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Harp Lessons - French
Old Book - Exercises Scores
Vieux Livre du maitre Nicholas Bochsa
Harpiste 1789- 1856
Grand compositeur
Exercises faciles pour comprendre le doigté.
Harp Lessons - French
Old Book - Exercises Scores
Vieux Livre du maitre Nicholas Bochsa
Harpiste 1789- 1856
Grand compositeur
Exercises faciles pour comprendre le doigté.
Harp Lessons - French
Old Book - Exercises Scores
Vieux Livre du maitre Nicholas Bochsa
Harpiste 1789- 1856
Grand compositeur
Exercises faciles pour comprendre le doigté.
3
INTRODUCTIO
1. CONSIDERATIONS GENERALES
PARMT le grand nombre d'instrumens dont on Fait actuellement usawe en goeiete on dans les
concerts, il n’y a que le piano et |
Cette facul
a harpey qui reunissent lharmonie complete ala melodie.
‘le precieuse me parail deyoir leur obteuir la preeminence sur tous les autres instr
u-
mens, parceque chacun deux peul accompagner seul la yoix,et donner meme une idee juste dn
mé rile des Compositions dramatiques sur les partitious, tandis qu'on ne pourrait y parvenir ay ec
les autres
Mais si
sile piano et la harpe doivent @tre considerés sous ce point de yue comme les deux
instrnmens, qu’en en réeunissant un grand nombre,
nstruime
les plus parfaits, malgré Vinconyénient qui leur est commun de ne point soutenir et
filer les sons, en est-il un des deux qui mérite la preféreuce sur Vautre? Comme cette ques-
Gon west nullement éiran
nar , A : ie
re au perfectioanement de Vart musical consideré dune maniere g
nérale, je crois deyoirla discuter avec quelques details.
musique,en la considérant dans toute ra généralité, se divise en deux principales branche
lao, 7 &
a composition et Veavécultons
vie idee musicale est, comme la pensée, un étre purement moral, auquel le compositeur ;
seul pourrait donner [existence, si l'on n’ayait pas trouve Part de lecrire, comme on a trouye
celuideecrire la pensee. Le compositeur a done ses lecteurs, comme l’orateur et le poete, avec
celle dilVerence, que la pensée est publiquement tr
nsmise par le seul organe dela yoix, Landis
que Videe ansicale lest en méme tems, et par l’organe de la yoix, et par Vintermediaire des
frumens.
[resulte de J& an nouveau point de yue sous lequel la musique doit encore élre diviseeon
deux autres branches cénérales: la musigue vocali et Za musique tnotrumentale,
C'est la nature qui donne la yoi
et constimment
,et ce sont les Falitudee sociales contractees desle bas age,
entretenues, qui enseignent seules a s'en servir pour chanter comme pour par-
ler; mais
vest Part qui crée les instrumens, et par cette raison ils ne peuvent seryira transmetire
les-idées. musicales que par un mécanisme qui doit étré nécessairement enseigne, Garat etail déj
nn des premiers chanteurs de l'Europe ayant d’avoir pris une seule lecon de musique, tandis qu'il
afalliune étude longue et opiniatre pour former les Dussek ‘et les Viotti. '
Cette. etude est done necessaire ponr acquérir un talent instrumental; mais continuant encore
Ja comparaison que je viens détablir, parce qu'elle me parail d'une extréme justesse,il es! essentiel
(Chaleceraphie de BEUZ ART.) )
CVeteaianetnse ) +INTRODUCTION.
W@obseryersqn’un artiste qui joue d’un instrament est tres-loin dela perfection, s7il ‘n'a pas ac-
quis la faculte de transmettre sans élude preéparatoire toulesses propres idées musicales, eb toutes
celles des autres
jai Inisont présentées par-ecrit, comme lorateur a celle démettre a Vinstant
meme, ou sa propre pensée aussitot qu'itla conceit, on celle des autres quand i! !n voit: éerite, A c-
1 e
cordérait-on de le8prit dans la société a celui qui,ayant appris par coeur une centaine de-melsiheu-!
reux,saurail les placer 4 propos, sang pouvoir du res|e soutenir un conyersation? Hstimeraib-on un
ayocat quiserail incapable de répoudre sur-le-champ @ tonte espece d'ebjections, on qui strait
foros de se circonserire dans un certain nombre, de plaidoyers ponr defendre toutes les causes
execution instramentale n’a done qu'un faible merite, quelque parfaite quelle pnissetire,
sielle est limilee. L'executant n’est plus qu'une machine, comme ces belles pendntes fa lirik
puees
1
en Bohéme, qui font entendre les sonates de piano les plus difficiles, et en exécutent une dif
rete 4 chaque heure, avec une certitude de précision donut les Cramer et les Steibell seraient
peut-Ctre ineapables. La nature de Vhomme est trop anoblie parses faculties morales, pour quiil
soit fondé a tirer: yanité du seul perfectionnement de ses faculiés physiques. Cest décrader Je ta
lent que d’en séparer le uiérite des conceptions. Le peintre, capable dimiter parfaitement, mai
servilement,un beau tablean, est loin dobtenir la méme estime que celui qui a compose. fl eh
est de méme en musique; le yrai conpaisseur n’estimera une execution tres-hrillante sur tel inst en-
ment que ce soit,qu'autant qu'elle rendra facile la transmission des propres idees de | xeon
tant, ou de celle des autres.
Crest. principalement & la harpe que ces reflexions xénérales sont applicables. Le talent des. ir-
me,s
tisles sur tons les autres instrumens, n’obtient que peu d'+ Ise borne a lexeention, queljue
brillante quelle soit; on exige impérieusement deux, pour etre regardes comme de grands professeurs,
quwils soient en état de tout executer a la premiere yue, Pourquoi done est-ou, plas indulgent pour
les professeurs de harpe, aurquels on se contente toujours de demander des:solos? Ponrquoi dans
les concerts particnliers ne les engage-t-ou jamais, comme les pianistes a accompagner la voix?
Serail-ce parce que la harpe y esl moins propre que le piano? Je suis loin delecroire: les denx
instrumens sont d’abord ezalement suseeptibles de tous les effets d@harmonie,et lon ne peut ensui-
te digeonyenir que, bien Join d'etre inferieure dans tout le reste au piano, pour Vaccompagne-
ment de la musique yocale, la harpe u’ait au contraire sur lui de tres-crands ayantages : elle
produit des sons incomparablement plus brillaus, plus agreables, et plus analogues ala voix;
elle jouit de la faculté précieuse de nuancer les forte et les piano a tous les decreés possibles;elle
est enfin susceptible d'effets qui lui sont propres eb qui peuvent remplacer jusqu'aun certain point
de. grands effets d'orchestre. Ses sons harmoniques, par exemple, et ses sons étonff
tee
penvent
dans beaucoup de cas donner ane idee juste des instrumens a vent lorsqu’ilsdeyiennent partie
principale’et chantante de l’accompagnement. Voila, certes, de puissantes raisons pour accorder
ala harpe la precminence sur le piano, Pourquoi donc néaumoins celui-ci obtient-il seulle pri-
vilege d’accompagnér Ja voix sans élnde preparatoire? Dira-t-on que cela tient ala forme de
Vinstrume:.t qui ne.se preéte
aussi bien a placer commodément la musique sous les yeux de
(Verne tns.)
sc a i i a a Sat i ae ae iia lope ee|
INTRODUCTION.
Taccompagnatetr et des chantenrs? Cette raison est trop frivole pour étre adinise; car, s’il était
recu d’accompagner sur la harpe comme sur le piano, il serait tres-facile’ d'imaginer un pujitre
qui, sans géner le mouvement des pieds et des bras du harpiste, placat plus fayorablement: l4-ma-
siqhe sous ses yeux, em meme tems qu'étant plus éleyée elle serait mieux lue par les chanteurs
qui sont presque toujours de bout, et j'ai déja méme fait construire un pupitre qui remplit par-
faitement cet objet 4%. : ‘ : i
Il faut done -que l’exclusion donnée’A la harpe pour |’ accompagnement a la premiere yue, ait
d‘antres causes. Osons le dire ayee courage, au risque de choquer quelques amonr-propres. La
principale canse de cette exclusidn, c'est que etude du piano a été portée beaucoup plus loin
que celle de la harpe. Les sons de ce dernier instrument sont si agréables, il nuance si bien les
forte eb les piano, il produit des effets si brillans, qu'il suffit de parvenir @ un certain degre de
force pour se faire une grande reputation, en charmant constamment son auditoire.Or,ce degré
de force est loin de suffire pour étre en état daccompagner A la premiere vue.
I] faut ce pendant-en conyenenir: i] resulle de L’etat actuel d’imperfection ou la harpese tron-
ve encore, un grand inconyéenient pour accompagner sur la partition:c’est le mécanisme des peda-
les qui restreint beaucoup la faculté de moduler. Voila done une difficulté, et l'une de celles qu'il
est utile de chercher a surmonter. Cette difficulté yainene ne pourra plus étre considérée comme.
un de ces tours de force qui ne sollicitent qu’ane atérile admiration, mais comme uu yeritable
perfectionnement dont l'artiste retirerait un frnit précienx, celui d’avoir surmonté un des plas
srauds obstacles qui s’opposent a execution, & la premiere yue, sur la harpe de toute espece de
wusique; ear voila ce qui constitue réellement un grand talent musical; mats pour l'acqueérir leleve
aura eneore & yaincre une autre difficulle que celle des pédales, difficuite qui est pent-elre encore
plus crande, eb que néanmoins tous les professeurs paraissent avoir méconnue jusqn’a present;
est celle de faire entendre toutes les parties qui rendent Vharmonie complete, en en execulant
jusgau’a trois &-la-fois de la méme main.
