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Jacques AUMONT ey a i Bibliotheque Dixsepti¢me volume de la 5, Grand Plo » 93) COLLECTION CA/CINEMA : BB 189959 94 dirigée par | Joél FARGES et Frangois BARAT MONTAGE EISENSTEIN avec douze pages d'illustrations hors-texte ia * EDieothiqns OAK & POST-SCRIPTUM, (en guise davertissement) Ce livre, donc, reproduit intégralement (& quelques virgules le lente dune thine Enea Gu cata; aust Sen, wate ma ment cherché, pour cette publication, & en dissimuler Yorigine univer- sitaire, lisible & tout le moins dans une évidente volonté de rationalité qui en définit la visée. Comme toute thése, celle- partout apposée ; — es textes, de toute nature, eux aussi pour une bonne part encore ‘inconns, souvent méconnus ou mal Ius — cafia, ce quion pourrait appeler, instance ‘éorgu », cui ot se produisent, se reproduisent et 1 Naturellement, je mempresse de préciser ‘ete pas : de la théorie aux films, des dessins aux texts, praxis avérant et fondant la théorisation, a la vie des ; ‘qu'ils provoquent, et qui embrayent & leur théories que d'autres films viendront ne ssenstein. A tet MONTAGE KISENSTEDN pas appliquer — dans tous ces sens et d'autres encore, mes « niveaux » Sentremélent mutuellement, s‘interpénétrent. L'artefact de cette distinction ra paru utile A produire, cependant, dans la mesure od il aide A rendre ‘compte de ce qui pourrait ici apparaltre comme manque qhomopénéité ow faiblesse de la perspective. Marquons ici, une fois pour toutes, le lieu de I'énonciation : ce texte est originellement une thése de 3 cycle : travail de type univer- sitaire, devant exposer les résultats d'une recherche centrée sur un theme Or justement, méme s'il sefforce & la rigueur et au sériewx qu’est en droit GTattendre Universite — ce travail ne cesse, au moins apparemment, de se décentrer ; il n'a cessé de se décentrer depuis que jfen ai, comme on dit, « déposé » le sujet (« L’évolution du concept eisensteinien de. mon- tage >), et & mesure que je faisais vraiment connaissance avec Eisenstein. Cette dérive-li pourra d'ailleurs paraitre normale, puisque intituler un «sujet», c'est déja en présupposer le traitement effectué ; aussi n’est-ce as ce (trés Léger) déplacement éventuel de a problématique par rapport ’ son appellation originelle que je cherche & justifier, mais plutdt la forme dans laquelle ce sujet va étre exposé. Il m'est apparu impossible, en effet, de présenter es résultats de ma recherche sous la forme d'un discours linéaire et absolument synthétique : ce quion va lire est au contraire placé sous le signe de la fragmentation, de Vétoilement et de Ja répétition, ‘aurais beau jeu, peut-ttre, de m'en expliquer séchement en souli- gnant qu'au fond je ne fals ainsi que me conformer du plus prés possible 4 mon objet : le fragment est, on le verra, un theme eisensteinien essen- tiel, d'ailleurs théorisé comme tel ; quant & la répétition, et son corollaire Ja variation, elles font Vessentiel du style, et méme de Ia méthode, senstein, Mais je préfére dire simplement quill ne mia de traiter mon sujet (et plus généralement, tenir compte de l'écheveau des objets, des MONTAGE EISENSTEIN tes transformations (mot que je vant de poural exe Mi « évlution ») du concept, og mie 8 a age So oe ti concert d& ONES Ty allant voir de. plus préS quant a son Sonasns, bord Ye ges totes fmiqes eienseiniens fon ae somenent 2 Tint interrogation au chapitre 3, consistant en gt vera ut de films); enstite, en tentant destnner' pe et tl at ae an dag con, Het at aad uo, et at condition) Pence fe Tespere — du catalogue, une ‘prema? fome — Pas ee de ce systme (chapitre 2). Enfin, parce que, chemis desentie Srdéermination biographique (je me dis pas anecdotique) tas eer ps dificle 2 escamoter comme simple résidys yo) event 7 eral pas inutile de faire débuter mon texte par’ pu ee Mr prgomines en forme de «biographémes >, dont ‘jespire xis eed ben ne pales le comme pur supplément (chapite ty Ter momage, Gh présent, comme le dessin dans ta tapssery gua rane méme des trois premiers chapitres, on pourra, sur te tory teen ie tie se dtacher plus spécifiquement au long du quatrisms & demierchopite, od il deviendra enfin envisageable de définir cine concept eisensteinien de montage, et ses « transformations », CHAPITRE 1 FRAGMENTS POUR UNE BIOGRAPHIE Le corps de ta mémoire Il écrit, vers quarante-cing ans, une autobiographi i . Ainsi, deux temporalités sont en concurrence dans ses éerits (auto- iographiques, mais pas seulement) : le temps vague, diffus a plaisir, de imaginaire, et le temps — concret, présent, corporel, sensuel — de eriture. Ecrire son autobiographie, cst la fois jouissance (de Vécri- ture) et régression (arriver & n’écrire que du symptomatique), et jouissance de cette régression elle-méme (cla tidde brume rose des souvenirs »)*, Le plaisir, constant, de ta dérive scripturale, est ici multiplié par Ta jouis- sance de la mémoire pure, sans finalité autre qu’elle-méme : travail de la ‘mémoire, méticuleux, impliquant une soite d'intense concentration — pour s’en tenir au plus prés du scénario ; et travail textuel, corps matériel, vivant, de lanamnése. Vironie “MONTAGE EISENSTEIN +, Epingler, ici, cette « maxime , te aie gue I sen timement ressenti, selon Taney mois Ie formatient de ia joie comme de Ia douleur : 1g oan Pt ie le est toujours chez Tui Va-sentige® Par se ee TS ent de ses teieg semen premiere amour, S00 nest Ia, dirait-on, aque Pour mieux denier es ai risquerait de percer la censure? nisi de rent dx monde, aU eda oe ean comsire a core pass Pérante Pps cet one dense Cr oujours Tironie, cette cél&bre inonig te sou supine, re, dans le récl, de se tirer de plus due 2 nme ei I sl pemetees,se_verra explicitement assumés, ors Oe seul post semble que, par ag St mPfroidi pour toujours, trés précocement, ma ten 4 ‘Redevenant presque 1a figure de discours qu’sic ance au pathos»). rr igue, Vironie accompagne toutes les confiden ot semen adora le plus fiddlement — Meyethold ®. Ca ei, seule comédic qu’ tenta sérieusement de réaliser, 10a ear amsis le jou. Ainsi, de Vronie telle qu'elle aurait pu, seis fins, se maniester, ne nous restent que les traces. disséminées ‘faren vonentponciuer son film le plus carrément érotique, la Ligne share. La pulsion dévite De ses biographes, ceux qui occupent le devant de la scine ne ces- ‘sent de Talfimer : qu'il refoule, péle-méle, toutes ses déviances poten- ticles par rapport Ja normalité de homme stalinien, ou que, de facon pore el ‘il sublime une homosexualité matheureuse — de toutes as, il ne jouit pas. ‘Crest Gvidemment le contraire que nous livre la moindre fréquentation dows ‘dit quil fut éprise de lui firme qu'EleaaTelechova ‘moins d’accord en ceci, avec Maxime Strauch, qu'il années 4 Moscou, et Pas particulitrement expansive Je recueil édité par Youreniev. rien @ faire de savoir que mes Aénouer tes lacets de see ier lle Son cule 4 MONTAGE EISENSTEIN Eisenstein : sous les formes certes les plus éclectiques, Sa sa re te, pa ae ‘en jeu son désir et son corps. iter ici un texte éclairant’, of se déerive de cette jouissance : la danse et le dessin, qui « bien évidemment, an nourris du méme sein, et ne sont que deux vasianes de Toman, d'une méme pulsion ». Autour de ces deux potes oi s'épanouit In pulsion, letente étoile une nace de souvenir, dla twinte canciroanes ieee amusée-ironique = guirlandes de < Prométhées enchainés >” qui figurent littéralement le trajet de Ja pulsion, référence (unique et fulgurante) aux dessins obscénes, automatiques — d'ailleurs censurés © détrate tous ‘une tresse qui se noue, une fois de plus, au Mexique, ce « paradis perdu ot retrouvé > (du graphisme — mais pas uniquement, on \imagne Pate ne fais pas ici allusion a la célébre et vulgaire Iégende setonienne de Vaventure pédérastique 4’E.), Paradis : ils sont nombreux pour Tui : en dehors du Mexique et de Ja vie factale, innombrables paradis artficiels, occasions de trips (le mot, par chance, est d’E. Iui-méme). Ainsi, le voyage dans la religion, églises éclatantes de blancheur égrenées au fil des pages de Novgorod-Los Re- medios, charme des vétements sacerdotaux amoureusement nommés dans le Mal voltairien ; ou, ailleurs, Vengloutissement corps et ime dans T’ «opium suave » des cours de Meyerhold... Comme s'il sadonnait & une sorte de drogue imaginaire (de drogue de Vimaginaire) : ainsi peut-re doit se déchiffrer le long, embrouillé, obsédant discours anti-reudien qu'il ent deux des lieux privilégiés ‘met en avant, le refus panique de « confiner » les pulsions au sexuel. S' n’y a de jouissance que sexuelle (qu'il « confine », & son tour, & la sexua~ lité physiologique), dans quel espace la pulsion qui se meut trouvera-t-elle & s%éployer? D’od la nécessité de (se) démontrer sans cesse que cette pulsion, elle peut étre déviée : que c’est non seulement opératoire (il le sait bien) mais égitime. MONTAGE EISENSTEIN tes paleinages, Jes procesions, In. fi) alts» (ies GaliseS See fue possible, od ce sont les varia) accel pou susan I Ppt lieu denvolee religious osm bist yah o and fore (apparent) vient &© ‘sa religion native, Vorthodo, es ocean Oe wns onl tes comme Ts les superstitions, son re) sédvisantes ¢ ié de mépris pour : ‘jet = teint de mis sedusantes USS par leur pst en dae male val ene finde rational: elle Gon Fre, non Ia religion, le dogme et non de ipression, Linsttuion Wer rdre, voila sans aucun doute ce qui Ja fo, le catéchisme sat de reste quil ira la chercher ailleurs, gt ie. So part demarchose de mystique’. Des formes et des rites auisle aur Pes Feu le manteau passe-partout dont il recou. regen, il jouer, 80% feets un peu trop violents, un peu trope im- wna, vane Hye sorte de réserve de signiiants, de metaphors, dautant eiveecies, ben sir, qwelle est par ailleurs, et tes directement, issue a pera de Ventance. Le sexe dérové a femme, stééotype, n'est pour Iui qu'un objet — mais lointain, inmeoesible. La figure éponyme pourrait en étre ce strip-tease si longue. rent et désespérément décrit : on n’arrive jamais & seulement les voir ~ et peutire aprés tout n'y a-tl rien & voir : le moir se fait opportuné- ment, venant aveugler su moment ob s'avérerait Vimémédiable absence, presque lttéralement, le schéma-type selon lequel Freud écrit la découverte par le petit gargon du sexe de sa mére. Comment sétonner dés lors de Tintérét distrait qu'il leur accorde ? Un exemple entre cent : les seurs Wenzel, allégrement confondues, dans Je sowwenir (dans les Mémoires) avec d'autres sceurs, elles-mémes inter. ctangeables, quand on ne les confond pas carrément avec leurs chiffons, Distraction qui est évidemment chez lui le masque poli du mépris®. P; tu hasard sites filles» de la rsietarcteen ie a gare de Pétersbourg, les lorett i 4es pin-up girls, le fascinent tant. i a ila MONTAGE EISENSTEN ct ridicules, elles sont aussi, et s dans le ruisseau, D'ailleurs, ces corps de fer oe {leur corps, en cela > jusqu’a finir, roulle, de 1a féminité La position d'Eisenstein devant le sexe a souvent & j ‘'abord, Bien str, parce quion ne seit 8 peut pris ten Ge sel pies senuelles. Pera Atacheva, qui fut son épouse, est morte wets cbtoyé, les Alexandrov, les Strauch, les Tissé. Et qu'on watenss oes aE, Tui-méme, sinon par-ci para des notations plus que breves (comme cette allusion, inexpliquée, & « la sensualité malsaine qui [li] est shoe ex partage »). D’ol, on ne saurait trop le répéter, la fraglité de toutes tee hypothéses purement biographiques sur le « portrait psychique » d'Eisen. stein — surtout lorsque ces. hypoth ses s'appuient sans vergogne (Seton, Fernandez) sur des faits douteux ou carrément controuvés, E. est en perpétuel retrait par rapport un possible discours du sexe, ou méme & une quelconque allusion & une intétiorité autre quintel- lectuelle®. Bien entendu, ce discours refoulé fait retour, sous, forme dobscénité par exemple dans tels dessins, ou par le biais des transpa- rentes métaphores qui hantent la Ligne générale. Mais son attitude ma- nifeste, consciente, revendiquée, est claire : elle ne Vest jamais tant, ailleurs, que lorsqu’il tente de rationaliser ce refoulement : clef < théo- rique > qui est donnée, par exemple, dans le choix de Lawrence contre Freud (@ supposer que le paradigme ait un sens), explicitant son refus de trouver, a lépicentre des secousses dont est troublé T'inconscient, « tou- jours et partout » le sexe (cest-a-dire son désir de ne jamais Y'y trouver). Le sexe n’est pas vraiment absent, il est présent, de fagon furtive, allusive, wonTAGE EISENSTEIN vie mn climat intellectuel 2 der il en ait, par peu SSG ue peu erédibles. On sait, en effet, somnsi prts, nombre de textes de Freud Fed, quEestein 8H Ms rem avait assimilé dira-je Yessentel : y seviendsa) a" Gutrancier >, mais plut6t Ia réflexion ida reve, es do Freud, aucun n'exerga sur Tui um attra Mais de 008 105 (A fe Léonard de Vinci. Bien str, on se comparable a8 Souvenir our Léonard — et dailleurs Vessai de Fred In ft, robes de sb reconnafire : comme Léonard, il avait ingfncus, Dem “rallotée entre pere ct mére, comme Léonard il touchait une enfance Pride plus en plus de difficultés 8 finir quoi que ce soit a tout t owas dovteausi ful intimement tovché par la descrip. ams mirebomosexuaité platonique > de Léonard. = fe cetvort Ala personne géniale de Léonard n’est pas, je crois, sents, On se appelle en effet que Ie texte de Freud est entre autres reste premier esas sur Ia question de Ta pulsion épistémophilique, we test pas indifféent de voir E. reconnaitre, méme de fagon voilée, Soi ansaable de savoir pour ce qu’elle est : un déplacement de la anosité sexuelle enfantine. Les pages ne manquent pas pour expliciter te paral enze [a cuiosté angossée du jeune enfant selon Freud ct les Csteres de la réation » : cest IA entre autres Je thtme central de la céltre série intulée Wie sag’ ick's meinem Kind ?! (et c'est d’ailleurs ie inttulée Wie sag’ ich’s meinem Kind 2! (et cst dVaille Je sens de oe titre) ®. non pas cet sur Je traval symboligue 7H, On sait sini quil avait Iu eu moins Je Souvenir denfance de Léonard de Vint ict Yay Leyde, Kino, page 194; Eniretien avec llya Weissfeld, Cahlers du gnima 1° 208); Troumdeutung (ch. Eniretien avec. Bruno Schrier, 3, page 250); Ne is MONTAGE EISeNsTEn La curiosité touche-d-tout est, 4, : t de son propre de «la sensibilité plus superficielle> qui jui fume, 2% compensation tion tous azimuts est la compensati geome eeu ion du sexe qui sité savante est la forme spécifique du dete set iit tt. La ea isensteinien, qu'il xorigine ‘ea envio de démonter dex toon ines, SU fala encore une conimaton de na te ie, ehee I, te extte pulsion, on la trowverat drailongs fronique avec laquelle, par exemple, il ero ese% mance de fatalsme : Evoque ce trait son] caractere >, son’ « esprit scrutateurs ait désagréable de deel et lncoatoumnable >. Cone tot lee oe de Bric et broc Aussi sa culture, impressionnante, est it le moi pendant Ia guerre civile, qui dévore les livres histoire et se ee Be rete & tase iy cen a eat gique. Aucune orientation a priori dans ses lectures Ce sont es Ieoovse et les nécessités de la route (du chemin intellectuel, et aussi du aval de Tenseignement entre autres) qui en déterminent Yordre apparition ‘Ainsi se constitue un paysage intellectuel fait de bric et de broc, morceanx parfois mal ajustés, patchwork — et aussi palimpseste, strates amonceles, les plus récentes ne recouvrant qu’A grand peine les plus anciennes, D’ot peut- cest moins T'énumértion ee éudiants te rapport quit eut, iu, avec Meyer hold (on y revledrs); une de su plekanteese tevoriay b eur mcvo ae consite-velle pas A leur répéier quill « engendre. pas, d'elen- Gticts > Bo revanche We peed poste oeson de las eas, ot do traiter tout le monde, comme des sujets b éduquer, Crest sans contete une des cls de sa conception du paces eel dot be tag seulement au sens, banal et général, de acquisition d'une culture, mais dans chaque occasion particuliére, & propos de chaque film, de chaque séquence, de chaque image, Cest encore dans te méme sens que je proposerai de lire jusqu'aux autocritiques qui ont ponctué ta fin de 41 vie} & commencer par le fameux discours de 1938, 04 sa souversine -maitrise s'affirme & chaque phrase, déplagant & son gré tes problémes, ~ accumulant Jes signes d'érudition, ironisant & tour de bras — et finissant ‘par amener tout le monde, magistralement, sur le terrain qu'il s'est choisl avait toujours tout prévw, ‘me frappe dans los Mémolres (dont, ne V'oublions pas, caractire « immoral ») ; cest tour cbt, disons, feint, Soit, notamment, te | Digan = mais sGrement pas le Réatsstour a vingt thas, pittace Woy, ae “MONTAGE EISENSTEIN er» (dsons : «comment il eongoit son “ecomment il 2 appris 8 Geer "Je ne peux m'empécher de penser Faerie mes lnres de Roussel, OW at tre dey a Comment 7a ojlant > leurs. tUcs- ele prestiitatens < deVONAT it directement, ni Ia confidence biog ey chez Br ole «dvlement >, comme Ie re pique, ni a déconver ables retards, si typiques de son écriture, qui tou. est soumis es itemient de dalivrer du signfié : ces defies de jours interviennent, 2 Tne (lui tent de Ja densité, et surtout Iui im. ig onayent ® je citer, on passe d’: Se a Ole ‘fle tune haie de personnages hétéroclites, interminable Tonguement, * Tomination qui conduit de fagon masquée la consistance fente, elle est aussi abrupte et hachée; T'elipse, il T'ignore, et chaque ane doit re explictement (souvent explétivement) articulée, alors née que par son earactére violemment assert, sa phrase tend & devenir tm éroncé sec et minimal, équivalent du fragment » de montage. Ne as étre dupe de cette duplicité tactique : il s'agit bien des deux versants ‘une méme posture devant l'éoonciation : « c'est & prendre ou A laisser »/ s sccroche-toi si tu peux>. Pris entre ces deux intimations, le lecteur doit au moins savoir & quoi s'en tenir : c'est encore de la place du maitre qui sagit — que lui dispute, et souvent Jui ravit Eisenstein Analyste de Iui-méme, il a diailleurs, & plusieurs reprises, tenté de Mini I Knction de ses dgresions : me requir, dans ces tentatives, toujours, elles posent comme « origine » (mythique 2) de la Bese des signifiants quelque chose comme une impression w ‘Tenchainement infini comme comme masque de Vécriture : doit compulsf. erpétuel, parfois Commencant la page, je ne s thémes qui « requirent leur MONTAGE EISEXSTERY at tm cy a ol ka ay fea, hs Tom Sane ene SO ete ja vesitablement sensuel sans agresivité (on songs a i, 30D Tropon do la cole) edn ngine ce 8 Soe: Bae Ie « bonheur foetal » qu'il évoque, non sans lucene Rene jai appris a dessiner. f ges chars es Se fbieijettt acta pea tits infini du sens, de toutes les sortes de sens ; Pexph pensée les plus différents ; et, last but not least, rai ine toutes cx nape Te wees ea de Tet bougeotte dont le contrae set Timnobiie eae nna aes {ui, passe partout, mais partout, on le vera, il ne fait que passer) ™. a la fin de Comment le voyageur (Europe, le Japon) ; le bricoleur lorateur des systimes de le Fregoli de Véeriture Comme Crest Fontanier, je erois, qui se gausse de tel vers accumulant jus- qu’a Vabsurde les métaphores (quelque chose du genre : «Prends ta foudre, Louis, et va comme un liot »). Tl aurait eu fort a faire avec Eisenstein, chez qui l'usage généralisé d’ < images » accumulées, étranges, arbitraires, produit un effet d’écriture spécifique, une sorte de gongo- risme si l'on veut. La lettre du texte, son corps, est toujours en proie A mille déforma- tions : soumis au déplacement perpétuel qui le méne au pas de course, il Pest aussi a la surcharge folle de la métaphore. Effet de ce véritable rideau de signfiants surimposés au texte « pre- > singulirement dénuée de sens chez notre auteur) : se ‘une sorte de nouveau signifié global de tout le Texte — le fonde le métaphorique, cette parole magique qui permet de MONTAGE EISENSTEIN Iie chose, Tout est comparable tp impor q00 Par Sit peut se représenter. La théori\ Mt and, ne dita pas autre chose, et on retrouvers fort orisalion dans Te concept do figuayies i fonde Vidée me ede ipeme, presuppose Gul » méme gu dire que Cost rentes, et que Ta culture doit tre «orga, — et de facon plus restrictivement biographique i de signifiats, je voudrais souligner qu'il fonctionne ee mime Pets in méemphore, on dirait, n’ com ridenu * 1a métaphore, on dirait, nest jamais = Jestemet atte, i longtemps flée que Torsqu’est en jeu, quelque ee dalle. Yen prendrai pour seule preuve Ia longueur et, Repaecur des métaphores vi accompagnent et masquent Ia iets (deve, wen douios pas) avec Ie pare Eisenstcin — 4 omtoun esteur, ne saurons rien que la métaphore (ce qui, bien en (ede wen pos Hen) Gl y a dans ce travail de Ia métaphore quelque Hoes oni west pas sans ressembler a la < censure > freudienne : de ce Ipont Ge ye, le texte esensteinien, au moins celui des Mémoires, serait i@une cinterprétation ». Mais il serait dangereux de confondre (ele, comme cersins ont cu tendance & le faire, avec une psychanalyse), Le dessin de Pécriture €Quiestce que Ia ligne? — Ia ligne parle du mouvement » *, Ainsi Gini Te dessin, et faimerais, d'un mot, évoguer ici Ia < ligne > qui Misualie ses textes (incessants rentrés typographiques, aspect pseudo: wersifi de mainte page, caractére compact, & Tiinverse, de tant de pars- elle nous parle, elle aussi, d'un mouvement — elle démontre -mouvement qui monte les phrases ensemble (et au besoin, les « monte » contre les autres). Paragraphes qui s‘enlacent (on pense aux « che- > = eae stchement découpés, sinuosités ou pages im tt oF, a Protagoniste); & comparer, il n'est d’ail- Se aoe ‘Sisensteinien semble bien étre, en effet, at de Vécriture), et Ue ce int de ion de Marie’ Seton selon’ laquelle frangaise de son MONTAGE EISENSTEIN Citer, 1 + Véchappatoire ta diaion scl a dec St es eng Te, De 2 TRreninge coutngeuts, leegdlle pataag taal a Se: cron Gone a aaa, ee ‘ca da, comm abapers os point your Chappe, Topece tee pki | a ae grave (gravis : lourd), de personnel, le discours qui se tient. fn sn sole aes tty Tn es tao slain come as eae eee af oe mecitcion one ee ae cit capers diate ton ieee ae I coment Geass noms ds cone (1a «pulsion épistémophilique ») qui vient envelopper, recouvrir tout Ci aie ea iad Citer, 2 : la référence A travers cette érudition pointe encore autre chose : le désir de référence (et pas n'importe laquelle : une référence d'élite), Avec les énumérations innombrables, et pariois interminables, de noms propres, se trahirait ainsi une volonté certaine de siinclure dans cette liste infinie cet imaginaire, du « gratin > intellectuet universel et éternel. Double fonction référentielle, donc, de la citation : qabord simple garantic du discours (et parfois presque garde-fou, telles certaines alla Sions & la doxa marxiste), elle serait, autre part, ce qui viendrait garantir la marque Fisenstein (au sens carrément commercial du terme), sa place au hit-parade des génies de Part*. ee: (Bénéfice secondaire + ainsi pourvu de réjérents, Eisenstein serait en outre préservé, ou absous, de tels « défauts », dis lors volontiers avout, Puisque Tchaikovski était supersttieux, Chaplin vaniteux, Meyeshold jaloux et méchant, je puis bien confesser quelques petitesses.)