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REVUE - ARCHEOLOGIQUE LES TOMBES DE DERVENT: QUELQUES REMARQUES ‘Résumé — Analyse Garpie du mobilicr toreutique peé- senté dans la récente monographie sur les tombes de Derveni L’tud aborde les diferente vases conteneurs, pulses vaies& aire, avec leur dstution et la loca fation de leurs atalies de production. Viennent ensuite les vases en argent atelier et cireulation des prode= tons. Contairement tux inserptions, le poids de ces vases en argent demontre guile ont pat les mémes talons que le sannavage. LA. approuve la chrono= logic proposé, qui s'sppui sur les données numismati- quos ot ajoute a la sere do Derveni ensemble de [Rezanovka, en Crimée. Certans des vases en bronze et len argent ont xe eres plus d'un scl evant es tombs [Les yates de Derveni sont contemporaine de ceus dela tombe If de Versina. Lesistence dun riche mobiler ‘métallique provenant de tombs antérieures prouve que Tn richetse des veterans macedoniens ne suit pas & e%- pliquer Pessor de la toreutigue de luxe en Macédoine. Moss Monde gree. Grdce. Macédoine. Dervei. Ver= fine. Tombe. Biblogrphie crtique, Vase. Toreutique Bronze, Argent. Production, Atelier. Epigraphie. Circula- Son V's. a¥-J-C./1Vs.av.J-C. SUR LA TOREUTIQUE par Athanasios Sideris "The Tombs of Derven : Some Remasks on Toreute Absract— An enlarged analysis of the metal grave furi- ‘ure published inthe recent monography on the Der- veni tombs, The study deal with the various containing vases then the drinking vases ~ and thei diffusion and the localization ofthe Workshops. Next come the silver ‘vases — workshops and circulation ofthe products. Des- pite the inseriptions, the weight of these iver vases Shows that they were not made according to the coin Standard. The A. agrees with the proposed chronology, ‘which relies onthe numismatie evidence and adds the Finds from Ruzanovka, Crimea, to the Derven! sees ‘Some of the bronze and slver vases ate more than century older than the tombs. The vases am Derveni See contemporary with those from the tomb Il of Ver= Bina. The existence of precious metal grave goods in Carlie tombs doesnot allow to explain the development fof the luxury toreutic in Macedonia by the sole wealth of ts veterans Keytcon Greek world. Greece. Macedonia. Desveni Vergina, Tomb. Critical bibliography. Vase. Toreutics, Bronze. Silver, Production, "Workshop. Epigrphy. Trade, 6h/Sth century Be Le livre sur les tombes de Derveni, récemment paru, constitue la publication compléte de cet ensemble découvert il y a maintenant trente-sept ansI. Le riche matériel qu’elles ont livré, et qui a hanté toute une génération d’archéologues grecs2, trouve finalement sa juste place dans la littérature archéologique. 1. Msp Okey Haig Topcon Os ayn co eters (athenes 1997), ar (Publeasons 6 LArheiton Dation 89). Avec I col. de D. Als Doin, KRo- ‘option 229 5] fi det + nombe desing eis ‘es non sumirots dani calones, 2 sense, 20 colar $110 pL NIB inde sical 32. de sa en amen "es renvois ax pages da volume de Dern! sot ine ges ene crochet det or robes ne nore ev. Ac 12000 prenon a mumérotaton en ange das le catalogue de ete publication, Votre compte ends de ey 1995, . 301-303 Pourno fences bibiopaphiqus, voir noes ABeiatons 2 Censines questions ditcares fone dB Ee abort mond eats tls 08 J. (Umer de Bouse opr, Dijon, decemire 1995), non publ 4 Athanasios Sideris Les objets, découverts en 1962 dans les six tombes a ciste et dans la tombe macédo- iene, sont en grande partie connus de In communauté scientifique par l'intermédiaire de nombreux catalogues d’exposition®. Cette découverte a eu un retentissement exceptionnel en raison de Pabondance et du luxe des offrandes. Depuis lors, d’autres ensembles funéraires, au mobilier trés riche, ont été mis au jour & Nikesiani, Phagrés, Vergina, Sindos, Thermi, Aiani, ‘Agia Paraskevi, Ainia et Pydna‘, La méme richesse apparait également dans les tombes isolées découvertes & Thessalonique, Potidée, Sevasti, Methoni, Agios Athanasios et Agios Mamas", ‘A Derveni méme, des fouilles récentes ont mis au jour une nouvelle tombe macédo- nienne, une tombe a chambre creusée dans le roc naturel et deux tombes a ciste, toutes pillées. ine Lété®, Néanmoins les trouvailles de la fouille de 1962 constituent toujours un témoignage essentiel sur le début de la période hhellénistique, en raison notamment de la variété inégalée des objets et des formes, surtout dans le domaine de la toreutique. Dans cet article, nous nous occuperons uniquement de questions relatives @ la toreu- tique, Dans le volume de Derveni, la description de chaque tombe est suivie par une liste des trouvailles présentée sous forme de catalogue. Les comparaisons et les paralléles donnés dans ce catalogue ne sont pas exhaustifs. Cela n’a rien de surprenant vu la quantité du matériel considéré (plus de 500 objets et groupes objets !). Nous essayerons ici d’élargir les compa- raisons et de poursuivre la réflexion sur les ateliers, le commerce et Ia chronologie des piéces. ‘Tout porte croire qu’il s’agit de la nécropole de Pan LES VASES EN BRONZE Les crates & vohwes Pour le cratére a volutes Al, P. T. et I. T. donnent comme seuls paralléles celui de ‘Vasto, conservé & Boston et un cratére de Ia collection Ortiz, dont il est dit qu’il provient de la Gréce [p. 31]. Nous profitons de occasion de cet article pour ajouter quelques détails techni- ‘ques relatifs a ce demier. Le cratére de la collection Ortiz est muni d'une passoire qui sert éga- Iement de couvercle”, Les trous forment au centre une rosette entourée de lignes en tourbillon, disposées 4 contresens (fig, 1). Le rebord de la passoire est découpé suivant le contour des anses du cratére. A cet endroit on voit encore des traces de soudure indiquant probable- ‘ment lexistence des anses de la passoire, aujourd’hui perdues (fig. 2). Les anses a volute du ‘ratére sont faites en trois parties coulées séparément, puis assemblées. La partie principale 5, Treas 1978; Aland 1980 3 Starch 1980 Amine Les relay dot fouiler efecrstes depuis 1887 Macdoia 1988; Bologna 1988 Mower 1993. Nien! 1992; Niksdoo Peter 1997 ; Andris 196i; Kove 19375 Shatitidowlgstadou 19973 Sider 1985+ Raratou-Mendewis 1989; Stamaids 1987; Voco- {opoulon 1990 Bewon 1982, 1995 ec 1997 TS Simsidow 19660, Romioposlo 1989; Sigmnigou 1966bs Vocoapoui 1994; Besos 1990 et 19995 Tabi ovrAviont 1993, 1997 cc 19983 Medhonsozou 1992 parisentrgulremene dns la revue Ts Apso Tene en Matsa wa pi (Madea ai Tira. Linx dos ‘ines 19871996, dane egal sales sot clasts par ew ‘pw etets apa recent see eS pe 0 EE pw em Manoa ne pry THenalnigu, 1997 (Taman 1997, 4, One 196, 49 