Oo deruier geure de difficulté se rencontre anjourd’hui trés-sonyent dans la musique composée
pour le piano, et tres-rarement dans celle composee pour la harpe; fant-il en conclure que la
herpe est moins propre que le piano a produire de beaux effets d’harmonie, et que meme la
ide
musique qui's’execute sur ce dernier instrument ne peut pas tonjours s'executer sur lautr
ne le peuse pas, Nous les professeurs accoutumés a ne jouer que de Ja musique actuellement
compose pour la harpe, s’éleyeront, je m’y altends bien, contre Vidée de jouersurcet instru: ent
de la musique telle qu'on Ja compose aujourd'hui pour le piano, dans le genre nouveau introduit
ps
Se a TT
r Dusseky Mais lorsque les premieres sonates de ce compositeur parurent, il n'y a pas plus
‘(4) Beaucoup de chenteurs n’siment point & etre accompagnes sur Ia harpe, parceque, qnelque bien accordee qu’ elie soil
dans le ton de Mt bémo} qui lui est propre, il est tres-rare qu'elle reste partaitement d’accord dans les autres tous, a cause
du defeat de justesse des pedales; mais c’est Ja fante du joueur sila harpe, une fois d’aceord dans un ton, ne lest pao exale
ment dans tous 1@8-aulres,c’est qu'il neglize alors de regulariser les pedales comme il ena Je moyen , ait iqu’il sera
explique a Varticle A de cette Introduction.
(VTVet Ty 45s )6
NTRODUCTION.
de trente ans, tous les piauistes qui étaient alors Je plas en répulation, ne s’éleverent -ils pes de
meine contre les difficullés quelle renferme, et ne dirent-ils pas de ceite musique, ce que les
harpistes disent aujourd hai de la mienne, qu'elle etait mal dotgiée pour instrument? Jose me
flatter que je ne serai pas plus long-tems que Dusseks exposé aux reproches qu’on Inui fit.On
recounul bientot eu effet qu’en cherchant un doigter convenable, les plus grandes difficnltés des
sonates de ce celebre artiste dispamaissent en partie, et tous les compositeurs qui le snivirent,
parmi lesquels il faut sur-tout distinguer Cramer et Beethoyen, adopterent son cenrede composi-
tion, parce qu’ils Ini trouyerent on mérite prédieux, celui d’une harmonie constamiment aussi pure
que brillaute, tandis qu'elle est toujours ou trop nue, ou trop dépouillée deses parties intermedi-
aires, dans toute Ja musique ancienne composee pour le piano.
Le méme reproche, il faut en conyenir, peut étre fait a presque toute la musique actuel -
lement composée pour la harpe.
Krumpholtz est le sen] qui,‘dans ses derniers ouyrages, ait adopté le heau eure de compo-
sition dont je viens de parler; mais tous les professeurs dn tems s’éleyerent contre cette in
ndvation, et depuis il n’a point eu d’imitatears.
Des arpégemens, des gammes diatoniques, des suiles régulieres de tierces el de sixties, yoild
anjourd’ hui ce qui constitue essentiellement les compositions pour la harpe.Cela suffit, je le sais,
& raison de la beanté des sons de cet instrument, et de tontes les nuances dont il est susceplible
pour produire de trés-grands effets; mais ce n’est point une raison pour se priverdes ressources
puissantes de lharmonie dont on tire un si grand parti sur le piano.Onne paryiendra jamais, tant
qu'on s’en tiendra & des compositions si simples, ni a jouer a la premiere yue, ni & accompaguer
sur la partition,ce qui est, je lai deja dit, je ne saurais trop le répeter, le véritable cachet d'un
grand taleut instrumental! O’est dans la yue d’y faire parvenir mes eleves, que je me suis
rapproché dans mes compositions ponr la harpe, du geure actuel des compositions pour le piano.
tle n'ai concu ensuite Pidee de faire cette méthode que pour faire Lomber le reprochede composer
ne musique qui n’est point dans la nature de l’insfrument, en indiquant le doigter qui lai conyient,
lequel differant a beancoup d’egards du doigter ordinaire, m’a paru singulierement propre a
contribner aux progres de l'art. Voila aussi pourquoi je conseille aux éleyes, mais seulement
lorsqu'ils sont parvyenus @ nne certaine force, de svexercer sur la musique de piano, en attendant
que les oompositions yigoureuses, écrites spécialement pour la harpe, se maltiplient dayantage,
suuf a changer dans cette musique, faite pour'un\ autre instrument, quelques traits, tels que les
tremolendo, ete., etc., dont ]’exeécution seraib decidément trop difficile on d’un manyais effet
sor la harpe. On pourrait peut-étre m’accuser de présomption-si je rendais compte ici des tentati-
yes houreuses que j'ai faites moi-méme & cet égard, quoique ma propre experience puissedtre de
quelque poids, puisque le piano ayant eté mon instrument ayant la harpe,et ayant méime couseryé
la facnlté d’y accompagner sur Ia partition, je dois également bien connaitre la nature de l'un et
de l'antre. Mais je citerai un exemple plus decisif du succes qu’on peut se promettre de l'étude
que je propose. O’est celui deM. Marin, ce célehre amatenr, que les professeurs les plus habiles
(V.D et 1.458. )RODUCTION.
ent pour leur maitre. Fe lai yu joher, a la premiere vue,ayec une preci
reconnal
sion admirable,
etsans. y changer une seule note, les soriates les plus difficiles de piano. Ce n'est pas tout: non
seulement il accompagne.A la premiére yue sur toute espece de partition; mais il lui est arrivé
une fois, sur une partition qu’il était impossible qu'il couniit, de transposer d’un ton une tres
srande scene, pour la commodité du chaaténur, sans laisser echapper un seul effet d’orchestre;
voila des faits trop notoires pour étre contestés.
Quilon cesse done de circonserire dans des limites étroites les Compositions faites pour la, harpe;
que la facililé d'enlever les suffrazes en ne jouant que de la musique aisée, ue dispense plus de
étude et du travail nécessaire pouren jouer de trés-difficile; que l'on se persuade par l’exemple
de M. Marin, que tout’ est possible sur la harpe comme sur le piano; et quwenfin nos grands
profe:
‘eurs de harpe, bien pénétrés de cette derniere vérité, versent avec assurance dans leurs
compositions toutes les richesses de lharmonie, sans s’embarrayser des diffieultés d’exécntion qui
peuvent en résuller: oc’est alors qu’acanérant un merile intrinseque parfaitement eval a celui des
1 { $
Srands, professeurs de piano, ils feront obtenir & la harpe la prééminence qui lui est due sur
tous les autres instrumens.
Mais si je suis assez heureuy pour que cette methode applanisse aux éleves toutes les difficu]! és
Vine br he. Une
ante execution, qu’ils ne perdent pas de vue le principal mérite que jy aiatt
I F F J
point encore exposee, concourt a la placer principalement dans la
vonyelle cause que jen
Vaenlte de lire a la premiére vue, c'est evtréme facilite avec laquelle on se blase sur les plus
heaux moreeaux de musique, & raison, sans donte, de leur expression vague et indeterminec,
el de Ia neécessilé ot se trouye par-la un artiste de jouer presque tous les jours quelyne chose de
neuf. Tl n’y a d’immortel parini les conceptions du geénie, que les chefs-d'ceuyre des écriyains el
des grands poétes. Quant aux chefs d’ceuyre des compositeurs, ils sont souyent oubliés de leur
Vivant méme, et ce n'est quwen les faisant suceéder sans cesse les uns aux autres que les plas
srands compositeurs peuvent conserver leur reputation. Cette réflexion peut etre decourdgeante
pour tous
eux que limpulsion de leur génie porte A compose mais elle nten est pas moins
yr
fe. La posterité pourra bien parler d’enx, mais echini
leurs ouyrages finiront parétre oubliés. S
* Compose quatre-vingt-dix operas, dont aucun n'est joue aujourd'hui en Ltalie; deux ou trois
senJement sont joués‘en France, or se lasstr d’un chef-d'ceuyre en musique, e’est se lasserde son
tun trayail
execution, Comment done un artiste pourrait-il se flaiter d’obtenir un succes soutenn ,
peuible ne Je conduisait qu’a exécuter, méme dans la plus grande perfection,une quantité limitee
isfaire,
de pieces, Sans ponvoir suiyre le gout public dans ga mobilité, et faire entendre pourle
un morceau nouyean presque tous les jours,
2° OBJET DE CETTE METHODE.
Les considérations genérales que je viens dexposer, doivent faire connaitre en partie Vobjet
de cette méthode, I] cousisle a expliguer [res en detail, et par des préceptes et par des exem-
ples, les moyens de paryenir a executer sur, la harpe la musique la plus difficile, celle méme
(V.tet 455, )INTRODUCTION.
composte pour le piano, ety ce quien est la suite nécessaire, & conduire |’éleve an point de tout
jouer a livre onyerty et dlaccompagner a la premiere vue sur la partition.
I convient 4 cet effet de distinguer trois degres de force sur la harpe. On pent dabord
horner a accompagner la voix,en n'executant que des accompacnemens écrits; on peut ensuite
Clendre son ambition jusqu’a celle d’exeouter seulement la musique ordinaire telle qu'on Ja compose
aujonrd’bui pour l’instrument; enfin, si Jes premiers succes dans la carri¢re inspirent une forle
Sinulation, on peut aller jusqu'a pretendre aceompagner enr la partition, en parvenant préala
blement a tout jouer @ la premiere ‘vue.
Or tous les accompagnemens ¢erils pour la harpe ou pour le piano, sont d'une exécution si
facile, qu'il faut trés-peu d'étnde pour paryenira les jouer, pour peu que Von soit deja musicien
Le doister de ces aecompagnemens est extrémement simple; il est le méme dans tous les bons;
un tre
“petit nombre de preceptes suffit pour apprendre, et je suis conyaicn qu’ayec | seul
secours de ma methode et sans aucun mattre, amateur deja musicien, qui voudra
vppliquer
yailler deux ou trois heures par jour,sera en état, en moins de six mois, d'exeenier a ly
vue tous les
scompagnemens écrits, non-seulement pour la harpe, mais enco yur
Comme il existe actuellement une granie quantite de ces sceompagnemens, puisqwil y en
ponr presque toute la musique yooale deja composes qui a quelque répntations et comme le
marchands de mnsique s’empressent d’y ajouter journellement toutes les scenes dramaliques, ou
les airs nouveaux, pour peu qu'ils dient de sueces, ma méthode serait deja tres-utile quand elle
ne procurerait que le premier decre de force sur la harpe.
