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ZIWIYE ET HASANLU, FORTERESSES DU PAYS DE MAN ES POPULATIONS qui s’installérent dans les monts Zagros au cours du II? millénaire, Aryens ou atyanisés, ne se considéraient pas comme les alliés naturels des Assyriens, sémites, mais bien au contraire haissaient ces cruels voisins. La destruction de leur puissance militaire était le but constant de leurs efforts renouvelés. Jusqu’a ces derniéres années et malgré les recherches entreprises dans la région de Van il y a plus d’un siécle, par Rassam sous les ordres de Layard, et qui avaient fourni d’intéressants objets (les ivoires du British Museum, entre autres), nous n’avions que peu de renseignements sur les populations de ce pays. Nous savions seulement, par les inscrip- tions assyriennes et le décor architectural, tel celui des portes en bronze de Balavat, que ces peuples avaient combattu les Assyriens, qu’ils avaient été vaincus, déportés, pillés par eux. La forteresse de Ziwiyé nous fut révélée par la découverte fortuite dun trésor caché avant quelque attaque ennemie, peut-étre l’invasion scythe, provoquée par la poussée cimmérienne, les Cimmériens occupant PUrartu et la région du lac de Van alors que les Scythes s’emparaient du pays mannai et de la Médie (fin du virt® sigcle ou début du vm). Le trésor de Ziwiyt paratt avoir été une collection d’objets disparates (fig. 118 et 127 2 134, et pl. 29, 30 et 33), rassemblés par un prince ou gouverneur de la région. Une autre forteresse a été décou- verte 4 Hasanlu (a l’ouest et au sud du lac d’Urmiyé), 4 deux cents kilometres de Ziwiy’, par la mission anglo-américaine qui travaille sur ce site depuis année 1958. [a] Voir note [b], p. 81. 95 c — LART DE L’IRAN Relbext John Dyson, qui dirigea Pexpédition en 1958, croit pouvoir consi- dérer le site de Hasanlu comme celui de l'une des forteresses avancées du pays mannai. Un magnifique et surprenant vase d’or orné de scénes légendaires témoignant d’expressions artistiques diverses y fut décou- vert, écrasé par la chute du guerrier qui le transportait (fig. 135 a et b). Les archéologues américains émirent l’hypothése que le site de Hasanlu était celui d’un ensemble de constructions fortifiées. Durant l’été de l’année 1960, la trouvaille des restes du meurtre collectif, en tant que sacrifice, de nombreuses jeunes filles, confirma celles de 1958 et prouva qu'il s’agissait bien d’un important centre historique. De la religion, des cultes qui unissaient ces populations par une communauté de croyances, nous ne savons encore rien de précis. Les légendes que raconte le vase d’or de Hasanlu restent incompré- hensibles. Héros combattant un monstre a trois tétes dégorgeant un buste féminin (fig. 136), femme se dévoilant qui est représentée montée sur un bélier (fig. 137), aigle en plein vol emportant un étre humain (fig. 138), etc., ne nous permettent que des suppositions immédia- tement controversées. L’art dont témoigne le vase d’or se différencie d’ailleurs de celui des trouvailles précédentes de Ziwiyé, qui sont beaucoup plus proches de Dart assyrien provincial, de l’art des Zagros et de l’art scythe.

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