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BERKELEY Cours de physique 5. physique statistique Frederick Reif DUNOD Parmi les cours d’initiation a 1a physique élaborés récemment, présentant la physique moderne sous une forme accessible aux débutants, deux cours ‘ont aequis dans les pays anglo-saxons une renommée justifiée, les « Feynman lectures in Physics » et le « Berkeley Physics Course ». L’un et l'autre méritent détre mis a Ia portée de Pétudiant frangais qui désire s‘initier & la Physique du xx* sidele Nos étudiants ont certes & leur disposition, & Pheure actuelle, d’excellents cours frangais. Conformément au génie frangais, le sujet d'études y est présenté avec un souci de rigueur logique. Le scientifique anglo-saxon est zgénéralement beaucoup plus pragmatique que son collégue latin. Il se tient toujours trés pres de experience et cette tournure esprit se manifeste aussi dans les ouvrages pédagogiques anglo-saxons. L’ceuvre de Newton complete heureusement euvre de Descartes Au cours de ma longue expérience de Tenseignement de la. physique, jai toujours estimé que l'étudiant devait étre amené a se servir de sources information dorigines diverses. ai conseillé a mes étudiants de ne pas Sen tenir a étudier leurs cours, mais d'entreprendre la lecture de divers ouvrages didactiques ct de lire notamment des auteurs étrangers. Pour ma propre formation, la lecture du livre de Physique atomique de Sommerfeld a &té décisive Les ditions Armand Colin ont entrepris de mettre & la disposition de etudiant frangais le cours de Physique de Berkeley, Ce cours a été édité en cing volumes, dont voici le cinquiéme, consacré & T'mnitiation a la physique statistique et & la thermodynamique. Les chapitres de ce cours ont été rédigeés ppar de grands noms de la physique, par des hommes connus pour leur c-uvre personnelle et qui ont su donner & ce cours une marque originale en montrant le role que jouent les concepts fondamentaux dans la physique qui se fait de nos jours. Ils font comprendre au lecteur que la Physique est une science vivante, une activité humaine en plein développement qui offre aux jeunes un champ inépuisable de recherches. Pierre TURON qui esta la fois un chercheur et un enseignant s'est chargé de la traduction de ce volume. Ayant travaillé aux Etats-Unis, il y a acquis la pratique de la langue anglaise et une solide connaissance des Universités américaines et des méthodes d’enseignement qui y sont pratiquées. A. KASTLER Prix Nobel de Physique 1966 v Ceci est un cours de licence pour les étudiants qui se spéciatisent en sciences ct dans le métier d'ingénicur. Les auteurs ont eu T'intention de présenter la physique élémentaire autant que possible de la facon dont elle est utilisée par les physiciens qui travaillent sur des sujets a Pavant-garde de leur domaine. Nous avons cherché & faire un cours qui mettrait vigoureusemnent accent sur les fondations de la physique. Plus spécialement, nous avons cu pour but d'introduire de fagon cohérente dans un programme élémen- taire, les notions de la relativité spéciale, de la physique quantique et de la physique statistique. Ce cours est consu pour tout étudiant qui a suivi des cours de physique au lycée. I] faudrait suivre, en méme temps que le cours, un cours de mathé- tmatiques qui comprenne Panalyse. Dans le domaine de la physique, on est en train de concevoir plusieurs cours de licence. L'idée d'un nouveau cours est venue & beaucoup de physi- ciens, conscients des besoins requis a la fois pour faire avancer la science et les techniques des ingénieurs, et pour mettre plus I'accent sur les sciences dans les colléges et les Iyeées. Notre propre cours fut concu au cours d'une conversation entre Philip MORRISON de Cornell University et C. Krrvet, ala fin de 1961, Nous avons &t& encouragés par John Mavs et ses collégues de la National Science Foundation, et par Walter C, MICHELS alors prési- dent de la Commission de ta Physique universitaire. On forma un comité informel pour guider le cours dans ses premigres phases. A lorigine, le comité était formé de Luis ALVARez, William B, FRETTER, Charles KrTTEt, Walter D. Kwicit, Philip Morrison, Edward M. Purcett, Malvin A. RUDERMAN et Jerrold R. ZAcHARIAS. Le comité s'est réuni pour la premitre fois en mai 1952, a Berkeley. C’est 1A qu'il traga un schéma provi- soire d'un cours de physique entiérement nouveau. A cause de lourdes obligations de plusieurs des membres du début, le comité fut partiellement reconstitué en janvier 1964; il est maintenant formé par les signataires de cette préface. Les contributions des autres sont mentionnées dans les préfaces de chaque volume Le schéma provisoire et esprit qui s'y trouvait curent une profonde influence sur les éléments finalement établis pour Ie cours, Le plan couvrait en détail les sujets et attitudes qui, croyons-nous, devraient et pourraient étre enseignés & des étudiants de licence et d’école d'ingénieurs. Ce ne fut jamais notre intention de concevoir un cours limité aux meilleurs étudiants lt & ceux qui sont d’un niveau levé. Nous avons cherché & présenter les Principes de ta physique en partant de points de vue neufs et unifiés : des parties du cours peuvent done semblet presque aussi nouvelles aux assistants qu’aux étudiants, vi Proface au cours de physique de Berkeley vii Les cing volumes du cours, comme nous les avons prévus, comprendront = ; 1. Mécanique (Krrtet, Kio, RUDERMAN) ; Il. Electricité et magnétisme (PURCELL) IL, Ondes et oscillations (CRAWFORD) TV. Physique quantique (WicrMaxs) V. Physique statistique (Rew) Les auteurs de chaque volume ont été libres de choisir le style et la méthode de présentation qui leur semblaient appropriés & leur sujet activité du cours initial a conduit Alan M. Pormisaconstituer un nouveau ‘manuel de travaux pratiques de physique élémentaire, maintenant conma sous le nom de Travaux Pratiques de physique de Berkeley. Parce que ie cours met 'accent sut les principes de physique, certains professeuss peuvent avoir le sentiment qu’ll ne traite pas suftisamment la physique expérimentale. I1fautalors que les travaux pratiques soient riches en expériences importantes, et qu'ils soient conus pour contrebalaneer le cours (+) Laide financiére pour le développement du cours fut fournie par la ‘National Science Foundation, avec une aide indirecte considérable de Université de Californie, Les fonds furent administrés par les Educational Services Incorporated, une organisation sins but lucratif eréée pour admi- nistrer les programmes. ‘Notre gratitude va particuligrement A Gilbert Oakey, James ALDRICH et William Jones, tous @ Ja ESI pour leur aide compréhensive et dynamique. ESI a créé A Berkeley un bureau sous la direction trés compétente de Mme Minty R. MALoNey pour aider au développement du cours et du laboratoire, L’Université de Californie n’a aucune attache officielle avec notre programme, mais elle nous a aidés d'importantes fagons. Pour cette collaboration, nous remercions en particulier les deux présidents successifs du département de Physique, August C, Hetmouz et Burton J. Mover; Jes enseignants et le personnel non-académiques du département; Donald Cony et beaucoup d’autres & I'Université, Abraham OtsHEN nous a beau- coup aidés au début pour les problémes d’organisation. Vos corrections et suggestions seront les bienvenues. Eugene D. Cosas. Frank S. CRAWFORD, Jr. Walter D. Kxtont Philip Morrison Alan M. Portis Edward M. PURCELL Frederick RE Malvin A. Ruperman Eyvind H. Wicuann Charles KrrreL, président. 1 Le manuel de travaux pratgues qui accompagne dition américaine de oe livre a été congu dans eat esprit. Ce dernier volume du Cours de Physique de Berkeley est consacré & T'étude de systémes «macroscopiques » qui se composent d'un grand nombre atomes ou de molécules: il constitue done une introduction & divers sujets : mécanique statistique, théorie cinétique, thermodynamique et cha- leur. La ligne que j'ai suivie n’est pas conforme au développement historique dans ce domaine et je n'ai pas procédé selon les méthodes traditionnelles. Mon but a été plutdt adopter un point de vue moderne et de montrer, une fagon aussi simple et systématique que possible, comment les notions de base de la théorie atomique conduisent a un cadre conceptuel cohérent capable de décrire et de prédire les propriétés des systémes macroscopiques. En écrivant ce livre, jai essayé de penser & un étudiant qui, n’étant pas familiarisé avec le sujet, n’est pas encombré de connaissances antérieures ila Tavantage de Vaborder pour la premiére fois avec, comme seul bagage, ses cours de physique élémeniaire et des rudiments de physique atomique ‘Fai donc choisi un ordre de présentation qui pouvait sembler parfaitement Justfié 4 cet étudiant, s'il essayait de comprendre par Iui-méme les systémes mucroscopiques, Afin de rendre la présentation cohérente, jfai basé la discussion toute entire sur Ilaboration systématique d'un seul principe, Ia tendance d'un systéme isolé se rapprocher de son état le plus désordonné. Bien que j'aie limité mon attention 2 des systémes simples, je les ai traités par des méthodes qui peuvent avoir de vastes applications et &tre facilement ginéralisées. Pui surtout essaye d'insister, dun bout & autre de ce volume, sur importance du sens physique, aptitude & pressentir rapidement des relations importantes. F'ai done essayé de discuter 4 fond des idées phy- siques sans me perdre dans le formalisme mathématique, de fournir des exemples simples pour illustrer des concepts généraux abstraits, de faire des estimations numériques de quantités caractéristiques, et de rattacher la théorie au monde réel de observation et de expérience. Tlafallu choisir avec grand soin la matiére a étudier dans ce volume. Mon intention a &té d'insister sur les idées les plus fondamentales qui pourraient tre utiles aux physiciens aussi bien qu’aux étudiants en chimie et en biologic ou qu‘aux éléves-ingénieurs. Les « Notes pour le professeur et P'étudiant » résument le contenu de ce volume et la fugon dont il a été congu; elles