Le second desré de force, celui quia pour objet d’exeenter toutes les pigces composées spi'cia-
lement pour la harpe, sous les denominations de pots-pourris, fantaisies, sonates, concertos, elc.,
exige saus doute un plas grand travail que les conseils d'un bon maitre sont propres 4 abreger,
en le rendant plus facile. Néanmoins je ne doute pas encore qu'on ne puisse panvenir a Tacqucrir
ayee le senl secours de ima méthode, dans les yilles ou il est impossible de se procurer un bon
maitre.
le woserais pas affirmer avec la méme assurance, qu'elle put egalement suffire pour faire alleindre
le dernier degré de perfection, celui que j’ai fait consister dans la faculté de jouer, sinon a livre
ouvert, du moins apres une tres-courte étude preparatoire, toute espece de musique quelque
difficile qu'elle soit, et de paryenir enfin 4 accompagner sur la partition. O’est au tems seul quil
appartient de prouver-si l’on peut tout-a-fuil se passer @ cel gard d'un maitre de harpe. Mais s'il
est possible que les préceptes de cetle methode puissent encore le suppleer, i] fandrait an moins
le remplacer par un excellent musicien qui, sans profecser la harpe, fit en état de dirigerléleye
sur ensemble des parties, et de le matytenir dans Ia- plomb de In mesure; car, il ya s'en dire
que, pour parvenir ace decré de force sur ta harpey il faut nécessairement,en trayaillan
a adquerir
Texéention; travaillersen meme tems a devenir tres bon musicien, en solfiant beaucoup, el parlti-
cnliérement sar tentes les cl
+ ce qni est indispensable pour accompagner sur la partition. 1
serait_meéme tres-ulile d's
CV. Det 11.435.)
pprendre Vharmonie, dont il convient de sayoir au moins les elemenssINTRODUCTION.
. : fs . ’ . Qk “ . iS
Que néanmoins cette designation d'études neffraye point les amatenrs qui se contenteraient du
talent dexéeuler faeilement tous, les accompaguemens écrits, talent qui suffit pour se readre tres-
utile dans Ia soci¢lé, puisque le nombre de ces accompagnemens est si considérable, ainsi que,
je viens de Vobserver, qu'il y enta pour presque toute la musique vocale. Il suffit aux amateurs
avoir, appris a solfier passablement pour étre en état A’ acquerir, en s'y bornant, le talent dont
il est ici question,
3° DETAILS PARTICULIERS SUR LA NATURE DE LA HARPE
La planche premiere explique trop bien A la simple yue la construction de la harpe, pour qu'il
soit nécessaire d’entrer ici dans quelques details A cet égard,
Les grandes harpes sont montées de six octayes complets commencant et finissant par le mr,
el son étendue est ainsi de 72 demi-tons, A raison de 42 demi-tons par octaye,
Toutes les cordes sont de boyau @ l'exception des 8 derniéres qui sont fabriquées en soie filee
darcent. On est convenn, pour ménager a l'oeil des points de répaire au milien d'une si grande
multitude de cordes, de colorer en rouge tous les uf, el en bleu tous les ft.
C'est afin de rendre les 8 dernieres cordes plus sonores, en leur procurant en partie la propriate
metollique, quien les fabri ique en soie filée d'argent, car elles seraient trop sourdes, @ raison de
leurs grosseurs, si elles étaient de boyau comme les autres.
Voici comment on rae? les cordes a la harpe.
On commence par faire un noeud & Von des houts de la corde; on dte le bouton de la corde
qui inanque; on coule le bout uowe de la corde dans le trou du bouton, en observant de
plicer la corde dans la petite rainure creusee sur la queue du bouton, et de placer cette rainurs,
en remettaut le bouton, eu regard du joueur; ou fait ensuite passer la corde’ par dessus le si{Le!
supérieur, dn coté de la colonne de la harpe. Qn tend la corde autant que possible ala main;
on la fait passer dans la fente qui est au bout de la cheville; on lui fait faire ala main un
tour complet autour de la cheville, en observant de faire serrer ce premier tour par la corde
elle-méme, de maniere qu'elle ue puisse ui glisser, ni s "échapper, lorsquion commencera & Lourner
la
l
a cheville ayee la clef pour tendre la corde; enfin, on continnera de tourner la cheville avec
a clef. pour tendre Ja corde, ; jusqn’a ce qu'elle soit d’accord.
La premiere attention a ayoir pour tirer un beau son.de la harpe est de la bien monter, en
doumaab a toutes jes cordes la grosseur qui convient a la place qu "elles occupent. Toutes les
har pes sonb montees en cordes beaucoup trop fines; il est vraie quecedefaut est souvent celui
de Vinstrument, parce que la table d’harmonie est trop faible pour resister 4 la forte tension des
Srosses cordes, on doit done, quand on le peut, ne choisir que des harpes tres-solides, et je
Conseille méme de ne les prendre & cet égard qu’a l'essai, c’est-a-dire, »que sons la condition que
la table de Vharmonie-ne {léchira pas, dans un tems détermine, par Veffet de la tension des .cordes
Monies anssi Crosses qu'elles doivent l'étre, Non-seulement elles donnent alors un plus bean son,
mais elles sunt encore moins sujettes a casser,
(Neprahonanss)4
y INTRODUCTION.
Enfin, on doit se determiner @ ne point employer de cordes“trop fines, par une derniere
considération que voici: c est qne lorsque, pour obtenir un sou plus ferme, on place la retin
gauche Guntres haubiow ires-has, on serait expose, si Ja corde etait trop lache, dans le premier
cas, 4 Ja detacher du sillet sur lequel elle s’appuie, et dans Je second,a rendre les vibrations
réables en la faisant friser contre le honton.
La grosseur des cordes etant fixée, ikest essentiel eusnite de les bien choisir, en rebitant
toules celles qui ont le moindre none dans toute leur étendue; qui ne. sont point eculement
» par tont, ce que l'on reconnait’en placant les deux bouts @ céte Van de l’antre; el qui,
regardées au soleil,ne sont pas egalement diaphanes dans toute lear Jongurar,
Les cordes: de Naples sont recardees comme les meilleurs, Elles sont plus cheres; mais ici comipe
en beauconp d'autres choses, économie ne consiste pasa acheter ce qnil y a de moins chet,
mais ce quisest de meilleure qualite. ‘
Personne n'a fait encore, que je sache, une observation tres-importante, et que voici: sitot
que lacorde est fixee a la cheyille, et, que l'on commence a tourner celle-ci_ponr tendre la corde,
WN est evident que la tension de la corde est arretée par l'effet de la pression sur le sillet, dou
il résidje necessairement que la partie dela corde comprise entre le sillet et la cheyille, est
beaneyup plus tendne que dans tont le reste de sa longueur, et c’est en effet ce que jai observe,
Ge west pas tout: la corde étant heancoup plus tendue entre la cheville et le stllet que par-tout
ailleurs, il vy a dans tonte cette partie, si je puis me seryir de celfe expression un reservoir de
tension superflue qui se répand nécessairement sur le reste de !a corde. lorsque Poceasion s’en
présente; or elle se présente tontes les fois que l'exeentant jove avec force, parce que Vebran-
lement. de la corde snr le siilet len detache un pen qnoique d'une manibre insensible, et il ne
peut l'en détacher sans qu'une partie de la tension sarabondaute qu'ily a entre le silkel et la
cheville, ne passe dans le reste de la corde, qui deyient plus lache, et dont par conséquent le
son haisse.
I] ine parait done certain que l’appui des cordes sur les sillets, est une des causes de leur
frequente cupture, elde la facilité avec laquelle les harpes se discordent. Si cette oberyation es!
juste, comme je le crois, j’anrais 4 proposer un perfectionnement tres-utile dans la fabrication
des harpes; ce serait de substituer de pelites poulies a gorge anx sillets superieurs sur lesquels
les cordes s‘appuient habituellement. Alors, a mesnre quon- allongerail la corde en tournant la
cheville, la poulie tournerait, de sorte que la corde ne serait pas plus tendue entre celle, poulie
et la cheville, que dans tout le reste de sa longneur; ainsi elle casserait moins souvent, et la
harpe tiendrait mieux l'accord.
Ce qui fait encore casser les cordes, c'est le défant de poli de Ja tele du bouton, da sabot
pédalique, et du sillet sur Jequel il appuie !a corde lorsque on fait agir la pédale. Il faut douc
eateries ec soin toutes ces pieces, lorsqn’on achete une harpe, pour sassurer si elles sont bien
polies.
On serre les cordes dans une boite de fer blanc, ot elles sont enyeloppees de papier Hoseph’
(Vine D )i
INTRODUCTION. :
qu'on a commencé par imbiber d’huile; il arrive’ le plus souvent, lorsqu’ ‘on emploie une corde
neuve quise trouve beancoup trop longue’ pour la place qu ‘elle oceupe, qu’on la laisse sur ta hary 6,
en la roulant, C'est un procedé tres-nuisible, parce aque la corde ainsi roulée et exposee a lair,
se désseche et’ devient plus sujette a casser, ontre qu'elle doune un plus mauvais son. Il fant
done, lorsqu’on met une corde neuye, couper Vexcedent, et sice qui reste est assez long, pour
resservir, i] faut le replacer dans la hoite et dans la case qni lui est affectée.
I] faut toujours ayoir Tattention de recouyrir Ja harpe, lorsqu’on ne s'en sert pas pour gatantir f
les cordes de la*poussiere qui Ini est trés-préjudiciable. Je conseille encore d’epouster les cordes
tous les jours pour enchasser la poussiere qui penetre toujours malgré la couverture, eb meme de les
repasser de tems en tems, mais legerement, ayec un plumacean chargé d'huile fine qui peut étre
aromatisee, I] suffirait de répéter cette operation tous les huit jours. Si l'on prend cette précaution
que je crois tres-utile, il convient immédiatement apres, de frotter toutes les cordes de haut en
bas, et de bas en haut, les nnes apres les autres, en les serrant entre deux doigts c'est nne
fonction qui pent étre remplie par un domestique.
