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ANNEXES Annexe I CONFERENCE EUROPEENNE SUR L'ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE DE L’HYGIENE, DE LA MEDECINE PREVENTIVE ET DE LA MEDECINE SOCIALE La Conférence européenne sur l'Enseignement universitaire de 'Hygiéne, de la Médecine préventive et de la Médecine sociale™ s'est tenue a Nancy (France) du 8 au 13 décembre 1952, sous les auspices de Organisation mondiale de la Santé. Aprés avoir discuté, a la lumiére de leurs expériences respectives, les documents préparés par les rapporteurs, compte tenu du fait que lévolution des problémes sanitaires exige une continuelle adaptation de Lenseignement médical et considérant le role qui incombe au médecin dans la société modeme, en ce qui concerne tant les individus et leurs familles que la communauté dans son ensemble, les participants & la Confé- rence sont parvenus a un certain nombre de conclusions que Pon trouvera résumées ci-dessous. La plupart des fururs médecins se destinent a la médecine générale; il faut done leur donner une formation équilibrée. Les participants la Conférence ont exprimé la conviction que les études médicales devaient ire tres t6t orientées vers la médecine préventive et la médecine sociale, de fagon que les futurs praticiens acquiérent les connaissances et P'habileté technique nécessaires, non seulement au diagnostic et au traitement des Gtats morbides, mais aussi au maintien, & la protection et & la « promo- tion » de la santé par l'application des méthodes de l'hygiéne, de la méde- cine préventive et de la médecine sociale. Les participants la Conférence se sont mis d'accord & cet égard sur Jes points suivants: 1, Il convient de prévoir une courte introduction la médecine au cours de la premiére année d'études, afin de donner aux étudiants une idée d'ensemble de la médecine (sous son double aspect curatif et préventif), aévoquer a leur intention les besoins de la société, d'éveiller leur intérét pour la prévention et de mettre en lumitre les satisfactions morales et les vantages matériels que I'on retire de action préventive, aussi bien que de la médecine de soins, pepe emt hs ee ok rs ete ‘Sit ube, dea misao poweatve, Seis deine sca © Pgs cts egiiaaison — 259 — 260 LENSEIGNEMENT DE L'HYGIENE EN EUROPE 2, Les matigres intéressant le programme d’enseignement de Phygiéne, de la médecine préventive et de la médecine sociale peuvent étre abordées progressivement au cours des années suivantes. [ly a avantage, en particulier, A traiter des méthodes statistiques et de la biométrie durant la période préclinique et & exposer aux étudiants les points de vue préventif et so dans un cours d'orientation donné au début des études cliniques. 3. Le contenu des programmes varie, dans ses détails, selon les condi- tions locales, mais il est soubaitable qu’ soit congu de telle sorte que le futur praticien se péndtre des méthodes et des buts essentiels de Ia médecine préventive et de la médecine sociale. Il doit étre tenu compte, a cet égard, des facteurs physiques, biologiques, psychologiques, sociologiques et économiques qui ont une influence sur la santé et le bien-étre. 4, Des professeurs appartenant A d'autres disciplines doivent étre invités a assurer Penseignement des aspects préventifS et sociaux de leur spécialité, ou a y participer. La responsabilité de l'organisation générale de Venscignement ct le soin de mettre en lumiére sa portée densemble reviennent toutefois au professeur d’hygitne, de médecine préventive et de médecine sociale. Etant donné l'ampleur de sa tache, ce dernier doit Sassurer le concours d'une importante équipe de collaborateurs. 5, La bactériologie, entendue en un sens large embrassant Ia micro- biologie et immunologic, est une discipline scientifique nettement indivi- dualisée et son enseignement doit étre confié & un professeur & plein temps. Hest parfois indiqué, pour le temps présent tout au moins, d’associer & Penseignement de la bactériologie celui de T'épidémiologie des maladies transmissibles. L’bygitne, la médecine préventive et la médecine sociale couvrent un si vaste domaine, toutefois, qu'il ne peut étre que désavanta- ‘goux pour I'une et l'autre parties de les traiter dans le cadre de la chaire de bactériologic. 6. Timporte que la faculté de inédecine, et notamment In chaire dhy- sgitne, de médecine préventive et de médecine sociale, coopére avec Padmi- nistration sanitaire sur le plan de Penseignement pratique. Cette chaire ‘peut aussi jouer le réle de conseiller technique de I'administration locale. 