offrent ‘quelques idées directrices & 'étudiant et au futur professeur. L’ordre non conventionnel de la présentation, ayant pour but d’insister sur le rapport entre la description au niveau macroscopique et au niveau atomique, ne sacrifie pas nécessairement les vertus inhérentes 4 des travaux d’approche plus traditionnels. En particulier, on peut mentionner les caractéristiques suivantes : ( Liétudiant qui a tu le chap. 7 (méme s'il a omis le chap. 6) connaitra les principes fondamentaux et les applications essentielles de la thermodyna- Préface au yolume V iz mique classique aussi bien que s'il avait étudié le sujet selon les méthodes traditionnelles. Naturellement, il aura acquis aussi une connaissance bean- ‘coup plus approfondie du sens de lentropie et de la physique statistique. (ii) Fai prs soin de souligner que la théorie statistique conduit & certains résultats qui sont purement macroscopiques et compiétement indépendants de n'importe quelle explication avancée au sujet de la structure atomique des systémes considérés. Cela met en évidence la trés grande généralité des lois classiques de la thermodynamique. Gai) Bien qu'une étude historique soit rarement Tintroduction Ia plus logique ou la plus claire a un sujet, une certaine connaissance de Ivolution des lois scientifiques est la fois intéressante et instructive. Jai done inclus dans le texte quelques remarques, références, ct photographies de savants éminents, toutes choisies pour rappeler 4 Iétudiant le développement histo- rique de cette partie de la physique. Les connaissances requises pour l'étude de ce volume ne comprennent, indépendamment d'un savoir rudimentaire de la mécanique ot de Iélectro” magnétisme classiques, qu'une certaine familiarité avec les concepts ato- ‘miques les plus simples et les idées quantiques suivantes sous leurs formes Jes moins compliquées : la signification des états quantiques et des niveaux énergie, le principe d'incertitude d'HesenueRo, la longueur donde de de Brosiir, la notion de « spin », et le probléme d'une particule libre dans tune boite. Les outils mathématiques requis ne vont pas au-dela des dérivées et des intégrales simples, plus une certaine connaissance des séries de TaYEOR Un étudiant familiarisé avec Jes sujets essemtiels truités dans les volumes précédents du Cours de Physique de Berkeley (en particulier dans le volume IV) se trouvera, naturellement, amplement préparé pour le présent livre, Cependant, ce livre peut éire aussi bien employé comme demiére partie de n'importe quel cours introduisant a la physique moderne, ou tout fautre cours du méme niveau, sadressant aux étudiants de 2° année de col- age ('), ou au-dessus. ‘Ainsi que je 'ai indiqué au début de cette préface, mon but a &é de pént- twer essence d'un sujet complexe de telle sorte qu'il paraisse simple, cohérent et facilement accessible des dbutants, Bien que Je but en vaille la peine, il est difficile atteindre. Je dois dire que la composition de ce livre a été pour ‘moi une tiche ardue et solitaire, qui m'a pris un temps incroyable et m’a Iaissé épuise. Paurais une petite compensation si j'apprenais qu'on a trouvé ce livre utile F. Rew 1, Premier cyte des universitésaméricines Je suis reconnaissant au Professeur Allan N, KAUrMan d/avoir relu Ie manuserit dans un esprit eritique et de s’étre toujours montré prét & me faire benéficier de ses opinions. Les professeurs Charles Krrrrt. et Edward M. PURCELL ont fait des commentaires précieux au sujet d'une version anté- rieure des deux premiers chapitres. Parmi les étudiants diplomeés, j’aimerais citer Richard Hess, qui fit un grand nombre d’observations utiles sur dition préliminaire de ce volume, et Leonard SCHLESSINGER, qui trouva les solutions complétes des problémes et fournit lex réponses dont la liste se trouve a la fin du volume. Je me sens en particulier redevable & Jay Draten, étudiant, qui lut Védition préliminaire et unc importante partic du manuscrit final. ‘Au début, il connaissait & peine le sujet, il ’a appris seul en lisant le livre et fit preuve, en cette occasion, d'un grand talent pour déceler les obscurités ct faire des suggestions construetives. I est probablement celui qui le plus contribué 4 l'amélioration du livre. La fabrication des images & ordinateur demanda un temps et un effort considérable. Je souhaite done exprimer mes remerciements les plus cha- leureux au Dr Berni J. ALDER qui m’aida énormément dans cette tiche par une coopération personnelle exempie de touie idée de compensation financigre. Je n'aurais jamais pu réaliser mes ides sur ces images sil n’avait as mis son expérience en informatique & ma disposition. Nous espérons continuer notre collaboration a avenir en réalisant des films & 'ordinateur ‘qui devraient aider a illustrer les mémes idées sous une forme plus frappante. ‘Mme Beverly Svxes, ct plus tard Mme Patricia Caxnapy, furent mes fidéles seerétaires pendant la longue période ou je m’oecupais de ce livre. Je leur suis redevable pour leur habileté & déchiffrer et & taper les versions manuscrites suocessives. Je dois aussi des remerciements 4 plusieurs autres personnes pour 'aide apportée & la production de ce livre. Parmi elles figurent Mme Mary R. Matosty et Mme Lila Lowstt, toujours prétes & supporter Giverses corvées, et Mr Félix Cooper, responsable de Ia présentation. Enfin, je suis reconnaissant a Mr William R. JONES, des Services de I'Education, ‘de s'étre chargé des relations avec la « National Science Foundation ». Ce volume a une dette énorme envers Fundamentals of Steuistical and Thermal Physics (FSTP), mon précédent livre édité par McGraw-Hill en 1965, qui représentait une tentative d'innovation destinge aux étudiants les plus avancés du niveau supérieur du college. L’expérience étendue que m’a donnée FSTP, et beaucoup de détails de présentation, ont été intégrés dans Ie présent volume (). Je désire donc exprimer ma gratitude a tous ceux 1. Cortaines parties du présent volume sont done soumises aux clauses de copyriaht de Fundamentals of Statistical and Thermal Physics x Remerciements xt qui m‘ont aidé dans la redaction de FSTP et aussi a ceux qui m'ont apporté des critiques constructives depuis sa publication, J’aimerais aussi remercier la société McGraw-Hill de n'avoir pas tenu compte des clauses de « copy Tight » et de m'avoir accordé toute liberté pour inclure dans le présent vohume des chapitres tirés de FSTP. Bien que je sois asscz satisfait de la présentation. ‘générale adoptée dans FSTP, jen suis venu & reconnaitre que exposé aurait pu souvent en étre plus simple et plus pénétrant. J'ai done utilisé ces vues nouvelles pour inclure dans le présent volume toutes les amélio- rations concernant organisation et expression prévues pour une deuxigme édition de FSTP, Grice a son point de vue similaire, FSTP peut trés bien tre une référence utile pour les étudiants qui désirent poursuivre etude de ces sujets au-dela du niveau du présent livre; ces étudiants devront néanmoins faire trés attention & certains changements de notation, Bien que le présent volume fasse partie du projet du Cours de Physique de Berkeley, je dois insister sur le fait que j’en porte seul la responsabilité. Si.ce livre a certains défauts (et ’en ai découvert quelques-uns moi-méme en lisant les épreuves), leur poids ne doit donc en retomber que sur mes propres épauiles, Organisation du livre Ce livre est divisé en trois parties principales décrites ci-dessous Premiére partie : Notions préliminaires (Chapitre 1 et 2) Chapitre 1: Ce chapitre donne une introduction qualitative aux concepts physiques les plus fondamentaux étudiés dans la suite de ce livre, Il a pour but d'indiquer a Tétudiant les propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques et orienter sa réflexion dans des voies intéressantes, Chapitre 2: Ce chapitre a un caractére un peu plus mathématique et il se propose de familiariser l’étudiant avec les notions de base du calcul des probabilités. Aucune connaissance antérieure des probabilités n'est exigs On insiste sur le concept d’ensemble et tous les exemples ont pour but d’clai- rer des situations rencontrées en physique. Bien que ce chapitre prepare les applications du reste du livre, les notions de probabilités introduites peuvent tre utiles & Pétudiant dans bien d’autres contextes. Ces chapitres ne devraient pas prendre trop de temps. En fait, certains Gtudiants ont peut-étre des connaissances suffisantes pour étre familiers avec les sujets abordés dans ces chapitres. Néanmoins, je ne recommanderais, certainement pas a ces étudiants de sauter ces deux chapitres, qu’ils doivent considérer comme une utile révision. Deuxiéme partie : Fondements de la théorie (Chapitres 3, 4 ct 5) Cette partie est le cctur du livre, Le développement logique et quantitatif| du sujet de ce livre commence vraiment au chapitre 3. (Dans ce sens les deux premiers chapitres pourraient étre omis, mais ceci ne serait pas une bonne idée pédagogique.) Chapitre 3: Ce chapitre discute Ia description d'un systéme composé un grand nombre de particules en termes statistiques. Il introduit également les postulats fondamentaux de la théorie statistique. A Ia fin du chapitre rétudiant devrait commencer a réaliser que a compréhension des systémes ‘macroscopigues tourne autour de considérations faisant intervenir le dénombrement des états accessibles aux systémes. II se peut, toutefois, qu'il ne percoive pas encore toute la richesse de cette idée Chapitre 4: Ce chapitre est vraiment le plus « rentable », Il commence assez. innocemment avec Métude de deux systémes en interaction purement aii Notes pour le professeur et Pétudiant xiii thermique, Celle-ci conduit txts rapidement aux concepts fondamentaux entropie, de température absolue et de distribution canonique (ou du acteur de BOLTZMANN). A Ia fin du chapitre Pétudiant a les moyens d’étudier 4 fond des probiémes pratiques — ainsi, il a appris & caleuler & partir des principes, les propriétés paramagnétiques d'une substance ou la pression un gee parti Chapitre $: Dans ce chapitre