_Ces premiéres instructions paraitront peut-étre minutieuses; je ne les en crois pas moins t
importantes, puisqu ‘elles ont pour objet de conserver a linstrument la qualité la plas précie
celle d'an hean son, et de diminuer deux inconyeniens inhérents a la nature de la harpe, celui
de ne point tenir Vaccord, et célui de la fréquente rupture des cordes. ea
4° NOTIONS GE SUR LE JEU DES PEDAL
Afin de mettre plus de précision dans les explications suivantes, je donnerai désormais la
dénomination eénérale de signes modulaleurs aux trois signes $, b eb S.qui, places devant les notes,
désicnent: le premier, sons le nom de diese, qu'il faut hausser la note dun demi-ton; le second
sous le nom de hemol, qwil faut la baisser d’un demi-ton; et le troisieme, sous le nom de
bécare, qu’il faut la remettre dans son etal naturel.
Si tont le mécanisme de Ja harpe se hornait a tendre une premiere fois pour toutes,et a accorder
les 43 cordes, { auquel cas il faudrait que la harpe fat accordée en u¢ majeur, ton primilifde
ious les instrnmens) onne ponrrail jouer que dans ce senlton d’u/, sans pouyoir méme passer ni du
wajeur au minenr, ni au ton relatif le plus yoisin, La harpe serait alors un des instrumens Jes plus
Ss Sef ae a ; é p 2 , :
horneés. C'est pour remedier a cet inconvenient qu'on a inventé les péedales, dont lusage entiaine
saccorder la harpe en u/,mais dans un antre ton que je deteriminerai ci-apres.
ainsi que l'indique la figure premiere, sont des branches plaites de fer ou decuiyre,
jlacees horisontalement autour de la cuvette, par le moyen desquelles en les baissant ayec le bout da
pied, on fait agir un méecanisme renferme dans Vintérieur de instrument, dont Vobjet est de
hausser a volonte toutes les notes d'un demi-ton,
En conseg uence ily a autant de pedales que de notes, c’est-a-dire sept, de sorte que toutes
les mémes notes ne répondent qua une anéme pedale, el qn’ainsi il n'y en a qu'une seule pour
tous les ud, une seule pour tons les re, ete.
(Viteet Mise: )12
I NTR ODUCTION.
Ces pédales sont rangees autour de la cuvette, comme il suit: il y en a troisa gauche, celles
du st, de Vut eb du re; et quatre a droite, celles du mi, du fa, du sol et du /a; elles sont ranyces a
partir. do centre de la table d'harmonie, dans l'ordre ou je viens de les denommer.
Il resulte de ces explications que chaque pedale ne produit que deux effets sur les sept notes
auxquelles elle correspond; elle les hausse toutes a-la-fois dun demi-ton, lorsqn'on la tient abaissée
avec le pied, et elle les remet dans lent état naturel, lorsqn’étant le pied de dessus, on Ini permet
de se releyer d’elle meme. ~
En conséquence, on appelle fatsser la pedale, \action par laquelle on la force avec le pied
de s‘abaisser pour hansser d’un demi-ton toutes ses ‘notes correspondantes, et on appelle (ever
la pédale, Vaction contraire par laquelle retirant le ried de dessus elle, on la laisse se releyer
d’elle-méme, an moyen de qupi elle n'agit plus sur ses notes correspondantes, qui se remettent
ainsi dans leur ete naturel.
Si le pied restait constamment appuye sur la pédale lorsqu’elle doit, pendant uu tems consi
dérable, tenir eleyées d'un demi-ton toutes ses notes correspondantes, on ne pourrait plus se servir
du méme pied,-pendant le méme tems, pour baisser d'autres pédales, s'il se présentait d’autres
diezes aceidentels. C’est pour remeédier a cet inconvenient qu'on fixe une peédale lorsqu’elle doit
rester constamment baissée, afin de se reserverla liberté du pied qui la fait agir; c'est ce qu'on
appelle acerocher la pedale.
La maniére d'accrocher la pedale est de l'ahaisser d’abord avec le bout du pied, et de la faire
entrer ensuite par un mouyement latéral, dans une rainure placee a cété d’elle, ou se trouyant
engagee, elle ne peut plus se relever; alors n'étant plus nécessaire de tenir le pied sur elle, on
le retire,
On appelle décrocher la pedale, l’action par laquelle portant le bout du pied sur elle, on la
relire de la rainure ov elle est engagee, par un monyement latéral contraire acelui quil'y a mise,
pour ensuite, en retirant le pied, la laisser se relever d’elle-méme, et rendre a leur état naturel,
toutes ses notes correspondantes, qu'elle tenait éleyees d’un demi-ton. :
ILy a sur Vaction des pedales quelques instructions & donner aux éleyes qui sont omises dans
toutes. les méethodes, et qui sont cependant tres-importantes, Comme on en ya juger.
Ilya denx moyens pour hansser une corde de harpe’qu'il est essentiel de ne pas odnfortire,
Le premier est de la tendre sans altérer sa longuenr, et c’est évidemment effet que l'on produit
en tournant la cheville antour de laquelle elle est roulée,
Le second moyen est de la racourcir sans augmenter sa tension, ceci merite d’étre expliqué.
Si une corde de harpe étant actuellement montée, yous la serrez avec le bout d'une pince tres-
fine, eb si ensuite vous la tirez au-dessous dé la pince, le son’ sera d’antant plus éleve que la pince
serrera la corde plus bas,quoique les denx parties de la corde restent evidemment également
tendues, de sorte que si elle est serrée ala moitié juste de la longueur, le son renda par les deux
moities de la corde, est juste Voctave au-dessns du son rendu par la corde entiere.
On ponrrait trouver par le calenl quel est exactement le point ow il fandrait la serrer ainsi avec
(V. Det N, 455.INTRODUCTION. 45
une pince fine an-dessons du sillet supérieur “vr lequel ‘elle s'appuie lorsqu’elle est & vuide, pour
que la partie inferienre fut plus hante d'un demi-ton juste; cette distance est a-pen-pres la dix-
huitieme partie de sa lonenenr. Ainsi, par exemple, si une corde de harpe a dix-huit pouces de
longueur, depuis le'sillet superieur, sur lequel elle s'appuie, jusqu'au bouton, et que vous la serriez.
avee la pince aun ponce de distance du sillet, la partie inférieure qui n'sura plus que 47 pouces.de
longueur, rendra-nn son plus elevé d'un demi-ton que la corde entiére qui a 48 pouces de longueur,
Cela étant bien entendu, il faut observera present, 4° qu'il 5 a dans toutes les harpes ordinaires
an dessons du sillet superieur sur lequelJa corde s’appuie, un antre sillet plus petit, que j’appelle
sillet pAdalique, pour le distinener du premier, que j'appelle simplement sil/et; 2° et que la
distance de ces denx sillets est dur tanit plus petite que la corde est plus courte.
La raison ponr laquelle la distance des deux ‘sillets diminue & mesure que la corde est plus
courte, c'est que cette distance est une partie aliquote constante de la corde.On ne peut manquer
de penser es ce moment que cette partie aliquote deyrait étre le dix-huitieme de la lonenenr de
la corde; elle n’en est ce pendant qu’a-pen-pres la vingt-quatrie¢me partie; on ya yoir pourquoi,
Lorsqu’on fait agin la pedale, le sahot pese eur la corde, et la forcant d’aller s'appuyer sur
le sillet pedalique, il Ja raccourcit eyidemment par ce premier effet dune yingliéme partie, La
corde rend done wn son plus eleye, d'on intervalle qui parait devyoir étre moindre d’un demi-ton,
!n corde n'est raccourcie qve d'une yingtiéme partie, et qn’elle devrait l'étre d'une dix-
ne ; Ae chireabian , ‘
huitiéme. Mais on n'agit ainsi que parce que ce nest pas senlement en racconrcissant la corde
que le subot In hausse; il la hausse encore parce qu'il la tend dayantage. En effet, lorsqne la
péedale était en lair, la corde était parfaitement droite; mais lorsqne le sabot la force de sappuy er
Sur lesillet pedaliqne, il Ini fait faire un crochet qui Pallonge nécessairement, puisque le chemin le
plus court entre denx points, est la ligne droite; il ne peut pas Vallonger sans la tendre davantage,
et ne pas la tendre davantage, sans la hausser; c'est done pour tenir compte de ce surhanesement
du son que le sillet pedalique n'est place quan vingtieme an lieu de Vétre au dix hujtiéme.
{ t g Pp. 1 5
Puisque Ja pression du sahot sur la corde la hausse en la tendant dayantage, il est clairaprésent
{ne plus le sabot sera prés de la corde, plus ilen haussera le son en la tendant dayantage; en
onséquence la tige du sabot est yissée, afin de donner la Faculté de rapprocher ou d’éloicner
le suhot de la corde, en le -yissant on le dévissant sur sa tige. On yoit donc a présent commeit
‘u peut regulariser les pédales des harpes ordinaires. Si une pédale ne hausse point tout-a-fait
assez la corde, yissez alors le sabot sur la tige dans le sens qui le rapproche do la corde; si
‘1 contraire il lachansse un peu trop, vissez-le dans le sens qui l'eloigne de la eorde.
Voila la maniére d’aceorder les pédales des harpes ordinaires, mais le procédé est différent pour
les harpes de M.Errard.
I n’y a point dans ces harpes de sillets pedaliques; deux boutons tudrnant cireulairement dans
un plan ‘vertical paralléle a celui du clavier au moyen d'une plaque ronde de enivre qu'on appelle
Jourchette, serrent la corde a-pen-pres comme la pince dont jsi parle, sans la déranger de la
‘uation yerticale, et sams parconsequent ‘produire sur elle aucune tension, du moins sensible,
(V. Dect Di.asee )
la gaimme comprise entre les cing lignes de la portée, se trouve accordée; eb pour s'assurer de lo
Celle premiere came étant bien accordée, on acheve d’accorder toutes les autres gainmes, en
proce ant par octaves, d'ahord en montant,
D “~ a
eee os Sore
= =
Et ensuite en descendant:
40° DE LA SITUATION DE LA HARPE A LEGARD DU CORPS,
ET DES PIEDS A VEGARD DES PEDALES.
Lexécntant n'a que deux objets en yue .str la;maniere de se placer pour jouer de Ia harpe :
4° c'est ‘d’atteindre aisément toutes les cordes de Vinstrument, et de pouvoir les pincer sans gene
tres-hant-ou trés-has; 2° c'est ensuite d’atteindre facilement les pedales avec les deux pieds.
