Expéri mentation
Le bois raméal
fragmenté testé
en grandes cultures
La chambre d/agriculture des Alpes-de-Haute-Provence teste les effets du bois raméal frag-
menté sur le sol et les cultures, La fertilité, I’humidité du scl, le rendement des cultures font
partie des paramétres évalués depuis deux ans.
@ bois raméal fragmenté se
compose d2 copeaux de 1
d 10 cm de longueur et de
moins de 7 cm de diamétre. Dans
notre cas, il s‘agit de résidus de
taille de platanes. Hermis les rési-
neux, toutes les essences peuvent
étre valorisées en BRF, explique
Rémy Kulagowski, responsable du
projet BRF a la chambre d’agri-
culture des Alpes-de-Haute-Pro-
vence. Lidéal est de broyer des |
ramequx de ‘année juste aprés
la chute des feuilles. C'est @ ce
moment que le bois est le plus
riche en éléments nutritifs. »
| Cette précaution a toute son
importance quand on sait que
les copeaux de bois ne servent
pas uniquement a alimenter les
chaudires. Ce sont aussi des
amendements. ’hypothase prin-
cipale est que le BRF va conduire
a une amélioration de la struc-
ture et de la fertilité du sol
long terme. La chambre d’agri-
culture des Alpes-de-Haute-Pro-
vence souhaite le verifier.
Depuis deux ans, une parcelle
d’expérimentation est consacrée
ace sujet. Des modalités témoins
sans BRF sont comparées a des
modalités avec BRF, en semis di-
rect (SD) et en techniques cultu-
rales simplifiées (TCS). En 2022, |
du bois raméal fragmenté, a hau-
teur de 60 t/ha, a été apporté au |
sol. La quantité choisie n’ést pas
fortuite. « Une volonté croissante
des producteurs est d’améliorer
la fertilité naturelle des sols de
leurs parcelles. Un des princi-
paux objectifs est donc de rele-
ver le taux de matiére organique,
annonce Rémy Kulagowski. Nous
avons analysé notre BRF. Une
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augmentation de 0,15 % par an
est recherchée. Dans notre proto-
cole, un délai de cing ans sépare
deux apports. Le prochain est
donc prév en 2017, si besoin.
Avec un apport de 60 t/ha, théo-
riquement, le taux de MO devrait
passer de 2,1 % @ 2,8 %. »
Le BRF rend I’e
plus disponible
pour les cultures
Augmenter le taux de MO devrait
avoir des répercussions sur la fer-
tilité physique, chimique et bio-
logique du sol. La CA 04 réalise
donc des suivis.
Le premier porte sur la force (ap-
pelée tension) avec laquelle le
(CULTIVAR - OCTOBRE 2013
sol retient eau a 20, 40 et 60 cm
de profondeur. « Cette année
étoit atypique avec un printemps
pluvieux et des températures |
froiches tardives. Le blé dur semé
‘sur (a parcelle d’expérimentation
1's pas subi de stress hydrique.
Contrairement aux autres années,
Uirsigation na pas été nécessaire.
Les tensions mesurées, quelle aue
soit la modalité, étaient faibles.
Néanmoins, elles étaient signifi-
cativement plus dans les modali-
tés avec BRF. Jusqu’a 60 cm de
profondeur, l'eau était plus cis-
ponible pour l2s racines du "blé
avec BRF". La conclusion était
similaire et plus nette sur le pois
semé en 2012. »
En’cas d'année sche, il est done
raisonnable de penser que les
cultures avec BRF résisteraient
mieux. Sur les parcelles irri-
guées, l2 volume d'eau pourrait
Sen voir diminué. ¢ Cette modifi-
cation dy pilotage de Uirrigation
reste @ tester », nuance Rémy
Kulagowski. La chambre d’agri-
culture suit aussi la concentra-
tion en azote du sol.
les
Dans le cas général, la dégradation
du bois par les micio-organismes
consomme de Vazote du sol. Ce
fait appliqué a Vessai de la CA 04
implique que (azote disponible
pour la culture sur les parcelles
témoins est donc plus important
que celui pour les parcelles avec
BRF. « Pour pallier une éventuelle
"faim d’azote", nous avons semé la
premiére année du pois. La légumi-
reuse a ta capacité de synthétiser
de azote assimilable ¢ pertir du N,
contenu dans atmosphere. » M
gré cela, tout au long du cycle la
teneur en azote du sol de Uhorizon
0-20 cm était légerement infé-
rieure en présence de BRF. « Ceci
a pas eu d’impact sur le rende-
meat, qui allait de 12 @ 15 q/ha,
signale le conseiller. Les écarts
entre les modalités n’étaient pas
significatifs, » Cette année non
plus. Le rendement du blé tourne
autour de 80 q/ha. La situation de
azote du sol, elle non plus, n’a
pas changé. La teneur reste plus
élevée dans les parcelles temoins,
sans BRF. « La différence est de
Vordre a’une dizaine d'unités.
Cette année, nous ncus attendions
4 avoir des teneurs plus fortes pour
les modatités BRF. Nous poursui-
vons lexpérience en 20:4. Nous
verrons bien si la dégradation du
BRF a un effet positif sur la teneur
en azote du sol. »
SEVERINE FAVRE