on applique les idées de la théorie & des problémes trés pratiques. Ainsi, on discute les relations entre concepis atomiques et mesures macroscopiques, et Ja détermination expérimentale de quantités telles que le température absolue ou lentropie Un professeur pressé par le temps peut s'arréter 4 la fin de ces cing cha- pitres sans avoir trop de remords. Arrivé & ce point, 'étudiant devrait avoir lune assez bonne connaissance de Ta température absolue, de entropic et du facteur de BoutzMaNn, cid, des concepts les plus importants en méce- nique statistique et en thermodynamique. (En fait, le seul résultat de la thermodynamique passé sous silence est le fait que Mentropie reste constante au cours d'une transformation adiabatique quasistatique.) Je considére alors que les objectifs minimum du cours ont été atteints. Troisiéme partie : Elaboration de la théorie (Chapitces 6, 7 &t 8) Cette partie comprend trois chapitres indépendants pouvant éire étudiés séparément. De plus, ilesttout a fait possible ¢'aborder seulement les premiers paragraphes de chacun de ces chapitres avant de passer & un autre chapitre Chaque professeur pourra done profiter de cette souplesse pour adapter son cours A ses préférences personnelles ou a celies de ses étudiants. Lun des chapitres, le chap. 7, est de la plus grande importance pour compléter la théorie. En reprenant la discussion des principes thermodynamiques, ce sera sans doute le chapitre le plus utile aux étudiants en chimie ou en biologic. Chapitre 6: Ce chapitre discute quelques applications particuligrement importantes de la distribution canonique en introduisant des approximations classiques dans la description statistique. La distribution des vitesses de MAXWELL des molécules dans un gaz et le théoréme d’équipartition consti- tuent Uessentiel de ce chapitre, Les applications illustrant ces notions com- prennent ies jets moléculaires, la séparation isotopique et la capacité calori- Fique des sotides, Chapitre 7: Ce chapitre commence par établit la constance de entropie au cours d’une transformation adiabatique et quasistatique. Ceci complete la discussion des lois de la thermodynamique qui sont alors énoncées dans leur ensemble en toute généralité, On étudie ensuite quelques applications xiv Notes pour le professear et Pétudiant importantes : conditions d’équilibre générales y compris les propriétés de énergie libre; équilibre entre phases; discussion des machines thermiques et des organismes biologiques. Chapitre 8: Ce dernier chapitre a pour but d’illustrer la discussion des propriétés d'un systéme hors d’équilibre. Il traite les phénoménes de trans- port dans un gaz dilué & aide des notions de libre parcours moyen les plus simples, et discute la viscosité, la conductibilité thermique, la self-diffusion et la conductibilité électrique. Ceci achéve la présentation de Ja structure du livre, A Berkeley, le cours était enseigné de facon a couvrir lt majeure partie de ce livre en huit semaines environ correspondant au dernier « trimestre » (quarter) d'introduction & la physique. Les explications ci-dessus devraient bien faire comprendre que ce livre est caractérisé par une forte structure logique bien particuliére méme si la pré- sentation du sujet n'est pas conventionnelle, Ce développement logique semblera peut-éire plus naturel, direct, a T'étudiant qui aborde le sujet sans idées préconcues, qu’au professeur dont lesprit est formé par des exposés conventionnels du sujet. Je conseillerais au professeur de repenser com- plttement tout le sujet. Sila force de Phabitude devait le conduire & réinjecter des points de vue traditionnels de maniére peu judicieuse, il pourrait briser le développement logique du livre et jeter Pétiidiant dans la confusion au lien ¢’éclairer les problemes. Autres caractéristiques du livre Appendice : Les quatre paragraphes de 'appendice contiennent quelques développements annexes. En particulier, on discute les distributions de Gauss et de PoissoN parce qu’elles sont importantes dans tant de domaines varigs et parce qu’elles interviennent aussi dans les travaux pratiques du cours de physique de Berkeley, Notes mathématiques : Il s'agit escentiellement d'un ensemble de petits morceaux ayant leur utilité quelque part dans le texte ou dans certains problémes. Symboles mathématiques ct constantes numériques : On en trouvera Ja liste a la fin du livre ainsi qu’a Tintérieur de la couverture (au début et 1a fin), Résumés des définitions : Us sont donnés & la fin de chaque chapitre pour faciliter les références et les révisions. Problémes ¢ Les problémes constituent une partie trés importante du livre. F'en ai proposé environ 160 constituant une ample collection de questions Notes pour le professeur et Vétudiant xe susceptibles de faire réfléchir. Bien que je ne m’attende pas a voir Pétudiant les résoudre tous, je l'encouragerais 4 résoudre une fraction notable des problémes proposés a la fin du chapitre qu'il vient d’étudier: sinon il est probable qu'il ne tirera que peu de profit du livre, Les problémes marqués d'une astérisque sont sensiblement plus difficles. Les problémes supplémen- taires se rapportent essentiellement aux sujets traités dans les appendices. Réponses aux problémes : Les réponses a la plupart des problémes sont données a la fin du livre. La disponibilité de ces réponses devrait aider les autodidactes. De plus, bien que je recommanderais 4 un 6tudiunt de chercher un probléme avant de regarder la réponse, je crois qu’il est bon, péds gogiquement, de lui donner le moyen de contréler son résultat ds qu'il T obtenu. Ainsi il sera averti de ses erreurs trés t6t ot il pourra peut- f+ 7 a 7 Fig. 13 Images réalisées par un ordinateur montrant 4 parti-particules situées dans chaque moitis de la boite est inserit cules dans une boile. Les quince vues successves (notéesj — 0, 1, directement en dessous de cette moitié, Le petit tiret porté par 2, ..4 14) sont des images prises longtemps aprés le début dur chaque particule indique Ia direction de Ia vitese. calcul avec des conditions initiales données. Le nombre de 9°98 ‘Fg. 14 mages realsées par un ordinateur montrant 40 par- — departcales dans chaque moitié dela bote est insert directement ticules dans une bole. Les quinze vues sucvessves (notes en dessous de cate moist. Les vtesses des particules ne sont pas J 0,1, 2,» 14) sont des images enregistrées longtemps apris représentécs. ledéhut iu caizulavee des conditions initiales données. Lenombre 10 Propriété coractévitiques des systémes macroscopizues eet 1030 10 10 % 7 Fig. 15 Le nombre de pasticules dans la ‘moitié gauche dela boite est représenté en fonc- tion de Tindice j de chaque image ou du temps iq, Le nombren dans la imageest indiqué par une ligne horizoatale s'éendant depuis j Jusqu’d J+ 1. Les graphiques décrivent la fig. 1.3 pour N= 4 particules, t fig. 1.4 pour N= 40 particule, mais contignnent des infor- ‘mations correspondant & plus dimages que celles qui y sont représentées, 1 | 10 8 N=40 120 Fig. 1.6 Nombre relat njN de particules dans Ja moitié gauche de la boite en fonction de TTindice des images ou du temps # = jeg. L'in- formation représentée est par ailleurs It mémae que dans la fig. 1.5 ght a7] nous pouvons nous attendre trouver, en moyenne, une image toutes les 2" montrant toutes fes molécules dans la moitié gauche. Si Py est la proportion d'images montrant les NV molécules situées dans la moitié gauche dela boite, ¢-a-d,, si Py estla fréquence relative, ou probabilité, de trouver toutes les NV molécules dans la partic gauche, alors 1 — 2 4 Q De méme, le cas of aucune molécule ne se trouve dans la moitié gauche est aussi trés spécial et correspond & nouveau a une seule configuration parmi les 2° configurations possibles. Ainsi la probabilité P, de ne trouver aucune molécule dans la moitié gauche doit étre aussi donnée par \ Po =a 3 a @) Plus généralement, considérons une situation oii des N molécules du gaz sont situées dans la moitié gauche de la boite et notons C0») Ie nombre possible de configurations des molécules dans ee eas. [C(n) est le nombre de fagons possibles de distribuer les molécules dans la boite afin que n d’entre elles soient dans la moitié gauche. | Puisque le nombre total de configurations des molécules est 2", on peut s‘attendre & trouver, parmi le trés grand nombre d'images du film, en moyenne C(1) parmi les 2¥ vues montrant 1 moléeules dans la moitié gauche de la boite. Si P, est la proportion d'images montrant 7 molécules situées dans la moiti¢ gauche, c.-a-d., si P, est la fréquence relative, ou proba- bilitg, de trouver n molécules dans Ia moitié gauche, alors ln) P, “ Exemple Considérons le cas particulier ol! en’ = N—nmolécules dans la moitié gaz est composé seulement de ¢foite). Cette proportion ast donnéa quatre molécules. Le nombre C(n) par de configurations de chaque espice fest doané dans le tableau 1.1. Sup- asons que pour ce gaz le fim Contienne un tts grand nombre d'images. Alors, nous nous atten- dons trouver une proportion P, de ces images montrant n molecules dans la moitié gauche (ou Comme nous l'avons vu, une situation of m= W (ou of n= 0) correspond & une seule configuration moléculaire possible. Plus sénéralement, si V est grand et si 7 est relativement voisin de W (ou 12 Proprittés caractéristiques des sysiémes macroscopiques relativement voisin de 0, alors C(x) <2". En d'autres termes, une situation oi la distribution de molécules est non uniforme au point que n> 4N(oun <4N) correspond 4-un nombre relativement petit de configurations. Une situation de cette sorte, qui ne peut étre obtenue que par un petit nombre de fagons différentes, est plutot particuliére; on dit alors que les molecules ne sont pas distribuées au hasard ow qu'elle sont ordonnées: @apris la formule (4), cela arrive relativement rarement, Par ailleurs, une situation of Ia distribution des molécules est presque uniforme, ¢a-d. olin a: n’, correspond & un grand nombre de configurations possibles; comme on le voit sur Ie tableau 1.1, in) est maximal sin — 1’ — }N. Une