dam, &Tembouchare dea psi 2655 em, prot de I psc 1232 Les tombes de Derveni: quelques remarques sur la toreutique 5 comprend la volute et les appendices en forme de téte de cygne. Les parties secondaires for- ‘ment les helices et les palmettes latérales (fig. 3). Malgré le polissage les soudures des jone- tions restent visibles. Une petite croix est gravée a l'intérieur des pices letérales de Pune des anses. La méme croix apparait a Pintérieur de la piéce principale de l'autre anse. Les pié- ces & croix étaient, sans doute, destinées & étre soudées ensemble mais le résultat correspond, peut-étre, & une « erreur d’apprenti ». Un quatriéme élément, aujourd'hui perdu, complétait la décoration de chaque arise, Une palmette, dont on ne voit plus que le contour, éait fixée a la base du cété extérieur de l’anse. ‘Aux cratéres cités par les auteurs du volume nous ajouterons encore quatre exemplaires. Le premier provient d’une tombe d’Agrigente, daté grace a la céramique de la fin du vé ou du début du 1" siécle av. J.-C.*. Le deuxiéme, conservé a Naples, est issu d'un contexte romain d'Herculanum mais constituait probablement ¢ une antiquité ». Un troisi¢me cratére, de pro- venance indéterminée, se trouve au Louvre’. Un exemplaire de Locres, actuellement au Bri- tish Muscum, porte une inscription qui n’est pas postérieure 4 400 av. J.-C."*, Deux paires dlanses du méme type, mais de provenance inconnue, sont conservées respectivement a Bos- ton et a New York", Une anse semblable mais sans appendices en téte de cygne, achetée Rome en 1926, est conservée Heidelberg’. Notons enfin que des fragments d’anses de ce type ont été trouvés & Dodone, a Francavilla Marittima, et & Mahdia'*. A partir de ces don- nées, Rolley et Tarditi ont proposé de situer la production de ces cratéres & Tarente au cours d'une période qui s’étend de la fin du v" au milieu du 1v* sigcle'*, Méme sila distribution géo- graphique des exemplaires ne constitue pas toujours un indice suffisant pour déterminer la localisation de atelier, il reste évident que l'on doit en tenir compte. Par ailleurs les critéres de evolution typologique invitent a ranger le cratére Al de Derveni au début de cette derniare. En ce qui conceme le cratére BI, P. T. reproduit ’opinion, deja exprimée, selon laquelle il s'agit de Peuvre d’un toreute encore attaché aux standards classiques et sous forte influence attique, mais travaillant dans une colonie ionienne, probablement en Chalcidique [p. 70-72, 161, 173, 179} Il n'y a pas liew de mettre en doute cette opinion, aucune relation avec Corinthe m’ayant é jusqu’a ce jour démontrée de maniére convaincante™. Le demier livre de {Veer Graz 1988, p. 264-267; Tart 196, 24 98, Pemice 1925, p. S10 ig. 9; De Rider 1913, 0° 2634 es propositions coneerant Pater de production, En out es V3ez et V8, gulreprsenent de apliques de De- 10, Wales 1899, p. 2825, a" 258; Jeary 1990 p. 29, 1, Rieter 1915, p60, 91:92 Constock-Vemneue 1071 . 300, w 426. Ls ane de Boon, cepensent pps Sennett # une copie helenivigue ou semtine 12 Borel 198, p. 27m 2s pl 14 ane et date a a au on a dt de we oe 3-0. 15, Carpanas 1878 48.23; Stoop 1980, p16, fi 12; Rolly 1095, Op 6 le erties de Madhia et cependant tne eee heléiigue, vir Pewonaly 1994, p. P0871, 877, 60, Hi 10,4547. Vi Rely 1985; Tart 1996, p. 184146, 202, Ce matt el a Gt dja oans par Sbleideabeam 1991, p. 7380, 598-404 1° VSGL-V372, mals Puteur ive pat former one cx une. de Galsidy en fome de Wes minines, ‘appariennen pasa des crates ols, a pls proba ‘Slemont tds cratrs em cle, comme el tour 4 Seth wa dee sues en forme de Aah. Poor len tts es ‘ot Carpanos 1878, p. 385° 1718, p17, 1; De Rider 1915, p49, n° 1717, 195 Nevgedeuer 1934 p 177-178, fig. 1617; Karouzow 1979.91, ph. 23-24 1-25 pour le ce tle de Seva, wir Vocompouow 1994; Benion 1905, 7879; Shton 1998, p. €27"629; pour une seen forme fe alos ave des tes Emus nae ataces, vor Vere. tty 1977, p92, 102, 3° 30, fig 49-30 (de Puen). Vor Addon: 15, Gious 1977, 9. 66-73. 6 Athanasios Sideris 1. Mott perforé ‘e la passoire du oratbre on bronze 46 la collection Ortiz, Gondve. CLAS. 2, Rebord de Ia passoite du cratére en bronze de la collection Ortiz, Gendve. CLAS. Vocotopoulou a paru trop tard pour étre intégré d la discussion, mais son opinion sur le cratére ne différe guére de celle exprimée par P. T'’. Vocotopoulou pense que la vasque du cratére fut fabriquée suivant la technique de Ia cire perdue et qu’elle a été ensuite retravaillée & chaud. 16, Les ncrsations d'argent ede cue sappelsnt oute- 17, Vacotoposiow 1997, p34, 2" 160175. Liaucur aque fois Ye Crum ary guoue ce deters datingue pat so sir nutes taser de Deen: AS= mr 177, B3= 00 18 ‘onteance seve en agen pts de 5%) st pane noe, BS ura" 179, BI2= 180, BI8=m° 178, 28 ‘Suche absent sur le cate BI? Cendock Gilia Mate 1995, p 140-112 Les tombes de Derveni: quelques remarques sur a toreutique 7 3, Anse & volute du eratore en bronze 4. Situle en bronze de Dalboki {e Ia collection Ortiz, Gendve. Cl. AS. Oxford, Ashmolean Museum, inv, 1948.98. CLA. S. Elle affirme que le cratére fut fabriqué dans la perspective d’une utilisation funéraire et fonde cette hypothése sur la présence de cire a lintérieur de la panse. Personne n'a cependant pré- cisé & quel stade de la fabrication elle aurait pu étre employée. Si le martelage des figures en relief s'effectuait & chaud, la cire aurait fondu. Si, en revanche, ces finitions avaient eu lieu & froid, 1a présence de la cire aurait éé superflue, puisqu’il s'agit d'une couche trés mince (moins de 1 cm 4’épaisseur) qui ne constitue pas un réel renforcement des parois. Pourrait-on alors envisager application de la cire lors de la disposition des cendres du défunt dans le cra- tére ? Quoi qu'il en soit, rien ne permet d’exclure son utilisation avant son enfouissement. 