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HISTOLOGIE See ee 2 eo Ok Traduction de la deuxiéme édition anglaise par Pierre Validire | Deseceds Uae Edition origincle : Alan Stevens, Jomes Lowe, Human Histology, Second Edition © 1997 Times Mirror Intemational Publishers Limited Published in 1997 by Mosby, on imprint of Times Mirror International Publishers Limited ISBN : 0 7234 2485 3 Al rights reserved. No reproduction, copy or transmission ofthis publication may be made without written permission. No port ofthis publicotion may be reproduced, copied or transmitted save with writen permission or in accordance with the provisions of the Copyright Act 1988, or under the terms of any licence permitting limited copying issued by the Copyright licensing Agency, 33.34 Allfed Place, London, WC1E 7OP. Couverture: ~ Glande mucoséerétante (coloration stondord) - Schéma de l'orchitecture du Foie - Artére bronchique (coloration de Van Gieson) - Ostéomalacie (coloration de von Kosso) © De Boeck & Larcier s.a,, 1997 pour la traduction et 'adaptation frongaise I+ tirage 1997 Département De Boeck Université 2° tirage 2002 Paris, Bruxelles Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, et nolamment par pholocopie ‘ou microfilm, est strictement interdit. Imprimé en Belgique D/1997/0074/180 ISBN 2-8041-2574-2 i Table des matieres Preface ii 7. Cellules Sanguines 99 Apropos de ce livre ii Goobules rouges 100 Remerciements jv Gobukes blancs 01 Plaquettes et mégacaryoovtes 108 1. Histologic: Restez en liane | 1 Hématopoi’se 110 ltt 1 Moelle osseuse i Lace est funié fonctionnele fondamentale 2 Lihistologie et les autres dscipines 3. 8. Systéme Immunitare 17 “Techniques uilisées en hisiologie et Iniroduction 7 ‘en biologie cellulaire 5 Lumphocvtes 118 Macrophages et cellule dendritiques 122 2 La Cellule Mocll 123 Introduction, 9 Thums 123 Membranes calubires (0 ——_Ganglions iymphatiques 126 Endocyiose et exocytose 12 Rat 130 Citosol 14 _Formations iymphoies essociées aux muqueuses 134 Novau 15 Mitochande 7 8. Systémes Cirulatoires Sanquin et Lymphatique Réticulum endoplasmigue et apparel de Gola 19 et Muscle Cardiaque 13 esicul 1 Invroduction 13: Cytosquelette 23° Vaisseaux de la grande ciculation 137 Inclusions celllalres & produits accumulation 27 ——_-Sustéme circulatoire [ymphatigue 146 Division celluain Le cozur 14 Mort cellulane 80 10. Anpareil Respiratoire 50, 3. Cellule Epithétiates 33 Introduction 1 Tntroduct 3 \Voies aériennes supéricures 159 Jonetions celulaires 3! ‘Appareil respiratoire distal 168 Spécialsations de la surface celulaire 39 Vasculatisaion pulmonaire 172 Adaptations séerétoires 42 Phra 1 Fonction de barritre ces épithéliums 46 11 Tube Digest 47a 4. Cellules de Soutien et Matrice Extracellulaire 49 Thr introduction, 49 La cavité buccale et son conten 77 Mairice extracellulal 4 Dents 1 Membrane basale 8S ‘Adhésion celulaire a la matrice extracelllaire 57 Famille des cellules desouten ST. Formation de Tivoire et odontoblastes 83 Améloblastes et formation delémall 184 Cément et ligament alvéclo-dentaire 86 Odontogendse 186 Cellaes Contact 188 Introduction 6 Glandes salvar 188 Muscle squelettique 65 Votes de passage 190 Muscle cardiaque 70 Pharm 190 Muscle k CEsophage 190 Myoflbroblasies Canal anal 193 Péricytes 75 __Tractus gastrorintestinal 194 Colules myospithéliales Estoma 19: Inestin gr@le 202 6. Systeme Nerveux 77 Pancréas exocrine 207 Colles nerveuses cuneurones 77 Gas intestin __208 Myéline 82 Appendice 210 ‘Sustéme nerveux central 86 Sysiéme nerveux périphérigue 92 1afois 215 16. Appareil Génital Masculin 309, Introduction a5 Introduction 309 Vascularisation du foie 25 Testiculas 10 Hepatocytes 217 Epididyme 318 Arlre bilaire intra hepatique 220 Canal deferent 319 Fonction hépatique 222 Vésicules séminales 319 Vesicule biliaire 223 Prostate 320 Gandes buhosrdtrales 08 13. Appareil Ostéomusculaire 227 Penis _________ aga Introduction 227 Regulation endocrinenne 324 Muscle squelettiaue 227 Tendons 233 17. Appareil Génital Féminin 321 Os 234 Introduction 327 Artculations 248 Mont de Venus, grandes lures et petites lees 327 “ 5 1a Systbme Endeerinien 251, Vaain 329 Introduction 251 rors 880 Colule endocrine et spéclaisation tssulaire 252 Quaires aa Hypophyse 252 Cycle menstrue! 