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3 INTRODUCTIO 1. CONSIDERATIONS GENERALES PARMT le grand nombre d'instrumens dont on Fait actuellement usawe en goeiete on dans les concerts, il n’y a que le piano et | Cette facul a harpey qui reunissent lharmonie complete ala melodie. ‘le precieuse me parail deyoir leur obteuir la preeminence sur tous les autres instr u- mens, parceque chacun deux peul accompagner seul la yoix,et donner meme une idee juste dn mé rile des Compositions dramatiques sur les partitious, tandis qu'on ne pourrait y parvenir ay ec les autres Mais si sile piano et la harpe doivent @tre considerés sous ce point de yue comme les deux instrnmens, qu’en en réeunissant un grand nombre, nstruime les plus parfaits, malgré Vinconyénient qui leur est commun de ne point soutenir et filer les sons, en est-il un des deux qui mérite la preféreuce sur Vautre? Comme cette ques- Gon west nullement éiran nar , A : ie re au perfectioanement de Vart musical consideré dune maniere g nérale, je crois deyoirla discuter avec quelques details. musique,en la considérant dans toute ra généralité, se divise en deux principales branche lao, 7 & a composition et Veavécultons vie idee musicale est, comme la pensée, un étre purement moral, auquel le compositeur ; seul pourrait donner [existence, si l'on n’ayait pas trouve Part de lecrire, comme on a trouye celuideecrire la pensee. Le compositeur a done ses lecteurs, comme l’orateur et le poete, avec celle dilVerence, que la pensée est publiquement tr nsmise par le seul organe dela yoix, Landis que Videe ansicale lest en méme tems, et par l’organe de la yoix, et par Vintermediaire des frumens. [resulte de J& an nouveau point de yue sous lequel la musique doit encore élre diviseeon deux autres branches cénérales: la musigue vocali et Za musique tnotrumentale, C'est la nature qui donne la yoi et constimment ,et ce sont les Falitudee sociales contractees desle bas age, entretenues, qui enseignent seules a s'en servir pour chanter comme pour par- ler; mais vest Part qui crée les instrumens, et par cette raison ils ne peuvent seryira transmetire les-idées. musicales que par un mécanisme qui doit étré nécessairement enseigne, Garat etail déj nn des premiers chanteurs de l'Europe ayant d’avoir pris une seule lecon de musique, tandis qu'il afalliune étude longue et opiniatre pour former les Dussek ‘et les Viotti. ' Cette. etude est done necessaire ponr acquérir un talent instrumental; mais continuant encore Ja comparaison que je viens détablir, parce qu'elle me parail d'une extréme justesse,il es! essentiel (Chaleceraphie de BEUZ ART.) ) CVeteaianetnse ) + INTRODUCTION. W@obseryersqn’un artiste qui joue d’un instrament est tres-loin dela perfection, s7il ‘n'a pas ac- quis la faculte de transmettre sans élude preéparatoire toulesses propres idées musicales, eb toutes celles des autres jai Inisont présentées par-ecrit, comme lorateur a celle démettre a Vinstant meme, ou sa propre pensée aussitot qu'itla conceit, on celle des autres quand i! !n voit: éerite, A c- 1 e cordérait-on de le8prit dans la société a celui qui,ayant appris par coeur une centaine de-melsiheu-! reux,saurail les placer 4 propos, sang pouvoir du res|e soutenir un conyersation? Hstimeraib-on un ayocat quiserail incapable de répoudre sur-le-champ @ tonte espece d'ebjections, on qui strait foros de se circonserire dans un certain nombre, de plaidoyers ponr defendre toutes les causes execution instramentale n’a done qu'un faible merite, quelque parfaite quelle pnissetire, sielle est limilee. L'executant n’est plus qu'une machine, comme ces belles pendntes fa lirik puees 1 en Bohéme, qui font entendre les sonates de piano les plus difficiles, et en exécutent une dif rete 4 chaque heure, avec une certitude de précision donut les Cramer et les Steibell seraient peut-Ctre ineapables. La nature de Vhomme est trop anoblie parses faculties morales, pour quiil soit fondé a tirer: yanité du seul perfectionnement de ses faculiés physiques. Cest décrader Je ta lent que d’en séparer le uiérite des conceptions. Le peintre, capable dimiter parfaitement, mai servilement,un beau tablean, est loin dobtenir la méme estime que celui qui a compose. fl eh est de méme en musique; le yrai conpaisseur n’estimera une execution tres-hrillante sur tel inst en- ment que ce soit,qu'autant qu'elle rendra facile la transmission des propres idees de | xeon tant, ou de celle des autres. Crest. principalement & la harpe que ces reflexions xénérales sont applicables. Le talent des. ir- me,s tisles sur tons les autres instrumens, n’obtient que peu d'+ Ise borne a lexeention, queljue brillante quelle soit; on exige impérieusement deux, pour etre regardes comme de grands professeurs, quwils soient en état de tout executer a la premiere yue, Pourquoi done est-ou, plas indulgent pour les professeurs de harpe, aurquels on se contente toujours de demander des:solos? Ponrquoi dans les concerts particnliers ne les engage-t-ou jamais, comme les pianistes a accompagner la voix? Serail-ce parce que la harpe y esl moins propre que le piano? Je suis loin delecroire: les denx instrumens sont d’abord ezalement suseeptibles de tous les effets d@harmonie,et lon ne peut ensui- te digeonyenir que, bien Join d'etre inferieure dans tout le reste au piano, pour Vaccompagne- ment de la musique yocale, la harpe u’ait au contraire sur lui de tres-crands ayantages : elle produit des sons incomparablement plus brillaus, plus agreables, et plus analogues ala voix; elle jouit de la faculté précieuse de nuancer les forte et les piano a tous les decreés possibles;elle est enfin susceptible d'effets qui lui sont propres eb qui peuvent remplacer jusqu'aun certain point de. grands effets d'orchestre. Ses sons harmoniques, par exemple, et ses sons étonff tee penvent dans beaucoup de cas donner ane idee juste des instrumens a vent lorsqu’ilsdeyiennent partie principale’et chantante de l’accompagnement. Voila, certes, de puissantes raisons pour accorder ala harpe la precminence sur le piano, Pourquoi donc néaumoins celui-ci obtient-il seulle pri- vilege d’accompagnér Ja voix sans élnde preparatoire? Dira-t-on que cela tient ala forme de Vinstrume:.t qui ne.se preéte aussi bien a placer commodément la musique sous les yeux de (Verne tns.) sc a i i a a Sat i ae ae iia lope ee | INTRODUCTION. Taccompagnatetr et des chantenrs? Cette raison est trop frivole pour étre adinise; car, s’il était recu d’accompagner sur la harpe comme sur le piano, il serait tres-facile’ d'imaginer un pujitre qui, sans géner le mouvement des pieds et des bras du harpiste, placat plus fayorablement: l4-ma- siqhe sous ses yeux, em meme tems qu'étant plus éleyée elle serait mieux lue par les chanteurs qui sont presque toujours de bout, et j'ai déja méme fait construire un pupitre qui remplit par- faitement cet objet 4%. : ‘ : i Il faut done -que l’exclusion donnée’A la harpe pour |’ accompagnement a la premiere yue, ait d‘antres causes. Osons le dire ayee courage, au risque de choquer quelques amonr-propres. La principale canse de cette exclusidn, c'est que etude du piano a été portée beaucoup plus loin que celle de la harpe. Les sons de ce dernier instrument sont si agréables, il nuance si bien les forte eb les piano, il produit des effets si brillans, qu'il suffit de parvenir @ un certain degre de force pour se faire une grande reputation, en charmant constamment son auditoire.Or,ce degré de force est loin de suffire pour étre en état daccompagner A la premiere vue. I] faut ce pendant-en conyenenir: i] resulle de L’etat actuel d’imperfection ou la harpese tron- ve encore, un grand inconyéenient pour accompagner sur la partition:c’est le mécanisme des peda- les qui restreint beaucoup la faculté de moduler. Voila done une difficulté, et l'une de celles qu'il est utile de chercher a surmonter. Cette difficulté yainene ne pourra plus étre considérée comme. un de ces tours de force qui ne sollicitent qu’ane atérile admiration, mais comme uu yeritable perfectionnement dont l'artiste retirerait un frnit précienx, celui d’avoir surmonté un des plas srauds obstacles qui s’opposent a execution, & la premiere yue, sur la harpe de toute espece de wusique; ear voila ce qui constitue réellement un grand talent musical; mats pour l'acqueérir leleve aura eneore & yaincre une autre difficulle que celle des pédales, difficuite qui est pent-elre encore plus crande, eb que néanmoins tous les professeurs paraissent avoir méconnue jusqn’a present; est celle de faire entendre toutes les parties qui rendent Vharmonie complete, en en execulant jusgau’a trois &-la-fois de la méme main. Oo deruier geure de difficulté se rencontre anjourd’hui trés-sonyent dans la musique composée pour le piano, et tres-rarement dans celle composee pour la harpe; fant-il en conclure que la herpe est moins propre que le piano a produire de beaux effets d’harmonie, et que meme la ide musique qui's’execute sur ce dernier instrument ne peut pas tonjours s'executer sur lautr ne le peuse pas, Nous les professeurs accoutumés a ne jouer que de Ja musique actuellement compose pour la harpe, s’éleyeront, je m’y altends bien, contre Vidée de jouersurcet instru: ent de la musique telle qu'on Ja compose aujourd'hui pour le piano, dans le genre nouveau introduit ps Se a TT r Dusseky Mais lorsque les premieres sonates de ce compositeur parurent, il n'y a pas plus ‘(4) Beaucoup de chenteurs n’siment point & etre accompagnes sur Ia harpe, parceque, qnelque bien accordee qu’ elie soil dans le ton de Mt bémo} qui lui est propre, il est tres-rare qu'elle reste partaitement d’accord dans les autres tous, a cause du defeat de justesse des