situation de cette espéce, qui peut étre obtenue par un grand nombre de manigres différentes, est dite désordonnée: Waprés (4) elle apparait trés fréquemment. En résumé, les distributions de molécules les plus uniformes apparaissent plus fréquemment que les distributions moins uniformes (plus ordon- nées), La raison physique en est claire : toutes les molécules doivent se déplacer d'une fagon trés particuligre si elles doivent se concentrer dans une partie de la boite; de méme, si elles sont toutes situées dans tune partie de la boite, elles doivent se déplacer d'une fagon trés parti- culiére pour y rester concentrées Les affirmations précédentes peuvent étre rendues quantitatives en utilisant Pq. (4) pour calculer la probabilité dapparition d'une situa- tion od un nombre queiconque n de molécules est dans la moitié gauche de la boite. Nous reporterons au prochain chapitre les calculs néces- saites pour évaluer le nombre de configurations C(n) danse eas général. Test cependant trés facile et intéressant de considérer un cas extréme et de se demander quelle est la probabilité de trouver toutes les molé- cules dans la moitié gauche de la boite, En effet, (2) affirme qu'une fluctuation de cette sorte est, en moyenne, observée une fois toutes les 2° images. Pour se rendre compte des ordres de grandeur, nous considérons quelques exemples caractéristiques. Si le 287 est constitué de seulement 4 molécules, on les trouvera toutes dans In moitié gauche de Ia boi tune seule fois en moyenne sur les 16 images du film, Une fluctuation de cette sorte apparait donc telativement fréquemment. D’autre part, sile ‘gaz est constitué de 80 molécules, on ne les trouvera toutes dans la moitié gauche de la boite qu’une fois toutes les 2°° ~ 10?* images du film, en moyenne. Ce qui signifie que méme si nous prenions | million images par seconde, nous devrions filmer pendant un temps sen- siblement plus grand que age de I'Univers avant d’avoir une chance raisonnable d’obtenir une image montrant toutes les molécules dans la moitié gauche de Ia boite (°). Finalement, considérons un exemple réel : une bofte ayant un volume de 1 em? et contenant de Pair & la pression atmosphérique et 4 la température ambiante. Une telle boite contient environ 2,5 x 10° molécules. [Voir I’éq, (27) plus loin dans. 1. ILy a caviron 315 = 107 sscondes dans une annés ot Iigeestimé de "Univers est do Fordre de 10° ans | F g12 B ce chapitre.] Une fluctuation rassemblant toutes les molécules dans la moitié gauche de la boite apparait en moyenne une fois toutes les DS «10 gy 19751008 images du film. (Ce nombre d'images est sifantastiquement grand qu'il ne pourrait étre enregistré méme si notre film pouvait durcr un temps incroyablement plus grand que Vage de I'Univers.) Des fluctuations ‘moins extrémes peuvent apparafize seusiblement plus fréquemment; mais cette fréquence’ d'apparition reste excessivement petite. Ainsi, nous arrivons a Ja conclusion suivante : Si le nombre de particules est Brand, les fluctuations correspondant a wie distribution sensiblement ‘non uniforme de ces molécules, m apparaissent pratiquement jamais Concluons maintenant notre discussion sur un gaz isoié qui a été abandonné sans perturbation pendant longtemps. Le nombre n de ‘molécules dans chaque moitié de ia boite fluctue en fonction du temps autour de la valeur + N qui est celle qui apparait le plus fréquemment. La fréquence d'apparition d'une valeur particuligre n décroit repide- ment quand la difference |An| augmente, oi An= -4N. 6) En fait, si N est grand, seules les valeurs de n correspondant & |An| < V apparaissent avec une fréquence significative. Les valeurs positives et négatives de An apparaissent aussi souvent, La variation de nen fonction du temps a donc l'apparence indiquée schématique- ‘ment dans la fig. 1.7. Le gaz est décrit plus en détail en spécifiant son état mécroscopique ou micro-état, & chaque instant, c.--d., en spécifiant l'information maximale possible concemant les molécules du gaz 4 cet instant (c-ad,, la position et la vitesse de chaque molécule}. De ce point de vue microscopique, un film hypothétique de ce gaz apparait trés complexe puisque les positions de chaque molécules sont différentes dans chaque image du film. Comme chaque molécule se déplace, Iétat mieroscopique du gaz change alors de la maniére la plus compliquée. D’un point de ‘vue macroscopique eta grande échelle, cependant, on ne s'intéresse pas ‘au comportement de chaque molécule individuellement, mais plutot & une description beaucoup moins détailiée du gaz, L’état macroscopique, ou macro-état, du gaz & un instant quelconque, peut étre décrit de fagon tout & fat précise en spécifiant simplement le nombre de molécules situées dans une partie de la boite & cet instant (*). De ee point de vue ‘mactoscopique, le gaz isolé qui a ét8 abandonné sans perturbation pendant longtemps représente une situation trés simple puisque son |. Pour eve scicntifiquement préis, nous pourvions imaginer que It boite est subdivste en un grand nombre de petites celles épales, chacune ayant un volume suffsamment grand pour gontenir en général beaveoup de moléutes. Lat maxero- teopigve du gaz peut re alors dérit on spécifiont le nombre do moléeuls stubs dans thaguecettle Fig. 1.7 Mlustration scbématique montrant que le nombre n de molécules dans une moitié de la boite, uctue en fonction dun temps 1 Le nombre total de molécules est 1. 14 Propriésés caractéristiques des systemes macroscopiques état macroscopique ne tend pas 4 changer en fonction du temps, En eifet, supposons que, partant dun certain temps ¢,, nous observions le ‘ew pendant une période de temps relativement longue + & Taide d'un enregistrement cinématographique. D'autre part, supposons que, partant d'un autre instant f,, nous observions & nouveau le méme gaz pendant le méme temps r 4 l'aide d’un autre enregistrement. D'un point de vue macroscopique, ces deux films ne pourront généralement pas étre distingués I'un de l'autre. Dans chaque cas le méme nombre 1 de particules dans chaque moitié de la boite fluctue généralement autour de la méme valeur 3 N, et ordre de grandeur des fluctuations observées sera aussi généralement le méme. Mis A part de trés excep- tionnelles occasions (qui seront discutées dans la prochaine section) le macro-état observé du gaz est indépendant de V'instant de départ de nos observations ; nous pouvons done dire que le macro-état de notre gaz ne change pas en fonction du temps. En particulier, 1a valeur autour de laquelle 7 fluctue (ou, plus précisément, la valeur moyenne) ne change pas en fonction du temps. Un systéme constitué d'un grand nombre de particules (tel qu'un gaz) dont I'état macroscopique ne change pas en fonction du temps est en éguilibre. Remerque Pour définir le concept de moyenne sur le temps en terme précis, notons ni(d) le nombre de molécules dans la bite 4 un certain tomps ¢. La valour moyanne dans Ie temps den & un instant ¢, pris sur un intervalle de temps <, peut etre notse [A(e)], et btinia par fro), af “WO. De facon équivalente, si une bande do film commengant_ au temps couvre une période de durée z et Contenant g = 2/t» vues correspon. dant aux temps successits. = attr. att key 1+ @- ew la definition (6) devient Ia formule Po}, fle) + me) + + nié,)} ‘Si nous omettons I'indication expll cite de la durée + considérée, (0) Implique une moyenne sur_une durée choisie convenablement. Quand note gaz est 3 équilibre, tend vers une valeur constante et §12 Is 1.2 Irvéversibilité et approche de l'équilibre Considérons un gaz isolé constitué d'un grand nombre N de molécules. Si les fluctuations apparaissant dans ce gaz en équilibre sont telles que nest généralement trés proche de sa valeur probable $.V, sous quelles conditions peut-on s'attendre a trouver des situations oft n différe ads sensiblement de 4? De telles situations peuvent apparaitre de deux fagons différentes que nous discutons ci-dessous, Grandes fluctuations apparaissant rarement é V'équilibre Bien que dans un gaz en équilibre, m soit généralement toujours tx8s proche de 4, les valeurs de m différentes de | N peuvent se produire, mais seulement tres rarement. Si nous observons le gaz suffisamment longtemps nous pouvons réussir & observer & un instant particulier ¢ une valeur de sensiblement différente de } N. Supposons qu'une telle grande fluctuation spontanée de valeur absolue |An| s'est produite, c-a-d, que » & un instant particulier 7, a une valeur‘, qui est beaucoup plus grande que § NV. Que pouvons-nous dire du comportement probable de m dans le futur? tant donne que (7, — 4.) est grand, la valeur particulitre m, correspond di une distibution fortement non uniforme de molécules et se produit trés rarement a 'équilibre. Test done plus que probable que la valeur n, est Je résultat d'une fluctuation qui est représentée par un pie dont le ‘maximum est proche de n, (comme le pic noté ¥ dans la fig. 1.8). La raison en est la suivante : il pourrait étre possible qu'une valeur aussi grande que n, se produise a occasion d'une fluctuation repré= sentée par un pic dont le maximum est plus grand que rt; (comme le Pic marqué ¥ dans la fig. 1.8); mais Papparition d'une si grande fluc- {uation est encore beaucoup moins probable que ne lest la plus petite fluctuation notée X, deja trés rare, Il parait donc plus probable que le temps 2,, o8 = ny, correspond a un pic (tel que X) oi est maximal. Le comportement général de n en fonction du temps est alors apparent sur la fig. 1.8. Quand le temps augmente, 1 tend & décroitre (avec également des petites Muctuations) jusqu’a ce qu'll retrouve la conf- guration d’équilibre oi il ne tend plus & changer mais fluctue essentiel- Jement autour d'une valeur constamte $.N, Le temps approximatit nécessaire a une grande fluctuation (ot m= n,) pour redécroitre vers l'équilibre (oi n ~ 3 N) est appelé le temps de relaxation pour la décroissance de cette fluctuation. Notons que parmi de nombreux films de durée r, un film montrant le gaz 4 un temps voisin du temps ¢, ot une grande Auctuation