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Le principe d'invariance Gérald Troessaert Mots clés : Résolution de problémes, La résolution de problémes ne peut s'apprendre qu’en résolvant des problémes mais cet apprentis- sage doit tre renforcé par l'utilisation de stratégies fournies par un entraineur. Voici une telle stratégie, applicable quand Pénoncé du probléme propose la répétition d’une certaine tache ou plus généralement évolution d'une situa. tion. Lid dire une quantité, 1me structure ou une propriété qui reste inchangée durant les différentes étapes proposées par le probléme. La notion dinvariant est particulidrement bien exploitée on physique of des principes tels que la conservation de 'énergic, de la charge, de la quantité de mouvement ou du moment cinétique permettent la résolution de nom brews problémes. des répétitions, rechercher ce qui ne change pas.A Voici quelques exemples de problémes pour illustrer ce principe d'invariance : est de rechercher un invariant c’est-A- Exemple 1. Les nombres 1,2,3,.-..1974 sont écrits sur un ta- bleau. On peut réaliser la transformation suivante remplacer deux queleonques de ces nombres par leur somnme ou par leur différence Peut-on obtenir 0 aprés avoir répété cette opération 1973 fois? Solution : Si on remplace deux nombres pairs par leur somme ou par Ieur différence, on obtient un nombre pair. Si ‘on remplace deux nombres impairs par leur somme ou par leur différence, on obtient un nombre pair. Si ‘on remplace un nombre pair et un nombre impair ar leur somme ou par leur diffrence, on obtient un nombre impair. Losanges # N°8 @ 2010 e 67-69 Nous constatons que chaque opération conserve le nonibre de nombres impairs on retire deux nombres impairs. Ceci implique que le nombre de nombres impairs di lors de chagne transformation : s'il est pair avant La trans vant ns la liste con erve sa pari formation, lest pair apres; s'il est impair 2 Ja transformation, il Vest aussi aprés. La parité du nomibre de nombres iampairs dans la liste est un in- variant, Comme dans la situation initiale, le nombre de nonibres impairs est impair (987), il doit le res ter durant tout Je processus et le dernier nombre, obtenu aprés les 1973 opérations, doit étre impair. Il est done impossible d'obtenir 0 comme dernier nombre. (Probléme posé 4 /'Olympiade mathématique de Kiev en 1974.) Exemple 2. Deux enfants jouent avec deux tas de bonbons. Dans le premier tas, il y a 12 bonbons et dans le second tas, ily a 13 bonbons. Chaque enfant réalise a son tour un mouvement qui comsiste en soit manger deux bonbons issus d'un méme tas, soit transférer un bonbon du premier tas vers le second. ‘enfant qui ne peut plus faire un mouvement perd. Montrer que l'enfant qui joue en second ne peut pas perce. Penteil gagner? Solution Soit S$ le nombre de bonbons dans le second tas moins Je nombre de bonbons dans le premier tas, Initialement, S$ = 13 - 12 1. Lors de chaque mouvement, $ augmente ou diminue de deux uni- tés, I] s'ensuit que $ est soit un multiple de 4 plus Lou $ est un multiple de 4 plus 3 (en particulier, sLst4 +3), ‘Chaqne fois qu'il doit joner, enfant qui joe en pre ier se trouve devant une situation pour laquelle $ est un multiple de 4 plus 1 tandis que Venfant qui joue en de de ‘me position fait face & une $ qui est un multiple de 4 plus 3. L’enfant qui perdra sera celui qui fera face a la si- tation ott il ne pourra plus déplacer de bonbons et ne pourra plus manger de bonbons c'est-a-dire Ja situation dans laquelle le premier tas est vide et Je deuxiéme tas comporte un seul bonbon. Cette situation est caractérisée par $ = 1, L'enfant qui Joue en deuxiéme position ne sera jamais confronté A cette situation, il ne pourra done pas perdre. Peut-il gagner? Comme le nombre total de bonbons est fini, comme A chaque étape le nombre de bon- bons dans le premier tas diminue ou le nombre total de bonbons diminue, le jeu devra s‘arréter et done enfant qui joue en second gagnera. Exemple 3 : Un jeton est place dans un coin d'un quadrillage carré nxn. Chacun des joueurs déplace & son tour Ie jeton dans une case adjacente (séparée de la case occupée par le jeton par un coté commun). Il n'est pas permis de placer le jeton sur une case qui a déja 6t6 occupée par le jeton précédemment. Le joueur qui ne sait pas effectuer son mouvement perd. Prou- ver que si n est