pedales; mais c’est Ja fante du joueur sila harpe, une fois d’aceord dans un ton, ne lest pao exale ment dans tous 1@8-aulres,c’est qu'il neglize alors de regulariser les pedales comme il ena Je moyen , ait iqu’il sera explique a Varticle A de cette Introduction. (VTVet Ty 45s ) 6 NTRODUCTION. de trente ans, tous les piauistes qui étaient alors Je plas en répulation, ne s’éleverent -ils pes de meine contre les difficullés quelle renferme, et ne dirent-ils pas de ceite musique, ce que les harpistes disent aujourd hai de la mienne, qu'elle etait mal dotgiée pour instrument? Jose me flatter que je ne serai pas plus long-tems que Dusseks exposé aux reproches qu’on Inui fit.On recounul bientot eu effet qu’en cherchant un doigter convenable, les plus grandes difficnltés des sonates de ce celebre artiste dispamaissent en partie, et tous les compositeurs qui le snivirent, parmi lesquels il faut sur-tout distinguer Cramer et Beethoyen, adopterent son cenrede composi- tion, parce qu’ils Ini trouyerent on mérite prédieux, celui d’une harmonie constamiment aussi pure que brillaute, tandis qu'elle est toujours ou trop nue, ou trop dépouillée deses parties intermedi- aires, dans toute Ja musique ancienne composee pour le piano. Le méme reproche, il faut en conyenir, peut étre fait a presque toute la musique actuel - lement composée pour la harpe. Krumpholtz est le sen] qui,‘dans ses derniers ouyrages, ait adopté le heau eure de compo- sition dont je viens de parler; mais tous les professeurs dn tems s’éleyerent contre cette in ndvation, et depuis il n’a point eu d’imitatears. Des arpégemens, des gammes diatoniques, des suiles régulieres de tierces el de sixties, yoild anjourd’ hui ce qui constitue essentiellement les compositions pour la harpe.Cela suffit, je le sais, & raison de la beanté des sons de cet instrument, et de tontes les nuances dont il est susceplible pour produire de trés-grands effets; mais ce n’est point une raison pour se priverdes ressources puissantes de lharmonie dont on tire un si grand parti sur le piano.Onne paryiendra jamais, tant qu'on s’en tiendra & des compositions si simples, ni a jouer a la premiere yue, ni & accompaguer sur la partition,ce qui est, je lai deja dit, je ne saurais trop le répeter, le véritable cachet d'un grand taleut instrumental! O’est dans la yue d’y faire parvenir mes eleves, que je me suis rapproché dans mes compositions ponr la harpe, du geure actuel des compositions pour le piano. tle n'ai concu ensuite Pidee de faire cette méthode que pour faire Lomber le reprochede composer ne musique qui n’est point dans la nature de l’insfrument, en indiquant le doigter qui lai conyient, lequel differant a beancoup d’egards du doigter ordinaire, m’a paru singulierement propre a contribner aux progres de l'art. Voila aussi pourquoi je conseille aux éleyes, mais seulement lorsqu'ils sont parvyenus @ nne certaine force, de svexercer sur la musique de piano, en attendant que les oompositions yigoureuses, écrites spécialement pour la harpe, se maltiplient dayantage, suuf a changer dans cette musique, faite pour'un\ autre instrument, quelques traits, tels que les tremolendo, ete., etc., dont ]’exeécution seraib decidément trop difficile on d’un manyais effet sor la harpe. On pourrait peut-étre m’accuser de présomption-si je rendais compte ici des tentati- yes houreuses que j'ai faites moi-méme & cet égard, quoique ma propre experience puissedtre de quelque poids, puisque le piano ayant eté mon instrument ayant la harpe,et ayant méime couseryé la facnlté d’y accompagner sur Ia partition, je dois également bien connaitre la nature de l'un et de l'antre. Mais je citerai un exemple plus decisif du succes qu’on peut se promettre de l'étude que je propose. O’est celui deM. Marin, ce célehre amatenr, que les professeurs les plus habiles (V.D et 1.458. ) RODUCTION. ent pour leur maitre. Fe lai yu joher, a la premiere vue,ayec une preci reconnal sion admirable, etsans. y changer une seule note, les soriates les plus difficiles de piano. Ce n'est pas tout: non seulement il accompagne.A la premiére yue sur toute espece de partition; mais il lui est arrivé une fois, sur une partition qu’il était impossible qu'il couniit, de transposer d’un ton une tres srande scene, pour la commodité du chaaténur, sans laisser echapper un seul effet d’orchestre; voila des faits trop notoires pour étre contestés. Quilon cesse done de circonserire dans des limites étroites les Compositions faites pour la, harpe; que la facililé d'enlever les suffrazes en ne jouant que de la musique aisée, ue dispense plus de étude et du travail nécessaire pouren jouer de trés-difficile; que l'on se persuade par l’exemple de M. Marin, que tout’ est possible sur la harpe comme sur le piano; et quwenfin nos grands profe: ‘eurs de harpe, bien pénétrés de cette derniere vérité, versent avec assurance dans leurs compositions toutes les richesses de lharmonie, sans s’embarrayser des diffieultés d’exécntion qui peuvent en résuller: oc’est alors qu’acanérant un merile intrinseque parfaitement eval a celui des 1 { $ Srands, professeurs de piano, ils feront obtenir & la harpe la prééminence qui lui est due sur tous les autres instrumens. Mais si je suis assez heureuy pour que cette methode applanisse aux éleves toutes les difficu]! és Vine br he. Une ante execution, qu’ils ne perdent pas de vue le principal mérite que jy aiatt I F F J point encore exposee, concourt a la placer principalement dans la vonyelle cause que jen Vaenlte de lire a la premiére vue, c'est evtréme facilite avec laquelle on se blase sur les plus heaux moreeaux de musique, & raison, sans donte, de leur expression vague et indeterminec, el de Ia neécessilé ot se trouye par-la un artiste de jouer presque tous les jours quelyne chose de neuf. Tl n’y a d’immortel parini les conceptions du geénie, que les chefs-d'ceuyre des écriyains el des grands poétes. Quant aux chefs d’ceuyre des compositeurs, ils sont souyent oubliés de leur Vivant méme, et ce n'est quwen les faisant suceéder sans cesse les uns aux autres que les plas srands compositeurs peuvent conserver leur reputation. Cette réflexion peut etre decourdgeante pour tous eux que limpulsion de leur génie porte A compose mais elle nten est pas moins yr fe. La posterité pourra bien parler d’enx, mais echini leurs ouyrages finiront parétre oubliés. S * Compose quatre-vingt-dix operas, dont aucun n'est joue aujourd'hui en Ltalie; deux ou trois senJement sont joués‘en France, or se lasstr d’un chef-d'ceuyre en musique, e’est se lasserde son tun trayail execution, Comment done un artiste pourrait-il se flaiter d’obtenir un succes soutenn , peuible ne Je conduisait qu’a exécuter, méme dans la plus grande perfection,une quantité limitee isfaire, de pieces, Sans ponvoir suiyre le gout public dans ga mobilité, et faire entendre pourle un morceau nouyean presque tous les jours, 2° OBJET DE CETTE METHODE. Les considérations genérales que je viens dexposer, doivent faire connaitre en partie Vobjet de cette méthode, I] cousisle a expliguer [res en detail, et par des préceptes et par des exem- ples, les moyens de paryenir a executer sur, la harpe la musique la plus difficile, celle méme (V.tet 455, ) INTRODUCTION. composte pour le piano, ety ce quien est la suite nécessaire, & conduire |’éleve an point de tout jouer a livre onyerty et dlaccompagner a la premiere vue sur la partition. I convient 4 cet effet de distinguer trois degres de force sur la harpe. On pent dabord horner a accompagner la voix,en n'executant que des accompacnemens écrits; on peut ensuite Clendre son ambition jusqu’a celle d’exeouter seulement la musique ordinaire telle qu'on Ja compose aujonrd’bui pour l’instrument; enfin, si Jes premiers succes dans la carri¢re inspirent une forle Sinulation, on peut aller jusqu'a pretendre aceompagner enr la partition, en parvenant préala blement a tout jouer @ la premiere ‘vue. Or tous les accompagnemens ¢erils pour la harpe ou pour le piano, sont d'une exécution si facile, qu'il faut trés-peu d'étnde pour paryenira les jouer, pour peu que Von soit deja musicien Le doister de ces aecompagnemens est extrémement simple; il est le méme dans tous les bons; un tre “petit nombre de preceptes suffit pour apprendre, et je suis conyaicn qu’ayec | seul secours de ma methode et sans aucun mattre, amateur deja musicien, qui voudra vppliquer yailler deux ou trois heures par jour,sera en état, en moins de six mois, d'exeenier a ly vue tous les scompagnemens écrits, non-seulement pour la harpe, mais enco yur Comme il existe actuellement une granie quantite de ces sceompagnemens, puisqwil y en ponr presque toute la musique yooale deja composes qui a quelque répntations et comme le marchands de mnsique s’empressent d’y ajouter journellement toutes les scenes dramaliques, ou les airs nouveaux, pour peu qu'ils dient de sueces, ma méthode serait deja tres-utile quand elle ne procurerait que le premier decre de force sur la harpe. Le second desré de force, celui quia pour objet d’exeenter toutes les pigces composées spi'cia- lement pour la harpe, sous les denominations de pots-pourris, fantaisies, sonates, concertos, elc., exige saus doute un plas grand travail que les conseils d'un bon maitre sont propres 4 abreger, en le rendant plus facile. Néanmoins je ne doute pas encore qu'on ne puisse panvenir a Tacqucrir ayee le senl secours de ima méthode, dans les yilles ou il est impossible de se procurer un bon maitre. le woserais pas affirmer avec la méme assurance, qu'elle put egalement suffire pour faire alleindre le dernier degré de perfection, celui que j’ai fait consister dans la faculté de jouer, sinon a livre ouvert, du moins apres une tres-courte étude preparatoire, toute espece de musique quelque difficile qu'elle soit, et de paryenir enfin 4 accompagner sur la partition. O’est au tems seul quil appartient de prouver-si l’on peut tout-a-fuil se passer @ cel gard d'un maitre de harpe. Mais s'il est possible que les préceptes de cetle methode puissent encore le suppleer, i] fandrait an moins le remplacer par un excellent musicien qui, sans profecser la harpe, fit en état de dirigerléleye sur ensemble des parties, et de le matytenir dans Ia- plomb de In mesure; car, il ya s'en dire que, pour parvenir ace decré de force sur ta harpey il faut nécessairement,en trayaillan a adquerir Texéention; travaillersen meme tems a devenir tres bon musicien, en solfiant beaucoup, el parlti- cnliérement sar tentes les cl + ce qni est indispensable pour accompagner sur la partition. 