apparait est tout a fait exceptionnel, No seulement une telle bande de film apparait rarement, mais si elle appa- Fig. 18 Uustration sehématique montrant de rares instants oi le nombre n de moles dans une moitié de la boite est t8s different de sa valeur a Pequiibre © Fig. 1.9 Le piston en (a) est déplact jusqu’a 1a position (6) pour compresser Ie gaz dans la ‘moitié gauche de la boite. Quand le piston est brusquement ramené a sa position initiale, représentée en (6) les molécules se trouvent immédiatement aprés, toutes dans la moitié gauche de la boite, pendant que la moitié droite est vide 16 Proprétés caractéistiques des systémes macroscopiques lle se distingue des autres bandes en montrant une situation qui tend & changer en fonction du temps (*). Nos commentaires peuvent étre résumés de la fagon suivante : S'i parait que n prend la valeur m,, qui est sensiblement diflérente de la valeur a P'équilibre 4, alors m changera presque toujours (2) dans une diseetion telle qu'il se rapprochera de la valeur & Péquilibre 4 N. En d'autres termes, la valeur n, correspond a une distribution fortement ‘non uniforme des molécules et les molécules devront se déplacer d'une facon trés spéciale pour conserver une telle non-uniformité. Le mouve- ment incessant des molécules provoque presque toujours, un mélange si intime qu’elles se retrouvent distribuées au hasard (ou uniformément) dans toute la boite. (Voir fig. 1.15 a 1.20 a la fin de cette section.) Romarques Notons que les affirmations du pré- ceédant paragrephe sont également applicables si la grande fluctuation (x, — £0) est positive ou négative, Si ollé est positive: la valeur my Correspondra presque toujours & un rmeximum de la fluctuation dem (comme le pic X’ indiqué par la fig. 18). Si elle est négative, elle ‘correspondra presque toujours & un rinimum de fluctuation dam. Lar ‘urnent conduisent & fa conclusion du paragrapho, reste cependant ‘essentiellement identique, Notons aussi que les affirmations du paragraphe rastent’ égalemont Yalables indépendamment du sens de I'écoulement ou temps (c.-2-4, indépendamment du fait que le film ost projoté on avant ou en arti). Sins correspond un maximum tel quil est ingiqué par le pic Ya Tinstant 1, alors » doit écroltre eussi bien pour > fet pour < fy 1. esi ne concredit as Taffirmation que Te gaz es en équilibre la plupart du temps, i'd, guind on Vobserve sur un temps tres long gui peut contenir plusieurs Apparitions de fluctuations aussi grandes gue m, 2. Nour utltons le mot « prexque » car au Hen de covrespondee au maximum um ple tel que X, la valeur n, pout ts exceptionnellement se trouver sur Ie flane ‘ascendant d'un pic el que, Dans ge cas eomiencera par erotic, ced. s Woignera se la position déquilitre |. §12 7 Situations initiales préparées spécialement Bien qu'une situation non uniforme oti n est sensiblement différent de 4, puisse apparaitre comme le résultat d'une fiuetuation spontange du gaz & Péquilibre, une telle fluctuation apparait si rarement qu'elle ne serait presque jamais observée en pratique. [Rappelons nous Pesti- ‘mation numérique faite & partir de Pq. (2) ou (3).] Cependant la plupart des systémes macroscopiques que nous aurons a étudier ne seront pas restés isolés et non perturbés pendant de longues périodes de temps, et par conséquent, me seront pas a ’équilibre, Des situations non uniformes apparaissent done trés couramment non pas comme le résultat de uctuations spontanées, mais comme Ie résultat d'interac- tions qui alfectent le systéme & quelque instant du passé relativement proche. En fait il est tés facile de eréer une situation non uniforme dans tun systéme par une intervention extérieue. Exemples Quand ta paroi d'une boite peut éie daplacée, on Fappelle un piston. On peut utiliser un tel piston (comme sur la fig. 1.9) pour compresser un gaz dans la moitis gauche duno Boite. Quand le piston est brusque: ment ramené a sa position Initiale, toutes les molécules se trouvent encore, immédiatement apres, dans Ia moitié gauche de Ia boita. Aint on peut preduite une diswibutioh de on-uniformité extrémo do_molé- ‘cules dans une botte. De méme, considérons une boite divisée en deux parties égales par tune séoaration (Voir fig. 1.10). La moitié gauche est romplio aves A molécules de gez, tandis que la moitié droite est vide. Sie goz est on €quilibre dans ces conditions, la distribution des molécules est essen- tiellement uniforme dans toute la partie gauche de la boite. Imaginons ‘que la sSperation so brusquement fetitée. Les molécules sont encore, immédiatorent aprés, distibuées Uniformément dans toute la partie jaauche de Io bolte. Cotte distribu- tion est, cependant, extrdment non Uniforme dans ces nouvelles condi- tions qui pormettant aux molécules de se déplacer dans toute la bote. a Fig. 1.10 Quand 1a séparation en (@) est bbrusquement retinbe, toutes les molécules se twouvent encore, immédiatement aprés, dans Ia partic gauche de la boite comme en (6). o © 18 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques Imaginons un systeme isolé dans une situation non uniforme, par exemple, supposons que toutes Les molécules d'un gaz se trouvent rassemblées dans la moitié gauche de Ia boite de telle fagon que m soit sensiblement différent de } NII n'importe pas alors de savoir si le sys- teme est arrivé dans cette situation au hasard d’une trés rare Muctuation spontanée a Méquilibre, ou sil y est parvenu sous action de quelque intervention extérieure. Indépendamment de son histoire passée, le comportement futur du systéme en fonction du temps sera analogue 4 notre description faite précédemment, quand nous nous intéressions a la décroissance d'une large fluctuation & Méquilibre, En résumé, [Presque fous Jes mouvements possibles des molécules contriburont i accroitre le désordre, la situation du systéme tendra presque toujours a changer en fonction du temps vers une situation aussi désordonnée que possible, Quand la situation Ia plus désordonnée est atteinte, le systéme ne présente plus de tendance au changement, c.~A-d., que sa situation représente les conditions finales d'équilibre du systéme. Par exemple, la fig, 1.11 montre schématiquement ce qui arrive quand la séparation de la fig. 1.10 est brasquement retirée. Le nombre n de ‘molécules dans la moitié gauche de la boite tend a changer de sa valeur initiale n = N (correspondant & une distribution extrémement non Uuniforme des molécules dans la boite) jusqu’a la condition déquilibre ultime atteinte quand ne }N (correspondant a une distribution essentiellement uniforme des molécules dans la boite). (Voir fig. 1.12 et 118) La conclusion importante que nous avons atteinte dans ce para- raphe, peut étre résumée comme suit rapprocher de la situation ultime Ja plus uniforme of il Notons que l'affitmation précédente ne permet aucune conclusion quant au temps de relaxation, temps approximatif néeessaire pour que Je systéme atteigne la situation d’équilibre finale. L’ordee de grandeur de ce temps de relaxation depend de fagon sensible des détails parti- culiers du systéme considéré; il peut étre de ordre de la microseconde ou de ordre du siéele, Fig. 111 La botte de la fig. 1.10 est repré- sentée ici (g) immédiatement aprés le retrait de la séparation, (4) pen de temps apris, ct (6) longtemps aprés. Un film projeté a Yenvers montrerait les figures dans ordre inverse (6), (6), ; §12 19 Considérons do nouveau Is. boite divisée en. deux parties égales (fig. 1.10). La meité gauche de la botte contient W molgeules de gaz tandis qua ls moitié drote ast vide Imaginans maintenant que le sépa ration est brusquerentrtiée, mais sculement pottillement (voir lo fig. 1-13) plutét que totalement (comma dans. expérience de fig. 110). Dans les deux expériences Ia situation non uniforme observée immédiatement apiés Ie rtalt dela séporation (quand le nombre do molécules dans la maitié gaushe ast gol @ 5), tend & changer en fone tion du temps jusqu'a ce ave la distribution des molécules soit stontielloment uniforme dans toute la bote (e-a-d.:n = 4.9). Mats lo temps ncessaire pour attindre la Coneition ¢'équllbre final sera plus tong dans expirionce de a fig. 1.13 que dans calle de la fig. 1.10. Ivvéversibilité La conclusion (7) aifirme que quand un systéme macroscopique isolé évolue en fonction du temps, il tend a le Faire dans ume direction bien définie : depuis un état de moindre désordre vers une situation de plus grand désordre. Nous pourrions observer le processus du changement en filmant le systéme. Supposons maintenant que nous projetions le film & Fenvers (ci-d. que nous passions le film dans le projecteur dans la direction opposée & celle de la caméra filmant le processus) nous observerions alors sur Iécran le méme processus remontant le temps, c.