécution de ce contrat aux seuls tribunaux nationaux. Il s’agit pour les parties de
m
Par cette clause, les parties au contrat désigne expressément le Juge compétent en
w
1 · Le champ d’application
ne
a · Les actions présentées par les États
hi
Ù Les actions en protection diplomatique
ac
La règle de l’épuisement des voies de recours interne est toujours applicable à ces
M
actions en protection diplomatique.
a
L’arrêt de 1959 INTERHANDEL voit les biens d’une société de droit suisse être mis
/L
sous séquestre par les USA. La Suisse s’en émeut et dépose une requête, ce que la CIJ rejette
m
car les voies de recours aux USA n’ont pas été épuisées.
co
Dans certains cas, un État peut agir en représentation des intérêts d’un de ses
ib
ressortissants car celui-là galère un peu. Ici la règle de l’épuisement des voies de recours
interne ne joue pas. L’affaire AVENA & AUTRES c/ USA l’illustre. Des ressortissants mexicains
cr
présents aux USA, sont arrêtés et condamnés à mort sans même que les dispositions
.s
consulaires n’aient été mises en œuvre. Le Mexique agit devant la CIJ contre les USA. La Cour
rejette leur souhait d’épuiser les voies de recours interne en insistant sur le fait que ce ne soit
w
La condition ne joue pas non plus lorsque l’individu a aucune chance en droit
interne.
La condition ne joue pas pour les recours qui outrepassent des délais raisonnables.
Enfin, lorsque la procédure interne démontre que les autorités nationales font
preuve de mauvaise volonté dans la réussite de la procédure, la condition n’est pas non plus
exigée. L’affaire SELMOUNI l’illustre.
ne
L’appréciation de l’ancienneté reste bien variable d’une juridiction à une autre.
hi
Devant les TA internationaux, ce délai est de 90 jours à compter de la décision litigieuse.
ac
Devant le CIRDI, c’est 6 mois, à compter de la présentation de la réclamation à l’autre partie
en suite donc des négociations. Pour l’ORD, c’est le même système, sauf que là, le délai,
M
c’est 60 jours. devant la CEDH, 6 mois à partir de la dernière décision interne définitive.
a
Et pendant ce temps, la violation est réputée continue.
/L
Conclusion
m
co
devant le Juge international. Parfois, cela ne peut toucher que certaines parties.
ib
cr
.s
Les individus, quant à eux, soit directement, soit par le biais d’un représentant
légal. Les proches d’une victime directe ont ainsi la capacité processuelle.
(x)
ne
Une partie peut changer eL cours d’instance. Si la victime crève, ses héritiers
peuvent reprendre le flambeau. Ce peut être le cas aussi pour l’État partie qui change en
hi
cours d’instance
ac
2 · Le statut M
a · Le principe de la libre représentation des parties
a
/L
m
agents sont la voie officielle quand les conseils sont plus des experts.
d.
Pour les personnes physiques, il s’agit plus d’avocats ou conseils, parfois spécialisés
ib
En pratique, ça reste une attitude négative, mais symbolique, ce qui nuit en tout
cas à la bonne administration de la Justice.
La France, dans l’affaire des essais nucléaires de 1974, est un autre exemple.
ne
Cette règle de la présence de l’accusé à son procès n’est pas toujours explicitée,
mais pratique, doctrine, État l’admettent.
hi
ac
B · Les tiers intervenant
M
Deux catégories.
a
/L
1 · Le tiers intéressé
m
Les textes prévoient souvent cette possibilité. Il faut que les intérêts de ce tiers sont
co
représentant de l’Intérêt général. La Commission peut toujours donner son avis dans une
cr
procédure communautaire.
.s
Devant la CIJ, tout État partie à un traité, qui est au cœur du contentieux soumis au
w
2 · L’amicus curiæ
Il est un informateur bénévole de la Cour qui demande à participer en appui de
l’une des parties.
Conclusion
Ce ne sont pas des parties. Ils sont soumises aux mêmes obligations mais n’ont pas
les mêmes droits que les parties à l’instance, genre l’accès aux documents. Tout dépend de
la bonne volonté du Juge international
On observe récemment une certaine réticente des juges à l’égard de ces tiers
intervenants qui leur donnent plus de travail qu’autre chose.
ne
Ce sont les prétentions des parties devant le Juge ou l’arbitre international.
