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1,
p” tend vers +00 lorsque n tend vers +00. (Posons en effet p = 1+A; alors, d’aprés
la formule du binéme de Newton,
p=1+nh+..+h">1+nh)
EXEMPLES
Lorsque p = 10, nous retrouvons la numération décimale; le nombre 6 807 est
égal par définition &
6x 10°+8x 10?4+0x 1047.
Lorsque p =2, la numération est binaire. Les seuls chifires sont 0 et 1; on les
appelle souvent bits (abréviation de la locution anglaise binary digit). Le nombre
100 101 est égal par définition &
1x 25+0x 2440 29+1x2?+0x 241.
Lorsque p = 8, la numération est octale; les chifites sont 0, 1, 2, 3, 4, 8, 6 et 7. Le
nombre 605 177 est égal par définition &
6x 8°+0x 8445x8941 x 8247x847.
Passage du systéme binaire au systéme décimal. Nous venons de voir l’inter-
prétation de l’écriture d’un nombre en binaire, obtenue en traduisant bit par bit.
On aura intérét en pratique & connaitre par coeur les premitres puissances de 2 :
256
512
Ainsi, le nombre binaire 100 101 a pour équivalent décimal 32-+4+1 = 37.
Passage du systéme octal au systéme décimal. 11 suffit d’extraire du tableau
précédent le tableau des puissances de 8 :
4096
85 = 32 768Les nombres réels 53
Ainsi, le nombre 605 177 a pour équivalent décimal
196 608 +2 560+64+56+7 = 199295.
Passage du systéme binaire au systeéme octal, 11 suffit de grouper les bits par
paquets de trois en comptant & partir de la droite, et d’utiliser le tableau suivant :
binaire octal
000
001
010
O11
100
101
110
ul
NQAUARwWRHO
Nous trouvons ainsi la traduction octale de 100 101, 4 savoir 45, et celle de
1111 101 000, a savoir 1 750.
Passage du systéme octal au systéme binaire. Le méme tableau, lu & Venvers,
permet de remplacer chaque chiffre octal par un triplet de bits. Par exemple,
605 177 se traduit par
110 000 101 001 111 111.
Passage du systéme décimal au systéme octal. On obtient les chiffres de la droite
vers la gauche, en prenant le reste de la division du nombre donné par 8, Ie reste du
quotient obtenu dans la division par 8, et ainsi de suite. Par exemple, pour con-
vertir 1 000 en octal, on divise 1 000 par 8; il reste 0, donc le dernier chiffre est 0. Le
quotient est 125, que I’on divise par 8; il reste 5, et le quotient est 15. On divise 15
par 8; le reste est 7, et le quotient 1. Ce dernier quotient est égal au premier
chiffre de 1’équivalent octal de 1 000 : nous avons en effet trouvé, au bout de trois
divisions par 8, que 1 000 est inférieur 4 8*, et que le quotient dans la division de
1000 par 8° est 1. Finalement, nous obtenons le résultat annoncé :
1750.
Passage du systéme décimal au systéme binaire. La méthode précédente
sapplique, avec cet avantage que les restes dans une division par 2 sont égaux a0
ou 1. Divisons par exemple 1 000 par 2; le reste est 0, le quotient 500. On répéte les
divisions par 2, et l’on obtient successivement comme restes et quotients : 0 et 250,
Oct 125, 1 et 62, Oct 31, 1 et 15, Let 7, 1 et3, let 1. Ce dernier quotient est égal au
coefficient de 2° dans l’écriture binaire de 1 000. D’ou le résultat
1111 101 000.
Il a fallu neuf divisions, au demeurant trés simples.
On peut aussi commencer par Ia gauche, et déterminer les coefficients des
puissances décroissantes de 2 4 l’aide du tableau donné précédemment, Pour le
nombre 1 000, on vérifie d’abord qu’il y a dix bits, puisque 1 000‘est strictement54 Chapitre 3
inférieur & 1 024, On retranche Ia plus grande puissance de 2 inférieure 1 000, &
savoir 512; on cherche ensuite quelle est la plus grande puissance de 2 que I’on
peut retrancher de 1000—512=488, etc. On obtient ainsi la décomposition
binaire
1x 51241 256+1 x 128+1% 6441x3240 x 16+1x8+0x4+0x2+0x1
et bien entendu le méme résultat que ci-dessus.
Cette méthode est trés connue en pratique sous le nom de méthode des pesées
successives.
3.4 Nombres entiers rationnels. Nous ne rappelons pas la construction de
Tensemble Z des entiers rationnels (parfois appelés entiers relatifs) a partir de
l'ensemble N des entiers naturels, ni la définition des lois et de l’ordre sur Z. Nous
nous contentons comme d’habitude de rappeler les résultats fondamentaux.