- Le Nom de VAuteur Tl envisage (dirai-je banalement 2) ses films, et ses textes comme son ceuvre, Perspective totalisante selon taquelle chaque vient s‘ajouter aux autres pour former une unité. (Bure 20. Cf, Montage 1937, OC 2, 334. ‘MONTAGE FISENSTEIN i Ia teneur et Ia tenue. «1: garantit Ia teneur ‘auteur ihe des plus volontiers récurrentes si inachevé Méthode)”. _ 7 tout A fait de soi, Ia meilleure garantie. geet orem ali ature, trace de V'AUICUT SOUS les espace, a mo ee pete calligraphic dans le silence respectucuz senten pou Tabondance des mensions de ses pub, a exemple, Tintense satisfaction de vanité qui Pes eT Ty Senet son sucets fulgurant; dob, my foie Be parm’ F, xés nombreuses tentatives (avortées) pour publier ‘moins en partic, mhologiques ; doi Tacharmement des demniéres années res thétiques comme la Non-indifférente nature o 0 Se Deere cecate™ Teare wean gue Ia trace manieas ee Set Panza Cela valent pos sans uae pointe Bee ek cee ise gu Teter et & la fon pre eter pu ou prou un etre Cec ta alte). MEIN bee est pos trop for, ct on nen Gnrst pas Mt ilasizant Go on Conception tcltolocique deca pe oe et ous 2s la preaizre fos ter mina ee pene penn cle cpr o mon we eo si souvent ip eee consé- : out apprentssage éel (saul pou-tre cell ides mathématiques, qui comme par hasard ne serviront ea Tl na eja- ae mais quiimporte : il dessine (et comment !) ; et erro Has, ce peut tre comme un amoureux sa bie Ber iiginne ts Sin visime — cox toujours ce alps, Places au cycle Méthode, et imttulés respec BB) tune Oe 535 NS TO e son satu Gauteut est corrlative au fa je ditais de moimeme..» (phrase qui a> cites), Et de fai dans ‘es texte, Penonie, ou encore en ullsant det MONTAGE EISENSTERE «Je wai pas eu de chance avec mes péres » En exergue, ici, les barres au gros debut de Serge Eisenscin, ou le tat nein que Ie meas ghee traga pas, et qui artéte opportunément 1¢ shea ay a apres sa victoire sur les Allemands, et avant son huniliion Sew ee, Tatares. Ou encore, paralléles, les douloureuses auoertiques da Bre ap Béjine ct de Ia seconde partie d'Tvan.. = Car Ia premitre manifestation de cxtte de Meyerhold sur Vary, le silence de som pire sur fe sexe, les dneries des qui « étoufférent sa fol», et celles dee /« Pétais follement docile et obéissant », ete). Stensuit («suite > moins chronologique que structurale : il y a toujours, pour lui, « du» Pere & qui se soumettre et se clleter) Finévitable révolte qu’engendre Ia répression. L’ eirespect», ainsi, atesté is som jeune Age, avec les impolitesses farceuses commises aux dépens de quelques messieurs imposants ; plus tard, et sur d'autres objets, ce seront aussi: la pitce d’Ostrovski défigurée, par Virruption dans Vespace du thédtre clas- sique de ces parties basses du théétre que sont le cirque et le music-hall (i. infra) ; la statue du tsar longuement mise & bas, avec délectation, dans Octobre ; ou encore l'itonie tranchante de certaines réponses @ ses détrac= teurs du congrés de 1935 : dans tous ces cas, et tant autres, C'est une figure du Pere sacro-saint quill s'agit de moquer, Pautant plus énergique- ment qu'on en a davantage senti la poigne. EY ;demment, la psychanalyse aurait ici son mot & dire (et plus géné ralement, une étude « psychanalytique > du cas Eisenstein reste & faite)“. Quelque peu qu’on sache de son enfanee, le ratage en est certain : enfance placée sous le signe de la timidité, les biographes s'accordent li-dessus, la terrible conscience de sa différence irréduetible — MONTAGE EISHNSTRIN esa, par une série © « MANGUES > don common le 36 mater Mord et de communication quis gave at eee rel; mangues et difficultés compensey A dal son FEENEY 1, pose ostentatolre qui infltrent tous soy el, pas Yan ge commode de In maltrise (dle ce dernier i amie ln plus centrale, 10 plus prégnante, et Mrapres ce qu'on peut savoir, wen lo Meyer, plus haut degré toute Ia gamme dos passions epee J obablement & ce pareM bien plus quray Feed ma. poner id donjtanisne “i p< et gape ecocce — a mArqent Tatas on vissvis de ses realisations et de son travail) ‘Maman me du monde, avait ses mereredis » ‘eMaman, comme toute fem Ton seulement «ses» mereedis mals aussi pas mal d'argent, un trousseay mot aie on cpr, Ia mason restera presque vide de meubles), Gumi camans et, our couronner Te tout, « des opinions tranchées et indépendantes » Momait sans nuances qui trace de sa mare : en dehors de sa sihese, guia site comme bourgeoise (de 1a bourgeoisie commergante) {i mere est, dans son discours, une sorte de métonymie du sexe ; s'il parle de se lions, et de sa mésentente avec Ie pere, c'est pour la ‘qualifier criment Coverssexed ; et comme par hasard, c'est chez elle ‘quil site, honteusement et furtivement comme il se doit, aux « choses ‘du sexe » (alors que chez Ie pare, et ft-ce contre Tui, c'est aux choses ee quil a affaire). Le mot finira par étre ele om ae a qui ménent au divorce des ao Istérique — mot dont I"époque ne erai Sabuser, =e pas sans ambiva plus futile eeurth : de par son i jouer di plano, ni sont Vossentiol en l'affaire du pare (cf, supra ce {fillale cnvers Meyerbold ‘donne un nouveau temo! “il yenait de récupérer } tT fallait voir Bie srester assis du matio feuillet, amoureuse uvait sen Lasser propos MONTAGH RUSHNSTEIN co. Hystérque, cette femme qui cocut, wat Oesipovitch, certes = uals per niente,“ tmlle e peere halle femme... EL surtout, son image testers toujours pee (ee Argon de Riga >, celle de in mbre infiniment tent qu ewcat et ie, est aussi PULErUs OD baigne Déatement te fertuss boohoo nae maprame «ui hante ses souvenirs, tas, bonheur perdu et (Diod, tres certainement, l'ambiguité de son rapport & } ‘dana le réel, et les contradictions de sea biopraphen eur eo see eee dit en. donne 1a vislon horrible d'une mére-drngos, cat feuceaes jusqu"A son dernier souffle aprés tui avoir mis des biton inet en Jug aa vis: & Tautre extréme, Chilovall, qul nots earure sce cross thare, i Isissait en plan svimporte quel travail, accourit vers alle ou mimise appel ». els avalent rehoa tow lee dex) Les deux patries De 1a France, que découvre-til d'abord ; une Histoire de la Révolw tion frangaise (par Mignet), des livres sur la Commune (livres « interdits » trouvés dans la bibliothéque du pere), et encore les Misérables, Ainsi, Thistoire de France, celle du XIX® sitele et des révolutions A tout le moins, il la connait bien avant l'histoire de la Russie, La France «Va nourri longtemps du lait de sa mamelle », et toujours cher lui elle aura couleur de figure maternelie, nourriciére, {éminine, sm premigre mire-patic Logiquement d'ailleurs, de sa logique misogyne, la France sera aus, plus tard, la grande prosttuée, la Nouvelle Babylone, ob dsieront toutes fortes de figures dle « filles » plus ou moins « géres» et aussi le lew, ‘vaguement scandaleux, du snobisme et de 1a trivolité passions (vole par -xemple ses jugements séveres, plus ow moins moralisants, sur Cocteau et de Vhistoire russes vent, elles uostAce EISENSTEIN Sade Pete vat gubre Te temps de casser des montrey me vente: avait top face avec ng ee its et les cauchemars qu'elles ui vala pote iopnes d& $5 PATE go poupées dans son jeune Age, ae is eat cla cst Ii gui Te dit — 3 cerane par extent» Sane rapport avec le sadisme (texinomie ene, bad peal nou et guoiion ds « ska Pesaro) aon ps sas rapport avec ce ave Te sadaisne ecriiantes, Pied Taspect toujours un peu effrayant Be i oe on disposi meme. a du théatre, par ‘i m8 poses rMime eomplext, puisquil ne se joue pour ainsi dire De on rt ee Br ts, wo pon par, jamais dass I aVart : Fibs sex pratigues et son FaPPOTE 1. REOARDER : pas rs ménoie de spctateur est marqué au fer rouge le moindre Sai sts moine image >. Toujours il est en postion de spectateur avide Bere cram rv est de pouvor aller jusq'a se voir soi-méme, « dy Feiss en cobserateur extérieur ». Cest que pour lui, voir est sasi. Mpa cnlenent parce quil exerce un métier < visuel ». La vue (Ia scopie) Eris perception privlgiée par ob vient la connaissance, et plus encore, tere, presque entier consacré a cette pulsion scopique, 1'é iit din jour plus précis. Il y est question, longuement, des répétitions Mie Maison de poupée, auxquelles il assiste chez Meyethold : « tapi entre line barre et un mur, le dos a unc fenétre, retenant /sa/ respiration, Wil regarde devant /soi/» ; un peu plus haut, il nous dit qu'il frissonnait isms ces, ef pas de froid, A ces répétitions ; conclusion de cette peti ap petite ease = «Et peattite eee jusiement de 1a que vient ma tendance Spat, megoties dans cage intersce d'un probleme (..)» ait, 4 peine travesti, le schéma freudicn de la sctne primitive : de ses origines, c'est, dit-il, dans les cartes de an preux chevalier de la légende persane, contraint (non sans quelque souterraine volupté) de se vautrer dans 1a fange, en passant par Tesptce dinguiétmde heu- reuse que provoquent Jes bombardements de Moscou, ou par ex féroce récit, furieusement impersonnel et intemporel, mais ot tout de méme € om souffre les tourments de Venfer >, du pHlerinage & Novgorod (fen passe). La gamme des prétextes est vaste, pour réciter oe léger tremble- ment de joie sadique. Raconter nest jamais innocent. Plus tien & voir avec Ia seule anecdote : mais toujours fantasme, cauchemar, dési. 11 faudrait, de ce point de vue, relire ses scénarios. L’épopée de fer, de feu, de sang de Moscou. Le désert de Fergana torturé par la séche- resse, fouaillé par les sabots des chevaux de Gengis-Khan. Le martyre de Vitia, le jeune héros du Pré de Béjine. L’humiliation des matelots du ‘cPotemikine > et les horreurs de la guerre civile (dans Cavalerie rouge). Ete. Il faudrait revoir les films, les dessins (notamment, bien sfir, cette série des corridas, oi Bataille n'est vraiment pas loin). Répétition (Fé-citation) indSfinie, & avers mille «anecdotes», de la méme fascination perverse : il avait de quoi, en effet, se défier de 1a narrativité 3, Le CORPS MEURTRI Soit encore le début du texte Comment fai appris @ dessiner 5 ‘« Qui dans Moseou ne connaissait Kogan ? (../ Prenez Karl Ivanoviteh/ Obligez-le & maigrir beaucoup/ Si son nez, dans Vopération, ne s'allonge pas assez, étirez-le un pew/ Etc. » Cette altération radicale infligée au corps du pauvre Kogan, elle sera aussi imposée, dans la Non-indifférente nature, & wn tablean, Ge Greco, a une gravure de Piranése. Le Sage ne sera (ef. infra) qu'une Tongue suite avaniesadministrées au classique Ostrowski, Teseaist erlersa, une cassure infinie des mouvements, supplice et morcellemedt ddes corps; ainsi encore, dans le travail sur le meurtre de Crime 6 iment, insiste-t-on sur les vertus déformantes de pour clore cette énumération, de meurtrissure dans Ivan : de maquillage de Teherkassov, son corps oxTAGE EISENSTEIN Bees, 1 carean des. pores — = Téclatement des perspectives... EE En Te es ta he tc, ise passe COMME 5! tre meurtri, dynamite, retaillé, déformy, Tout fait que Povge I’ « organique », mythique conformitg ‘ome BR esiiacs, = poe * ates, Bao els dient des «eg ir le remodelage ae : Le montage (st le jones — tout PE fadique par excellence) n’est pas seulement yp eon ates Fgmatqe et ysemaiqe © Ie momage jade iat, Se sees. Tout cOrPS TNC morclale, ‘a affaire au CONS trop se se joue, dans son rapport & ce personnage de héros pean en Nae oe feel aaa tes over nd Te ct of i Piet gue son ancodofe comme son imageric emportent de conven, Bee ee eee cone eu v0 Gu pas om pls (Pus ugue Imeni) dans la blondeur éphébophilique du jeune suivant d’Alexandre MOM ee eric co nom, sot les avant toss Mri (comme do msint écolier ruse) Ta Growmitre Alexandre-Nevski : il s'y proméne, enfant, amené par sa ‘grand'mére ; peut-ire y visite--il la tombe de son grand’pére Konietski ; ses parents habitent Riga, Ja ville de T'évéque Albert, fondateur des chevaliers livoniens ; plus tard, adolescent, il évoquera l'ombre du saint peemier, plissant sur le Volkhov par une nuit de lune, au milieu des blanches églises de Novgorod ; etc. Se dessine ainsi une veritable constellation qui relie la figure Méroigue et sainte de Nevski a son enfance & lui, picuse et obéissante, . mien doutons pas, du culte des grands hommes. Aussi bien, ‘G28 images du film (d'Epinal & Saint-Sulpice), sous sa surface Jirai-je comme la recréation d'un monde enfantin, I'héroisme des ide soldats de plomb, le sadisme (Pskov) des fantasmes adoles- miais des romans & I’cau de rose. Ce serait, film commémoratif de son enfance. ‘probléme de cette excroissance de l’euvre eisenstei- iinet comment tout cela, Saint-Sulpice, de rose, ; pu un jour coincider avec une MONTAGE EISENSTEIN La métaphore et son teu : te Mexique Dans le Mal voltairien, te plus beau peut-étre de tous les textes de la série des Mémoires, il y a sur le Mexique une page magnifique, Gautant_ plus révélatrice que le voyage mexicain, pour boulevereant qu'il ait €46 (le mot est faible), nest généralement évoqué que par allu- sions, comme une blessure ancienne et longue @ cicatriser. Je rappelle ce qui se dit dans eette page : arrivé au Mexique, Eisensisin lit (ocei pation banale chez lui); il lit un roman-feuilleton fort populaire & I'époque, le Veau d'or, ou il est ques ae i, je me sais @ quel propos, du Popoca- tepetl, ce nom « invraisemblable > qui, d'un simple mouvement de la tete, deviendra la montagne bien réelle devant laquelle on se trouve, un yoleay si vrai qu'on manquera un jour y tomber... Le Mexique reste ainsi, toujours un pays de réve, de roman ; plus précisément, tout ce qui s'y rapporte est marqué du sceau du romanesque, Le Mexique ¢ réel » — ou dVailleurs on vit de bien curieuses aventures, dans les trains, les commissariats les cafés, les haciendas — reste toujours peu o4 prou quelque chose comme Vactualisation improbable de ee pays imaginaire ol se déroulait sa premitre pitce, le Mexicain. (Le scénario de Que Viva Mexico !, de ce point de vue, en dit long : nanti de toutes les garanties ¢ idéologiques » et des meilleures intentions « historiques >, il est un véritable deballage d’épisodes plus fantastiques, plus fascinants les uns que les autres.) Mine inépuisable de métaphores (es plus poétiques, puisque les plus lointaines). Réservoir de formes : celles des dessins, des architectures — mais aussi Jes formes humaines et naturelles, les plus simples, les. plus archaiques. Vaste réserve imaginaire quon n'est pas étonné de voir comparer, dans tel fragment autobiographique, @ Vétoile qui oriente le navigatcur. Terre des dieux, ciel des hommes, le Mexique, comme tout Paradis, est pour Eisenstein un liew appartenant de plein droit & Venfance, oi i fait bon retourner, sans fin*, LOrient lointain LOrient + le Japon, Ja Chine. L’impérialisme japonais, 1a. guerre et la révolution en Chine, Mao entrant dans Pékin un an aprés la mort de S.M.E... Matiére historique brilante, dont on pourrait au fond s’éton- ner quelle n'insiste pas davantage chez Iui. Deux projets de film : Tum, ui Feffleure vers 1926, aprés la célébration du « Potemkine », & p stavais cherene toute mat declare Eivensteia aaa ie (MONTAGE EISENSTEIN D; autre, presque dix ans apis ae Comin iui aussi — ct crest tout, > apy 2 Great est chez Iui igure obsessionnelle, eg, sou jer chef (et nourtira, on le sai mang g Ge Tesiure Wéogrammatique — co gy fe Thioplyphes » —, eine encore ‘de tga Beers ie Bue pratique du théatre hypercodée, scripturais vier du Kaboki, avec lesquels il se fait photographie, Mel aes ott sole de ne pouvoir acheter de gravures. oot 5 tise es derieres années, sloignant encore plus de Pacty. Pai unr de la philosophic chinoise (A travers les livres de tx Bere at es analyses classiques de Marcel Granct) viendra colorer <2 Mrpten dé la dialectque, science de la Contradiction, ‘es tines de faced at et de Ia fondamentale duplicité de toute chose <* aSit eae TPosage plus qu’abondant qu'il fera de Vembleme dy Gline et fe Japon seraient une réserve pour Timaginaire, sur son verent Tele fos théorco-hilosophique, une sorte de référent encore plus ima, fnare, dont il ne faudrait surtout pas aller voir de trop prés 4 quoi ii ‘ginaire, dont q ressemble dans le rl) Le cirque : Vexcentrisme, Varéne (Ge west pas hasard si le cirque est pour lui un liew privilégié, En- ‘einte circulate focalisante, tous les yeux y sont braqués sur Pacteur Gest ime aréne (Eisenstein adorait les courses de taureaux) : méme Gucularité; mémes gradins, méme intensité du spectacle. Lorsque le |) Hiketioult sinstalle Moscou, il baptise son théatre I'Aréne centrale. ? Quoi quiil en soit, le théatre est toujours concu par lui cérémonial violent et risqué, ct aussi comme virtuosité bravoure, au double sens du mot), it centrement des regards est aussi celui du décentrement, s de Vexcentrisme. Le spectacle n'y est concentré que dieu sait s'il explose, on s'en apercevra dans int que cette explosion est a Y'origine de Is » He fameux Montage des attractions. MONTAGE EISENSTEIN ct lui méme ne sera jamais si flatté que d'avoir é€ comparé & un clown), et surtout de les avoir aimé délibérément contre son pére qui, pisse- froid et bourgeois, n’simait du cirque que les chevaux dressés «Il n'est bon sage qui ne faille » Deux raisons au moins a T'abondance des mentions, spécialement vers la fin de sa vie, uil fat de sa eSltbre adaptation de la pitoe d'Ox trovski = elle reste la pointe extréme de son travail théatral, de toute son activité de décorateur, de peintre, de directeur d'acteurs, de metteur en scene ; s'y conjuguent toutes les” expériences, toutes les influences, des Premiers travaux d'amateur jusqu'aux fusées de Yexcentrisme et du fut investit, enfin, tout amour du cirque, de son cbté trivial, ‘zil et bruyant™ ; - elle vaut, par métonymie, pour tout un contexte et un inter Vaventure du Proletkoult, les folles années de Vexpérimentalisme — bref, ce qu’on pourrait appeler lépoque. Dans un cas comme dans Vautre, elle serait embléme de liberté : té (« toute licence ») en art, mais aussi sans doute une liberté plus plus diffuse, et plus essentielle. « Qu’ils étaient libres dans ces années 18, les metteurs en scne! > : Fexclamation fuse comme un aveu et un regret, aussit6t spécifige par les détails précisément érotiques qui Ia scandent in petto, Libertés perdues, du jeune artiste de génie qui pouvait tout se permettre, du jeune homme & peine délivré de la tutelle pater= nelle — et aussi, plus discrétement évoquée, de toute une époque révolue. Classes et lutte des classes Il est un enfant de la bourgeoisie, il le sait et d’ailleurs ga se voit. Il s’en souvient, & l'occasion, comme d'une sorte de péché originel : par exemple lorsque cette origine de classe Pentrave, au moins potentielle- ment, dans ses tentatives pour lier amitié avec ses condisciples de I'école primaire, Pourtant, jamais chez lui Je sentiment qu'il est un intellectuel rallié au marxisme, au socialisme, a la révolution sur des bases précises d’al- liances de classe — processus qui est pourtant, depuis Marx et Engels, celui de tous les intellectuels bourgeois que la réflexion et la logique seules yor Age BISENSTEIN ennes > (Voir, contemporai sary fntellectuelle avec Iui, Bree? E Pech oy mul n’en doute, fut sincere, sévolution, entire, a Somme route, relativement tardive). yi a Se repens (CHE THe egentellement sentimentale. Sans : force. Bs ee ago mons afm gve 6 sang yy fat en Ia raison 0 vieDt « (Out droit et ty Be postin ie tyramie sociale UES Ia ‘yrange Biore 6 ce FOUPS