1 serait_meéme tres-ulile d's CV. Det 11.435.) pprendre Vharmonie, dont il convient de sayoir au moins les elemenss INTRODUCTION. . : fs . ’ . Qk “ . iS Que néanmoins cette designation d'études neffraye point les amatenrs qui se contenteraient du talent dexéeuler faeilement tous, les accompaguemens écrits, talent qui suffit pour se readre tres- utile dans Ia soci¢lé, puisque le nombre de ces accompagnemens est si considérable, ainsi que, je viens de Vobserver, qu'il y enta pour presque toute la musique vocale. Il suffit aux amateurs avoir, appris a solfier passablement pour étre en état A’ acquerir, en s'y bornant, le talent dont il est ici question, 3° DETAILS PARTICULIERS SUR LA NATURE DE LA HARPE La planche premiere explique trop bien A la simple yue la construction de la harpe, pour qu'il soit nécessaire d’entrer ici dans quelques details A cet égard, Les grandes harpes sont montées de six octayes complets commencant et finissant par le mr, el son étendue est ainsi de 72 demi-tons, A raison de 42 demi-tons par octaye, Toutes les cordes sont de boyau @ l'exception des 8 derniéres qui sont fabriquées en soie filee darcent. On est convenn, pour ménager a l'oeil des points de répaire au milien d'une si grande multitude de cordes, de colorer en rouge tous les uf, el en bleu tous les ft. C'est afin de rendre les 8 dernieres cordes plus sonores, en leur procurant en partie la propriate metollique, quien les fabri ique en soie filée d'argent, car elles seraient trop sourdes, @ raison de leurs grosseurs, si elles étaient de boyau comme les autres. Voici comment on rae? les cordes a la harpe. On commence par faire un noeud & Von des houts de la corde; on dte le bouton de la corde qui inanque; on coule le bout uowe de la corde dans le trou du bouton, en observant de plicer la corde dans la petite rainure creusee sur la queue du bouton, et de placer cette rainurs, en remettaut le bouton, eu regard du joueur; ou fait ensuite passer la corde’ par dessus le si{Le! supérieur, dn coté de la colonne de la harpe. Qn tend la corde autant que possible ala main; on la fait passer dans la fente qui est au bout de la cheville; on lui fait faire ala main un tour complet autour de la cheville, en observant de faire serrer ce premier tour par la corde elle-méme, de maniere qu'elle ue puisse ui glisser, ni s "échapper, lorsquion commencera & Lourner la l a cheville ayee la clef pour tendre la corde; enfin, on continnera de tourner la cheville avec a clef. pour tendre Ja corde, ; jusqn’a ce qu'elle soit d’accord. La premiere attention a ayoir pour tirer un beau son.de la harpe est de la bien monter, en doumaab a toutes jes cordes la grosseur qui convient a la place qu "elles occupent. Toutes les har pes sonb montees en cordes beaucoup trop fines; il est vraie quecedefaut est souvent celui de Vinstrument, parce que la table d’harmonie est trop faible pour resister 4 la forte tension des Srosses cordes, on doit done, quand on le peut, ne choisir que des harpes tres-solides, et je Conseille méme de ne les prendre & cet égard qu’a l'essai, c’est-a-dire, »que sons la condition que la table de Vharmonie-ne {léchira pas, dans un tems détermine, par Veffet de la tension des .cordes Monies anssi Crosses qu'elles doivent l'étre, Non-seulement elles donnent alors un plus bean son, mais elles sunt encore moins sujettes a casser, (Neprahonanss) 4 y INTRODUCTION. Enfin, on doit se determiner @ ne point employer de cordes“trop fines, par une derniere considération que voici: c est qne lorsque, pour obtenir un sou plus ferme, on place la retin gauche Guntres haubiow ires-has, on serait expose, si Ja corde etait trop lache, dans le premier cas, 4 Ja detacher du sillet sur lequel elle s’appuie, et dans Je second,a rendre les vibrations réables en la faisant friser contre le honton. La grosseur des cordes etant fixée, ikest essentiel eusnite de les bien choisir, en rebitant toules celles qui ont le moindre none dans toute leur étendue; qui ne. sont point eculement » par tont, ce que l'on reconnait’en placant les deux bouts @ céte Van de l’antre; el qui, regardées au soleil,ne sont pas egalement diaphanes dans toute lear Jongurar, Les cordes: de Naples sont recardees comme les meilleurs, Elles sont plus cheres; mais ici comipe en beauconp d'autres choses, économie ne consiste pasa acheter ce qnil y a de moins chet, mais ce quisest de meilleure qualite. ‘ Personne n'a fait encore, que je sache, une observation tres-importante, et que voici: sitot que lacorde est fixee a la cheyille, et, que l'on commence a tourner celle-ci_ponr tendre la corde, WN est evident que la tension de la corde est arretée par l'effet de la pression sur le sillet, dou il résidje necessairement que la partie dela corde comprise entre le sillet et la cheyille, est beaneyup plus tendne que dans tont le reste de sa longueur, et c’est en effet ce que jai observe, Ge west pas tout: la corde étant heancoup plus tendue entre la cheville et le stllet que par-tout ailleurs, il vy a dans tonte cette partie, si je puis me seryir de celfe expression un reservoir de tension superflue qui se répand nécessairement sur le reste de !a corde. lorsque Poceasion s’en présente; or elle se présente tontes les fois que l'exeentant jove avec force, parce que Vebran- lement. de la corde snr le siilet len detache un pen qnoique d'une manibre insensible, et il ne peut l'en détacher sans qu'une partie de la tension sarabondaute qu'ily a entre le silkel et la cheville, ne passe dans le reste de la corde, qui deyient plus lache, et dont par conséquent le son haisse. I] ine parait done certain que l’appui des cordes sur les sillets, est une des causes de leur frequente cupture, elde la facilité avec laquelle les harpes se discordent. Si cette oberyation es! juste, comme je le crois, j’anrais 4 proposer un perfectionnement tres-utile dans la fabrication des harpes; ce serait de substituer de pelites poulies a gorge anx sillets superieurs sur lesquels les cordes s‘appuient habituellement. Alors, a mesnre quon- allongerail la corde en tournant la cheville, la poulie tournerait, de sorte que la corde ne serait pas plus tendue entre celle, poulie et la cheville, que dans tout le reste de sa longneur; ainsi elle casserait moins souvent, et la harpe tiendrait mieux l'accord. Ce qui fait encore casser les cordes, c'est le défant de poli de Ja tele du bouton, da sabot pédalique, et du sillet sur Jequel il appuie !a corde lorsque on fait agir la pédale. Il faut douc eateries ec soin toutes ces pieces, lorsqn’on achete une harpe, pour sassurer si elles sont bien polies. On serre les cordes dans une boite de fer blanc, ot elles sont enyeloppees de papier Hoseph’ (Vine D ) i INTRODUCTION. : qu'on a commencé par imbiber d’huile; il arrive’ le plus souvent, lorsqu’ ‘on emploie une corde neuve quise trouve beancoup trop longue’ pour la place qu ‘elle oceupe, qu’on la laisse sur ta hary 6, en la roulant, C'est un procedé tres-nuisible, parce aque la corde ainsi roulée et exposee a lair, se désseche et’ devient plus sujette a casser, ontre qu'elle doune un plus mauvais son. Il fant done, lorsqu’on met une corde neuye, couper Vexcedent, et sice qui reste est assez long, pour resservir, i] faut le replacer dans la hoite et dans la case qni lui est affectée. I] faut toujours ayoir Tattention de recouyrir Ja harpe, lorsqu’on ne s'en sert pas pour gatantir f les cordes de la*poussiere qui Ini est trés-préjudiciable. Je conseille encore d’epouster les cordes tous les jours pour enchasser la poussiere qui penetre toujours malgré la couverture, eb meme de les repasser de tems en tems, mais legerement, ayec un plumacean chargé d'huile fine qui peut étre aromatisee, I] suffirait de répéter cette operation tous les huit jours. Si l'on prend cette précaution que je crois tres-utile, il convient immédiatement apres, de frotter toutes les cordes de haut en bas, et de bas en haut, les nnes apres les autres, en les serrant entre deux doigts c'est nne fonction qui pent étre remplie par un domestique. _Ces premiéres instructions paraitront peut-étre minutieuses; je ne les en crois pas moins t importantes, puisqu ‘elles ont pour objet de conserver a linstrument la qualité la plas précie celle d'an hean son, et de diminuer deux inconyeniens inhérents a la nature de la harpe, celui de ne point tenir Vaccord, et célui de la fréquente rupture des cordes. ea 4° NOTIONS GE SUR LE JEU DES PEDAL Afin de mettre plus de précision dans les explications suivantes, je donnerai désormais la dénomination eénérale de signes modulaleurs aux trois signes $, b eb S.qui, places devant les notes, désicnent: le premier, sons le nom de diese, qu'il faut hausser la note dun demi-ton; le second sous le nom de hemol, qwil faut la baisser d’un demi-ton; et le troisieme, sous le nom de bécare, qu’il faut la