Si parmi linfinité de manieres dont J'exécntant peut étre place 4 l'égardde la harpe, il yena une
ui le mette & méme de remplir complélement ces deux objets a la Lois, ibest évideut qu'il doit s'y
(V. het 1.455.)INTRODUCTION
rcontinnellement sa
tenir, ef nes point balan
rpe sans neécessite, ainsi que heauconp de joweurs
cvont contracté Ja manyaise habitnde; car tout’ grand imonyement queleonque, soit du corps,
soit de Tinetrnment, deyient’ toujonrs nuisible s'il n’est pas necessaire, parce quil produit un el vet
, ) ' I {
qui est perdu, quil dérange momentanément Véquilihre du corps, el sur-tout parce quobligeant
a s’archouter sur ses, pieds poses a terre, il n’en laisse plus la libre disposition “pour le jeu des pedales.
Tl convient dello; avand tout, dexchercler aise placer tout de suite dangle situation la plus fayo-
rable aleégard de son instrument, pour rester invariablement dans cette situation aussi-tot qu'on Va
trouye ily wa cel égard des principes certains dont personne jusqu’a présent ne s'e
tor,
t sentement
is douté, et qui cependant sont d'une trop ¢
q Pp ps
rande importance, comine on le yerta bientot, pour ue
meériter dietre developpés ayec detail.
,
La nécessile d'atteindre
istinent toules les cordes,, est trop évidente pour que je cherehe a la dé-
montrers mais on peul ne pas sentir autant cellesdatleindre les pedales avee la m@me facilile Com-
mengons done par quelques observations a cel exard,
Lorsque la harpe commenca d @tre connue en France, ‘il ya environ cinquaule ans, les premiers
artistes quien jonerent, se bornerent a faire admirer la helle qualité de son de cet instrument, le
charme des forté et des piano quil-muance a linfini, celui des beanx effets qui lui sont propres, et
Vembarrasserent pen du reste dans les sonates qivils firent entendre, du mérite des compositions;
de gorte qne les modulations étant extrémement simples, le jeu des pedales en présentail ancune
diffientte. Tl n’en est plus de mene aujourd'hui: quelques artistes plus ambitieux ont multiplié les
modulations, et le jeu des pédales est devenu la plus grande diffienlté de l'instrument: il faut autant,
peul-elre plus encore de prestesse el dagilité dans les pieds que dans les mains: on est souvent
Fored, dans les allecro tres-vifs, de baisser et lever immeédiatement plusieurs pédales de suite, avec
la méme yitesse employce par les doigts pour pincer simullanément les cordes qui y correspondent:
or, il est impossible que les pieds exéculent des monyemens si yifs, eb qui se suivent desi pres, si
Vexecutant n'acquiert lenr libre disposition en se tenant dans une'situation coustaute et invariable,
Sans @tre force de faire concourir lnsage des pieds et des jambes an maintien de Véquilibre du corps.
Ces observations préliminaire conduisent a deux’ conséquences: la premiere, e’est que la maniere
dont le joueur est assis, n'est nullement indifferent
la seconde, c'est que le seul soutien qu'il puisse
se } rocurer quand il en a besoin, est celui de le harpe elle-méine; mais le soutien que la hiarpe peut
procurer, depend de sa situation propre, combinée aveo celle du corps de Vexécutant. Il faut done
commencer par établir quelques principes @ cet érard.
Je suppose d’abord que la harpe soil fixee dans sa'situation naturelle d’une manivre assez solide
pour que lexéeutant ne pur:
se l'ébranler en s'appuyant Iégerement dessus, comme i] sera foreéde le
faire, en ser
nt les pieds pour les porter sur les pédales; je suppose en oulre que Vexécutant est
dune taille moyenne, qu'il est assis sur un siege ordinaire ou il n'a que la moitie des cuisses hors
du siege, e, afin de conseryer lequilibre du corps, s'il est oblige de lever les deux pieds ala fois, et
s'est place assez pres de la harpe pour en toucher de Vepaule la table harmonic, si, dans celle
position, ces jambes sont verticales, ses pieds déburderont née:
(V.D-et 1.455.)
4
essairement la colonnede la harpe:wy.
2
INTRODUCTION.
il faudra done, pour les porter sur les pedales, quil commence par les relirer-en arriere,eu faisvnt
faire & ses jambes un anc
le
res-aign du cote du, corps: ce qui le forcera i lever considérablemeube
xenony, el lui fera nécessairement perdre Véquilibre du’ corps, Le voila done force a de grands
efforts et ade.grands mouvemens qui retanderont beaucoup la vitesse avec laquelle il porteraisespieds *
sur les pédales
Dou vientjee grand retardétienty dans Vaction de poser les pieds sur les pédales? De ce tue la
harpe étant droite, et etant force de s'en tenir tres-pres, ses pieds débordent de heancoup la colonne,
eb sont parla (res loin des pedales.
Comment, remedier i cot inconyenient? Fn inclinant beaucoup la harpe de son edtes car alors
il reenlera son singe; et si linclinaison de la harpe est assez grande pour qu’en reculaut sou si
pieds se tronvent an milieu des pedales (que linelinaison de la harpe ne change point de place), ses
pied
8 se trouyeront aussi pres que possible des péedales sur lesquelles ils doivent se porter, et par con-
sequent il sera dans le eas diavoir a faire le plus petit mouvement possible pour les lever.
Quelle doit tre a pr
unl sie
sent Vinelinaison dela harpe pour qu'un execulaut, assis bien @ son aise sur
ge ordiniire, eb ayant les jambes yerticales, se trouyeavoir les pieds au milieu’ et endehors des
pedales? Jai reconmu par experience que cette inclinaison doit élre un an
cle de 20 degres poor un
exeécutant de grande taille,
Mais In harpe ne pent étre inclinée de 20 degrés sans perdre entierement son equilibre. Ul faub done
alors que le joueur le sontienne: mais lorsqu’il levera les deux pieds a Ja fois, ce mouvement,
quoiqnil soit devenu aussi faible que possible, fera nécessairement vyaciller son corps: il sappuyera
done sur laharpe. La harpe qui a perdo son éqnilibre, yacillera elle méme, Voila dove léquilibre
dn corps perdu, et il ne peut Vétre sans nuire @ l’action des pieds et alterer leur vitesse.
Comment done enfin paryenir a faire disparaitre ce dernier inconvenient, le seul qui réste encores
lorsque lia harpe est inclinée 4 20 degrés? Il n’y aa cet effet qu'un seul moyen, ec’est de fixer la
harpe aussi solidement dans son état d'inclinaison, qu’elle Vétait dans son état naturel; car alors,
Tinstrusent ne vacillant plus lorsque le corps s’y appuie légerement, i] pourra, en leyant les deux
pieds i la fois, trouver un point dappui fixe sur la harpe; et n’étant plus occupé du soin de maintenir
Téquilibre de son corps, il aura bien plus de facilité a lever tres-prestement les pieds pour les porter
sur les pédales,
Ce serait, done un perfectionnement trés-utile de la harpe, que de trouver le moyen de la fixer
solidement et invatiablement. 4 tous les dégres inclinaison ou, Vexécutant, suivant sa taille, est
forcé de Ja mettre, Or, j'ai inventé un'méecanism qni remplit completement cet objet; on le place
derriere la envette, an raz de terre, dans le milien de lespace vuide que laissent entrelles les pédales,
Ce inécanisme est trés-simple, et pent s'appliquer & toutes les harpes deja construites; il ne pemt
Sener en aucune maniére le jouenr, puisqu'il sépare les deux pieds qui doivent toujours étre places
a droite ou a gauche, sans étre jamais dans le cas de se croiser. Or, si ce mecanisme n'a aucun
inconvenient, om sent combien il sera utile.
inée an point convenable, suivant la taille dujoueur, et étant invariablement
p du j
(V.D et D.453. )
Avec HectantineINTRODUCTION.
fixce A ce point, se trouve aussi solidement en ¢quilibre sur le plancher, que si elle etait daus sa
position naturelle: ainsi lexéentant n/a plu sembarrasser d’elle; et loin d’ayoir besoin de la sou- »
tenir, ce sera elle au contraire qui lui servira de point dappui, silena besoin pour maintenir [équilibre
de son corps, dans le cas ou i] serait un peualtéré par le mouvement de ses pieds, sur-tout s'il egt
oblige de les lever tons Jes deux la fois.
Beaucoup de méres se refusent a donner a lenrs filles un maitre de harpe, malgreé la juste preference
que incrite ce bel instrament sur tous les, autres, par la seule raison qu’appuyé constamment snr
” PEN i aR sae , is Aree A
Vépaule droiteyil exige un effort permanent: qui, agissant constamment d'un méme cété, peut devenir
capable de tourner la taille des jeunes personnes, Je crois douc essentiel d’observer ici que mon mé-
canisine fait
varailre entitrement ce danger, puisque instrument se souteuant de lui-méme, le
corps se trouve tout-a-fait libre comme au ‘piano.
La pose de ce meécanisime sur les harpes deja faites, se paie trente francs. Comme il est deyemr
ma propricle en yertu d'un breyel dinvention, on se le procure en en faisant la demande a mon dormi-
1e, Nv 45, et en affranchi
eile, rie de la Tour-d’Auyer saut la lettre, si la demande est faite par ecrit.
C'est un ouyrier que Jenyoie, qui pose le mécanisme A Paris: quant aux provinces, je joins i
Kenvoi du méeanisme, une explication par écrit, avec laquelle tout serrurier queleonque du lieu peut
le poser facilement, yu qui nest assujeli a la harpe que par trois vis.
j 44° RESUME GENERAL.
J'ai considéré dans cette methode l'étude de la harpe sous deux points de vue, celui de briller
par une grande exécution, eb celui d’accompagner.
Si l'éléve aspire @ une grande réputation, et: veut la fonder sur une exécution brillante, qu'il s’¢ {force
‘deyenir aussi bon lecteur sur Ja harpe, que tant de professeurs le sont sur le pianozeetaleut est si
rave aujourd’hai, qu'on doit le regarder comme Ja plus grande difficulté de Vinsirument: yoila done
celle quiil faut chercher & vainere, si l'on pretend s’assimiler a la foule dhabiles profe
seurs qui se
distinguent aujourd'hui sur tous les autres instrumens, en déedaignant du reste ces tours de force
qui peuvent obtenir la sterile admiration des ignorans et des sols, mais qui sont toujours inéprisés
des vrais connaisseurs, comme ne produisant que des effets entitrement etrangersa la musique, et
souvent mene contraires aux. lois de ’harmonie.
