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® - / Gigegeven onder de auspicién AFRICA-TERVUREN X - 1964 - 2 Dremeundelies slic Revue trimestrelle publiée sous les auspices des AMIS DU _MUSEE, ROYAL DE AFRIQUE CENTRALE, sabi, & Tervuren Van de (VRIENDEN VAN HET: KONINKLIK NU- SEUM VOOR MIDDEN- AFRIKA, vw. te Tervuren LE SOULEVEMENT DES BABUA (x900- 1901) » par A. DEREINE Commissaire de District Assistant honoraire tion orale, n’était le plus souvent que simplemznt cité. Ainsi, 'Administrateur Breuls deTiecken écri Vat dans Historique du Territoire déButa” (¥ uPartout on trouve des renseignements vague: Ud sdvolte..: beaucoup de troubles dans la chel- iferie ‘et il terminait comme suit volte des Babua: “ JF'ai simplement noté les faits conus la lece tare de livres ou la. découverte de vieilles études. “permettra de compléter cette trop bréve notice." ‘Durant les congés statutaires en Belgique de” 1952 et de 1956, et grace 2 Tobligeance de Madame Van Grieken de l'ancien Ministre des Affaires: Africaines et de Monsieur Luwel, Conservateur au” Musée Royal de l'Afrique Centrale, auxquels j'ex" prime fel ma sincdee gratitude, jai pu consulter des Socuments inédits qui m’ont permis de recéustituer Thistoire du soulévement des Babu: ‘Mais, au cours des recherches, il est apparu qué Avant-propes. tadministroteur de tervitoire était chargé, au Goigo belge, de Tenécution dans son territoire de Ja majorite des services incombant & I'administe faire régner lordce public. percevoir limpét. controler les tribuncux des cicconscriptions indige- nes, présider le tribunal de terrtoire, réaliser les programmes agricoles, etc que indigéne, clef de voite de notre e, stait une de ses tches princi- pales, Pour Ta coniuire avec succes, il avait 8 22 isposition les dossiers politiques dans lesquels fratent consignés entre autres Torganisation so- Giale des autochtones. historique des clans et des Je chapitre sur Ia ré- circonseriptions indigenes. "Administrateur ‘erritorial Assistant de septem- bre 1949 & septemisre 11152 ei ensuite Administra- teur de Territoire de mnars 1953 8 mars 1956, javais consulté fréquemment les registres politiques du territofre de Buta Dans Ie terstoir par son ampleur et ses répercassions: le pays avait fe en 1900-1901 le theatre du soulevement-des Babua, Mais cet evenenent important. 3 past quel- ques détails frage.cntaires transmis par la teadi- vue fait dominait tous les autres le comportement des Babua et Fintervention des agents européens dans la répression ne pouvalent dure compris qu'aprés Ia reconstitution de Torgani- sation sociale des Babua et celle de organisation administrative & cette Epoque. Jfavais été amené 2 concevoit, pour la pode NBONNEMENTEN - ABONNEMENTS Nbonnement: 200 Fr Posties, / CCP: 566452 - 16 yezamenlifke abonnerenten: 150 F: BBC: 433154 - B. Bs De Vetenden ee cho Bleseum voor Midden-Atskon/eLes Amis du Musée royal sabe / Pour 10 abonnementssinltants: 150 Fr. par ae les R-S5.711887 ~ Kredietbank: 44554 7 Jer Atrique gentrals» Tervuren, Belg. 2 1890-1908, les chapures suivants de Thistoire du territorre de Buta qui a cté scindé le ler janvier 1956 en territuce de Buta et en tertitoice de Bambesa — Les populations = occupation i sesriteire = Lrorganisation administrative = Les voies di communication = La lutte contre les troitants arabes Le soulévement des Babua. Mais. en 195". [a documentation n'était pas com plite et mes o-csipations professionnelles en Bel- Gique aprés mos retour en 1960 ne me permettent pas de la compliter. Jai pu cependant terminer le Chapitre du soviévement des Babua. ‘Avant d'aborder le sujet proprement dit, je si- tuerat Thabitat des Babua, exposerai bridvement feur organisaticn sociale et Vorganisation admini- strative en 1900 1. LHABITAT DES BABUA Les Mobeni, les Mebati, les Bayew et les Babua, qui ne lnrmenc qu'un seul groupement