remettre dans son etal naturel. Si tont le mécanisme de Ja harpe se hornait a tendre une premiere fois pour toutes,et a accorder les 43 cordes, { auquel cas il faudrait que la harpe fat accordée en u¢ majeur, ton primilifde ious les instrnmens) onne ponrrail jouer que dans ce senlton d’u/, sans pouyoir méme passer ni du wajeur au minenr, ni au ton relatif le plus yoisin, La harpe serait alors un des instrumens Jes plus Ss Sef ae a ; é p 2 , : horneés. C'est pour remedier a cet inconvenient qu'on a inventé les péedales, dont lusage entiaine saccorder la harpe en u/,mais dans un antre ton que je deteriminerai ci-apres. ainsi que l'indique la figure premiere, sont des branches plaites de fer ou decuiyre, jlacees horisontalement autour de la cuvette, par le moyen desquelles en les baissant ayec le bout da pied, on fait agir un méecanisme renferme dans Vintérieur de instrument, dont Vobjet est de hausser a volonte toutes les notes d'un demi-ton, En conseg uence ily a autant de pedales que de notes, c’est-a-dire sept, de sorte que toutes les mémes notes ne répondent qua une anéme pedale, el qn’ainsi il n'y en a qu'une seule pour tous les ud, une seule pour tons les re, ete. (Viteet Mise: ) 12 I NTR ODUCTION. Ces pédales sont rangees autour de la cuvette, comme il suit: il y en a troisa gauche, celles du st, de Vut eb du re; et quatre a droite, celles du mi, du fa, du sol et du /a; elles sont ranyces a partir. do centre de la table d'harmonie, dans l'ordre ou je viens de les denommer. Il resulte de ces explications que chaque pedale ne produit que deux effets sur les sept notes auxquelles elle correspond; elle les hausse toutes a-la-fois dun demi-ton, lorsqn'on la tient abaissée avec le pied, et elle les remet dans lent état naturel, lorsqn’étant le pied de dessus, on Ini permet de se releyer d’elle meme. ~ En conséquence, on appelle fatsser la pedale, \action par laquelle on la force avec le pied de s‘abaisser pour hansser d’un demi-ton toutes ses ‘notes correspondantes, et on appelle (ever la pédale, Vaction contraire par laquelle retirant le ried de dessus elle, on la laisse se releyer d’elle-méme, an moyen de qupi elle n'agit plus sur ses notes correspondantes, qui se remettent ainsi dans leur ete naturel. Si le pied restait constamment appuye sur la pédale lorsqu’elle doit, pendant uu tems consi dérable, tenir eleyées d'un demi-ton toutes ses notes correspondantes, on ne pourrait plus se servir du méme pied,-pendant le méme tems, pour baisser d'autres pédales, s'il se présentait d’autres diezes aceidentels. C’est pour remeédier a cet inconvenient qu'on fixe une peédale lorsqu’elle doit rester constamment baissée, afin de se reserverla liberté du pied qui la fait agir; c'est ce qu'on appelle acerocher la pedale. La maniére d'accrocher la pedale est de l'ahaisser d’abord avec le bout du pied, et de la faire entrer ensuite par un mouyement latéral, dans une rainure placee a cété d’elle, ou se trouyant engagee, elle ne peut plus se relever; alors n'étant plus nécessaire de tenir le pied sur elle, on le retire, On appelle décrocher la pedale, l’action par laquelle portant le bout du pied sur elle, on la relire de la rainure ov elle est engagee, par un monyement latéral contraire acelui quil'y a mise, pour ensuite, en retirant le pied, la laisser se relever d’elle-méme, et rendre a leur état naturel, toutes ses notes correspondantes, qu'elle tenait éleyees d’un demi-ton. : ILy a sur Vaction des pedales quelques instructions & donner aux éleyes qui sont omises dans toutes. les méethodes, et qui sont cependant tres-importantes, Comme on en ya juger. Ilya denx moyens pour hansser une corde de harpe’qu'il est essentiel de ne pas odnfortire, Le premier est de la tendre sans altérer sa longuenr, et c’est évidemment effet que l'on produit en tournant la cheville antour de laquelle elle est roulée, Le second moyen est de la racourcir sans augmenter sa tension, ceci merite d’étre expliqué. Si une corde de harpe étant actuellement montée, yous la serrez avec le bout d'une pince tres- fine, eb si ensuite vous la tirez au-dessous dé la pince, le son’ sera d’antant plus éleve que la pince serrera la corde plus bas,quoique les denx parties de la corde restent evidemment également tendues, de sorte que si elle est serrée ala moitié juste de la longueur, le son renda par les deux moities de la corde, est juste Voctave au-dessns du son rendu par la corde entiere. On ponrrait trouver par le calenl quel est exactement le point ow il fandrait la serrer ainsi avec (V. Det N, 455. INTRODUCTION. 45 une pince fine an-dessons du sillet supérieur “vr lequel ‘elle s'appuie lorsqu’elle est & vuide, pour que la partie inferienre fut plus hante d'un demi-ton juste; cette distance est a-pen-pres la dix- huitieme partie de sa lonenenr. Ainsi, par exemple, si une corde de harpe a dix-huit pouces de longueur, depuis le'sillet superieur, sur lequel elle s'appuie, jusqu'au bouton, et que vous la serriez. avee la pince aun ponce de distance du sillet, la partie inférieure qui n'sura plus que 47 pouces.de longueur, rendra-nn son plus elevé d'un demi-ton que la corde entiére qui a 48 pouces de longueur, Cela étant bien entendu, il faut observera present, 4° qu'il 5 a dans toutes les harpes ordinaires an dessons du sillet superieur sur lequelJa corde s’appuie, un antre sillet plus petit, que j’appelle sillet pAdalique, pour le distinener du premier, que j'appelle simplement sil/et; 2° et que la distance de ces denx sillets est dur tanit plus petite que la corde est plus courte. La raison ponr laquelle la distance des deux ‘sillets diminue & mesure que la corde est plus courte, c'est que cette distance est une partie aliquote constante de la corde.On ne peut manquer de penser es ce moment que cette partie aliquote deyrait étre le dix-huitieme de la lonenenr de la corde; elle n’en est ce pendant qu’a-pen-pres la vingt-quatrie¢me partie; on ya yoir pourquoi, Lorsqu’on fait agin la pedale, le sahot pese eur la corde, et la forcant d’aller s'appuyer sur le sillet pedalique, il Ja raccourcit eyidemment par ce premier effet dune yingliéme partie, La corde rend done wn son plus eleye, d'on intervalle qui parait devyoir étre moindre d’un demi-ton, !n corde n'est raccourcie qve d'une yingtiéme partie, et qn’elle devrait l'étre d'une dix- ne ; Ae chireabian , ‘ huitiéme. Mais on n'agit ainsi que parce que ce nest pas senlement en racconrcissant la corde que le subot In hausse; il la hausse encore parce qu'il la tend dayantage. En effet, lorsqne la péedale était en lair, la corde était parfaitement droite; mais lorsqne le sabot la force de sappuy er Sur lesillet pedaliqne, il Ini fait faire un crochet qui Pallonge nécessairement, puisque le chemin le plus court entre denx points, est la ligne droite; il ne peut pas Vallonger sans la tendre davantage, et ne pas la tendre davantage, sans la hausser; c'est done pour tenir compte de ce surhanesement du son que le sillet pedalique n'est place quan vingtieme an lieu de Vétre au dix hujtiéme. { t g Pp. 1 5 Puisque Ja pression du sahot sur la corde la hausse en la tendant dayantage, il est clairaprésent {ne plus le sabot sera prés de la corde, plus ilen haussera le son en la tendant dayantage; en onséquence la tige du sabot est yissée, afin de donner la Faculté de rapprocher ou d’éloicner le suhot de la corde, en le -yissant on le dévissant sur sa tige. On yoit donc a présent commeit ‘u peut regulariser les pédales des harpes ordinaires. Si une pédale ne hausse point tout-a-fait assez la corde, yissez alors le sabot sur la tige dans le sens qui le rapproche do la corde; si ‘1 contraire il lachansse un peu trop, vissez-le dans le sens qui l'eloigne de la eorde. Voila la maniére d’aceorder les pédales des harpes ordinaires, mais le procédé est différent pour les harpes de M.Errard. I n’y a point dans ces harpes de sillets pedaliques; deux boutons tudrnant cireulairement dans un plan ‘vertical paralléle a celui du clavier au moyen d'une plaque ronde de enivre qu'on appelle Jourchette, serrent la corde a-pen-pres comme la pince dont jsi parle, sans la déranger de la ‘uation yerticale, et sams parconsequent ‘produire sur elle aucune tension, du moins sensible, (V. Dect Di.asee ) la gaimme comprise entre les cing lignes de la portée, se trouve accordée; eb pour s'assurer de lo Celle premiere came étant bien accordée, on acheve d’accorder toutes les autres gainmes, en proce ant par octaves, d'ahord en montant, D “~ a eee os Sore = = Et ensuite en descendant: 40° DE LA SITUATION DE LA HARPE A LEGARD DU CORPS, ET DES PIEDS A VEGARD DES PEDALES. Lexécntant n'a que deux objets en yue .str la;maniere de se placer pour jouer de Ia harpe : 4° c'est ‘d’atteindre aisément toutes les cordes de Vinstrument, et de pouvoir les pincer sans gene tres-hant-ou trés-has; 2° c'est ensuite d’atteindre facilement les pedales avec les deux pieds. Si parmi linfinité de manieres dont J'exécntant peut étre place 4 l'égardde la harpe, il yena une ui le mette & méme de remplir complélement ces deux objets a la Lois, ibest évideut qu'il doit s'y (V. het 1.455.) INTRODUCTION rcontinnellement sa tenir, ef nes point balan rpe sans neécessite, ainsi que heauconp de joweurs cvont contracté Ja manyaise habitnde; car tout’ grand imonyement queleonque, soit du corps, soit de Tinetrnment, deyient’ toujonrs nuisible s'il n’est pas necessaire, parce quil produit un el vet , ) ' I { qui est perdu, quil dérange momentanément Véquilihre du corps, el sur-tout parce quobligeant a s’archouter sur ses, pieds poses a terre, il n’en laisse plus la libre disposition “pour le jeu des pedales. Tl convient dello; avand tout, dexchercler aise placer tout