8 Athanasios Sideris Les lécanés et Vamphore ‘Une autre forme, celle de cratéres-lécanés A51, B40 et Z18, pose des problémes [p. 315 72, 122}. Nous n'avons pas trouvé dans les références l'article essentiel de Pfrommer sur cette forme de vase et son évolution"*. Ce type particulier, proche des lécanés, mais qui pouvait avoir aussi la fonetion du cratére, est une création macédonienne, qui connut par la suite une certaine popularité & Alexandrie, Nous signalons en passant que la demiére référence du cata logue relative au A51, s'avére totalement déroutante. Ce vase en argent est un + cup-skyphos » de dimensions réduites™. Eo outre le nom de lieu + Pesganoe » (cité dans la méme notice) a suscité une méprise. De fait « Pesganoe » et « Pestanago » sont considérés dans l'index général ‘comme deux sites différents [p. 229], alors qu'ls désignent tous deux Pescanoe (département de Zolorono’s, région de Cerkasy, Ukraine). « Pi8éanogo » constitue simplement la graphie ukrainienne au génitif et « Peséanoe » la graphie russe au nominatif. L/amphore en bronze B22 est comparée avec cing vases, dont un seul lui ressemble vrai- ‘ment (celui de Thrace) [p. 74-75, 176]. En revanche, deux autres amphores, quasi identiques, sont ignorées. Il s'agit d'une amphore de Gela, trouvée dans une tombe de la fin du Vi siécle ct d'une amphore conservée au Metropolitan Museum, dont il est dit qu'elle provient de la Gréce du Nord. Cette demiére est également datée de la fin du vr sitcle. La fouille dune tombe de Thessalonique, de la fin du v’ ou du début du 1v* siécle, @ permis d’éclairer quelque peu cette similitude, & premigre vue inexplicable +. La tombe contenait une situle de la fin du vF siecle. Romiopoulou, qui avait publié ensemble, a étudié ce genre de ruptures chrono- Jogiques, dont il sera question par la suite. Vocotopoulou discute largement toutes les ampho- res citées ci-dessus, ainsi que les détails décoratifs de Pamphore B22. Elle en conclut que cette emigre doit dater de la fin du v* sigcle”. Une explication plausible est de conjecturer la conservation en Macédoine de quelques vases en bronze du VF et v°siécles qui, avant de finir dans des tombes du 1¥*sigcle, ont influencé la toreutique macédonienne. Ces observations rendent probable l'existence en Macédoine d'une tradition toreutique sans rupture, depuis la fin de Vépoque archaique jusqu’a Pépoque hellénistique. De ce groupe d’amphores, nous pouvons encore rapprocher deux anses en bronze dco- xées de gorgoneia, qui d’aprés leur style appartiennent au IV" siécle, et munies d’anneaux qui servaient a suspend la troisiéme anse*. 8. Pomme 1985p. 918 ratte, provien de a aderopole Apollonia, en Tye, le 19, Olver 1972, pr 3, n° 6; Visker-Git 1996, p. 119, posed igalement une sobieme abs sspendue,Eggrbrecht 20, Peareee de Varia; Raley 1982 p. 27-28, 85, 98, 21, Romlpoalou 1989, p. 202203. pL 121-123 5 Mecens 1985, 9.33,0° 19; Vocoroposiow (997, 22. Voetopouloa 1997, n° 1H115, 148, 5° 114.115. Une ate amphore en bronse, dati ta Sm du 28. A Boson, ComstoieVerpeule 1971p, 300, 0 Les tombes de Derveni: quelques remarques sur la toreutique 9 5. Attache dos ances d'une situle en bronze dévorée d'une téte feminine. Karditsa, Marché européen des antiquits. Cl. A. . Les situles Les situles de Derveni appartiennent aux trois formes principales connues en bronze et en argent depuis le v*siécle jusqu’a lépoque romaine. L'étude de leur évolution et des rela- tions complexes, dont elle reléve, dépasse le cadre de cet article” Les situles en forme de kalathos A48, A49, A50 et B28 {p. 33-34, 73] nous offrent occasion d’ajouter une piéce. L’exemplaire en question provient de Dalboki, en Bulgarie, et a &té publié sous la description « beaker » dans un catalogue exposition au British Museum Gg. 4). D. Ignatiadou poursuit cette méprise, dans la publication initiale du gobelet en verre B45, et cite la situle de Dalboki comme paralléle & ce dernier 24, Pou es sles en intel vol Zabaae 1971; Wenedl- 28. Thon Tsar 1976, oP 383; Tysindon 1997, doy 1977; Bacr-Shanar 1982, p. 127-131; Pomme 1983, _p, 11, Surla ale de Deb tences dea tac den ames 1.250263 Shen 1985s Shon 198, p. 632838. font en forme de palmetto rover ss aundesous de intre A propos dese en forme de halt, voi Voeo™ 10 Athanasios Sideris 6. Lécythe arybalisque (Talcot class) cfisar-Marvintsi Skopje, Musée archéologique Dessin c'aprés Sokolovska, 1986 Une situle en cloche, semblable aux exemplaires Ad, 6 et 215, est apparue récemment sur le marché européen des antiquités*. Elle provient de Karditsa, en Thessalie, et elle fut rrouvée avec une arnochoé en bronze du méme type que la A7. Les attaches des anses sont ménades ? ~ & Pexpression sévére (fig. 5). Le visage ovale, les pommettes, Ies joues et le menton travaillés a 'unisson en une masse arrondie permettent, dPassocier ces tétes au groupe que P. T. attribue au toreute TIP [p. 178, fig. 50] décorées avec des tétes féminines Les eythesarybalsques Le phénoméne de survie des vases en métal, durant plusicurs générations, est illustré de nouveau par le Iécythe aryballisque (Talcott class) A92 [p. 36]. Ce vase est comparé a celui de la tombe B (B23). Il ya encore plusieurs exemplaires semblables de Corinthe, Médéon, Thes- salonique (Stavroupolis en argent ct Alatini en bronze), Causitza en Macédoine et Hurbanovo en Slovaquie®. Tous ces vases sont datés du dernier quart du 1V* siécle et présentent une embouchure hémisphérique et trés profonde. Or 'embouchure de Pexemplaire A92 est plate et peu profonde, exactement comme celles de ses contreparties céramiques de la fin du v* et du début du 1¥* siécle*, Par ailleurs la datation dun exemplaire en argent de Zelenskaia, en Russie méridionale, ca. 400 av. JC. par Sparkes est fondée sur les paralléles céramiques®. Enfin deux exemplaites en bronze, de la méme forme que le A92, ont été découverts respecti- 26, Sur les sues en coche, voit Prosgitopoulou 1979 Rominposiow 1989, p. 195-1983 Raley 1902, p. $1619 Seton 1901; Arciald 1996, 275-27, 329-331 277. SJarmoutiou 1995, p. 154 pl 724 (Corie); Rally 1075, p10 Bg 182 (Medon) ; Romioposiou 198, p. 214, L366 Staroupot) ; Sanitow 19660, p. 340 (Alt) Baiey 1068, p22, 85.3 (Caabits) Bena 198), p19 (Porbanoye). Seuss exempsites de Covate de Hurbse ovo e soot ps sgl pa les suteus. 28. Agre 1970, p. 162-164, 320, p39 9° 1201, 1208; Spates 1977p. 13414 pl 6.1, 7.3, 4 7-5 29, Phormabowsh 1913, col. 182, ig. 16; Sparkes 1977, p22, 0D Les tombes de Derveni: quelques remarques surla toreutique 11 vement A Isar-Marvintsi (fig. 6) et Demir Kapja, prés de Skopje”. La tombe a Isar-Marvintsi est datée de Ia fin du v* siécle d’aprés la céramique et leenochoé en bronze a épaule plate qu'elle contenait, En consequence Pexemplaire A92 de Derveni doit étre daté au début du 1" siécle au plus tard. Lesvases @ boire Les canthares de forme basse A10 (fig. 7), ALI et Al2 [p. 34] s’avérent identiques & ceux trouvés & Corinthe, Galaxidi, Vitsa (fig. 8) et I2bisté, prés du lac d’Ochrid ~ en plus des cexemplaires cités, de Médéon (fig. 9) et Votonosi”, Les hylikes B30 (fig. 10) et B31 sont comparées exclusivement avec des trouvailles macédo- riennes (4 Pexception dune coupe de Corinthe, conservée a Berlin, mais considérée comme ma- ccédonienne par les auteurs) [p. 73-74]. ILy en a d’autres de Galaxidi (fig. 11), d'Tthaque, de Do- done (fig. 12) et méme de Ia vallée de la Sa6ne !"