oo bien fares de constater, dabord que |g ans Ie fale?» OF taer un pére (Meyerhold) 3 un ayy Peptoton yombe PEPIN se soucie comme d'une guigne det, eaiatee Soup abstraction manic ase que GEM eférant de beaucoup Pabstra anichéenne de des eases Tut ETA“ syalinienne, et encore bien davantage {e° Serine versio ; lame sorans Yee donnera lieu dans ses dernitres. anndep gexitons infnes ersme « dialectique > application du materi Bisoire, 1: te petit bout de a 6 dinaire/ Mais je n’ai aucune + véou une époque extra0 vie Fei tpon époques/ Tai plutot envie de rendre la manigre dont Fe open trae, enn contepoint imprévu, les grandes cpoques, Moe es, marsisme oblige, «dans > lHistoire. Mais Thistoire semble Mayerd ete pour Ii, au moins dans ses jalons égotistes des Mémoires, Merde commode de points de repére pour les souvenirs. « La datcha i bord de la mer, cétait, voyons, ah oui, l'année de Moukden : Wat cz, 1904.. Lihistoire comme catalogue de dates : rapport banal a Thistoire comme chronologic commune, Pourtant, ces dates, il les vit. Souvent, il est vrai, un peu ed cote & Wh oi ca se passe récllement (exemple le plus évident étant le récit Tit par ui de son emploi du temps du 25 octobre 1917). Ou alors, sil directement, comme acteur — essentiellement, pendant la guerre = Crest toujours de fagon totalement suiviste. Rapport profondément passif & Vhistoire-en-train-de-se-faire, qui rend ee exe atitude malléable au regard de Ja politique, que java 5 a “gard de 1a po i Gopportuniste (ce qui était d'ailleurs approximatif, impliquant au minimum une réelle prise de position, ite au gré de la doxa). L’histoire, comme Ia lutte des la lorgnette MONTAGE EISENSTEEN Histoire, 2: ta fiction dépasse ta réalité Uhistoire, cest aussi, et peut-étre fondamentalement, des histoires. Du réct, Lhistoire, c'est ee qui se raconte, une mine a scénarios et & représentations, ‘Témoin, Yinterminable énumération de noms propres qui elét Vim- portant texte Wie sag’ ich's meinem Kind ?!, et qui fait alterner les vedettes du show-business, et les acteurs d'un autre spectacle, celui de histoire. Vedettes de histoire toujours vues par Iui, effectivement, en représentation (Lloyd George, observé au Parlement, un archevéque mexicain, filmé, Broussilov, figurant & son procés, etc). Ailleurs, les bombardements de Moscou en 41 seront une symphonie de sons, un concert d'impressions. Ailleurs encore : « Rien de tout cela ne peut surpasser, quant Ia vivacité des impressions, Vimage de Venfer social qu'était = France pré-révolutionnaire du XVIII" siécle, » Ete. (il faudrait tout citer) Mai et jusqu’ pour en venir & plus essentiel, s‘approprier ainsi histoire, la plus contemporaine (les deux guerres mondiales, 1a 1évo- lution) sur le mode de Ia représentation et du récit est tout sauf innocent: D'abord, parce que cela permet de Vinclure dans la vaste chaine dies récits du monde; ce qui se raconte, c'est bien connu, rien n'em- péche de le raconter autrement. Puisque Vhistoire n'est que du récit, Cest sans scrupules majeurs qu’on peut la récrire, Et Diew sait qu'il ne s’en prive pas : songeons, pour nous en tenir aux seuls films achevés, a ce qu’ll fit d’Ivan IV, des dernigres années de Nevski, voire de la prise du Palais d’hiver. Ensuite, parce que cette inclusion de histoire dans le tésor ima- ginaire des histoires en fait une sorte de matériau inerte : aboli, le mou- vement de T'histoire, évacuées, ses contradictions. En une collusion remarquable avec la conception stalinienne, qui fige les camps, les étres, les forces réelles dans des rapports de toute éternité (dailleurs périodique- ment « révisés >), Eisenstein congoit le sens de Vhistoire comme une téleo- logie morte, Ainsi ne craindra-t-il pas, dans tels textes tardifs, de se targuer d'un monothématisme facile, amalgamant de facon pour le moins inattendue les révoltés de la Gréve et du « Potemkine » aux tzars rassembleurs de terre russe. (Ironie du sort : qu'il soit devenu lui aussi, post mortem, un de ces héros embaumés, une fois pour toutes étiqueté « peintre de la révo- lution» ; mais surtout, surtout, que personne ne s‘avise d que a veut réellement dire !) MONTAGE EISENSTEIN ri tat profession adores, est apy jon en 42). Jupement dEisensteiy ga oy eeemme homme aient probablement 45 ide potre art théltral In trace de ses pas Er comment ont-elles pu reer 5 ae» (Eisenstein, Callers, reaisan parts ertes, ‘alléation, puisgue, en méme temps gy, ee ae gore een dominant prenan ge yerhold). Siemree Tr s avaro de ces soudains re fst pas. avare tins retouraement, oe repoque Bien sir, Pepowve luieméme, entre 1935 déaveur. Eisenstein lui-mé Set 193 ipa ven @2 Geli rde aide, et apres tout, on peut suppor” * Sestamment sur 18 Cor éaliser Nevski, il aur Poser gue vat pas eu Ja chance de réali il aurait bien pa (Fe tené, comme le furent Trétiakov en 1937, ni Gen 28 Aust oe se Sandalisra-on pas gure nl 5 dame verbal, qui le mene, par exer’ le en Gintervalle (pendant, puis ‘apres er & Be oneime) deux discours & Redio-Moscou, le premier P& eke avec Allemagne, le second, «To. Brof” Mee of al the World> pour exalier la résistance au narisme=''® fu coor & muliplir, dans le courant des années trente, les louangey fies 8 gwrerenen, & a esate, constitution sovictiqu, ee, is ai-delA de ces phénoménes de surface, le conformisme. y, Dia as irectives explicites comme de la pression ideologies Gplicie, sont une des grandes constantes de son travail : évoqurns fedement le remoddlage d'Octobre apris Ja disgrice de ‘Trott, wer générale (el, au passage, Vinénarrable < enquéte » prélims oi il fut surtout soucicux de prendre la température officiels) (voir OF 1, 51-52), celui du Pré de Béjine, ea, angoel il Sapprétait, d'¥van 2. Il reste toujours, chez Eisenstein. di pelt gargon de Riga « follement docile et obissant » 4 théorisé, sur le tard, cette espece d'irresponsabilité. avec 9) de voir, «bonheur supréme >» de auteur, son « thime oincder avec les mots d’ordre du lieu et du moment. Plus remarquable apparaitra ds lors Vobstination féroce efface g etre yerholg Fe iteours date du 18 tévrier 1940; it aie o 1940; ily déclarait que 4a base solide d'une coopération culturelle accrue (Marie Scion, édition francaise, page 345) — entre ‘autres avec sa mise en sctne de 1a 1940. Le second discours. fut e Fréves juifs du monde enter, publie Politiques attatsy, "0% , il soutiendra avee intransigeance les grands principes du montage intel- lectuel (et de son prolongement dans le «monologue intérieur >), mal eré Vincompréhension totale qu'il rencontrera chez ses collegues comme chez les officiels. Les années trente et, dans une moindre mesure, les années quarante, sont ponctuées de textes polémiques, plus offensifs que défensifs, o il exprime rageusement sa haine de tout compromis sur Ja question du « langage cinématographique >, et la nécessité d'un travail formel rigoureux. On mesure l'abime entre le petit-garcon-cingaste obéis- sant, prét a effacer qui on voudra de histoire — et le théoricien, qui, par exemple, depuis le manifeste de 1928 jusqu’a ses tout demiers textes, ne cessera de sinsurger contre un « cinéma parlant > qu'il consi- dérera toujours comme Ie batard du véritable contrepoint audiovisuel, La priorité absolue, Ia seule chose sur laquelle on ne puisse céder (Eisenstein ne va-t-il pas jusqu’a reprendre & son compte le Kégendaire «Je ne puis autrement » de Luther!), cest la théorie, Théoriser Crest une remarque souvent faite, qu’Eisenstein n'a jamais appliqué une théorie : on a méme souvent impression que Cest carrément Tin- verse qui se produit, la théorie, les thEorisations successives, n'étant TA que pour, a posteriori, venir garantir du c6té de la rationalité ce que la pratique, Je film, a pu avoir d'instantané, d'immédiat, de pulsionnel. senstein d'ailleurs en avait bien conscience ; selon Marie Seton, il affirmait volontiers que ses théories n’étaient pas faites pour tre applic quées. Ce n'est évidemment pas ce quil disait en des occasions plus officielles (au congrés de 1935, par exemple), mais voici, entre cent autres citations possibles, ce qu'il écrit (en 1926 mais peu imports) « Davantage de précision serait pure charlatanerie dogmatique et jeu de mots. La solution ne peut venir que de quelque chose de nouveau, cest- A-dire d'un matériau choisi convenablement, d'un point de vue théo- ique correct, et... de Vintuition nécessaire & son élaboration. >(OF 1, 39). Tout y est : la recette de la pratique correcte, c'est = toujours du nou veau, un matériau ¢ bien > choisi, beaucoup d'intuition — mais aussi, la garantie d'un bon soubassement théorique. Il ne faudrait surtout pas en conclure & T'incohérence de ses éla- borations théoriques. On verra, certes (en particulier dans le chapitre qui suit immédiatement), que celles-ci furent sujettes & bien des avatars et bien des vicissitudes, et que trés certainement, pas de fagon aussi scientifique qu'il aime & le laisser qu’on disait plus haut de la place des mathémati naire). Il est a peu prés incapable, entre autres, de MONTAGE EISENSTEIN toujours, de beaucoup, en inven g Pete NContimuté, ct je dais Tobrame 8 ti, eaten Teengtcin theoricien 2 sonteles w™ Cone Ge ses concepts, leur praticabitie PS a chen eoosanee ie sont A vrai dire inséparables gy at on vera de rete) sur Texcmpiy "iy jours s‘attacher & la réalig 9q°% Mon, eee Gayantage qua leur mouvame = 2 ems en davantage qu'a a0t© appetane ai eu connaissance de Ia demitre int imagincire, oh. Von trouve tne. analyse traits s'appliqueraient, je crois, a. Eisensen se type d'énoncés qui ramassent en une propastion complete des traits pertinents de la notion. (.) Il Grins ominations "son ‘aparl dastad roche, par glissements progressfs (..) pl ouclage» demblée conceptuel ob Ton volt comm: e Ja rigueur > jntellectuelle. (..) Certaines de Zeprises dans le méme livre ou d'un ouvrage “fistlement «posées >, elles avancent, plutht, ells de procéder & des raccordements rétroactify (& semi-superposables.... > Je. retrouverais , cette , de tout ce qui pourrait ressembler & une théorie pour la théorie, comme on dit « Yart pour Vart>. On a déja évoqué, dans Vintroduction, Tespce de diffusion, d’omniprésence dans tous ses textes de instance théorique (et on vient de voir suffisamment comment il en arrive & théo- riser jusqu’& sa biographie); mais d'autre part, et en retour, on me seurait trop insister sur Tinfitration permanente, la contamination de son (de ses) systéme(s) théoriques) par tous les « accidents > de la vie. Une théorie « pas coupée de la vie» — cest le moins qu'on puisse dire. Mais ceite symbiose entre production, eréation, expérience sub- jective et réflexion théorique, si elle était indispensable, tres certaine- ment, & Eisenstein (et d'ailleurs, pour nous, manifestation des plus remar~ quable de Textraordinaire force & Veuvre chez lui), ne facilite pas Jes choses lorsqu'on veut examiner de fagon rationnelle sa production pure- ment théorique. Cola commence dés 'abord le plus superficiel : malgré ses efforts et son désir maintes fois attestés, Eisenstein n'a achevé — encore moins publié — aucune des grandes synthéses théoriques dans lesquelles il s'est laneé. Les textes majeurs, la Non-indifférente nature, le Montage, Régis~ soura, Ia Méthode (ce dernier totalement inconna ow ‘ne sont que des brouillons, des esquisses, od la pensée i un peu en tous sens. — Cela continue lorsqu’on y regarde de plus ‘quion se met en téte, comme je vais Te sa tix ox ehaplto préchdent) + cote couleur 4 Vs 0008 sfaite. oon nent ‘Aussi peu scientifique que sera cera ux théoricien- u ve prope) : rent contradictoize oN Patt dag nal Ss ‘ héri- age > culsrel 07 ion quasi permanente 36 concepts nouveaux, eiscr rp fares m Amn, ot souvent a partir d'autres concepts eat propos ot 2 PrOPOE CH Gen as, Creat cnt aspect de son travall eee obigapic, OF 3 227); ce sardeux danse plus solide des terrains référenticls ; d’od toutes ces Bees soMestings a rafistoler ensemble ; d’od tout Gbauches de « systemes se deballage culture, cot atiral citationnel Go’ enfin, et surtout, son souci de se rattach des rétéents : 1a doxa marxiste-éniniste. Qvion Fentende bien : je n'ai nullement T'intention de renforcer le chewy de cvix qui clament quiEisenstein, auteur de fort beaux films, rest pas un théorcen « valble ». Tout mon travail va au contraire & Inettre en évidence Ia grande rigueur et la fabuleuse obstination du théo- ficen Eisenstein, Si je fais état de ce qui peut apparaitre comme des fimitatios ou des défauts, est plutdt pour expliquer et excuser par vance, dans mon propre travail, Vinsuffisance peu prés inévitable, je ne dis pas du classement, mais de la simple énumération que je vais ‘maintenant risque. Sans sillusionner, donc, sur la valeur théori i , sur la ¥ ‘orique de cette distinction on propor, @ tte purement opératire, de définir deux grandes igories » de concepts eisensteiniens, chacune de ces catégo qui déborde de sa plume ; her expressément au meilleur MONTAGE EISENSTEIN exer directement ios de In rflesion sur tele ims mtiellement le cas du montage (dont concrets — c'est a ‘i it on parlera peu ick ee ina ols tach as ae oe wend la rflexion sur o© point, 4 savoir la notion de contrepoin que auiiowviauel. Diastres, et non de, moindre importance, sont. deme ius généraux, plus « purement » théoriques : le fragment, et le them fil appelle, da confit ' 2° : et puis, en quelque sorte par différence, tous les concepts «< géoéraux >, ceux qui visent Ja fonction sociale de Vart, ses effets sub- jects, son histoire générale... et qui sont d'ailleurs le sujet essentiel de Hotes les tentatives. synthétiques des années 30-40, L'idée centrale ici, recouvrant aussi bien le rble social et idéologique dv cinéma que la question de sa réception par le spectateur, est sans onteste celle d'efficience (Eisenstein dit ; influence), quelle se spécifie cr ie mode «scientiste > du stimudus et du calcul, comme dans les senées vingt — ou que, abandonnant le pavlovisme pour des régions plus « philosophiques >, elle se matérilise dans le fameux concept Rivextase et dans la recherche de Yorganicité (dont on verra comment files intégrent Vidée, ailleurs pas spécifique & Eisenstein, de pathos). Encore une fois, je ne prétends pas ici étxe ni définitit ni complet. Dans Ia trés bréve énumération qui précéde, il manque, & V'évidence, des rs du travail d’Eisenstein : comme par hasard, d'ailleurs, ceux n cause la tres simplette classification pro- ici Y'absence du double concept de figuration! vrrage, dont crest peu de dire quil est d la fois dorigine pratique (« tech migue’>) et de portée «générale», et qui est peutéire, & choisis le point le plus abouti de toute la réflexion eisensteinieane. Mais sur c& Poli pe reviendra avec quelque détail dans le denier chapitre. Pour Tinstant, on se contentera done d'essayer de combler, Sauttes ee pans entiei qui viendraient remettre et posée. Le plus flagrant est — ee at orginal, de Félaboration dune théori Shee tut pas de la prendre pour plus universe” imigus MBs jo nen suis que plus libre pour reyes, Well approche qui ne cherche pas — comme on jig SUF la ome pesent — a situer Eisenstein relativement 3 Ig th fest pas a Topposer a d'autres thégriog plus prés toute la complexite Je sus persuadé, au fond, que la réputation de th MoNTAGH RISeNETINK : ey & Se Tl nest pas question de référer au seul Bisenstein cette idée, cen tale, de la fragmentation ; on sit de rete quelle imporane Meter théorique ont pu revéir les clebres « expésences > We Kovlechow par exemple (beaucoup moins célébres a Pépoque, soit dit en passant, qurelles ne 2 sont devems dep); om nignore pat om pie ue uk Pan 4 f 1 (lui_aussi ailleurs exploitation assez recente) Gu tail de VeRO fate ernen ase vO 8 souvent faite 4 eS Ar Sarticule autour de ee méme epvente, avec ts concepe. interval tema, 20m examen mime abs incompt g tt de montage Ininverrompe ep aM feudal ici fare Te proc8s des lenteury eq ye™Patat qa ea ‘Ceest pourtant chez. Eisenstein que T'on trowve Ia tentative de loin Hoes tenes dbenstein = pubis de fagon hyper & Fa Ja plus systématique pour relier et organiser au plan théorique tous. les Placunaire, et vu sa propension & ne pas définis er *8Menta roblémes igs hyper-lacunaire, et props Pas définir autremeny sé o ‘an reavol implicite 4 Vensemble de son systéme les quil utilise, comment celui-ci aurait pu passer pour fens, contradictoire ? (Pour citer un exemple, sur iH parait & peu prés impossible de mesurer’ corre Fimportant essai le Montage vertical, qui, tel quel, deux, si Yon ne le lit comme application de 1937, totalement inédit jusqu’en 1965 pits inconnu en France). Za seule ambition possible de mon toduire @ Ia lectured’ fe de fragmentation. Soit done le mot fragment : avant d'exposer pourquoi et comment on pense possible dopérer autour de Tui un premier regroupement, il faut faire justice de deux objections qu'on ne manquera pas de m'opposer, et qui tieanent une et autre & histoire du mot. 1° : ne pas oublicr, dabord, que nous nous référons & un corpus de textes Grits en russe : dans cette langue, le mot en question, kowssok, est d'usage extrémement courant, et pas seulement dans la littérature cinématographique (chez Poudovkine ou Tehoukhrai, pour lesquels il n'a aucun sens spécifique, aussi bien que chez Koulechov ou Eisenstein) ; Mots et tes ee Appi et vulgaris, et en ravail est done din, ci ’ » comme Her et din ee le dictionnaire russe-frangais (le plus répandu, celui de Chtcherba) em nati indispensable prée donne comme équivalents : 1, morceau, tranche (sont données comme Houie estimation (sinon paresseuse et elle-méme « vasesce*) Prtlable 4 § i coin du cel, eee ot: ascuse ») de sa pag exemples des locutions signfiant «opin de tee», : « briser en mille piéces ») ; 2, piéce (une piéce de drap, p. ex.). Et si Yon se restreint au vocabulaire du cinéma, c'est un mot banal : koussok fil'ma, un ¢ morceau de film», un ¢ bout de film>, est lexpression normalement usitée dans les salles de montage, Le fragment cisensteinien, on espére le démontrer, n’est pas svimporte quel morceau, n'importe quel koussok. (Non plus, d’ailleurs, quil n’est en francais n'importe quel « fragment »). I n’est done pas question de Te relic. ae dissimuler 'arbitraire certain de la traduction frangaise. — et. surtout, Bie ch » i relicf tourmenté de I’ ¢ histoire pas question de considérer le contenu de ce mot comme donné d’avance ; r Shose qui toujours, du cdté des années merger, mém: ta © si c'est : : ble ¢ je veux évidemment ater do a central A sa théorie (c'est du moins ce que je postule) Bisenstein ne dit, oi? (ce con» n'est pas mimporte qui et fort épisodiquement, que peu de choses. On est & plein, ici, dams cette mug ob. et Vexpression méme de « montage-r0i» sont configuration, typiquement eisensteinienne, d'une notion qui ne se définit ds eaiites & caution (on en fournira au pusige gu cen creuc, par ses enfous, ses tenants et et abowtans i elles marquent pourtant avee met Ce sist nas pogo da prog oan oa elevé dans son fameux texte le Ciné, tun concept, intourables Cis aa sang 4 s'est produit important daxs we ir naa a ae Ja banniére du montage, et plus T. FracMent/capre/coneiir car, 2°, la chose se complique encore du fait que, de ce concept si vrir jusqu’'au bout Vattitude d'Eiscneter 4 Par commodité, et aussi pour sa N'vis dum eu lettre du texte cisensteinien, je m‘autorisdy, UCOler touettt fg Gone aon va props mantener . et la démarche d'un texte eéiebre, 4° ore Gonsacré pour partie (c'est celle qui miintéran': '© Mong Segment d’Alexandre Nevski, et dans lores, ici) & 18 Yengt Fenvoie & une volonté de décomposition fer ty! 4 de sti qe Posent chaque morceau, chaque fragment, go 1.28". ‘lemen tlle, comme implicitement « horizontale >») © ‘concurrence de l'image et du son oe | Ainsi définirat-on d'abord (un d'aby Puisque bien entendu le fragment nexine que somme de ses définitions — de se. verticale du fragment, inspirée des Wevski se voit décrit selon une porte décomposition analytique qui n'a iste comme S_« dimensions jameux sc tien Oncept at 0 >) ne ‘igs di od Te sepmee it mphonigue,y my a ‘hémas du fragment fi : ai musicale, Mais, davantage que dan: ona eee i a ie dans le Montage vey ae fexte Ge 1929, ta Quatriéme dimension au cinns ite Cet ey u u cinéma, oa et décrite, sans la nommer, cette verticalité, C Tonguement, dans le cours d'une histoire/typolovie Bories de montage (dont on reparlera), su, 1, Ges différentes cag, ° a), sur la. possibile d'un recensement et d'une maitrise des Paramé fa rs nies @f en premier lieu, des paramétres physiques + newt de Viage Rosse, grosseur du plan, durée, « sono, sigue, oa g phique Hanis Sattacher trop a la leture d'un texte sur | aval meme est revenu bien des fois, 2 cue Tae as om bien On peut dire je crois que Messen, ic, = dlabord, cette insistance sur les caractéristi i pe a aractéristiques « physiques», EPirsolosiaus >, pour reprendre le mot d'Eisenstein, do chaque fag ee Justement, sur Vindividualisation de tout fragment pens ae — sur la spécificité de cette image par rap- Be le Dguration, mais aussi sur le fait qu’il s'agit d'une ee ae quelque chose de construit, de composé, qui nobéit » spontanées de I'analogic. Pour le dire en termes iques, Eisenstein « découvrait » ainsi que Vimage Vanalogon, que Vimage dite < analogique > suppost né de codes nombreux et divers (il m faudrit pas, bien entend, pousser trop Join dans eate voi, car Esenstcin Giait tout de méme assez loin de penser la catégorie de code avec Tex~ tension et suriout la systématicité que Ini a contérées 1a sémlologie), ‘Un recensement exhaustif, ou visant Texhaustivité, de oes para eves, consis de Timage, ext Sailleurs.probablement. impossible. {Ou plus préssément, comme la tentative plus recente de Nodl Burch ore" nous en convainere, si loin qu'on le. pousee, il eae toujours par nature, strictement limité par Vempirisme méme de la démarche). Risse bien, pour Eisenstein, important sembletil avoit 6, & ce oink, non’ le recensement, mais alfirmation erstence — au nom Grune attitude fondamentalement matérialiste pour laquelle il était par Grameipe inadmissible gue Timage nese. décompose pas en éléments Poitatis, ne_puisse sexpliquer selon un modile «moléculaire >. On ne retiendra pour preuve, de cette relative indifférence au contenu précis Ae Ie supposte liste des paramétres, que la hite avec laquelle Eisenstein oF Gets a peine Vat mise sur pieds, de In catégoric du montage tonal, evi oh - Jc montage est placé sous le slgne de ta sonorté émotlonnale TFagmant? Qui plus eds de Ia sonorié dominate. Du fon a (La Quatriéme dimension au cinéma - 1929) Et od, done, il faut bien en arriver A dire ce quest ce eton>, & en Nafinir Y eunité de mesure > — dangereuse exigence exactitude & whale Eisenstein accede que de bien évasive manitre, et pour cats tue fre autres cela, sans dovte, que set la notion de montage harmonique, moins compromettante puisqu'infiniment plus floue* — du veins quant 2 sa définition : le montage harmonique i se distingue [du montage tonal] (...) pat Ja prise en considération 5 eee sus tes stimuli un fagment. (id) Prendre en considération globalement tous les stimuli (Sous les pate. snotres) d'um fragment, pour les mettre en rapport avec com dn ae fragment, pris tout aussi globalement, ne neces ps ve qu Jes niomme (sinon sous la forme commode d'une e cas par J propos de examen de telles séquences de films parteuliers = <= als fait Eisenstein dans Ja suite du texte). 