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Faculté des Sciences Appliqué | Département d'Architecture, Géologie, Environnement & Constructions UUNIVERSITE ce Liege — : PATHOLOGIE ET REPARATIONS STRUCTURELLES DES CONSTRUCTIONS PARTIE 2 CARACTERISATION D'UNE STRUCTURE EXISTANTE André PLUMIER Edition 2006 TABLE DES MATIERES ij PARTIE 1: CAUSES MECANIQUES DE DEGRADATION DE STRUCTURES INTRODUCTION ......---+ pee ee ce : 2 1. REMARQUES GENERALES +--+ +2 ees eeee eee : 2 | 2. ORIENTATIONS DES FISSURATIONS DE STRUCTURE perce CHAPITRE 1 : DEFORMATIONS EMPECHEES, EFFET THERMIQUE, | RETRAIT, VARIATIONS HYGROMETRIQUES . : 5 1.1. EVALUATION DES EFFETS D'ALLONGEMENTS THERMIQUES OU DE RETRAITS EMPECHES. CAS DE CONTRAINTES PUREMENT AXIALES ... 20. - 0+ +00 200s . 6 1.2, [EVALUATION DU RETRAIT «0.2 .e eee ee sees eee ee 1.3. CARACTERISTIQUES THERMIQUES ET DE RETRAIT DE QUELQUES BETONS ET MATERIAUX PIERREUX . . - 7 1.4. ETUDE DE CAS N°l : POUTRE DE PONT DONT L'APPUI MOBILE EST BLOQUE .....+++ ++ pee 9 1.5. ETUDE DE CAS N°2 : ALLONGEMENT THERMIQUE EMPECHE D'UN ELEMENT DE CHARPENTE METALLIQUE «...-- +. +--+ see 9 1.6. _ ETUDE DE CAS N°3 : RACCOURCISSEMENT THERMIQUE EMPECHE D'UN ELEMENT EN BETON 1.7. ETUDE DE CAS N°4 : RUPTURE D'ELEMENTS METALLIQUES @ PAR EFFET THERMIQUE « «+--+ ++ +++ 1.8. ETUDE DE CAS N°S : FISSURATION DE CHEMINEE EN BETON ARME ..... 2 +--+ Bee 1.9, ETUDE DE CAS N° 6 : DESORDRES DE FACADES PAR POUSSEE THERMIQUE DE DALLE DE PLANCHER OU DE TOITURE EN BETON ARME ...- 1.10. ETUDE DE CAS N°7 : DESORDRE DANS DES REVETEMENTS DE FACADE . 1.11, ETUDE DE CAS N°8 : FISSURATION DE MACONNERIES PAR MANQUE DE JOINT DE DILATATION ......-++.-. eee ee tice 1.12, ETUDE DE CAS N°9 : BRIS DE VITRAGE PAR EFFET THERMIQUE «3.000000 0220 eee eee . = +28 CHAPITRE 2 : EFFETS DE DEFORMATION DU SUPPORT 2.1. INTRODUCTION . 2.2. CARACTERISTIQUES SOUVENT OUBLIEES DE LA DEFORMATION ELASTIQUE DES ELEMENTS SUPPORTS « 2.3. DEFORMATIONS DIFFEREES DES ELEMENTS DE STRUCTURE . 2.4. ‘MODIFICATIONS DES ACTIONS RESULTANT DES DEFORMATIONS: 2.5. UNE TYPOLOGIE SPECIFIQUE DE DOMMAGES RESULTANT DES DEFORMATIONS DES ELEMENTS CLOISONS (NON PORTEURS) . . . . 38 2.6. MESURES DE PREVENTION DE LA FISSURATION DES CLOISONS .... . 43 2.7. DESORDRE DANS LES REVETEMENTS DE SOL DUR . . . 2.8. DEFORMATIONS DE LA FONDATION ...--. +++ peer | 2.9. DEFORMATIONS IMPOSEES ET SECURITE DE STRUCTURES . - 2.10. ETUDE DE CAS N°L : LIGNES DE FISSURATION D'UN ROOFING SUR TOITURE PLATE « - 2.11. ETUDE DE CAS N°2 : DEGRADATIONS D'UN REVETEMENT DE FACADE EN MARBRE NOIR... eet oS) EGRADATION D'UN PLATELAGE 2.12. ETUDE DE CAS N°3 DE PONT MOBILE 2.13. ETUDE DE CAS N°4 : DEGRADATION DE CLOISONS PAR CISAILLEMENT DANS UN IMMEUBLE-TOUR .. . 2.14, ETUDE DE CAS N°S : VIADUC AU PROFIL EN LONG BOSSELE . 2.15. ETUDE DE CAS N°6 : STRUCTURE EN TREILLIS SUR ARGILES GONFLANTES 2.16. ETUDE DE CAS N°7: LA TOUR DE PISE:EVIDEMMENT !.....-...- 66 CHAPITRE 3 : FATIGUE, VIBRATIONS, CHOCS . 3.1. FATIGUE ET VIBRATIONS :...- 3.2. CONDITIONS D'APPARITION DE FISSURES DE FATIGUE... 3.3, PHENOMENES VIBRATOIRES. RAPPEL . . . 3.4, QUELQUES DONNEES SUR LES FREQUENCES D'EXCITATION ET CRITERES DE DIMENSIONNEMENT DES PLANCHERS «2.0... 606.4 .73 3.5, ETUDE DE CAS N°] : FATIGUE D'UN PLATELAGE DE PONT METALLIQUE ...- 3.6. ETUDE DE CAS N°2 : FATIGUE D'UN PLATELAGE DE PONT METALLIQUE 3.7. ETUDE DE CAS N°3 : FATIGUE D'UN PLATELAGE DE PONT MIXTE . ETUDE DE CAS N°4 : VIBRATIONS ET RUPTURE DE CANALISATION DE MESURE DANS UNE CENTRALE NUCLEAIRE ...........45 3.9. ETUDE DE CAS N°S : VIBRATIONS DE HAUBANS DE PONTS . . . 3.10. ETUDE DE CAS N°6 : VIBRATIONS D'ARMATURE DE POSCONTRAINTE .... ® CHAPITRE 4 : INCENDIE 4.1. EFFETS D'UN INCENDIE SUR L'ACIER . 4.2, COMPORTEMENT DE L'ACIER EN COURS D'INCENDIE 4.3. EFFETS D'UN INCENDIE SUR LE BETON ARME ..... 5000 4.4. EFFETS D'UN INCENDIE SUR LES STRUCTURES EN BETON PRECONTRAINT .....+ CHAPITRE 5 : AFFOUILLEMENTS, EROSION, CHOCS . 5.1, AFFOUILLEMENTS . . See od © 5.2. ° EROSION .. 5.3. CHOCS CHAPITRE 6 : ERREURS DE CONCEPTION, ERREURS SUR LE MODELE....... ere: 95 6.1. LES ERREURS HUMAINES - COMMENTAIRE GENERAL =. ...-.....- 96 6.2, ERREURS DE LA CONCEPTION DES STRUCTURES ...............96 6.3, ERREURS SUR LE MODELE 99 PARTIE 2: CARACTERISATION D'UNE STRUCTURE EXISTANTE .. 100 INTRODUCTION . 2.0.0.0 000 e cece eee teen eee tenet eens 101 MATERIEL STANDARD DE MESURE DES DEPLACEMENTS RELATIES ET DES ALLONGEMENTS ....-. 0... + 522002 esse ee 104 TECHNIQUES D'EVALUATION DES STRUCTURES SANS SUIVI AU COURS DU TEMPS 3.1, RELEVES GEOMETRIQUES GENERAUX AVEC POSITIONNEMENT DES DEFAUTS : 3.2, RELEVES GEOMETRIQUES LOCAUX .. 1... esse eset eee e ees 109 3.3. EVALUATION DES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES MATERIAUX AVEC PRELEVEMENT SUR SITE «00. - se eeeeeeqeeeereeeees 2 3.4, EVALUATION DIRECTE SUR SITE DES CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX .--.- bod 3.5. EVALUATION DES CARACTERISTIQUES MECANIQUES D'ELEMENTS PORTEURS OU DE STRUCTURES ENTIERES 3,6. EVALUATION DIRECTE DES CONTRAINTES EN PLACE «00.0 eee ees 119 EVALUATION DES STRUCTURES PAR SURVEILLANCE AU COURS DU TEMPS ("MONITORING") . 2... .000+200eeeeeeeeee eee eee 124 4, INTRODUCTION 2.00.22 eee ee eee eee eee eeeee eee eee 124 4.2, MBSURES UTILISEES EN SURVEILLANCE AU COURS DU TEMPS ..... 125 ELEMENTS DE DECISION DEVANT UNE STRUCTURE ENDOMMAGEE .........---22200000+ ee ee eer 132, 5.1, INTRODUCTION <..-- 22.0.5 ee eee cece eens 132 5.2, ANALYSE D'UNE STRUCTURE EXISTANTE 132 5:3, EVALUATION DU RISQUE ee eee 13) 5.4. ACCEPTATION DU RISQUE ..------ 00s ee peer eee ea 137 PARTIE 3 : REPARATIONS STRUCTURELLES CHAPITRE | : PROBLEMATIQUE GENERALE. CALCUL ET ETAPES DES REPARATIONS STRUCTURELLES .. 1.1, PROBLEMATIQUE GENERALE DES REPARATIONS STRUCTURELLES, : 1.2, CALCUL D'UN ELEMENT REPARE - PRINCIPE, 1.3. PARTAGE DES SOLLICITATIONS ENTRE STRUCTURE. EXISTANTE ET NOUVELLE. . 1.4, EVALUATION DES ACTIONS ET DES SOLLICITATION: 1.5. SEQUENCE DES PHASES D'EXECUTION, 1.6. CARACTERE NON TRAUMATISANT DES TRAVAUX POUR LA STRUCTURE EXISTANTE. 1,7, ETAPES TECHNIQUES ET @ DE REPARATION.... CHAPITRE 2 : TECHNOLOGIES SPECIFIQUES AUX REPARATIONS ET RENFORCEMENTS DES STRUCTURES ... 2.1. LIAISONS ENTRE MATERIAU EN PLACE ET MATERIAU NOUVEAU AL'AIDE DE TIGES SCELLEES ET DE CHEVILLES MECANIQUES... 2.2. BETON PROJETE. : 2.3, RESINES ET MORTIER EPOXY .. 161 183 200 CHAPITRE 3 : REPARATIONS STRUCTURELLES DES CONSTRUCTIONS ENBETON 3.0. REMARQUE PRELIMINAIRE. .. 3.1. TRANSFERT DE FORCE A. INTERFACE BETON EXISTANT- @ BETON NOUVEAU... 3.2. REPARATIONS OU RENFORCEMENT TURES COMPLEMENTAIRES CLASSIQUES POUR BETON ARME... 3.3, REPARATION PAR PLATS D'ACIER COLLES - TECHNOLOGIE. 3.4. REPARATION PAR PLATS D'ACIER COLLES - DIMENSIONNEMENT 3.5. REPARATION OU. RENFORCEMENT PAR PRECONTRAINTE ADDITIONNELLE - DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES. eee 3.6. REPARATION OU RENFORCEMENT PAR PRECONTRAINTE ADDITIONNELLE. DETAILS DE MISE EN OEUVRE... a 3.7. CAS D'APPLICATION DE LA PRECONTRAINTE ADDITIONNELLE COMME TECHNIQUE DE REPARATION. 3.8, REPARATION OU RENFORCEMENT A L'AID] METALLIQUES. CHAPITRE 4 ; REPARATION OU RENFORCEMENT DES CONSTRUCTIONS EN MACONNERIE. 256 4.1, REMARQUES GENERALES. 257 4.2, REJOINTOIEMENT.. ssceeseeatnees 263 43, REPARATION PAR INJECTION. 268 4.4. ARMATURES DE COUTURE. 