Vous êtes sur la page 1sur 16

Droit des biens

Examen : questions de cours sans CC-1h30


Intro :
Dans le droit privé, il y a une distinction entre le droit des personnes et le droit des biens, soit
entre l’être et l’avoir. Les personnes sont sujets de droit, il n’existe pas de cas ou une
personne soit objet de droit. En revanche, les choses sont objets de droit et ne sont pas
sujets. Il y a une différence irréductible entre les personnes et les biens. Leurs rapports sont
en sens unique, les personnes peuvent avoir des droits sur les choses mais l’inverse n’est pas
possible. Il n’y a pas non plus de rapport de droits entre deux choses. Les droits subjectifs
sont au service des personnes.
Il y a des cas ou le droit d’une personne sur une autre est ambigu : l’embryon. L’embryon est
une future personne mais il est parfois considéré comme une chose. Pour les animaux aussi il
y a une ambigüité, ce ne sont pas de personnes mais pas non plus de simples choses. Les
animaux bénéficient d’une protection par la loi particulière, qui prend en compte le fait que ce
sont des êtres vivants.
En droit, la notion de chose est parfois utilisée mais elle est transcendé par la notion de bien.
Le bien est une notion particulière qui s’applique aux choses.
Section 1 : les biens
I/ la notion de bien
Cette notion de bien est difficile a appréhender en droit. Il y a des difficultés car la loi et le CC
n’en donne pas de définition.
Les biens ce sont des choses qui appartiennent au monde sensible. Ce ne sont pas des idées.
Ce sont des choses qui offrent des utilités a l’homme, des services.
Les choses appartenant au monde sensible, les biens se caractérisent par une certaine rareté.
Ils n’existent pas dans la nature a l’infini. Donc, ces biens ont une certaine valeur
économique. L’homme cherche a se les réserver exclusivement, a se les appropriés. L’un des
éléments décisif permettant de définir un bien est son caractère appropriable, cad qu’il peut
faire l’objet d’un droit de propriété.
Ces éléments de définition s’applique facilement aux choses corporelles. L’un des progrès du
droit consiste en la dématérialisation. La notion de bien peut-elle également être appliquée a
des choses incorporelles ? La réponse est positive, sont également des biens des choses
immatérielles : créations littéraires et artistiques.
Def : Les biens ce sont des choses corporelles ou incorporelles, qui procurent une utilité a
l’homme et qui sont appropriables. 7
Conséquences : Le droit de propriété n’est pas un bien, puisque le bien se défini par le
caractère appropriable. Un certain nombre de choses ne peuvent faire l’objet d’une
appropriation privée et être considérés comme des biens. Il y a des choses qui pourraient être
qualifiées de bien mais pour des raisons d’ordre moral (les personnes, les organes) on
l’interdit. Mais aussi par nature car elles ne sont pas rares et ne peuvent être appropriées, ce
sont les choses communes : l’air, mer, la lumière naturelle. Et puis, il y a des choses affectées
a l’usage collectif, il n’y donc pas une appropriation privée mais publique : université.
Tous les biens n’ont pas la même nature, et donc le droit applique des règles différentes selon
les catégories.

1
II/ Les classifications des biens
A/ Classifications traditionnelles
1) Classifications secondaires
• Biens consomptibles et non-consomptibles
La classification tient a la nature des choses et qui s’applique d’abord aux biens corporels.
Un bien est consomptible lorsqu’il peut être consommé, cad lorsqu’il se réduit par son
premier usage. Un bien n’est pas consomptible lorsqu’il peut faire l’objet d’un usage
répété sans être détruit. La nourriture est consomptible, mais aussi l’essence, l’argent (elle
se transmet et ne se détruit pas). Les biens non consomptibles : immeubles, voitures...
Est-ce qu’un bien incorporel se détruit ? Oui, un droit de créance est un bien. Une fois
exercé ce droit il n’existe plus. Par contre, l’usufruit est un bien qui ne se détruit pas a sa
première utilisation.
A quoi sert cette distinction ? Lorsqu’une personne a un droit d’usage sur un bien
appartenant a autrui, en général il est prévu qu’après l’usage la personne doive restituer
la chose. Si l’on emprunte une chose consomptible et que l’on s’en sert alors on ne peut
plus la rendre. Dans ce type de contrat la restitution se fait soit par un équivalent soit par
une somme d’argent.
Un même bien peut être considéré tantôt comme consomptible tantôt comme non
consomptible. La qualification d’un bien n’est pas d’ordre public. Par exemple, un timbre
est une chose consomptible mais par convention un préteur et un emprunteur peuvent
prévoir que l’emprunteur ne pourra pas consommer la chose (timbre de collection).
• Biens fongibles et non-fongibles
La distinction est équivalente a celle des choses de genre (fongibles) et des corps certains
(non fongibles). Un corps certain est une chose qui n’existe qu’en un seul exemplaire et
qui n’est pas interchangeable avec une autre et est donc irremplaçable. En revanche, il
existe des biens produits en telle quantité qu’il en existe plusieurs exemplaires et sont
donc interchangeables. Les fruits naturels sont interchangeables. Ces choses se
définissent par leur appartenance a un genre et s’identifient par leur quantité et/ou leur
qualité. Certains biens sont fongibles car ils existent en plusieurs exemplaires sans que
nous les identifions par leur quantité : TV, automobiles…Pour les corps certains, on
retrouve les immeubles pc qu’ils ont tous une caractéristique qui les distinguent des
autres : situation géo. Même si un promoteur immobilier construit une dizaine de maisons
identiques elles se distinguent toutes par la position. Les meubles sont svt des choses de
genre, produits en en plusieurs exemplaires mais certain existent en exemplaire unique
(œuvres d’art). L’argent est considéré comme fongible, il est interchangeable et
interchangeable avec n’importe quel autre bien. Il peut remplacé n’importe quel autre
bien, y compris un corps certain. La volonté peut faire changer le bien de catégorie. Par
ex, l’animal est une chose de genre mais par la volonté des parties a un contrat on peut
décider de telle vache.
L’interet de la distinction est lien au concert de propriété. Dans un contrat de vente,
lorsqu’elle porte sur un corps certain alors le transfert de propriété est immédiat. Tandis
que pour une chose de genre, le transfert a lieu une fois que cette quantité a été séparée
de la production. Par ailleurs, il arrive que deux personnes soient réciproquement
créancières l’une de l’autre, si les deux personnes se doivent une chose de même genre
alors il s’opère une compensation. La compensation est uniquement possible dans le cas
de choses de même genre.