2, Dans un fragment, vraisemt ft cite on note, par tes éiteurs frtique du montage harmoniaue, fen effet serait, faute de fragment, de, fetomber — autre part, et malgré co de dénommer et de décrire exhaus ‘pas moins de percer 2 et 1a, contradicr a ‘du fragment, de Vimage, par te biaie ac ™Mt, dat ‘estimuli » : Ia tentation, si Yon veur, qo °% 96 ‘ment (sa composition, donc, cf. infra, 2” que, dans le texte de 1929, Eisenies” pour baptiser ses catégories ‘de me soumis & des rites fines, canonigne mathématiques dans leur role de fa quiaux harmoniques qui me soient aussi de Vordre, sinon dy ca; ___ Surle mode désormais canonique jas? Eisenstein, d'embiée et jusqu'au how , entation de maitrise. Contradic jours, simultanément, revendigu roprement innombrables, et tous siemens Hels eractement ce que j'avais conc» Tinga Cale, pasablement «di = fimmze et du son dans te fameux scomen extension de ce calcul au je x eo re effet), Oca hoist Ja en mathéma tiche de malgré leur caractére enstein cy 4 G08 Studiants en 48 des corre la em sur Je ac ee te » ‘$68 demiers textes), a son vient-clle au fond de ox f suestion du figment du. plus pris a se patie ait, le sténogramme de vs on se rappelle aussi comment il consié mera laboratoire d’expérimentation “Del 2 fen ne reeue, il n'y avait qu pas) 4 definissons ay TetaPHOTE induite par cette ingen abondamment ates «dimensions » dy fagne CES termes) ait ins He texte esentiien (née diachronic tice) uttit @abord celle, quon dit ique, selon laquelle le fragment viet sce gxemples : Extrait d'un cours sur Ivan ie Mg 1947, cite d'aprés OF 1, 294; toiseme pane ‘jaa gS F9)5 Sur Ta gestion de fe me, > et mise en geste>, en fransais (OC 4, 7175); enfin, “Montage 1937, a MONTAGE EISENSTEIN drait s'inscrire comme fragment de discours, comme élément relationnel, défini par Ia somme de tous ses rapports avec les autres fragments qui le précedent et Ie suivent : on touche ici a la question de la syntagma- tique — et d'une éventuelle syntaxe — du film. Syntaxe, Liutopie de Ja ciné-langue, de la ciné-grammaire, Eisenstein n'y a jamais tellement cru, & vrai dire. Méme si, @ occasion, dans les ‘années vingt, il lui arrive d’en laisser affleurer Vidée : Quand, au cours du processus de construction, de filmage et de mise en forme, on sélectionne les éléments de’ montage des frag- ‘ments filmés, on ne doit pas oublier les particulates de Tinfluence du inea (-) gui deficient Ia conception du montage comme Ta langue indispensable, chargée de sens et seule possible pour le cing, offrant un pata prallsme ave Te rtle du mot dans je matériau verbal (Le montage des ciné-attractions, 1925 - OF 1, 138) Une tclle formulation semble sans équivoque le ranger du cbté de ee «-cinéma-mécano > ot Metz, dans son texte déja cité, voit une « impasse somptueuse >. Je crois cependant quiil est nécessaire (comme Metz Iui- méme en a d'ailleurs convenu) de modérer ces formulations tranchantes — nous Timposent, d'abord, des raisons en quelque sorte hhisto- riques tenant & état de ce qu’on pourrait appeler la « culture générale > Tinguistique des cinéastes des années vingt. Dans sa critique, Metz opére: tune distinction, capitale, entre Ta dite « ciné-langue » (utopique fruit d'une: surestimation des possiblités grammaticales du montage) et le langage inématographique (métaphore «normale > pour désigner les processus sémiotiques 2 'eruvre dans le film). Or il me parait fort peu probable jque, chez les cinéastes en tous cas, cette distinetion conceptuelte entre angue et langage ait pu tre opérée; ce d'autant moins que Te terme russe jazyk qui signifie , peut aussi, dans bien des eas, $= traduire par «langage > (et désigner effectivement une situation Tanga- ¢), Lorsque Eisenstein, ou Vertov, prononcent le mot « ciné-langue >, il ne faut pas foreément Je prendre au pied de sa lettre linguistique ; — car, @autre part, et chague fois qu'll renonce @ la métaphore de la clangue >, Cest-i-dire presque tout le temps, Eisenstein est tes explicite sur ce point ; jamais il ne confond Vimage filmique, le fragment ‘e plan ») avec un mot, et jamais non plus — on le verra & propos du (le « plan ») avec un mot, et jamais non pl a Lees montage — aucun assemblage de fragments avec un Neral Aussi bien Tinsistance qu'il met a décrire, & décomposer fn termes, spécifiquement iconiques (ou plutOt filmiques) le. fragme {ue Timporiance qu'il attache, on va le voir, & Veffcienee spécifique, slement de a conception més Fisenstein n'a ce fragment — Pélojgnent imrémédiabl une « ciné-grammaire » du montage. «< comprenait le film & cause de sa syntaxe >» et accord avec Metz, qu’ «on comprend 1a MONTAGE FISENSTFIN lement quand on I'a compris ». No eee pes ena ei SN nny sar eti ausirt Crequeiqe peu cette assertion, de renvoyer 4'%° Pee er cern ee mre A inal i raduit en termes purement cinématographiques, Prise, our fe engste de teiter chaque fragment comme. ¢yn™® lk careau, diférencié de celui du fragment [précédent} , ¢p' Poin, ee mations, 1925), c'est-a-dire de construire eng oe Mo Tine image nowvelle, possédant sa propre waramétres », du matériau filmé. suite ai de vue a ly chaque fra = Aéfinition termes de «P a , , En revanche, et a Vntérieur de la chaine g (ours flmigue, il est certain qu’Eisenstein se préoccupe énormémeny ete valeur du fragment comme unité qagencement. Le seny ment Ge consent de montage (auquel cette < horizontaité » du fragneel nent parc fife) est que, pour Eisenstein, la significa ™ ® parla mise en rapport de chague fragment avec’ ceux qui Penteye® Sau moment du «accord > (le mot est évidemment tout 4 ryt Diquil en est justement venu a désigner tout ce contre! Ebemfein lute = Willson de continuité et dhomoyénsitg. In qe Parente), dons plutt du d'un fragment dun autre, Sure Produeavté du rapport d'un fragment & Vautre, qu'il suffise pour line : sappeler Ia formule céltbre et bien des fois répétce : ¢ Ia justapeennnt i deus fragments ressemble davantage i leur produit qu’a leur soon orscadre, 1929 ; Montage, 1938; etc.) ; a tis aus a travers des relations moins immé as ns_moins immédiates, davan- fiz atnatses; dans tous es films disenstein, i! existe un sywonp senate est précsément a affirmer Vexistence de ce systema Be eet pr : stéme Fee eemnga Frit lieu toutes tes considéraions sur ta décomper ae fisenent (et celles, connexes, sur le montage « her a ns, an Pour presque dize que le fragment nese OF fens) Tee at tions aux sues fragments @ teste) = ‘on pourrait Tautonomiser, Vextraire de sens est, $1 complete entinom ue dont on verr Yetra culminer dans 1y, san, avec cette constante ‘un exemple avec la Ligne , avec Ia notion d’organicité © = visant ici ce que Je mot méme “avec Tui (en francais) de « fracture » ment se définit encore selon une MONTAGE EISENSTEIN donne une image brisée, fragmentée, et 2°, extrait quelque chose (du étymologique que calembourdesque — a la racine obréz (qui évoque Vidée d'une coupe nette, d'une tranche), et aussi a otréz (qui évoque amputé*). En dépit de leur illogisme certain, ces rapprochements me Cadre : le mot, repris tel quel du francais, ne préexiste pas en russe A son acception filmique : rien de pictural, donc, dans le kadr, Ie cadre filmique. Du moins, rien d’étymologiquement pictural dans le mot, car pour ce qui est de la chose, le cinéma commercial soviétique, et aussi une bonne part du cinéma « d’avant-garde >, avaient comme de juste, dans les années vingt, cherché et trouvé leurs modéles composi- tionnels dans Ja peinture Pour tout ce qui touche A la théorie du cadrage, nous barbotons entre Ta Trétiakova, Ie muse Chtchoukine et les géométrisations dont tout Je monde a par-dessus la téte. Hors-cadre, 1929) Et c'est justement contre ce barbotage qu’Fisenstein propose sa concep- tion du cadre, pour laquelle il ne s‘agit plus de « fourrer > tels éléments a Pintérieur d'un cadrage préstabli (cla méthode expirante de Yorga- nisation spatiale du phénoméne devant Vobjectif »), mais de « découper > son « unité compositionnelle » Llautre méthode, Vappréhension par 1a caméra, organisation par elle. On taille un morceau de réalité par les moyens de Yob- jectif. (bid) Qu'est-ce A dire? L'idée, en effet, peut paraitre un peu fumeuse, de ce refus d'une organisation du phénoméne devant Vobjectif (surtout qu'on pense & la minutie des mises en scdne d'Bisen quiest “a MONTAGE EISENSTEIN: ie oe pout iow éctan — Gtablit, quelques années“ We |, | feos Go itrejpenstcin Iurméme tablite AeIAIeS années pia I Soe sion sw ll on e | iravall t Ie j veadtas? Jes changements de dimensions et de pan, je Sout entier dans le théitre. tout réalisarg=) j ioe 6 fut ne savate, Te maitrice sate ; Balin Pl gue cest moins Parfaitement que yg 2 tay te 1 det et Wm ge facon plus raffinge, mais'en etlisaeye | de cinéma, Wente, cat il n'est pas contraint a « cadrer . 7" PP echaque fois dans le cadre uniquement “od % en ose etn fs nee, cts uniaueent | setae agit i ee des. seus éléments nécessares (..) cst obligatoire” aut | eects tat eal a SS ae A rete td oe re | (onae, 19 Te cating est done Ja traduction spe aire cingmato. fan, dane option générale de toute representation sem Meee echois i slecton et la mise en évidence des a 8 Gest tvdenment dans ce sens quil faut lire la célébre et un by j roocane formule « le cadre est une cellle du montage » (et tay elopement de ete métaphore biologique). Le cadre a & Voit wy lemon, pace quil est un aspect du fragment. Cactre/jragment » we fay, es deux termes ne se recouvrent pas. Et si Yon voulait d twat as irene on sérerait sans doute le premier au tournage Beet ee miiage ¢ of, non seulement c'est 1a unc dichotomie ave Eosaise pratique jamais (en particulier, les deux mots sont ‘sonen es sous sa plume), mais bien plus : il insiste constamme i + ill insiste constamment eee Ge penser en méme temps, ct sur les mémes basen Ia age (de Hors-cadre, ob il appelle en pte cadre-montage >, Montage 1937 Beans aie toute Vétude de 1a question du cadrage n'est aha cele du montage), emits di fragment comme incluant le cadre (ov, ce qui ‘dee? Comme incluant le cadrage A titre de cas I Pas sans conséquences sur | : an les conceptions ‘en matiéze et de monta ° 2, et de is i Si src ie memset o8 ise de vues. En part seuls éléments , Nous sommes encore trés mal Prévalente, d'un Eisenstein « montagiste », der Film-Form, tous deux de 1929. Ce qui est comme cellule do. montage. (oP le cadre comme «élément de mo comme. jade consuctio MONTAGE FISENSTEIN roi du mécano, ete. M1 me parsit tr8s symptomatique & ee tite que «quelqu’un comme Pascal Bonitzer, par ailleurs fort soveieux opposet Je concept de fragment & 1a vague notion de plan (et qui a delleus écrit Yun des textes les plus pertinents sur usage eisensteinien du gros plan’), refuse, dans un texte réent, envisage Te fragment aus comme Le terme de fragment ne suppose que le montage, et pas du tout la prise de vue (est pourguol Teffer ext si biarve quand: Eisen: stein, voulant parler de la compostion des ements Gans le plat, parle de" montage a Tintéieur du fragment") oie Je sais bien que Bonitzer pose une définition de la prise de vue qui est tres particulitre, puisqu’elle désigne a la fois Vinstitution d'un point de vue et le fading de ce point de vue, cest-i-dire ce qui produit cette place figée, caractéristique du cinéma « classique », qu'on a appelée I’ « Ab- sent >. Il me semble pourtant que Vattitude d’Bisenstein & Mégard. du cadrage pourrait sans difficulté majeure Gre rapportée & cette idée de prise de vue (ce que le méme Boniter définit, en une trés heureuse formule, comme « puissance productrice et pitge & regard»). La «mani- pulation > cisensteinienne en effet est bien loin de se limiter & sa. pro- pension au morcellement du discours : elle se continue (elle commence) avec affirmation, cent fois répétée, de la nécessité du choix d’un point de vue, d'un découpage du profilmique («prise > de vue) — et de organisation de celui-ci (« calcul» des paramétres). Je crois Vavoir montré déja un peu plus haut, et je me contente, sans commenter lon- guement, d’en donner trois nouvelles preuves, d’époques et de natures div — la premidre est un extrait significatif d'un texte de 1926 : Limage n'est rien que Ie prolongement du choix. Du choix de tel objet précisément et non d'un autre; dun objet précisément de ce point de vue, avec ce "cadrage” (Ausschnit, comme disent les Allemands) et non un autre, Et les conditions cinématogra- ” cf jonitzer, le Gros ortell, in Cahiers du cinéma n° 232, pp. 1 6. Cf. P. Bonitzer, le Gros a ain 2 aa je celle da montage ét de celle du fragment, et témolgne en marque la dscontinuté de, Vespace flmigue et emporte 1a Te" mouvement. substitute ‘Cirieusmnent, MONTAGE mseNsrny Phiques eréent 1» de ces "cadragey »™*8°-fizure rapporte Nijny, sor ee et sur Cri toucher ni a lem four de force, hd ae placement (ynj la conan te &2 gui sy produit des tors, : San vi Sus bien daccord que etter reckons ©, tme. (Encyn® tga Miue dans le cinéma classique. Le seen *Piésé > — au contraire). “88° cl = enfin, tout le travail champ dans Ivan le ter, si a Voccasion elk Texemple ailleurs elle joue comme que justement Bonitzer Conjugué, trés souvent, 4 a ce of le eourte, comme dans le cas précatine’’ oe 3 (eg, 2 ilésit de ne produie i ” sachant comment il a é infra — quel effet il produira), est ag , théorique, du sat Risenstein, Ou ps endiquera de plus en plus ve pontanéité débordante de lon de son absolue maitris ane pe. b . TH est Ie Mozart du ee ts ole. dingur loin, loin, a tous les diables, les "bé i, Colt qui e dine, qin il est aussi capable den éte le Ta musique 34°” S4vamment, en absolue connaissance de Mais Ie ic ae peace temp, Je ne perds pas un instant Je sentiment de le de ce fait : en dehors des minutes de réatrice, ous fous et moi tout Je premier avon plus en i 8 ss de plus précises sur ce que sciemment ©, C'est la traducti ma, celui qui < eny, (MONTAGE EISENSTEIN voir le fond des problemes, Wessence des choses : dot Ue unite des problématiques liges au fragment (montage/ Do’, plus largement, les efforts incessants pour assurer A ce concept de fragment, et ceux qui Iui sont connexes, un « bon terrain > philo- sophique et théorique. ‘Cest sans doute essentiellement le x6le dévolu 2 cette « transfigu ration particulitre >, «imagée> (Hors-cadre), de 1a dialectique ( Si Ton veut dire les' choses plus eriment : cette application sauvage fa théoric de la contradiction") qu'est le conflit, maitre-mot de Eisen stein des années vingt, qui continuera & hanter toute sa production théo- igue ultérieure (02 il rejoindra — cf. infra — d'autres « applications » Ge la dialectique). Les exemples et citations, ici encore, seraient inom brables ; ces quelques phrases suffiront & en indiquer le ton et la substance + Im Gebicte der Kunst verktrpert sich dieses dialchtsehe Prinzip der Dynamic im KONFLIKT als dem wesentlichen Grundprinzip des Bestehens eines jeden Kunstwerks und jeder Kunstgattung®. et, plus spécifiquement & propos du fragment + Par quoi donc se caractérise le montage et son embryon — le cadre? Fara colision, Par le cont de. deux fragments plats ote 8 cote, Par le confit. Par la collision, ae a (Hors-caire, 1929) Naturellement, les textes dont jextrais ces citations, et d'autres, four- nissent des exemples de conflits, et méme, dans Dramaturgie der Film= Form, une véritable taxinomie : il y a les conflits « & Vintérieur du cadre » (conflits des directions graphiques, des différents « plans », des volumes, des masses), les conflits entre deux fragments successifs, entre Vobjet filme ft son espace, entre I’événement et le temps de son déroulement... Bien Sir, comme toutes les classifications eisensteiniennes, celle-ci donne le vertige — et on a quelque peine & admettre qu'elle puisse étre opératoite: (Diailleurs, pour étre honnéte, il faut iei noter que ramener toutes données filmiques sous la bannitre du conflit n’était certainement pas suffisant & les définir, puisque, quelque dix ans aprés ces fracassantes ‘éclarations de principe, Eisenstein éprouvait le besoin de consacrer une MONTAGE RISENSTEEN fongue étude Ia question du cadre*). Lim ‘en sommes, est done de relever Peete sation pour subsumer tous les problémes. pay sation interne des plans, scénographie, traiteme; est, au minimum, le symptome de signe le concept de fragment. POran, ay Confit, on Point 4 ticulierg: Y P'MOL got td tens 7Otage, t © volonté dune ot de Pett St do mains) ea Tl. ATTRACTION/sTIMULUS/INFL UE, Lidée d'auraction, plus encore lexpressioy tions, sont celles quien général on mentionne le ning meee des a Eisenstein (au prix d'ailleurs d'un contresens ws, Mets & pro seconde, qui se voit fréquemment estropice en 'S°% CORStaN sup tions » ou autres «montage-attraction »). Tl est vq, mtM8® Pat at expression séduisante, peut-tre d'autant plus qu'elle pts, Ct Hime Vent mysiéieuse, et qu’Eisensicin Iui-méme n°a pas cor SMO soy la vtitable mythologie de I’ « attraction +, — nqitii™ &° Parcipe passage d'un texte trés connu Ainsi donc, remettons-nous i Wies de laboratoire et cpures. La tei ds are pone: ingénieur. tigle premitre que, a proprement parted ve Scientifique du moment oli le domaine ag science co Ty stionee connait tes « utres dans cp La table de Menta Boyle-Mariotte ‘d lui qui s'est attelé res et des secrets a viene ie s le domaine & A cette tiche dun [de Vart), cst il a reteou cate lune démarche devieat Techerche acquiert une de Tunité qui mesurera Fin ions >, les « électrons » ta fe, i008? 