270 4,5, REPARATION AU MOYEN DELEMENTS EN BETON ARME. 274 4.6. REPARATION AU MOYEN DE TIRANTS.. 280 4.7. REPARATION AU MOYEN DE PLATS OU DE PROFILS EN ACIER. 282 4.8. UN DOMAINE D'APPLICATION PARTICULIER : LA REPARATION DES EGOUTS EN MACONNERIE. 2.0.0 = 287 CHAPITRE 5 : REPARATION DES CONSTRUCTIONS EN BOIS ......--cccsscseesesneeee 289 290 291 vee 292, 295 297 5.1, INTRODUCTION. 5.2, RENFORCEMENT DU MATERIAU. 5.3, REPARATION DES NOEUDS...... 5.4, REPARATION EN SECTION COURANTE D'UNE BARRE. 5.5, RENFORCEMENT D'UNE STRUCTURE PORTANTE. CHAPITRE 6 : RENFORCEMENT DE FONDATIONS ET SOUTENEMENTS ... 300 301 .. 302 6.1, GENERALITES.. 6.2. REPRISE EN SO! OBUVRE. CHAPITRE 7 : REPARATION ET RENFORCEMENT DES CONSTRUCTIONS METALLIQUES..... 310 7.1, REMARQUE GENERALE. 7.2. REPARATIONS DE STRUCTURES ENDOMMAGEES PAR SUITE DE FISSURATION, 7.3, REPARATION ~ 74, REPARATION - RENFORCEMENT A L’ AIDE D’ELEMENTS METALLIQUES. 314 CHAPITRE 8 : REPARATION DES CANALISATIONS D'ADDUCTION DE FLUIDES. 319 320 8.1, INTRODUCTION.. = 8.2, MISE EN PLACE DUNE ETANCHEITE PAR LA METHODE DE REVERSION. ......0.- secee 320 8.3, RESISTANCE D'UNE CANALISATION REPAREE PAR REVERSION. 322 BIBLIOGRAPHIE....... oe: eee 323 101 1 ODUCTIO! La caractérisation d'une structure existante, dans le but de décider de son maintien dans l'état od elle se trouve, de sa réparation ou de sa démolition est avant tout le fruit d'un raisonnement, plus que le résultat de l'application aveugle d'un certain nombre de mesures physiques ou de prélévements. Ce raisonnement est d'abord basé sur la perception du fonctionnement de principe de la structure et des ingrédients nécessaires & sa stabilité. Ce raisonnement est ensuite orienté par les solutions de réparations auxquelles on peut penser & priori. De ce raisonnement découle la décision d'effectuer certaines mesures ou aucune. On n'effectue éventuellement aucune mesure dans le cas od il apparait que le cot des mesures et d'une approche compléiement quantitative est de ordre du coft d'une réparations que l'on pergoit comme qualitativement utile. Ce cas est courant dans les petits batiments d'habitation. Les mesures que l'on peut effectuer sont de plusieurs types = caractérisation instantanée non destructive; = caractérisation instantanée sous action extérieure imposée; = _caractérisation par suivi de Ia structure au cours du temps ("monitoring" Lanalyse d'une situation donnée peut aussi comporter des aspects trés diver = comparaison & des valeurs normatives; = recaleul sur base des propriétés réelles; = référence A des actions récentes, dommageables ou non, supportées par la structures «référence & des actions perturbatrices encore en cours ou stabilisées. Liétude d'une structure en place est done un travail fortement artistique (art de Vingénieur), ob inspiration joue un réle certain. Cest un processus itératif, avec intégration continue d'informations diverses. Il n'existe pas un schéma unique de raisonnement. On donne cependant ci-aprés un schéma général. 102 Par ailleurs, les techniques d'évaluation des structures en place sont en évolution continve et objet également de développements trés créatifs. La liste donnée ci-aprés, rest done pas limitative. Enfin, il faut étre conscient que certaines techniques d'auscultation, qui impliquent des enlévements de matiére sur la structure auscultée, constituent un endommagement de la structure. Avant d'utiliser ces techniques, il convient de s'interroger sur Jeurs zones application et peut étre sur le fait méme de les appliquer. @ 103 UENCE D! PR Enquéte Examen visuel Relevés géométriques généraux et locaux Sections des éléments, portées, positions des fissures, hors plom Evaluation des caractéristiques mécaniques locales (Résistance, module d'élasticité) Evaluation des caractéristiques mécaniques d'ensemble (Déformabilité, résistance) Evaluation des contraintes en place Evaluation des corrosions, compositions chimiques... Recherche de situation d'actions exceptionnelles subies récemment (vent, neige,...) Recherche de modifications dans l'environnement (travaux, nappe phréatique descendue, année exceptionnellement séche,...) Monitoring. Analyse Calcul avec propriétés mécaniques réelles avec liaisons interes et externes réelles avec actions réelles Comparaison des états de contrainte trouvés avec les pathologies observées Respect des régles de l'art, des valeurs de norme Evaluation des prix et efficacité de diverses solutions, tenant compte de la durée de vie prévue de la structure Conclusion Décision: —- ne rien faire - réparer - renforcer - démolir 104 2 DE LAL ELATIES ETDES ALLONGEMENTS Les mesures des déplacements relatifs et allongements sont utilisées dans plusieurs techniques d'auscultation des structures. Elles pourraient faire l'objet d'un chapitre ou d'un’ livre entier [ ]. On en rappelle seulement ci-dessous quelques particularités et quelques limites d'utilisation. Un capteur de déplacement - Figure 1 - mesure le déplacement d'un point lié au curseur du capteur par rapport A une base supposée fixe od se trouve le corps du capteur; il effectue donc en fait la mesure du déplacement relatif entre un point supposé fixe et un autre mobile (ou entre deux points mobiles). Il existe divers types de capteurs de déplacement dont on résume les ordres de grandeurs de quelques caractéristiques dans Te tableau ci-dessous. Les capteurs de déplacement permettent aussi de connafter les allongements proportionnels ¢, si la distance entre Jes points de référence est conmue. On peut éventuellement en déduire des contraintes, si les caractéristiques E et v du matériau sont connues. Type de capteurs Précision Course ‘| mm Mécanique 182/100 mm 10 - 100 Potentiométrique linéaire 12/100 mm 10 - 1000 Potentiométre rotatif 8 tours 16 = / 1000 rad suivant roue Inductif 1842/1000 mm 10450 Laser 1/1000 mm 105 Tauges de contrainte I s'agit de résistances électriques fixées & un support en plastique, que l'on colle sur Ja pice a tester; les variations de résistance, engendrées par Jes variations d'allongement, sont mesurées et traduites en allongement; contrairement & ce que leur nom en frangais semble indiquer, elles mesurent donc des allongements ¢, dont on peut Eventuellement déduire des contraintes si E, v et l'état de contrainte (uni, bi ou triaxial) ‘sont connus. Tl existe des jauges de type trés divers suivant les applications. Ci figure 2. = uniaxiale : états simples de contrainte = faibles dimensions : 2 mm, mesures trés locales, dans un matériau homogéne, tel gue l'acier. = grandes dimensions : 100 mm, mesures sur matériau hétérogéne comme le béton; & Monoaxiale Rosette Rosette base : 20 mm 3 jauges 3 jauges base : 20 mm base 3 mm Figure 2 - Exemples de jauges de contrainte 106 3 NIQUES D' |ATION STRU! COURS DU TEMP! Le relevé géométrique des fissurations ou dégits divers @ une structure est un élément de base de toute étude, absolument nécessaire pour les réflexions et discussions ultgrieures, Ce relevé est porté a l'échelle, sur un plan de la structure, Si le plan nfexiste pas ou est introuvable (cas fréquent), le relevé comprend aussi les sections des éléments principaux, leur orientation, leur portée. Des photographies sont un apport précieux pour restituer la réalité lors de l'étude du dossier. Figure 3. Les fissures doivent étre caractérisées par leur position, Jeur ouverture, leur caraclére traversant ou non. On mesure également les hors plomb éventuels. On note que, dans les constructions anciennes en particulier, les hors plomb peuvent dater de l'époque de la construction et résulter d'un défaut de fondation, courant & une époque od les reconnaissances géotechniques et les moyens d'excavations étaient faibles. Les relevés géométriques peuvent impliquer des techniques diverses = = Mesures direcies avec métre ou décamétre; = Photographie = Théodolithe = Clinométre, niveau a bulle (mesure d'inclinaison sur 'horizontale ou la verticale) = Photogrammétrie La photogrammétrie permet un repérage spatial des: éléments de la construction, & condition d'avoir : = de nombreuses photos; = sur-chaque photo une longueur de calibration; = un logiciel de traitement; Ainsi, des plans complets et détaillés de ponts existants de l'ex-Allemagne de l'Est dont les plans étaient introuvables (secrels,...), ont été établis par cette technique.. 