Prétentions présentées dans les conclusions des parties, qui lient le juge/l’arbitre
hi
international.
ac
1 · Le contenu des conclusions des parties M
Ça, ce sont les prétentions formulées par les parties à la fin de leur mémoire écrit.
a
Les demandes soumises au juge international doivent être les plus précises possibles
/L
2 types de conclusions :
ib
cr
Ù conclusions principales
.s
Ù conclusions incidentes
C’est par exemple le fait de demander une mesure provisoire ou une prolongation
de délais.
Ce sont les demandes que fait le défendeur, qui va à son tour demander au Juge ou
à l’arbitre de lui reconnaître un droit. Il y a changement de perspective. Le Juge ou l’arbitre
international n’acceptera ces demandes internationales que si elles ont un lien avec les
conclusions initiales.
ne
2 · le rôle des conclusions des parties
hi
Les conclusions des parties servent à
lier le juge international. La juridiction
ac
internationale est obligée de répondre aux demandes qui lui ont été présentées par les
parties. M
a
/L
Vu la règle Non ultra petita, en vertu de quoi le tribunal international ne peut pas
d.
aller au-delà de ce qui lui est présenté. En effet, s’il va au-delà, on considère qu’il commet un
ib
excès de pouvoir). Un Juge ne peut ainsi en aucun cas accorder une indemnité d’un montant
supérieur à ce que les parties ont pu lui demander. L’affaire du Détroit de Corfou de 1949
cr
La Question de l’obiter dictum, opinion émise par une juridiction, qui n’est pas
essentielle à la motivation de sa décision, mais qui reflète seulement le raisonnement de la
w
Cour, ne lie pas les parties, si bien qu’on peut pas dire que la juridiction commet un excès de
w
pouvoir. l’affaire de la Barcelona Traction et le passage sur le jus cogens se rappelle à notre
bon souvenir.
Vu la règle Non infra petita, Le tribunal est obligé de répondre à toutes les
demandes formulées par les parties. Le tribunal ne peut en aucun cas aller au-delà de ce que
lui ont demandé les parties. Dans un tel cas, on considérerait qu’il y a un déni de justice.
à Soit le juge international peut accepter les conclusions, mais leur donner un
sens différent de celui que les parties voulaient présenter. Si Alzheimer ne
nous a pas encore transformés en en mou du ciboulot, on se doit se souvenir
de l’affaire Lagrand, où la CIJ a développé une argumentation sur le fait
qu’on se trouvait dans le cadre de la protection diplomatique. On se
rappellera aussi de l’affaire Avena (faits similaires), où la CIJ estime qu’on était
dans le cadre de la représentation, par un Etat, de ses sujets. L’enjeu était la
condition d’épuisement des voies de recours internes.
ne
tenu de soulever d’office la position présumée de la partie qui ne comparaît
pas.
hi
ac
Ø Le Juge ou arbitre international doit soulever d’office les moyens relatifs à sa
propre incompétence, bref des arguments d’Ordre public.
M
B · La cause (les moyens)
a
/L
Ce sont les conclusions des parties, bref les demandes formulées par les parties.
m
co
Les moyens sont tous les éléments de fait et de droit qui vont être pris en
considération par la juridiction pour adopter sa décision
d.
ib
Les moyens de droit sont à distinguer entre d’une part ceux de droit objectivement
applicable à tout procès, d’autre part ceux subjectivement invoqués par les parties à telle
cr
affaire.
.s
Toutefois, on n’exclut pas que le juge international se réfère à des règles de droit
interne pour prendre sa décision, notamment car la résolution du litige international
suppose parfois de résoudre au préalable des questions de droit interne. Ce pourra être le
cas dans une affaire où il faut déterminer la nationalité d’une personne physique ou morale
revendiquant un droit devant la juridiction internationale.