2
• Les deux classifications de combinent
La plupart du temps, les choses de genre sont aussi des choses consomptibles. Et
inversement, les corps certains sont svt des choses non consomptibles. Par exemple, un
téléviseur est une chose de genre mais il n’est pas consomptible.
1) La classification principale : meubles et immeubles
Elle entraine le plus de conséquence jur. Il y a des regles de droit des biens qui s’appliquent
aux meubles mais pas aux immeubles. Il y a aussi des regles communes.
• Contenu de la classification
Selon l’art 516CC tous les biens sont meubles ou immeubles : classification universelle. Le
critere de la distinction tient de la fixité ou mobilité d’un bien. Un bien est immeuble lorsqu’il
est insusceptible de mouvement. Un bien est meuble lorsqu’il est susceptible de se mouvoir.
Les immeubles : La catégorie en droit est plus large que le simple batiment. L’immeuble
premier est le sol, il ne se déplace pas. Tout ce qui s’incorpore dans le sol devient immeuble :
constructions, plantation,…On applique un critère naturel. Dès qu’une chose n’est plus
incorporé dans le sol elle n’est plus un immeuble : arbre arraché, les matériaux de la maison
détruite sont meubles.
Un meuble est une chose corporelle qui est susceptible d’être déplacée. C’est un bien qui n’a
pas d’encrage dans un immeuble.
Comment fait-on pour les biens incorporels pour appliquer ce critère de distinction ? Ce
critère n’est pas adapté. Il y a un principe qui se dégage du CC, c’est que tous les biens qui ne
sont pas des immeubles sont des meubles. Ex : œuvre littéraire Tous les biens qui ne peuvent
pas être classés par le critère matériel sont classés par le CC comme meubles. Il y a quelques
exceptions a ce principe. Certains droits sont désignés par le CC comme des immeubles, ce
dont les droits qui ont eux-mêmes pour objet un immeuble. Ex : servitude, usufruit, les
actions en justice qui ont pour objet la propriété d’un immeuble.
• Des dérogations au critère
Parfois des immeubles peuvent être considérés comme meubles : meubles par anticipation.
Ces immeubles ont une particularité, a court terme ils vont devenir des meubles. Il est prévu
qu’ils deviennent des meubles. Ex : la récolte des fruits, les matériaux d’un batiment qui va
étre détruit. Dans le cadre d’une vente, les parties ont le droit par anticipation de considéré
que la vente porte sur des meubles, notamment pour une raison fiscale car les mutations
immobilières sont moins élevées que les mutations mobilières.
Il y a aussi les immeubles par destination. Ce sont des biens qui sont qualifiés immeubles
mais ne correspondent pas a la classification normale puisque ces immeubles sont des
meubles. Ce sont des meubles qui dans certaines circonstances sont immeubles. La formule
est parlant, puisque ce sont des meubles affectés au service d’un immeuble. Il faut respecter
3 conditions :
– Seul un meuble par nature peut devenir immeuble par destination. La question
s’est posée en jsp dans l’affaire des fresques de Casenove dans les années
1950, de savoir su des immeubles par nature pouvaient devenir des immeubles
par destination. La réponse est non. Une église désinfectée sert d’entrepot. On
s’est rendu qu’a l’intérieur de cette église il y avait des fresques. Il a été découvert
un procédé afin de détacher les fresques du mur sans les endommager. Des
personnes ont été solliciter afin d’acheter les fresques. A la suite, ceux qui
n’avaient pas donné leur accord ont demandé l’annulation de la vente. Dans les

3
années 1980, les fresques ont été retrouvées en Suisse. Les héritiers de l’église
ont exercer une action en revendication de ces fresques. Quelle juridiction est
compétente ? la réponse dépendait de savoir si les fresques étaient considérées
comme meubles ou immeubles. S’il s’agissait d’immeubles alors les tribunaux
français étaient compétent. En cas de meubles alors les Suisses auraient été
compétent. La CA de Montpellier s’est déclaré compétente en déclarant qu’il
s’agissait d’immeuble par destination. Elle a considérée qu’a partir du jour ou un
procédé a été inventé pour détacher des murs les fresques alors elles n’étaient
plus des immeubles par nature. Elles étaient malgré leur détachement resté
immeuble par destination. Un immeuble par nature détaché sans l’accord de tous
les propriétaires reste un immeuble par destination. Il y a eu un pourvoi en
cassation, la cour a répondue au premier argument. Elle a décidé dans un arret de
1988 que seul des meubles par nature pouvaient devenir des immeubles par
destination. Or les fresques n’étaient pas des meubles par nature, mais le sont
devenues par le détachement.
– Il faut que le meuble et l’immeuble de rattachement aient le même propriétaire.
– Il faut qu’il y ait un lien d’affectation entre le meuble et l’immeuble, cad que le
meuble ait affecté au service de l’immeuble. Ce lien d’affectation peut être de
deux ordres différents (art 524CC) :
○ Ordre économique : le meuble est utilisé pour l’exploitation éco de
l’immeuble. Ex : exploitation agricole avec des instruments, des animaux….
(immeubles par destination). Tout comme les machines pour l’exploitation
d’une usine.
○ Lien d’attache a perpétuelle demeure : ces meubles sont attachés a un
immeuble, pas incorporés. Il faut un lien suffisant pour que l’attachement ait
une vocation perpétuelle de telle sorte qu’il soit difficiles de les détacher
sans altérer le support ou le meuble lui-même. Jsp : Appareil de chauffage,
cuisine intégrée. Le code civil prévoit un cas particulier d’immeuble par
destination, il s’agit des statues posées dans des niches faites exprès pour
les recevoir. Par contre, une statue posée sur un socle dans un jardin n’est
pas un immeuble par destination, mais un meuble.
Il est envisagé de supprimer cette catégorie d’immeuble par destination. Les immeubles par
destination sont des biens soumis au même régime que l’immeuble auquel ils sont rattachés.
« L’accessoire suit le principal ». Lorsqu’entre deux biens il y a un lien d’accessoire/principal
alors l’accessoire suit le sort du principal. Ex : vente d’un immeuble par nature. Le contrat de
vente peut être plus ou moins précis sur la portée de la vente, mais ce contrat peut rester
silencieux sur certains éléments, comme les convecteurs électriques. Si ces convecteurs sont
des immeubles par destination alors on considère qu’ils sont vendus dans le, contrat de
vente. A l’inverse, s’il ne s’agit aps d’un immeuble par destination alors ils ne sont pas vendus
avec.
1) Les justifications de la classification
Si le CC envisage cette classification c’est pcq les meubles et immeubles ne sont pas soumis
au même régime. Le législateur les traite de manières différentes pour deux raisons :
– La première tient a la nature des choses : Les immeubles sont des biens qui ne
bougent pas, alors que les meubles sont susceptibles de déplacements. Les
meubles sont qualifiés souvent aussi comme étant des choses de genre, fongibles,
consomptibles et escamotables facilement.
Les immeubles ne peuvent pas bouger ce qui facilité leur identification. Le fait de
l’immobilité permet la localisation, car il y a tjs un élément qui distingue un
4
immeuble de l’autre c’est la localisation. L’identification d’un immeuble est
importante pour savoir lesquels font l’objet d’opérations jur, de transactions. Il y a
une publicité foncière performante, c’est le système qui permet de publier toutes
les opérations qui ont pour objet un immeuble afin d’informer les tiers. Cela
instaure une sécurité juridique sur les opérations immobilières.
Un meuble est un bien susceptible de déplacement, d’où un risque de mauvaise
identification, escamotassions…Si un meuble est produit en plusieurs exemplaires
alors comment l’identifier ? On a longtemps considéré qu’on ne pouvait pas créer
une publicité comme pour les immeubles. Avec les progrès, on considère que cela
est possible. Ex : le gage sur un meuble est moins rassurant que l’hypothèque d’un
immeuble. C’est pourquoi le CC prévoyait que le gage est un contrat réel, qui se
forme par la remise de la chose par l’un des contractants. Une ordonnance du 23
mars 2006 a modifié les choses. Aujourd’hui le gage n’est plus un contrat réel,
donc le meuble n’est plus forcement remis au créancier et fait l’objet d’une
inscription comme pour l’hypothèque. Le législateur a créer un système de
publicité. Le créancier gagiste va publier son droit, en identifiant le meuble. Ce
système n’interdit pas la remise du bien.
Cette règle a longtemps figuré a l’art 2279 CC, mais désormais se trouve a l’art
2276CC. « En fait de meuble la possession vaut titre », cad que le possesseur de
bonne foi d’une meuble est considéré comme propriétaire. Cette règle devait
protéger le commerce des marchandises. La sécurité est apporter par le fait que
l’on ne peut pas remettre en cause la possession d’un meuble a une personne de
bonne foi.

