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La Bhagavad-Gt, ou Chant du Bienheureux

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59 Les objets se retirent devant lhomme abstinent ; les affections


de lme se retirent en prsence de celui qui les a quittes.
60 Quelquefois pourtant, fils de Kunt, les sens fougueux entranent
par force lme du sage le mieux dompt :
61 Quaprs les avoir domins il se tienne assis, lesprit fix sur
moi ; car, quand il est matre de ses sens, en lui la sagesse est affermie.
62 Dans lhomme qui contemple les objets des sens, nat un penchant vers eux ; de ce penchant nat le dsir ; du dsir, lapptit violent ;
63 De cet apptit, le trouble de la pense ; de ce trouble, la divagation de la mmoire ; de la ruine de la mmoire, la perte de la raison ;
et par cette perte, il est perdu.
64 Mais si un homme aborde les objets sensibles, ayant les sens dgags des amours et des haines et docilement soumis son obissance, il marche vers la srnit.
65 De la srnit nat en lui lloignement de toutes les peines ; et
quand son me est sereine, sa raison est bientt affermie.
66 Lhomme qui ne pratique pas lunion divine na pas de raison et
ne peut mditer ; celui qui ne mdite pas est priv de calme ; priv de
calme, do lui viendra le bonheur ?
67 Car celui qui livre son me aux garements des sens voit bientt
son intelligence emporte, comme un navire par le vent sur les eaux.
68 Ainsi donc, hros au grand char, cest en celui dont les sens sont
ferms de toute part aux objets sensibles, que la sagesse est affermie.
69 Ce qui est nuit pour tous les tres est un jour o veille lhomme
qui sest dompt ; et ce qui est veille pour eux nest que nuit pour le
clairvoyant solitaire.

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