345 ‘Adenohypochyse 253 Grossesse@ Posthypophyse (ou neurat se) 256 ‘Tiophablate Hypothalamus 257 Epiphse ou glande pinéale 258 .Beawet Glande Mammaise Thyroide 258 ——Epiderme 356 Parathyroides 262 Annexes cutanées 362 ‘Glandas sursinales 264 = Dome Pancréas 262 Hypoderme (ou tissu sous-cutand) 368 ‘Quaires ot testicuies 269 Variations régionales de lx peau 369 ‘Systeme newo-endoctinien diffas 269 © Gande mammaire 370 Paraganalions 9. Organes des Sens 377 Introduction 37 Qreile Gil 383 Description de l'appareil urinaire Ennetion rénale ‘Vasculazisation du rein Nephron Réponses 396, Le gloménule Mésanaium Systemes tubulaire et collecteur Interstitium xénal Apparel uxta-glomerulaire fi alos BEREBBERBRSBR & 1. Histologie: restez en ligne! INTRODUCTION Lihistologie est une science biologique et médicale essentielle. LLvctolagie studio la structure des organisms uvants et les rap- ports structuraux et fonctionnes entre leurs éléments constitu: tifs, Ele est interface des sciences biologique et médicale pulsquelle se trouve a la crolsée des chemins entre la biochi- mie, la biologie moléculaire et la physiclogie dune part, et les processus pathologiques et leurs effets dautre part. (On peut obtenir des échantilons de tssus humains (biopsies) de nombreuses régions de Torganisme par des techniques rapides et inofensives (Fig. 1.1) utilisant des instruments comme: + des scalpels pour les organes directement accessibles comme la peau, la bouche, le nez, et... * des siguiles pour les organs pleins + des endoscopes pour le tube digestif et les organes creux * des canules scuples pour les vaiseaux sanguins. La connaissance de Taspect hstologique normal des orgenes est essentiele pour identifier leurs alterations parla maladie et ‘pour comprendre comment des processus blochimiques et phy- siologiques anormaux en sont la cause. [Nous sommes & une époque stimulante pour Thistologie car ‘nous sommes & présent capables dexplorer les bases physio- logiques et moléculares des sructures biologiques grace & la ‘mise au point de techniques qui novs permettent fexaminer la constitution chimique de tssus uivants au microscope. On com rend maintenant pourquoi les diverses structures biclogiques ont la forme et a disposition quelles ont. Lhistologie fut d'abord empirique. LLétude de Thistologie a commencé aver le perfectionnement de microscopes optiques simples et de techniques de prépara- tions de coupes minces pouvant dre examinées. En dépit de leur équipement rudimentare et déchentlons mal préparés, les premiers istologistes ont réuni une quantité surprenante informations sur les structures biologques. De telles études cont conduit Vitchow & proposer la théoie celui de la stuc- {uve des organisnes wvenis cu fatsat de la calle le continent fondamental de a plypart des étres vivants. Chaque celle était considérée comme tne unitéindivduele entourée dun "vom: part’ appelé membrane celluzire et contenant toute la machi- nerie nécessaire sa fonction. A cate époque, on a consttué lun vocabulaire histologique fondé sur Térude des calules au rmierosope optique et reposant sur une compréhension Imi- te de ia physiologieet de la fonction calles. ‘On a apple tissus des ensembles de cellule ayant des carac: tres morphologiaves similaies et on les a classés en quatre groupes: * les tissus epthéliaux, formes de celules tapissant des sur- faces, revetant les cavités du corps ou constituant des andes tells les glandes salivaires; + le tssu musculaire, constitue de celles contractiles; +e tissu nerveux. constituant le cerveau, la moelle épiniére et les nerfs; +e tssu conjonctif, compose de cliules produlsant une matr ce extracelliaire qui sert de lien ou de support & dautres tis sus spérialisés en formant les tendons, les os ot le tissu adipex [—=_-@ [==] [ Sie | i lube sips. cesopige AL stonae LCE ineinarte | on erect airs impatens | | | sounonset pewes | tbe mole este + appre rine aves psi transraselate facion dete | cxretage bopsiue Fig. 1.1 Hitologie ot diagnostic mia lest maintenant posstle dbtent de petits échantllns de nambrevses partes du cops par dieses techniques examen hstolonque de ces tehanillon est an moyen diect de plusen pls important de dagnortic és | HisTOLogie: ResTez EN LIGNE! Lhistologie moderne est une science exacte. Les méthodes de recherche modemes ont