* De Dodone nous connaissons deux exemplaires portant des inscriptions dédicatoires a Zeus due Temple. Nous avons proposé ailleurs d’appeler le ‘groupe entier de ces coupes le Panaitios groupe, d’aprés l'un de dédicants”. Des exemplaires semblables la Kylix B32 [p. 74] furent trouvés a Galaxidi (fg. 13), sur Pita et a Bari*, Un autre exemplaire, également trouvé en Grice, est daté de ta fin du V* sigcle @aprés le médaillon végétal gravé qui décore son intérieur”. La kyl de Bari porte Pintérieur, en plus dun médaillon végétal, une frse figurée gravée (fig. 14). On y voit des satyres et des ménades en train de danser. Les détails de ces figures, ainsi que les ana~ logies céramiques de la coupe de Derveni, plaident en faveur de la premiére moitié du 1N* sidcle™ En ce qui conceme les canthares & pied haut et lévre coulée A8-9, outre les paralléles cités (Galaxidi, Médéon, Nikesiani, Methoni) {p. 103], on peut ajouter ceux de Corinthe (ig. 15), @’Olympie (fig. 16), de Votonosi, de Caulonia en Calabre et d’Asen en Bulgarie”. 530, Sokolovsta 1986, p. TH, 88, pl 1-2, 36.3 oae- Marna; VusboxeTadervié 196 p23, fi. 18 (Demir bis. lle se owwent a Bikdh Marcum, Kap). Un levthe anbaligue en brome 4 Tembouchare plete prowenane element de Macias se roue ae Mance {Cancoposas ne 72 etd net pas pu 1, Feiner 1886, p14, 2° 426 (Coste); Vecotopoe- lou 1986, p. 290, Hg 83 (Vist): Popov 1909, p. 78, 938 (bie. Lexemplae de Galas, om publi x conser at Bah Museum ine. 1678 10-12-7. Raley 1976, . 102, fg 180 (Mescon); Vostopotas 1876, p. 758, x20, 85. 25 (etoos. 32, Poura coupe de Corner Heimeyer 1988, 177, 13; pour edie rovrant de a vals de Sane, Raley 157, p19. Le coupes de Calas ct dTihaque me sont 53 Siders 200, 08 Fun peut uouver we cade tile de atte fe ‘Sh. lenin Gis 1937, 9° 790, p38 Galas; Toso pa 1866, p76 pl 18Ra (Oa) s La Paro 1970, p. 755° 7, LA (ap. ‘35, Zochner 195019515. 175-198, fa. 13, 36, dere 1970, nP 513516; Boardman 1989, fig. 294, 332, 34848, “F Protmer 1888, a? (25-42 (Gorin); Furnioger 1800, 886, pL 53 (Olympic); Andiomenou 1075, 568-70, Bg 3638 (Votonon) 5 Guz0 197, p. #38, 0° 2, BL 51-3 (Cations); Gerasimov 1955, p. 386-597, fg. 7 ‘se, region de Tors. 12 Athanasios Sideris 7. Canthare bas en bronze de Derveni ‘Thessalonique, Musée archéologique, inv. A10, © Musée 8, Canthare bas en bronze de Vitsa loannina, Musée archéologique, inv. 5163. © Musée. Les tombes de Dervent: quelques remarques sur'a toreutique 13 ‘9. Canthare bas en bronze de Médéon, Dolphes, Musée archéologiaue, inv. 814. © EFA DISTRIBUTION ET ATELIERS DES VASES A BOIRE EN BRON: Ces additions modifient considérablement la distribution géographique et relancent le débat sur les ateliers (fig. 18). Les petits vases, dépourvus de décor figuré, ne sont pas men- tionnés par P. ‘T. dans le chapitre consacré aux ateliers. L’impression demeure dés lors que tous les vases en bronze de Derveni sont des produits macédoniens. Or, depuis Richter et Lamb, atelier de production de ces vases a boire est traditionnel- lement situé a Corinthe™*. Depuis lors les trouvailles se sont multipliées en Macédoine. L’absence de publication du grand ensemble de Galaxidi et la dispersion de celui de Corinthe ont contribué a renverser l'image. De plus, les vases a boire d’Argolide (fig. 17), de Locride et de Thébes ne furent jamais illustrés”. Les exemplaires d’Ilyrie ne furent connus que récem- ment, On a donc présumé l’existence de plusieurs ateliers, dont un en Macédoine et un autre en Grande Grice", Il convient néanmoins de rappeler certaines données. 39. De Ridder 1915, 0° 3013, &'Arglde (roistme quat shes), Mesée da Lou Be3013,. 63 cm dam, ttshouchure 6 cm. Nenmolns dan le repre msée on trouve de normation serene Sue ein lame provenance, pour tplement prover de Mace din. Nous resins. Mane Descamps qui prépare une Publeaion de cet ensemble et qu ows devon cee informa too, De Rider 1998, p23, 8580 (Thabo, Hsarcon 440, Eggebrecht 1988, n° 121, 265 AU, Bare Shara 1984p. 10) 9.2; Menens 1976, p. 845 14 Athanasios Sideris 410. Coupe « Panaitios» en bronze de Derveni. ‘Thessalonique, Musée archéologique, inv. B30. © Musée, 11. Coupe « Pansitios » en bronze de Galaxia Londres, British Museum, inv. 1878.10-12.1, © Musée. Los tombes de Derveni : quelques remarques sur la toreutique 18 12. Coupe « Panaitios » en bronze de Dadone. loannina, Musée archéologique, inv. 169. © Musée. 13. Coupe on bronzo de Galaxd ‘Amsterdam, Musée Allard Pison, inv. 652. © Musée. 16 Athanasios Sideris 14, Figueos gravéos & intéiour 40 la coupe on bronze de Bar Bari, Musée archéologique provincial Dessin AS. 1. Les types anciens, de la fin du v* et de la premiére moitié du 1v* siécle, connus en abondance a Corinthe, en Argotide @), & Galaxidi, Médéon, Voronosi et en Illyrie, n'apparaissent pas en Grande Gréce et ils sont trés rares en Macédoine. 2. Ces vases a boire en bronze sont inconnus sur la rive Nord du Pont-Euxin® et en Asie Mineure, alors que dans ces régions les produits toreutiques macédoniens sont trés répandus. 3. Certains types, communs a toutes les régions, suivent exactement la méme évolution depuis le milieu du 1v* jusqu’au début du mt siécle 4, D’autres types communs présentent une extraordinaire homogénéité, comme si ‘aucune évolution ne s'opérait. 5. Les variétés + non canoniques » sont jusqu’a présent uniquement attestées en Macé- dojine et en Thrace. Ces observations invitent & notre sens & attribuer Ia majeure partie de cette production & ‘un seul centre, Corinthe, De Corinthe, ces vases étaient exportés en Italie du Sud par intermédiaire de ses colonies implantées en Mer Ionienne et en Adriatique, doi ils gagnaient également lEpire et I'Illyrie. Ces vases étaient acheminés en Macédoine soit par la Phocide et a Thessalie, soit plus probablement oia Potidée. Il n’y a que quatre exemplaires, trouvés en 42, Jc jour nou ne conmainons que sal xcep- ion ane coupe en Bronze sue du tamalur de Gaimanore (Got der Spe 1991, p31, 1208) Les tombes de Derveni: quelques remarques sur la toreutique 17 ‘Macédoine, qui puissent étre datés avant le milieu du 1v* siécle, Karamitrou-Mentessidi les autribue & Corinthe”. Aprés le milieu du sicle ces vases ont été copiés par les argentiers macé- doniens et ont suscité des reproductions variées et «non canoniques » en bronze. Durant VAntiquité, comme au cours de périodes plus récentes, quelques catégories objets étaient €troitement liées & des centres de productions bien précis qui, avec le temps, gagnaient en réputation et notoriété. Les nouveaux centres qui se développaient n’étaient guére en mesure de concurrencer Jes premiers avec des imitations et des variétés expérimentales. Pour Svaffirmer, ceux-ci devaient promouvoir des formes neuves et attrayantes ainsi qu'une décora- tion nouvelle, Tel fut le