de suite dangle situation la plus fayo- rable aleégard de son instrument, pour rester invariablement dans cette situation aussi-tot qu'on Va trouye ily wa cel égard des principes certains dont personne jusqu’a présent ne s'e tor, t sentement is douté, et qui cependant sont d'une trop ¢ q Pp ps rande importance, comine on le yerta bientot, pour ue meériter dietre developpés ayec detail. , La nécessile d'atteindre istinent toules les cordes,, est trop évidente pour que je cherehe a la dé- montrers mais on peul ne pas sentir autant cellesdatleindre les pedales avee la m@me facilile Com- mengons done par quelques observations a cel exard, Lorsque la harpe commenca d @tre connue en France, ‘il ya environ cinquaule ans, les premiers artistes quien jonerent, se bornerent a faire admirer la helle qualité de son de cet instrument, le charme des forté et des piano quil-muance a linfini, celui des beanx effets qui lui sont propres, et Vembarrasserent pen du reste dans les sonates qivils firent entendre, du mérite des compositions; de gorte qne les modulations étant extrémement simples, le jeu des pedales en présentail ancune diffientte. Tl n’en est plus de mene aujourd'hui: quelques artistes plus ambitieux ont multiplié les modulations, et le jeu des pédales est devenu la plus grande diffienlté de l'instrument: il faut autant, peul-elre plus encore de prestesse el dagilité dans les pieds que dans les mains: on est souvent Fored, dans les allecro tres-vifs, de baisser et lever immeédiatement plusieurs pédales de suite, avec la méme yitesse employce par les doigts pour pincer simullanément les cordes qui y correspondent: or, il est impossible que les pieds exéculent des monyemens si yifs, eb qui se suivent desi pres, si Vexecutant n'acquiert lenr libre disposition en se tenant dans une'situation coustaute et invariable, Sans @tre force de faire concourir lnsage des pieds et des jambes an maintien de Véquilibre du corps. Ces observations préliminaire conduisent a deux’ conséquences: la premiere, e’est que la maniere dont le joueur est assis, n'est nullement indifferent la seconde, c'est que le seul soutien qu'il puisse se } rocurer quand il en a besoin, est celui de le harpe elle-méine; mais le soutien que la hiarpe peut procurer, depend de sa situation propre, combinée aveo celle du corps de Vexécutant. Il faut done commencer par établir quelques principes @ cet érard. Je suppose d’abord que la harpe soil fixee dans sa'situation naturelle d’une manivre assez solide pour que lexéeutant ne pur: se l'ébranler en s'appuyant Iégerement dessus, comme i] sera foreéde le faire, en ser nt les pieds pour les porter sur les pédales; je suppose en oulre que Vexécutant est dune taille moyenne, qu'il est assis sur un siege ordinaire ou il n'a que la moitie des cuisses hors du siege, e, afin de conseryer lequilibre du corps, s'il est oblige de lever les deux pieds ala fois, et s'est place assez pres de la harpe pour en toucher de Vepaule la table harmonic, si, dans celle position, ces jambes sont verticales, ses pieds déburderont née: (V.D-et 1.455.) 4 essairement la colonnede la harpe: wy. 2 INTRODUCTION. il faudra done, pour les porter sur les pedales, quil commence par les relirer-en arriere,eu faisvnt faire & ses jambes un anc le res-aign du cote du, corps: ce qui le forcera i lever considérablemeube xenony, el lui fera nécessairement perdre Véquilibre du’ corps, Le voila done force a de grands efforts et ade.grands mouvemens qui retanderont beaucoup la vitesse avec laquelle il porteraisespieds * sur les pédales Dou vientjee grand retardétienty dans Vaction de poser les pieds sur les pédales? De ce tue la harpe étant droite, et etant force de s'en tenir tres-pres, ses pieds débordent de heancoup la colonne, eb sont parla (res loin des pedales. Comment, remedier i cot inconyenient? Fn inclinant beaucoup la harpe de son edtes car alors il reenlera son singe; et si linclinaison de la harpe est assez grande pour qu’en reculaut sou si pieds se tronvent an milieu des pedales (que linelinaison de la harpe ne change point de place), ses pied 8 se trouyeront aussi pres que possible des péedales sur lesquelles ils doivent se porter, et par con- sequent il sera dans le eas diavoir a faire le plus petit mouvement possible pour les lever. Quelle doit tre a pr unl sie sent Vinelinaison dela harpe pour qu'un execulaut, assis bien @ son aise sur ge ordiniire, eb ayant les jambes yerticales, se trouyeavoir les pieds au milieu’ et endehors des pedales? Jai reconmu par experience que cette inclinaison doit élre un an cle de 20 degres poor un exeécutant de grande taille, Mais In harpe ne pent étre inclinée de 20 degrés sans perdre entierement son equilibre. Ul faub done alors que le joueur le sontienne: mais lorsqu’il levera les deux pieds a Ja fois, ce mouvement, quoiqnil soit devenu aussi faible que possible, fera nécessairement vyaciller son corps: il sappuyera done sur laharpe. La harpe qui a perdo son éqnilibre, yacillera elle méme, Voila dove léquilibre dn corps perdu, et il ne peut Vétre sans nuire @ l’action des pieds et alterer leur vitesse. Comment done enfin paryenir a faire disparaitre ce dernier inconvenient, le seul qui réste encores lorsque lia harpe est inclinée 4 20 degrés? Il n’y aa cet effet qu'un seul moyen, ec’est de fixer la harpe aussi solidement dans son état d'inclinaison, qu’elle Vétait dans son état naturel; car alors, Tinstrusent ne vacillant plus lorsque le corps s’y appuie légerement, i] pourra, en leyant les deux pieds i la fois, trouver un point dappui fixe sur la harpe; et n’étant plus occupé du soin de maintenir Téquilibre de son corps, il aura bien plus de facilité a lever tres-prestement les pieds pour les porter sur les pédales, Ce serait, done un perfectionnement trés-utile de la harpe, que de trouver le moyen de la fixer solidement et invatiablement. 4 tous les dégres inclinaison ou, Vexécutant, suivant sa taille, est forcé de Ja mettre, Or, j'ai inventé un'méecanism qni remplit completement cet objet; on le place derriere la envette, an raz de terre, dans le milien de lespace vuide que laissent entrelles les pédales, Ce inécanisme est trés-simple, et pent s'appliquer & toutes les harpes deja construites; il ne pemt Sener en aucune maniére le jouenr, puisqu'il sépare les deux pieds qui doivent toujours étre places a droite ou a gauche, sans étre jamais dans le cas de se croiser. Or, si ce mecanisme n'a aucun inconvenient, om sent combien il sera utile. inée an point convenable, suivant la taille dujoueur, et étant invariablement p du j (V.D et D.453. ) Avec Hectantine INTRODUCTION. fixce A ce point, se trouve aussi solidement en ¢quilibre sur le plancher, que si elle etait daus sa position naturelle: ainsi lexéentant n/a plu sembarrasser d’elle; et loin d’ayoir besoin de la sou- » tenir, ce sera elle au contraire qui lui servira de point dappui, silena besoin pour maintenir [équilibre de son corps, dans le cas ou i] serait un peualtéré par le mouvement de ses pieds, sur-tout s'il egt oblige de les lever tons Jes deux la fois. Beaucoup de méres se refusent a donner a lenrs filles un maitre de harpe, malgreé la juste preference que incrite ce bel instrament sur tous les, autres, par la seule raison qu’appuyé constamment snr ” PEN i aR sae , is Aree A Vépaule droiteyil exige un effort permanent: qui, agissant constamment d'un méme cété, peut devenir capable de tourner la taille des jeunes personnes, Je crois douc essentiel d’observer ici que mon mé- canisine fait varailre entitrement ce danger, puisque instrument se souteuant de lui-méme, le corps se trouve tout-a-fait libre comme au ‘piano. La pose de ce meécanisime sur les harpes deja faites, se paie trente francs. Comme il est deyemr ma propricle en yertu d'un breyel dinvention, on se le procure en en faisant la demande a mon dormi- 1e, Nv 45, et en affranchi eile, rie de la Tour-d’Auyer saut la lettre, si la demande est faite par ecrit. C'est un ouyrier que Jenyoie, qui pose le mécanisme A Paris: quant aux provinces, je joins i Kenvoi du méeanisme, une explication par écrit, avec laquelle tout serrurier queleonque du lieu peut le poser facilement, yu qui nest assujeli a la harpe que par trois vis. j 44° RESUME GENERAL. J'ai considéré dans cette methode l'étude de la harpe sous deux points de vue, celui de briller par une grande exécution, eb celui d’accompagner. Si l'éléve aspire @ une grande réputation, et: veut la fonder sur une exécution brillante, qu'il s’¢ {force ‘deyenir aussi bon lecteur sur Ja harpe, que tant de professeurs le sont sur le pianozeetaleut est si rave aujourd’hai, qu'on doit le regarder comme Ja plus grande difficulté de Vinsirument: yoila done celle quiil faut chercher & vainere, si l'on pretend s’assimiler a la foule dhabiles profe seurs qui se distinguent aujourd'hui sur tous les autres instrumens, en déedaignant du reste ces tours de force qui peuvent obtenir la sterile admiration des ignorans et des sols, mais qui sont toujours inéprisés des vrais connaisseurs, comme ne produisant que des effets entitrement etrangersa la musique, et souvent mene contraires aux. lois de ’harmonie. IL est difficile de parvenir & une grande execution, & celle sur-Lout que je recommande, sans chercher a y joindre le mérite de la composition, Voild le cas ou il convient de s'écarter des route (jue sniyent encore presque tous les professeurs qui composent pour la harpe, en se penétrant bien des heantés de toute la musique moderne composee pour le piano par les Dussek, . les Cramer et les Steihelt. Ona reproché & la mienne, dans les premiers tems oli elle a paru,détre trop difficile; mais qu'on me’ permette de le dire, c'est exactement