révolutionné notre comprehension des cellules. Les techniques de microscopie Alectronique, de clonage de cellules en culture, de sécuencage des protéines et de génétique moléculaire ont aussi apporté une Jumtere totalement nouvelle sur le fonctionnemert des celles. ‘Alors que les progrés de la connaissance et de la comoré- hension se sont accompagnés, dans les autres sciences, de la creation rapide dune nowvelle terminologie, cela n'a pas tou- jours été le cas en histologie. Pendant de nombreuses années, les termes e clasifications des premiéres études ont été conser- vvés. A chaque nouvelle découverte surla structure des o-ga~ nismes vivants, on atenté de faire entrer de force let nouwelles iniormations a Iintérieur des anciennes classifications, souvent Inadéquates, des cellules et des tssus. Heureusement, ce dogme histologiaue rigide lisse mainte nant la place a une approche plus stimulante et fonctionnelle, fondée sur notre compréhension de la bidlogie cellulaire. LA CELLULE EST L'UNITE FONCTIONNELLE FONDAMENTALE Les connaissances modernes confirment Fexacttule de la theo- tie de Virchow décrivant la celule comme Tunité fondamenta- lede la structure de la plupart des organismes vivants. Les cellules varient considérabiement. A partir Cun oeut féconde unique, chaque cellule constnit les structures conve- rnant & ses fonctions propres par un processus de différencia- tion. La cellule constitue une unite considérablement plus sophistiquée et plus complexe quion ne Favait soupgonné au début. La biologie moléculaire a montré que des cellules de mor- phologe differente peuvent etre regroupées par leurs attrbuts foncticnnels commune ou par leurs interactions. Certaines celues sont adaptables. Il est également apparu que, ‘meme chez fadulte, il existe des populations trés adaptables de celluls indifferencives qui peuvent modifier la fois leur struc- ture ot leur activité foncionnelle pour sadapter aux exigences de Fenvircnnement, Cette capacité est dimportance vitale pour Tadaptation & un stress interne ou externe et on observe cou- ramment dans les processus pathologiques (P.ex., le remple- cement di myocarde lésé par du fisafibreux & la suite dun infrctus) Les propriétés structurales et biologiques des cellules sont decrites au chapttre 2 et un grand nombre de leurs fonctions spécalis6es aux chapitres 3, 4 et 5. On classe maintenant les cellules selon leur fonction. {est actuellement possible de regrouper les celales sur la base de leur fonction principale. Les groupes ulsés dans cet ouvra- ge sont les suivants: cellules épithétales, celulesde soutien, cot hles contractile, callules nerveuses, cllules germinales, caltules sanguines, cellule immunoloyiques et cllules séerélant des hor mones. Toutefois, i est important de savoir quiune cellule peut remplir plsieur fonctions et apparterir & plus dune classe cel- hulaite, Par exemple + de nombrevses cellules sécrétent des hormones sont aussi des celliles de tupe épithéial,étroiterent unies entre elles ;par des jonctions spécialistes pour consituer une glande; + denombreuses cellulesimmunologiques sont également des celules sanguines; + certaines cellules de soutien sont aussi contractile. Les grandes lignes des specialisations structurale et fonction- nelle de chaque groupe cellulaire sont indiquées aux chapitres 3, @ ot St étudiées plus en détail dans Fensemble de lowvrage Apitnesum de rssutivear | male eae spemaansis, |hémateset | tsas thysige et Finesin, [ee sorten, toveytes | levnotes Imphoies | seas Aeswasseaun et. | carton. reves lozrations feleeau——|os re barrie, oranseret | mowerert | conmuniations | eproticton | rane doygine.| déferse | cammuniitins orion, | maine a celuire eee celares tert state a siretes lnaietes cos eroitenent canractin due | iationdes | se ponedent | es potine: | recrmasent | stertet des nies ar es desprteres | messages juclamotiedes | fren fongne, | etattnsent | mesagers lanctens mate extn= | fatsies | chimique ia | ehamosomes | des arate: | lessbstances | chimiques elses celbreet’ | fvorchap.s) | sufacedautres | samolegues | detrivert ls —_| rangtres | (or chap. 16) Ireircnop. 