cas, croyons-nous, des ateliers de bronziers macédoniens*', Revitalisés par Vafllux de la richesse provenant de ’Orient, ces derniers s’adaptérent a la demande crois- sante d’objets de luxe, proposant des formes nouvelles et une décoration parfois exubérante. Parmi ces nouvelles formes on peut mentionner le cratére-lécané, la Iécané hémisphérique & anses suspendues, le grand Jyehnouchos perforé, I'aenochoé panse concave, la patére a anse décorée d’une téte de bélier, Ie lagynos t anse double et Paskos* LES VASES EN ARGENT Si la distribution géographique des vases en bronze est importante pour localiser le centre de production, celle des vases en argent se révéle particuliérement intéressante pour image qu’elle nous livre du commerce macédonien. ‘Les vases en argent proviennent tous (4 exception du calice Z12) de la tombe B. Des pices B12 (fig. 19) et B13, il convient de rapprocher un calice non décoré provenant de Rho- des (fig. 20)%. Un vase en bronze de la méme forme, ayant une lévre plus épaisse, provient d’Argolide ou de Macédoine et se trouve au Musée du Louvre (fig. 21). Aucune trace de sou- dure (des anses ou du pied) n'a été détectée, fait qui permet d’associer ce vase aux calices plu- tr qu'aux canthares”, Les calices d’Arzos, mentionnés a titre de comparaison [p. 65], appar- tiennent & un groupe différent que l'on peut appeler « thrace », vu sa distribution presque exclusive en Thrace*. II faut encore signaler une kyliv de Chalké, a panse hémisphérique, qui posséde un double & Kozani*. Enfin l'ensemble de Proussias comprend une phiale, d’un type proche de la B18, et une coupe profonde en argent, dont des paralléles sont connues en Macé- 43, Karamu Menten 1993, 948,21 46 Tremer 1996, p. 500-303. Vote Aino 45, Trauma 1976, n° 159-160, 172,217, 225,271, 407, 460; Androthos 1984, 123,127,130; Beate 1995p. 83 bas, 86 CD ; Deven 1997, w” ABS, AB, AME, B25, 828, 14, B36, Ba, Z1618 46. Kentaninopolos 1986, p. 152, 6.160. 47, Nous remeron Mine Sophie Desa gu nou smublemenecommanigé cere imation, Muse du Lowe fay. Be 2555. Voi aucun, 38, Pour scales en ‘rons, vir Nike’ 1992, p39, 9° ABTI et Besos 1995, 83cm aut 48, Cate ie comprend un tré grand nombre de vases de Svea Radiven, aor, Bao t Roose, 49. Wales 1921, 5, 5° 145. Kalipolie-Peranans 1048-199, p. 9697 8. Une coupe semble provet de 1s igion de Sumen on Bulle, Dimov 1995, 122, 18 Athanasios Sideris 16, Canthare en bronze de Corinth. ‘Amsterdam, Musée Allard Pierson, inv. 2378, © Musée, 16, Canthare en bronze d'Olympie. COlympie, Musée archéologiau inv 3702, © Atnenes, Oa. Les tombes de Derveni: quelques remarques sura toreutique 19 17. Canthare en bronze d‘Argolide ou de Macédoine. Paris, Musée du Louvre, inv. Br 3013. © Musée. doine de Potidée (fig. 22) et d’Agios Athanasios (fig. 23)”. Les trouvailles récentes de Pydna ont ajouté ce répertoire un skyphos et un gabelet en forme de kalathos", Dans la Gréce centrale nous connaissons, en matiére d’argenterie, un nombre limité de vases de formes diverses (situles, calices, phisles, passoires, coupes), provenant de Thessalie, d’Acamanie et d’Eubée™. Un calice macédonien, de la méme forme que les B11 et Z12, a été découvert récemment a Larissa”, En Thrace, les calices du type macédonien sont moins répandus que la variété locale, mentionnée ci-dessus. Nous songeons a un exemplaire de « Mesembria-Zoné » (fig. 24)*, un autre, fragmentaire, de Zlokuéene et & deux médaillons iso- ls de Vratsa et Mumdzilar (fig. 25)". Mentionnons enfin un canthare en calice et un calice de forme haute provenant de 50. Bother 1984p. 47, n° 73, 78 (rows) Signi 1966, p34, ph. 36id Pode); Teimbidos Aion 199%, 16-7, 93, 6 (Agios Aas. 31, Bese 195, p. 84-85. Leable et conn Mac ine depuis Epoque arhalge (eben) een Thrace dix te out du see (Star Slo); Vicker Gil 109, fig 2-3 (Dabok 5 Ascibald 1995, p. 181-184 Bukirel, Goes Ini, Poul spay oie Ser 2000. 532. Olver 19770 15-16 leno 1980, 67: Pome smer 1987, 231, 2° Ka 13, pe 44; Bother 1984 . 38, 12°79. Daw groupe Parzentars ot mi a jour on Bic Srchéslopueet stout prosalzement pubs par Elen: Za [Nésnmoit lear majorite appa & Fepogue helleistigue 53. Tifa 1995, p. 218, pl 108, 5, Teanres 1975, 103," 453; Vana 1988, fi. 2, 35, Veo 1930-1931, p 256, fig 187 Zihutene) 5 Fs low 1934p. 171, fig 186 (Vea; Feber 1954 p. 110, fg. 92-54 (Marsa, 20 Athanasios Sideris 18, Corte de distribution des coupes ot eanthares en bronze du IV siécle av. JC. Rendu graphique MF et CCL. 1. Connthe 18. Votonoei 31. Biota 2 Baracnora 7. View 32 ies 3 argote 1. Bach Vaso 4 Disa 1. Pyne 5 olympia 20. Metron! & Inabee 21. Metarorphosi 7 Brrchos 22 Aga Porson! 8 Medion Agios Chretophoros 4, Doihes 2 Deven 18 Gaba 1. Europes Ge 2 Olnine 12 Cephalonie Zr Ampnipols 18 thoaue 25. Nelo 1 Anacorion 2 Caen 18: Dodane 5D. Demir Rape Grande Grice. Bien qu’il soit décoré d'une couronne de laurier gravée et dorée (fig. 26), le canthare présente une forme identique 4 celle de BS et BO". Quant au calice décoré d’une couronne de lierre gravée, il a des équivalents en Thessalie, a Varbitsa et dans la région de Ple- ven en Bulgarie, tous étant probablement des produits macédoniens”. 1172, fg 188 (Wabinw ; Dimov 1998, 275 (Pleven 58. Guzzo 1995, p.293,° 8 Hg 190. "Nesnmoin e demir odors de ue antes. 57, Lap de Cao 1996, . 86,9 37.37 (cin) ; Pom ser 1987p. 231, KAB M5, pl 4 These) Pow 1934, Les tombes de Derveni: quelques remarques sur la toreutique 21 Les atelier ela circulation de Vargenceie Ces rapprochements permettent de proposer une premiére image de la production et de Ja circulation de Pargenterie macédonienne. Les argentiers macédoniens du dernier tiers duu 1V* siécle semblent surtout s“inspirer de I'expérience de leurs prédécesseurs ayant travaillé dans les colonies de Chalcidique et du littoral Nord-égéen, Ils ont déja assimilé les traditions atti- ques transmises notamment par la céramique *, mais se montrent plus réceptifs aux éléments, ioniens et orientaux. Ils n’ignorent pas les réalisations des bronziers corinthiens, auxquels ils empruntent davantage les formes que le décor figuré®, Linnovation formelle en argenterie se manifeste dans la phiale a feuilles lancéolées, la coupe profonde a lévre évasée, Vaskos (autre que la forme en bronze), la petite amphore, la coupe profonde et bien sir le calice, qu'il soit décoré ou non. ‘Crest naturellement chez les voisins et les alliés de la Macédoine, les Traces, les Thes- saliens et les Acamaniens, que la présence des produits toreutiques de luxe s'avére la plus importante, Parmi les autres régions, Asie Mineure occupe une place privilégiée, sans doute parce que le long contact de ses habitants avec le royaume achéménide