– La seconde tient a la valeur des choses : Cet argument est ancien et repose sur un
apriori selon lequel les biens meubles auraient une faible valeur en comparaison
aux immeubles. « Res mobilis res vilis » : une chose meuble est une chose vide.
Cette idée tient a des considérations hist autour de la propriété de la terre, d’où
une grande valeur eco et pol. Il n’y a des meubles qui ont de grandes valeurs :
tableaux, joaillerie… mais aussi des valeurs mobilières (actions) qui sont des
meubles artificiels. Le code civil a gardé des csq tiré de cet adage, de cette idée
que les immeubles sont de grandes valeurs d’où une protection, que les meubles
ne méritent pas. Les meubles n’ont pas bcp de valeurs, la perte n’est pas très
grande donc on peut se permettre de dire que le possesseur de bonne foi est
propriétaire ; de plus cela permet la grande vitesse du commerce de
marchandises. Dans le droit des contrats, on rencontre la rescision pour cause de
lésion (sorte de nullité justifiée par un déséquilibre). Pour les meubles, en principe,
la lésion n’est pas une cause de rescision. Mais il y a des exceptions pour les
incapables. Cette rescision s’applique aussi pour les immeubles. Lorsqu’un
vendeur d’un immeuble l’a vendu a un prix trop faible (7/12) il peut demander la
rescision. Une transaction immobilière engendre une protection.
Lors d’un mariage, les biens sont régis par un régime matrimonial. Il existe tout de
même une possibilité parallèle qui est le contrat de mariage. Jusqu’en 1965, le
régime des biens des époux était celui de la communauté de meubles et aquets.
Les biens communs sont composés des aquets (titre honereux pdt le mariage)
mais aussi des meubles dont chaque époux étaient déjà propriétaire au moment
du mariage ; alors que les immeubles restent propres a chacun des époux. Ce
régime pouvait aboutir a de grandes injustices liées au fait qu’un époux pouvait
être riche en meubles et devoir les partager. Le régime des meubles et aquets est
devenu inadapté du fait de la richesse des meubles. La loi du 13 juillet 1965 a

5
modifié le régime légal, il s’agit de la communauté réduite aux aquets. Les
meubles acquis avant le mariage n’entrent plus dans la communauté.
B/ Une nouvelle classification
La proposition serait de distinguer entre les biens corporels et les biens incorporels. Cette
classification n’existe pas aujourd’hui, et d’ailleurs, la plupart des biens incorporels sont des
meubles. Il existe des immeubles incorporels, ce sont des droits qui ont pour objet un
immeuble. Il y a les servitudes, l’usufruit qui a pour objet un immeuble, l’hypothèque,
l’antichrèse (= sureté immobilière, l’immeuble est remis au créancier) ou gage immobilier,
usage et habitation, emphytéose (= nait d’un contrat particulier, le bail emphytéotique de
longue durée (18-99ans) qui donne au preneur un droit réel sur l’immeuble), actions en
justice ayant pour objet un immeuble. Dans cette liste il n’y a pas le droit de propriété, car ce
n’est pas un bien. Le droit de propriété est le lien entre un patrimoine et un bien.
Au-delà de ca, on se rend compte que les rédacteurs du CC ont réglementé la propriété et le
droit qui en découle pour des biens corporels. En 1804, les biens incorporels existaient peu.
Ce sont des inventions fruits du progrès. Aujourd’hui, on applique aux biens incorporels ceux
de la propriété du CC. Parfois le législateur a créer des règles particulières pour la propriété
de certains biens incorporels. Dans le CC, il y a des droits immobiliers incorporels, mais aussi
des droits mobiliers.
Ex : Les clientèles est l’ensemble des personnes qui sollicitent les services d’un pro, lorsqu’il
est un commerçant alors la clientèle est commerciale. Depuis longtemps la jsp admet que la
clientèle est un bien que l’on peut céder (enseigne, marque, fichier). Les clientèles civiles est
l’ensemble des pers qui s’adresse a un pro non commerçant : médecin, avocat, architecte
(professions libérales). La jsp longtemps a refusé d’admettre la validité de le cession d’une
clientèle civile. La jsp considérait qu’entre un client et un pro libéral il y a une relation
particulière, intuitu personae. On ne peut pas vendre cette relation. La distinction n’était pas
tranchée. Il y a eu un revirement de jsp dans un arret du 7/11/2000 dans lequel elle a
considérée que la cession de la clientèle médicale a l’occasion de la constitution ou de la
cession d’un fonds libéral d’exercice de la profession n’est pas illicite. La vente d’une clientèle
civile est possible. L’arret a aussi créer le fonds libéral d’exercice.
Ex : Les inventions. Lorsqu’une invention est originale et susceptible d’une application industr,
alors son créateur peut acquérir un bien de propriété sur l’invention : brevet. Ce brevet
accorde un monopole d’exploitation de l’invention. C’est une propriété a durée déterminée :
20 ans.
Ex : les œuvres littérales et artistiques sont des biens incorporels. L’auteur est propriétaire :
droit d’auteur. L’œuvre est souvent la traduction de la personnalité de l’auteur, donc il a une
relation particulière qui se traduit jur. Ces œuvres ont une vocation culturelle. On considère
que le public doit y avoir accès d’où un régime spécial du droit d’auteur. L’auteur est titulaire
d’un droit moral qui se transmet aux héritiers, et un droit patrimonial (exploiter éco et tirer un
revenu) qui peut être céder totalement. Ce droit patrimonial est temporaire : 70 ans après le
1°janvier qui suit le décès de l’auteur.
Un autre bien commence a être considéré par le droit comme un bien: l’information. Les
professionnels peuvent se réserver le droit de communiquer ou non l’information. Dans la jsp
pénale, il est admis le vol d’information. Le vol renvoi au droit de propriété. Donc si on admet
le vol d’information c’est que l’information est un bien.
III/ les groupements de biens
Les biens peuvent être appréhender par le droit, non pas isolément mais par groupement.