7. Ui n'y a que des avantages & mettre en @uvre des méthodes variées dans V'enseignement de l'hygiéne, de la médecine préventive et de la méde- cine sociale. Parmi ces méthodes figurent les séminaires, les visites d’obser- vation, les enquétes ot les stages effectués dans des centres de santé et des services d'assistance & domicile, L’enseignement doit s'appuyer sur ddes situations concrétes et des cas cliniques courants. Le futur médecin devrait avoir Poceasion également de travailler en équipe avec des infir- migres de santé publique, des assistantes sociales et d'autres membres du personnel sanitaire. Le service d’hygitne universitaire peut étre, lui aussi, un instrument valable d’enseignement de la médecine préventive. ANNEXE 1 261 8. Le fait de poursuivre des recherches dans le domaine de I'hygi¢ne, de la médecine préventive et de la médecine sociale ne peut qu’accroitre la valeur d'une chaire universitaire. Encore faut-il que cette chaire soit dotée de locaux convenables et d'un personnel compétent et suffisamment nombreux, placé sous Ia direction dun chef expérimenté, disposant de Yéquipement et des moyens matéricls nécessaires. Ces exigences ne peuvent tre satisfaites, parfois, que grice au concours d’institutions ou d’organismes extra-universitaires. De Tavis des participants & la Conférence, la faculté de médecine devrait revoir de temps a autre Jes programmes d'études, afin d’y apporter Jes ajustements nécessaires, de combler les lacunes, d’éviter les interférences et Ja surcharge et de préparer les futurs médecins & accomplir leur tache dans une société en constante Evolution. Liimportance de la collaboration internationale en ce domaine a &é soulignée, son maintien et son développement apparaissent comme un ‘moyen de renforcer les aspects préventifs et sociaux des études médicales, Les participants & la Conférence sont tombés d’accord pour reconnaitre que les progrés deja accomplis dans orientation de ces études vers Ia médecine préventive se poursuivront et s’étendront plus largement encore & Tavenir. Les nouvelles conceptions, les nouvelles méthodes qui se font Jour dans un pays peuvent étre utilisées ailleurs, avec grand profit, a condi- tion d'étre adaptées chaque fois aux conditions locales. L’échange d’opi- nions sur Ie plan international concourt 4 faire connaitre a l'ensemble des pays Jes résultats obtenus par chacun d’eux. LisTE DES PARTICIPANTS D* G. P, Alivisatos, Professeur é'Hygiéne 4 la Faculté de Médecine de 1Universté aAthines, Grice (View-Président) D' RF. L. Bicling, Professeur d’Hypitne 3 "Université de Vienne, Autrche Dr P. Bonnevic, Professcur d'Hygiéne et de Médecine sociale 4 l'Université de Copen- hhague, Dasemark D* G, Briynoghe, Professeur d'Hygiéne A FUniversité de Louvain, Belgique DG. Buonomini, Professeur d'Hygiene et de Microbiologie & la Faculté de Médecine et de Chirurgie de l'Université de Pise, Italie Dr G. A. Canapetia, Directeur du Bureau des Rapports interationaux et culturels, Haut-Commissariat pour I Hygiéne et la Santé publique, Rome, Italie Sir John Charles, Chief Medical Offer, Ministry of Health, Londres, Angletere DF M. De Lact, Secrétare général du Ministre de la Santé publique ct de la Famille; Professeur & !"Universe libre de Bruxelles, Nelgique D® A. Djordjevié, Professeur de Bactériologie la Faculté de Médecine de V'Us ide Belgrade, "Yougoslavie Dr M. Ere), Professeur dHypitne a la Faculté de Médecine de I'Université de Stamboul, Turquie DF G. Fischer, Professeur d'Hygiine et de Médecine préventive, Karolinska Institutet, Stockholm, Suéde 262 LIENSEIGNEMENT DE L’HYGIENE EN EUROPE DFE, Grundy, Professor of Preventive Medicine, The Welsh National Schoo! of Medicine, ‘Cardiff, Pays de Galles D* W, Hagen, Consiller au Ministre fédéral de Mntéricur, Bonn, République fédérale Allemagne Dr R. Homstra, Professcur de Médecine sociale & "Université d’Utrecht, Pays-Bas DF H.W, Julius, Professeur dHyaitne & l'Université "Utrecht, Pays-Bas D® F. Klose, Professeur d'Hyeiéne; Directour de lastitut dHygitne de l'Université de Kiel, République fédérale d'Allemagne DF H, Natvig, Professeur d'Hyzitne a l'Université Oslo, Norge D* J. Parisot, Doyen de la Faculté de Médecine de "Universit de Nancy, France (Pré- ‘sident) [Dé O, Pinerua, Professeur &Hygiéne a la Faculté de Médecine de Université de Madrid, Espagne Dr J.C. Saunders, Professor of Hygiene, University College, Cor ‘Cork, Inland D* J. Sigurjénsson, Profesteur J Hygiéne 4 Université de Mslande, Reykjavik, Islande De A, Molico Silvestre, Professeur d'Hygiéne a