les avait accourumés, bien avant l’époque d’Alexandre, au gout du luxe. De plus, la péninsule anatotienne, étape intermédiaire entre les sources de la richesse (Perse) et les centres de production (Macédoine), a da profiter de ce trafic qui, assez t6t, s'exerga dans les deux sens. Au cours du demier tiers du 1 siécle, la Macédoine recevait d’Asie Mineure des métaux précieux ef, en retour, expor- tait vers cette région des produits toreutiques de luxe. De li, ces demiers étaient sans doute diffusés vers les territoires récemment conquis. Les villes grecques du littoral Nord de PAsie ‘Mineure, qui contrlaient les routes maritimes du Pont-Euxin, ont assuré la diffusion de ces, produits sur sa rive Nord. Le pois des vases en argent (On a souvent affirmé que les vases en or et en argent étaient fabriqués selon les étalons cen cours pour le monnayage. Les inscriptions que nous trouvons sur les vases mémes ont par- fois confirmé cette these". Cependant 'étude de l'argenterie de Derveni montre que le poids de ces vases ne se préte pas a une telle interprétation. Dans le meilleur des cas, nous obtenons size de mace precest, oe Miler-Callee 1998. Sur ls ap ports ene i clromiqus et Ia rorewigue en Mactdoine voir DrougnucToarstogio 1999. Pour lemme phinemtne au + bot dels poids Relenstique your Skeft 1008, Sar le fluece stceogut ene a cramigu eles vases en dt a fours dane eau dba du siete a JC, vir Zimmer ‘ann 1998, Ce wav nse op sur une presentation a ce de Peoluon polgique co raes en tal as in. Dar aie les catalogue des formes xamings Son lrgement incomplete ce qu concer Tes caches ‘x mba Voie Add 59. Outre ce stations» en agent, op wouve des formes ul sone de vetablesetstins macédnieanes ee ul appari Soc simitanément en brome et eo argent (rare hemp fe tte de bier. Il wt cident gus dan certains cable ‘mtoe ster aban Js vases dans es deus mata. Pat fon mode de roapement, PT aie souren as meme + este dey sarer en argent tem Bronte” Dewent 1997, 60, Viskes_ 1989; Vicon 1992; ViskereGil_ 1904, 1. 33.515 Vick 1995. Dane on tava, on pet Wouwer ‘ute Fubondant bilographiepecidente de M. Vicker. 22 Athanasios Sideris 9 2 19. Calce en argent de Derveni ‘Thessslonique, Musée archéologiaue, inv. B12. ‘e Musée. 20, Calice en argent de Rhodes. Rhodes, Musée archdologique, inv. 12985. © Musée, 21. Calice 7) en bronze ’Argolide ou de Macédoine Paris, Musée du Louvre, inv. Br 2685. © Musée. a Les tombes de Derveni:: quelques remarques sur la toreutique 23 22, Coupe en argent de Potidée. Thessaloniaue, ‘Musée archéologique, inv. 5144. © Musée. quelques chifizes « ronds +, mais a la condition d’admetire une fluctuation importante des Gtalons. ‘Néanmoins cette fluctuation dépasse l'intervalle de confiance « au seuil de 99 % » que nous observons sur les monnaies frappées par Philippe, Alexandre et ses successeurs®, En outre le poids de la drachme thraco-macédonienne et du siglos n’est pas a ce jour calculé avec précision, ce qui permet d’obtenir des chiffres « ronds » a partir de n’importe quel poids. Ce n’est pas toujours aussi simple de fabriquer un vase en métal correspondant a un poids exact. Le tableau (fig. 27) est un choix de vases de Derveni présentant les cas les plus ‘« heureux », Néanmoins on observe que les chiffres « ronds » ne s’obtiennent qu’au prix d’une fluctuation des étalons qui va au-dela de erreur admissible. L’existence de vases aux poids « anormaux » n’est done pas une preuve que ces vases furent fabriqués selon un étalon diffé- rent, Elle peut étre simplement le résultat de pertes et ou d’additions lors de la fabrication du vase, Elle peut également indiquer que les toreutes macédoniens n’observaient pas scrupuleu- sement la correspondance entre le poids des vases et les étalons monétaires, Par ailleurs D, Harris-Cline a démontré que les toreutes athéniens eux-mémes n’observaient pas toujours cette correspondance. 61, Le Rider 1977, p. 343345, 354985, 07-4083 Le Re 295 JC. eet remarqablomonr sable: Call (8) 1983, er 1999, psy 49-53 Le poe des deachen ee terdeach> ps 39-40 Pee 1991 p. 41-8, ses au nam efAleanére ul nt apps eaze 336 et 62, Hae 1997, 24 Athanasios Sideris 23. Coupe en argent Agios Athanasios, Thesselonique, Musée archéologique. Dessin c'aprés Tsimbidou-Avionit! 1898. LES INSCRIPTIONS Dans le chapitre consacré aux ateliers [p. 170-185], P. T. présente une excellente et perspicace étude de la toreutique macédonienne, qui constitue une des premiéres synthéses sur ce sujet. Dans son propos, P. T. réserve une place considérable aux inscriptions [p. 172-173]. Il propose dattribuer les noms MAXATA et ZIKONOE aux toreutes qui ont fabriqueé respectivement la passoire et la situle de Vergina, sur Iesquelles apparaissent ces ins- criptions"*. De méme, il propose de restaurer les inscriptions fragmentaires ANT; XI et EPB, comme A\ 1 Epfodiou et d’y voir des signatures de toreutes. Nous ne connaissons malheureusement pas beaucoup de signatures de toreute. Nous avons une pyxide hellénistique en argent portant l'inscription NIKON EMOIHSE ainsi qu'une phiale du Iv* siécle en argent avec linscription AYEAOIAY EIOHSE*. Un aryballe en bronze sur lequel on lit O10 MATIOEZEN date de la fin de la période archaique. Enfin nous trouvons une signature de toreute sur une bande de bouclier en bronze, avec des figures réali sées au repoussé, également de la période archaique. On y lit inscription APIZTOSAMOE EMOIFEZE HAPPEIOS, Dans un autre cas, toujours a Ia période archaique, le nom ‘TEAESETAY, inscrit sur une hydrie en bronze, n’est pas suivi du verbe epoiese, Pourtant on a proposé de Pidentifier avec Ie toreute™”, Enfin, le témoignage épigraphique fourni par inscription IG IP, 1477 confirme cette pratique. II s'agit de Pinventaire du Trésor du Parthé- non pour les années 320-307 av. J.-C. Il décrit une dizaine de vases en or et en argent portant sur certains vases de Derver 6, La toreaique macoszane, a temps de Phipps 65, Wallewmier 1998p. 348; Rasen 198,29. steers em pret aes SUE Mg Bl 198, p52, 70, 695 Jey 190 $21,786, Waterson 1993p 1901. Voir denon 7, Neubauer 1938, p, 329-338, fi, 13; ely 1990, ‘oh Andronkoe 198, . 