6
A/ Le rapport accessoire/principal
Il arrive qu’il y ait un rapport entre deux biens, dont l’un est principal et l’autre accessoire. En
général ce rapport a lieu lorsque l’un est au service de l’autre. Il faut respecter des
conditions :
-Tout d’abord, il faut qu’on ait deux biens distincts l’un de l’autre. On ne peut pas
parler de ce rapport lorsqu’un bien est une partie de l’autre.
-Il faut que l’accessoire soit affecté au service du principal. Cette affectation peut être
naturelle : l’hypothèque est un droit sur un immeuble, mais c’est également un accessoire de
la créance garantie (une créance est un bien). L’hypothèque existe que pour garantir la
créance. Parfois, cette affectation est le résultat d’une volonté. On retrouve l’immeuble par
destination. une vache n’a pas pour vocation naturelle de servir une exploitation agricole,
c’est la volonté des hommes qui fait que la vache sert a l’exploitation. L’accessoire suit le
principal. Ainsi la vie de l’hypothèque dépend de créance.
Il y a un cas particulier, c’est le cas de la relation entre un bien frugifère et le fruit qui nait. Un
fruit est un bien engendrer par un autre de manière périodique, et dont la perception n’altère
pas le bien frugifère. Il y a les fruits naturels (arbre), les fruits industriels (exploitation de
l’homme) et les fruits civils (revenu d’un bien, ex : loyer). L’art 546 CC énonce que la
propriété d’une chose donne droit sur tout ce qu’elle produit. Le propriétaire de la chose
frugifère est propriétaire également des fruits. Il y a des exceptions : usufruit.
Les fruits sont différents des produits. Les produits ont une perception non périodique, elle
entraine la destruction de la chose (pierre d’une carrière).
B/ Les universalités de biens
Ce sont des ensembles de biens. On distingue deux sortes : les universalités de fait et les
universalités de droit.
• Les universalités de fait :
Ens de biens réunis par un lien d‘affectation, par la volonté de leur propriétaire. Ils sont
généralement affectés a l’exercice d’une activité. Elle peut être homogène si elle est
composée de biens de même nature : troupeau. Elle peut être hétérogène, elle est composée
d’éléments de natures différentes : fonds de commerce (= ens de biens corporels et
incorporels). La particularité de cette universalité de fait est que cet ens constitue un bien
distinct des éléments qui le compose. Ainsi, le commerçant est propriétaire du fonds de
commerce mais aussi de chacun des éléments. C’est le cas également pour le portefeuille de
valeurs mobilière. Dans cet ensemble on peut appliquer le mécanisme de la subrogation
réelle. Si on prend en considération l’ens, alors ce qui est important n’est pas plus l’identité
de chaque élément que l’ensemble.
• Les universalités de droit :
Il ne faut pas confondre cette notion avec l’universalité légale (= universalité créer par la loi).
Les universalités de droit ce sont des ens qui sont composés de biens mais aussi de dettes. Il
n’y en a qu’une, c’est le patrimoine. Le mot patrimoine existe dans le langage de tout les
jours, il désigne la fortune d’une personne et plus particulièrement sa fortune immobilière. En
droit, la fortune est une sorte de contenant. Une personne peut avoir un patrimoine qui
comporte plus d’actif que de passif, ou bien plus de passif que d’actif, ou encore un
patrimoine vide. La théorie du patrimoine a été élaboré par deux auteurs Aubry et Rau, elle
est encore utilisée. D’apres cette théorie, le patrimoine est l’émanation de la personnalité.
Les biens et les dettes forment un ens lorsqu’on peut les rattacher a une même personne. De
cette conception découle des caractéristiques :
7
– Puisque le patrimoine est l’émanation de la personne alors toute personne a
forcément un patrimoine, même s’il est vide.
– Le patrimoine est unique, cela signifie qu’une personne n’a pas un patrimoine
différent pour chacune des activités qu’elle exerce :activité personnelle et activité
professionnelle.
– Le patrimoine est intransmissible du vivant de la personne. Cela n’empeche pas
une personne de vider son patrimoine, de ceder ces biens… mais ce n’est pas son
patrimoine qu’elle transmet c’est son contenu.
La notion de patrimoine a des conséquences pratiques. Puisque le patrimoine est un ens qui
est composé a la fois de biens et de dettes, cet ens forme un tout indivisible. On peut ranger
les biens et les dettes de coté mais en réalité on ne peut les séparer. Cela entraine deux
conséquences :
– Au deces de la personne, le patrimoine se transmet a ces héritiers. Ce qui se
transmet est l’ens du patrimoine, cad les biens et les dettes. On ne peut pas
accepter les biens sans accepter les dettes. Lorsqu’une personne a plusieurs
héritiers alors chacun recoit une partie du patrimoine , on ne peut concevoir que
l’un recoive les biens et l’autres les dettes. Chacun recoit une fraction des biens et
des dettes.
– Le droit de gage général des créanciers : cela signifie que lorsqu’une personne
s’engage, notamment a payer une somme d’argent, les créanciers en cas de non
payement peuvent se faire payer sur tous les biens de leur débiteur. Tous les biens
du débiteur repondent de toutes ces dettes. Si une personne exerce une activité
d’entreprise commerciale a titre individuel, alors elle est amené a s’endetter, les
créanciers peuvent se faire rembourser non seulement sur les biens professionnels
mais aussi sur les biens personnels (logement…). Il n’y a pas de cission au sein
d’un patrimoine en fonction des activités de la personne.

Cette théorie du patrimoine a été critiquée parce qu’elle peut susciter des difficultés chez une
personne notamment qui exerce une activité d’entreprise individuelle. Ce qui a surtout été
critiqué est l’unité du patrimoine, mais aussi la possibilité de créer des patrimoines
d’affectation, c'est-à-dire la possibilité pour une personne d’avoir a coté de son patrimoine
tout les jours un patrimoine qui serait affecter a tel ou telle activité. Cette théorie du
patrimoine d’affectation n’a pas reçue de consécration mais des lois sont venues portées
atteinte a la théorie d’unité du patrimoine.
Par exemple, une loi du mois d’aout 2003 « Dutreil » a autorisée les personnes qui exercent
une activité d’entreprise ind a déclarer l’insaisissabilité de leur résidence principale. Par la
suite cette déclaration a été étendue a tous les immeubles. Les banques vont hésiter a
donner des crédits si elles savent qu’elles n’ont pas la possibilité de saisir tel ou telle
immeuble.
La loi du 11/7/1985 a créer le EURL, c’est une société a resp limitée pour une seule personne.
Ce n’est pas un patrimoine d’affectation car l’EURL est une pers jur différente de celui qui l’a
constitué. L’EURL a son propre patrimoine et répond des dettes de celle-ci. Elle a la possibilité
de ne pas affecter tout son patrimoine aux dettes pro.
Une loi de 2007 a introduit dans le CC la fiducie, c’est une technique qui remonte au droit
romain, c’est un contrat par lequel une personne (fiduciant) transmet a une autre personne
(fiduciaire) la propriété de certains biens pour que le fiduciaire remplisse une certaine
mission. Lorsque cette mission sera achevée les biens seront ou bien restitués au fiduciant ou

8
bien a un tiers bénéficiaire. Le fiduciaire pendant cette période a deux patrimoines, son
patrimoine perso et le patrimoine fiduciaire. Les biens transmet par fiducie ne sont pas
confondus avec le patrimoine du fiduciaire. C’est la première loi qui a créer la possibilité pour
une personne d’avoir deux patrimoines.