-i-d. le processus qui apparaitrait si l'on imaginait que la direction du temps a été renversée. Le film sur 'éeran serait vraiment rds curieux en ce sens qu'il présenterait un processus par lequel un systéme évolue depuis un tat de grand désordre vers une situation moins désordonnée, chose que l'on n’observe jamais en réalité. En regardant simplement le film sur l’écran, nous poutrions conclure, vee une complete certitude, que le film est projeté a Yenvers "1 | Fig. 1.12 Ilustration schématique montrant comment le nombre 1 de molécules dans Ia ‘moitié guche de la boite dans la fig. 1.11 varie en fonction du temps , & partir d'un instant suivant immédiatement le setrait dela sépara- tion, Le temps de relaxation est indiqué parr, ) Fig. 1.13 La séparation en (a) est brusque- ‘ment retirée, partillement seulement, comme en()). Fig. 14 Cotte bande dessinée est amusante pparee quielle représente Vinverse d'un pro- ccessus inréversible. La séquence d'événements reptésentés pourrait arriver mais il est extré- ‘mement improbable qu'elle se produise jamais. (Reprodutt avec la permission spéviale du Jour- nal The Saturday Evening Post et James Frankfort, © 1965 The Curtis Publishing Com- pany.) 20 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques Exemple Per exemple, imaginons que ‘on cassus nest pratiquement jamais filme le processus qui seproduitjuste _observé. Ceci ne veut pas dire quun aprés Ie retrait de la paroi de le tel processus est impossible. Ce que fig. 1.10. Lefilm projeté dans le sens. montro le film projets & envers normal montrersit expansion du pourrait aver en réaité si toutes los ‘ger (représenté sure fig. 1.11) vers molécules se déplacaient d'une Un état oo Ia distribution est prati- fagon extrémement particulibre () ‘quement uniforme dans toute la Malsil est excestirement improbable boite. Un tel processus est tout afeit que toutes les molécules se familie. Le film projets & l'ervers déplacent jameis d'une facon st ‘montrersit le gaz, dont le distibu- _particulira: en fat c'est aussiimaro tion initiale sersit uniforms dans bable que apparition d'une fluctua toute Ia boite, so concentrant spon- tion od n — .N (dans une situation tanément dans ls moitié gauche de oii le gaz est en équilibre dans toute la botte de fagon a Iaisser la moitié la bole). droite vide. En réalité, un tel pra- Un processus est dit iréversible si le processus obtenu en changeant Je signe du temps (celui qu'on observerait en projetant le film & lenvers) est tel qu'il n’apparait pratiquement jamais en réalité. Mais tous les systémes macroscopiques hors équilibre évoluent vers Téquilibre, cold. vers une situation de plus grand désordre. Neus voyons donc que tous ces systémes présentent un comportement irréversible. Dans la vie courante, nous rencontrons constamment des systémes qui ne sont pas en équilibre, c’est pourquoi le temps semble s'écouler dans un sens bien déterminé qui nous permet de distinguer clairement le passé du futur. Ainsi nous savons bien que les étres vivants naissent, srandissent et meurent. Nous n’observons jamais le processus obtenu en changeant Ie signe du temps (possible en principe, mais extraordi- hairement improbable) oi Yon verrait quelqu’nn se lever de sa tombe, puis devenir de plus en plus jeune pour disparaitre dans le ventre de sa mére Notons bien qu’ n'y a rien dans les lois de la mécanique régissant le mouvement des particules du systéme qui indique un sens privilégi¢ pour écoulement du temps. En effet, imaginons que 'on prenne un film du gaz isolé en équilibre de Ia fig. 1.4 (ou bien considérons Ia variation en fonction du temps, du nombre de molécules m dans la 1. En fait, considérons les moléeules & un certain instant ¢, quand leu distribution st dG uniforme dans la belte. Maintenant,supposons qu’ un instant postézieur¢,, chaque molécle ait & nouveau exactement la méme postion qu’ Tinstant¢, & une vitesse de méme module et méme direction, mais de sens contrite. Alors chague mmolécule remonterait la ujectoire qu'elle vient de parcourit, Le gaz irit sisi se assembler dans It moitié gauche dela $12 2 moitié gauche de la boite, comme il est indiqué dans Ia fig. 1.5). En. regardant le film projeté sur Pécran, nous n’aurions aucun moyen de dire si le projecteur fonetionne dans le sens normal ou & envers La notion de sens privilégié pour I'écoulement du temps n'apparait ‘que lorsque Pon considére un systéme macroscopique isolé dont nous avons de bonnes raisons de penser qu'il est dans une situation tr¥s spe= ciale non désordonnée & un certain temps f,. Si le systéme n’a pas été perturbé pendant longtemps et s'il attcint cette situation par le jeu des rares fluctuations & Péquilibre, il n'y a, en fat, rien qui indigue le sens du temps. Comme ila 6t6 dgja remarqué & propos du pic X dele fig. 1.8, le systéme évolue toujours vers une situation de plus grand désordre que le temps sedéroule en avant ou en arridre (¢.-i-d. que le film soit projetéen avant ou en artigre, en partant de instant ¢,). La seule autre possibilité pour amener le systéme dans une situation particuligre non désordonnée a un instant f,, c'est une interaction avec un autre systéme ‘un instant antérieur & 1,. Mais dans ce cas, le sens du temps est indiqué par la connaissance de cette interaction avee un autre systéme & un autre instant précédant ¢, Finalement, il est bon de remarquer que Virréversibilité des transfor- ‘mations spontanées est une notion qui dépend du sysime. L'irréver- sibilité devient plus marquée quand le systéme contient un grand nombre de particules puisque apparition dune situation ordonnée devient de plus en plus improbable comparée a 'apparition d'une situa- tion désordonnée. Exemple Considérons une bolte contenant la moitié gauche do la beite.) Ainsi tune seule molécule subissant des nous ne pourrions pas. réellement collisions élastiques surles parois. Si dire avac certitude se film ost pro Fon filme oe systime et que lon jeté a Yendroit ou a lenvers. (Voir regarde ensuite la projection sur fig. 1.15.) Mats si N = 40, ce ype tn écran, ine sora jameis possible do. processus apparaitait tres aro de dite si le film est projeté a en. ment en réalité, parle simple jeu ces roit ou 8 Venvers. fluctuations. (En moyenne 1 vue sur Considéions maintenant une bote 2" = 2*” = 10" yuos du film mon qui contienne Y molécules un worsit toutes les molécules dans la 22 parfait. Supposans que le film — moitié gauche da la bolt.) Il ect ‘de 02 gaz soit projeté sur un écran beaucoup plus probable que Ie film et représente un processus dans projeté dans le bon sens représente equal les molécules du gaz, iniia- lo résultat d'une intervention ant lement distribuées unifermé- _rieure, par exomple le retrit dune mont dans la bolte, se rassembient parol qui retenait toutes les mol6- dans la moitié gauche de ie bolte, cules dans la molté gauche de la Que pourrions-nous conelure? $i boite, (Voir fig. 1.17.) Pour un gaz N= 4, ce type de processus pour ordinaire au N'~ 10", des fluctua- rait_en réalité, apparaite relative. tions sportanéas de ce type nap: ment féquemment au hasard des paralssont pratiquoment jamais on fluctuations spontanées. (En réalité. Il serait alors possible de moyenne, une vue sur 16 du film dire avec une certitude quasi abso- ‘montrerat outes les molécules dans lue que le film est projeté a lenvers, ( 6 ; oO a C 7 Sy =e 7 1 @® @ t 3 a 7 5 7 5 7 GS of |, © 7 7 z ma ; 7s 7 eT a @ a) O i@ 7 F — eI 7 er 4 Fig. 115 Construction d'un passé possible pour la fig, 1.16 Les figures de cette page de gauche ont ét& caleulees en démarrant le calcul avee toutes les particules dans la moitié gauche de la boite dans les positions indiquées sur la vue j — 0 de la page de droite et en changeant Ie sens de la vitesse de chague particule de cette vue, L'évolution résultante de ce systéme est alors repré= sentée parla stquence de vues ues dans ordre J = 0,— 1 — 2s ~ 15, Le petit tret issu de chaque particule indique la direction de la vitesse dans ee eas Sila vitesse de chaque partioule dans cette page de gauche est ‘maintenant changée de sens, alors la séquence de vues i regarder dans Tordre j= — 15, = 14, ., — 1, 0, 1, a, 14 (couvrant ‘ensemble des dewx pages) représente un mouvement possible des particules en foretion du temps. Ce mouvement, partant dune situation initiale tes particuliére par construction, indiquie sur la vue j = — 15 engendre alors une fluctuation od toutes les particules se rassemblent dans la moitié gauche de la bolte pour j-0 : Fig. 1.16 Images fabriquées par un ordinateur montrant 4 par- ticules dans une boite. Les conditions initiles du caleul cortes- pondent & une situation particulitre ol toutes les particules se trouvent dans la moitié gauche de Ia boite dans les positions indiquées sur la vue j = 0 ct ausquelles on donne des vitesses a ; > a @ geo : _ © D) “ © N o - ® © a a ba sy Oo Q ©. ee a a Oo © © : OQ 7 ; 5; a a) © Q © a ss ae & @ ® : rr 2 ay 7 7 arbitrairement choisies. La séquence de vues =J = 0, 1, 2y my My ‘eprésente alors ’évolution du systeme en fonetion du temps. Le ‘nombre de particules situées dans chaque moitié de la boite est indiqué juste en dessous de chaque moitié. Le petit tret issu de ‘chaque particule indigue Ta direction de la vitesse, 23 Fig. 117 Construction dun passé possible pour la fg. 1.18. Les figures de cette page de gauchs ont été calculées en démarrant le caleul avee toutes les particules dans la moitié gauche de la bite dans les positions indiquées sur la vue j = 0 de la page de droite et en changeant le sens de la vitesse de chaque particule de cette vue. Levolution résultante de ce systéme est alors repré- sentée parla séquence de vues tegardées dans Forde j= 0, ~ 1, — 2, smn — 15, Les vitesses ne sont pas indiquées, a viteste de chaque particule dans cetie page de gauche est maintenant changée de sens, alors la séquence de vues & regarder| dans Vordre j = — 15, — 14, oy — 1, 05 Ty any 14 (Couvrant Frensemble des deux pages) représente un mouvement possible ‘des particules en fonetion du temps. Ce mouvement, partant d'une situation initiale ts particuiére indiquée sur la vue f = — 1S ‘di 4 une situation particuliére par construction, engendre alors tune fluctuation oii toutes les particules se rassemblent dans la ‘moitié gauche de In boite pour j = 0. oe ge ve 2 eg ® . ‘igs 3 8 320, owe 7 tl © » fy > = Fig. 1.18 Images fabriquées par un ordinateur montrant 40 par- _arbitrairement choisies. La séquence de vue j =D, 1, 2, vu» 14, ticules dans une boite. Les conditions initiales du caleul corses- pondent & une situation particuliére oi toutes les partcules se ‘rouvent dans la moitié gauche de la boite dans les positions indiquées sur la vue j= 0 et auxquelles on donne des vitesses représente alors l'évolution du systéme en fonetion du temps. Le nombre de particulessituées dans chaque moitié de la boite fest indiqué juste en dessous de chaque moitié. Los vitesses ne sont pas indiqueées. 