136457, p35. Les tombes de Derveni: quelques remarques surla toreutique 25 24, imériour ‘du meédaillon Komotini, “Musée archéologique, inv. 1981, o Musée. Vinscription NIKOKPATHE (KK KOAQNOY) ENOIZEN', Nous observons done que les toreutes, qui signent leurs ceuvres, utilisent réguliérement le nominatif associé au verbe epoiese. Parfois ils indiquent méme leur origine™. Le génitif au contraire s’associe au verbe cimi et exprime la propriété”, Cette habitude, qui consiste a marquer sur des objets personnels le nom du propriétaire, est bien connue en céramique. Le gobelet de Phidias en est Illustration la plus célebre. En matiére de toreutique nous connaissons une situle stamnoide en bronze du 1V* siécle, portant inscription TEYTIOY IML. Ilya aussi un casque archaique en bronze avec Vinscription IAIFONOE EMI". Il nous parait dés lors plausible de supposer que les noms au génitif, qui ne sont pas suivis de verbe, se référent aussi au propriétaire. Plusieurs exemples peuvent étre avancés, tels que MAXATA, 8, Hae 1988, 8. Lindon de Vorgine nest pls une single «aar- ne longue Partie vale loin deo vile nae, Das le ‘domain de a pote yale cas analogue de Tiss, Ul [put Tesas PAthenien a cous do premier snness de 7d. Cee quesion et dveloppie cher Siders 2000. La seale exception cote gle ew Pinson he pat ‘Athende XI 7826: yn again, spe Moe le pps Fast ur up spon décor’ dune seine dower x (juaieacepdonnelle de eure, pour eque devs arts ost collabors, jsf agua de a iat 171, Popvie 196, p. 77, 2¢ 54 (ule de Grae); Vor cetopoulow 1997, 128 Cague dels Grice du Now) 28 Athanasios Sideris 25, Mésalllon de calice fen argent de Mumdzilar, ulgorie, Dessin d'apris Féher 1984. 26. Camthare on argont d'Arpi, Apulia. Dessin cfaprés Guzzo 1995. EIKONOY, TATPOKAEOE, AAMAPXOY AXYPIOE, BATHNOY, APXI@AQ 0 KYAOOE, EYNIKOY, MAMEAOYKASINNIOY ADAAO-TIKIOY, AYKO®, Sikonos et Machata ne sont done pas des signatures de toreutes, Andronikos avait pro- posé d’identifier Macharas avec un personnage de entourage de Philippe II, son beau-frére ppar sa (seconde 2) épouse Phila, Par ailleurs le nom Machatas apparait aussi sur deux askoi hel- Iénistiques en bronze et un miroir de Dodone”. Quant a Pinscription KOP du canthare BS, nous rappelons que Vocotopoulou publia une coryle en bronze de Vitsa portant Ia méme ins- cription (elle mentionnait aussi des paralléles en céramique), qu'elle interpréta comme xopbsioy ou xahenayée™, LA GHRONOLOGIE Dans le chapitre sur la datation, les auteurs font preuve de rigueur [p. 183-185]. Ils se tiennent uniquement 4 P’évidence numismatique pour Ia datation des tombes. En ce qui concerne la datation des objets, ils ne recourent aux comparaisons stylistiques que lorsque celles-ci sont possibles avec des objets issus d’ensembles funéraires clos, datés par des 72, Andronitos 1984p. 156, 160 (pase en argent ct s- ‘ule en bronze) Pommer 198, 219,» Kal 863 eee 1. 48-46, 0° 16-17, pl.28 le mii pore une nsipon en x mgen)j Manganaro 1880, p. 303, fg. 23 (pine eno” 5 ‘Pommer 195, p11, 3°18 Ga en argend) Olver 1977, "15 (athor en argent), 5a 18 (coupe ens), 1.594 n° 25-20 (gobeler ct pine cn agen) ; Mensen 1987, . 3439; 7 (coupe en agen. MAXATA (T14PQ10¥) AI NAOY KAL AIDNAL accompagnce dune insripon en heoghpe. lla toute ae Manes Cane Iopouie ett ps pub. Ce ahaa de Dodane ot open nv un peronnage diene qui vu le fn dm le whe “A Vocotopouon 1986, p. 29-290 "thy Bp Se Poids dela drschme Poids | Drachmes | theaco- w Drachmes | dels drichme | "thracoe” | macédonienne Poids du ios du catogue | Poids en gr | Tanigues’ | “tuiqie en gr | mactdonicane | en gr Sighs oa Bu 192,69 6 428 55 3,50 35 5.50 BB 192,1 6 426 55 349 35 ae BIS 193 45 4,28 55 3,50 35, z 5,51 BIS wna) 100 sar 2a 3.50 " 354 BI6 wise | __100 427 13 aa 7" 335 Bo a ” 423 a aa 6 333 Bio oa 16 425 20 30 2 367 pepo | 1403 2 424 * 3.50 25 3.00 Bis 19319 % 427 35 a0 35 349 ‘BS 508,5 120 4,23 145 3,50 90 - 5,05 Be 162,6 8 aor a7 as 30 342 21. Echantillon de poids de vases de Derven, ‘enbanesos of uns sanbsewes sanbjanb : Juansag ap soquuos 627 w 28 Athanasios Sideris 28, Lécané hémisphérique en bronze de Ritanovka, Crimée. Dessin d'apris Onaiko 1970. rmonnaies. Cette maniére de procéder est de Toin pls solide que ls eitzestraditionnels du style et de l’évolution typologique. Il ne faut toutefois pas en surestimer la portée. ‘Als longue sie des ensembles funérares closet datés par des monnaies, nous ajoute- rons celui de Riganovka en Crimée, qui contenait un statére en or de Panticapée (330-315 ay, J.-C.), une coupe en argent, une situle stamnoide et une lécané hémisphérique en bronze (Gg. 28), cette demiére étant de la méme forme que les exemplaires B25 et Z16” ‘Notre seule objection conceme Ia durée de vie de certains vases en métal. I est en effet, établi que des vases en bronze et en argent ont été fabriqués plus d’un siécle avant d’étre dépo- sés dans une tombe. Les auteurs du volume sont conscients de ce phénoméne, méme sis r’en parlent pas explicitement. Dans le volume de Derveni ils citent seulement le trépied de ca, 430-420 av. J.-C. trouvé dans la tombe dite + de Philippe » 4 Vergina [p. 183, n. 231], mais dans leurs travaux ultérieurs prennent clairement position”. La présence des ces vases, plus anciens que les tombes dans lesqueles is se trouvent, est attesiée en Macédoine, en Grice du Sud en Thrace, en Irie, en Russie méridionate et dans le monde celtique, I est remarquable que parmi les ensembles cités par P. T. et I. T. comme contemporains de Derveni, au moins six contiennent des vases dont la fabrication est antérieure d'un, voire de deux siécles, Outre la situle de Stavroupolis et le trépied de Vergina, mentionnés ci-dessus, nous avons ainsi & Kozani une phiale en argent du début du vet une situle en bronze dela fin du v sigcte dans tune tombe de la fin du iv sigcle”. A Pydna, une hyde en bronze de In deusiéme moitié du vi siécle apparait dans une tombe du troisiéme quart du 1v" siécle”*. A Aineia une hydrie de ca. 430 ay. J.-C. se trouve dans une tombe de la deuxiéme moitié du 1v* siécle”. A Médéon de Phocide, un canthare en bronze du dernier quart du v* se trouve dans une tombe de la fin du Iv" siete et un miroir du vit dans une tombe d'environ 400 av. JC. A Belsh, en Ilyre, une cznochoé corinthienne de a. 560 av, J-C. figure dans Vinventire dune tombe du 1 siécle av. J-C.”. A Zelenskaia, dans la péninsule de Taman, un lécythe aryballisque et un canthare 175, Onako 1970, p. 117, 2°80, p38 ce stences 4 des phénomines semblables en Grande Gre 76, Tourasaglon 1998p. 30; Touratogou 19984, 78, Besos 1992, p. 157, Sg, 163 ; Voeotopoaloa 1997, 295.2375 Therel 2000; p 303, 105.108 ‘77. Kalipolts-Feyimans 1948-1949, p. 92-100, a 5, 8, 180, Rolly 1976, p. 99, 110," BS, B32 5 Bagebreche 1988, fig. #9, 12519, Pour a Traces wir Archibald 1998p. 274. 