Section 2 : les droits


Les individus peuvent etre titulaires d’un certain nombre de prérogatives dont certaines
s’appellent les droits subjectifs. Ces droits subjectifs sont des biens car le code civil en
l’introduisant entre les meubles et les immeubles. Ces droits font l’objet d’une appropriation.
Ils entrent dans le patrimoine de la personne, a condition qu’ils aient une valeur patrimoniale.
Il faut faire une distinction entre les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux. Les
droits patrimoniaux sont des objets jur qui ont deux casquettes : ils sont a la fois des
prérogatives qui permettent a leur titulaire d’obtenir quelque chose mais ils sont aussi des
biens qui font l’objet d’un droit particulier celui de propriété.

I/ la distinction traditionnelle entre les droits réels et les droits personnels


Cette classification des droits en deux catégories est une suma division, c'est-à-dire qu’elle
s’applique a tous les droits. Une troisième catégorie a été proposée en doctrine, les droits
intellectuels. En réalité, cette catégorie n’a pas d’existence autonome. Roubier considérait
que les droits sur les oeuvres de l’esprit ne sont ni des droits perso ni des droits réels. Ce ne
sont pas des droits personnels car ce ne sont pas des droits contre des personnes. Ce ne sont
pas non plus des droits réels, en particulier des droits de propriété car ils portent sur des
œuvres de l’esprit donc des biens incorporels. Or selon cet auteur la propriété ne peut porter
sur des œuvres de l’esprit. De plus, ce sont des droits temporaires alors que le droit de
propriété est un bien perpétuel. Même dans le code civil, certains biens sont incorporels et
font l’objet d’une appropriation. Le code de la propriété intellectuelle appelle ces droits, droits
de propriété.
A/ La présentation classique
Cette présentation classique est retenue encore aujourd’hui par la doctrine. Il y a une
différence de nature irréductible entre les droits personnels et les droits réels. Ils ne peuvent
aps se confondre et se rejoindre dans leur analyse.
Le droit personnel ou de créance est un droit qui établit un lien direct entre deux personnes
qu’on appelle obligation. Ce lien d’obligation se définit lui-même comme le lien de droit par
lequel une personne appelée créancier peut exiger d’une autre personne (débiteur) qu’elle
accomplisse une certaine prestation. Les O sont classées en trois catégories en fonction de la
prestation attendue : les O de faire, les O de ne pas faire et les O de donner. Ce qui
caractérise les droits de créance c’est qu’ils ont une structure obligationnelle, un sujet qui
peut demander et une autre qui doit faire la chose attendue.
Le droit réel est un droit qui octroi a son titulaire un pvr direct sur une chose, cad sans passer
par l’intermédiaire d’un débiteur. Ce pvr ne résulte pas d’une prestation attendue d’un
débiteur. Si le bien appartient au titulaire du droit alors c’est le droit de propriété. Si au
contraire, la chose en question appartient a une autre personne que le titulaire , ce droit est
un démembrement de la propriété. Il n’a pas de structure obligationnelle, il ne créer pas un
lien d’O entre un créancier et un débiteur.
Cette différence obligationnelle s’accompagne de différences dans le régime de ces droits :

9
– Au 19°s, la différence tenait a ce que le droit personnel est un droit relatif alors
que le droit réel est un droit absolu. Ce droit absolu signifiait que les droits réels
sont opposables a tout le monde « erga omnes ». Si le droit réel porte sur une
chose d’autrui, le propriétaire lui-même de cette chose doit respecter le droit réel
en question. Le droit personnel est relatif, le créancier ne peut opposer son droit
qu’au débiteur. Il y a une confusion entre l’O et l’opposabilité. Le droit personnel
créer un lien d’O, et le droit réel ne créer pas un lien d’O . Cela ne veut pas dire
que les droits personnels ne sont pas opposables a tous. L’obligation signifie que je
peux engager quelque chose de particulier de la part du débiteur. Les droits réels
sont supérieurs aux droits personnels puisqu’ils sont absolus. les rédacteurs du CC
ont exalté le droit réel avec la consécration majeure du droit de propriété. Mais
cette présentation est fausse, le droit personnel est aussi opposable a tous, car
personne n’a la possibilité de venir contrarier un créancier dans la jouissance de
son droit. Tous les droits réels ou personnels sont opposables a tous.
– Les droits réels sont assortis d’une prérogative particulière : le droit de suite. Cela
signifie que le titulaire d’un droit réel a le pvr d’exercer son droit sur le bien entre
quelques mains que passe ce bien. Autrement dit, quand je suis propriétaire d’un
bien si un tiers s’en empare de manière illicite j’ai le droit d’agir contre ce tiers
pour récupérer la possession de mon bien. Si par ailleurs, je suis titulaire d’un bien
qui appartient a autrui, je peux continuer a exercer mon droit d’usufruit même si le
bien change de propriétaire.
Pour les droits personnels il n’y a pas de droit de suite. Si je suis créancier d’une
personne, j’ai donc un droit de gage général, cad que pour me faire payer par
contrainte j’ai le droit de saisir n’importe quel bien appartenant a mon débiteur. En
tant que simple créancier je n’ai pas de droit de suite, si le débiteur après avoir
contracter la dette a sortit des biens de son patrimoine alors je ne peux plus saisir
ces biens.
– Les droits réels sont accompagnés d’une autre prérogative particulière : le droit
de préférence. Les titulaires du droit réel sont titulaires d’un droit de préférence,
cela veut dire que si deux personnes réclament un même bien alors le titulaire du
droit réel l’emporte sur le titulaire du droit personnel. Cette question de droit de
préférence est douteuse sauf pour certains droits réels qui créent un droit
d’essence au profit de leur titulaire. Par exemple, l’hypothèque est le droit pour un
créancier titulaire de se faire payer sur un immeuble appartenant au débiteur par
préférence par rapport aux autres créanciers du débiteur.
– La sanction de la violation d’un droit réel ne serait pas la même que celle d’une
violation d’un droit personnel. Pour la violation d’un droit personnel la sanction est
la responsabilité civile. La violation d’un droit réel est sanctionné en nature. Par
exemple, le propriétaire d’un terrain sur lequel un immeuble empiète peut obtenir
la démolition de l’ouvrage, sans avoir a démontrer l’existence d’une faute ou d’un
préjudice. Il existe en matière de responsabilité plusieurs dommages : moraux,
corporels, économiques et matériels.

