a a dbut comme a. Moi, javais jamais rien dit. Rien.
Cest Arthur Ganate
qui ma fait parler. Arthur, un tudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. Ctait aprs le djeuner. Il veut me parler. Je lcoute. Restons pas dehors ! quil me dit. Rentrons ! Je rentre avec lui. Voil. Cette terrasse, quil commence, cest pour les ufs la coque ! Viens par ici ! Alors, on remarque encore leur quil ny avait personne dans les rues, cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait trs froid, non plus, il ny a personne dans le rue ; cest lui, mme que je men souviens, qui mavait dit ce propos : Les gens de Paris ont lair toujours dtre occups, mais en fait, ils se promnent du matin au soir ; la preuve , cest que lorsquil ne fait pas bon se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans prendre des cafs crme et des bocks. Cest ainsi ! Sicle de vitesse ! quils disent. O a ? Grand changements ! quils racontent. Comment a ? Rien nest chang en vrit. Ils continuent sadmirer et cest tout. Et a nest pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, mme parmi les mots, qui sont changes ! Deux ou trois par-ci, par-l, des petits Bien fiers alors davoir fait sonner ces vrits utile, on est demeurs l assis, ravis, regarder les dames du caf. [L. F. Cline, Voyage au bout de la nuit, Gallimard 1952] La lingua di Cline antiaccademica, anticlassica, quasi selvaggia. Cline adopera parole proscritte dal linguaggio aulico, parole che descrivono la bassezza e la volgarit della vita. A questa scelta lessicale corrisponde un periodare negletto e appassionato; la sua sintassi colloquiale e popolaresca composta in prevalenza di frasi minime, separate da un punto fermo. Il discorso di Arthur Ganate, compagno del protagonista Ferdinand Bardamu, riportato tra virgolette. La sua argomentazione si dipana in un incalzare di esclamazioni e interrogative retoriche: la punteggiatura e, quindi, landamento delle frasi accresce cos lironia delle parole, che demistificano con spensieratezza lottimismo ingenuo della belle poque.