23ton 119 Los tombes de Dervoni : quelques remarques sur a toreutique 28 cn argent de ca, 400 av. J-C. furent découverts dans une tombe datée de la fin du 1v*sidcle", Les « trésors » des vases en métal (qui, soit dit en passant, sont cités par les auteurs du volume parmi les ensembles funéraires) présentent des cas semblables de discordances chronologi- ques. A Rogozen, nous avons parmi les vases du IV" siécle une phisle de la fin du vr siécle. A Panagiriste, tous les vases en or sont datés d’environ 300 av. J-C. sauf une phiale, qui ne peut tre postérieure @ 400 av. J.C. Liensemble de Votonosi comprend des vases en bronze datant du milieu du v*jusqu’a la fin du 1¥"sicle. Celui de Pestanoe contient des vases du dernier quart du vi au demier quart du 1v*siécle, Le phénoméne contraie est également connu en Macédoine. Un statére de Philippe II, frappé & Amphipolis entre 340 et 328 av. J.-C., provient de Ia tombe macédonienne B de Pella, Cette tombe est cependant datée la fin du mi ou au début du i sigele av. J-C. daprés sa construction et la céramique qu'elle contensit® Cotte liste, susceptible d’étre ugmentée, n’a d’autre but que de montrer que les pro- uits toreutiques pouvaient longtemps restervisibes, circuler, servi, soit dans les sanctusires, soit en tant que bien héréditaire, avant de finir déposés dans une tombe ou une cachette. Ils pouvaient également étre copiés plusieurs générations aprés leur création. A la lumiére de ces observations, il nous semble utile de souligner que a datation s'appuyant sur Dévidence numismatique, excellente en soi et urés utile pour la céramique, ne constitue pas Ia panacée. Elle savére plutét peu utile pour la toreutique, dont la durée de vie et la valeur intrinséque sont considérablement plus importantes. En résumé, nous pensons que la datation d'une tombe ne doit pas toujours conditioner celle de la toreutique qui s'y trouve. Dans le cas de Derveni nous eroyons que le cratére Al, lamphore B22, le éeythe A92 et Ia hylic B32 ilus- trent ce phénoméne LES SOURCES DE LA RIGHESSE ‘Tout au long de leur livre, P. T. et I. T. ne cachent pas leur intention de prouver que les vases de la tombe dite + de Philippe », a Vergina, sont contemporains (ct dans plusieurs cas du méme atelier et du méme toreute) de ceux de Derveni [p. 158, 160-161, 174, 178-179, 185]. A Pheure actuelle et en tenant compte du matériel publié, il serait difficile de le nier. Ainsi, méme si 'idée n’est jamais littéralement exprimée, le lecteur attentif pergoit sans difficulté que Jes auteurs refusent V'attribution a Philippe de la tombe II de Vergina’®. Cette idée est sou~ 831, Pharabowsh 193, co, 181-182, 19-165 Sparkes 1077, 22-2348 DI 32, Rogce 1988, n° 2; Concey 1956, p. 3 {5, Cheysontomou 195, p12. 44, Der seven serbaties sot mies par appoct arpntre trace ee macédonienae | Zim 19975 9 402. 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T., avant le régne d’ Alexandre, la Macédoine ne connaissait pas une richesse particuliére [p. 186-187)". L’afflux de métaux précieus com- ence au cours de Ia campagne d’Orient, lors du retour progressif des mercenaires en 330 £1327 av. J-C., puis s'intensifie aprés la démobilisation de 10 000 vétérans en 324 et Ie retour de 23 000 vétérans en 323 av. J.-C. Il est évident que la grande masse de la toreutique de luxe srexplique par les richesses que ces vétérans ont ramenées en Gréce. Néanmoins, par pru- dence, il convient ’éviter toute extrapolation, puisque nous connaissons en Macédoine, & des époques antérieures, une relative abondance de luxe (comme en témoignent les tombes de ‘Trebeniste, Sindos, Aiani, Agia Paraskevi, et Pydna), luxe que personne n'a cherché & attr bbuer @ un afflux soudain de métaux précieux. Par ailleurs exploitation des mines du Pangée saurait pu permettre la fabrication dune argenterie de loin plus importante que celle trouvée & Derveni et Vergina™. Outre le Pangée, Philippe exploitat les mines de Damastion a partir de 358 av. J.-C. et des mines d’argent en Thrace & partir de 346 av. JC. Il exploitait aussi les ‘mines du mont Dysoron et le fleuve aurfére Echedoros™. Selon Démosthéne, Philippe a cessayé de soudoyer les ambassadeurs de Thébes en leur offrant des vases en or et en argent”. Enfin une information importante nous est fournie par Arsien. Alexandre Iu-méme dit dans son discours d’Opis qu’en 336 av. J.C. la maison royale de Macédoine, malgré son lourd endettement, possédait de la vaisselle en or et en argent. Le texte grec parle de « yaa uév wat derek tenigara Only, lave BE ole Er, Onaaveota.. 8 Btsi cette vaisselle mértat dere ctée a cété de soixante talents, elle ne pouvait pas tre rout fait insignifiante. Elle pourrait, tourefois, représenter des produits toreutiques importés. Quoi qu'il en soit si’on accorde quelque crédit Arsen, le fait demeure que la vaisselle précicuse n'était pas inconnue en Macédoine au temps de Philippe. De fait, sa + Baupolitkv, sa politique ‘monétaire ainsi que son hégémonie en Gréce et dans la plus grande parte de la péninsule balka- nique, reflétent-ils vraiment une situation économique précaire” ? 86, Voleker-Jnien 1993p. 187 soutnt a mime tise 7. Sepporone su's Tepagie de Phlippe une pte de ordre det, den production annual Pang Cnt sere a treurique de se Qypothve abitvave mais ae It). Nour amverons lors Festimason ave (sos de Farge de Deron ne presenters oe 1] Se dela po foctonaanucle des agers mactdonies Paral clle <4 Vera ne depuse pus 7% de ln production anal de a terete dene Ce cimtons soot fie sa tae ne production snele €or exualan 1 OD alee eget t pour une decime 4 4.31 ¢ Linomnation si lo eadacion Sonvcle de Paget a tmp de Philp, et ours a Di dove de ied VI, 3-6 Sur les source et vast de ior ‘tons ua Laie XVI de Dodo, oi Mal 1998 aes r= ences mx rues précédentes de N. GL. Hammonds M So- Geet. Ton Ale. 88, Suabon 326 C: Théspompe F160 Sues mines ex plottes par Pipe I, voir Arvantopouloe 1954 Le Rider 17% 9.199435 Toavele 1983, p16 5 Sts 1981, 89, Dimosthine 18,139 90, Are, Vl 9, Sues sous evades intra ine Are, voir Bosworth 1980, p- 1634. Voi ddd 1 Plascurs bitinents eo Macdoine, mit musi 3 Otimpie, Oroposct Samet, sont atebuls para recherche setule 4 Pipe et 4 sex aio, mime de des erie ‘ent mut leur nombre et leur dep Sachivement aids Les tombes de Derveni : quelques remarques sur la toreutique 31 En conclusion, nous devons souligner que la publication des tombes de Derveni est une contribution importante a Pétude de la toreutique en Macédoine au début de la période hellé- nistique. On peut certes émettre quelques réserves sur certains points particuliers, mais il faut reconnaitre que l'analyse du cadre social, économique et artistique, savamment dépeint par P. T. et LT, s'avére trés convaincante. Et ce n’est pas leur moindre mérite que d’avoir mené & bon terme une tiche difficile: la publication d’un ensemble majeur, issu du coeur du royaume macédonien, Athanasios SIDERUS, ewan ofthe Hele Wor Poulin 38, Aine 1185. ABREVIATIONS AGRA 1970, Sparkes B. 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