3) jnterpsent ee selulee hoiretap 16et_ | etres : cele (oir chu. 4) Goreme) | 17) (eireep.7) Fig 1.2 Classication fnctionnelle des cluls. i Laccellule st Funitéfonctionnelle fondamentale | Les tissus sont des arrangements fonctionnels de cellules. ‘Un tissu est un ensemble de cellulesdisposées selon une orga- nisation spécifique. Parfois, les callules sont toutes du méme type formant des tissus simples (par exemple, les cellules du tissu adipeux). Cependant, la plupart des tissus epparemment distinc:s contiennent un mélange de cellules aux fonctions dif- férentes et on les appell tissus composés (Fig. 1.3). Par exemple, e"tissu nerveux’ renierme descelldes nerveuses (neu tones), des cellules de soutien (astrocvtes), des cellules irrmu- rnologiques (microgli) et des celules érithélales ependyme. Le concept de tissus simples et composés est utile dans les descriptions histologiaues, mais par souci de briéveté le terme “assu” est ullisé pour les deux types “Tissu conjonctif" est un terme qui sous-estime son réle hautement spécialisé. Le seul cas ot Il faut éviter le trme tissu est Tancienne expres: sion de "tissu conjonectif’utlsée pour décrire une arande varie 1 tissulaire, contenant des cellules & Iintérieur dune matrice cextra-celluleire dominante. Sa fonction théorique était de ser vir de trame a des types celulaires hautement spécialses. tis comvast (ex contest gine (exten (oe appar waite) Fig 1.3 Cela, tus ogancs et aystimes. Le premier aroupe de "tssus conionctfs" comprenait des com- binaisonscellules/matrce teles que Tos, le cartiage, le tendon, fe tissu flbreux, le tissu adipeux, la moelle osseuse et le sang, 1 état aussi habituel de parler de "tissu conjonetiflache” pour Aécrire le tissu consttué en partie de celtules de soutien pre- duisent une matrice extra-cellulaire, mais contenant aussi des celles apparienant au systéme immunitaie (rar ex. des lym- phooytes et des macrophages), des cellules nerveuses et des vaisseaux sanguins Dans eet ouvrage, le terme de "tissu conjonetif" a été ite car il sous-estime Forganisation structurale de tissus aussi hau- tement développés. On lui préfere le terme de “cellues de sou- tien” qui souligne importance des interactions entre la matrice extra-celllaire et les cohules. Les celules de soutien et leurs spécialisations sont décrites, au chapitre 4, tandis que T's, les tendons et les ligaments le sont au chapitre 13, Les tissus constituent des organes ot des appareils ou systémes. Un organe, par exemple le coeur le foie oule rein, est un grou- pe anatomiquement distinct de Ussus, habituelement de phe seus types, qui remplissent des fonctions specifiques. Le terme apparell ou systéme peut etre utilsé pour + décrire des cellules ayant des fonctions similares mats dissé- rminges dans plusieurs régions anatomiques; + dectire un groupe dorganes qui ont des fonctions simlaires ‘oureliées entre elles Les callules spécialisées sécrétrices dhormones distribuées dans Tintestin ele pounon (systéme endocrine eiffus| ne constituent pas un organe car elles ne forment pas une entite anatom ‘quement distincte, alors que la lanque, 'oesophage. Festomac. Tintestin, le pancréas exocrine et le rectum sont des constitants de apparel digest et les reins, les calices et les bassine', les tretéres et la vessie font parte de Tapparell urinaire Les rappors enire cellules,tissus, organes et appareils ou systemes sont ilustés ala Fig. 1.3, UHISTOLOGIE ET LES AUTRES DISCIPLINES Uhistologie s’aligne sur la biologie cellulaire, Le moyen le plus simple détudier les celluies est la microsco- pie optique. Les tssus sont montés sur des lames de verre sous forme de préparations minces, imprignés par les colorants appropriés, éclairés parla lampe et observés a travers des len: tiles de verre. Lanalyse de la structure fine des calles en micro scopie optique s'appellela eytologie. ly a une limite au détail qui peut @tre observé au microsco- ‘pe optique et de petites structures intracelulaires peuvent étre Invisibles avec eotte techrique. Jusqud récemmert, la seule tech: nique permettant dobserver ultrastructure de cellules indivi duelles était la microscopie électronique qui, grace 8 un haut pouvoir de résolution, permettat dobserver Tultastructure des |_HISTOLOGIE: RESTEZ EN LIGNE! callules. Ces techniques sont actuelemient complétées par [usa~ ge croissant des méthodes immunchistochimiques faisant appel A des anticorps dirigés contre certains constituants colluaires pour mettre en