25 26 Propriétés caractéristiques des spstémes macroscopiques Fig. 119 Nombre m de particules dans la moitié gauche de la boite en fonction du ruméro de le vue j ou du temps t = jr. Le nombre m dans la J* vue est indiqué par un trait horizontal de j 8 j + 1, Le graphique Aerit les fig. 1.15 et 116 pour N= 4 pare ticules, ees as. 117 118 pour V = 40 par- ticules, mais contient des informations cor- respondant un plus grand nombre de vues. La moiti droite de chaque graphique montre \approchede1'équiibre. Lensemblede chaque traphique montre Vapparition d'une fluctua- tion exceptionnelle qui peut se produirs & equilib. Pn a ae a ee en ENE or I Re ST = ee Te ae se TS CNT. SOT Te nay: ot giz 7 Fig. 1.20 Nombre relatif n/N de particules dans Ia moitié gauche de la boite en fonction ‘du numéro de la vue J ou du temps # — fey Liinformation présentée ici est la méme que celle de la fig. 1.19. ti tteted Fig. 1.21 Un sysitme simple de particles, ayant un spin 4. Chague spin peut ét corienté vers le baton vers le bas 28 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopigues 13° Autres exemples Avec fe cas simple du gaz parfait de W molécules, que nous avons ‘examiné en détail, nous avons rencontré tous les probiémes essentiels dans la comprehension des systémes composés d’un grand nombre de particules, En fait, la majeur partie du reste de ce livre sera essentielle- ment une élaboration systématique et une amélioration des idées que nous avons déja discutées. Pour commencer, considérons, pour illustrer 1a validité universelle des concepts fondamentaux, quelques autres exemples de systémes macroscopiques simples, ‘Systeme idéal de N spins Considérons un systéme de N particules chacune d'elle ayant un «spin } » et un moment magnétique associé de grandeur j1, Les parti- cules peuvent étre des électrons, des atomes, des noyaux ayant un Alectron eélibataire, ou des noyaux tels que des protons. Le concept de spin doit étre décrit en langage quantique. Dire qu'une particule a un spin } signifie que la mesure de la composante (sur un certain axe) du ‘moment angulaire de rotation de la particule, peut avoir seulement deux valeurs discrétes : la composante mesurée peut étre ou + ou — $f (ow A est la constante de PLANCK divisée par 2n), edd que le spin peut étre ou bien paralléle, ou bien anti-paralle & cet axe De méme, la composante (sur un certain axe) du moment magnétique de la particule peut étre ou bien + ft, ou bien — jg, Ci-d. que le ‘moment magnétique est ou paralléle ou anti-paralléle a cet axe. Dans un souci de simplicité, nous désignerons des ceux orientations possibles par «en haut » ou «en bas », respectivement (!). Le systéme de N particules de spin } est done tout & fait similaire & une collection de N aimants, chacun ayant un moment magnétique fg, pouvant étre orienté en haut ou en bas. Toujours par simplicité, nous cconsidérerons que les particules sont fixes comme elles le seraient si elles étaient des atomes du réseau cristallin d'un solide @). Nous dirons que le systéme des spins est ideal si interaction mutuelle des spins entre eux est presque négligeable. (Crest le cas si la distance moyenne entre les particules est si grande que le champ magnétique produit par Pune d'elles au voisinage d'une autre est suffisamment petit pour étre négligeable.) 1. Le moment magnétique d'une particule peut tre ant-parallile eu moment angu- hire de rotation, (Cest le oas usvel d'une particule charaée négativement ) Duns ce eas, le moment magnétique ext crienté vers le bts quand le moment anguaire de rotation ext orient vers le haut et vice vers, 2. Si les pacdcules sont libres de se mouveie dans Fespace, leur mouvement de translation pout étre gonéraloment traits siparément de Tortentation de leurs spins ; g13 29 Le systéme idéal de N’spins, bien qu'entigrement décrit en terme de mécanique quantique, est par ailleurs complétement analogue a un gaz parfait de NV molécutes, Dans le cas du gaz, chaque molécule se déplace et entre en collision avec les.autres; ainsi elle se trouve de temps en temps dans la moitié gauche et de temps en temps dans la moitié droite de la boite, Dans Te cas du systéme de spins, chaque moment magné- tique interagit legerement avec les autres moments magnétiques de telle sorte que son orientation change au cours du temps; ainsi, chaque moment magnétique est tantOt dirigé vers le haut, tantOt vers le bas. Dans le cas d'un gaz parfait isolé en équilibre, chaque molécule a autant de chance de se trouver dans la moitié gauche ou dans la moitié droite de la boite. De méme, dans le cas d’un systtme isolé de spins ‘en équilibre en absence de tout champ magnétique appliqué, chaque moment magnétique a autant de chance d’étre orienté vers le haut, que vers le bas, Nous pouvons appeler n le nombre de spins orientés vers le haut, et n! le nombre de spins orientés vers le bas. A l'équilibre, la situation de plus grand désordre of = n’ = $V apparait done- Je plus fréquemment, tandis que les fluctuations oft n différe sen- siblement de 4, apparaissent trés rarement. En fait, quand W est grand, des situations non désordonnées of n différe sensiblement de _N, apparaissent presque toujours comme le résultat d'une inter action entre le systémie isolé de spins et quelque autre systéme Distribution de V'énergie dans un gaz parfait Considérons & nouveau un gaz parfait isolé de N’ molbeules. Nous sommes arrivés a la conclusion générale que la situation d'équilibre indépendante du temps atteinte par ce systéme aprés un temps suf fisamment long, correspond a la distribution la plus désordonnée des molécules, Dans notre premitre discussion, nous avons concentré notre attention sur les seules positions des molécules. Nous avons vu alors que l'équilibre du gaz correspond a la distribution la plus désor- donnée des molécules dans espace, ¢~i-d. 4 une distribution essenticl= lement uniforme des molécules dans tout Je volume de la boite, Mais que pouvons-nous dire au sujet des vitesses des moléeules? Ici il est bon de rappeler le principe fondamental de mécanique affirmant que énergie E du gaz doit ¢tre constante puisque le gaz est un systéme isolé, Cette énergie totale Z est égale la somme des énergies de chaque molécule de gaz, puisque énergie potentielle d'interaction entre les ‘molécules est _négligeable. Ainsi Ia question devient : Comment Trénergie totale constante du gaz estlledistribuée parm les molécules? (Si la molécule est monoatomique, son énergie » est, bien slr son Energie cinétique « — 3 mv’, oft m est sa masse et ¥ sa vitesse.) II est possible qu’um groupe de molécules ait une trés prande énergie, tandis qu'un autre groupe contienne des molécules de faible énergie, Mais Fig. 1.22 Oscillation du pendule immengé dans un gaz. Le pendule est représenté svc- cessivement (a) juste aprés le lancement de Toseillation, (b) un court instant aprés, et (c) sprés un temps trés long. Un film projeté a Yenvers montrerait les images dans le sens suivant (©), (6), (@. 30 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques cce genre de situation est trés spécial et ne persiste pas si Tes molécules enirent en collision les unes avec les autres, el, par consequent échangent de énergie. L'équilibre, indépendant du temps, qui est aticint & la fin, correspond done a la distribution la plus désordonnée de énergie totale du gaz parmi toutes les molécules. Chaque molécule a alors, en moyenne, la méme énergie, et par conséquent, la méme vitesse (4). De plus, puisqu’il n'y @ pas de direction privilégiée dans espace, Ja situation la plus désordonnée du gaz est celle od la vitesse de chaque moléeule a autant de chance d'etre orientée dans n'importe quelle direction. Oscillations d'un pendule dans un gaz Considérons un pendule que I'on fait osciller dans une bofte contenant un gez parfait. Sil n'y avait pas de gaz, le pendule oscillerait indéf niment sans changer d’amplitude, (Nous négligeons les effets de friction qui peuvent se produire au point de support du pendule.) Mais en présence du gaz, la situation est trés différente, Les molécules du gaz entrent en collision constamment ave¢ le pendule, Dans chaque collision I'énergie est transférée du pendule sur une molécule, et vice versa, Quel est effet global de ces collisions? Tei, encore, Ia réponse peut étre fournie en utilisant notre argument général sans qu'il soit besoin de considérer les collisions en détail (), La somme de énergie &, (inétique plus potentielle) du pendule, et de Pénergie totale E, de toutes les molécules du gaz, doit rester constante puisque le total est isolé (si l'on inclut la terre qui fournit attraction gravitation- nelle). Si énergie du pendule était transférée aux molécules du gaz, elle pourrait étre distribute parmi ces nombreuses moléeules de beau- coup de facons différentes, au lieu de rester uniquement associée au pendule. Une situation beaucoup plus désordonnée du systéme en résulterait, Puisqu'un systéme isolé tend a évoluer vers une situation de plus grand désordre, le pendule transfére progressivement la quasi totalité de son énergie aux molécules du gaz et, par conséquent, oscille avec une amplitude toujours décroissante. Nous avons tun processus irréversible typique. Quand la situation ’équilibre est atteinte, le pendule pend verticalement, mis & part, de tres petites oscillations autour de sa position d’équilibre |. Cesi ne siniie por gue chague moléeule a Ia méme énergie 4 chaque instan Liénergie d'une molicule fuetve tr sensiblement su cours du temps au hasard des collisions avec autres molécules. Mais quand une molécue est obserée pendant un {emps sufsamment long, son énergie moyenne sur cet intervalle de temps, est a méme que cele de nimporte quelle autre molecule 2. Une analyse détaillée pourrait montrer que Je pnd subit plus de collisions par unité de temps avec les malécolesstuées sur la face vant (par rapport au mouvemen!) ‘quavce les mioleules sites sur la face aziér, Ainsi les collisions dans lrqveles le pendule céde de Féenerge & une molecule, soat plus frbquentes quo los coliions dans Tesquelles il gagne de Tenergie a partir d'une molecule gla 31 Notons encore un autre point intéressant. Dans la situation initiale non désordonnée, oii le pendule a une grande quantité d’énergie associée d son mouvement, cette énergie peut étre exploitée pour faire un travail utile & échelle macroscopique. Par exemple, Je pendule peut frapper un clou et lenfoncer d'une certaine profondeur dans un morceau de bois. Quand état déquilibre est atteint, énergie du pendule n'a pas &é perduc; elle a été essentiellement redistribuée parmi les nombreuses molécules du gaz. Mais il n'y a plus maintenant aucun moyen facile d’utiliser cette énergie pour fare le travail mécessaire pour enfoncer Ie clou dans le bois, Bn fail, ceci nécessiterait une méthode de concentration de énergie, distribuée de fagon désor- donnée parmi toutes les molécules du gaz se déplagant dans toutes les directions, de telle fagon que cette énergie concentrée puisse exercer une force dans une seule direction particuliére sur une ceriaine distance. 