IL est difficile de parvenir & une grande execution, & celle sur-Lout que je recommande, sans
chercher a y joindre le mérite de la composition, Voild le cas ou il convient de s'écarter des route
(jue sniyent encore presque tous les professeurs qui composent pour la harpe, en se penétrant bien
des heantés de toute la musique moderne composee pour le piano par les Dussek, . les Cramer et les
Steihelt.
Ona reproché & la mienne, dans les premiers tems oli elle a paru,détre trop difficile; mais
qu'on me’ permette de le dire, c'est exactement comme si, comparant la musique instrumentale
actuelle a celle composée il y a cinquante aus, on faisait le meme reproche auy hwhiles artistes qui
bornes de leur instrument. I] faut’ d’abord tacher de faire de la belle musique et
ont reeulé |
(Von et 1.5455). )aS INTRODUCTION.
il y en a rarement sans modulations; il fant ensuite y comprendre tous les traits propres
& Vinstrument, et qui en rendent l'exéention brillante, sous la senle condition de ne paint tire
au charme de la melodie, En partant ‘de ces principes, Jai inséré dans mes sonates plusieurs traits
difficiles, je le sais: mes modulations le sont quelquefois autant a cause du jeu des pédales, je le sais
encore; mais était-ce ane raison pour les supprimer dans ma musique? Non, sans donte Kneutzér
a-t-il eupprimé dans la sienne les traits a double corde et les coups d’archet sfacato, parce que tris-peu
de personnes sont en état de les exécuter? Mais il y a plus: j'ai été dautant plus fondé & suivre
Vexemple de ce grand maitre et de tous les autres compositeurs de musique instrumentale, qu’en
vertn de la tature méme de la harpe, les difficultés s‘aplanissent bien davautage dans l’exécution
sur cet instrument, que dans celle sur tous les autres: aussi n’a-t-on trouve d’abord ma musique
trop difficile, qu’en la comparant A celle qui existait lorsqu'elle a commencé & parattre; mais aujourd hui
on ne pense plus de méme, et tout le monde s’empresse au contraire de lacquérir, parce qu'on 4
“ reconun gu avec de Uude on paryient & l’exécuter, et que lorsqu’on y est paryenn, on fait bien
plus de plaisir en produisant des effets nouyeaux, qu’on n’en faisait anparayant eu exdentant nne
musique froide et monotoné, Plusienrs amateurs, entr’autres mesdemoiselles Ligonier et Bigonnet,
toutes deux tres-jennes, exécnient avec nne extreme precision toute ma musique: c'est quun erand
talent ne pent étre que le fruit d'une grande étude. Que tout le monde étudie comme ees deuy
jeunes personnes, et tout le monde jouera anssi bien qn’elles ma musique.
Veut-on cependant s’épargner Vétude pénible dont je parle, et ayoir encore la certitude de faire
un trés grand plaisir sur la-harpe? On n'a quia se horner & l’exécution des accompagnemens crits
tant pour la harpe que pour le piano, fel lonisersiaticnlarerdo nayoir jamais a vainere de grandes
difficultés sur la harpe, parce que les modulations de la musique yocale sont en général bien moins
compliquées que celles de la musique instrumentale: d’un autre cote, les traits daccompignement
se bornant presque tonjonrs a des accords et a des roulades diatouiques, le doigter, pour les exéenter
sur la harpe, est si simple, qu'il y a & preserire trés-pen de préceptes a cet égard.
Je ine résume enfin. Quoiqnil soit entré dans le plan de cette méthode, d’aplanir toutes les
grandes difficultés dela harpe pour ceux qui desireront acquérir le talent supérieur dumartistey mon
principal objet cependant a été de me rendre principalement utile anx amateurs, en les mettant a:
méme d’apprendre et de bien connattre le méecanisme de J'instrument sans le secours d’ancun maitre,
et d'exceuter @ la premiere vue, sur la harpe, tous les accompagnemens écrits tant pour cet instrument
que pour le piano, Le fruit le plus précienx que Je retirerai de mon travail, sij’ai atteint le but qne je
me suis proposé, sera d’ayoir publie un ouyrage yeritablement utile, et qui sera bientot entre les mains
de toutes les meres de famille quicomprennent l'étude de la musique dans le plan Séduostion qu’elles
donnent a leurs enfans, et d'opérer peut-étre une espece de révolution musicale, en rendant, pour
Tusage general de la socieié, la harpe (dont le son est sidoux et siagréable) légale du piano. ~
FIN DE L’INTRODUCTION.
(¥.H ot D, 438.)+9
a
NOUVELLE METHODE
DE HARPE.,
PREMEERE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
ANSTRUCTIONS PRELIMINATRES SUR LA POSITION DU CORPS ET DES MAINS.
Lia premiére attention de I'éléve est de se placer convenablement a la harpe. J'ai proposé, au
N?40 de V'Iutroduction, un nouveau mécanisine & ajouter & cet instrument, dont l'objet est de
placer le corps dans la situation la plus favorable relativementb a la harpe,en l'inclinant au point qui
convient & la taille de Vexecutant, et en lui conservant ensuite, dans cette situation iuclinée, la méine
stubilité qu'elle a dans sa situation verticale.
Ce mécanisme est trop simple pour qu'il ne soit pas tres- facile a tous ceux qui ont une harpe, de
V'y faire ajouter, mais je sais combien il est difficile de faire adopter géneralement et sans coutra-
dictions, toute espece d’inventions, méme les plus utiles; c'est pourquoi, apres avoir indiqué la
position du corps la plus appropriée au mécanisme que je propose, j'exposerai ensuite celle qui
convient, dans le cas of l'on persisterait A ne jouer que sur des harpes ordinaires.
Minclinaison fixe et invariable a donner a la harpe par mon mécanisme, doit étre. telle, que
Vexecutant ¢lant assis sur un siege ordinaire, sa bouche se trouve an-dessus de la console, et que
les pieds placés aucenire des pédales, de chaque céte, puissent se porter sur toutes, aisément et
sans efforts,
Fa’prenant ainsi la situation conyenable, on n'a plus besoin de chercher a s'exhansser sur son siége
par. des procédés souvent nuisibles, en ce qu’ils dtent a lexécutant l'assiette sire et ferme qui est
nécesaaire pour bien conserver la libre disposition de ses pieds.
Cette assiette une fois prise, yoici quelle doit étre l'attitude du corps: il faut quelexéoutant soit
assez enfoncé sur son siege pour que les jambes ne le débordent pas de plus d'un pouce ou deux,
afin que le monvement des pieds ne Ini fasse pas perdre léquilibre.du corps.
Les jambes €tant placées, comme je l’ai dit plus hant, de maniere que les pieds correspondent
wu centre des pédales, doivent étre presque verticales, eb plntét inclinées un pen pins en avant
quien arriére, afin de les lever avec moins d’effort pour les porter sur les pédales.
L'exécntant doit étre assis de biais, de maniere -que le plan de sa poitrine fasse un angle trés-aicn
(V.1 ot N. 456.)26 ,
ayee le’plan da clavier (4): en méime tems le haut du bras droit, c’est-a-dire,la partie comprise entre
le conde et I’épaule, doit toucher immeédiatement (un peu plus pres de l’épaule que du conde, }.-le
corps de la harpe, et le liew dw contact doit étre exactement au-dessous du point de sa jonetion
avec la console. .
Pour les harpesordinaires, i) faut é@tre assis sur on sige ni trop haut ni trop bas, et que la
harpe soit, antant que possible, proportionnée a la taille de eleve, de maniere que la téte, depuis
‘la honche, passe la console de la harpe. Je n’approuve point Ja pratiquede quelques maitres qui
font jouer les enfans debout, parce qu’il est a craindre que le mouvement qu'il sont obligésdefaire
pour porter le pied sur une pédale éloigiiee, ne leur tourne la taille. (Les jambes et les pieds doivent
étre placés de méme que je Vai indiqué plus haut ).
La harpe doit étre un peu penchée du eété du corps, appuyée sur le genon droit, et un pen
sur I'épanle du méme céteé, de mmaniere cependant qu'elle soit de biais avec le corps,et fasse avec
la aunlaoe de la poitrine un angle tres- Buea)
a present les avantares de cette position du corps pour les petites comme pour les gran les
personnes, soit qu'on se serve ou non de mon inécanisme.
4° Fin.s'appliquant contre le corps de la harpe de la maniére que je propose, Vexécutant conserve
le libre usage de tout layant bras. droit; ce qui lui suffit pour faire parcourir ala main droite toute
la invitié supérieure du clavier: or, ¢ vest la létendue ordinaire que cette main est dans le cas de
parcourir, Si elle est forcée. quelquefois de descendre plus bas, alors Yexéoutant pent pencher la
harpe du cdté de la colonhe; mais ce cas est treg-rare, et sa main droile pourra, habituellen: ol
exécuter tout ce qui est écrit’ pour elle, en maintenant la harpe dans la situation invariable el fixe
«ue Ini procure mon mécanisme, et en conservant par conséquent Vimmobilité du corps, qui
contribue si essentiellement a l’exécution.
° ats ety ea ; : 5
Q° La silualion trés-biaise du corps met & méme de mieux voir toutes les cordes du clayier.
5? Cette méme situation plagant l'épaule ganche presqu’en face du clayier, la totalite du tras
i
gauche peut se deévelopper sur tout le clayier, dont Tetendue entiere, dans le sens horisontal, n’¢
que d’environ 24 ponces : ainsi la longueur du bras depuis le pli de V'épaule gauche jusqu'a la
naissance des doigts, ¢lant de méme de 24 pouces pour les’ personnes de petite taille, il sensnit que
Ja main gauche peub parconrir librement et sans effort 1étendue entiere du clavier, a partir depuis
la plus grosse corde jusqu’a la plus fine, sans exiger & cet effet aucun monyement du corps.