Mais il arrive assez souvent que les parties à l’instance internationale choisissent le
droit applicable.
ne
Ø Les parties peuvent elles-mêmes faire évoluer leur argumentation. Quand il
s’agit de diminuer le nombre d’arguments, la possibilité admise sans
hi
condition. Quand les parties veulent présenter de nouveaux moyens, il faut,
et que le juge vérifie l’utilité de ces nouveaux arguments, et donner à la
ac
partie adverse la possibilité de répondre.
M
Ø La juridiction peut elle-même imposer un changement d’argumentation. Si le
a
juge international soulève d’office un nouveau moyen de droit, les parties
/L
1 · Les étapes
En principe, deux phases. Une phase écrite, et une phase orale.
a · phase écrite
Il y a là échange d’éléments des parties. Sous des formes distinctes, un mémoire en
demande, un contre-mémoire (ou mémoire en défense)…
Quelle que soit la juridiction, tous ces mémoires doivent contenir de façon précise
et claire les différentes conclusions des parties, et les moyens de fait ou de droit. Sans oublier
les annexes.
La phase écrite d’échange des mémoires est très encadrée au niveau des délais,
posés par des ordonnances. Ah oui, en Droit international, quand on parle d’ordonnance, on
entend par là la décision de la juridiction ou de son président, visant à régler des problèmes
ne
de procédure sans se prononcer sur le fond.
hi
Si les délais ne sont pas respectés, la juridiction demande à la partie fautive de se
ac
justifier, et si explications ne sont pas convaincantes, le juge peut refuser de recevoir ces
pièces.
M
Si une des parties a reçu son mémoire en retard, le juge peut décider de l’examiner
a
et accorder à la partie adverse un délai supplémentaire.
/L
Une fois que tous les mémoires ont été échangés, on dit que l’affaire est « en
m
b · la phase orale
d.
ib
Cette phase n’est pas obligatoire devant les juridictions internationales. Elle est
cr
La phase orale ne vise pas à reprendre les arguments des mémoires. Elle vise à
w
préciser les aspects des mémoires écrits qui ne sont pas suffisamment clairs, à régler les
w
La juridiction peut diriger les débats pour s’assurer que les représentants des
parties ne vont traiter que les points qui restent controversés.
La phase orale a des délais variables, fixés par la juridiction internationale. Par le
passé, les audiences pouvaient durer plusieurs semaines. De nos jours, ça ne dure que
quelques heures ou jours.
ne
Ce sont en principe les parties qui décident ensemble la langue de la procédure.
hi
La plupart des statuts des juridictions prévoit des langues de travail, mais si les parties
ac
veulent travailler dans une autre langue, elles ont font la demande à la juridiction, qui
accepte généralement à condition toutefois que les parties fournissent une traduction dans
M
l’une des langues de travail.
a
c · l’instruction est contradictoire
/L
m
Chaque partie doit toujours pouvoir répondre aux arguments soulevés par l’autre
co
partie. La doctrine semble considérer qu’une procédure qui aurait été menée sans respect du
principe du contradictoire devrait être annulée.
d.
ib
B · L’administration de la preuve
cr
les faits que traitent les juridictions internationales remontent souvent à plusieurs années. La
w
preuve est souvent fondée sur l’établissement de faits qui peuvent être parfois très sensibles
w
pour les États, du genre l’établissement de frontière, la violation des droits de l'Homme et
autres joyeusetés. Une erreur pourrait avoir des conséquences importantes sur la légitimité
w
même de la juridiction.
La CIJ a rendu fin avril 2010 un arrêt opposant Argentine et Uruguay au sujet de la
pollution du fleuve Uruguay marquant la frontière entre les 2 Etats par une usine se situant
sur l’Etat Uruguay. Forcément, l’Argentine a saisi CIJ. La CIJ, trop contente, a reconnu que
l’Uruguay avait violé certaines obligations de notification à l’Argentine, mais l’affaire ne va
pas plus loin en raison de problèmes de preuve. Manque notamment un lien de causalité
entre la construction de l’usine par l’Uruguay et la pollution du fleuve constatée. Ballot.
1 · La charge de la preuve
En principe, il n’y a pas vraiment de charge de la preuve pesant sur une des parties.
Toutes les parties sont réputées collaborer de bonne foi à la recherche de la vérité.