168 «Glctrons», les «neato, ‘omment je suis devenu réali a enu réalisateur, 1945 - OF 3, 2418) méprendre & Yironie mas. ment ! sive de ce fragment : brocardant Eine certain ¢ fragment : brocar ite rene i pepe scientiste des années vingt (@ ler), Eisenstein n’en reconduit pas 1937, Risensteis it isenstin rappelle en effet ses positon, de ten ‘4 Bénétique > postulé. par lui eats eae e Vépoque, ‘selon laquelle 'e fait semblé ‘“décourager toute étude st ‘done faire dans $09 MONTAGE EISENSTEIN moins ict Vidée d'une Glaboration malgré tout « scientifique » de, Vidéo Gattraction — ne contribuant certainement pas en faciliter Vappré= hension Rappelons donc, briévement, comment les « attractions » sont réelle iment apparucs. Et en premier lieu, quill sagt avant toute autre chose, Gun manifeste thédrral, celui que publia en 1923 la revue du « Front gauche de Tart». Bien entendu, et tous les biographes d'Bisenstein en fombent pour une fois d'aceord, Vidée dVattraction ne tombe pas du ciel dans Varticle de Lef; on en trouve des traces dans la toute premigre mise en scene « professionnelle » d’Eisenstein, celle du Mexicain (notam- ment le fameux match de boxe inclus « grandeur nature » dans le spec- tucle); on peut méme remonter plus haut, et la voir Samoreer dans Ia réalisation par Meyerhold du Mystére-Bouffe de Maiakovski (pide qu'Ei- fenstein connaissait bien). Mais plus que tout, je crois qu’il faut en lire Jes prémisses dans le got précoce Eisenstein pour le cirque, et surtout pour son cOté «excentrique » : ainsi, Mattraction, originellement, est Fattraction de music-hall, un moment fort de. spectacle, relativement fautonomisable, faisant appel & des techniques de représentation qui ne Sont pas celles de illusion dramatique, & des formes de spectacle plus agressives (cirque, music-hall, baraque foraine... ‘On ne sautait trop y insister : cette origine « foraine » si elle ne rend pas compte de tout, implique déja Vessentiel des caractéristiques de la Potion telle qu'elle s¥élaborera ensuite, plus spécifiquement, en pensant au cinéma, Soit, je le ré __ Yattraction, moment fort, ¢ agressif », et suffisamment autonome du spectacle Sur Te plan de la forme, je situe attraction comme Vlément premier et autonome de la construction du (Le Montage des attractions - OF 1, 117) est le «trick » (le truc), eest-de De ce point de vue, Fexemple achevé en igre — de ces performances dire toute espece de performance particu ni physiques dont fe Sage était truffé. C'est méme une attraction petit ement bien « vendue », dit Eisenstein (encore quelle ait le défaut majeur de ne pas vraiment tenir compte du spectateut)- — attraction est donc dés sa naissance (avant de devenir méthode) un moyen fort recommandable pour échapper & ce. dont Sainte horreur : le naturalisme, Tillusion dramatique,, te artistotélicien (et, en anticipant, ce que V'istoire du Te nom de « transparence ») : MONTAGE EISENSTEIN ‘inst, le concept attraction (qui, faut; ‘Au cinéms rc appliqué ») sera ce qui s'oppose 4 jamais wraimtoments, et ce qui donc échappe 4 oe ie theme au moyen d'actions liges « Jo tout CT ne abi et tion siquement o” Sorg Het vie courante >) & cet événement. Mt (de fe he Bim i ire ds maintenant que est dans cette gi a fe seul équivalent strict, au cinéma, de pgqtectin ou action tay Setriae vyerra, la postérité de Tiago fiveme si, comme 09, le Ps Pour oe? attract tag limite pas a ces cas attractions « pures »). Pour donne ders volontiers , pe Fonters accord avec Amengval pour estimey nt, exempt fomkine », les seules attractions sont 9, dane ge fe gros plan de vermine qui préct dele plon, S longeon médecin dans Ja mer, le monument alleghrs le To TOdessa des tyrans, et Ie réveil du lion-peuple ee, 14% introgis ‘métaphorique. Pour leur ane (SM. Eisenstein, (Ereore que la métaphore ze soit nullement incluse dans piggy? 2 tion, mais seulement dans ce qui, ultérieurement, ag! sealeme se définira, 4 Wt cenes de Patiraction, comme «montage intellectue ») ‘1a cinéma comme ailleurs, suppose ainsi 1°, une forte autora stm fe tadnra, en termes de montage, par Texigence dune non, (© été) ® et 2%, une existence visuellemient trappante (cxigence wae a on va y vei, mais ausi souet «antilitérare > qui apnea tse : . nt & toute Mais Ie passage de attraction < primitive >, celle i= du Sage, 4 un concept plus élaboré, transposé dans tc pee.” page! Sa Siiout 4 une véritable méthode, un systtme — entrant Dlement une sorte de glissement dans Ja définition méme ‘aie ia Resoweet alk caractristiques « agressives > qu'on vient de détinin Tae Bon set A désigner, ov au moins (car tout cela n'est jamais tere fomalist)& évoquer un processus dassociation plus ou mone tre Batt tae nowvelle fos de Ia latitude qui nous est offerte va nh la polye On pourrait ici proposer, a titre de seconde Vattaction, is, et comme it pour le fray A . » et (eis — ct Ia seule defines Jeu de mots n’a de sens’qu'en fran ion du mot attraction en russe et chez Eisenstein Ta premitre qu'on a donnée.) 2%, ans seeaifomase des ciné-attractions, Risenstein dévelopne €@ mien foHEnkie, en opposant Te montage’ des’ strsctons edexctinictt! thématique>) au procédé, qualifié. par L 2, au montage paralléle dans. exposition dua ee prednens 4. «confrontations contrastées > (qui * 108 lun effet émotionnel précis et, puissant») — ‘0 lune trop faible hétérogénsité entre deux MONTAGE EISENSTEIN a site Spar cm aoe cme dde Gloumoy, premier film d'Eisenstein, attacGon a Nagéen on ea attraction & Vintérieur de laquelle le «principe d'attraction » jouait encore —- need avec les transformations du personage de Gloumov, représentations visuelles immédiates, sous forme de métaphores simples, du caractére veule et servile du personnage), Au cinéma, et pour autant qu'elle y ait existé, Vattraction ‘garde cx meme caractére fs enchanements dion oRecTomene WON confront, ma (Le Montage des inéatractions, 1924 - OF 1, 130) attraction au cinéma se définit par son rapport « associat» au theme — et par sa concaténation avec d'autres attractions, ensemble de la chaine étant ce qui permet de transmettre au spectateur ce «théme» lui-méme (..) libre montage d'actions (attractions) séleetionnées et auto- nomes, (..) mais ayant pour objectif précis un certain effet thématique final (Le Montage des attractions - OF 1, 118) Naturellement, la question de I” « association > (y compris, fautil le préciser, les connotations que la psychanalyse nous a habitués & atiribuer au mot) n’est pas, tant s'en faut, épuisée par le concept d'attraction. Bien aprés avoir & peu prés rayé de son vocabulaire le mot dattraction, Eisenstein reviendra, de fagon encore plus insistante et souvent plus pré= cise, sur ce probleme, d’abord avec Ia théorie du montage intellectuel Qui, & sa premiére apparition, se nommait d’ailleurs « attraction intellec- tuelle » "), puis, dans les années trente, avec la fascination pour le «mo- nologue intérieur » — et il fallut le trauma du Pré de Béline (largement fondé, et sur le monologue intérieur, et sur les associations) pour que ce théme disparaisse de la réflexion eisensteinienne (du moins de ce qu’on en connait, car il semble que l'essai Méthode, autant qu’on puisse en juger, Saisait A nouveau place — vers 1943-44 — a ces préoccupations). On aura Voccasion de reparler du montage intellectuel et du monologue intérieur : je nfinsiste donc pas, me contentant de signaler ici 1a pointe extréme de la réflexion sur ce sujet, atteinte je crois dans un texte de 1934, Torito (appartenant au cycle Régissoura), ot Eisenstein, s'efforgant de « dévider Pécheveau des associations » qui ont la composition d'un cadre de Que Viva Mexico!, dévide en effet toute une série de MONTAGE EISENSTEIN es, de transcriptions symboti ‘ ei ee de Referens intizies. Dare crn des pages) Tes proclamations dan 1908, ng as nt a Un te pats Freud a e pastien Ome. g Tatraction « premitre manitre » Phy _ Mais Fevemigten donter (comme performance e ggh®, Obl 4 stan gS encore susan. Elle fee NM en Giles) Foe — malgé Ia clarté de tells determing tts ones A Fe ip aturalisme, irrespect » emer a hiya Ia ietiché — que le concept attraction yg age Fah sO formed On verra de toutes facons que, pour cotCeme ge ide ta forme nest jamais réductible & un Eisenstein ™ a agit! absolument pas de dep Purene® formel : aussi bien ne s'agi mt pas de dévaloriser tet er ehses Pourant, on manguerait peu-etre Pessentiel epg, te fonsionnlen vent & co qui pourrait étre sa trosidme yufi® Sing le, bien sir, des deux premitres) : 2 savoir tout ce guj i” (in a ars weston du spectateur, et, plus largemer Pectateur Cette plus largement, de Peff loge de Var, est loin détre spécifique Eisenstei ace ig fegiwe pécifig tein. Elle est mine tes grandes idées dominantes de toute Ia période imméigr qt the Irolntonnsre, sous la forme de Vagit-prop (double notion frst’ PO e propazande, élaborée entre autres chez Trotski — peyt-gy tone thet Lene). Chez Eisenstein, cette nécessité du travail de ee PS ave travers les moyens artstiques se manifeste tres Propagande § explic oe plictement, par ge Ea dor de agitation, Ie cinéma nvexiste pas, Ce Monage des cinéatructons - OF 4,13 (ou, plus imagée, celle-ci :) ‘. Te cinfna a pour devoir de sss saisr par les cheveux te Heswe t din gee impricus, "de te mets Tay eet e ournées a'exaltation, 1929 - OF 1, 52) dats eee, Peetsteur, de « labourer son psychisme>, me de tous les jon“ > Noize de « Vobliger& aime EL & Tepe sous apne cls encore une fs, appari epoque du Parti ct du gouvernement, mais aussi tuucletuels qui, comme Ie Proletkoult, pronaient ay Prolétarienne >, ou qui, comme le Lef, appelsieat spectateur > formules : Sur la question d'une approche UG te Montage’ des atiracons (9B, MONTAGE EISENSTEIN Mais bien plus que cette détermination idéotgigue kserminaton, bien plus spécfique a Bienes teas aushe te Targement marquée par 'époque), qui donne le ton de Cet acy de ge traction. Je veux parler, ben enfenda, de a rNewakege tonite pensait pouvoir rendre compte de tote Tacit de eereee eae Rt Fenséo et aussi les « sentiment») en termes de seen sand FGiteré du schéma. action réaction. Pour Ia ifencege ay tn ae tisme qu en est directement iss), tout comportement Pema nel tos Considers comme la réponse, plus ou moins complexe ah Cones ‘ condltfonnée >, A une adie dexciants de «stint ct’ Iie aoe Gelle consist d2s lors 2 affirmer u'll est theoriqeemaan Srtcacta (er qu'il sera un jour pratquement possible) de dcr de see tes processus de réponse & des stimuli (et, par vole de oomtmuenee de determiner les stimuli nécessaires 4 Yobtenton de tele capone tore hates). lest évidemment cette toute dernie proposition de ta « scence» séflexologique qu'Eisenstein s‘appropria le plus wolonters. En un geste fargement surdéterming, sinon par une réllexigene seienifique (comme ise plait A le lisser entendre), du moins par wm aukentigns Geir ‘eve scientifique» — tomte 1a lesa east ere lie de I’ « influence » (de ce que nous appellerions aujourdhsi Veficlenoe™) emprunte les voies, les th8ses ct Ia terminologie des « éflexslopies >, En parlculer celles de Bekitéicy, La manifestaton In plus Wale Ga ea Emprunt sera sans doute la traduction constant, dans ss textes des années wingt, de toute la problématique de Vefficience en. une. pure abestion Ga Stimuli (a? « excitants », comme dit le mot russe) + combien de stimu, Gels stimuli, quel effet a tel stimuli ete. — voila les questions qu'Eisen- stein pose, et par lesqueles il sous-entend toujours, & Phorizon, la pos bilité d'un calcul, si complexe et si aléatore soit de Vetficience. Naturellement, Eisenstein n'est pas sans apercevoir que, méme & supposer que Ia réflexologie permette, si jose mexprimer ainsi, de « cal- culer > un spectateur, on est encore assez loin de compte : le récepteur fauquel a affaire le cingaste, ce n'est pas un sujet-spectateur, c'est Paudi- toire, le public. C'est, nous dit Eisenstein, pour avoir mal caleulé ce public que tels stimuli, pourtant soigneusement déterminés, réalisés et montés en vue d'obtenir tel effet, ont échoué. Exemple : le final de Ia Greve, qui Wa par u ct let sng ot els oie Faison que dane Tespit de Touvser : premier chef a Tusine de récupération 4 vy babitué & Georeer Tui-meme Te beg, Heme eateter effacement Jes simu il tayy pour pom public auquel_ on s’adresse — g, Se serve fournis Par une ute Hnatom rous Tes textes dU premier Eisen. et ence marxiste, que so détermine Ig fea plc rel”), done ae se. caleule ewe au marssme-téinisme est pes spéc- iste révolutionnaite, surtout dans Eisen: ci il est guére ee uvre et ceur ments de penser son euvre et ceux 2 qui elle Yn aes, Co sui et plus original chez SME, se romelréferotoge, dans laquelle qui plus est Hon que chaque ferme sur Tautre (lq m dant pas sans conférer au marxisme du jeune ns, an peu rigide.... Exemple de ce mariage : Pe potammet, ein une allure, dis spit de case se manifeste = Perm dition de Corteweton du fl : dans Veffet soca Do ee communique aux spedtateurs une charge émo. Act le ue, et qui ex forme dune chaine de stimuli Hee de male adequate vers cUX. (..) Sion le choix des exctants mimes. Dans deux directions Beam Mechation eorecte de leur efficacité de classe ingv- ie Te ssa faceur dans le choix des excitants [stimuli] est admis ‘tbe de clase de tel ov tel excitant. OS Wiléiode de mise en scine dun film owvrier, 1925 - OF 1,25) | De toute cette problématique de Vefficience, Vidée dattraction est aa Plus exactement, elle en est comme peedice a e _—* ailleurs éphémére puisque, comme ‘concept en fut, du jour au lendemain, jeté aux orties. Ce qui, 2 Ee He parclibrement bien aux commodités du ealeol pie Ter aan (tot fon crac isolable, autonomisable, décou- es que si Ton yeut calculer V'efficience (fat-clle «de ontingentes, comme le ral i ngs "com alentisse termine >, ar Ie musicien Meisel, Bee (Mémoires, fragment sans titre, OF 1, du cadavre d’Anastasia_semblant Kereuell et dont Veffet état si rik 4, 211), ou comme les plans we de Vécrémeuse de la OF 2, 114) — sans parler / Auto-critiquées parE, on Y 5), il vaut micux avoir affaire & un case 2) ommulable, ety comme le dist Eis ten compat tie pours un, mie Ge mcs Ces an Qe te wit parle de Va comme de «l' ‘ eet: du noe (or 1, 118), de eTunité moléculaire (..) de Gest au fond ce que dira la célebre définition de Vattracti Giron a successivement évoqués + aspects Est attraction (du point de vue fpevateor "sone action sei oh sone Tee ae saree Neebees ole pele four, une fois réunis, conditionnent seul l ely gui, & leur a possbilité de percevoir Traspect idéologique’ du spectacle montré, sa conclusion 160 ique finale iusion idéalo- ea OF 1, 11) ‘Tout y est : Fattraction comme show, mais aussi comme violence faite fu spectateur (ce qui permettra & Chklovski de parler, assez heureusement, ae montage des surprises >), attraction comme finalement efficente face au calcul qui en est fait, et méme le rapport « associa» entre Te Srame central (concu ici sous som seul aspect idéologique) et les attrac- tions qui Ie véhiculent. Le probléme a ce stade (probléme dlemblée pratique, qui se tradusit dans ies films) réside dans la tension, pour ne pas dire la contradiction, Gnire son cOté agressivité, surprise (Gon eGté Proletkoult), et son ebté ence, utilitarisme (son cOté Iéninien, si Yon peut dire), Tension qui, fu niveau de la société soviétique dans son ensemble, tourna vite, on. le sait, 2 Tincompatibilité absolue. On se rappelle les diatribes de Lénine Sontre la politique de du Proletkoult, jugée par Iui impli cement gauchiste, et & laquelle il préférait des moyens plus traditionnels @éduquer et d'influencer le spectateur. ‘Cher Eisenstein, 1a contradiction est résolue, avec & peine un Jest décalage temporel, dans le méme sens. D'abord ave In. dispaniom a peu pris totale, dés le est «uae attractions (..) de la Greve ») (Cons a apparitions, certes furtives, mais constantes, itellectuelle efficie fameux AI 28, « Attraction int ” montage intellectuel”, ov, par MONTAGE BISENSTENN iss « autonomisable » se Tatts ca radicalit€ apparentes de son inal 10 Fence pas & grand’chose du conteny Mpeasiin on at 8 T eomber ce aul en Cait Te plug te aa jstemet son ts “fe reste, Tessentiel certainement, est Ta Grove, Tout Ie tration », dans les prémisses dy ridée o n a 1 Fie calle eficience..en efficence « new “, ily a une révision absolue des Je rae Grive) ct un effet positif (pathos) gteeer 1 facts — obtem: par des moyen, ) ont besoin, aprés Ia bataille, d'une Westime que cest seulement par Jes mener au «gonflage> néces. $ ( et entinenal. Et Te setimentalté qu'on peut faire, juste, de gauche, act. Soe ton wr I ecto ge Be tendese mince a bleu du ciel (Constantza - OF 1, 35-36) Lapporente volte-ace d'Eisensiein n'est donc, sur ce point essentiel, ni conversion ni renoncement, et V'idée d’efficience demeure, avec la méme double détermination : politico-idéologique, modelée par les nécessités de Vactualité (de Vactwalité du pouvoir exclusivement — cf. le « Potemkine » pésenté comme une eure « népiste»!), et psychologique, visant le spec- wear ome Pee psychigue potenticlle, et toujours termes ic). Naturellement, cette idée nira a pas sans étre, au fil d¢ to Tears, profondément remanie, Sans espérer, en quelques lignes, _ voir tout dire de cette évolution (on Das sorte. Vt? ee pees ee 4 d’autres propos, Veffi- lence et ses variantes), cris é : ‘que les ss Fike eficene a étre un peu schéma- a r f fans les vingt années “i tor aaeanise en Evidence de plus en plus affirmée aspect politico-idéologique et son aspect psy- et ee la politique, i faut dire bord quelle sans doute avec la plus grande ement, ets plus grani ‘Soumission de toute l'activité artistique MONTAGE EISENSTEIN ‘1 une finalité : 1a construction du socialisme, Sans ambiguité, la concep fion du cinéma qu'il défend est utilitariste : Notre cinéma est avant tout un outil pour ce qui est de son fclvte fondamenale — exercer une lflence sir es Sem a résduquer. (Serge Eisenstein, 1946 - OF 3, 52) Bien entendu, Ics formulations de cet utilitarisme seront changeantes, modelées qu’elles sont par Jes transformations de la politique de Etat Soviétique. La production écrite d’Eisenstein compte d'innombrables pages cde circonstance », dans lesquelles il proclame, en termes adaptés au foment, son attachement & V'aspect « thématique > et utilitaire du cinéma Jovictique ”, Si la sincérité d'Eisenstein est, je Vai dit, indéniable, om pourra en revanche contester V'intérét des formules de plus en plus stéréo= typées dans lesquelles se moule son approbation : bien des textes des années frente (et encore plus des années quarante, €poque oi il se vit accablé de responsabilités officielles) ne sont que des amas d’expressions confor- mistes, traduisant d’ailleurs, bien davantage que des faiblesses spécifique- msteiniennes, le dépérissement de la réflexion politique qui a re stalinienne, Aussi bien, cet aspect de Vefficience comme agit prop a-t-il tendance (comme tous les concepts politiques & cette €poque) pene plus recouvrir grand’chose, & n’étre plus qu'une inseription sur um rouleau & priéres Tl en va tout autrement de Vautre détermination de Vefficience, celle qui vise & jouer (sur) le spectateur. prend un nouvel essor. Les mots dordre ct de la philosophie révolutionnaires sur le front dt fe Giune thematique révolutionnaire en général, es tapes anterieures; & une prise de parti dans les thémes: to ee vtneme que Ia méthode di communisme est 1a forme supérieure de ls Aulie Ge Pee ieatifique, de méme Ie probleme de Vimage vivante du bolchevik 36 M6 Gigs sur la crete’ de la thématique révolutionnaire et des traditions du, einem fevolutionnaire. Sur écran, on ne voit plus seulement la masse, plus seulement fe tévolutonsaire, plus seulement Vévénement et 1a chaine des faits, dont Kink: Uateur savere dive Ia sagesse du parti. Sur Vécran apparalt le bolchevile conerst Gane une circonstance coneréte, pour une tiche conertie, » (Le Plus Important des arts, OC 5, 239-40). En. 1939: € Admirable est la mattrise de ceux qui pat Teur effort collectif, ont donné cette. production. ie est le theme du film. Et admirables es “sentiments qu’éveille en nous ce magnifique film, Octobre, Lénine en 1918 films de Mikhai Rot nos cours. Crest Lénine, tel qu'il vit peuple de plusieurs millions. Ce Lénine nine dans nos eauts, OC 5, 256) En 1948 les images aient répandu aussi 4a superionté économique du systems, des = — ique de ce «matériau 5 que peu ‘cade Je pas (@ peu pra eur p fest bord Ie See riues devienncat plus creda) formulations Fr modele de Waction exercée, ge anodes ye ordre di MArlSBe, Pour sg 5 ys raffinés. teas Plus gail des Glapes de cette trang ae tard. Pour aller vite, a ee mage des ciné-attractions (1925), oj me I chigue » (de fagon encore rudimentaire, «fours Poe Thomme de Vavenir devra consacrr pviovieae), cette é02rEie dans les ersatz du cinéma tes action, ne plus dériver da de eattre & Tacit Upalte » pour reprendre le mot d’Fisenstein ™, i a eee iméricur, halte capitale qui déplace le moddte Fest du champ stictement utlitariste & une prise en consi. jc spectacur comme sujet désirant — enfin, & empha. sien siete ecimaker processus speciatorel baptisé < extase >, et & la aaron asda tus de T corganicié » des cuvres d'art susceptibles de produire (ou de reproduire, de mimer) cette extase. Tl faudrat ici étudier aver plus de détail Pévolution d'une termi- ologie dans laquelle les notions de < profit énergétique >, + éconont Ge Ia dépense @énergie », eic, ne recouvrent certainement plus scule- ‘ment le souci, souvent exprimé dans les années vingt, de « regonfler », de le spectateur pour quill soit en état (psychologique) de tra- vaille Ia construction du socialisme, Il est probable en particulier qu ee a maleré leur flou, Vespace théorique de ces formulations serait A situer, au ‘moins pour partic, davantage du cété de Freud que de Pavlov. Ce qui ‘est certain, en tous cas, c'est gu’on 4 ici totalement abandonné le double tepisie sur lequel se «calculait» le spectateur : la finalité utilitaire (poli- one ), cantonnée dans des formules finalement anodines, cédant & Pee dance — ela détermination de stimuli efficaces snoyée dans un calcul autrement ambitieux, celui de Vorgani : ae ux, je Porganicit i pare eat, ps fempérer doublement : d’abord, parce que a Pte Gseraie > (psychique) se voit assez souvent, poe une autre énergie, celle mise toy son travail productif : ainsi, en tne pation du cadre mal caleulée entraine ‘Téception, empéche de recevoir cor- ‘sur la capacité de travail (sic ; est MONTAGE EISENSTEIN: constance, et cette fois pas seulement A titre de ou costae as fl usenet de amc ow de te Ia troisitme partie de ce chapitre, & travers des recherches di E, place toujours au centre de la tache du créateur soviétique une visée idéologique ailleurs diversement appréciée selon les moments, et qui serait entre autres la justification demitre de Textase,) i TIL. PARENTHESE : SUR LA QUESTION DE LA FORME