Vous êtes sur la page 1sur 4
Vay Vas ee en Centre CAHIERS DU CINEMA T jamais... Non, je ne crois pas parce que méme si ce n’es pas la méme chose, c”est quand méme le nom de mon pére qu’on entend quand on entend Akerman, le nom de mon pére, de mon grand-pére, de mon arriére-grand-pére, etc Pourquoi était-ce si important pour mon pére qu’il ne soit pas le dernier & porter son nom. Je ne sais pas. Enfin aprés moi et ma sceur. Mais cela ne comptait pas. Elait-ce vraiment d’ailleurs le nom d’un de ses ancétres ou tun nom qui lui a été donné & cet ancétre-Ia parce que, soit, il était paysan, soit il vivait dans une ville qui s’appelait Akerquelque chose. C’est un nom de la diaspora. Un nom d’emprunt. En attendant le messie Jaurais dé répondre ca a mon pére quand il m’a dit pour le nom. Mais je n’ai pas eu la présence d’esprit, Au fond, "est comique. Burlesque méme. Non, tragi-comique. ‘Comique. Oui, j’ai envie de ga. Et du burlesque. Au cinéma, on peut tout se permettre, on peut casser des assiettes, cirer ses jambes, hurler pipi dans les escaliers, Vai commencé par ¢a, Burlesque. Et tragique aussi. Ca finissait mal, commengait bien. Souvent ga commence mal et finit bien au cinéma. Et puis faire des spaghettis, ¢a, c’est ni bien, ni mal, mais Jes manger salement, ca c°est pas trés bien, Sans se laver Jes mains dabord. Se frotter la bouche avec ses mains, sans serviette, ¢a "est pas grave, mais pas trés bien. Mais jeter tout par terre, faire tout tomber des armoires, les casseroles et les boites de maizena et la passoire et enfin tout ou presque, 76 ‘Aves Jon Barry et Myriam Boyer. ohn et Myriam John cuits "Amérique Pascale Salkin et Maria de Mediros dans Jai faim, ft froid, 1988, jent ensemble, fs ont eu un enfant use del etait metteur en scéneia-bas, est devenu meteur en soda i puis jeter de l'eau sur ce tout, c’est pas grand-chose, c'est presque rien, mais c’est presque mal Sans en avoir lair j'ai commeneé par le début, Saute Ma Fille. Jeme rends compte que ce film, depuis que j’ai commencé ce monologue, que ce film m’obséde. Qu’il y ‘ait la, tout ce que jaimerais encore pouvoir faire. Au cinéma et dans la vie. Dans la vie, ¢a m’arrive encore purfois, mais ¢est par inadvertance. Bien sir, maintenant, ce n’est plus possible, j huit ans. Et j'ai mis mon corps dans ce film et je n’avais aucune idée de ce que ce corps allait produire. L'aurais-je fut, aurais-je fait comme ¢a si j’avais su ? Un corps mmaladroit eta la fois pas encore défini mais trop défini. Une téte ronde. Jai rejoué aprés dans Je tu il elle puis dans Z'Homme d la vatise. Mais dans L'Homme a la valse, je faisais déja la « maladresse ». Enfin a peine. Parce que je suis restée maladroite, jusqu’a aujourd’hui et pire que ¢a. Manger toute seule dans une cuisine. L'espace domestique on dit maintenant. C’est moins comique, et pas du tout burlesque, c"est méme triste. C'est comme une réponse a Saute ma ville, ot plutot, Saute ma ville était déji une séponse a Jeanne Dielman. nger toute seule dans une cuisine, face caméra, de uvtes petites tartines. C’est Delphine. Delphine Seyrig. le n'est plus la. Elle ne mange plus. Elle mangeait avec Hant de jubilation dans la vie, Une fois qu’elle avait fini Son plat, elle allait dans V'assiette des autres, surtout quand ily avait des frites. 7 Sylvie et Stanislas, A crote, on essle le pte sur mes piads Est-ce que le chien Edgar rebaptig Nest supposé venir lécher les pds co let Binoche Je cots qua i sctne a tb couse (Un

Vous aimerez peut-être aussi