Sur la question de la preuve, à ne PAS confondre avec l’instance, une même partie
peut être qualifiée alternativement de demandeur ou de défendeur. Le demandeur
est
celui
ne
hi
Vu l’influence du modèle accusatoire, la preuve repose d’abord et avant tout sur
ac
les parties. On en retient trois obligations :
Ø
M
L’obligation de concourir de bonne foi à l’établissement de la vérité, qui
implique la sanction possible de la partie qui ne s’y colle pas, et
a
généralement la confirmation de la thèse de l’autre partie.
/L
Ø Toute allégation d’une partie qui n’est pas contredite par l’autre est
m
Ø La juridiction peut poser toute question qu’elle estime utile pour déterminer
w
la vérité, à l’écrit ou lors des plaidoiries orales. Elle peut demander aux parties
w
de fournir des documents. Si une des parties refuse de coopérer, oulà tu vas
avoir des problèmes toi, et ce sera considéré comme un manquement à son
obligation de coopération de bonne foi
Ø La juridiction peut décider de mener une enquête, si elle considère que les
éléments présentés par les parties ne sont pas suffisants ou pas convaincants.
Elle peut soit mener elle-même cette enquête, soit mener cette enquête par le
biais d’experts, auquel cas Il n’en demeure pas moins que juridiction n’est
jamais liée par les conclusions du rapports d’expert ; soit elle s’appuie sur des
éléments présentés par les tiers à l’instance (amicus curiae, tiers intéressé).
Ø Preuves orales :
Ø Preuves écrites :
Les parties peuvent présenter tout type de document écrit qu’elles considèrent
utiles (cartes géographiques, certificats de nationalité, guide du routard…)
Quel que soit le type de preuve, il faut toujours que chaque preuve soit présentée à
ne
l’autre partie, qui peut en discuter la validité.
hi
b · L’appréciation de la preuve par la juridiction internationale
ac
Bah là, il n’y a pas de solution systématique quant à l’efficacité de tel ou tel moyen
M
de preuve. Il n’y a pas non plus de hiérarchie parmi les différents moyens de preuve. Par
exemple, des documents officiels de droit interne peuvent être rejetés par le juge
a
international, de même que le Juge international n’est toujours pas lié par les conclusions
/L
des experts.
m
co
d.
Ce principe n’est
pas
inscrit systématiquement dans les statuts des juridictions
w
internationales, mais puisqu’il fait partie du modèle unanimement admis, il doit être respecté
w
En pratique, l’affaire du génocide dure 14 ans. Problème, ces délais sont gênants
dans certaines circonstances, dans lesquelles des intérêts vitaux peuvent être en jeu. La
juridiction internationale peut alors réagir de 2 manières.
L’instance peut malgré tout apparaître encore trop longue, d’où le recours aux
« mesures provisoires », « mesures conservatoires ».
Une mesure provisoire, bah c’est une disposition ordonnée par une instance
juridictionnelle, avant qu’elle ne rende sa décision au fond, et qui, sans préjuger de cette
dernière, a pour but d’éviter qu’elle ne soit privée de son efficacité.
Selon les juridictions, le terme diffère. Ici, temple de la vérité, on recourt de manière
générique au terme de « mesure provisoire ».
Les mesures provisoires sont utilisées un peu partout, chez la CIJ, dans les traités
communautaires, pour la Convention de Montego Bay, au CIRDI…
ne
à éjecter un individu vers un autre État où il risque d’être emprisonné, torturé, la juridiction
peut intervenir pour assurer la sauvegarde de certaines preuves, certains témoignages.
hi
ac
Devant la CIJ, dans le contentieux opposant Nouvelle-Zélande et France, il a été
demandé à la France de ne pas faire d’essai nucléaire aérien pour qu’il n’y ait pas de
M
retombées en Nouvelle-Zélande. Pour le contentieux opposant Serbie et Monténégro, la CIJ a
adopté une ordonnance demandant à la Serbie de tout faire pour éviter tout génocide. Dans
a
le contentieux opposant Géorgie et Russie, la première a saisi et la CIJ et la CEDH pour
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d’une usine à papier, les demandes d’indication de mesure provisoire ont été rejetées car
aucune urgence, aucun intérêt vital n’était soulevé.
d.
ib
B · La procédure
cr
Le pouvoir d’indiquer des mesures provisoires est de droit commun. Il existe même
.s
d’arbitrage décide une ordonnance d’indication de mesure provisoire, soit d’office, soit à la
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demande d’une des parties. Dans le cadre du contentieux pénal, le procureur peut s’en
charger. L’indication de mesure provisoire peut être également fait à tout stade de la
w
procédure.