La « question > de la forme est plus qu'une question. Pour Eisenstein, elle circonscrivit le champ d'une véritable bataille : d’une lutte, pas seu- Iement verbale, entre « travail formel > et « formalisme >. Diun c6t6, o€ quill ne cessa de revendiquer, de autre, ce qui lui fut jeté au visage, violemment et constamment. Jalons de cette guerre, les titres de certains articles en disent long : Sur la question d'une approche matérialiste de la forme (1925) ; Dramaturgie der Film Form (1929); Dans Vintérét de la forme (1932); De la pureté du langage cinématographique (1934) ; De la structure des choses (1939) ; En gros plan (1945) — et Yen passe. Certes, 12 comme ailleurs, le point de vue d’Eisenstein sur ce pro- blame est assez largement dépendant des circonstances (quand ce ne serait que celles, théoriques, de son élaboration), et on ne peut que suivre Frangois Albéra lorsqu’il constate entre autres que il n'est pas possible de rendre compte de maniére systématique du rapport contenu-forme dans les écrits théoriques d’Eisenstein, Renongant une fois de plus ici @ une vision synthétique et systématique, om se contentera done de donner, trés britvement, quelques indications sur la place de cette question de la forme dans le systéme conceptuel eisenstei- nien Nulle accusation n'a 616 aussi souvent formulée & Vencontre d’Ei- senstein que celle de « formalisme >, A vrai dire, dés son premier film, auquel, comme le rapporte notamment 'historien soviétique Lébédiev (au demeurant partisan déclaré des recherches formelles d'Bisenstein *), on reprocha dés sa sortie son c6té < décousu >» — conséquence directe de application du « montage des ciné-attractions » — et surtout, dgja, son abus des métaphores. ’ Comme on sait, cela n’était rien, en comp tait encore a subir. Durant une ——— sensreDS ete, et de pins o@ pws manifese,g Men eréalisme socialist: MF «homme Wt commence avec Octobre t e Saprés un coup de chapeau rity Tyoideur >, a « artficialité », Me formalisme. Cela con > qui, de son retour es ca 1935, Tempéchirent ertains fort av = s au Pré de ic avaniesinigées 20 7 ae fas reavoyé au nel met si je Je cite i (a sen est, rout comps pees Cetagne > idcolOg}qUe ql Tul fa joe our Ja forme qui 13 sams ; eis. Et surtout, pour expliquer aval, 2 un point ice qu'a Ia lumi Be eeeig ete eacictoic «forme Me caois en effet que c'est sur ce point 3 postions fairs et detcsives EISEN. CF So posi Masinpe du fomalame >. Cette < dichot fie jamais seane 1a «forme > pour Tui ne So elle sioppose a Tin-forme : lors que Ton est prét 3 persécu fava dans le domaine de la forme cn le Ga qui ide films paresseux. Il n'est, pour s’en convaincrey dont il gratifie Youtkévitch Tes attaquants), Iui lancant entre autres MONTAGE EISENSTEIN ‘une imperfection de forme est une indication d'un manque précision dans T'appréhension de Tidée. ee = (Discours Je n'ai pas le Joisir d’en entreprendre ici la Je tit longue), mais il me semble que, dans t sronse aux accusations de formalisme (ces avers le forme ” et de négligence précautions oratoires au de vue, De ce poi ade de relatif repli (dans ventions période P e Je me sépare lorsqu’il pointe 1a confusion forme, mais dont analyse suffisamment Je mouvement ta années trente, il croit prendre celui-ci au piege ‘du vocabulaire at fort comprél D apparaissent un pew comme une une ici nettement de Frangois Albéra feste trop. anhistorique : ai ique qui marque final & 1a conférence de 1938) démonstration détaillée (qui ‘oute latitude d'Bisenstein em ‘a-dire d’autonomisation de la ) il n'y a rien qui excéde des asibles * publiques — car il en va tout de Régissoura & Mon- le, qui stexprime en 1929 : sée constitue, en fait, pe matéralisé par Tene ont la forme ext le 1s, 1929 - OF 1 190) wadrait chercher jon de la forme — wajours une volonté inien sur us différentes... formes Tl y a, non pas entre des formules comme Victoire révolutionnaire en. soi, dans le domaine de la forme. produit de méthodes technigue- nouvelle vision et d'une qui, voit assez juste nar la. question de 1a ‘ainsi, fante d'aper Martiude aE, durant toutes 1es ‘Je contradictions qui ne sont que funds reas, il croit"preus' de mse en peopel instore (ish Si aaa eae ce bien toutefois comment is formulations, « he e188 Sopposent tant aux proclamations dialectiques de 1925 qua es années 40, CE, Noves sur Pesthetique Eis? snsicin, PP. 52 8 oe EISENSTEIN oss et des phénoménes — 18 nowveliy ne approche matrialiste de la forme je 66 uestion m0 1925 - OF 1, 145-148) suxion gue tout procédé decomposition 1 A Ia conclusion Oi de, expriment une conception See ee mp: 1946 irigge, evidemment, contre t0US ceux pe qui est dinias® Paccusent de formalisme, mais ‘ASfnnatin de princPe AY conten ps en on tal a revoluonnste > ~~ tientil dans ce qu’en 192: ‘comme on I’a fait ou le fera pour aa iwc ertement lige & la préoccupation du < calcul > du Itionnaie? ondée sor, eomme on {'2 Vu, sur la double détermination Prat, pyogigues et de rflexes de classe. Dans le texte sur la Grive dé tboodanment cité, on trouve une description assez com- plte de ce quimpique cete «forme > : Amacer es fragments du miliew ambiant, selon un. calcul cons: cei von, préongu pour conquérr le spectateur, apres Shor sing sr ices fragments en une confrontation appro: Mi Tes de mane apropos moi teal Boa a (Sur la question d'une approche matérialiste de la_forme OF 1, 21, Comme le rciéve trés justement Albéra, Eisenstein aurait faire Pade ei Ulett nan des Temata is, al od oy loon eco dinnombrables cit Ta de concepts, ou plutét de prin dans des terminologies bien diffé- MONTAGE EISENSTEn y est ; Je fragment et le cadre, le ca Tout ¥ Sonfrontation > (conti, ta see Si, 1 montage eration mécaniste (Ne plus voir la forme que weit & itsqu’a Ta Sriml, comme Gquation ou comme réaction chimique, SMOMEE de Ce vocabulaire de 1925 va bien sir se motion ee pent, de tout le bagage éflexolopique), et meme ty CaNePaMt, notam- onservés (conflit, cadre, montage... ne te. seront due nage, amt vonts dans de nouveaux sysifmes. Mais 1a viste ibis mi Moment de cette évolution, restera au cente de posed & Shape forme dont Eis a ne - Sépartira jamais. On ne peut oars as tout ce travail, qui est, comme on Ia dit en Te pas a fnéandres et c'apparentes contradictions — mais jimiee yee fog sur 12 persistance du lien clabli par Eisentin once CMEO te cidéologie » 5 je dirais méme, une fois n'est pas coutune nme et dialectique entre ces deux instances, car si Eisenstein vent money tecticien (y compris au sens anté-marxiste du mot), c'est bien dcr prone Mi nfest que de voir par exemple comment, en 1932, revere, Tintérét de ta forme (C'est le titre de son article), le slogan officiel de « plénitude idéologique >, en rappelfant] une fois de plus Tindissociabiité génétique de Yidée, Gein mantire desprimen ede. Taspece Taghaeage, (Dans Pintérét de la forme, 1932 - OF 1, 234) Et par Ia suite, comme on le verra, le projet, plus vaste, lié a Y nicié », impliquera le maintien et Vapprofondissement (au prix déplacement certes considérable) de cette conception de la forme comme vecteur de Vidéologie. Je voudrais encore ici reprendre des points déji soulevés, pour montrer (schématiquement) comment est 1 question de la forme. On a vu en orga un eras SISENSTED rinvention formelle (du caley, rallile, avec les réusstes 4 Ph Eisenstein analyse (post 42 oe eniéricur > quil fantasmai’ perton sera frappé de constater tog, pend en rigueur « idéologique taps real (et presque dn formalisms) a gant ene autres dans V'analyse. dig ar emce en 1934, et qui plus est dans yq Grésiément Ase défendre une nowvely eMiomaisme (Eh! De la purcté du langage See ore ton dats cle minuicuse dsctpiog reas ue denonstraifs)? Bien sGr, quelques ind St esenfeaion» densemble dv morceau (union entre ty Bere te ast per Vintermédizie des yoles) — mais prises. noyées foes one sooumulation de «thémes » graphiques, picturaux, opposant en Gir Gere extelecs le pair A Timpair, le clair au sombre, le vertical a Phorizontal fe ciculaire 4 Tanguleux, etc, 2 tel point que limpression ui prévaut fla lecture de ce texte est trés précisément celle qu’ Eisenstein soulait ier ; Vimpression une science formelle inouie (ct il est bi probable quiefectvement, telle analyse reproduit au moins en pari ‘quelque chose qui a eu lieu au montage du film), mais au impression dune machine qui s‘emballe, d'un trop grand calcul en t surtout tout dire dun fonctionnement gratuit “a (Qivon Tentende bien : ee n'est nullement cette sSquence en clle- améme qui aVapparait ineficace ou gratuite (loin de 12), mais la démons- tration eee Sauraion paramétique @ laquelle se live aoe ee ae id, ce jeu de substitutions ; d'un groupe ait ‘Personnages: Cathal trois, ou d'une ombrelle a une C aa quiinerédulité = je n’arrive Pee itt a0 se joue vraiment le sens. “Pes a croire, disons, a Vénumération et a la mis en jeu par la décomposition du ‘dans la disparité, le véritable « trou» Je niveau de rigidité formalisante Eisenstein, D'un c6té e compte des déterminations ‘et qui, malgré leur finesse MONTAGE, EISENSTEIN rgecommodation (penser encore & l'analyse du sey sae a Télaboration d'une sorte de «grille» pour la Neri os reste eOté : toute Ia force d'un travail de mise en forme qui aest rapirque, tant sen faut, mais qui n'en joue pas << bien appser inventivié, intuiton, vote inspiration de Faueur™, Sexsgere, bien entendu. Mais c'est pour mieux faire Spel qui vient colmater 1a faille en question. Elle est le seul réferen Ga sens od le mot implique une prise de garanties, de sOreté) tant de Ia (@rréation », des mises en scénes et des réalisations effectives, que de analyse, de Ia justification a posteriori. Et esla me parait tout particu: fierement vrai de Ia petite dialectique forme/idéologie mise en place et fans cesse reprise par Eisenstein — de I’ e approche matérialiste » de 1925 (garantie par la réflexologie et le marxisme) & Yorganicité (0 Te systdme des références est étendu presque & de la « dialectique »). Mais la théorie n’intervient pas au-dela de ce niveau de principe. Des lois de la forme », Eisenstein, en un sens, ne cesse pas d’en élaborer — infini, toujours sous couvert foujours avec T'idée centrale dune adéquation du travail formel au tra: vail idéologique (et d'une double lecture simultange des films, & ces deux niveaux). Mais ces « lois vee toute leur scientificité, avec toute leur conformité aux lois «naturelles > de ta dialectique, n’ont rien de « for- mules » universelles, ne permettent pas de définir a priori, hors de chaque cas @espéce, la forme nécessaire a tel film. Ce n'est pas qu’Eisenstein trait pas révé de proposer enfin, sinon fa méthode, du moins des méthodes de fabrication de formes «justes >. Crest méme sur ce terrain quill a toujours placé 1a justification de son activité de recherche. Voici par exemple ce quil répond, au Congrés de 1935, & la violente eritique de Serge Vassiliev, qui lui reprochait de s'enfermer dans sa tour divoire = Je ne tement, lorsque je suis assis A mon bureau, Je travaile sur les problémes. qui seront agités par la génération montants de Pinéastes, Et'si je reste assis & travailler & mon bureal, cest pour {Que tol, tu ne perdes pas de temps & des tables de travail, of gus tu puisses continuer & faire des films aussi remarquables que ton Tehapaiev | 7 b Mais quelque désir qu'il en ait eu (conforté par sa magistrale bee de la direction c'étudiants et de 1 «improvisation collective >), ene de cesse non plus de mettre en garde étudiants et Jecteurs contre une ¥ aga a du «Potemkine >) ava Hac aam am ate contest Coals 8 Bog de Fun, © « Ta solution ne peut venir que matériau choisi convenablement, 4’ 5 nécessaire elseif ae of pe Sane pe * ie pil np doane pe, fois réitéré ; il ne cherche mae a conseiller Un certain recy] andme JUST téger demi-tour en arrlige eteveusle att « ob fe ee Phe specate > (Postar al "uy Teme reffcience ont il est significatif que, jn Te reste. 1, Parsos/exrAst/OROANICITE an pint 8, & Ie fin de 1a deuxitme pane Reon de effcience, en marquant la dupli, ite, efiazment progress dea remit 2 Neorpion dans un discours « politique » | os pat Tron un velopPemeN, woe done, aur e spectateur en tant quc source d’ « éner a i yout ce quion voudra). C'est sur cette seconde Saennination, et accessoirement sur 1a fagon dont elle masque (ou s‘in 2) Ia premiere, qu'on revient maintenant. Pane on Ta gu, dans les premiers textes (disons, du Montage der ‘atmanions 4 UApprocke matérialiste de la forme), Eisenstein ne cesse fe oulor soumete le Iyrsme et Ia jouissance spectatoriclle & T'idéolo de au efaonnage» du specatur. Le renversement de cette perspective fees 6 ts caceant avec la premitre apparition, dans un “Précisons-le tout de suite, le mot n'a pas en russe les conm ‘ -onnotations oat et caren fangs; Ia Grande Encyclopédie Sov beam area pasionnée, enthowsiasme dans le combat «un effet positif » visant a Benen #1 nécesirc, june, de (Constanta - OF 1, 35) semble rester — quant & sa nt sur le terrain d'une pro- transformation et (r6)orien- ee» V'attraction : annulant cette a violence, Vidée attraction, dans t00te raction, c'est, nous dit dans Jose icq, Tes proctdés en question Gast en ae simpreaitable « détourmement > = ces proctaés.« ae en Pénumération ‘< doutes, pleurs, sentiment sicher Mea (rappelons- <®sje, sentiment maternel, te: >) lyrisme, paycho- vont arrachée & Tharmonle Go leur Talon! tradiconald “fic de ravisiement >, Se fate de la rede, et eure elles See pusnvisation. (.) Crest In bourgeoitie contrainte ® tayaliet de fant un samedi commusiste +1 : ‘ibid La chote pourtant est moins limpide quion ne veut bien nous Je sire. te meme teste de 1926 avance sou le nom de «prychologame dire Mrgoccupation assez, nowvelle, Certes, comme le mot fait un pew une Mat «sezresil> — noublions pas quEsensin sort wut ue peut Grtkoult), on Ventoure de tout un apparel desing 8 le justi, du iSjmate, 4 ¢ « débourgecisfier > ce sera un paychologime «no a TacelimOffenst » se gardant bien détre « inactuel», «figura», voir ve cn reste pat moins oe adel des préauons or « nara gui est en jeu, €t pour la premite fois de cette fagondi, est tore esenille Gmotion des mates», Ia ces ont besoin — bref, la prise en consiération de la subjective du spectateur Pectmfelement, je ne prétends pas que tout était joué, avec Ia substi tution du. pathos (et de son ») & Tattraction, tain ca encore bien des méandres avant en ariver sgt ans plus fd 2 aarnce systématique de ce theme, dans la seconde paris, justemint aaa eee Pathos, dela Non-indifférente nature. On dire plus Yoin Gee inti “cos méandres, Sautant directement & tn théorisaton’ Ge 19%: mots Mc, “eleve d'abord que le long texte initulé Pathos) omnes paradoxalement, par se débarrasser du concept de pathos, auquel, par Parimaveau déplacement, s¢ substitue (en douceur cette fol && BES en douce), 1a célébre extase : dés les premitres Tignes 09. tit = Nous avons découvert que Te principal indice de 1a composition pathétique est une ‘constante « frénésie >, une «sortie hors de soi >... (On se souvient que cette «sortie hors de sols 1S: a fagom assez or cere dont Eisensicin traduit, par un recous Alisa étymologic ek-stasis, Tidée d'extase™. Cf. notamment Ye chapitre intitulé les Kan- lias ’ rcs cE Be et ne 4 1 Poche ces ang00r05 is patios, ot 185 logiquement, ¢ahory taste) peeve? dO PAE cience. Meme lorsqu'il en, i ese, 2 eg sont ites & TintOsPecton, @ jg i Sefextase comme un phéno, donne jamais ts ae hos, ce qui absout lexta, cas 2 paimeest quelle on plus wae boureest au contraire Evcil, mise qq 2 cq imtellectuele dU SPECtateUr, a gon ee el 5 wet mat (nat cen) day weir le plus courant, ‘ce : Sn sens peut ~i Posse SE ar comme «at Cealition provenant dung pee ie ie Sine crane! > our reprendre le mot di. lrg 1 Tiracbrement oppose. Au fond, co don our hi, cest encore Son Premier sens, Ie Ste objet transcendent > (dict. Robert) — plies Tie (oe aul semble, pour sa pert, tout di We Bradicion entre ¢ faire) quill ny 2 P* matérialisme cera we une sorte de ‘exemple, Ia centrifugeuse en fer-blanc» de il s‘agit toujours de faire en sorte se «dépasse », se du specite feur qui ne soit plus seulement pensée sur le mode du plaisir et de Ia lecture. Qu’on relise, par exemple, le chapitre de T'essai Pathos imtitulé Du probléme de la supra-historicité : chapitre fort instructif pat som ebié ca double tranchant > ; embarqué depuis déja pas mall de pages Gans une analyse de Textase religicuse (en particulier de la Manresa) Eisenstein s'efforce de démontrer que V'extase est une technique, certes été abondamment utilisée & des fins religieuses (disons, technique de contact avec 1a divinité), mais dont Vessence fatalement religicuse. Ainsi est-il amené & insister, et une certaine < neutralité > de W'état d'extase au Qui viendra ensuite & étre proposé au sujet extasié + pens SEEESTENN, 5 jvement, Textase de tout ace vite, ee atemblablement aus Get rans da vide Mpeiait évertué & montrer ee Mog: Sot Har grextase est si informe, On peut toy. Pregl Si Test Oe on veut (c'est co qU'Eey eo pardera, pat eet os se aspect « pré-formel », induisang Bod ie notion steriste pes encore 4 Ia Bre plus élémentaire, limite & ae fine Gi, ee mayen, de PeHDMCT en eho « ute gat luke ie eit aor a. ses points Lites Spee scent 10 présente Tens sortie ements presets Topycontation — sortie de 1 so irrece rutincats ce connie ie ke purement> poston dee pat Peon enon, Eat sia} ps pas : nalgé le grde-fou des guillemets entouran Be as teats, Vat de conscience, ou dinconscience, augue ee Einstein, est bien, en effet, un état limite ; i Femetiemeat, ic, la régle qu'Bisenstein sugecrait A ses étudiants Goren simpose : ¢ua demi-tour en arriére du point limite >! No} fhe vewlle tempérer mon appréciation sur Te caractére excessif a Tiles i, et bien li, au moins dans le texte de la Non-indifférenn aussi, ne Toublions pas trop, dans Ia séquence en coulen Mas il faudrait, revenant a Torigine, ou plutot a la filiation, de concept desiase, marguer comment il a été produit comme decniet tame din Geo commence, on Y's i, vee le pathos, ct doek canactésique constant est Tabsolue maitrise th a apap orique exercée par eee. Comme dns ees dela recherche des lois > do i forme re nese de rien dautre), cette maitrise théorique, ere aime, jovent le réle de ciment idéologique et < prin- méme temps quil transfére sur lext 7 prin- San fil tran ase les vertus du = pathos Pptbslepine>, Eiensin en effet dabore 1 (pedo es tree 9 labore Yapproche de la Be forme sui domine toute sa réflexion des 2 ana, eee se fix derniéres rmeeiecs des productions Propos de la construction, a patios Nombre «’écrivains \ Tui-méme, n’ont pas hésité a Spplications ais s_tettospectves, notamment f films muets d’Eisenstein, pepsin «technique > (fat-elle a nal compte, ce < quelque qu’on parle de 1’ ¢ intuition @ pu désigner trés récem- MONTAGE EISENSTEIN t e «un authentique désir révotutionnaire (..), un ‘fbration, une énergie rieuse et qui croit & 16 3 Mowement, onde 2 oan, ce guts Hi (Ge que ik —— ete exice autres, est ane sorte de eeeumtsn) dans Ta Ligne mq processus ex-tatique. Ce mime formel, il attested ane sreonnages, ct les objets de la diégése™ ; mais = — les pene cest 1a construction du film elle-méme 7] ot ae Fe tc en eens“ dle Swiiques (celle de Téerémeuse notamment) dantres bee ‘es plus. exis Ate fil, cest le econ Guat exc sue moyen foe mels > * ent La procession et la prtre pour la pluie se sont 1a Pir sar les moyens du jeu — on pourrait dire « thelen pot Siscant. sur. le. spectateur par le comportement des. personnages aei“Guant a la stor avec la centifugeuse elle $ext sppayee pence Sur es mony Tepes nee PrTouaphigues, impossibles sous cette forme et sous volume pour tout autre art i un tel (OF2, 123) (ry insste encore, ces formulations sont tardives, élaborées pour les (eins de Ja cause : dans les textes contemporains du film, et notam- peer la Quairidme dimension au cinéma, aucune mise en Gvidenee de Brprocessus, on reste dans le domaine de la description «technique >). [Lexplication, la théorisation de cette ressemblance mimétique seront objet d'une des interrogations les plus persistantes d'Eisenssin + on Fetouve ici Ie probléme déja évoqué des lois formelles du cinéma. "A cette interrogation, la réponse d’Eisenstein a, on le sait, énor- mément varié — mais il me requiert que, soubassement de ces varia: ions, le théme soit demeuré d'une absolve constance : les lois de la forme ne sauraient etre détermines que par Ia similtude, la parents plis grande avec les lois de ta pensée humaine. TL nest pas jusqut I Piyutsle » et « primitive » théorie des attractions qui ne se confomme & Gette exigence : A un psychisme humain envisagé sur le mode aaa Succession de réflexes (d'une série de processus action > réaction) oe respond une forme filmique pensée comme: enchainement de stimuli @lémentaires diment calculés. Crest ici, en ce point précis de Varticulation «lois elois de la pensée » quintervient Yorganicité. Comme wate Hannes machin, Ae 2 a ui sont imposées aux paysans, SUF_ ‘trauma B. Boner, op. city p. 24. A aol goutte de lait (.) it de petits : rent concomitante, I’élaborati so 8p 1 Ren Tie) avs Te pas” pearere plus wetement marquees = avant digg Se te cacao Re = Goi fn instant), Eisenstein avaig st Tenue et détaillée, Thypothese que Te « discouryy fies pete compar 3 cerns Tome snes Peg de peasée semsorile ee cmt oa SE cme. SNS BS Ly théorie du «monologue intérieur », essentig). s fameuse intervention au Congay jologue intérieur plus loin, & propos dy Be ter in dessin prose gui en fait bien ressortir aspect 1 Cest Ta, fameuse iu Batt. eeoppée dans Ia non moins | Ge 1935. On retrouvera le mon | montage — et je me contente done i | maif, et par exemple cette citation, eierans: Quant au cinéma, il nous semble que, de par sa spécificts, i ‘Rprodult ls phénoménes selon tous les signes de Ia méthode qu Produit le yeliet de la réaité dans le mouvement du processus Rivchigue Gl nest pas un seul trait spécifique des phenomenes Bi des procéiés cinématographigues qui ne réponde & la forme | ‘pécfique du déroulement de Tactivité psychique de Vhommey, (Cent Pantagrel qui nating, 1933 - OF 1. 