4° On peut donc conserver limmobilité parfaite du corps, en exécntant les traits les plus étendus:
dés-lors les mouvemens des pieds, méme les plus vifs, deviennent faciles, pnisqu’on se trouye
toujours parfaitement en équilibre sur son siége, et qu’en cas de besoin, la harpe qu'on tonche
(4) Ce terme n'a été employe jusqu’a présent que pour les instrumens’a touche; mais je ne vois aucune raison pour nc
s Vappliquer 4 la harpe, en prenant Je mot dans sa m@me acception, cPest-a-dire, en lui faisant signifier & lgard de Ja
harpe, tonte Vétendae dy plaa vertical qne forment les cordes, comme iil signifie, uYegard du piano, tonte Vétendue du
plan Roriscntal que formeal les tovohes,
(VD et 1). 455.)constarhment de Vepaule droite dans sa partie élevée, peut procurer un soutien. '
I] convient & présent, apres ayoir explique la meilleure situation du corps et des pieds, Vex pliquer
de méme celle des mains: mais il est nécessaire, pour fonder ici les prineipes sur une base solide,
de faire préalablement quelques observations sur la structure de la main. }
Si on la pose & plat sur un plan horisontal, en serrant tous les doigts les uns contre les autres,
on voit quiils different tous de longueur:4e doigt du jnilien est le plus long; ensuite le quatriéine,
le second, le petit doigt, et enfin le pouce qui, s'il n’est pas plus court que le petit doigt,est heanconp
plus en arriere.
Cettestructure de la main est extrérmement favorable pour le ‘piano, parce quil a deux eclaviers,
l'un composé de touches noires, qui est plus éleyé et plus eloigné du joueur, Vautre composé de
touches blanches, qui est plus bas, et dont le, joueur est plus pres. Si done on présente la main
horisontalement sur le double clayier d'un piano, on tronvera que les trois doigts du milieu porteron!
naturellement, a raison de leur plus grande longueur, sur le clavier de touches voires, tandis que le
petit doigt et le pouce porteront sur le clavier de tonches blanches. On voit done que, par la nature
méine des choses, les trois doigts dn milieu de chaque main doivent étre specialement affectes an
clavier de touches noires, et le petit doigt el le pouce au clayier detouches hlauches; d’ou i] resnite
que les cing doig
de chaque main sont également nécessaires, et doivent dtre également employes
dans le doigter du piano.
5
Mais il n’en est pas de méme du doigter de la harpe. Si un homme de petite taille présente sa
main horisontalement devant le clavier de cet instrument, le doigt du milien sera le seul qui le'tou-
chera; le second et le quatrieme doigt en seront eloignés de4i 5 lignes; le petit doigt, de48 lignes,
et le pouce, d'une distance double de celle du petil doigt. On voit done qu'il faut nécessairement,
pour que tous les doigts atteignent les cordes, que les deux mains sojent placées dans une situation
approchant beaucoup plus de la situation verticale que de la situation horisontale,
Posons a présent la main & plat sur le clavier de la harpe, en placant le bout des doigts en haut,
Ja paume de la main en bas, et en écartant assez tous les doigts pour pincer denx cordes extrémes
daus le plus grand intervalle possible.
On yerra d'abord qu'il n’y a aneun ayantage, quant 4 l’étendue de Vintervalle extréme qu'on ein-
he
€
*) & prendre cet interyalle avec le pouce eble petit doit, plutot qu’avec le ponceet le quatrieme
3 cur avec ces deux doigts-ci, la plus petite main embrasse tres-facilement un intervalle de
dixicme, ce qui est suf
ant, et irait méme,s‘ille fallait, jusqu’a un intervalle de douziéme. Lusage
dn petit doigt, considéré. sous ce premier point’de yue, est donc deja inutile,
On dira pent-étre qu'il pourrait étre utile en servant & embrasser un accord composé de cing
oles; ee qui serait impossible ayee quatre doigts seulement: mais je réponds a cela quil n’y.a que
Vnccord de nenvieme qui soit eomposé de cing notes, et que lorsque les compositeurs lemploient,
ils neltent toujours 4 la main gauche la premiére note de l'accord; ce quine fait que quatre notes pour
la main droite. Ainsi on doit fixer la position fondamentale et habituelle de la main, a celle qui la place
le plus favorablement pour frapper V'accord parfait, y compris son octaye; ce qui ne constitue eu
CV erase.)tont que quatre notes: dés-lors Vintervalle extréme ne doit étre pincé quavec le pouce et lequatrieme
doict, parce que d’abord ces deux doigts extrémes embrassent facilement telle étendue que ce soit
dinteryalle qui peut se rencontrer dans les compositions musicales, et ensuite parce que leur emplyi
lai
se denx doigts intermédiaires dont on a seulement besoin pour frapper un accord: complet.
Uné autre raison majeure doit proserire ici Tnsage du petit doigt: si l'on s'en seryail au lieu du
quatrieme pour pincer Yintervalle extréine, les trois doigts du milieu, @ raison de leur grande
longueuty s’éleyeraient beaucoup plus haut sur les cordes intermediaires, et auraient par consequent
heaucoup moins de force pour les pincer.
IL résulle de ces premieres explications, quien réglant la position habituelle des deux mainssur la
harpe, il faut mettre entidrement de cdté les deux petits doigts, pour ne s'oceuper uniquement
que des qialre autres.
Y a-t-il ensuite des cas ott les deux mains étant foreées de quitter leur position habituelle, il soit
-avantageux demployer le petit doigt? O’est une question qui est hors de mon sujet actuel, et dont
je renvoie en conséquence la disenssion au chapitre suivant, ow elle trouvera naturellementsa place:
ne nous ocenpons actnellement que de la position habituelle des mains.
Puisque le pounce est beaucoup plus court que le deuxigme, le troisieme et le quatriéme doizts,
il faut établir comme la meilleure position de la main, celle qui est plus propre a faire disparaitre
cantant que possible les differences qi existent entre les longueurs des quatre doigts: or) c'est
évidemmenb le but qu’on atieint en tenant le pouce droit et vertical, et en courbant les trois
doigts du milien; mais sien courbant ces trois doigts, on ecartait trop du clayier la paume de la
niain, 60 situation 6e rapprocherait trop de la situation horisontale; et alors, en conséquence de ce
que jfaidit plus hant, la difference de longuenr des trois doigtsdu milieu resterait encore assez grande
our étre foreé d’enfoncer plus le troisiame doigt que le quatrieme, et le quatrieme que le deuxieme ;
Pp : Pp Se 4 { q 1
ce qui serail évidemment tres-défectuenx. [] fant done, en diminnant par leur courbure les trois
doigts du inilien, n’étre pas obligé d'enfoncer plus l'un que lautre; et pour y parvenir, il faut
que Ie paume dela main soit assez pres du elavier pour que la partie des trois doigts du milieu,
quin'est point enfoncée dans les interyalles des cordes, soit presque verticale.
deme résume: les deux mains doivent étre placées de manitre que le pouce soit-trés éleyéet dans
une position verticale; qu’en arrondissant les inains, le second et le troisiéme doigts soient an peu
couchés sur les cordes du cété du corps, et que du reste la paume de la main, en se rapprochant
des cordes (afin de les mieux embrasser ) se trouve “presque dans une situation verticale, Quant &
Venfoncement des doigts, il doit étre tel, qu'en les retirant, ils entrafuent assez avec eux les cordes
pour leur imprimer de fortes vibrations. s
Ge principe n'est point applicable an pouce, sur tont & celui de la main droite, raison de sa
sitnation yerticale, Voici done a l’égard de celui-ci le principe: il faut quil soit assez enfomeé dans
sa situation verticale, pour que la corde partac@ ton ertremite sous longle en deux parties égales
dans le sens vertical, de maniere qu'il porte assez a plein sur la corde pour 1a forcerde yibrer en
se retirant, sans quil plie29
Cette position des mains et cet enfoncement des doigis sont trés-importana, et les éleves ne
sauraient faire trop defforts pour en bien contracter lhabitude. Ce n'est point, comme on le croit,
parce que les femmes sont plus faibles que les hommes, qu’elles tirent ew general de la harpe
beanconp moins de son qu’eux; c'est uniquement parce qu’elles negligent le précepte queje viens
de prescrire: car c'est une erreur de croire quil taille beaucoup de force pour faire vibrerles cordes,
il ne faut que les bien prendre.
Tl conyient en outre, pour donner plus de siireté ala main droite, d’appuyer toujours le poignet
droit’ sur la table dharmonie, ou, si la inain droite descend trés-bas, d’y appuyer l’avant-bras pres
du poignet: il faut que le coude soit un pen éleyé, presque sur la méme ligne que le poignet, afin
qwil snive sans difficullé tous ses mouyemens quand il monte ou descend. Co que jai dit de appui
du poignet droit, n'est point applicable an poignet de la main gauche qui doit toujours attaquer les
.cordes trés-haut pour en tirer plus de son, sur-tout en se rapprochant des grosses cordes : cependant
lorsque la main gauche se rapproche des notes hautes, et par conséquent de la main droite, on
peul en appuyer le poignet, comine celni de la main droite: enfin, il faut encore que tous les
doigts soient placés par echelons, de maniere que le troisiéme doigt soit plus bas quele second,
el le quatrieme que le troisieme. On yerra dan’ le chapitre suivaut la raison de cette disposition.
Voila les seules explications quwil soil possible de donner par écrit sur la position des mains:
jJexhorte V'éléve & consuller a cet égard la figure IT qui achevera de douner a ceci toute la clarté
conyenable,
CHAPITRE II.
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE DOIGTER.
On appelle doigter Vart de disposer de tons les déeigts des deux mains de la maniére la plus fayo-
rable pour exécuter tous les passages avec aatant de facilité, de nettelé, de force el de vilesse qu'il
est possible; car voila les quatre qualités qui Constituent ce qu'on appelle Veréeution. :
L'enseignement dn doigter consiste done'a indiqner les doigts qui doivent étre préférablement
placés sur les cordes qu'il fant pincer pour obtenir les sons que la musique indique. En conséquence,
je désignerai toujours dans cette méthode le pouce de chaque main parle chiffre4, le second doigt
par, le chiffre 2, le troisieme doigt par le chiffre 3, le quatrieme doigt pur le chiffre 4; et si je suis
dans le cas de parler de l'emploi du petit doigt, je le désignerai par le chiffre 6,
Lenseignement du doister. est ce qui Constitue principalement la difficulté arate bonne méthode.