pair, le premier joueur gagne tandis que si n est impair, le second joneur gagne. Solution Si n est pair, il est possible de diviser le quadrillage en dominos (ensemble de deux carrés adjacents). Chaque partition en dominos donne une stratégie gagnante pour le premier joueur. Chaque fois que Ie premier joueur doit déplacer le jeton, il le trouve dans un domino dont la deuxiéme case n'a pas en- core été occupée. Il Ini suffit de déplacer le jeton dans cette deuxiéme case. Le premier joneur finit le domino, le second doit en entamer un nouveau. Le premier joueur pourra done tonjours jouer, ce n'est pas le cas du deuxiéme. Si n est impair, le second joueur gagne. Il suffit de diviser en dominos le quadrillage moins la case ini- tiale ct utiliser la stratégie décrite dans le cas n Pair. Le principe d’ nce est applicable aux algo- rithmes (jeux, transformations,..). Il permet de ré- pondre a des questions du type (ol ee Rea ses Ue at final donné pent-il étre attcint ? 1 pent atteindre, 1 Une 2. Trouver tous les états que I" 3. Y a-t-il convergence vers un ét t final ? Proble 1. Soit nun entier positif’ impair. On écrit les Qn au tableau. On choisit deux nombres. 1,2. nombres a,b au hasard dans la liste, on les efface et on écrit & leur place le nombre Ja |. On re- I ne commence le processus jusqu’att moment oi reste plus qu'un nombre, Prouver que ce nombre est impair 2. Sur un échiquier 8 x 8, on a 32 pices blanches et 32 pices noires, une piece sur chaque carré, Si un joueur peut inverser les couleurs des 1 ligne ou dune colonne en un seul anouve aces d'une it, esti possible quaprés un nombre fini de mouvements il reste exactemient tne piéce noire sur I ier? 3. Un tas comportant 1001 cailloux est plac table, On peut réaliser lopération suivante on choisit un tas placé sur la table contenant. plus d'une pierre, on élimine une pierre du tas et en- suite on divise le tas en deux tas plus petits (non nécessairement égaux) qu'on laisse sur la table Est-il possible d'atteindre une situation dans la- quelle tous les tas sur la table contiendront exac- tement trois pices aprés un nombre fini d’opéra- tions? 4. Soit un triple de nombres. On peut effectuer Pop ration suivante sur le triple : remplacer deux des nombres « et b par les nombres “+5 Est-il possible d’obtenir le triple (1, V2.1 + V2) a partir du triple (2, v2, 1/2) en répétant cette opé- ration? 5. Four 2's and five o's are written around the circle in an arbitrary order. If two consecutive symbols are the same, then insert a new 2 between them. Other- insert a new o between them, Remove the old ’s and o's. Keep on repeating this operation. Is it possible to get nine o's. 6. In cells of a square 4 x 4 grid, pluses and minuses are placed as shown on the picture below +|- [4] +[+]4]e +[+[4]4 Iris possible to siuuultanconsty change all gus to particnlar in cach corner eell). Prove that no matter the opposite ones in all cells in one row, in one co- which and how many such operations are performed nmn or on a line parallel to each diagonal (and in it is impossible to get all plusses in the grid Pour en savoir plu: [1] Andresen T.. Gelea R., Putnam and Beyond Springer, 2007 [2] Engel A, Problem Solving Strategies, Problem books in Mathematics, Springer, 1997. [3] Slinko A, Games and invariants, New Zealand } ematical Olympiad Committee. Wee a ae eta cles semblabies A. Découper deux rectangles de dimensions 25 x 20, B. Placer um des deux rectangles devant soi, c6té le plus long face A soi. C. Tracer la diagonale joignant le sommet avant gauche a D. Plier le deuxiéme rectangle suivant la médiane la plus courte en suivant le pli. sommet arriére droit t le découper en deux ret ngles E. Recomnencer les trois opérations B, C et D avec les deux rectangles que vous venez d’obtenir Jusqu’a ce que vous estimiez que les rectangles obtenus sont trop petits. A découvrir : Tous les rectangles obtenus se répartissent en deux familles de rectangles semblables. On peut s'en convaincre en calculant les dimen- sions des rectangles successifs. Mais si aucune suggestion ne vient de la classe, les diagonales tracées au fur et a mesure de l'activité peuvent «montrer » les deux familles et donner un sup- Port plus visuel a la similitude de deux rectangles. Et si vous aviez démarré avec deux feuilles A4?

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