349) Au Congrés de 1935, Eisenstein précise : la < seule ¢ 5, Eisen pila condition pour obienis une que dart entitrement yalable » (!) est de maintenis wm qulbre sulfsant entre deux < formes de pensée », la « logique » et a srtlosiques, Crest en particulier du coté de cette derni¢re qu'il cherche S « extatiques-filmiques », dont i a : *s raisons plus profondes inposée gg ard, cireonstance extérieure, te sPetite relogique >, et sa critique, par Ge sibeos i, cavantage tangibles inn eatin pe xen Je compare, horreur, ae t de sa Dialectique de la nature. Des theses @ . eaten cate i-free, que Ta nature est ele Bt re ae HN Gaelqne — ce pater qu, da ie nue Teste? ransformations ne se font pas continimen, mais pa Ss yar bonds. Tl suffit de feuilleter la Non-indifférente nature pour rede pat etibie trouvalle théorique que repréente cet id pour Hem ie livre entier n'est, & 1a limite, qu'un catalogue de’ bonds (ene atngels °' stein ecg er) = ein fe de Piranése, par bonds success, se transforme en une autre eviction de Frédérick Lemaitre ou les dessins de Stenberg S'analysent Ia Gries de sauis ; otc). Ft sur ce fond, Vextase peut enfin tower sa fosfication partite, en tant que cas particulier d'un phénoméne général {le saut dialectique) La sortie hors de soi [= Tek-stasis, Mextase] est nécessa Te passage & qucigue chose dautre, & quelque chose d'une qualité différente, quelque chose de contraire & ce qui préctde, (OF 2, 79-80) Mais surtout, clef de voiite peutétre de tout Tédifice, cette extase fommune au spectatcur (que Vouvre met moins estion de 1a similitude des lois formelles et. i 1534, Organictté er imaginicité (rédige en relation aves le pres Ri entre autres ce qu'on y traduit en une Joi analogue pour figuratit du phénoméne représenté Siete yoxsace SISENSTEIN vs point ob nous ent SOMES, Comme paral, 8 mMechirares opérées Par la frag: we att ren esc Ib_«STaChes ay Tes fragmt ets, max est done ce gui vient ra. cellent 2° ite, en tant quidéologtme typique ga renconts MTyement repris & son compte par bien entend, TT conformité de Veuvre 8 Ia nature, (Ga eorrnnité (comme «résolution de la contradic. wa travers Vorganicité, la nature, corpeme Mere-nature — ce Grand Tout augue) ie fim, Eisenstein, et dans Tequel Vextase ne ‘vise qu’ assurer quien se perde, indéfiniment *. V. La Fe DIALECTIQUE > Bisenstein est tr8s exactement contemporain de la (re)découverte de toute une partie du Texte marxiste, celle justement qui porte pour Tessentiel sur les questions philosophiques, avec Ia constitution en corps de doctrine du « matérialisme dialectique » : c'est en 1935, rappelons-le, que part Ia premidre traduction russe de la Diclectique de la nature, oe spilosopiques de Laine. Matrialiste militant, par convainca ution socialiste, artiste < engagé », Eisenstein foe cote Gi 2 Géeomere de Ta dialectique marxste (et Minis, et engelsiane) se traduit dans une ardeur de néophyte, aux formulations quelque peu échevelées : a Panet de Ia flamme dialectique se fond le nouveau fac- oy ae Talat’ Se forge le nouveau réflexe social. (Perspectives, 1929 - OF 1, 196) Yise A toot saut & une imitation natural chapitee, les «vierges > en métal sfigade un de ses immeubles, Cest_ sans mean pet please soliation Ef que de dépradation Himitaion corrompue! Lrarchitecture Ja nature et do ses phénomenes, surtout féminia. Ft fen forme de ivs. La ‘Sagrandissent ie ‘MONTAGE EISENSTEIN: les années, cet enthousiasme, bien loin de ‘aménera eect ‘au matérialisme dialectique une place covuale fee 2 théorie a Sfort (dans sa méthode comme dans son « épistémologe ») a To a see een et Cette méthode de connaissance toute : Puissante, radieuse, cenleuse. ee, mira: a z ___ (Le Mal voltairien, 1943) ailevrs, Ia dialectique sera mystérieuse, fGerique..), enor, si cet entho me reste égal A lubméne, le ‘ Fe ot ae rete Somme matériaisme lectus, fj, évolue, On sait de reste comment Ia théorie (et Ia pratique) eae Wine fige en fois, en ce qui sest avaneé, de Hegel & Lénine, sous le nom de dialectique (cette et Ia représentait 1 «science joyeuse, pénétrante, telle que Ventendait nine >) *. Cest en septembre 1938, entre autres, que parait opuscule de Sialine intitulé Matérialisme dialectique et materia: Tisme historique, qui commence par ces phrases éminemment apodic- tiques lisme dialectique est Ia théorie générale du Parti marxiste-Iéniniste. Le matérialisme dialectique est ainsi nommé parce que sa fagon de considérer les phénoménes de la nature, sa méthode (investigation et de connaissance est dialectique, et interprétation, sa conception des phénoménes de la nature, sa théorie, est marérialiste. Dans le texte de 1943 que jai cité , Eisenstein n'est dailleurs pas sans remarquer — V'attribuant, bien entendu, non pas @ Staline, mais a de emauvais professeurs > — ce dépérissement de la dialectique marxiste 5 bien plus, il va jusqu’a comparer ce figement, cette transformation en « paragraphes et theses abstraites », cette ossification, & ce qu’était, dans Yancienne société, le catéchisme. Aussi me semble- nécessaire d’insister, avant tout détail, sur Yessentielle ambivalence du statut du matérialisme dialectique dans la réflexion d’Fisenstein, Les études cisensteiniennes, du moins celles. qui Slntéressent & cette question (elles sont peu nombreuses), ont en général tendance a considérer qu'il faut opposer un « jeune Eisenstein >; qui sen tiendrait & une conception partculigement dynamique de la Gis: tique (disons, 1a «lutte des contraires »), et un second Eisenstein, 62 des demiers textes, chez lequel cette conception dysamiaie Bie 1s ‘ aplatie, écrasée par la préoccupation de I’ « organicité >, de Pe 2 Je ne dis pas que ce schéma soit entidrement faux : il me dant faire la part trop belle & une déte nq yon AGE EISENSTEIN 1 tout Je discours dominant sur 4, ate fat que cette contradiction, ex eso I HEHE Toye comme contlit et une ex ge chez Eisenstein. Tl n'y g Be eroanare, cet eS ANDES sr unité dalectque), ct un E ty tommares et do Tes ique), et un Bisen. termes de ate es Tangs tee et quarante, avi serait & Ia pour. ta andes ei aynstigue >; jl Y 60 revanche ‘quite de Ta ot ; étuel déplacement), qui jen (certes en perpétuel dk ui_tente ene og ents alsing® > et NY, Parent, Cex Baie de fon tout & fait osatstlte du pawn’ 0° de ces disci ‘ a iavgecurence me parat Gt, non point tant de jaugor Fee mine Gaon, que de oefinir le mouvement interne propre 4 | Persie ekeasidniense.,.Cest donc dans cette perspective, et sans Ti coindre intention normative, que je me propose d’examin. Yevolaton des conceptions dEiscnstein en matitre de dialec | Gidme ordre targement biographique, voire psychologique) , mais la ttadueion dans con sysitme des termes du matérialisme dialectique, et, i | pour seprendre Vidéo sialinienne (2 titre, exclusivement, de commodité non pas que (pro- exposition), des «lois » de la dialectique. } | Sit done, Jn dinlestique part du point de vue que les objets et les phéno- mines de la nature impliquent des contradictions’ internes (.) Ja Tutte de ces contraires (..) est le contenu interne du processus } ee reepeeneat ialine) ‘A quoi s'enchaine, par exemple » (Car art et toujours confit : 1. de par sa mision socal, 2 de par son esence, I 3. de par sa méthode, bord, le thime de 1a contradiction : | Gata Gane Bice z @ramaturgie der Film Form, 1929) ‘ universl he dlautres propos, combien cette idée du ‘ciper sur un dévelo mal tale chez Eisenstein, Sans trop anti- cine de toute ceo ee Peut rappeler qu’elle est a la t tage (du montage des attractions pa eee Te csaut» d'un fragment au a conflit, jusqu’au « contrepoint 4a disletiqne, gui, comme te, dit fn quelque ‘sorte remplacé 18 ne hi MONTAGE: EISENSTEIN aioe!» 08 1 50, iE Ta OMe, sont ampoflictuels > avee Vimage) — et qu'elle est «contin comme Te Fragment Te ea atone « binge Rae de la abondefetion, et ce dans des domaines e des propor dena ee ave vot bien dans le tee de 1929 dont fe deam Ge aed fragment (texte sous-titre, ailleurs, Der Dialektische Zugang on un rer): Vessenticl du texte consiste en un nowel expose ae itm Zuvent les termes de plusicurs autres textes contemporains) oon senre Neafitcomme permet de eles comple See aa mam sons ce confits grapbiques, cons plastoue, colle Maytag emps, V'espace, la signification, etc. Or, si les exemples (nombreux) temps a Eisenscin sont 8s convsincnts Tonaul fae Se (confit d'un fragment au suivant, conflits & Vintérieur du cadre), ‘ie aan moins ionqvil propose de subse: etl a aime Falenti («Konflikt zwischen dem Vorgang und seiner Zeitlichkeits) ow Yemploi d'objectifs « déformants > (« Konflikt awischen dem Stoff und seiner Riumlichkeit >) — ct cela devient totalement arbitraire lorsquiil @tend ses considérations & une «essence» de Tart comme « conilit> entre la nature et l'industrie, ou @ Ia ¢ mission» de Vart, qui serait essence conflictuelle puisque la téche de Vart est «de manifester les colontiers pensés. com ensés essemtielle pour ta défic ie. Mais outre cette utc contradiction, os. mentions Pour Eisenstein (dans ce texte, mais aussi bien un peu partout) il faut trouver du conflit & tout propos — quitte A produire comme dans Dramaturgie der Film-Form, une classification qui évoque davantage 1e fameux « catalogue » borgésien qu'une explication scientifique. TI semble croire, au fond, que tout conflit, toute contradiction (au sens Te plus ordinaire de ces mots) reléve de 1a dialectique, et ne se prive ailleurs pas de définir & son gré des couples de termes ‘c antagonistes » ®, Aussi convient-il, tout particuligrement sur ce terrain du ‘, de ne pas laisser Eisenstein nous payer de mots + autant ses ‘explorations for~ mnelles apparaissent novatrices et productives, autant ses elforts PORE rendre compte comme de conséquences des lois de la ialeetique appa- raissent (et apparaitront de plus en plus) fantastiques. Ce thime du confit ‘ast dPailleurs isolable chez Toi que de fagon 35. Ley cxemples seraient innombrables, Yen. donne, 460% Of Vaccumulation 'exemples. venant ister elt, aserion ig conditions donnces due. composion, at MONTAGE EISENSTEIN 1ié, indissociablement, & une autre nicl, at fo crite. On a AiR rencontre ety ft on reviendra dans la suite syy quelques PABES Pesgoemest, ‘quant aux conceptions du mon. ale ane emt SNEED tage, de soln one TOF aussi prégnant dans le texte cisensteinien, directement. pottigne : ; lel de Tilt dehors de tout usage cinématographique, évoque Le aot cuit Gentionné, un theme idéologique particuligremeny diabord, Bee i re salinienne ; ce n'est pas pour rien que, dang Tews de Sialie, 12 premio des fois de Ja dialectique s'énonce ainsi: , fe la nature non, comme une accumulation eects TS phcnombnes detach 1s uns des tre, | Seem ua tout uni, cohéreat, ob les objets, les phénomene, miss come fement ene eux, dependent les uns des autres Bt coniifomnent rsiproquement. ae i sur le fait que sil devait ‘A plosiers reprises, Eisenstein insite sur le fait, I devait se Geeete dun mot, ce serait sous eetic bannitre de T'unité qu'il placerat | toute sn. cuve, A ters leur csparae, ss films ne srsient que es masgues alleratifs dun méme visage. Ce visage, c'est T'ncar- i tition dune idée finale : Tobtention de Tunité. | (Mémoires - OF 3, 299) | Cette idée prend ailleurs volontiers une allure carrément hégelienne, ef les textes @Eisenstein, par moments, tournent & la saga des aventures Liidée se Métira et sera Sioutfée, elle sera attaquée et dénaturt on cura dis compos conte el, on la clomnicra.s = Mais naturellement, il nous intéresse surtout d ue aesee baie le remarqu Liunité, c'est d'abord 1" que ce méme plus abondamment, dans le travail théorique I eumité organique de la composition », syntagme {Bi dat Se statsiquement un des plus fréquents, non Sonics sexes, mais Bs Ia fin des années vingt y 4 dialectique, c’est sans conteste celle-ci ‘ite et utlse te plus — et cest elle qui, sen pls Je devant de Ia scéne, en # pourtant & A sci mt presque & charge de justifier, le principe de contra- Geptembre 1 E. a la letre, écrit 945). Ce théme a éé repris 2 < La qualité MONTAGE. EISENSTEIN | exactement, Eisenstein jou: gion Sede In contradiction nea Sag 1 Se cates Seat de tout phénoméne, et en particulier principe eae aliment vivajue) celle de Tunité comme résorption de la cotradions Gite “tte des contaies {5c eee, BO Ie alg contraires (..), Punité socialiste qui vient remphacee punted ces ef toutes Tes Epoques de Vantagonisme, “"PA6® tous Tes sities Dickens, Griffith et nous, 1942) demitre citation me parait trés significati CeMricte logique et «unite des contains {is these dialectique canonique, par exemple le «un se divse en dew ( Mao, visant au contraire a affirmer quill y a toujours et partout une de Meee contrares, et que C'est dans cette lute que savbe leur uae jadissociable : pas de capitalisme sans prolétariat, par @oppression sans Wrolte..) — et est le propre de la « dialectique > stainienne de Tire Gette eunité » des contraires comme (et notamment de Yimportance, chez Engels et Staline par exemple, du theme de I’ « unité organique»), ou bien, ce qui est plus grave au regard de a compréhension de la théorie cisensteinienne, surestimation de la signification du mot «confit» dans les textes de jeunesse (non pas des phénoménes de montage quil recotvre, et qui eux sont incontestables, mais de la généralisation qu'il prtend en fournir). . Ce qui frappe d’ailleurs trés généralement dans Tusage par ae stein de la référence au M.D., c'est sa tendance & en . Soit la troisiéme de ces lois: toute ane sie de méaphores, doo! TeEPONOn, Is tae 4 dinges, et autres images motrices Cimesvjais ce que je voudrais signaler, est Ia pervers, copérée sur ce concept = — dabord, par Ia surstiisation de cette ide (dany a est vai, d'une eatsine tradition marxiste); Eisenstein yoy. gualiatss pariout - dans Ia construction ‘du Cuiranse io «bop dns les dessins de Pranse, que si-e encore, et on re ye me ie voir dérire Vessence du processus inventt en art come cation de cette loi (invention, ce n'est que le saut dane mect™® *pl, de nouveau, & partir de accumulation de notre expcrenestsl4¥ & ion is ae mtn — ensuite, parce que, bien souvent, ce saut na cher fy litatif » que Ie nom : ce qui frappe au contraire, c'est Pete qua. aul manifest, dans ses films, mais aussi dans les. dénombyen ais qui constellent ses textes, & Vamoncellement quantiee est ia fie tes Lnjaetie Mt accammlo lox plans, ics pols it a Fobstng. les « quliés» diferentes — pour le seul profit dun ‘yc, 3m (comme I’a bien démontré Narboni) -quantieg — enfin, last but not least, parce que ce saut qualita, jusqu' le ramener purement et simplement a Y'dée de contri, 2 4 en faire un ¢ renversement dialectique en son contraire ¢ 7) En un tel moment se produit habituellement un renvene dialectique brusque de cette étape en son contaire (Notre « Octobre >, 1928 = OF 1, 1m) Le bond. Le passage de Ia quantité en qualité. Le passage son contraire. aaa (De la structure des choses, 1939-45 - OF 2, 9) Quoi quil en soit (..) & cette courbe [il s'agit de a spirale rithmique] a été attribuée justement la signification qui, dans interprétation se trouve aussi a la base du mouvement Cest justement cette courbe qui signifie, de facon passage au contraire. (Organicité et MONTAGE RISENSTEny cin se référe le plus constamment est isenstel le aalement Ista sg ale, 2 Timah ma o Sas 9 ce perpétuels, de renouvellement et de dean 3 changement “Sass 3 wavers tous tes Son obsession est ement universel, ininterrompu, it appara, in, comme littéralement fétichisé 2 ja trace partout. A travers toutes les ins fantastiques et hasardenses des lois de la dalectiqu cee ‘est en fin de compte un attachement indé 3 dessne le plus clairemen principe méme du développement et du devenis, aul enchante tellement dans les phénoméaes de la nature, et que Ta comseang tellement peu dans les processus de exéation..” (Wie sag’ tch’s meinem Kind? !, 1946 - OF 3, 137) Attachem contribution de ce « principe » dans les cas les plus hétérocites, et parfois les plus inatiendus + le mouvement est ce qui vie (avec Plékhenov par exemple comme garantie) tous les cas particuliers, tous les niveaux de la problématique du mom- tage ; ailleurs, il viendra rendre compte de Ia prédilection pour un dessin « linéaire » : et il est ce qui, finalement, vient remplacer, ou éargi, la pulsion, le désir Iui-méme (Cest trés net dans Vexemple, plusieurs fois réitéré, de la comparaison entre danse et dessin)”. Encore une fois, il ne s'agit pas ici de répéter la démarche dogma- tigue consistant & demander des comptes & Eisenstein au nom d'une dialectique < légale > dont le modele serait considéré comme achevé cela est absurde au regard de la réalité de Ia dislectique manxiste, et jesptre avoir indiqué combien cela était aberrant, ou a tout Je moins peu pertinent, quant eu projet eisensteinen, A Yévidens ly » dang appropriation par E. de 1a dialectique matéri tus profond de fonder essentielle soumissi vaine, d’autant py ‘lus difficile, qua Regs vate, it, Eisenstein n'est pag ‘CHAPITRE 3 RISENSTEIN PRIS A LA LETTRE aj suit est donc une < lecture », sur le mode de lami Ar GiMenees » de deux films qEisenssin. Programme ‘= ee ae sail en prciminste, un certain nombre de questions de et de choix inéthode 1° Quels films choisir? Tsix films achevés d'Eisenstcin, des copies étaient assez sist sent anponiles 2 Tepogue de e= waval (entre début 1976 ef le mie meniso7). ce qui permit de ne pas avoir de contrainte an depart: Ka 7) on essentielle qui a guidé mon choix était dés lors Ia sti- consid comes sil est souvent peu intéressant, voir carrément faux, de consi Your le travail d’Eisenstein comme divisible en deux « périodes2, i et fen revanche indéniable que sa production filmique se présente sous la forme de deux grands ensembles trés distinets, les quatre films muets dim cété, les deux (ou trois si Y'on sépare Ivan 1 et 2) films sonores qe Tautre — et qu’en particulier des méthodes de montage extrémement Gisemblables, malgré tous les présupposés communs quelles Peuvest Gestmgont 8 Yqeuvre dans Tun et dans Yautre de ces ensembles: 1} mia fone para assez naturel de prendre un film de chacune de os =)P& riodes >. En ce qui concerne les films muets, mon choix s'est porte sur Ja Ligne générale, d'abord parce que, avec Octobre, il mardi, fron sens, avancée ia plus cohérente du travail sur Je mouiage) ees années vingt, et s'accompagne en outre de tout un corpus de qui, en 1928-1929, marque lui aussi, en un sens, des Si, & ce point, j'ai écarté Octobre (qui est pourtant un 1. Je dois préciser quelque peu, car ¢O. fait, ogego Secompagné. esas, thcoriques at de Béjine). Cela dit, ensemble de textes des genre : accompagnant la Greve, il n'y fants; quant aux textes sur le ‘Potemine > wowace EISENSTEIN 4), cest essentellement parce gyiy caper BE a te qui mobilisait araieat colctit de, travail an erele choix a 66 plus simple, et coy S tise guider par mon sOUl Personnel Beyer sor un objet peu aimé, et que jj male gu caractere sans doute plus expe. rai pu disposer, durant un temps assez lon nent, de copies 16 mm, provenant Pecans 8 tts (oer mal, els) par contre osge wakenbublencat a part de corm du commerce déj2 quelque emtmaées (od, st item past 12 qualité médiocre des reproduc fins de photogrammes ci-dessous) ‘Quant aux instcments de travail, J ma pes do montage (apparenant aux universits. de P Be 2) Mon tava st done déroulé dans les conditions pratique. ‘illeures envisageables actuellement. 4 ates je fal consaté dans les copies utlites, et pour les séquences Gali, ateone aiférence par rapport aux copies visibles per silleurs 2 Ia Cingmathéque Francaise). 