L’ensemble Z, muni de l’addition et de la multiplication, est un anneau commu-
tatif unitaire. L’ensemble N est une partie de Z, stable pour l’addition et la multi-
plication; les lois sur Z prolongent les lois de méme nom sur N. (Autrement dit, la
somme et le produit de deux entiers naturels, au sens des opérations sur Z, ne sont
autres que les entiers naturels obtenus par l’addition et la multiplication au sens de
NN; iln’y a donc pas d’inconvénient 4 noter de la méme maniérel’addition sur N et
Vaddition sur Z; de méme pour la multiplication.)
La relation d’ordre dans Z est une relation d’ordre total, prolongeant la relation
d’ordre dans N. (Autrement dit, soient m et n deux entiers naturels; les relations
m E(x)+ E(y).
2° Soit n un entier. Démontrer l’égalité E(E(x)/n) = E(x/n).
Montrer que Je nombre (2-+4/2)"+(2~/2)" est entier.
Déterminer le sous-groupe du groupe additif R engendré par 1/7.
Déterminer le sous-annean de I’anneau R engendré par 1/7.
Déterminer le sous-corps du corps R engendré par 1/7.CHAPITRE 4
LES NOMBRES COMPLEXES
4.1 Présentation des nombres complexes. Rappelons que 'équation du
second degré :
ax? + bx +o=0 a
admet des racines si et seulement si son discriminant 4 = b? — 4 ac est positif.
Ces racines sont alors :
—b+/f/4 | -b-Jfa
Ys vw - .
Dans le cas of 4 = 0, ces racines sont confondues ; leur valeur commune
est — 6/2a. Enfin, dans le cas oh A < 0, ensemble des solutions est vide, En
particulier, ’équation :
xt41=0 @
n’admet pas de solution. Redémontrons directement ce résultat en remarquant
que, pour tout nombre réel x, x? > 0; par suite, x? + 1 > 0,etdoncx? + 1 #0.
Or, les racines de léquation (1), si elles existaient, seraient trés commodes
dans de nombreux calculs. C’est pourquoi des mathématiciens italiens du
xvre siécle, Bombelli et Cardan (Vinventeur du joint homocinétique, utilisé sur
toutes les automobiles a traction), ont eu l’idée d’introduire un nombre solution
de l’équation (2). Un tel nombre est dit imaginaire (car ce n’est pas un nombre
réel); pour cette raison, il est noté i, du moins par les mathématiciens ne se
souciant pas des applications 4 lélectricité. Dans le présent cours, destiné aux
ingénieurs et aux futurs ingénieurs, nous réservons la lettre i 4 l’intensité d’un
courant, et nous noterons j l'une des solutions de P’équation (2).
Les nombres de la forme a + bj, ol a et b appartiennent 4 R, sont appelés
nombres complexes. Les régles de calcul sur les nombres complexes sont exac-
tement aussi simples que dans le cas des nombres réels... A condition toutefois
de penser 4 remplacer systématiquement j? par — 1. °
Nous verrons que les nombres complexes, inventés pour résoudre l’équa-
tion (2), permettent de résoudre Péquation la plus générale (1), méme lorsque
4 < 0. Nous terminerons bien entendu ce chapitre par des applications au cou-
rant alternatif, suivant les travaux du grand ingénieur américain Steinmetz (1890).
x
4.2 Corps des nombres complexes. I! existe de nombreux procédés de
construction des nombres complexes. Le plus simple consiste 4 munir l’en-
semble R? des couples (a, 5) de nombres réels des deux lois de composition
suivantes :
— Laddition, définie par
(a,b) + (@,b)=@+da,b4+6);64 Chapitre 4
— La multiplication, définie par
(a, b).(a, b') = (aa’ — bb, ab! + ba).
On démontre que, muni de ces deux lois, l'ensemble R? est un corps commu-
tatif ; ce corps est appelé corps des nombres complexes et noté C. :
L’lément neutre pour Paddition est le couple (0, 0); Pélément neutre pour
la multiplication est le couple (1, 0). En outre, I’élément (0, 1) satisfait 4 la rela-
tion (0, 1)? + (1, 0) = 0, 0).
L’application a+ (a, 0) est un morphisme injectif de R dans C, permettant
didentifier le corps R a un sous-corps de C. En particulier, les éléments (0, 0)
et (1, 0) seront notés plus simplement 0 et 1, comme dans tout corps. L’élé-
ment (0, 1), qui est une solution de I’équation (2), sera noté j.
4.3 Forme cartésienne des nombres complexes. Les relations
@H)=G@0)+@,5) et 0,4) =6,0).@, 1)
montrent que tout nombre complexe z = (a, 6) peut s*écrire sous la forme
z=atbj
De plus, une telle écriture est unique : soient en effet (a, 6) ot (a, b’) des couples
de nombres réels tels que :
atdj=ad+bj.
Alors (b = b)j = a — a. Sib — ¥ était non nul, nous pourrions écrire j sous
la forme :
en
2 ea
ce qui contredit le fait que j n’appartient pas a R. Done W = b et, par suite,
a = a, ce qui fallait prouver.