B/ les remises en cause de la présentation classique


Il y a eu plusieurs tentatives :
1. Une première a consisté a dire qu’il y avait une troisième catégorie de droit, les droits
intellectuels. C’est la théorie de Roubier
2. Certaines ont consistés a dire qu’il n’y a pas de différence entre les droits personnels et
les droits réels. C’est la théorie de Planiol.
10
3. Une autre théorie a consisté a dire qu’il y a une différence entre ces droits, mais elle
n’est pas celle qui est présenté par la théorie classique. C’est la théorie de Ginossar. Le
législateur a tendance a adopter des lois avec la formule « des droits et des biens »,
cela veut dire que l’on distingue les droits et les biens. Cette distinction se fait par
ignorance ou bien parce qu’il pense qu’aux yeux des justiciables c’est plus simple.

a) La théorie personnaliste de Planiol


Selon cet auteur, la catégorie des droits réels n’a pas de sens. L’idée d’une catégorie de
droits qui donneraient un pvr direct sur la chose reviendrait a dire qu’il peut y avoir un lien de
droit entre une personne et une chose. Les droits sont forcement des liens entre des
personnes. Du coup, ces droits réels créer forcement un lien de nature personnel entre le
titulaire du droit et autrui. Simplement, il y a une différence il y a le sujet actif du droit, cad le
titulaire du droit ; mais en ce qui concerne le sujet passif c’est le débiteur. Dans ce qu’on
appelle le droit réel, le sujet passif est l’ensemble des personnes. Tout le monde est sujet
passif du droit réel. Le droit réel crée donc un lien d’O mais qui n’est pas un lien d’O dirigé
vers une personne en particulier, mais vers toute le monde. Planiol appelle ce lien d’O une O
passive universelle. Aussi bien les droits personnels que les droits réels ont une structure
obligationnelle. Cette théorie a été critiquée, car il confondrait deux choses : l’obligation et
l’opposabilité du droit. Ce qu’il appelle O passive universelle est simplement l’opposabilité
erga omnes du droit.
Il n’a pas réussi a démontrer que les droits réels ont la même structure obligationelle que les
droits personnels. En revanche, il est intéressant de retenir qu’il a raison sur le fait que les
droits subjectifs créer un lien jur entre personnes qu’ils soient personnels ou réels. Il a raison
d’avoir pressentit que les droits réels, eux aussi, ont une structure obligationnelle.

b) La théorie de Ginossar
C’est une théorie reprise et approfondie par d’autres auteurs, notamment par Zenati. Cette
présentation nouvelle (1950) n’essaye pas de dire qu’il n’y a pas de différence entre les droits
réels et personnels. Ils sont différents. Mais la différence n’est pas celle ou on la situe
classiquement. Ginossar a mis en avant l’idée que les droits réels ont une structure
obligationnelle.
Mais, il se détache de Planiol car il ne prétend pas que les droits réels font naitre des O
passives universelles. Le droit réel créer un lien particulier entre deux personnes
déterminées. Cette analyse exclue le droit de propriété. Mais en dehors de cela, tous les
droits réels sont des droits dont on est titulaire sur un bien qui appartient a quelqu’un d’autre.
Forcement, un droit réel sur la chose d’autrui créer une relation particulière entre d’une part
le titulaire du droit (usufruitier par ex) et le propriétaire du bien sur lequel porte le droit (le
nu-propriétaire). Ce lien particulier est un lien d’O. Cette O, principalement, consiste pour le
nu-propriétaire a ne pas gêner le titulaire du droit dans l’exercice de ces prérogatives. Mais ce
n’est pas simplement l’opposabilité de droit, c’est que le propriétaire sur lequel porte souvent
une O de ne pas faire est privé de ces prérogatives de propriétaire sur le bien. Par exemple,
un usufruit porte sur une maison, elle donne a l’usufruitier le droit d’occuper cette maison et
le propriétaire est privé du droit d’habiter la maison. Parfois a cette O de ne pas faire s’ajoute
une O de faire a la charge du propriétaire : servitudes.
Le droit réel tout comme le droit personnels créer un lien d’O entre deux personnes. Ce qui
distingue ces deux droits est la nature de l’O. Dans le droit personnel l’O est personnelle.
Dans le droit réel l’O est réelle ou O propter rem, cela veut dire que le propriétaire du bien est
11
tenu d’une O non pas car elle est engagée personnellement mais pc qu’elle est propriétaire
du bien. Si le nu-propriétaire aliène son bien au profit d’un tiers, il n’est plus tenu de ces O.
Ces O sont transférées a l’acquéreur. L’O personnelle pèse sur une personne déterminée,
identifiée. Le sujet passif de cette O est déterminé. En revanche, le sujet passif dans l’O réelle
n’est pas déterminée mais déterminable, il faut savoir qui est propriétaire.
Comment se fait-il que dans les droits réels, le débiteur de cette O réelle soit non pas une
personne déterminée mais une personne déterminable ? C’est le droit de suite qui produit cet
effet. Ex : hypothèque.
Le droit de propriété est un droit différent des autres, il fait qu’un bien nous appartient, il ne
porte pas sur la chose d’autrui.

II/ la distinction entre les droits réels et le droit de propriété


Parmi les droits réels il faut faire une grande distinction entre deux catégories : le droit de
propriété et tous les autres droits qui ont en commun de porter sur la chose d’autrui. Dans la
théorie classique, il y a également une distinction entre le droit de propriété et les autres
droits réels mais elle n’est pas du tout la même. Il y a un point commun entre tous les droits
réels, c’est qu’ils ne portent pas directement sur une chose, il n’y a pas de lien d’O.
Mais dans la théorie classique, il y a une hiérarchie dans les droits réels et le droit de
propriété est au sommet. Dans cette théorie, les droits réels autres que le droit de propriété
sont des démembrement de la propriété. Dans la théorie classique, le droit de propriété se
définit comme la somme d’un certain nombre de pvr, il est composé de trois sortes de
prérogatives. Elles sont formulées a l’aide de locutions latines : usus, fructus, abusus.
Selon la théorie classique, les autres droits réels sont des morceaux de droit de propriété. Ex :
usufruit, c’est l’usus et le fructus (droit d’usage et de jouissance). Du coup, le propriétaire
privé de certains membres de son droit de propriétaire n’est plus vraiment propriétaire. A
partir du moment ou ces trois prérogatives sont dissociées, il n’y a plus de droit de propriété.
Or, cette conclusion est fausse car le droit de propriété est le droit en vertu duquel un bien
appartient a une personne . Cela veut dire que le bien est dans le patrimoine d’une personne.
Le droit de propriété est le droit qui fait entrer un bien dans le patrimoine d’une personne. Si
on va au bout de la logique, lorsqu’il y a démembrement il n’y a plus de propriétaire, le bien
n’appartient plus a personne. Mais dans ce cas ou le bien n’appartient plus a personne,
comment se fait-il que le nu-propriétaire puisse vendre ou donner son bien a une autre
personne, cad qu’il puisse transférer la propriété du bien a une autre personne ? Le droit
positif admet que le nu-propriétaire puisse vendre ou donner son bien, il est donc propriétaire.
La théorie du démembrement de la propriété est fausse.
Si on revient a la théorie de Ginossar, prolongée par Zenati, il y a bien une différence : les
droits réels sur la chose d’autrui créer un lien d’O et le droit de propriété ne crée pas un lien
d’O. Zenati considère que le droit de propriété n’est pas un droit réel, puisque le droit de
propriété ne crée pas de lien juridique entre deux personnes.