TUniversté de Cotmbre, Portugal DF R. Sobier, Professeur d'Hysitne a la Faculté de Médecine de T' Université de Lyon, France [De A. Stampar, Professeur de Santé publique et de Médecine sociale & PUniversité de Zagreb, Youseslavie De A. Strom, Professeur de Méderine sociale & F'Univenité d'Oslo, Norvége Dé J. Tomesik, Professeur d'Hysitne et de Bactériologie & l'Université de Bale, Suisse D® P. Vollenweider, Directour du Service fédéral de 'Hysitne publique, Bere, Suisse D®T. W. Wartiovaara, Médecin municipal, Helsinki, Finiande DF A. H. Yippd, Professeur de Pédiatrie & Université ¢'Helsnki, Finlande Sccrétariat de OMS: D® N. D. Begg, Directeur du Bureau régional de Europe Dr E, Graegorzewski, Directeur de la Division des Services @'Enseignement et de For- mation professionnelle DF D. A. Messinery, Chef de la Section des Bourses d'études D* D. K. Rikels, Fonctionnaire médical, Bureau régional de (Europe Fondation Rockefiller: [DF J. Maier, The Rockefeller Foundation, New York, NLY., Etats-Unis d’Amérique ity Medical Officer, Annexe 2 CONFERENCE EUROPEENNE SUR L'ENSEIGNEMENT POST-UNIVERSITAIRE DE L'HYGIENE, DE LA MEDECINE PREVENTIVE ET DE LA MEDECINE SOCIALE La Conférence européenne sur I'Enseignement post-universitaire de THygine, de la Médecine préventive et de la Médecine sociale s'est tenue & Gateborg (Suéde) du 6 au 10 juillet 1953, sous les auspices de lOrgani- sation mondiale de la Santé Cette conférence — & laquelle ont participé 22 professeurs d'hygitne et de santé publique et quelques autres experts venant de différents pays Europe — a été consacrée A étude de Penseignement posteuniversitaire de la santé publique. De nombreux aspects du probléme y ont été abordés buts de Fenseignement, exigences particulitres de la formation en ce qui concern les médecins, programme et méthodes d’enseignement. L'accord s'est fait, au fil des discussions, sur un grand nombre de sujets; mais il n'a jamais éé dans les intentions de la Conférence de rechercher une uoanimité totale de vues, ni d’aboutir a des conclusions bien arrétées. Elle s'est attachée surtout a favoriser un libre échange d'idées et elle a, a cet égard, amplement rempli son but. Tous ceux qui ont y pris part cont apporté au débat a précieuse contribution de leur savoir et de leur expérience. Peu de temps avant que ne s'ouvre Ia Conférence de Geteborg, cing documents avaient é16 préparés pour servir de base de discussion. En outre, chaque pays avait fourni, & Tavance, un exposé des moyens dont i disposait pour Tenseignement post-universitaire de la santé publique, ainsi que Pestimation de ses besoins et de ses tendances. La plupart de ces exposés préliminaires ont ét8 rédigés par des professeurs qui ont ensuite participé la Conférence. Dans le déroulement des discussions, les auteurs des cing documents auxquels nous venons de faire allusion ont cu pour mission de présenter chacune des questions A débatire. Il a été jugé bon, en effet, de diviser le sujet d’ensemble de la Conférence, bien qu'une telle division m’ait pas été dictée par des raisons de logique. Le bref compte rendu qui va suivre comporte done plusieurs rubriques, mais il ne suit en aucune fagon Pordre chronologique des débats. — 263 — 264 L'ENSEIGNEMENT DE L'HYGIENE EN EUROPE Objets et buts de lenseignement post-universitaire Les participants A la Conférence ont été d'accord pour reconnaitre que des médecins fonctionnaires & plein temps, par le contréle qu'ils exercent sur les services sanitaires et Pimpulsion qu’ils leur donnent, permettent aux pouvoirs publics — sur les plans local, provincial, natio- nal, etc. — de mieux s’acquitter de leurs responsabilités & Yégard de leurs ressortissants. La mise en cuvre des mesures sanitaires dépend de nombreux facteurs: population, caractére du pays considéré, organisation ensemble des services. Tl est des régions ott les médecins praticiens remplissent leurs fonctions publiques dans les services sanitaires sans cesser pour cela Gassumer leurs responsabilités cliniques & V’égard de leurs malades; c'est dans ce type dorganisation, tout particuliérement, qu'il faut pouvoir compter sur l'intervention stimulante et le contréle d'un nombre suffisant de fonctionnaires a plein temps. En France, la formation s'accomplit en trois étapes. Au cours de la premiére étape, qui correspond aux études universitares, les facultés dde médecine enseignent aux étudiants les notions élémentaires de Phygiéne ct es aspects sociaux de la médecine. Dans la seconde étape, certaines facultés préparent des candidats ayant obtenu leur