C · La valeur juridique
Cette question a fait palabrer. A l’exception du TIDM et de la juridiction
communautaire, où la valeur des ordonnances de mesures provisoires est toujours respectée,
les autres ont dû méditer sur la valeur de telles ordonnances. On n’est pas dans le cadre de
l’autorité de chose jugée. La CIJ, avec l’arrêt LAGRAND, a clôt le problème. Rendu le 27 juin
2001, l’arrêt a pour considérant de principe que l’Art. 41 {du statut de la CIJ} révèle que le
pouvoir d’indiquer des mesures conservatoires revêt un caractère obligatoire. La violation de
telles indications constitue une violation du statut de la Cour. Devant le CIRDI, est repris mot
pour mot la position de la CIJ (affaire PEY CASADA & ALLENDO). Devant la CEDH, sachant
que celle-ci dispose de ce pouvoir au regard de son règlement intérieur, il a fallu attendre
l’affaire MAMATKOULOV et ASKAROV pour qu’elle reprenne la solution de la CIJ.
ne
Section 3 Le résultat de l’instance
hi
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Ø Le désistement
M
Acte par lequel une des parties des instances notifie à l’organe juridictionnel
l’abandon de cette instance. Ce peut être le fait d’une comme des parties à l’instance. En
a
principe, ce mécanisme n’est admis par la juridiction au début de la procédure,
/L
La CIJ, le CIRDI, la CEDH l’envisagent, mais sans qu’en pratique, il doit souvent
co
utilisé.
d.
Ø La transaction
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Ça, c’est un accord entre les parties qui met fin au différend par des concessions
cr
pouvoir ici que d’adopter une ordonnance prenant acte de cette transaction. Ce mécanisme
de la transaction existe devant la CIJ, le CIRDI, la CEDH. Mais là encore peu de pratique.
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Une fois que la décision est adoptée, les juges retravaillent la version écrite de la
décision, communiquée dans les jours ou semaines suivants. Il doit y avoir lecture en séance
publique pour communication aux tiers. En matière arbitrale, c’est comme les antibiotiques,
c’est pas automatique.
2 · Le contenu de la décision
En général, 3 éléments caractéristiques.
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a · Les informations générales
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Présentation des parties, des faits, procédures suivies jusqu’au jour où la juridiction
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se prononce.
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b · La motivation
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importants, ce sont ceux ratio decidendi. C’est le cœur de la motivation. Les juges doivent
préciser tous les motifs qui les ont amenés à opter pour ce choix. A défaut de motivation, la
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validité de l’ensemble de la décision peut être contestée. Cela n’exclut cependant pas le
principe de l’économie de la motivation.
d.
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c · Le dispositif
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frais engagés pour la procédure juridictionnelle ou les intérêts. Sachant que la juridiction ne
w
doit pas être plus gourmande que ce que demandent les parties. La juridiction peut octroyer
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B · La valeur de la décision
1 · L’ACJ
C’est ce qui permet d’attribuer des effets légaux à la décision.
Cette autorité de la chose jugée joue même si une voie de recours est exercée
contre cette décision. Il n’y a en principe pas d’effet suspensif.
Cette chose jugée est encore limitée à la seule instance. Le tiers à l’instance n’est
ainsi pas lié par cette décision. il est impossible pour les mêmes parties d’initier les mêmes
questions avec les mêmes points de vue.
Deux exceptions sont à noter. Les arrêts déterminant les limites territoriales d’un
État ont un effet erga omnes. Il en est de même pour les décisions d’annulation de la CJUE.
2 · L’exécution de la décision
Obligation de bonne foi, dès le prononcé de la décision. Généralement, les parties
l’exécutent spontanément.