107 ‘Thermographie : Radar : La présence de défauts ou non homogénéités dans un mur entrafne l'existence de distributions iméguliéres de température; on reléve celles-ci au moyen d'une caméra sensible & l'infrarouge. Figure 4, cette technique sert particulitrement & repérer des "puits & calories" dans des murs ou toiture, des moisissures en toitures, des délaminations dans tous composites, y compris les parois en magonnerie ou en béton; cette technique peut servir de premiére approche pour repérer les zones A défaut, les zones perméables..., car elle donne une photographie globale d'une structure, d'un tunnel,... Des ondes radio a haute fréquence peuvent pénétrer des épaisseurs de sol jusqu’a 20 m; Tobservation de la réflexion des ondes permet de détecter la présence dlobjets enterrés, de cavités, d'interfaces et leur position, par évaluation du temps de transmission des ondes; ainsi, 'épaisseur de la paroi d'un tunnel peut étre évaluée par cette technique, ainsi que la présence de vides cachés derniére la paroi; comme la thermographie, cette technique est adaptée pour donner une cartographic générale aiguillant des techniques ultérieures plus locales. La propriété physique’ étudiée est la constante diélectrique; Ia sensibilité de la méthode est une fonction de la longueur d'onde utilisée; pour des magonneries Epaisses, les longueurs donde adapiées sont de Yordre de 300 mm, ce qui implique que des cavités de tailles inférieures 4 cette dimension ne sont pas clairement visibles. Figure 3 - Photographie de zones fissurées [20] Figure 4 - Thermographie des zones fissurées 108 3.2. 109 RELEVES GEOMETRIQUE LOCAUX Les relevés géométriques locaux ont pour but de connafire les caractéristiques dimensionnelles et la position des éléments composant chaque section d'une structure. Les techniques utilisées sont : Forage : Le forage d'un trou dans un élément de construction permet d'en connaftre Vépaisseur, d'avoir une idée de sa résistance et de sa composition sur l’épaisseur. Ainsi, dans Jes magonneries, le forage permet de détecter les vides, les Templissages mous, la présence d'eau, Le carottage est un forage et il fournit les mémes informations mais il permet en outre d'extraire des échantillons de matériaux. Par ceux-ci, on peut connaftre le caractére traversant ou non de fissures, la présence d'armatures, leur diamétre, leur état de corrosion ainsi qu'un certain nombre de caractéristiques physiques et chimiques des matériaux de la carote (voir plus loin). Ressuage = On verse sur la piéce un liquide rouge, qui pénétre par capilarité dans les éventuelles fissures. On essuie la pice, puis on vaporise une peinture blanche. Sil y 2 fissure, elle se marque par la présence d'une ligne rouge dans la peinture blanche. Cette technique, trés facile d'application est classique pour détecter les fissures des pitces métalliques. La présence de matériaux magnétisables dans un champ magnétique change » orientation et lintensité de ce champ. On utilise ce principe pour repérer la position d'armatures dans le béton, leur enrobage et Jeur diamétre.. Dans les constructions métalliques, on utilise pour polariser des particules magnétiques 110 présentes dans une solution dont on enduit la piéce; l'orientation des particules a proximité d'une fissure permet de repérer celle-ci (Magnaflux). ‘Ultra-sons : ‘Une onde ultrasonore émise au départ d'une source rebondit sur toute discontinuité matérielle, en particulier sur l'autre face d'une plaque (acier, béton). Le temps de retour de l'écho et la vitesse de londe étant connus, on peut déduire Ja distance entre I'émission et la surface de rebond; ceci est particuligrement efficace pour Macier, dont le module d'élasticité et la vitesse de propagation de Yonde qui en dépend directement sont des constantes connues. Cette technique permet de connaftre 'épaisseur de I'élément et de détecter des défauts internes, plutét de type plan. Endoscopie Un faisceau de fibres optique conduit Je rayonnement lumineux d'une de ses extrémité & autre quelle que soit la forme donnée au faisceau de fibres : on munit une extrémité du faisceau d'une lentille et d'un systéme d’éclairage et autre extrémité d'un systéme de vision, directe ou caméra T.V.; on peut ainsi inspecter des canalisations, égouts ou trous inaccessibles 4 'homme pour des raisons de taille ou d'ambiance (température, gaz ou radioactivité). Radiographic ‘Comme pour les applications médicales, mais avec des intensités de rayonnement plus fortes, Je rayonnement émis s'atténiue en passant & travers le corps étudié; des fissures, vides ou variations de densité modifient cette atténuation; le rayonnement traversant la piéce impressionne un film, qui est analysé; en béton armé, la radiographic permet de connaitre le diamétre et la position de barres d'armature ainsi que d’éventuels défauts et corrosion; en construction métallique, elle permet de détecter la présence de défauls de soudage, inclusions,... plut6t de 1 type volume. Le rayonnement X est émis par l'excitation d'une électrode lors du passage d'un courant électrique et est done inexistant si le courant est coupé, am ie Similaire & la radiographie dans son principe, mais différent par la source de rayonnement : il s‘agit d'une source radioactive permanente, que l'on tient enfermée dans un caisson étanche; Je tir est réalisé par télécommande de Vouverture d'une meuririére; Vavantage de la gammagraphie sur Ja radiographic est Je caractére transportable et opérationnel sur chantier; l'inconvénient réside dans les dangers des rayonnements sur chantier; Jes sources utilisées ont une énergie de rayonnement de lordre de 1,25 Mev requérant des temps d'exposition de plusieurs dizaines de minutes. Mesur tentie! On mesure la différence de potentiel existant entre une armature et la surface extérieure du béton; & cette fin, on branche une des bornes du potentiométre sur les armatures et l'autre sur une électrode de référence Cu/CuSO4 que Yon place 2 la surface du béton; Je potentiel mesuré est indicateur de I'état de corrosion de Varmature : - potentiel > 200 mV => passivation assurée - potentiel < 300 mV => corrosion En promenant I'électrode de référence sur Touvrage en béton, on peut cartographier les zones intactes, les zones & décaper et réparer, les zones & surveiller. eegeote | -————_Y)}-—-— ae reftrence Ny Figure 5 - Mesure de potentiel ‘Pour les Sek ‘étalligues, e prélevenient a liew par sciage