doctorat & un dipléme désigné sous le nom de « Certificat d°hygine et d'action sanitaire et sociale ». Parmi les candidats a ce diplome, un certain nombre n’ont aucune inten- tion de faire leur carriére dans les services de santé publique, mais le certificat leur sert dans Vexercice de leur profession — lorsqu‘ls sont appelés, par exemple, a participer aux services publics de vaccination, de protection de Fenfance ou d'inspection médicale scolaire. Ce cert ficat apparait plein d’intérét pour les médecins qui ne consacrent aux services sanitaires qu'une partie de leur temps. Au troisiéme stade de la formation, les éléves ont déja fait Pobjet d'une sélection, ils sont consi- dérés comme appartenant 4 administration sanitaire nationale et per- coivent un traitement pendant toute la durée de leur formation, Cette formation est confiée & I Ecole nationale de la Santé publique, établissement placé sous Ja direction d'un professeur d'université et qui a été congu pour donner un enscignement pratique approfondi des techniques — admi- nistratives notamment — propres aux fonctionnaires sanitaires. C'est essenticllement une école d’application, et elle a été créée pour cela dans Je cadre du Ministére de la Santé publique; son enseignement vient ccompléter celui qui a été donné sur les plans universitaire et post-univer- sitaire, ct ses éléves font automatiquement partie de administration nationale. Les médecins de district employés A temps partiel, et qui associent leurs fonctions sanitaires a leurs activités cliniques, n’ont besoin que d'une formation limitée. Mais c'est surtout de 'enseignement post-universitaire desting aux médecins fonctionnaires & plein temps que la Conférence ANNEXE 2 265 s'est préoccupée. Elle est parvenue Ia conclusion que, méme dans les pays oit les médecins associent leurs taches médicales a leurs obligations sanitaires, le besoin se faisait sentir de médecins fonctionnaires a plein temps, responsables chacun d'une certaine unité territoriale (un comté, par exemple) et nantis de fonctions de contrOle et de coordination. La formation du fonetionnaire & plein temps a été définie comme devant essentiellement «lui donner ce dont il a besoin pour s’acquitter au mieux de son rdle », Cette définition souligne le c6té pratique de 1a formation et la nécessité d’y pourvoir, notamment, par des stages d’appli- cation controlés. Quelle durée convient-il de réserver & un enseignement de cet ordre ? La question a été assez longuement débattue; on a estimé que, pour assurer la formation d’un fonctionnaire plein temps, une année universitaire au moins était nécessaire. On a méme avaneé l'opinion que cette année devrait étre protongés par un stage d’application, permettant & Télave de développer son cxpérience pratique. L’une des difficultés auxquelles se heurte un tel programme réside dans le fait que le médecin, ayant accompli 4 la faculté des études approfondies et d'une durée déja Jongue, se montre souvent peu enclin & entreprendre une nouvelle année defforts & seule fin d'obtenir un emploi a plein temps. dans Yadministra- tion sanitaire. D’autant que les avantages d'une telle carriére sont sans Comparaison avec ceux qu'il pourrait attendre de toute autre forme d’exer- ice de sa profession. Lopinion a été généralement exprimée que tout gouvernement, soucieux de faire face A ses responsabilités a Tégard de Ja population dont il a la charge, devrait consentir assurer, en partic tout au moins, la formation d'un personnel capable de mener a bien ses tfiches professionnelles; on a soutenu que des subventions gouvernemen- tales devraient étre attribuées & cet effet, en contrepartie de certaines garanties, Quant 4 organisation méme d'une école de santé publique, trois types ont été décrits: 1) Péoole de santé publique de statut universitaire, incluse dans la faculté de médecine ou y étant étroitement rattachée; 2) Funité d’enscignement absolument autonome; et 3) T'institution établic dans le cadre des services sanitaires nationaux, sous 'autorité du ministére de la santé publique. Le choix de une ou autre de ces trois formules dépend, dans un pays donné, de la structure de Padministration, des traditions de Pensei gnement, des tendances sociales et politiques de opinion. Quel que soit celui de ces divers facteurs qui joue le r6le prédominant, il importe de laisser 4 V'école de santé publique toute latitude de poursuivre sa tache Educatrice, dans un esprit ol la curiosité scientifique se joint au goat de expérimentation,

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