Siilexiste a cet égard des principes gnéraux propres 4 guider constamment léleve cura meilléare
disposition de ses doicts pour exécuter tous les passages qui se présenteront sous ses yeux, il fant
> Saus doute commencer par les exposer: mais je suis force d’en convenir; la combinaison de sept
‘notes senlement avec leurs diézes et leurs hémols; quoique paraissant an premier coup-d’veil tres-
bornée, peut represe&ier néanmoins en musique un si grand nombre de passages différens qu'on
(VoD +t 1, 455.)
cit50
doit regarder comme impossible d’établir un certain nombre de preceptes généraux qui Soient ,
constainment applicables dans tous les cas qui peuyent se presenter. I me semble que cette difficn!té,
‘pour faire unesbonne méthode, n’a point été assez sentie par tous ceux qui en Onb compose. Ta
plupart des régles générales qn'ils établissent sont sujettes a tant d’exceptions, qu ‘elles sont plas
propres a embrouiller l'éléve, qu’a I’éclairer. Il ya sans doute des principes généraux, etje vais bientot
exposer tous ceux qui m’ont parn devoir étre réellement considérés comme tels; mais le nombre en
est Lres
-petil. Comment done parvenir & guider l'éléve dans une carriére ot il doit rencontrer une si
grande multitude d'obstacles, qu'il est impossible de les Ini faire tous connaitre? Je crois en avoir
tronvé le moyen dans le plan de cette méthode; car il est & observer que la bonté d'une méthode
consiste, ainsi que celle de tout ouvrage didactique quélconque, dans le plan quion a dlabord
concu, et sur lequel on a ensuite. long-tems et miresnent réfléchi. Crest le fil d’Ariane qui peut seal
condnire sirement dans le labyrinthe des difficultés;: il lie entr’enx tous les préceples,et les fixe
dans la mémoire, en les plagant dans Vordre naturel ot ils découlent les uns des autres. Obst
faute de s'étre bien pénétrés d’avance de cette importante yérité, que tant d’auteurs ont si impar
‘faitement rempli Vobjet qu’ils avaient en vue, en composant des méthodes pour apprendre a jouer
des instrumens. J'ai done taiché, en composant celle-ci, d'éviter Vinconvénient on ils sont tombés.
Ne pouyant pas trouver plus qu'eux, dans les senles applications des principes généraux, des moyens
ans pour vainere toutes les difficultés, j’ai cherché s'il n’existait pas une classification de ces
diffienltés, telle que toutes celles de méme nature se rapportant a une méme classe,il pit suffire
dapprendre & en vaincre quelques unes, pour apprendre a yaincre toutes celles qui doivent élre
rangées dans la méme classe.
Une idée si simple stant une fois congue, j'ai bientot trouvé que, ne procedant en musique
que par interyalles, presque tous les traits qu’on est dans le cas d’executer sur la harpe comme
sur tous les autres instrumens, penyent étre distribués dans huit classes, dont la distinction est de
proceder diatoniquement, par secondes, par tierces, par quartes, par quintes, par sixtes, par
sepliemés et par octaves.
Cette premiére division générale ma done fourni dabord huit chapitres particuliers;le premier
traitant des gammes, o} l'on procede diatoniquement; le second, des differentes marches de
secondes; le troisieme, des différentes marches de tierces, et ainsi de suite.
Ces huit chapitres ne traitent que des traits ou toutes les notes sont lentendnes snecessivement
les unes aprés les autres; mais la harpe,-comme instrument d'harmonie, en fait entendre souvent”
plusieurs A Ja fois, ce qui constilue les accords plaqués. Leshuit chapitres dont je viens de parler
dont done snivis de denx autres, l'un destiné aux intervalles’plaqués, Vantre aux accords plaqués. ;
Tun autre cété, Renita les diezes et les bémols ne sont point inhérens, Comme an piano, aux
notes auxquelles ilssont affectés, et quiils ne penvent @tre exécutés que par les pédalesque les
pieds seuls font monvoir, il fallait nécessairement, apres avoir indiqué la maniere d’employer les
doizts pour faire entendve lessens naturels, indiquer celle de se servir des pieds, pour les hausser
cules haisser d'un demi-ton; et c'est & quoi j’aiconsacré un chapitre.
(VTP et DD. 455.)Celui qui suit traite des agrémens propres & la harpe, et de la cadence; un autre chapitre
est consacré aux, sons harmoniques et aux sous ¢touffés; un suivant» démontre la maniére de faire
plusieurs parties de la méme main; enfin, un dernier trailte de tous les signes usités dans la musique
de harpe; et je termine ma premiere partie par des exercices dans tous les genres pour le doigter.
I] résulte de la nature méme du sujet, que tous ces chapilres contiennent beaucoup plus d’exemples
que de préceptes; c'est pourquoi je les ai divisés en axercioeeadent chacun’ pour chaque chapitre
a son numero différent; j'ai chiffré le doigter de tous ces exercices, que jai assez multipliés, du
moins autant qu'il m’a été possible, pour que tous les traits que j'ai été foreé d’omettre, (car le
nombre en est pour ainsi dire infini ), eussent leur analogie dans le grand nombre de mes exercices,
re Saylor t 7 a rf pyrals
de maniére & mettre Iéleve en état, avec un peu de réflexion, de les doigter de lui-méine.
1 seconde partie renférme cinguante legons progressives, suivies de trois sonates aussi progressives,
plusienrs prélodes dans tous les tons, et différens morceanx dans tous les mouyemens et dans tous les genres.
Tel est le plan de cette méthode. La classification des difficultés est une idée trés-simple sans
doute; mais ordre de cette classification n’était peut-étre pas aussi facile & trouver qu’on serail
Wahord tenté de le croire: c'est cependant en cela que jattache principalement le mérite de cette
inéthode, sion lui en trouye un peu; et c'est le seul avantage que je puisse me flatter dayoir sur
lous les auteurs qui ont traité ayant moi le méme sujet, et dont plusieurs ont un talent si genéralement
el si justement reconnu pour l'enseignement (1). ¢
Le plan que j'ai suivi exigeait que jintercallasse en grande partie les principes du doigler entre les
exercices mémes qui me seryent d’exemples, en les détachant ainsi des principes généraux: mais
maleré linsuffisance de ceux-ci, il Jy enacependant un certain nombre que voici le moment d’exposer
avee quelques détails, :
On doit d’abord distinguer deux natures différentes
e doigters, savoir; celui qui convient & un
Passage maintenu dans un intervalletel que les doigts peuvent Vexécuter sans que la iain change
de position, eb celui qui ne pent étre compléetement exécuté que par différentes positions successiyes
de la main. Commencons par la premiére nature de doigter.
PREMIER PRINCIPE.
Le meilleur de tous les doigters pour exécuter un trait gueleonque, est celui ou l'on emploic le
motns de mouemens différens, en évitant aveo soin tous ceux qui sont inutiles.
La raison de ce P
cipe est tres-simple. La vitesse est une des prineipales qualités qui constilue
lexéontion. Tne fant done pas multiplier inutilement les mouvemens; car si Je puis exéculer un
'rait en n’employant qu’un seul mouvement, je l’exécuterai évidemment plus vile que si j’y emploie
G) Paris emcontient unerand nombre possédant bien le talent d’enseigner: je ge parle pas de ceux tels que M. derman
ct Yernier qui joignant le précepte & Yexemple par la supériorité de leur exécution, sont trop connus pour avoir besoin
Metre cités; mais parmi les autres je ne puis me dispenser de désigner M. Xavier Dé
de Harpe de P
argus Comme undes meiHeurs maitres
aris) raison des Eléves tres-forts quila formes, dont je Connais plusicurs, et des excellens principes qu'il
leur a donndés.
(Vv.
BA
oya
plusieurs mouyemens successifs. On doit done regarder comme fondamental le premier principe,
et je serai en conséquence dans le cas d’y renyoyer sonvent.
SECOND PRINCIPE.
Il fiut, autant quil est possible, ne tenir en Vair aucun des doigts dont on est dans le eas de se
servir, mats les placer toujours d’avance sur les cordes guiils doivent pincer, lorsyu’on a la facul-
té de le faire.
Si, par exeinple, on est dans le cas d’exécuter le passage suivant, conformément au doigier qui
est écrit dessous,
il ne fant pas poser diabord le quatriéme doigt, eb successivement ensuite le troisiéme, le second
et le pouce; mais il faut poser les quatre doigts & la fois, quoiqu’ils doivent agir successiyeinen!.
Ce second principe est la conséquence du premier, puisqu’il n’y a qu’un mouvement a five
pour poser quatre doigts a la fois, tandis qu'il y en a quatre a faire, si on les pose successivenien!
Ce principe est de rigueur, tant pour obtenir une grande exécution par une grande vitesse, qu:
pour bien lier entr’elles les notes, comme elles doivent ’étre.
TROISIEME PRINCIPE.
VW faut le moins possible pincer deua notes de suite avec le meme dog.
_ Je suppose, par exemple, qu'il faille exécuter le trait suivant tire da N. 4 des exerci: s'de secondes,
(Cnapirrre IV),
Qu’arriyerait-il si, au lieu du doigter que j’indique ici, je pincais tontes les notes qui se répétent,
avee le méme doigt, comme ci-dessous?
Le troisiéme doigt qui frapperait le fa une premitre fois, ferait un mouvement qui l’éloignerail
dela corde: il fandrait done le ramener par un mouvement contraire pour frapper le second fit,
Pehicommonyementacstuuritens perdu qui forgerait, de pincer plus tard le second fu. Oe mauyais
effet n'a point lieu dans le doigter que je prescris: bien loin de la, quand le ponce a pincé le
- premier fa, le second doigt quile suit est tout prét a le pincer une seconde fois, et pendant ce
tems-la le. pouce a le tems dese porter sur le sol: le second doigt, apres avoir pincé le second fi, *
ayant fait un mouvement progressif dans le sen8 du trait, sera encore tout prét a pincer le second
yol, et toujours ainsi de suite. Tl n'y aura done point de tems perdu, et le trait entier sexéentera
par antant de mouvemens quiil ya de notes, tandis que de l’autre maniére il faudrait une qnau( ite”
(VoD et. MD. 455.)