3° La méthode dexpostion devat tenir compte & lo fois de In ature pariodioe des objets, et du but spécifique poursuivi ici — ‘avoir, la mise & Vépreuve, dans le détail le plus fin possible, d’un fain some de comes seven BE clip irene -cioenstcinia, davantage que la production d'un point de vue « original » “aa eee te car, Sex qu agese donc d'un type a See pteaer (co taken de Vasc Ieresthe sence Sate re Vacseat mis sur I « appl ae Bie tia ets pew ie développement reat ‘repérage d'autres codes, notamment symbol eon ymboliques), ma dette ceriain nombre de textes analytiques me Yai eu Ia chance de pouvoir dis- 18-3 et réunssant, & université ant, & Tuniversité de Paris-8 , Michel Marie, Guy Miktaclian, a collectvemest depuis 1972.8 Eu resherche dit donoe ek crore ss Til general di ie grand niet de séquences, sous forme ‘que possible et qui. ues ‘ Bese, ws ‘certain nombre dologiquement empl Gant Oosbre, Tone eT au point par Barthes jis classique mi sésormal eben 0 eee reposition suit, en oute, le fil da tere ti, Dans Ie Pitins le second ca® 00, 8 regroupé de facon plus ena jors GME yeaux » de lecture ‘Svagissant de analyse de mor- Bese eee yar rnpon 8 ture sable des films en question, cele ak aes plas quune DUANE Se ans le premier ca, sto gre Ps SWUNG "Hermet de metre sisément en NOS female vordre Jes respect ty métonymico font le travail Fe pos de telle © mevitaphorique, mais que cela ne dispense Pas WY telle lexie des remarques valant Pout ‘deuxitme cas, ob le texte filk- de HOP “et qu'inversement n easemble Fsomment bien davanis ‘Géterminé par la question de la et t ict gegroupement de analyse en quelques, 1808 mie et de In fist acts © d'etre présente, de fagon latente he pas 1a diachro: ement le choix. des toujours faire état d'un certain nombre ‘du morceau choisi, représentativite ésentativité > soit dif- it de justifier rée difficile encore se endu, on peut consistance Phs 2 wees minimaux * regard du film entier (encore que cette ‘ évité la séquence de Vécré- ‘Ainsi, j'ai soigneusem! igne générale, non que, morceau retenv. reuse, dans la ce quelle avait déja suscité une bondante littérature, mais parce coup plus longue, elle est pietigana contesie, pius «monotone » (malgré s& mise, ceuvre de tieses) que celle du réve — laquelle condense. ea tet espace vine de principes narratifs et représentatifs différents, Ow Ivan, le i tint eocore plus aléatoire Ge crois qu’en. fait, mimpona quelle Séquence aurait pu convenir, tant le film est « organique >); ce qui mia Fisenioé dans mon choix est essentiellement In possibilité Ge se perenne « séquence » un morceau de chacune des deux partis du film, dt de pouvoir en quelque sorte prendre en écharpe 1van 1, Ivan 2 et leur différence’. 3.1 y a, & vrai di vat iit J i , une autre possibilité analogue = celle consiste & anid cick Hae ts adqvenbe en couleurs (Qui $0 = ie a arodie); cela menait malheurc ensem! Gass Gah ent nbeuronen & 1S ites to aeraian sea armas aurea 2 rab ‘ wowrAgs BISENSTEIN 1 «Un nove SOvrETIQUE > (us rau vce immanent prec TABTONOTG, ay une, ail tourent 1 case, Te regan’ tio ia eaméra et Sourit largement. antler? Question, banale, de toute | nine sion déciare sen remeane i "emetic, Merle, on se heurte demblée Fe st oe cour cans Hsu fie, obligsant ti Tent ame eatin de bios de sens (comme si le film eit fare rere ona ben que co nest pas vrai). Tc, par exemple; tat aie de Lénie, je devai, bento, le mettre 2 contribu eS je tribution, of, dis fors, ne pas T'inclure dans ma séquence ? Ter sir, il ya tout de méme une apparence de logique : ce « fra Fat ed comsbastion avérée de tout un épisode, de tout wn jeu maet o> du ange pllée, oh Tagronome fait miraculeusement renter Topas woe dos fagmentsimmédatement uitéricurs, il ext fale Glatinstte que, du point de vue du dram, on a chanaé episode, et a du point de vue de Ia représentaion, on a changé de mode de ieee ue, Mais si cette coupure, qui fait passer grosso modo d'un re ch scénique & un régime, dsons, métaphorique, est assez franche, il va reste pas moins gue Ia figure de Pagronome intervi apse econ fev dans des roppors ae ; mon-scéniques) avec bien d'autres On apereoit ici la dic Reena dks isles pele de segmentation de tout film Gente; mie ls Gods y sont le plus souvent bien dclimis, apo lemeat loin de se réduire & sa val et i co ws valeur dramatique, aa oer denen swpepoier deux (au moins) segmen- Eurema exe sifeué de méthode & son avers etm as ers, la lecture de ces 38 fragments ‘compte de fagon totalisante du fil ae fem ot film entier, du tous les sens : comme si ment « organique > (voila qui n’aurait un ie ‘el prélévement aux fins d’analyse. inaccoutumé du mot, on sen e quon nomme ordinairement elsensteinienne (et ce qu'elle pracments 14 3 ch 3 que de une pe ai, Set ine te a. een ae sb ait da cope precedente ; 1a caisse pleine Sargent, cest, en dene: 1 eae ene an seve: gece uy, daar tent ming, Pema oe roan aso as aus de aga, maid su! ae ors de von couronnement — at début plans, trés brefs, d'une caisse dabord vide, qu'une Pivstiets emplit. Que s'y passetil? D'sbord) cei t cent, d'une scéne & une autre, micro-intermbde qui siehon de décor, mais de personage : focalisée sur la cor, de toute scene, par un gros plan & Ia ) ef sur le miracle (double : la « pluie dior >, ‘yaincu), Vattention du spectateur est éloignée divi’prusque qui sopere, de Y'agronome & Marthe. Mais _qu’on voudra (car les connotations, assez laches, pour- série de références symboliques et trois ty passe, it avipet de chanel ; te de tout dé e¢ométrique > dividualisme Fisso (abstralt omnposition s aussi Tin de Ia substitu pss, et autant musth Se déplier longtemps), une ues. myeyeargoisément ce trait structural, si exemplairement lisible ici das a condensation, et si caractérstique des ouvertams chez Eisenstein : possr demblée 1a double matrice de deus registres de sens concurrents, vost deux modes de représentation® — qui antorise en fait A considérer wt de Gfauscule Lexie (moins de 5 secondes) comme wn début ‘Tout semble un peu se passer comme si (avant méme de considérer ie fonstonnement de codes benucoup plus fins), le texte avangait, simul- ke iment mais sur des rythmes différents, & deux niveaux : celui dune fiégie plus ou moins classique (une fiction avangant avec ses embray/ats propres), et celui d'un systtme de connotations assez complet & Yéchelle du film’entier, mais que chaque séquence, chaque fragment peut-ttre, insert, module et récrit. S. Le découpage de Ia séquence est donné en hors-texte, pp. 1 & II. Th mi fame eentel de donner un decoupage. techaiquemy. 2 tetaile. te me line indgue, pour chaaue fragment : un numéta ordre dans 1a sen, nombre, de photogrammes, — il faut tabler sur une vitesse ide 20 phis), une description globale du mouvement dans A susun mouvement appareil dans toute ln séquence) Bien ave ce ne soit certainement pas leur, visée ‘Marie-Claire Ropars et de Pierre Sorlin MONTAGE EISENSTEIN th gmc, vin ee ap leg nee is ci ens ene Toran lear art baal ute ircsice. + Martha et In éaisse y oscupent la “Gualté (le jeune taurea) ‘Martha, 1: «homme nouveau > | ‘Si la caiss, aux fragments 1 a 3, se remplit, c'est bien stir au de Tagronome (et donc, métaphoriquement, de Lénine)" quil aut Je porter : cest lui qui a fait rentrer V'argent. Cette caisse, aban- Idonnée 4 clle-méme dans le cadre, objet magique ou trop réel, éludant Hen tous cas la prise imaginaire, est ressaisie, en 4, par deux mains qui, "sans ambigulté, se Tapproprient : ces mains, ce ne sont plus celles de nine/, et Cest @ Martha que le fragment 5 les atribue. ‘Quil y ait un rapport privlégic, ici clairement manifesté, entre tha et /Lénine/, ne doit pas surprendre : plut6t faire indice du tatut de Martha, femme, paysanne, pauvre, faible mais révoltée, qui a onc tout pour devenir Vembléme de la Russie agricole de 1926. Par si /Lénine/ ow son fils spirituel, le komsomol au sourite frane at. MONTAGE EISENSTEIN caresse ta caisse, Se couche amourcusement sur ‘ fnaiquer titéralement comment ells identi & te aie ae (einbus allons pouvoir acheter un tatteaus) ag says ays éve que 1a prospérité du kolkhoze (Cest tout I Mavoir autre bade : (Cest tout objet de ta suite de ts ‘On a souvent remarqué que Martha était, dans Ja Ligne Koulak, les bureaucrates, les ouvriers, les paysans, Thomne iu Suey a appeluit de ses veux (ce qui ne laisse pas dure paredongy area |i ise jexie, mais plus largement, dans tout le film — um statutes pentane: | ge Bek (Gob, par pares oo he fait qu’il soit impossible de lire la Ligne géné- esd |[#s< te comme, store dune pie de coneence pues cat ee Rea transformation -— nous ne sommes pas ches, Poulovie); mks en méme temps, Martha ne se réduit pas non plus & un simple embléme, phe », ni méme & som typage. Je ne vois pas, pour dési- gner sa place dans la double économie (diégétique, symbolique) du film, Ge meilleur mot que celui dembrayeur. LE SOMMEML : FRAGMENT 10 Le cadre, fortement construit, inclut : en bas et en avant, Martha et caisse (et aussi le boulier de Vagronome). Sur le haut du cadre, dévolu a la butée du fond de scine, se détachent, & gauche, tes éclairés, trois bidons, & droite Técrémeuse (je dirais presque = le fantme de Téerémense). La gamme des cnrements va, deerescend, in: es dans, Math Neiman Da ce fragment de 94’ photogrammes (5 secondes), un parcours de a temps d'etre induit®, qui insére Martha entre les bidons ct Péerémense : entre Ie lait comme produit industriel et instrument & produire de la eréme (et aussi de Textase — cf. la séquence «de Merémeuse 9), Derritre Te tout, my térieuses ouvertures des fenétres, donnant sur quel dchors ? Yat qu ‘te 1's donnée ? (vans) | iuphrosine 9, Ceci vaut & Tarrét, sur photogramme, et la question reste posée, de la vatdie“de (ies Considestions dane le mowemeats, a 1a projection. Op st 58 {he Ces ur pou de tel pea de etre RE ‘onde - fin analyse’ dln sequence de Novak dans fe Monge avons que peronpstement ete idee ma touou, lai 4 serait aster volontiers dascord vce Noel Burch pour estimer 3 Fa toujours dans une, hnage cinema aonogs a sortent davantage que d'autres (..) on yerra toujours le, Partie, ct surtout Ia forme du cadre en tant que tel> ‘Aussi mon anayse du parcours de ecare dans 16 dans mon esprit, une tentative pour restituer le mouve pepeeniaae car si je ee sir que le ce cadre comme fu en revanch par E. dans cette ee ‘ou une intention (ivan «) crest de wes (Gimsnanov [prise 125 130 ar 136 107 R s T aha Po feapnent 10 ts ras! Pete che 3 com> pepe Bes oa me ate fe fier rc expciion > du ps eM et t i tapas innsdeie lot ote Te ve met oY ear, mete gusane st TaD Re de Teco (Ons le dese, de sesic®); one i, es A eg Hanes mater, Seer onl coup, pertion dete profondeur de ce iment ay incre encore plus forcement Martha, et son Sep caters eee ee ce ik Eaprstion, par Tasbitaie du Jeu sur les Gober Fo Pévidence, ta 6, Pat Jay symbolique, par son immoplité absolue enfin — Brees reorentation qui est tout sauf naturalist, Dans ce cadre qui Pee re caertiaivement, I eximivation de Is construction d'une scéne rar dual (Ct, pour moi ea fous cas beaucoup plus fortement) quel- ‘gue chose qui, radicalement, nous fait oublier I sctne t immobile, qui dort, s'y marque toute V'insistance de la ore (plotst + du métaphorigue) dans le texte, Quatre couches Gh senifeaions sty superposent (ou plutt sy nouent, s'y condensent) itis de Pécremeuse, par exemple : c'est d'abord un simple repére topo- que (on est ans fa lateric); cst un rappel plastique. (lumiére Titense, glauque) des images d'angolsse et d'orgasme d'une scéne anté- fieure; cest une image du theme de la productivité, et aussi de Vextase ‘Gexuclelsciale) qui Vaccompagne ; enfin, par Te mystére de sa situa: ‘tion en coin, en pénombre, au terme de notre lecture du cadre — elle est pour beaucoup dans Je malaise de ce tableau figé qui, sommeil de ‘raison, va engendrer des monstres. ‘séquence, peut-tre, la nature du fragment dans cette lexie, et d’autant plus ement fictionnalisé, la narration/représentation clas~ ¢ formés & son école, rapportons- nous, plus ou moins automatiquement, toute représentation, toute fi tion?) Sans chercher 2 trop raffiner, om pourrait le subsumer sous le mot de scéne : production d'une continuité temporelle et d'une igonsité spatiale imaginaires, Et cst justement & cela, & cette Et A cette homogénéité, que sten prend la représentation cisensteinienne 5 Pai marqué deja comment ait déque note attente, au terme de la lexie par exemple, un espace ‘homogéne, isotope, neue, simple séceptacle imaginaire a fictions, Il faudrait y ajouter (Ce, serait vite vu) {a systématicité du refus de raccorder deux plans : Gun fragment & autre, ca ne peut que sauter, et effectivement ca saute (la caméra change ds pean nr Ie redoublent davantage quis ne se conti- nnuent). Progression par sauts, de objet abstrait au sujet, & la scéne, puis un cadre oi la scéne est quasi déniée. TL faudrait ajouter, & ces contra dictions de fragment & fragment, les conflits internes au cadre + grt phiques, plastques (les Tumiéres), spatiaux, représentatifs le eatalogve théorique de Dramaturgie der Film-Form y trouverait, aprés tout, une application pas si déplacée. Et bien str, le confit fondamental qui Getinit le cadze : le cadre rompt, éparpille le réel imaginaire de 1a fiction. ‘Le fragment ultime de la lexie (n? 10) serait, en somme, arché- typique : neud narratf, embrayage, index de lecture (@ Thorizontale) Cmdensation et recroisement des réseaux symboliques (2 In verticale) et emarquage cru de Ta rupture de toutes les amarres aves «le réels Shetingment fixe, avec sa lumigre d'aquarium ou dempyrée, s2 dor srouse qui dérive comme embarquée, il est un non-ieu, estat du 1Eve, de Tangoise, de Ventas. Bib tioch¢que-Discouneaae 5, Grand’ Place - 33109 ‘SRENOBLE wexie 3 @ 16094854 Sinstallo ici un montage. alterné « véitable », fragments pars, ct fragments Sinsalle Jcrituant deux séres autonome, dont le montage eerie le F3PROH: LA réveuse + fragments 12, 14, 16. Lancien et fe noweat ‘ ebapisé est connue + enttepris en 1926 sup Lise de oe or Te tite transparent le Ligne générale", Som pour la realisation Octobre, repris et acheve, an an Cries au pritemps 1928, 1égerement modifié aproy sans hunger (ltrs) aver Saline, Ie fils fot finalement désavoug ae comeenees offices (au moins celles de Vindustrie cinématogra- Pa iron mpont gue co si comme on Ta souvent affirms, parce sate ans, Te fim stait mis 2 Cbvoie du PC. (5) US, Moscou 194, p. 305) le conges ext lia en décenire 1925, se Ie Ce Honinion & peu prés unanime de tous tes historiens et témoins de Ja tie dsensein | Lebsier, oureniey, Scion, Péra Atachevs, cic : fe pas bien voir a contradiction entre Ia ligne du film ; congrés du PC (décembre. 1927): « Les pavsane le pas aux ouviers Ala campagne aussi, 1lan de Paysannes qui édifiaient les kolkhoz. La massc de la eiement ers les koikhon” Un role important revit de racieurs et de machines agricoles (SIT) aYsans venaient en foule visiter les sovkhor ct fonctionnement des tracteury, Ges machines eet, stance tenants, deckdieot aller ab personages du fond de décor en URSS. Comme le note MONTAGE EISENSTEIN Vimage, horizontalement clivée, détachait le nouveau, baigné d'un nimbe de lumiére, sur fond d'ancien. Avec cette image de Martha révant, le 1e code métaphorique insiste : inversion gauche-droite de 1a pos- ture, troublante pour la perception de la continuité scénique (sinom nar- rative), est accompagnée d'un radical changement de décor : plus de bidons, plus de fenétres ouvrant sur un imaginaire village paysan, plus de tableau de bovidé au mur — plus rien qu'une source de lumiére quasi céleste, semblant diffuser sur tout le visage de Martha. Comme si celle-ci, d'abord adossée & Varrigre-plan villageois de 'Ancien, sombre et borné (fr. 10), était maintenant regardée «de Mautre cOté >, stenlevant sur le seul fond de son réve, un réve d'avenir prospére, de Nouveau Ge serais presque temté de dire que le réve arrive par la fenétre, comme dans tnt de tableaux ol, par exemple, des anges apparisset & ex saints.. Le clivage Ancien/Nouveau : dans le titre, dans la fiction, et, done, dans telles cellules élémentaires de la narration : on touche du doigt la préoccupation eisensteinienne de 1° « organique », et, plus précisément encore, ce qu'il décrira, aprés 1934, sous le vocable d° « image > (obraz), cette image globale d'un théme que tout le travail du film aura & charge ancrer dans des figurations (izobrajénié) qui véhiculent anecdote. Explosion, extase, frein Pris en bloc, le «trio» 12-14-16 a une fonction claire : aecoler cet ajuster Martha a son réve (cf. infra, Martha, 2). Dans cette opéra- tion de centrement sur le personnage, deux moments sont nettement marqués “W'* gu fragment 12, wn prosissement inkat Ge i aie aaa un renversement, un «saut >, dont je viens de proposer une lecture (parmi d'autres, n'en doutons pas) ; — en 16, le sourire qui s'épanouit sur un visage jusque 18 prati quement inerte : culmen de ces trois fragments, et annonce d'un nou- Veau «saut >, qui se traduira par Ia disparition provisoire de Martha, Eisenstein a souvent parlé de ces différents phénoménes : en termes dTeatase de «saul qualtatif> (Van et Yautre souvent oo ment, comme on I'a vu) — ou encore, par la métaphore, fréquente, de lexplosion, métaphore filée par lui jusqu’a exiger Vintro- duction, dans la chaine filmique, de fragments destinés & aceroitre la tension, de fragmenis « détonateurs » en quelque 15. Voici ce qu'E. éerit en 1945 a. propos de bg, ome, etavit de eat set ave, ‘MONTAGE EISENSTEIN ive exes en prc, dan Ie Potemkin) IE er rate 12 ct 16, puisquil a du premier fragment 14, paral ine gue, et déji Ju second Te. prowise, See a ne ‘ment rut soap. (comme si ce n’Stait pas rentable, pas fone dear parame’ ujours dire les choses deux fois). : ma de cove description, ici un peu mécanique, wold une grag oon Ie process, qui, ui varie) tr8s constante chez Eisenstein ate (oom I ta narration. Science du retard, dU suspens, comme fee rma ee propos des clebres fragments qui reculent sans we te moment de Lexécution des mutins dans le « Poremkine > ; ee auat de 1a décomposition analytique du drame, de ta fiction, Seance aout Céprowver, verigineusement et interminablement, 2 Ig Gamme om ns de mise co sebne sur Dessalines rapports par’ Nijny fry 2 toujours quelque chose de plus & insérer dans action, avant ce ro is einianes top pressés, proposent) — et comme le_théorisent tels autres des cours au V.G.LK., en particulier celui qui s’intitule dans sa version écrite Mise-en-jeu et mise-en-gesie (1948). Tout ced, bien str, a relicr en demiere instance au principe qu'un Gvénement n'est pas sigifiant en Iui-méme, par sa simple représentation a signification doit se construire, aprés analyse, par la mise en pré- sence de simes aussi discrets que possible (tout en maintenant une base figurative analogique). Le sens des figurations eisensteiniennes ne s’épuise jamais dans la reproduction d’un supposé récl, ott le spectateur pren- ait (comme le suggére T'utopie baziniennc) ce que bon lui semble (d’oi la haine bien connue, et fort logique, de Bazin pour Eisenstein). Le REVE + fragments 11, 13, 15, 17. Leespace, dont le clivage est posé d'emblée par un fragment vide de tout mou- ment animal, se repartt sion deux zones, dont la valeur est systematique- ‘ment marguée’et utilisée = — en haut, “ eesse, de droite a gauche, assez ‘rapidement ssur ce fond tumultueux que senléve la lente et majes- du taureau ; terre vaine », indistincte, vide, immobile; peu & grouillement du troupeau de vaches, plus ou Te de horizon, iste » (car cet écart figure/référent est de régle dans la Ligne générale, comme dans Octobre), mais bien davantage en raison de sa_ situation dans 1a chaine textuelle (ct. infra, Martha, 2) et aussi de Vévidence de son fonctionnement «a la métaphore » Liimage, d'abord, est, au sens le plus technique du mot, truquée : utilisation du cache/contre-cache, et, pour la partie supérieure, de Vace céléré et de la surimpression. Ainsi, elle superpose, en haut, deux figu- rations, et conjoint, de part et d’autre de la ligne blanche qui, grice au défaut d’ajointement du cache/contre-cache, désigne la barre de Vhori- zon, deux zones fort différentes d'allure et de contenu. Ft cest cette structure © matérielle > de V'image qui permet de la lire comme — 1%, condensation de signifiants : le ciel d'orage, qui connote ici, via toutes les mythologies ou presque, les divinités barbues du ton nerre et du ciel (le principe male) — et la figure levante du taureau, autre figurant assez transparent de Vagent fécondant (doublement : en tant que figure de taureau, et en tant que métaphore d'une rection) ; — 2°, juxtaposition : Ia terre, inerte et passive, Dé-méter, aue dessous du grand ciel male, est espace du mouvement des vaches, mouvement presque aimanté, dirait-on, par Vérection de la figure du taureau. Male et femelle, littéralement conjoints, en une image (au sens large d'Bisenstein, cette fois : obraz) métaphorique, surdéterminge, mais tr’s précise, du cot. Exploité thématiquement dans un épisode ultérieur (le « mariage >), ce couple mile/femelle insiste dans tout le texte : ici, comme on vit, sur le mode, qui sera avec tant d'insistance théorisé par Eisenstein, de Vimage. Ancien/nouveau, male/femelle : le film pose encore bien d'autres couples oppositionnels (humain/animal, homme/machine..), comme si Eisenstein avait voulu en faire une sorte de manifeste muet et peut-tre auto-ironique de son obsession du «conflit >. Structure binaire inter minablement répétée, ré-actualisée & tous Jes niveaux (toujours I « or ganicité »), et od toujours Ja transgression de Ia barre paradigmatique point & horizon ; des faucheurs ou de la faucheuse, qui est le plus mécanique ; des paysans ou de leurs bétes, le plus bestial, etc. ? Le cadre Pour Eisenstein, donc, 1a question bazinienne & Vécran, cadre ow cache? >) n’a aucun sens. Ni Vécran-cache de Bazin, simple masque d'un réel jamais fragmenté, jamais perdu; ni, envers complica, 1

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