évidence des détails intracellulaires en micro- scopie optique, non visibles par dautres techniques. De pls, il est mainterant possible de révéler des séquences spécifiques dADN et d’ARN par la technique dhybrdation in situ, obtenant ainsi une connaissance fondamentale des méca- nismes moléculaires de la cellule. Bien connaitre [ultrastructure et forganisation moléculaire des calles améliore énormément la compréhension des pro- ccessus biochimiques et physiologiques. Cette superposition centre structure, physiologie, biochimie et génétique est englo~ ‘bee par le terme de biologie cellulaire. Uhistologie des systemes est alignée sur Yanatomie. LLétude de la dispostion des diférentstssus au niveau micro- scopique (istologle des systémes) permet de connate la struc ture et les fonctions des organes et des sustémes. Ce type étude est une extension de lanatomie et Sappelle souvent, & L'HISTOLOGIE DANS LE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE Un étudiant de 20.ans est ateint alinsuffisance rénale dont Ie cause n'apparait ni en clinique, ni dans les examens sanguins, ni sures radiographies. Une biopsie permet détabir le diagnostic ‘par un examen histologique du fragment prélevé. Des méthodes de coloration spéciales mettent en évidence des anomalie structurales tres fines (Fig, 1.4, tandis que la. microscopie ‘lectronique apporte des inform: ultrastructurales. Sur fa base des anomalies ainsi révelées, le néphrologue peut insituer un traitement appropri. Le traitement clinique de ce malade implique la connaissance de la micro- anatomi¢ du rein. Lévolution et les effets du traitement sont contrdlés par des biopsies répétees. Une jeune fille de 18 ans présente une hypertrophie des ganaions ‘cericaue Un chirurgien en préléve un pour examen histologique La mieroscopie révele que 'hyperttophie est causée par une forme de cancer La classification des tumeurs est fondée sur histologie «et lévaltation hstologique précse des tumeurs constitu la pierre angulaire du traitement moderne des cancers. Le traitement dépend ici du type histologique de la tumeur (provient-elle du muscle, de celles lymphoides ou de celles endoctines 2). Lz réponse est donnée par les compte-rendus histoiogiques qui, en <écrivant la morphologie cellulaire etl dtferenciation, présisent ons utiles sur les anomalies pour cette raison, anatomie microscopique. Létude de Fhisto- logie des systémes est une composante importante de la bio- logie humaine et senseigne en méme temps que lanatomie dans la puupart des programmes. L’histologie est essentielle a la comprehension de la pathologie. La physiopathologie (compréhension des processus des mala- dies) représente presque la moité des études des médecins pra- ticiens, quelle que soit eur spécialisation et, depuis ses tout debuts, a toujours été intimement lide & Tetude de Thistologle des systémes et & a micro-anatomie, Dans la plupart des pro- grammes cependant, on enseigne la physiopathoiogie apres Thistologi, de sorte quiau: moment oi les étudiants étudiont les ‘maladies, is ont oubliéFhistologie normale.Cela est regrettable, car la plupart des processus morbides sont associés& des ano- ‘malies hstologiques et, dans la pratique clinique, un diagnostic histologique consttue le piler de la médecine moderne, Ceci est ilustré dans le cadre ci-dessous. le type exact de fa tumeur Fg 1.4 Rein (coupe en paraffine, coloration MS). Coupe de rein chez un maladeateitdisuffisancereale La cloratin spésile monte la nature et le localeation de snomalie principale: Aestruction de arttriole afferent ou glonérule par un processus TECHNIQUES UTILISEES EN HISTOLOGIE ET EN BIOLOGIE CELLULAIRE ‘La microscopie optique, qui utilise des coupes incluses en parattine, est la principale technique employée en histologie. La microscopie optique utlse des coupes minces de tissu pour étudier la morphologie cellulaire. La definition des structures ‘en microscopie optique est de lorcre de 0,2 microns, mals en. pratique, sur les coupes en parattine, elle est rarement infe- rieure & 0,6 microns Les coupes sont obtenues de la fagon sui vante: ‘+ on plonge le tissu dans une solution qui le conserve (fixateur) en fxant les protéines ou en les précipitant pour éviter leur degradation; * le tissu est ensuite inclus dans un milieu dur pour y