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a · L’exécution spontanée
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C’est le cas dans la grande majorité des cas. Elles peuvent le faire selon les moyens
de leur choix. Indemnité, modification de la législation, réouverture d’une procédure M
nationale… On constate cependant que certaines juridictions vont de plus en plus souvent
a
aux parties de rouvrir les procédures internes méconnaissant le Droit international.
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b · L’exécution forcée
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œuvre de certaines méthodes du Droit international, genre les contre-mesures, les moyens
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Une autre méthode vise à organiser l’exéquatur, procédure par laquelle un tribunal
w
d’un État donne force exécutoire dans son ordre interne à une décision judiciaire étrangère
ou internationale.
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L’Art. 94 CNU prévoit que si une partie au litige ne s’exécute pas, l’autre peut
courir dans les jupons du CSNU. Mais bon, ça n’a jamais été mis en œuvre, notamment vu le
droit de véto des États de ce Conseil.
Finalement, en généralement, les arrêts de la CIJ sont plutôt respectés, c’est plus au
niveau des ordonnances de mesures provisoires que c’est plus tendu.
Cette procédure permet de modifier ou annuler une décision adoptée par une
juridiction. Les voies d’appel sont généralement peu nombreuses. La logique de l’appel
implique une forme de subordination.
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Par le passé, quelques sentences arbitrales internationales ont été déférées à la CIJ
ou la CPJI. La CIJ s’est vue déférée l’affaire du 31 juillet 1989 opposant Guinée-Bissau et
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Sénégal. Le caractère temporaire de la juridiction arbitrale est par nature temporaire. La
juridiction arbitrale se dissout ensuite. C’est pourquoi on recourt à la CIJ plutôt que de
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reconstituer la juridiction d’arbitrage.
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De manière plus fréquente, la procédure d’appel est utilisée dans le système de
règlements des différends de l’OMC. Cette procédure est d’ailleurs institutionnalisée. Les
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décisions des groupes spéciaux, rapports, organes temporaires, peuvent faire l’objet d’appel
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devant l’organe d’appel de l’ORD. La pratique est fréquente. Sur environ 400 affaires, près
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L’appel peut concerner deux éléments, soit la décision déclarant l’accusé coupable,
soit le quorum de la décision.
c · La CEDH
Depuis le protocole de 1998, une procédure interne à la CEDH a été mise en place,
assez exceptionnelle, visant des cas particulièrement complexes ou sensibles (genre le port
du voile). Les chambres de la Cour composées de 7 juges rendent un arrêt, ensuite de quoi la
Grande chambre et ses 17 juges interviennent.
d · En droit communautaire
Les pourvois des arrêts du TPIUE ou tu tribunal de la fonction publique peuvent se
retrouver devant la CJUE. ¼ Des affaires font l’objet d’un appel.
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b · Le cas d’ouverture
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Deux catégories principales.
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La violation d’une règle fondamentale du droit au procès équitable. Un recours est
toujours possible contre une décision adoptée en méconnaissance de principes essentiels
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(indépendance, impartialité, égalité, contradictoire, défaut de motif…). L’avis du 12 juillet
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1973 sur le jugement 158 du TANU liste tout ce qui est contraire au procès équitable.
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L’excès de pouvoir, lui, vise toutes les hypothèses où la juridiction internationale est
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sortie de ses gonds, est allée au-delà de ce que lui demandaient les parties. La règle Non
infra/supra petita joue à plein régime.
d.
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Dans le contentieux interétatique, toutefois, la CIJ peut, même sans texte, au nom
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de sa compétence générale, être saisie d’un recours. Un des arrêts importants remonte à
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1991, sur l’affaire relative à la sentence arbitrale du 31 juillet 1989 opposant Guinée-Bissau et
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Portugal.
B · La demande en interprétation
Bref, obtenir des précisions.
Dans le cadre d’un organe arbitral, soit le tribunal arbitral va devoir se reformer,
soit les parties vont présenter leurs demandes à un autre tribunal arbitral ou à une autre
juridiction judiciaire. Les conventions arbitrales prévoient souvent un délai pendant lequel le
tribunal se maintient après avoir adopté sa sentence, pour pouvoir répondre à d’éventuelles
demandes en interprétation.