ou o€ycoupaie. Pour. les -matériaux pierreux. et “les sols, on utilise souvent le carottage aéprouvettes cylindtiques. Les diamétres courants sont 50 et 80 mm, en-prélévements 4 la sondeuse portable applicable pour toutes inclinaisons. En carottage routier, on utilise le diamétre 113 mm. ‘Une fois les échantillons prélevés on dispose alors de toute la panoplie des esseis de laboratdire. Pour les éléments métalliques, il s'agit principalement des essais suivants : traction (limite élastique, contrainte de rupture, allongement & rupture) résilience (résistance & la rupture fragile) pliage (évaluation de la ductilité) analyse chimique (soudabilité, conformité & la composition, distinction’ entre nuances d'acier, entre acier et fonte) coupe, polissage et examen macrographique el/ou micrographique de zones particuliéres tels que joints soudés (Evaluation de la qualité du soudage, du cycle thermique subi par l'acier en cas d'incendie) mesure de la dureté (matériau homogene) mesures de microdureté sur des coupes polies (caractérisation des différentes zones d'un joint soudé) fatigue (capacité de résistance devant une sollicitation de fatigue non prévue) Pour les éléments de magonnerie ou de béton, les principaux essais réalisés sur des échantillons prélevés sur site sont les suivants : compression (résistance, module d’élasticité) perméabilité (passage d’cau) absorption d'eau 43 . gélitivité = résistance & 'usure = coupe pour évaluation de la composition générale, de la présence de fissure, d'armature = réaction chimique sur une coupe (phénolphtaléine pour détection de la présence de carbonatation,...) x étude microscopique sur lame mince (détection de certains composants ou réactions chimiques particuligres dont le matériau a été le sidge, tels que formation de sels, d'oxydes,...) Il faut noter que essai de compression sur des carottes prélevées par forage n'est pas approprié & l'étude d'un matériau qui présente des caractéristiques variables le Jong de axe de léprouvette. Ainsi, il ne peut convenir pour évaluer l'état du béton dans des zones proches de la surface d'une structure qui a été soumise & incendie; dans ce cas, les gradients thermiques ont été trés importants et les effets sont trés variables avec la profondeur. De méme, les essais sur carottes de magonnerie ne sont pas appropriés 2 la connaissance précise des caractéristiques mécaniques de massifs de magonnerie, qui sont des ensembles composites brique-mortier. L'essai sur un morceau d'un des constituants du composite peut donner des résultats trés différents d'un essai pratiqué sur un ensemble briques + mortier ou sur ensemble du mur. Enfin, il convient de tenir compte que dans des matériaux assez hétérogénes (magonnerie, sols,...), il existe une dispersion assez grande des résultats dessais. Il convient done dans ce cas de travailler avec un nombre d'essais suffisants pour calculer une valeur moyenne X et des valeurs caractéristiques inférieures X - ts significatives. 34. EW, DIRECTE SUR SITE DES CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX Diverses techniques permettent d'estimer les propriétés mécaniques des matériaux en place (sans prélévement donc). Chacune de ces techniques implique la répétition des mesures, le calcul d'une moyenne et I'élimination des valeurs aberrantes, 14 ‘Mesure de duresé (acier) On prépare une surface de quelques cm? sans peinture ni rouille, puis on place Ja bille de l'appareil contre cette surface; un barreau d'acier connu est en contact diamétralement opposé; un impact appliqué a ce barreau engendre deux empreintes sphériques, l'une sur le barreau, l'autre sur le métal testé; le rapport du diamétre des empreintes donne une estimation de Ja résistance fu du métal inconnu, dod on peut déduire la limite élastique fy, si fy/fu est connu; on a les ordres de grandeur suivants : fy/fu = 0,54 acier doux (fy = 235 MPa) 82 acier dur (fy = 600 MPa) @ = 0,70 acier coulé Scléromére (béton) : Une bille est propulsée par un ressort, préalablement comprimé A un niveau calibré, sur la surface du béton; 12 hauteur de rebond donne une indication de la résistance du béton; comme la surface d'application du choc doit étre plane et que le nombre de points de mesure doit étre grand pour réduire la variation, cet, essai ne convient pes pour les surfaces mises & nu par des phéaoménes d'éclatement (incendie, corrosion sous jacente). Ulirasons La mesure de la vitesse de propagation d'ondes ultrasoniques entre un émetteur et un récepteur s'applique bien aux voiles ou aux dalles en béton armé pour esquels on a accés aux deux faces. Il perinet d'estimer la qualité du béton, car il existe une relation entre la vitesse de propagation d'une onde mécanique dans un matériau et le module d’élasticité du matériau. Il s'avére trés utile surtout & titre de comparaison avec des zones que I'on sait avoir é1é peu affectées. Lors d'un incendie localisé, il permet de cerner I'étendve des zones structurellement endomfhagées par la chaleur. Liessai est un peu moins fiable lorsque les deux tétes sont placées du riéme cété de la paroi a inspecter. 115 La technique et son principe sont similaires & la précédente, le développement est plus récent; la difficulté d'interprétation des mesures reste un probléme; cette technique est utilisée en Italie pour les constructions historiques en magonnerie. Clouage Liessai Windsor a été développé aux U.S.A. mais il n'est que peu utilisé en Europe et le matériel n'est pas trés courant. Il repose sur la longueur de pénétration du clou en acier qui est tiré dans le béton, dont on déduit une estimation de la résistance du béton. Tl donne une bonne indication de la profondeur de béton endommagé lorsqu'on le pratique sur des surfaces dégagées au burin A différentes profondeurs. Le clouage est également utile pour des éléments en bois dur pourris ou vermoulus en surface, pour lesquels il permet d'estimer la section résistante rémanente. Examen de Ja coloration (béton aprés incendie) Le béton qui a subi une température maximum supérieure 8 300°C est souvent marqué par une coloration plus rose. La détermination de la profondeur de béton qui a atteint cette température donne une indication de la sévérité de l'incendie, per comperaison avec Mncendie normalisé. Certains bétons cependant, notamment si le granulat est calcaire, ne présentent pas cette coloration rose et absence de coloration ne signifie pas de fagon certaine que le béton n'a pas été endommagé par la chaleur. D'un autre cété, la carbonatation des vieux bétons peut elle aussi amener & une couleur plus rose. La profondeur de carbonatation peut étre déterminée par l'application de phénolphtaléine sur une face fraichement dégagée. 116 ‘Traction sur site Lessai de traction sur site donne des indications utiles, de qualité variable suivant le probléme posé : _ Siilexiste'un doute quant & la qualité d'un dispositif d'ancrage (exemple : fixation de rail-sur poutre de roulemem), on peut lever ce doute en effectuant un essai de traction & une valeur de charge de l'ordre de la charge de service; si I'ancrage tient, il est en bon état; s'il cde, i doit étre remplacé. x Onpeut aussi effectuer une traction directe jusqu’a rupture sur un béton, & Taide d'un ancrage; cette technique a pour résultat l'arrachement d'un volume conique de béton, dont on peut déduire Ia résistance du béton; cette méthode implique une calibration dans un cas de résistance connue du béton. 