comme si, comparant la musique instrumentale actuelle a celle composée il y a cinquante aus, on faisait le meme reproche auy hwhiles artistes qui bornes de leur instrument. I] faut’ d’abord tacher de faire de la belle musique et ont reeulé | (Von et 1.5455). ) aS INTRODUCTION. il y en a rarement sans modulations; il fant ensuite y comprendre tous les traits propres & Vinstrument, et qui en rendent l'exéention brillante, sous la senle condition de ne paint tire au charme de la melodie, En partant ‘de ces principes, Jai inséré dans mes sonates plusieurs traits difficiles, je le sais: mes modulations le sont quelquefois autant a cause du jeu des pédales, je le sais encore; mais était-ce ane raison pour les supprimer dans ma musique? Non, sans donte Kneutzér a-t-il eupprimé dans la sienne les traits a double corde et les coups d’archet sfacato, parce que tris-peu de personnes sont en état de les exécuter? Mais il y a plus: j'ai été dautant plus fondé & suivre Vexemple de ce grand maitre et de tous les autres compositeurs de musique instrumentale, qu’en vertn de la tature méme de la harpe, les difficultés s‘aplanissent bien davautage dans l’exécution sur cet instrument, que dans celle sur tous les autres: aussi n’a-t-on trouve d’abord ma musique trop difficile, qu’en la comparant A celle qui existait lorsqu'elle a commencé & parattre; mais aujourd hui on ne pense plus de méme, et tout le monde s’empresse au contraire de lacquérir, parce qu'on 4 “ reconun gu avec de Uude on paryient & l’exécuter, et que lorsqu’on y est paryenn, on fait bien plus de plaisir en produisant des effets nouyeaux, qu’on n’en faisait anparayant eu exdentant nne musique froide et monotoné, Plusienrs amateurs, entr’autres mesdemoiselles Ligonier et Bigonnet, toutes deux tres-jennes, exécnient avec nne extreme precision toute ma musique: c'est quun erand talent ne pent étre que le fruit d'une grande étude. Que tout le monde étudie comme ees deuy jeunes personnes, et tout le monde jouera anssi bien qn’elles ma musique. Veut-on cependant s’épargner Vétude pénible dont je parle, et ayoir encore la certitude de faire un trés grand plaisir sur la-harpe? On n'a quia se horner & l’exécution des accompagnemens crits tant pour la harpe que pour le piano, fel lonisersiaticnlarerdo nayoir jamais a vainere de grandes difficultés sur la harpe, parce que les modulations de la musique yocale sont en général bien moins compliquées que celles de la musique instrumentale: d’un autre cote, les traits daccompignement se bornant presque tonjonrs a des accords et a des roulades diatouiques, le doigter, pour les exéenter sur la harpe, est si simple, qu'il y a & preserire trés-pen de préceptes a cet égard. Je ine résume enfin. Quoiqnil soit entré dans le plan de cette méthode, d’aplanir toutes les grandes difficultés dela harpe pour ceux qui desireront acquérir le talent supérieur dumartistey mon principal objet cependant a été de me rendre principalement utile anx amateurs, en les mettant a: méme d’apprendre et de bien connattre le méecanisme de J'instrument sans le secours d’ancun maitre, et d'exceuter @ la premiere vue, sur la harpe, tous les accompagnemens écrits tant pour cet instrument que pour le piano, Le fruit le plus précienx que Je retirerai de mon travail, sij’ai atteint le but qne je me suis proposé, sera d’ayoir publie un ouyrage yeritablement utile, et qui sera bientot entre les mains de toutes les meres de famille quicomprennent l'étude de la musique dans le plan Séduostion qu’elles donnent a leurs enfans, et d'opérer peut-étre une espece de révolution musicale, en rendant, pour Tusage general de la socieié, la harpe (dont le son est sidoux et siagréable) légale du piano. ~ FIN DE L’INTRODUCTION. (¥.H ot D, 438.) +9 a NOUVELLE METHODE DE HARPE., PREMEERE PARTIE. CHAPITRE PREMIER. ANSTRUCTIONS PRELIMINATRES SUR LA POSITION DU CORPS ET DES MAINS. Lia premiére attention de I'éléve est de se placer convenablement a la harpe. J'ai proposé, au N?40 de V'Iutroduction, un nouveau mécanisine & ajouter & cet instrument, dont l'objet est de placer le corps dans la situation la plus favorable relativementb a la harpe,en l'inclinant au point qui convient & la taille de Vexecutant, et en lui conservant ensuite, dans cette situation iuclinée, la méine stubilité qu'elle a dans sa situation verticale. Ce mécanisme est trop simple pour qu'il ne soit pas tres- facile a tous ceux qui ont une harpe, de V'y faire ajouter, mais je sais combien il est difficile de faire adopter géneralement et sans coutra- dictions, toute espece d’inventions, méme les plus utiles; c'est pourquoi, apres avoir indiqué la position du corps la plus appropriée au mécanisme que je propose, j'exposerai ensuite celle qui convient, dans le cas of l'on persisterait A ne jouer que sur des harpes ordinaires. Minclinaison fixe et invariable a donner a la harpe par mon mécanisme, doit étre. telle, que Vexecutant ¢lant assis sur un siege ordinaire, sa bouche se trouve an-dessus de la console, et que les pieds placés aucenire des pédales, de chaque céte, puissent se porter sur toutes, aisément et sans efforts, Fa’prenant ainsi la situation conyenable, on n'a plus besoin de chercher a s'exhansser sur son siége par. des procédés souvent nuisibles, en ce qu’ils dtent a lexécutant l'assiette sire et ferme qui est nécesaaire pour bien conserver la libre disposition de ses pieds. Cette assiette une fois prise, yoici quelle doit étre l'attitude du corps: il faut quelexéoutant soit assez enfoncé sur son siege pour que les jambes ne le débordent pas de plus d'un pouce ou deux, afin que le monvement des pieds ne Ini fasse pas perdre léquilibre.du corps. Les jambes €tant placées, comme je l’ai dit plus hant, de maniere que les pieds correspondent wu centre des pédales, doivent étre presque verticales, eb plntét inclinées un pen pins en avant quien arriére, afin de les lever avec moins d’effort pour les porter sur les pédales. L'exécntant doit étre assis de biais, de maniere -que le plan de sa poitrine fasse un angle trés-aicn (V.1 ot N. 456.) 26 , ayee le’plan da clavier (4): en méime tems le haut du bras droit, c’est-a-dire,la partie comprise entre le conde et I’épaule, doit toucher immeédiatement (un peu plus pres de l’épaule que du conde, }.-le corps de la harpe, et le liew dw contact doit étre exactement au-dessous du point de sa jonetion avec la console. . Pour les harpesordinaires, i) faut é@tre assis sur on sige ni trop haut ni trop bas, et que la harpe soit, antant que possible, proportionnée a la taille de eleve, de maniere que la téte, depuis ‘la honche, passe la console de la harpe. Je n’approuve point Ja pratiquede quelques maitres qui font jouer les enfans debout, parce qu’il est a craindre que le mouvement qu'il sont obligésdefaire pour porter le pied sur une pédale éloigiiee, ne leur tourne la taille. (Les jambes et les pieds doivent étre placés de méme que je Vai indiqué plus haut ). La harpe doit étre un peu penchée du eété du corps, appuyée sur le genon droit, et un pen sur I'épanle du méme céteé, de mmaniere cependant qu'elle soit de biais avec le corps,et fasse avec la aunlaoe de la poitrine un angle tres- Buea) a present les avantares de cette position du corps pour les petites comme pour les gran les personnes, soit qu'on se serve ou non de mon inécanisme. 4° Fin.s'appliquant contre le corps de la harpe de la maniére que je propose, Vexécutant conserve le libre usage de tout layant bras. droit; ce qui lui suffit pour faire parcourir ala main droite toute la invitié supérieure du clavier: or, ¢ vest la létendue ordinaire que cette main est dans le cas de parcourir, Si elle est forcée. quelquefois de descendre plus bas, alors Yexéoutant pent pencher la harpe du cdté de la colonhe; mais ce cas est treg-rare, et sa main droile pourra, habituellen: ol exécuter tout ce qui est écrit’ pour elle, en maintenant la harpe dans la situation invariable el fixe «ue Ini procure mon mécanisme, et en conservant par conséquent Vimmobilité du corps, qui contribue si essentiellement a l’exécution. ° ats ety ea ; : 5 Q° La silualion trés-biaise du corps met & méme de mieux voir toutes les cordes du clayier. 5? Cette méme situation plagant l'épaule ganche presqu’en face du clayier, la totalite du tras i gauche peut se deévelopper sur tout le clayier, dont Tetendue entiere, dans le sens horisontal, n’¢ que d’environ 24 ponces : ainsi la longueur du bras depuis le pli de V'épaule gauche jusqu'a la naissance des doigts, ¢lant de méme de 24 pouces pour les’ personnes de petite taille, il sensnit que Ja main gauche peub parconrir librement et sans effort 1étendue entiere du clavier, a partir depuis la plus grosse corde jusqu’a la plus fine, sans exiger & cet effet aucun monyement du corps. 4° On peut donc conserver limmobilité parfaite du corps, en exécntant les traits les plus étendus: dés-lors les mouvemens des pieds, méme les plus vifs, deviennent faciles, pnisqu’on se trouye toujours parfaitement en équilibre sur son siége, et qu’en cas de besoin, la harpe qu'on tonche (4) Ce terme n'a été employe jusqu’a présent que pour les instrumens’a touche; mais je ne vois aucune raison pour nc s Vappliquer 4 la harpe, en prenant Je mot dans sa m@me acception, cPest-a-dire, en lui faisant signifier & lgard de Ja harpe, tonte Vétendae dy plaa vertical qne forment les cordes, comme iil signifie, uYegard du piano, tonte Vétendue du plan Roriscntal que formeal les tovohes, (VD et 1). 