pratiquer des coupes minces * on pratique ensuite des coupes du tissu (ordinairement de 5 8 microns dépalsseu) a Faide dun microtome. Inclusion en paraffine Linclusion en paraffine est la méthode stardard de préparation de coupes minces de matériel biolosique pour pouvoir les observer au microscope optique. Elle est peu ‘oréreuse, relativement simple et se préte 8 une certaine ‘automatisation, Léchartillon tissulaire est ix, généralement dans une sclution d'eau et ce formol, pus progressivement deshyarat par passages success dans des solutions aleooiques de pls en plus concentrées (pare. 60% 708% 90% 100%), jusqu’a ce que toute l'eau (des tissus et du milieu ce ation) ait soustrite et que léchatillo soit tatalerent mprégné alco! atslu 'aeool et ensuite ‘emptor un solvant organique dans lequel peuvent se Alssoure ffi aloo ta paafine (le parafinenest 5 Soluble dans aloo), cation est alors immergé dans dela paafine haute & une température dépassant juste san point de fusion, puisque celle est solide & tenpératurcambinte Une fis échartitn bien mprégné cone laisse reitir dans un movie empl de parffne qui sesaldfi, Cele ser de suppor a échantlln et permet de ealser des coupes de 247 microns, sins déformer a structure ni architecture celulaie Techniques utlstes en histologie et en biologie cellulaire ) Une fois ls plans de coupe réalisés, ils sont déposts sur une lame de verre et la parefine est dissoute par un solvant orga- nique avant un temps de réhydratation par des solutions alcoo- liques de plus en plus diluées. Quand la réhydretation est achevée, les coupes sont colorées par diverses techniques dont kes principales sont décrtes ci-aprés. En pratique courante, i faut en général 24 heures pour obtenir une lame histologique Asible Parfois il est nécessaire dobserver le tissu a Tétat frais, sans uil ne scit altéré par la fixation. Dans ce cas le tissu est drei parle fro, cequi permet la préparation dune coupe congelee. — Coupes de tissus congelés inclusion de tissu en paraffine ou dans certains autres rilieux (cir page 7) peut en détruire certains composants, en particulier des enzymes et quelques sites antigéniqus. Si le milieu de soutien est la glace, ces composants sont mieux préservés et peuvent tre observés par des techniques articlires. Le tissu frais [non Fx) est rapidement congelé rar immersion irecte das de 'azote liquide par exemple 1508 170°C), ce qu le solide pa congétation de eeu wil content. Des coupes (5 8 10 microns) sont ensuite ralsées en stilsant ur microtome particulier (commele erostatplacé ans une chambre froide, et clorées sans immersion dans faleool ni dans un savant organique. existe une utilisation particulite des coupes congelées en histopathologie lorsque le diagrosticd'une tumeur suspecte doit ére fait en urgence, pendant que le patient est encore sur la table d'opération. Entre des mains expérimentées, i ‘st possible de préparer et d'examiner av microscope une coupe de tissu humain congelée et colorée, dans Is cing ‘minutes suivant son préléverert. Un diagrostchistologique rapide et précis est alors possible (examen histologique ‘extemporan¢), alors méme que fe malade est ercore au bloc opératoire, ce qui permet de guider le geste chirurgical. rightesl HISTOLOGIE: RESTEZ EN UGNE! La fixation tissulaire est utilisée pour observer la structure fine des cellules. Les cellules sont naturellement incolores; de ce fait, les coupes doivent étre colorées pour étre visbles en microscopie optique. ‘On distingue les colorations standard et les colorations spé ils. Les colorations standard utilisent les memes colorants que Tin dustre textile, les colorations spéciales, appelées histochimie, sont utlisées pour mettre en évidence des constituants enzv- ‘matiques ou chimiques intracelluaires particulers, Coloration a I'hématoxyline-éosine (H.E.) Latliation des deux colorants sur Ia méme préparation, Uhématoxyline (volet/not et écsine rouge), es a méthode de Ccloration des tissusbiolagiques la plus courante; elle est simple, fiable, peu onéreuse et riche d'enseignements. Les noyaux cellulaires sont colorés en violet/noir (selon I'paisseur de fa coupe et la formule de 'hématoryline utilise) et la plupart des ccompotants cyteplasmiques sont celords en roselrouge, La plupart des illustrations de ce livre sont colorées