35. EW, ION DES. RISTIQUES MECANIQUES DPE] PORTEURS OU DE STRUCTURES ENTIERES Essais sur éléments prélevé sur site. Lorsqu'une structure comporte un grand nombre d’éléments identiques dont on ignore Ja capacité portante, il peut étre envisagé d'extraire un de ces éléments, poutre, hourdis,...t de le tester jusqu’a rupture, en laboratoire; c'est assurément Tévaluation la plus incontestable de la charge de mine d'un élément. Essais de chargement sur site Un essai de chargemient sur site permet de connaitre la rigidité flexionnelle EI ou axiale EA d'un élément, lorsque Jes conditions d'appui et de répartition de effet des charges entre éléments adjacents est bien connue; lessai permet également de vérifier le respect de critére de limites de flache sous charge de service, ainsi que l'apparition d’'éventuelles fissures; l'essai n'est généralement pas poursuivi jusqu’a rupture; Tessai est effectué jusqu'd la charge de service, éventuellement majorée pour atteindre la charge calculée d'Etat Limite de Service ou une charge intermédiaire entre. ELU et ELS. Le choix des charges doit étre & u7 effectué en faisant la balance entre la nécessité de connaftre la structure et Tutilité de la laisser intacte en fin d'essai...Lors de I'essai, on mesure les déformations, typiquement la ache des éléments fléchis. Lors de ces mesures, il importe de distinguer la fléche de I'élément étudié d'éventuels tassements d'appui; ceci est obtenu en mesurant le déplacement & mi- portée de l'élément et le déplacement aux appuis; cette distinction entre fléche de 'élément et tassement d'appui est possible pour des éléments fonctionnant en poutre; elle est beaucoup plus délicate pour des arcs. Dans certaines applications, on instrumente lélément par des jauges de contrainte afin de connafire des états locaux dans des zones de concentration de contrainte; c'est @ également le cas pour Jes éléments de structure pour lesquels un modéle mathématique simple (poutre...) n'est pas disponible. Mesures dynamiques (fréquences, déformées modales) Les fréquences propres et déformées modales d'une structure dépendent de la distribution des raideurs EL, EA, GA\, de la distribution des masses présentes, des conditions de liaison et dans certains cas (haubans par exemple) de l'état de contrainte dans l'élément. Lorsque les liaisons et les masses sont bien définies, i est possible de déduire de l'analyse des modes de vibrations des valeurs telle que le EI réel d'une poutre fléchie ou le véritable mode de fonctionnement des contreventements d'une structure. L'excitation naturelle par le vent ou le passage du trafic est généralement suffisante pour effectuer des mesures de vibrations libres convenables. Dans certains cas, (hauban, poteau) un impact léger suffit a exciter la structure. Si on effectue I'insirumentation d'une structure par de multiples capteurs de vibrations, il est également possible d'établir les déformées modales réelles de Ja structure, Si le comportement dynamique s'écarte de celui d'une structure homoggne, cela signifie que certaines zones ont des propriétés différentes de celles attendues : autres sections, modules, fissures,... identification de ces zones est précieuse et permet de mieux cibler les zones & renforcer, Des mesures dynamiques effectuées aprés réparation et comparées aux mesures initiales, permettent de valider le travail effectué, 118 | Relacher yuée(s) et réintroduction d ar vérin(s) plat(s). Cette technique permet d'abord d'évaluer Jes contraintes en place. Elle s'applique bien aux magonneries, parce qu'il est possible de solliciter une zone assez large pour étre représentative de cette maconnerie (plusieurs briques en largeur, hauteur et épaisseur (ordre de grandeur 40 x 50 x 20cm). Elle est cependant limitée en ce qui concerne la profondeur laquelle on a accés. En effet, pour déterminer les caractéristiques de déformabilité, on pratique deux saignées dans la magonnerie et on y introduit, deux vérins plats. Figure. és saignées ont forcément une profondeur limitée. On monte en pression et on @ mesure les déformations du massif entre saignées, sur des bases verticales (=: €) et horizontale (= v). De nombreuses bases de mesure pour extensométre amovible, installées sur la face libre de l'échantillon, permettent d'obtenir une évaluation complete du comportement déformatif de !'échamtillon en direction axiale et transversale. Conclusions ‘Mesures avant entaille ML Mesures aprés entaille M2 Gonflement du vérin & une pression f= pl telle que o=p la mesure vaut MI augmentation de pression M3 Ae =MB-M1 p=p2 e=Atle ° E=ole 119 erin plat HW ste = a aa 4 Base de mesure Figure 6-: Plan d'essai par deux vérins plat, Phase d'essai pour la mesure du [19] Détermination des caratéristiques du module d’élasticité d'une déformabilicé. maconnerie. Mesure des déformations axiales par extensométre mécanique amovible de 400 mm de base. 3.6. EVALUATION DIRECTE DES CONTRAINTES EN-PLACE I existe de nombreuses cizconstances of Ja valeur des contraintes existant dans une structure est inconnue, en raison d'incertitudes diverses. Exemple : = La valeur rémanente de Ia précontrainte dépend des pertes de précontrainte, des corrosions éventuelles, des accidents survenus & Ia structure. = Les contraintes dans les magonneries sont fonctions des masses. présentes, qui sont mal connues dans le.cas de constructions anciennes, et du cheminement des 120 efforts, qui ne répond pas nécessairement & un modéle mathématique simple (poutre, portique...) = Les contraintes locales dans une construction métallique sont liées a des phénoménes de concentration de contrainte, a I'existence de contraintes résiduelles de fabrication, de montage et d'utilisation (contraintes résiduelles de soudage, tassement différentiel d'appuis, Or, la décision d'effectuer ou non une intervention dans une structure et le choix de cette intervention dépendent beaucoup, dans certains cas, du niveau des contraintes existantes. Ainsi, dans les exemples précédents : = ill nest pas nécessaire de réparer par postcontrainte un ouvrage of la précontrainte d'origine est effective et od aucun probléme de corrosion ne se pose. = si les contraintes dans une construction en magonnerie sont proches de la contrainte de rupture, il est urgent d'agir en soulageant ou en renforgant Ja structure, car la ruine qui surviendrait serait brutale et sans signe avant coureur. = les phénomenes d'instabilité en construction métallique dépendent des contraintes locales et, contrairement 4 des phénoménes de ruine plastique, peuvent survenir de fagon brutale. Test done parfois utile d'évaluer les contraintes ou forces dans des structures en place. Les quelques techniques suivantes permettent des estimations. chement des contraintes par une fissure provoquée et réintroduction des contraintes at. Cette technique se fonde sur la variation de l'état de contrainte dans une magonnerie lors d'une coupe plane de direction normale a la surface. Le relachement des contraintes cause une fermeture de la coupe, qui peut étre mesurée entre deux points symétriques par rapport & la coupe. Un vérin plat spécial est glissé & V'intérieur de la Coupure et la pression est graducllement augmentée jusqu'a annuler le déplacement relatif précédemment