eth- nique, résident, pour la plupact. sur les tersitoires de. Buta et de Bambesa Jusqu’en 1962. ces ceeritoires faisaient partic du district du Bas-tleie, wn des 4 distfiets de la Pro- vince Orientale e: étaient compris entre — B41" de latitude nord au nord, — 26" 30° de longitude est de Greenw. a Test — 2°45 de latitude nord au sud. 24°43" de vongitude est de Greenw, & Fouest. soit 27.234 kiné (2). | I, LORGANISATION SOCIALE DES BABUA Les gardiens cic la teadition orale rapportent que Bngale créa Mftva dont T'épouse. appelée Madu cut un fils Kundjé. divinité anthropomorphe gui erta le premier homme: Abamake. Abamake eu: 3 fils — Tone, ancétie sie la tribu des Abarambo = Giliba, anceve le ia tribu des Azande — Mpae alias Adzapane, ancétre de la tribu des Babua _— Mbabuba, -uncitse de la tribu des Makere Mpae engendca Galai qui dat un fils Apagibit Celui-ci eut 2 tils: Baci et Bua Bati eut dew: descendants — Benge, anc tre des Mubenge 30 — Buti, ancétre des Mobatl Bua eut également 2 fis: — Yew, anctice des Bayew — Bua moke, ancétre des Babua (*) Ces 4 groupements, que nous nommerans Babua “Peat et logique de les nommer Bapagibit spais Fappellaion a été transmise par les Azande mia premiers Europtens qui occupérent Ia région are ptestée —- ferment un groupe ethnique dont Tes individus parlent le métse idfome, ont une orga- nisation sociale identique st obeissent au nigines impératife coutumiers. cs Cependant, comme nous le verrons, tous les clans voc ge soulevérent pas et leurs guerriers ne form’- Tent pas une armée sous commandement uniqu! en étre recherchée dans leur organi- In cause do sation sociale. La structure sociale des Babua est le clan (Ietina). ensemble de toutes les personnes issues. par les hrommes, d'un méme ancétre dont elles portent le nom. En font pattie, les ancétres décédés qui forment le clan prépondérant et les vivants groupés en li- gnées (lepiga). ayant & leur téte Fatné (mbobu). ‘Le clan est done une famille étendue unie par les dont les membres posstdent liens du sang, fami ou satteibuent un auteurs génésique commun. Par- fois, des étrangers — que nous nommerons adop- ‘2 — font partie du clan. Le cas le plus fréquent cst celui d'un homme de mére issue du clan qui apits des démélés avec les siens, vient s‘établic dans le clan maternel et y fait souche, ‘Quelles sont les lignées desquelles sont issus les individus qui peuvent se réclamer du clan? Crest une question de pur fait, Le dlan étant une institution sociale dont le but principal est d'assu- ree la défense de ses membres contre les ennemis extérieurs, il arrive que les membres d'une ligne. tstimant pouvoir se passer de Maide de la commu- hnauté, se détachent de Ia branche ainée pour for- met un clan (*). ‘Chague ‘clan est indépendant, Rarement, Jes clans concluent une alliance pour une cause com- tnune, alliance essentiellement temporaire pendant Iaguelle chacun deux conserve son commandement propre (*). Le descendant le plus dieect de la souche dans Ja lignée ainge male (patsiarcat) est de droit le chef du clan (kumu). Il personnifie Vancétre épo- yme et son autorité, qui s‘exerce uniquement sur les hommes du clan, n’est pas générale mais sur- tout morale. II consulte l'assemblée des anciens (lego) pour toutes les questions intéressant Ia com- munauté, Les décisions importantes doivent étre admises par les hommes adultes, cqmpte tenu du degré dlimportance de chacun d’eux. Pour obtenir les faveurs de ses ancttres, le Mobua doit, par divers hommages, marquer son respect, sa déference envers leur représentant tez- restre, le kumu: — abandon de Ia dépouille du topard dont seul le kumut porte les dents en collier; — remise des prémices d'un champ: jeune mais, bonanes hatives: =+ don d'un couteau par le jeune époux aprés Ie mariage: — usage an villus cu icf et pendant ua jour d'un gong neuf — abandon de ceriaines varties