Selon les termes de la CPJI, l’interprétation qui est donnée n’ajoute rien à ce qui a
été jugé, et n’a de limites que celles issues des limites du jugement. Il n’y a pas de nouvelle
solution. Juste un éclaircissement.
2 · Exemples
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La CIJ peut interpréter en vertu de l’Art. 60 de son statut et des dispositions de son
règlement intérieur.
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En pratique, 4 affaires ont vu une demande en interprétation présentée. Le dernier
en date vise l’affaire AVENA, opposant Mexique et USA. En 2004, la CIJ reconnaît que les USA
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se sont fourvoyés. Les USA sont tenus de réviser les verdicts de culpabilité visant des
ressortissants mexicains. Pour le Mexique, il en découle une obligation de résultat, en
a
l’espèce non respectée. Un mexicain se fait ainsi exécuter. La CIJ, dans son arrêt en
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interprétation de janvier 2009 suppose qu’il faut bien une contestation entre les parties pour
que l’interprétation soit recevable. La Cour constate en l’espèce que les parties s’accordent
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sur le fait qu’il y avait accord sur le fait qu’il y ait obligation de résultat. La divergence portait
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sur l’effet direct de l'obligation de résultat. La CIJ ne s’intéresse donc qu’à cette partie. cette
décision a été très critiquée.
d.
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C · La révision
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internationales.
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Cette procédure a été imaginée pour tenir compte de faits déterminants pour la
solution du litige, mais qui ont été découverts après que la juridiction internationale ait
rendu sa décision.
Il faut d’autre part que ces faits aient été ignorés par la juridiction et les parties qui
l’invoquent lorsque la juridiction statue. Ces faits doivent donc être nouveaux.
Si le fait est nouveau, s’il est déterminant, la juridiction internationale peut donc
réviser son premier arrêt.
Pour éviter des possibilités de remise en cause perpétuelles, les textes prévoient
souvent un délai maximal. Pour la CIJ, les parties ont 6 mois à partir de la découverte du fait
Cette pratique reste cependant rarement admise. En pratique, soit les faits ne sont
pas nouveaux, soit ils ne sont pas déterminants… L’affaire sur le génocide est ici à noter. La
CIJ refuse de réviser l’arrêt de 1996 en 2001.
Conclusion générale
Finalement, la discipline est technique, accentuée par la multiplicité des organes en
cause. Il apparaît toutefois que certains principes sont communs à l’ensemble des
institutions internationales, de même que leurs procédures. Cela vient confirmer ce qu’avait
suggéré la doctrine quant à l’existence d’un véritable droit commun processuel
international.
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Au moins trois caractéristiques dépeignent le contentieux international.
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Malgré toutes les difficultés, le règlement juridictionnel des litiges internationaux
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est globalement un succès. Généralement, les sentences des juridictions internationales sont
acceptées et exécutées, ce malgré le manque de pouvoir de coercition des juridictions
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internationales. On peut probablement expliquer ce succès par la légitimité des juridictions
internationales.
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Le droit pénal international laisse en outre une place plus importante à l’individu.
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relativement épargnées, genre le CIJ, au contraire, CEDH, CIRDI et compagnie sont bien plus
chargées. Cette hausse du contentieux implique nécessairement des conditions de travail
moins sereines. Mais encore, pour les parties, les délais des jugements vont s’allonger. En
prime, certains dépassent un peu les délais qui leur sont affectés, genre pour les TPI.
D’où la nécessité de mettre en place des réformes, pour la procédure et pour les
budgets. ARGENT, ARGENT. En 1998, le protocole 11 a profondément modifié la CEDH. On se
rend compte que ça ne sert pas à grand chose. En 2004, c’est le protocole 14 qui octroie de
nouvelles procédures. A quoi on ajoute le protocole 14 bis pour pallier à la difficulté de la
Russie. Et finalement, c’est au moins de juin 2010 qu’il entrera en vigueur.
57 0 · Conclusion générale
Contentieux international public Le procès international 2009-2010
Une certaine partie de la doctrine critique énormément les juridictions
internationales, diabolisant leur multiplication débridée. Mais bon, globalement, allez c’est
satisfaisant. ENGAGEZ-VOUS.
-- fin du cours --
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0 · Conclusion générale 58