12
Partie 1 : Le droit de propriété
Le droit de propriété a fait l’objet de débat philosophique. Au fond, cela consiste a soustraite
un bien de la communauté et de se le réserver en bien exclusif ; on prive les autres personnes
de ce bien. On comprend donc les débats sur la légitimité du droit de propriété. La formule de
Proudhon avait en 1840 dit « la propriété c’est le vol ». Or le vol dans le code pénal est la
soustraction d’un bien qui appartient a quelqu’un ». Le droit de propriété est un fondement de
notre civilisation.
C’est une valeur supérieure a d’autres. D’une part, la propriété a une valeur constitutionnelle.
La propriété est mentionné dans la DDHC de 1789 en son art 2 : « le but de toute association
politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, ces droits
sont : la liberté, la propriété… ». Par ailleurs , cette déclaration fait partie du bloc de
constitutionnalité. Cela signifie que normalement le législateur ne peut pas adopter de loi qui
porte atteinte a la propriété. D’autre part, le droit de propriété a valeur conventionnelle, elle
est garantie par des conventions internat, et en particulier par la convention européenne des
droits de l’homme. En réalité, la CEDH ne contenait aucune référence au droit de propriété,
mais elle a été complétée par des protocoles additionnels. L‘art premier du protocole 1
énonce que toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Ce qui est
garantit est le droit de propriété qu’une personne a déjà, elle ne promet a personne qu’elle va
devenir propriétaire.
Les conventions internat sont supérieures au droit nat. La CEDH permet a une personne
ressortissant d’un état partie a la CEDH, qui a été victime d’une violation d’un droit garantit
par la convention, peut exercer un recours devant la CEDH (Strasbourg) après que toutes les
voies nationales sont épuisées. La Cour veille a ce que les états respectent les droits garantis.
L’individu peut la saisir. La cour vérifie si le droit dont se prévaut le requérant est un droit
protégé par la CEDH ou un des protocoles. Elle vérifie ensuite, la violation de ce droit par
l’état. Et enfin, si le violation était légitime ou non. Si la CEDH constate qu’il a eu violation
illégitime d’un droit alors elle prononce une condamnation de l’état, pécuniaire.
La France est souvent condamnée pour violation du droit de propriété : arret Mazurek du
1/2/2000. En l’espèce, cela concernait les droits successoraux des enfants adultérins. A
l’époque, ces droits étaient inférieurs aux droits successoraux des enfants légitimes ou
naturels simples. La CEDH a condamnée la France a cause de cette art sur le fondement de la
protection du droit de propriété. Par la suite, dans une loi de 2001, le législateur a modifié le
code civil et supprimé l’article 760CC pour mettre a égalité tous les enfants (légitimes,
naturels, adultérins).

Titre 1 : la notion de propriété


Le droit de propriété peut se définir comme un lien d’appartenance entre une personne et un
bien, c’est un rapport juridique qui fait entrer ce bien dans le patrimoine de la personne. Cette
appropriation permet au propriétaire de bénéficier de toutes les utilités du bien, tous les
services qu’un bien peut rendre. De ce lien jur découle des prérogatives. Lorsque le
propriétaire exerce ces prérogatives, on dit qu’il possède le bien. Autrement dit, l’exercice
effectif des prérogatives de la propriété constitue la possession. Il faut distinguer la propriété
et la possession.
En principe, les qualités de propriétaire et de possesseur sont réunies dans la meme
personne. Mais parfois, ces deux qualités sont dissociées. Il est possible parfois que celui qui
exerce les prérogatives ne soit pas le propriétaire. Dans ce cas, on a un propriétaire sans
13
possession, et un possesseur sans propriété. La propriété est la situation de droit, et la
possession la situation de fait. Dans certaines conditions, le CC prend en considération la
situation du possesseur pour elle-meme. Parfois, le CC fait produire des effets a la possession
elle-meme sans savoir si le possesseur est ou non le propriétaire. Et meme parfois, le CC
protège le possesseur contre le propriétaire.

Chapitre 1 : le rapport de droit a l’égard des biens


Section 1 : le contenu de la propriété
Le CC donne une definition de la propriété a l’art 544, mais surtout des pouvoirs du
propriétaire. Mais contrairement a ce que prétend le CC, ces prérogatives connaissent un
certain nombre de limites.
I/ Les prérogatives du propriétaire
L’art 544 CC : « la propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la
plus absolue pourvu qu’on en fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règles ». Le texte
donne une typologie des pouvoirs du propriétaire. Cette définition est empruntée a un juriste
italien du 14°s qui s’appelait Bartole. Il donnait une définition comme étant « le droit de
disposer completement de la chose sans autre contrainte que ce que prohibe la loi ». On ne
peut nier la ressemblance entre les deux définitions. Selon l’art 544, on a deux prérogatives le
droit de jouir et celui de disposer. Dans la théorie classique, la propriété est présentée
comme étant la somme de trois pouvoirs : usus, fructus et abusus. Alors que le CC définit par
deux pouvoirs. Les classiques disent que les rédacteurs se sont trompés. Les rédacteurs ne se
sont pas trompés, dire que c’est le droit de jouir et de disposer suffit a embrasser l’ensemble
des prérogatives.

A/ le droit de jouissance
Dans la théorie classique, l’usus est le droit d’utiliser la chose. Le fructus est le droit de
percevoir les fruits de la chose. L’abusus est le droit d’une part de modifier voire de détruire
la chose ; et d’autre part le droit d’aliéner la chose. Il y a un aspect matériel dans l’abusus et
un aspect jur. En réalité, la distinction qu’il faut retenir est de cet ordre, kle droit de
jouissance est de manière générale le droit de faire des actes matériels sur les biens (se servir de la chose en
conformité avec sa nature (si la chose est productrice, on a le droit de percevoir les fruits naturels ou industriels) – et
plus grave, des actes qui consistent à modifier la chose (si on est propriétaire d'un immeuble, c'est le fait de rajouter un
étage par exemple) pour améliorer mais également pour détruire la chose). Mais le propriétaire a une liberté définie
par ce droit, lui permettant d'agir librement sur la chose et de faire en principe tout ce qu'il veut sur la chose.
S'est posé en jurisprudence la question de savoir si le propriétaire d'un bien avait le droit exclusif d'exploiter l'image
de son bien? Un café avait une valeur historique et un photographe avait pris ce café en photo et avait vendu les
photos, sans demander l'accord du propriétaire de cet immeuble. Le propriétaire a voulu s'y opposer mais la Cour de
Cassation dans un arrêt du 10 mars 1999 a décidé que le propriétaire a « droit d'exploiter son bien sous quelque forme
que ce soit», y compris sous la forme photographique donc. L'exploitation du bien par un autre porte atteinte au droit
de jouissance du propriétaire. Le droit d'exploiter sous la forme photographique un bien est une prérogative du
propriétaire.
Mais on est revenu un peu en arrière dans un arrêt de 2004 de l'Assemblée Plénière pour dire que le propriétaire ne
dispose pas d'un droit exclusif sur l'image de celle-ci. Tout le monde peut exploiter l'image d'un bien et ce n'est donc
pas une prérogative particulière du droit de propriété. L'arrêt ajoute quand même que le propriétaire peut quand même
s'opposer à l'exploitation de l'image d'un bien par un tiers si cette exploitation lui cause un trouble anormal. Le droit de
jouissance est le droit de faire une exploitation du bien matérielle.