mesuré. Dans ces conditions, la pression a l'intérieur du vérin est égale a la sollicitation préexistante dans Ja magonnerie, & une correction prés qui tient compte du rapport entre l'aire du vérin et celle de coupure. Figure 7. @ & 121 Vern plat Vérin plat Base de mesure Figure 7 : Plan d'essais par vérins plats. - Détermination de état de contrainte. (19) ® Cette technique est particuliérement bien adaptée aux magonneries parce qu'elle peut aisément concemner une zone assez large pour étre représentative de la magonnerie. La coupe pour T'introduction du vérin peut se faire avec facilité dans les joints de mortier au moyen de scies spéciales ou par une série de trous forés cote & cOte : les dimensions de la coupure peuvent étre variables en fonction des dimensions des éléments constituant la magonnerie. Pour des magonneries en briques, on adopte normalement les dimensions suivantes : largeur 400 mm., profondeur 200 mm., épaisseur 10 mm. ‘A la fin de Tessai, le vérin plat peut aisément étre extrait et 'épaisseur du mortier rétablie, afin de ramener Ja magonnerie aux conditions géoméiriques initiales. Figure 8. TI faut remarquer que cette technique permet aussi de tracer un diagramme charge-déformation susceptible de caractériser le matériau. Cependant, la présence du vérin entre les points de mesure constitue une discontinuité dans la maconnerie qui rend malaisée linterprétation des résultats en terme de loi de comportement (@ - €). Pour connaitre celle-ci, la technique décrite plus haut, dans laquelle on utilise deux vérins et oii les mesures portent sur un massif en magonnerie non perturbé, est préférable. 122 Figure 8: — Phase de charge pour la détermination de l'état de contrainte. Mesure des déformations par extensoméire mécanique amovible de 200 mm de “Base. [19] hement des contraintes par deux fissures provoguées. Dans des milieux plus homogénes que les magonneries, le béton par exemple, il est possible d'annuler les contraintes dans une zone restreinte de Ia structure en réalisant des entrailles. Figure 9 Jauge de contrainte entailles or igure 9: * distribution des contraintes en section courante (1,3) et dans la section oit on relache les contraintes (2) 123 On peut donc déterminer les contraintes existant en service de la fagon suivante: = choix d'une zone de la structure oi Jes entailles introduites ne posent pas de problémes ultérieurs (fatigue, corrosion, contraintes locales trop élevées); collage d'une base de mesure (jauge de contrainte ou déformétre) de longueur i = mesure M1; xu relachement des contraintes; a mesure M2; = contraintes de service= Ml-M2 , p = rebouchage des entailles, en étant conscient que la distribution des contraintes sous charge permanente reste celle de Ja zone entaillée. Relchement des contraintes par forage d'un trou Les contraintes normales & un bord libre sont nulles. Si, dans un élément plan, on place trois jauges de contraintes concourantes en un point, puis qu'on fore un trou centré sur ce point, les variations d'allongement & mesurées par les 3 jauges permettent de connaftre l'état de contrainte avant forage. Pour appliquer cette technique, on utilise des rosettes ou ensemble de jauges spéciaux. Figure 10. Les jauges ont une petite base de mesure, proche du trou, afin de bénéficier au mieux du reléchement des contraintes au bord du trou, Cette technique est principalement utilisée en construction métallique. Rosettes a 3 jauges et trou central Figure 10 : jauge utilisée en mesure par relachement des contraintes au bord d'un trou: 124 ‘Mesures de réactions d'app La mesure des réactions d'appui dans une structure hyperstatique permet la connaissance des sollicitations dans la structure. Ainsi, on peut chercher a connaftre la variation A long terme des sollicitations hyperstatiques dans des tabliers de ponts en béton précontraint sous l'effet du comportement différé des matériaux, en mesurant les réactions d'appui du tablier. On utilise & cette fin des vérins plats (type Freyssinet), avec lesquels on souléve le pont, et on mesure la charge de soulévement. Cette technique pose plusieurs problémes : les réactions d'appui sont trés sensibles aux gradients thermiques; Vintroduction d'un levage & un seul appui perturbe les réactions d'appui (syst’me hyperstatique); idéalement ce type de mesure doit done avoir lieu de nuit et en soulevant de fagon homogéne (en déplacement) les différents appuis. 4. VALUATION DES STRU‘ ES VEILLAN S DU. TEMPS (" NG" 4. UCTION Confronté & des troubles détectés dans une structure, on est souvent amené a se poser la question de I'existence ou de l'absence d'évolution des troubles. Certaines manifestations extérieures peuvent en effet correspondre a des troubles arrétés depuis longtemps; d'autres & des phénoménes en cours d'accélération, pour une raison inconnue; d'autre encore & une cause connue dont on ne peut facilement apprécier leffet final. Une surveillance 2u cours du temps de la variation de quelques paramétres sensibles peut largement contribuer & définir la réaction adaptée au probléme. Cette surveillance instrumentée ou "monitoring" s'indique seulement pour l'évaluation de structures dont on attend un comportement ductile et pas d'effondrement imminent: volite en magonnerie, déme de cathédrale...Pour caractériser la structure, le monitoring utilise souvent des techniques de mesure spécifiques, qui ne donnent rien avec une @ 125 valeur instantannée : il s'agit essentiellement de position, de déformations ou de déplacements relatifs, d'accélération ou de vitesse. Tl est également important de mesurer ce qui peut étre un terme de action cavsant probléme : température, vitesse du vent, accélération du sol, vitesse des véhicules, rayonnement, niveaux d'eau, marées,...; ces mesures sont importantes pour Yanalyse d'un monitoring, car il importe d'effectuer la distinction entre l'influence de différentes causes. En particulier, la température est une cause importante de déformation des structures. Un suivi de déformation négligeant cette influence peut étre parfaitement ininterprétable. Exemple : un mur de cathédrale s'incline; on linstrumente per un fil & plomb; aprés un mois, on constate que Je mur se redresse...; clest inexplicable, si on ne corréle pas ce fait-avec une réponse thermique globale de la structure. 4.2, MESURES. SEES EN SURVEILLANCE AU COURS DU TEMPS Déplacement relatif Suivant la distance des points dont on mesure Je déplacement relatif, on utilise des techniques diverses. On note que si un des points est une référence fixe jeure, le déplacement mesuré est un déplacement "absolu", Pour les ouvertures de fissures, il est classique de "platrer la fissure", puis de surveiller la réapparition éventuelle de la fissure dans le témoin de plétre; ultérieurement, on peut mesurer ouverture de cette fissure : a par mesure directe avec un réglet gradué (précision 0,25 mm)-Figure 11; = par implantation de plots-de référence comportant des encoches cibles of on positionne périodiquement un déformétre ou un pied & coulisse. Une lecture est établie par différence entre Ia valeur relevée et une valeur de référence relevée sur un barreau invariable (précision 0,01 mm. Figure 12). La différence entre cette lecture et la lecture effectuée le jour de Ia mise en place du dispositif mesure l'évolution de la fissure. * a par implantation d'un capteur en position permanente (précision 0,01 mm). 