du produit de la chasse, telles In wompr de Pétephant, le ventre du cochon sauvage + . — en eas d'expidition guerritre fructueuse, don d'un oy de plusicurs esvlaves, capture de guerre. Le chef de clan tranche les contestations de tout genre entre homincs soumis & son autorite: ses décisions sont sans appel ct trés souvent respectées. Leue non-exécution entraine pour linsoumis In per- te de toute protection, de ‘out soutien des membres du clan en cas 42 repedsiilles de la pastic lésée. Mis au ban de Ia sociité. sl ne jouit plus d’avcune considération. La solidarié clanique ne jove plus fen sa faveur. Ces sanctions faisaient réfléchir les plus récaleiteants, ler vic dépendant bien souvent de cette solidarité clanigu: En cas de contestation entre les membres de la communauté et ceux d'un autre clan, le kum préte ses bons offices dans le réglement du Iitige afin d'éviter Feffusion cle sang Le chef de cin, avec !accord des hommes. dé- clare Tétat de guecre. 1 ne combat jamais mais reste & Farriére en wn en.teoit nommé-elambi doa Ke it encourade les guerriers commandés par un chef de guerre qu'il a désigné pour sa bravoure ct son. intelligence. En résumé, le kumu jovissait anciennement d'un trés grand prestige ; ses sujets lui temoignaient un grand respect cc ne se hasardaient pas souvent & méconnaitre ses décisions ou & passer outre. I, LORGANISATION ADMINISTRATIVE: EN 1900 [A cette épogue, le tervitoire de Etat Indépen- dant du Congo est divise en districts, deux de ces istriets (Llele et Stanleyville) en zones. Des pos- tes, dirigés par un officier ou un sous-officier euro- péen, assurent Foccupaticn dans un rayon d'action plus ou moins délimité, Des postes de police sont etablis au¥ villages principaux. Quelle eait organisation adminktrative pour #5 les terrtoires actucls de uta et de Bombeso ? 1. Le district de I'Uele. Par décret du 17 juillet 1895 (B.O. 1895. page 429), le Roi-Souverain dlivise le territoire de I Etat Indépendant du Congo vn 15 distriets dont celui de TUele délimite par .ss disteicts des Bangalas a1 wet de ['Ubang.. es [rontiéees septentrionale et “orientale de (Liat, la eréie de partage des eaux “de [Ulele et celles de (Aruwimi et de Uleimbic “jusqu’au district des Bangalas. [Le district est commandé par un commissaire de district, En 1895. Chaltin assume le commande- ment de celui dic TUele, dont Nyangara est le chef-lie ‘Ala fin de cette méme année, I'Inspecteur Etat Baron Dhanis regoit Ia_missign d'occuper T'en- clave concédée pac la Gronde-Brethgne & VEtat Indépendant du Congo en exécution du traité du 12 mal 1894, et alin d’assurer le succés de cette mission, il est chargé du commandement supérieur des districts de I'Licle, de 'Aruwimi et des Stanley- Falls (*). Deux colonnes forment Vexpédition. La premié- re, commandée por [Dhanis et partie des Stanley- Falls, n'atteindra pas lobjectif: le 14 feveier 1896. les soldats batetela de avant-garde sous le com- jandement de Leroi se révoltent. La seconde, par- tie de Dungu sovs les ordres de Chaltin, prend Redjaf le 18 févcice 1897 et occupe Menclave. Le Gouverneur Général décide que le comman- dant des opérations sera nommé ,.commandant st- ppérieur des tertioices du district de [Uele” ("), Gisteict détaché temporairement du commandement exercé par le Vice-Gouvernedi Général” Baron Dhanis (*).. En sa qualité lc chef d'expédition. le comman- dant supérieur était tenu de résider Ia frontiére exteéme (?). Un fonctionnaire, dépendant directe- ment du commandant supérieur et hitrarchique- tment placé au-dessus cles chefs de zone, assure le contsdle de I'exécution des instructions du Gouver- nement (**) 2. Les zones de Rubi-Uelle et de Uere-Bomu. La reorganisation des districts en vertu du déeret du 17 juillet 1895 est, pour celui de I'Uele, la con- séquence de deux faits : : et

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