L’écriture a + bj est appelée forme cartésienne du nombre complexe z (en
Phonneur de René Descartes, qui a pensé le premier a utiliser des couples de
nombres réels).
Le nombre réel a s’appelle partie réelle du nombre complexe z, et se note Re (2);
Ie nombre réel b s'appelle partie imaginaire du nombre complexe z, et se note Im (2).
Les nombres complexes de partie réelle mulle sont dits imaginaires purs.
‘Avec ces notations, la somme et le produit de deux nombres complexes
=a+bj et 2 =a + Hj sécrivent:
z+7 = ++ @t+Ujaatd+O+d)j,
zd = (a + bj) (a + Bj) = aa’ — bY + (al + ba)j.Les nombres complexes 65
Les parties réelle et imaginaire d’une somme ou d’un produit de nombres
complexes sont donc données par les formules suivantes :
Re (z + Z) = Re(z) + Re(),
Im(@ + 2) = Im@ +Im@),
Re (zz') = Re (z).Re (2) — Im(@).Im(z),
Im (zz’) = Re (z).Im (z) + Im (2). Re (z).
EXEMPLES.
1° Calculer la somme de 3 + 4j et del —j
G44) —-)=34+1+4-Dj=443).
2° Calculer le produit de 3 + 4j et del +j
G+4pd+)=344j43jt+47=—-14+7)-
4.4 Nombres complexes conjugués. application de C dans lui-méme qui
a tout nombre complexe z = a + bj associe le nombre complexe Z = a — bj est
un automorphisme, égal d son application réciproque :
z
Le nombre complexe Z est dit conjugué de z; vu la symétrie entre z et Z, on dit
aussi que les nombres complexes z et Z sont conjugués.
Tl est en effet immédiat que cette application est bijective, puisqu’elle admet
une application réciproque (A savoir elle-méme). De plus, pour tout couple (2, 2’)
de nombres complexes,
Pee -at+d—(+b)j=a-bit+ad—Hj=747,
= ad — bb — (ab + ba) j= (ab) @ - HN =77.
Propriétés des nombres complexes conjugués. La somme de deux nombres
complexes conjugués est réelle, leur différence est imaginaire pure. Plus préci-
sément :
z+7=2Re(2),
z-F=2jlm@.
En particulier, pour que 7 = z, il faut et il suffit que z soit réel; pour que
Z= —z, il faut et il suffit que z soit imaginaire pur.
Le produit de deux nombres complexes conjugués est un nombre réel positif.
Plus précisément : -
2.2 = [Re] + Dm].66 Chapitve 4
EXEMPLE,
Prenons pour z le nombre complexe 3 + 4j. Alors :
Z=3-4) ct7=6 z2-7=8j 2.7=9+16=25.
Remarque. Pour obtenir la forme cartésienne d’un quotient
ite bj
ct dj’
on multiplie le numérateur et le dénominateur par le conjugué de celui-ci :
eFrC—=—“____C—sN
Zz
~(+daj(e—d) ce 4+d? "°c +d?°
EXEMPLE. ao
Cole eee aie
1+j
pa Gt4D0-)_344+i14-9_ 7,1,
a+)0-) FD
4.5 Module d’un nombre complexe. Nous venons de voir que le produit de z
par son conjugué est un nombre réel positif. La racine carrée de celui-ci s’appelle
module du nombre complexe z et se note | 2| :
jzlaJz8= Je oe.
En particulier, lorsque z est réel, le module de z n’est autre que la valeur absolue
de a, ce qui explique pourquoi on emploie le méme symbole pour le module
d’un nombre complexe et la valeur absolue d’un nombre réel.
La définition du module de z fait jouer des rdles analogues A z et 4 Z; ainsi,
des nombres complexes conjugués ont le méme module :
|z|= 171.
Pour tout nombre complexe z,
[Re@|<|zl, |im@|<|z1.
En outre, la premiére inégalité devient une égalité si et seulement si z est réel ;
la seconde inégalité devient une égalité si et seulement si z est imaginaire pur.
Il s’agit de conséquences immédiates de la relation
|z? =2.7 = [Re@} + [m@]*.
Il est clair que z est nul si et seulement si son module est nul.
Examinons maintenant les modules d’une somme, d’un produit et d’un quo-
tient de deux nombres complexesLes nombres complexes o
Le module du produit de deux nombres complexes est égal au produit de leurs
modules :
fz |= |z|.12]-
En effet :
|zd 2 = (ec) @) = 22 FF = [2012 27.
On obtient la relation annoncée en prenant les racines carrées des deux membres.
Supposons z’ ¥ 0. La relation 2” = z/z équivaut 4 z = 2’ z”. Par suite :
iI
12]
Ainsi, le module d*un quotient est égal au quotient des modules du numérateur
et du dénominateur.
Pour tout couple (z, z') de nombres complexes,
lz+Z|