14
B/ Le droit de disposer
Cette prérogative est d'ordre juridique. Dans la théorie classique, le droit de disposer est un élément de l'abusus, mais
ce n'est qu'un élément de l'abusus puisqu'il est composé lui même du droit de modifier et du droit de disposer, d'aliéner
le bien.
Le problème, c'est que cette présentation classique porte en elle-même une contradiction d'ordre logique. Selon la
théorie des démembrements de propriété, l'abusus est un morceau de la propriété. Or, le droit de disposer comprend
notamment le droit d'aliéner le bien. Le problème, c'est que le droit de disposer selon la théorie classique, c'est le droit
d'aliéner la propriété elle-même. Mais du coup, le droit de céder des autres biens procède du droit de propriété
également. Dans un patrimoine, on peut avoir différentes sortes de biens, comme le droit de propriété, un droit
d'usufruit, ... Le droit de propriété qui est donc un bien selon cette théorie classique comporte le droit de disposer de
lui-même. Et donc dans la théorie classique, on ne comprend plus comment on peut disposer des autres biens comme
l'usufruit qui lui ne détient pas le droit de disposition.

En réalité, le droit de propriété en réalité n'est pas un bien, mais c'est le lien entre le patrimoine et tous les autres
biens ; et d'autre part, le droit de propriété comporte le droit de disposer, mais pas de lui-même. Ceci étant dit, le droit
de disposer selon l'article 544, c'est le pouvoir de faire tous les actes juridiques sur un bien.
On classe les actes juridiques en 3 grandes catégories: les actes de disposition, les actes d'administration et les actes de
conservation:
-L'une des prérogatives les plus importantes qui découlent du droit de propriété est celle de faire des actes de
dispositions, c'est à dire d'aliéner le bien, et donc de placer le bien sous la propriété d'une autre personne: C'est l'acte
de maître par excellence car il n'y a que le propriétaire qui puisse aliéner un bien. Parfois, cette prérogative peut être
paralysée, mais en aucun cas, elle ne peut être transmise. Les actes de dispositions sont principalement la vente, la
donation, la constitution de droits réels au profit d'un tiers.
-Le propriétaire peut faire également des actes d'administration, c'est à dire des actes de gestion courante des biens (le
bail car on n'aliène pas le bien mais au contraire, il permet d'avoir un revenu grâce au bien).
-Le propriétaire peut faire des actes de conservation. Il s'agit de sauvegarder un élément du patrimoine.
Le pouvoir de faire des actes d'administration et de conservation peut être confié à un tiers. Par exemple, l'usufruitier
qui n'est pas propriétaire de la chose, a le droit de faire des actes d'administration sur le bien.
Mais tous ces actes ont un point commun, c'est qu'ils ont tous pour effet de modifier plus ou moins la situation
juridique du bien. Et disposer au sens de l'article 544 du Code Civil, c'est modifier la situation juridique du bien. C'est
evident pour les actes d'aliénation mais c'est vrai aussi pour les autres actes car ils ont pour effet d'engager
personnellement le propriétaire, et ils créent donc un risque, celui que les biens soient saisis par le créancier du
propriétaire.

II/ Les limites aux prérogatives du propriétaire


L'article 544 annonce que le droit de jouir et de disposer peut être limité par la loi ou le règlement mais il ne faut pas
que ces limites soient trop importantes.
Il y a des limites prévues par la loi elle-même que l'on qualifierait de limites spéciales car elles sont toujours prévues
dans un domaine particulier. Mais il y a d'autres limites élaborées par la jurisprudence et qui sont des limites plutôt
générales.

A/ Les limites générales (jurisprudentielles)


C'est la jurisprudence qui les a élaborées et elles ne sont pas inscrites dans le Code Civil. Elles sont au nombre de 2
et sont bien distinctes.
15
1/ L'abus de droit
La théorie de l'abus de droit est une théorie s'appliquant à tous les droits subjectifs, mais qui a été élaboré en
jurisprudence, d'abord à propos du droit de propriété. Au 19ème siècle en particulier, dans la doctrine et en
jurisprudence, le droit de propriété était considéré comme le droit supérieur à tous les autres droits. Et l'article 544 dit
bien que le droit de propriété est de jouir et de disposer « de la manière la plus absolue ». Il est donc paradoxal que ce
soit à propos du droit le plus important que l'on ait créé l'abus de droit.
La théorie de l'abus de droit est une réponse à un problème qui s'est posé. Il arrive parfois que le titulaire d'un droit
cause un préjudice en exerçant son droit à autrui. On doit normalement le réparer ce préjudice. Et on doit réparer le
préjudice que l'on cause par sa faute. Or l'hypothèse ici, c'est que le titulaire du droit a causé un préjudice en restant
dans les limites de son droit. Il n'y a donc pas de faute de sa part. Est-ce que pourtant, on peut condamner le titulaire
d'un droit à indemniser, à réparer le préjudice qu'il a causé? Par exemple, le propriétaire d'une maison élève sur le toit
une cheminée. Celle-ci cause un trouble à son voisin car ça lui bouche la vue. A priori, le propriétaire avait le droit.
Mais cependant, il cause un préjudice au voisin. La réponse, c'est que le propriétaire peut être sanctionné s'il a commis
un abus de droit.
Il y a un auteur, Marcel Planiol, qui a nié la notion d'abus de droit et a dit que « le droit cesse où l'abus commence ».
Cette formule a pour but de nier l'abus de droit puisqu'elle signifie que lorsqu'on commence à se poser la question de
savoir si le propriétaire a commis un abus de droit, c'est qu'il est sorti des limites de son droit. Et cela veut dire qu'il a
agit sans droit ; il n'y a donc pas abus de droit puisqu'il a agit sans droit.
Mais il s'est trompé car la jurisprudence a consacré la théorie de l'abus de droit. Il y a du coup une nouvelle question
qui se pose: Dans quel cas y-a t'il abus de droit? Si on admet qu'un propriétaire risque d'abuser de son droit et que cet
abus de droit peut être sanctionné, il faut savoir quand il peut y avoir abus de droit. Le seul préjudice subit ne suffit
pas à dire qu'il y a eu abus de droit. Il y a eu un débat doctrinal sur cette question et 3 critères ont été proposé:
-Le critère serait la faute: Il y a abus de droit lorsque l'on a commis une faute dans l'exercice de son droit. Or, quand y-
a t'il faute? C'est une question extrêmement complexe. Quand est-on en faute quand on utilise son droit? La faute est
donc simplement un fondement de la sanction et non un critère de l'abus de droit.

16

Vous aimerez peut-être aussi