455.) constarhment de Vepaule droite dans sa partie élevée, peut procurer un soutien. ' I] convient & présent, apres ayoir explique la meilleure situation du corps et des pieds, Vex pliquer de méme celle des mains: mais il est nécessaire, pour fonder ici les prineipes sur une base solide, de faire préalablement quelques observations sur la structure de la main. } Si on la pose & plat sur un plan horisontal, en serrant tous les doigts les uns contre les autres, on voit quiils different tous de longueur:4e doigt du jnilien est le plus long; ensuite le quatriéine, le second, le petit doigt, et enfin le pouce qui, s'il n’est pas plus court que le petit doigt,est heanconp plus en arriere. Cettestructure de la main est extrérmement favorable pour le ‘piano, parce quil a deux eclaviers, l'un composé de touches noires, qui est plus éleyé et plus eloigné du joueur, Vautre composé de touches blanches, qui est plus bas, et dont le, joueur est plus pres. Si done on présente la main horisontalement sur le double clayier d'un piano, on tronvera que les trois doigts du milieu porteron! naturellement, a raison de leur plus grande longueur, sur le clavier de touches voires, tandis que le petit doigt et le pouce porteront sur le clavier de tonches blanches. On voit done que, par la nature méine des choses, les trois doigts dn milieu de chaque main doivent étre specialement affectes an clavier de touches noires, et le petit doigt el le pouce au clayier detouches hlauches; d’ou i] resnite que les cing doig de chaque main sont également nécessaires, et doivent dtre également employes dans le doigter du piano. 5 Mais il n’en est pas de méme du doigter de la harpe. Si un homme de petite taille présente sa main horisontalement devant le clavier de cet instrument, le doigt du milien sera le seul qui le'tou- chera; le second et le quatrieme doigt en seront eloignés de4i 5 lignes; le petit doigt, de48 lignes, et le pouce, d'une distance double de celle du petil doigt. On voit done qu'il faut nécessairement, pour que tous les doigts atteignent les cordes, que les deux mains sojent placées dans une situation approchant beaucoup plus de la situation verticale que de la situation horisontale, Posons a présent la main & plat sur le clavier de la harpe, en placant le bout des doigts en haut, Ja paume de la main en bas, et en écartant assez tous les doigts pour pincer denx cordes extrémes daus le plus grand intervalle possible. On yerra d'abord qu'il n’y a aneun ayantage, quant 4 l’étendue de Vintervalle extréme qu'on ein- he € *) & prendre cet interyalle avec le pouce eble petit doit, plutot qu’avec le ponceet le quatrieme 3 cur avec ces deux doigts-ci, la plus petite main embrasse tres-facilement un intervalle de dixicme, ce qui est suf ant, et irait méme,s‘ille fallait, jusqu’a un intervalle de douziéme. Lusage dn petit doigt, considéré. sous ce premier point’de yue, est donc deja inutile, On dira pent-étre qu'il pourrait étre utile en servant & embrasser un accord composé de cing oles; ee qui serait impossible ayee quatre doigts seulement: mais je réponds a cela quil n’y.a que Vnccord de nenvieme qui soit eomposé de cing notes, et que lorsque les compositeurs lemploient, ils neltent toujours 4 la main gauche la premiére note de l'accord; ce quine fait que quatre notes pour la main droite. Ainsi on doit fixer la position fondamentale et habituelle de la main, a celle qui la place le plus favorablement pour frapper V'accord parfait, y compris son octaye; ce qui ne constitue eu CV erase.) tont que quatre notes: dés-lors Vintervalle extréme ne doit étre pincé quavec le pouce et lequatrieme doict, parce que d’abord ces deux doigts extrémes embrassent facilement telle étendue que ce soit dinteryalle qui peut se rencontrer dans les compositions musicales, et ensuite parce que leur emplyi lai se denx doigts intermédiaires dont on a seulement besoin pour frapper un accord: complet. Uné autre raison majeure doit proserire ici Tnsage du petit doigt: si l'on s'en seryail au lieu du quatrieme pour pincer Yintervalle extréine, les trois doigts du milieu, @ raison de leur grande longueuty s’éleyeraient beaucoup plus haut sur les cordes intermediaires, et auraient par consequent heaucoup moins de force pour les pincer. IL résulle de ces premieres explications, quien réglant la position habituelle des deux mainssur la harpe, il faut mettre entidrement de cdté les deux petits doigts, pour ne s'oceuper uniquement que des qialre autres. Y a-t-il ensuite des cas ott les deux mains étant foreées de quitter leur position habituelle, il soit -avantageux demployer le petit doigt? O’est une question qui est hors de mon sujet actuel, et dont je renvoie en conséquence la disenssion au chapitre suivant, ow elle trouvera naturellementsa place: ne nous ocenpons actnellement que de la position habituelle des mains. Puisque le pounce est beaucoup plus court que le deuxigme, le troisieme et le quatriéme doizts, il faut établir comme la meilleure position de la main, celle qui est plus propre a faire disparaitre cantant que possible les differences qi existent entre les longueurs des quatre doigts: or) c'est évidemmenb le but qu’on atieint en tenant le pouce droit et vertical, et en courbant les trois doigts du milien; mais sien courbant ces trois doigts, on ecartait trop du clayier la paume de la niain, 60 situation 6e rapprocherait trop de la situation horisontale; et alors, en conséquence de ce que jfaidit plus hant, la difference de longuenr des trois doigtsdu milieu resterait encore assez grande our étre foreé d’enfoncer plus le troisiame doigt que le quatrieme, et le quatrieme que le deuxieme ; Pp : Pp Se 4 { q 1 ce qui serail évidemment tres-défectuenx. [] fant done, en diminnant par leur courbure les trois doigts du inilien, n’étre pas obligé d'enfoncer plus l'un que lautre; et pour y parvenir, il faut que Ie paume dela main soit assez pres du elavier pour que la partie des trois doigts du milieu, quin'est point enfoncée dans les interyalles des cordes, soit presque verticale. deme résume: les deux mains doivent étre placées de manitre que le pouce soit-trés éleyéet dans une position verticale; qu’en arrondissant les inains, le second et le troisiéme doigts soient an peu couchés sur les cordes du cété du corps, et que du reste la paume de la main, en se rapprochant des cordes (afin de les mieux embrasser ) se trouve “presque dans une situation verticale, Quant & Venfoncement des doigts, il doit étre tel, qu'en les retirant, ils entrafuent assez avec eux les cordes pour leur imprimer de fortes vibrations. s Ge principe n'est point applicable an pouce, sur tont & celui de la main droite, raison de sa sitnation yerticale, Voici done a l’égard de celui-ci le principe: il faut quil soit assez enfomeé dans sa situation verticale, pour que la corde partac@ ton ertremite sous longle en deux parties égales dans le sens vertical, de maniere qu'il porte assez a plein sur la corde pour 1a forcerde yibrer en se retirant, sans quil plie 29 Cette position des mains et cet enfoncement des doigis sont trés-importana, et les éleves ne sauraient faire trop defforts pour en bien contracter lhabitude. Ce n'est point, comme on le croit, parce que les femmes sont plus faibles que les hommes, qu’elles tirent ew general de la harpe beanconp moins de son qu’eux; c'est uniquement parce qu’elles negligent le précepte queje viens de prescrire: car c'est une erreur de croire quil taille beaucoup de force pour faire vibrerles cordes, il ne faut que les bien prendre. Tl conyient en outre, pour donner plus de siireté ala main droite, d’appuyer toujours le poignet droit’ sur la table dharmonie, ou, si la inain droite descend trés-bas, d’y appuyer l’avant-bras pres du poignet: il faut que le coude soit un pen éleyé, presque sur la méme ligne que le poignet, afin qwil snive sans difficullé tous ses mouyemens quand il monte ou descend. Co que jai dit de appui du poignet droit, n'est point applicable an poignet de la main gauche qui doit toujours attaquer les .cordes trés-haut pour en tirer plus de son, sur-tout en se rapprochant des grosses cordes : cependant lorsque la main gauche se rapproche des notes hautes, et par conséquent de la main droite, on peul en appuyer le poignet, comine celni de la main droite: enfin, il faut encore que tous les doigts soient placés par echelons, de maniere que le troisiéme doigt soit plus bas quele second, el le quatrieme que le troisieme. On yerra dan’ le chapitre suivaut la raison de cette disposition. Voila les seules explications quwil soil possible de donner par écrit sur la position des mains: jJexhorte V'éléve & consuller a cet égard la figure IT qui achevera de douner a ceci toute la clarté conyenable, CHAPITRE II. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE DOIGTER. On appelle doigter Vart de disposer de tons les déeigts des deux mains de la maniére la plus fayo- rable pour exécuter tous les passages avec aatant de facilité, de nettelé, de force el de vilesse qu'il est possible; car voila les quatre qualités qui Constituent ce qu'on appelle Veréeution. : L'enseignement dn doigter consiste done'a indiqner les doigts qui doivent étre préférablement placés sur les cordes qu'il fant pincer pour obtenir les sons que la musique indique. En conséquence, je désignerai toujours dans cette méthode le pouce de chaque main parle chiffre4, le second doigt par, le chiffre 2, le troisieme doigt par le chiffre 3, le quatrieme doigt pur le chiffre 4; et si je suis dans le cas de parler de l'emploi du petit doigt, je le désignerai par le chiffre 6, Lenseignement du doister. est ce qui Constitue principalement la difficulté arate bonne méthode. Siilexiste a cet égard des principes gnéraux propres 4 guider constamment léleve cura meilléare disposition de ses doicts pour exécuter tous les passages qui se présenteront sous ses yeux, il fant > Saus doute commencer par les exposer: mais je suis force d’en convenir; la combinaison de sept ‘notes senlement avec leurs diézes et leurs hémols; quoique paraissant an premier coup-d’veil tres- bornée, peut represe&ier néanmoins en musique un si grand nombre de passages différens qu'on (VoD +t 1, 455.) cit 50 doit regarder comme impossible d’établir un certain nombre de preceptes généraux qui Soient , constainment applicables dans tous les cas qui peuyent se presenter. I me semble que cette difficn!té, ‘pour faire unesbonne méthode, n’a point été assez sentie par tous ceux qui en Onb compose. Ta plupart des régles générales qn'ils établissent sont sujettes a tant d’exceptions, qu ‘elles sont plas propres a embrouiller l'éléve, qu’a I’éclairer. Il ya sans doute des principes généraux, etje vais bientot exposer tous ceux qui m’ont parn devoir étre réellement considérés comme tels; mais le nombre en est Lres -petil. Comment done parvenir & guider l'éléve dans une carriére ot il doit rencontrer une si grande multitude d'obstacles, qu'il est impossible de les Ini faire tous connaitre? Je crois en avoir tronvé le moyen dans le plan de cette méthode; car il est & observer que la bonté d'une méthode consiste, ainsi que celle de tout ouvrage didactique quélconque, dans le plan quion a dlabord concu, et sur lequel on a ensuite. long-tems et miresnent réfléchi. Crest le fil d’Ariane qui peut seal condnire sirement dans le labyrinthe des difficultés;: il lie entr’enx tous les préceples,et les fixe dans la mémoire, en les plagant dans Vordre naturel ot ils découlent les uns des autres. Obst faute de s'étre bien pénétrés d’avance de cette importante yérité, que tant d’auteurs ont si impar ‘faitement rempli Vobjet qu’ils avaient en vue, en composant des méthodes pour apprendre a jouer des instrumens. J'ai done taiché, en composant celle-ci, d'éviter Vinconvénient on ils sont tombés. Ne pouyant pas trouver plus qu'eux, dans les senles applications des principes généraux, des moyens ans pour vainere toutes les difficultés, j’ai cherché s'il n’existait pas une classification de ces diffienltés, telle que toutes celles de méme nature se rapportant a une méme classe,il pit suffire dapprendre & en vaincre quelques unes, pour apprendre a yaincre toutes celles qui doivent élre rangées dans la méme classe. Une idée si simple stant une fois congue, j'ai bientot trouvé que, ne procedant en musique que par interyalles, presque tous les traits qu’on est dans le cas d’executer sur la harpe comme sur tous les autres instrumens, penyent étre distribués dans huit classes, dont la distinction est de proceder diatoniquement, par secondes, par tierces, par quartes, par quintes, par sixtes, par sepliemés et par octaves. Cette premiére division générale ma done fourni dabord huit chapitres particuliers;le premier traitant des gammes, o} l'on procede diatoniquement; le second, des differentes marches de secondes; le troisieme, des différentes marches de tierces, et ainsi de suite. Ces huit chapitres ne traitent que des traits ou toutes les notes sont lentendnes snecessivement les unes aprés les autres; mais la harpe,-comme instrument d'harmonie, en fait entendre souvent” plusieurs A Ja fois, ce qui constilue les accords plaqués. Leshuit chapitres dont je viens de parler dont done snivis de denx autres, l'un destiné aux intervalles’plaqués, Vantre aux accords plaqués. ; Tun autre cété, Renita les diezes et les bémols ne sont point inhérens, Comme an piano, aux notes auxquelles ilssont affectés, et quiils ne penvent @tre exécutés que par les pédalesque les pieds seuls font monvoir, il fallait nécessairement, apres avoir indiqué la maniere d’employer les doizts pour faire entendve lessens naturels, indiquer celle de se servir des pieds, pour les hausser cules haisser d'un demi-ton; et c'est & quoi j’aiconsacré un chapitre. (VTP et DD. 455.) Celui qui suit traite des agrémens propres & la harpe, et de la cadence; un autre chapitre est consacré aux, sons harmoniques et aux sous ¢touffés; un suivant» démontre la maniére de faire plusieurs parties de la méme main; enfin, un dernier trailte de tous les signes usités dans la musique de harpe; et je termine ma premiere partie par des exercices dans tous les genres pour le doigter. I] résulte de la nature méme du sujet, que tous ces chapilres contiennent beaucoup plus d’exemples que de préceptes; c'est pourquoi je les ai divisés en axercioeeadent chacun’ pour chaque chapitre a son numero différent; j'ai chiffré le doigter de tous ces exercices, que jai assez multipliés, du moins autant qu'il m’a été possible, pour que tous les traits que j'ai été foreé d’omettre, (car le nombre en est pour ainsi dire infini ), eussent leur analogie dans le grand nombre de mes exercices, re Saylor t 7 a rf pyrals de maniére & mettre Iéleve en état, avec un peu de réflexion, de les doigter de lui-méine. 1 seconde partie renférme cinguante legons progressives, suivies de trois sonates aussi progressives, plusienrs prélodes dans tous les tons, et différens morceanx dans tous les mouyemens et dans tous les genres. Tel est le plan de cette méthode. La classification des difficultés est une idée trés-simple sans doute; mais ordre de cette classification n’était peut-étre pas aussi facile & trouver qu’on serail Wahord tenté de le croire: c'est cependant en cela que jattache principalement le mérite de cette inéthode, sion lui en trouye un peu; et c'est le seul avantage que je puisse me flatter dayoir sur lous les auteurs qui ont traité ayant moi le méme sujet, et dont plusieurs ont un talent si genéralement el si justement reconnu pour l'enseignement (1). ¢ Le plan que j'ai suivi exigeait que jintercallasse en grande partie les principes du doigler entre les exercices mémes qui me seryent d’exemples, en les détachant ainsi des principes généraux: mais maleré linsuffisance de ceux-ci, il Jy enacependant un certain nombre que voici le moment d’exposer avee quelques détails, : On doit d’abord distinguer deux natures différentes e doigters, savoir; celui qui convient & un Passage maintenu dans un intervalletel que les doigts peuvent Vexécuter sans que la iain change de position, eb celui qui ne pent étre compléetement exécuté que par différentes positions successiyes de la main. Commencons par la premiére nature de doigter. PREMIER PRINCIPE. Le meilleur de tous les doigters pour exécuter un trait gueleonque, est celui ou l'on emploic le motns de mouemens différens, en évitant aveo soin tous ceux qui sont inutiles. La raison de ce P cipe est tres-simple. La vitesse est une des prineipales qualités qui constilue lexéontion. Tne fant done pas multiplier inutilement les mouvemens; car si Je puis exéculer un 'rait en n’employant qu’un seul mouvement, je l’exécuterai évidemment plus vile que si j’y emploie G) Paris emcontient unerand nombre possédant bien le talent d’enseigner: je ge parle pas de ceux tels que M. derman ct Yernier qui joignant le précepte & Yexemple par la supériorité de leur exécution, sont trop connus pour avoir besoin Metre cités; mais parmi les autres je ne puis me dispenser de désigner M. Xavier Dé de Harpe de P argus Comme undes meiHeurs maitres aris) raison des Eléves tres-forts quila formes, dont je Connais plusicurs, et des excellens principes qu'il leur a donndés. (Vv. BA oy a plusieurs mouyemens successifs. On doit done regarder comme fondamental le premier principe, et je serai en conséquence dans le cas d’y renyoyer sonvent. SECOND PRINCIPE. Il fiut, autant quil est possible, ne tenir en Vair aucun des doigts dont on est dans le eas de se servir, mats les placer toujours d’avance sur les cordes guiils doivent pincer, lorsyu’on a la facul- té de le faire. Si, par exeinple, on est dans le cas d’exécuter le passage suivant, conformément au doigier qui est écrit dessous, il ne fant pas poser diabord le quatriéme doigt, eb successivement ensuite le troisiéme, le second et le pouce; mais il faut poser les quatre doigts & la fois, quoiqu’ils doivent agir successiyeinen!. Ce second principe est la conséquence du premier, puisqu’il n’y a qu’un mouvement a five pour poser quatre doigts a la fois, tandis qu'il y en a quatre a faire, si on les pose successivenien! Ce principe est de rigueur, tant pour obtenir une grande exécution par une grande vitesse, qu: pour bien lier entr’elles les notes, comme elles doivent ’étre. TROISIEME PRINCIPE. VW faut le moins possible pincer deua notes de suite avec le meme dog. _ Je suppose, par exemple, qu'il faille exécuter le trait suivant tire da N. 4 des exerci: s'de secondes, (Cnapirrre IV), Qu’arriyerait-il si, au lieu du doigter que j’indique ici, je pincais tontes les notes qui se répétent, avee le méme doigt, comme ci-dessous? Le troisiéme doigt qui frapperait le fa une premitre fois, ferait un mouvement qui l’éloignerail dela corde: il fandrait done le ramener par un mouvement contraire pour frapper le second fit, Pehicommonyementacstuuritens perdu qui forgerait, de pincer plus tard le second fu. Oe mauyais effet n'a point lieu dans le doigter que je prescris: bien loin de la, quand le ponce a pincé le - premier fa, le second doigt quile suit est tout prét a le pincer une seconde fois, et pendant ce tems-la le. pouce a le tems dese porter sur le sol: le second doigt, apres avoir pincé le second fi, * ayant fait un mouvement progressif dans le sen8 du trait, sera encore tout prét a pincer le second yol, et toujours ainsi de suite. Tl n'y aura done point de tems perdu, et le trait entier sexéentera par antant de mouvemens quiil ya de notes, tandis que de l’autre maniére il faudrait une qnau( ite” (VoD et. MD. 455.)

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