par "hématoxyline-sine, en particuler celles des parties ‘Histlogie pratique” Coloration de Van Gieson Le méthade de Van Gieson simple colre le collagéne en rouge rasé et le muscle en jaune (voir Fig. 10.20); ele est souvent utilisée en association avec une coloration pour les fibres lastiques. La méthode de Van Gleson pourle tissu lastique ext utile pour mettre en évidence les fibres des tssus de soutien, en particulier les fibres éastiques cui se coloent en brun-noir et les Fibres de collagene qui se colorent en rouge rosé Le muscle, lu, se colore en jaune (voir Fig, 1020 Colorations trichromes Ces méthodes utisent trois colorants qu teintent de différentes couleurs les différents composants tissulaires. Assez nombreuses, celles permettent de mettre en &vidence architesture cellulaire, de sourgner les fibres de soutien ou de distinguer ces derrires es cellules mustulaites. Une coloration trichrome permet en particulier de distinguer les composarts cellulairesostéoides et rminéralisés du tissu osseux non décalcifié, inclus en résine acryique (voir 13.15a et 13.176) Colorations argentiques ‘Dans certaines conditions, quelques composants bologiques, intra et exta-cellulaires réduisent le nitrate d'argent avec formation de dépdts noirs d'argent métalique au site de ta reaction de reduction. En modiiant la solution utilisé, on peut tte en évidence de nombreses structures. y compre fibres de rtiulne (oir Fig. 4.8) Réaction a l'acide périodique (PAS) Cette méthode est tés utilsée, en particulier pour mettre en Evidence de nombreux hydrates de carbone, seuls (glycogéne, par exemple) au liés dautres molécules (alycoprotéines, par ‘exemple) qui sont colorés en magenta. Elle permet donc de souligne: les membranes basales (voir Fig. 4.172] et quelques. mucins neutres séerétées parlescellules éithéliales sterétoes Les cellles muqueuses de 'estome sont teésréactves au PAS, Coloration au bleu Alcian Cte méthode est surtout utlisée pour mettre er Evidence es mmucines cides sécrétées par qulouesclluls épithéliles ir Fig. 1.440). Ete peat etre conbinée& une réaction au PAS pour distinguer es mucines éithéalesacides et neutees ucla méme préparation. En faisant varierle pH ou dautes caractres¢¢ la solution de cloratio, cette méthode peut mettre en tvidence les glycosaminogeanes de la matrce extracel joie Fig 413d) des tus de soutien Coloration de May-Griinwald-Giemsa Cette coloration est pratquement réserge examen de frottis sanguins ou médullaires La plupar de illustrations du chapitre 7 montrent des globules rouges et blancs colorés par cette technique. Colorations pour la myéline Plusieurs colorations permettent de mettre en évidence Ia imyéline, comme celle utilisant la cyanine dans les coupes en paraffine (voir Fig. 6.248, autres méthodesutilisent un mifeu particulier d'hématoxylne ou le ttroxyde d'osmium, La microscope optique de haute résolution peut &tre utilisée avec des tissus inclus dans une résine. Aprés indusion en parafine, la defintion des structures tissu- laires au microscope optique est rarementinférieure 8 0,6 microns, puisqelleestlimitee par Vépaisseur de la coupe, ell- meme rarement intérieure 3 ricrons. Une bien meilaure défnition peut tre obtenue en uilisant des coupes plus fines de 0,5 8 2 microns, mais cela est impos- sible avec la paraffin, miley dinchusion utilise en routine, et les microlomes habituels utilisation de résines acryliques et poxy permet fobten- tion de coupes tissulares pus fines. Aussi incision en résine estlle de phis en plus uilisée en histologie et plusieurs exemples de ce lie le monireront Lutlsation dun faisceau délectrons a la place de la hmiére permet dobienir un pouvoir de résolution de structures d'1 nanometre sur des tissus convenablement préparés. La preparation des tissus pour la microscopie électronique cexige une foation speciale de tres petits fragments (moins de 2mm) de tisus, le fixeteur le plas courant contenant de la gu- taraldchyde. Le tetroxyde osmium est aussi utilisé en raison de sa capacté a stabiliser les constituants lipidiques et & les rendre denses aux électrons. De plus, parce que les échanillons sont soumis dans le vide ‘un faisceau délectrons, en deit les inelure dans une substan- ce resistant, la plus utlisée étant une résine époxy. Inclusion en résine acrylique