126 Figure 11 - Mesure d’ouverture de fissure : fissurométre (20) Figure 12 - Mesure de variation de longueur par déformetre mécanique {20} 127 Pour la mesure de variations de distance entre deux points 1 et 2 distants de quelques métres, on peut utiliser un fil tendu comme transmetteur du déplacement relatif; le fil est fixé & une extrémité, au point 1, et tendu A l'autre au moyen d'un ressort ou d'un poids - Figure 13. Le fil est accouplé a la tige mobile du capteur dont le corps est fixé au point 2 (précision 1/100 mm). On peut également utiliser des potentiométre rotatifs comme mesureur du déplacement; dans ce cas, Je fil fait un tour sur une roue fixée sur I'axe du potentiométre. Ce type de mesure n'est indépendant de la température que pour des bases de temps assez courtes, car le fil subit un allongement thermique. Ce syst#me vaut done, 1 heure, par exemple, pour un suivi direct de mise en charge statique ou dynamique, mais pas pour un suivi de plusieurs mois. Pour un suivi de longue durée, il est nécessaire d'utiliser un fil en acier "Invar" dont le coefficient de dilatation thermique vaut 0. Egalement destiné & la mesure de variations de distance entre 2 points 1 et 2 distants de quelques métres, mais sans présenter I'inconvéniént d'un encombrement permanent de I'espace par des fils, le systéme "Distomatic" utilise un fil amovible en Invar. Il fonctionne selon le principe indiqué & la Figure 15. Pour toutes distances, I'utilisation d'un rayon laser permet une mesure extrémement précise du déplacement d'un point. On place !émetteur en un point de référence extérieur, hors de la zone perturbée, et un détecteur au point dont on veut suivre le mouvement; le détecteur comporte une plaque sur laquelle le point d'impact est repéré dans un systéme orthogonal; tout déplacement de la structure qui porte le détecteur est donc repéré, avec une précision de lordre de 0,5 mm. Des distances de Yordre de 100 m entre émetteur et détecteur sont normales. Figure 14. 128 PONT FL corps du capteur + [IT] noyau au capteur | pled support ressort | 4 sa Figure 13. Mesure du déplacement vertical d'un point par capteur électrique et fil Suiveurs de spot 7 Les pointllés matérialisent la twace des faisceaux lumineux Figure 14. Mesure des déplacements dun pont par laser 129 mesure da ta force F de tension du fl cable Fivar oullle et moteur électrique Tongueur constante aS Ses blots permanent fixés aux polntsdont on mesure ta variation de distance Principe : on place Jes plots Je moteur électrique met en tension 4 une valeur calibrée F Je compte tour donne la lecture L, du jour Gy ~ Lys ) est Ja quantité cherchée Figure 15. Principe de Distomatic. 130 Il est évident que si le point de la structure dont on veut connaitre les mouvements est suivi depuis plusieurs références extérieures, on obtient une description spatiale compléte du mouvement. Antérieures au laser, les visées optiques classiques permettent aussi ce type de suivi de position. A chaque instrument, on reléve les azimuts et hauteurs, puis on déduit par trigonométrie la position du point visé. Les capteurs de vitesse ou d'accélération permettent éventuellement une mesure de déplacement. II faut pour cela efffectuer une intégration du signal de vitesse (intégration simple). Ceci ‘se réalise, soit de fagon électrique (analogique"), soit par traitement numérique. On n'obtient cependant une valeur de déplacement correcte que si Ies vitesses ou accélérations correspondent & des vibrations pratiquement stationnaires (= constantes). Inclinaison Un fil plomb ou un pendule attaché en un point haut d'une paroi susceptible de prendre une inclinaison est placé devant un réglet gradvé, fixé eh un point bas de la méme paroi. La différence de lecture entre 2 temps donnés mesure Vinctinaison de la paroi. On peut aussi fixer au point bas du mur un capteur électrique de déplacement et réaliser un enregistrement continu. La précision de la mesure dépend de Ia précision de la lecture de déplacement et de la longueur du pendule, qui peut généralement étre trés grande. Pour des parois horizontales (planchers), on dispose de systéme de mesure de type niveau & bulle, appelé inclinométres ou clinométres. Ce type d’appareil permet la mesure de différence d'angle de ordre de 0,1 degrés. Alloagement Pour mesurer des allongements locaux, on peut utiliser le systéme décrit plus haut pour la mesure du déplacement relatif entre 2 points. On peut aussi utiliser des jauges de contraintes (ou strain gages); le probléme est d'assurer la qualité des mesures au cours du temps; elles peuvent étre perturbées par 'humidité et les courants vagabonds entre cosses de raccordement de la jauge, ainsi que par 131 le retrait de Ja colle servant a fixer la jauge. La technologie de mise en place de la jauge est donc trés importante et demande un grand soin. Tassements différentiels On peut mesurer le tassement différentiel entre 2 points par la mesure du déplacement individuel de chaque points par rapport & une base absolue (= fixe), mais il existe souvent une incertitude sur le caractére parfaitement fixe des points de référence. Ainsi, le sol 8 proximité d'une fondation peut étre influencé par le tassement de cette fondation ou directement par la cause extérieure du tassement différentiel. Il est done de loin préférable de réaliser une mesure directe du déplacement vertical relatif. Une technique classique utilise des vases communicants, placés aux différents points dont on veut mesurer le tassement différentiel : 1a surface de l'eau en les différents points se trouve dans un méme plan horizontal. Une lecture de niveau sur les vases gradués permet de suivre l'évolution relative des différents points. Les accélérations et vitesses d'un point d'une structure ou du sol environnant sont mesurés par des capteurs spécifiques. Ils ne servent évidemment que pour des phénoménes dynamiques.. Lorsque plusieurs capteurs sont installés, on peut déduire les déphasages et différences d'amplitude entre capteurs, indiquant les modes de vibration de la structure, les effets de filtre de certaines zones, les amplifications subies par d'autres... 132 5. CISION DEV/ Us ENDOMMAGEE 5.1. JUCTION Liévaluation d'une structure se fonde sur I'analyse de son état et sur les mesures et relevés dééiits plus haut. Ces deux points ne sont pas vraiment séquentiels, car Vévaluation est un processus largement interactif : Analyse -» Hypothése -» Mesures —> Réanalyse —> Conclusions... Lianalyse d'une situation ou d'une structure existante comporte plusieurs aspects originaux par rapport & l'étude de projets nouveaux. On les reprend ci-aprés. Les conclusions tirées de I'analyse d'une structure existante quant a l'intervention qu'on y pratiquera sont aussi influencées par une série de concepts spécifiques, rarement Giscutés voire inconnus en projets nouveaux : évaluation du risque, acceptabilité du risque, degré de surveillance ultérieur. 