Le stylo s’embourbe dans ma main, se perd dans un désert blanc.
La page blanche étalée
devant moi m’intrigue par son innocence, par sa virginité mais aussi par une naïveté qu’on ne peut rencontrer que chez les pages blanches! .Je suis resté bouche bé devant cette page tel un sarcophage, et je me suis dit (écrire sur cette page ,cet espace calme et doux ;le remplir de tache noire ,qu’importe sciences ou vertu , maladresse ou débouche du moment qu’on viole la chose la plus chère dont une page blanche peut être la plus fière du monde _sa blancheur_ ). Et puis je me suis dit tout à coup qu’une page ne trouve sa raison d’être que si on la piétine avec la noirceur ! Le destin est assez drôle pour qu’il puisse faire un bon ménage entre le noir et le blanc. En tout état de cause, faire quelques réflexions sur les droits de la page blanche à rester blanche, m’a poussé tout de même à tracer pas mal de lignes sur cette même page que je prétend défendre !. Il faut bien dire que la situation et belle et bien plus compliquée qu’on peut imaginer. Alors que faut -t- il faire ?. Défendre le droit des pages blanches à rester blanches contre vents et marées, ou chercher la vérité des pages blanches ailleurs que dans cette optique sentimentale et peut être comme peuvent penser quelque uns absurde. De toute façon la question des pages blanches dépend de plusieurs approches. Quelque uns estiment que cette fameuse page n’est pas si naïve que ça, et ce pour plusieurs raison : d’abord l’origine de la page- enfin, des feuilles-, leurs origines ne relèvent- t- il pas d’une parenthèse morose, celle d’un génocide qui dure et perdure depuis des siècles contre une communauté oh combien pacifique, celle des arbres ! ; au détriment de combien de cadavre naît une page ! Quoi que la page soit blanche cela ne pourrait en aucun cas occulter son passé sanguinaire, toute ces année de plombe durant lesquelles le peuple vert a souffert du despotisme des papiers et de leurs alliés dans la despotique ‘république des lettres’ !! .Messieurs retenez bien que paraître cache souvent l’être. Mais le plaidoyer n’a pas livré tout ses secrets. Le peuple des pages, par le pouvoir qui lui a été octroyé par la tribut des mots et par les illuminés -tout azimuts confondus-formant ‘la confrérie des éveillés’ ; était de nature à rendre un simple citoyen de l’empire des page, indétrônable. Et ceci n’a rien de mythique ! Combien de royaumes, combien d’empereurs, combien de charlatans, de tortionnaires, de zone d’ombres ont succombé face à une page…..écrite. Car la page blanche ne porte en elle que sa haine, que le sang des arbres, que la bénédiction des dictatures qui l’aime silencieuse, paresseuse et inerte. La noirceur sur la page blanche est autant admirée que les blessures sur le corps du chevalier, elle est aussi recherchée que les tatouages tracés sur la peau douce des belles femmes rebelles, aussi quémandée que les baisers d’un amant sur des lèvres chastes et insoupçonnables. Et si le prix à payer pour les pages blanches pour devenir sages et combattantes est de perdre leurs virginités avec les êtres nobles qui sont les mots, fils des esprits, elles le feront comme elles l’ont toujours fait. D’autant plus que l’union des uns et des autres à donner naissance à la plus solide de toutes les unions catholiques : unis pour le meilleurs et pour le pire jusqu'à ce que le feu les brûles ; mais jamais rien ne les sépare. On me dira (Voila un brillant plaidoyer contre la naïveté et l’innocence de la page blanche !) mais moi je dirai au-delà de la culpabilité latente de ma toute petite page blanche ; (N’ y a-t-il pas la une belle histoire d’amour ! ).