Certaines résines acrviques permettent, comme fa paraffine, €e rGaliser des inclusions tssulaires Une fois soliifides, ces ésines| sont plus dures que la paraffine et cffrent un miliey de soutien lus esistant. Elles ont, en microscope optique, deux aventages principaux par rapport le paaffine: + sion utilise ces microtomes particuliers, on peut obtenir des ‘coupes beaucoup plus fines (18 2 microns), fod une meilleure résolution et 'observation possible de détails plus fins; * elles provoquent un tres petit rétrécissement du tissu et permettent dobtenir des coupes de bonne qualité pour des tissus tts drs, leur utilisation pour examen histoogique 4e "0s minéralisé (oir Fig, 13.185 et 13.178). Inclusion en résine époxy Les résinesépory sont les milieux dinclusion es plus durs pour les tssus biologiques. Avec des micratomes paticulies, on pest obtenir des coupes de 0,5 31 micron d'épaisseur, autorisant une résolution extreme en microscopie optique, et des coupes ultrafines pour la microscopie électronique & transmission. Dans Hive les images en microscope dlectronique & transmission ont é1é obtenus & partir de coupes ultrafnes en résine époxy. Ces résines résistent aux effets destructeurs du faisceau ‘d'électrons dans le microscope électronique et continuent & les tisus & observer dans des conditions oi d'autres milieux d'inelusion serient volatiles mainteni La plupart des colorants utists pour es inclusions en parefine ten résine arylque ne pénétrent pas dars la sine pony. En reranche, par chance, I bleu de toluidine Fat exception et olore Artererts composants blosquesenatérentes nuances e ble. Pour obtenir les détails les plus fins en microscopie optique, i faut ecourir des coupes de 0.5 81 micron inluses en rsine égony et colréesau beu de toluidine orig. 15.66 et 15.6 Coloration au bleu de toluidine Le bleu de toluidine est utilisé pour mettre en évidence, en ‘microscope optique, le cellules et les fibres dansdes coupes tts fines en résine époxy. Le bleu de toluidine est un des rares| colorants & pour pénéter la résine époxy tts dense et colorer Ja coupe. On peut alors observer des détails cellubaires cextrémement fins, les différents composants cellulzires et les fibres étant colorés dans des nuances de blew dont intensité refléte leur densité en microscopie électronique; ainsi, image obtenue ressemtle beaucoup & une image de bes pouvoir lectronique mais est bleue et non pas noire. saath ISTOLOGIE: RESTEZ EN LIGNE! Les coupes pour la microscopie électronique doivent etre trés ‘minces pour permettre une bonne résolution et empécher la, fusion des électrons. Ce sont des coupes ultra-fines, hab tuellement de 0,1 micron dépaisseur. On les contraste par immersion dans des solutions contenant un métal lourd (ura rium ou plomt). La microscopie électronique permet l'étude de la morpho- logie infra-cellaire. On utilise largement comme méthode de routine pour les études morphologiques. La microscopie électronique 2 balayage permet Tobservation des structures infra-cellulaires dans les trois dimensions. La microscopie électronique & balayage utilise des fragments ce tistu et non des coupes, et permet une we tridimensionnelle e la surface des callus et des tssus (Fig. 1.5). Un petit fragment de tissu fixé est déshydraté puis recouvert dune pellicule dor. Un faisceau délectrons balaie léchantillon et les dlectrons réfléchis en surface sont utlisés pour en recons- truire une image en trois dimensions (voir Fig. 7.2b, 7.14b, 11.11, 11.12 et 11.35d) Si des tissus vivants sont congelés puis ‘assés, les lignes de fractures suivent préférentcllament les mem branes cellulaies, dens des plans séparés; ces plans pawvent etre ‘ensuite examines en utilisant le microscope & balayage. Cette technique, ou cryofracture, fourit des informations sur les carac- tires de la surface des membranes cellulaires. Whistochimie permet la détection de groupes chimiques spécifiques dens les tissus. Certains colorants ont une affinité pour des groupes chimiques, spéciiques & Tintérieur des molécules et on les utilise pour loca liser certaines substances sur les préparations histologiques. Les polysaccharides, comme le glycogene, peuvent etre écelés par une méthode de coloration utilisant lacide pério-

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