5.2. ANALYSE D'UNE STRUCTURE EXISTANTE Lanalyse d'une structure existante peut correspondre mieux a la réalité de la structure parce qu'on peut tenir compte de faits et pas seulement d'estimations, pour plusieurs paramétres, & savoir : = _les caractéristiques réelles des matériaux et des sections; en particulier, il est courant que : sections réelles > sections de projet £, réel > f, projet (qui est une valeur caractéristique) f, réel > f, projet (id.) dod résistance réelle > R,, résistance de calcul = les défauts réels : déformée d'un élément comprimé, fissures, manque de matiére, défauts de recouvrement, matériaux dégradés, sections corrodées, contraintes résiduelles, plastifications partielle... = les actions réelles de type forces; il est courant que : actions réelles de type force < action de projet 133 les actions réelles de type déplacement imposé; certaines comme les effets thermiques sont normalement considérées dans le projet, mais d'autres peuvent exister en réalité alors qu’elles ont été ignorées dans le projet : mouvements du sol, ligs A leur teneur en eau et entrainant des tassements ou soulévements différentiels, structures hyperstatiques, des efforts internes et épuisent de fagon permanente les r, les déplacements différentiels imposés engendrent, dans les déformations absorbables par la structure. Lianalyse d'une structure existante peut aussi suivre mieux la réalité parce que, confronté au probléme d'un capital structuré existant qu'on ne souhaite pas perdre, on peut pousser plus loin les études et effectuer une modélisation plus réaliste de la structure, tenant compte, par exemple : du caractére non linéaire du comportement des matériaux et de la géométrie. des conditions réelles de liaison, tels que 'encastrement partiel existant dans une *rotule", l'effet diaphragme joué par des cloisons, la déformabilité de la fondation influencent la fréquence propre,... de existence de mécanismes de substitutions tels que des effets votites dans une magonnerie, qui soulagent une poutre, d'efiets caténaires qui réduisent les flexions, de redistributions plastiques... 'appui sur le sol d'éléments ne faisant pas officiellement partie de la fondation LV) IN St Lévaluation du risque passe par l'analyse précédente, Elle doit considérer les faits suivants : a comparaison : déformation réelles - déformations adinissibles 1a comparaison : Sollicitations réelles S - Résistances-réeHes R Jes comparaisons, en cas de probléme de déplacement imposés : Sollicitation réclles S - Résistances réelles R Réserve de déformation sans perte de résistance - Déformations sous les actions ultérieures « . 134 Dans ce cas, on peut en effet rencontrer des situations trés diverses et auxquelles il n'est généralement pas fait référence au stade du projet (sauf en zone sismique) - Figure 16. Lévaluation correcte du risque implique de bien différencier les comportements possibles de la structure en ductiles ou non duetiles. Une déformation ductile prévient, par des déformations anormales visibles. Crest pat exemple le cas dans des éléments fléchis ductiles (cfr sismique) , dans les volites, les grands démes. Tant que la ligne des pressions, c'est & dire la ligne de passage de la résultante des forces d'un c6té de la section, reste dans Ja section et trouve & s'y équilibrer, on se trouve en situation de sécurité, Un comportement non ductile ou instable donne liew & une ruine qui ne prévient guére: ruine par instabilité, ruine par rupture fragile. On peut citer l'exemple de Yeffondrement sans signe avant coureur d'une tour du Moyen Age & Pavie; dans ce cas les contraintes de poids morts étaient extrémement proche de Ia contrainte de rupture en compression des magonneries. On peut citer aussi exemple de Veffondrement du pont de Melle, par ruine des tirants reprenant les réactions négatives aux extrémités du pont. Figure 17. La corrosion progressive trés localisée des tirants n'entrafnait aucune déformation anormale significative, le comportement élastique restait inchangé, cependant que I'Etat Limite Ultime se repprochait peu & peu des solicitations de service. Le passage d'un camion lourd fit que : S,+8,> Rea fuine du pont) 135 Consitrt Consderé ‘n wn desin structure exlstante \ i a ap HLA ELU reel ae, UL 2 UL ay soment 0 ae, LTT févauaton ew ret 2 om f- seat ae Ev reat 4 sudvdesin a | ELS-design ‘ache poutre Figure 16. En cas de déplacement imposé 8, la sécurité effective est trés dépendante de la partie non linéaire du diagramme et de VEtat limite Ukime ELU réel Pour ELU réet 1, la structure est proche de la ruine Pour ELU réel 2, 1a réserve de ductilié est grande et les redistributions de forces internes peuvent rendre 1a sitwation acceptable. Pour ELU réel 3, des redistribusions peuvent également se produire; la sécurité en force est assurée, { tirant ° @ a rant corrosion Frant Friront ELU-design 6a ELU réet apres corrosion comportement élastique avec corrosion Fal portée Figure 17 Problématique du Pont de Melle 136 la vitesse d'évolution des phénoménes de dégradation, comparée au délai de réparation en cas de performance de la structure tendant vers 0. dans certains cas, il est possible d’évaluer le risque par une comparaison globale, sans analyse de Ja structure par calcul : sollicitations réelles - Résistances réelles On se. base alors sur le fait que la structure est toujours debout alors qu'elle a subi touies sortes d'actions, méme rares, tels que tempétes exceptionnelles, neiges exceptionnelles, tremblement de terre,... et cela éventuellement dans un passé récent alors que l'état de la structure n'était pas différent de celui auquel on est confronté; la consultation des archives météorologiques fait donc partie de I La prise en considération du risque pour des vies humaines, qui peut étre grand aluation du risque. ow faible; il dépend de divers facteurs, tels que l'accessibilité au public, le caracttre urbain de Ia construction, l'existence d'assemblées dans la construction (stades, cathédrales,...}; on peut apporter devant une construction existante des nuances par rapport aux coefficients de sécurité standards. La prise: en considération du risque économique, qui peut étre faible ou grand; ainsi, si la ruine d'une structure correspond & une perte de revenu de 1 million de Ffjour (centrale électrique,...), on n'envisage pas le coat d'une réparation sous Je méme angle que pour une structure moins rentable (batiment d'archives, prison,...). Figure 18 - Problématique du Pont de Melle & 137 5.4. ACCEPTATION DU RISQUE ‘Une fois le risque évalué, les actions 4 entreprendre dépendent du niveau d'acceptation du risque par la société. Il n'y a pas de niveau unique d'acceptation. Ainsi, on peut adopter des choix différents selon la durée d'exploitation attendue de la structure: la structure est-elle remplacée dans 5 ans, dans 50 ans, ou jamais (bétiment historique). On note que, statistiquement, le risque s'accroft avec le temps qui passe : Je risque est fonction du rapport entre la durée de vie et la période de retour G'une sollicitation majeure (tempéte centenaire, ‘On peut aussi considérer des options différentes suivant la situation sociale d'un pays (guerre ou paix, pauvre ou riche) et la valeur implicite d'une vie humaine. Enfin,jl faut aussi, dans certains cas, mettre dans Ja balance des risques nouveaux naissent d'une intervention de renforcement. Ainsi en est-il du risque de diminuer la valeur artistique d'un monument par des interventions inappropriées. Il faut mentionner que Ia philosophie la plus récente de la préservation des structures historiques va dans Je sens de Jes maintenir en l'état, méme si leur situation est peu sire.

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