14 Propriétés de Véquilibre Simplicité de Véguilibre La discussion des paragraphes précédents montre que l'équilibre d'un systéme macroscopique est particuligrement simple. Les raisons sont les suivantes @) L%état macroseopique d'un systéme a Véquilibre est indépendant du temps, 4 exception des fiuctuations toujours présentes. D'une fagon trés générale, état macroscopique d'un systéme peut étre défini par certains paramétres macroscopiques, c.-d-d. des paramétres qui caractérisent les propriétés du systéme a grande échelle, (Par exemple, Te nombre de molécules situées dans la moitié gauche d'une boite contenant un gaz est un paramétre macroscopique.) Quand le systéme est en quilibre, les valeurs moyennes de tous ces paramétres macros- copiques sont indépendantes du temps, bien que les paramétres eux-mémes puissent présenter des fluctuations (genéralement trés pelites) autour de leurs valeurs moyennes. L’équilibre dun systéme est donc plus simple a traiter que le probléme, plus général, de l'écart 4 Péquilibre d'un systéme dont un des paramétres varie au cours du temps. Gi) L%tat macroscopique d'un systéme 4 Péquilibre est, mis a part Jes fluctuations, I'état mactoscopique le plus désordonné du systéme soumis 4 certaines conditions. Le systéme a léquilibre est done défini de fagon unique, En particulier, ceci a les conséquences suivantes : ‘Clow Fig. 1.23 Dispositif grice auquel le pendule peut éire wilsé pour trapper un elou et, ainsi, exécuter un certain travail en l'enfongant dans un morceau de bois 32 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopigques (0) Listat a’équilibre macroscopique d'un systéme est indépendant de son histoire passée, Par exemple, considérons un gaz de N molé- cules dans une boite. Ces molécules peuvent avoir été rassemblées par une séparation dans une moiti¢ ou un quart de la botte (énergie totale es molécules étant supposée constante dans chacun des cas). Quand la séparation est retiée et Péquilibre attcint, Pétat macroscopique du ‘uz est le méme dans les deux cas; il correspond essentiellement & une distribution uniforme ces molécules dans toute la boite. (O) Litat déquilibre macroscopique d'un systme peut étre entitrement défini par un trés petit nombre de paramétres macrosco- pigues. Par exemple, considérons & nouveau le gaz de NV molécules dans une boite. Soit V’Ie volume de la boite, £ Vénergie totale supposée constante de toutes les molécules. Sile gaz est en équilibre et par consé- quent dans Pétat le plus désordonné, les molécules doivent étre alors tniformément réparties dans tout le volume V et doivent, en moyenne, partager également 'énergie totale £ disponible, La connaissance des paramétres macroscopiques V et Fest donc suffisante pour conclure ‘que le nombre moyen 7, de molécules dans un volume queleonque ¥, de la boite est m, — N(IZ/V), et que énergie moyenne par molecule est 2— E/N. Si le gaz n’était pas & Féquilibre, la situation serait évi- demment beaucoup plus compliquée. La distribution des molécules serait en général trés loin d’étre uniforme et la connaissance du nombre total V de molécules dans la boite serait alors tout a fait insufisante pour déterminer le nombre moyen 7, de molécules dans un sous- volume donné ¥, de la boite Possibilités d’observation des fluctuations Considérons un paramétre macroscopique décrivant un systéme compost de beaucoup de particules. Si le nombre de particules du systéme est grand, la valeur relative des fluctuations de ce parametre est généralement tres petite. En fait, elle est souvent si petite qu'elle peut étre complétement négligée devant Ia valeur moyenne de ce paramétre. Par conséquent, nous n’avons généralement pas accés & ces fluctuations tant que nous considérons des systémes suflisamment grands. D’autre part, ces ffuctuations qui sont toujours présentes, Peavent étre facilement observées et deviennent d'une grande impor- tance pratique si le systéme macroscopique considéré est notablement petit, ou si nos méthodes d’observation sont trés sensibles. Plusieurs ‘exemples illustreront ces remarques. sid 33 Fluctuation de densité dans un gaz Considérons un gaz parfait on équi libre composé d'un tres grand nombre de molécules ressemblées | Vintérieur rune boite de volume V- Examinone avec attention le nombre fi, de molécules situbes 8 Fintérieur dun certain volume ¥, de la boite Co nombre m, fluctue ‘au cours du temps autour d'une cenaine valeur ‘moyenne cette fluctuation & un cartain instant Gtant donnée par le difference An, Si nous considérons la moitié gauche de le bolte comme ta partie intéres santo, =} Vota, =} N. Quand ¥, est grand, le nomére moyen n, de molécules est aussi grand. Comme nous avons vt dans notre discus: sion du § 1.1, les soules fluctuations ‘Qui apparaissent relativermant. sou ont sont sutfizammant potites peur Ue || Maintenant, supposons que nous voulions étudier la dispersion de la lumiére par une substance donnée. [Nous serons alors imtéressés par ce quil se passe dans un élémont de Volume, ¥; dont les dimensions lingaires sont de l'ordre de la lon- gueur d'onde dela lumiere. (Puisque la longueur donde de la. lumiére (environ 5 x 10-* cm) est beau: coup plus grande que les dimensions stomiques, un tel élément de volume est encore de taille macroscopique, bien que tris petite] Si le nombre de molécules dans chacun de ces éléments da volume était le meme (comme ¢est presque le ces dans un solide tel que le verre), alors la substance considérée serait spatia- lement uniforme et aureit pour seu! effet de réfracter un rayon de lumigre sane le diffuser, Mais dans le cas de notre gaz pereit le nombre moyen 7, ide molécules dans un volume aussi petit que ast assez petit et les fiuetuations An, du nombre mn, de molécules dans ¥; ne sont plus négligeables davant &,. Le gaz peut onc étre susceptible de diffuser fa lumidre do fagon sensible. En fai, 51 le ciel n’apparait pas noir, c'est que Ia lumiére du soleil est ditfueéo par les molécules gazeuses de Fatmo- ‘sphete, Le bleu du ciel est donc une prauve visible de Timporance des fluctuations. Fluctuations d'un penéule de torsion Considérons une fibre mince tendue ‘entre deux supports (ou suspencie 2 un support par la gravité) et por- tant un petit mireir. Quand la miroir tourne d'un petit angle, la fibre tor due oppose un couple de rappel. Le miroir est done capable d'oscilier, i constitue un pendule de torsion. Le couple de rappel dune fibre mince ppouvant éire ues petit et la detection dos déviations angulairos & Maida dun rayon lumineux wes sensible, {69 systime st couramment utilisé ‘pour des mesures de fables couples. Par exemple, an peutse souvenir que le pendule de torsion était utilisé par CAVENDISH pour mesurer [a cons tante de la gravitation universalle et pat COULOMB pour on masuror lae forces électrostatiques entre corps chargés d'dlectricité (Quand un pondule de torsion tris sensible est en équilibre, son miroir est pas. parfaitement immobilo, mais on pout observer de patites oscillations angulaires aléatoires autour d'une orientation moyenne (La situation ast analogue & celle du nendule ordinaira, discutée au § 1.3, ui présente a équilbre de petites fluctuations autour de sa position verticale.) Ces fluctuations sont pro- voauées par les impacts. aléatoires ides molécules de Vair anvironnant le Support Faisceau fomineux. Miroir 6," = racers —| ples (0) EO : a ig. 1.24 Pendule de torsion formé d'un ‘miroir monté sur une fibre mince. Un rayon luminewx, reféchi sur le misoir, indique angle @ de rotation du miroir. 73 «10? am Eanes Soni 3 Amplifiesteor Joscitloscape Fig. 1.25 Une résistance R relige aux bores de Tentrée d'un amplificateur sensible dont la Sortie est branchée sur un oscilloscope. 34 Proprittés caraciérstiques des systémes macroscopiques [Si toutes les molécules du gez fenvironaant éiziant enlovées, los fluctuations du miraie seraient modi- fies. mais ne disparatraient pas. Dans ce eas, énergie totale du pen- dlule de torsion serait encore compo- 60 de deux parties, énergie E, dus 3 la vitesse angulaire du miroir se dbplagant en bloc, et énergie £, due au mouvement interne de tous les atomas du mitoir et de le fibre. (Les stomes sont libres c'effactuer de petites vibrations autour de leur ‘emplacement dans les solides qui Constituent le miroir et la fibre.) Bien que énergie totale £, + E:du pendule de torsion soit Constante, fas fuetustions apparaissont comme fe résultat du panage do I'énergie entre £,8t B. Toute fluctuation dans laquelle 1. recoit de Fenergie au dépens du” mouvement interne des tomes correspond @ un aceroisse: ment angulaire des. vitesses du ‘miroir, et viee versa] Mouvement brownien d'une variable De petites particules, de dimensions de ordio do 10-* om, peuvent dere placées dans une goutte de liquide 8t observes au microscope. De telles particules ne sont pas au repos, mais on observe un mouvement per pétuol tout & fait irégulier. Ce phe: oméne est appolé mouvement brovnien du nom du botaniste anglais BROWN qui observa le premier au sidcle dornicr. Colui-ci ne compre: nait pas lorigine du phénoméne. (est EINSTEIN, on 1905, qui donna explication comecte en tome de fluctuation algatoire autour de équi: Nibre. Une particule solide est sou- mise 8 une force ésultante fluctuante due aux nombrauses collisions alga toires de la particule avec: les mols cules du liquide. La particule étent potit, le nombre de molécules avec lesquelies elle entre en collision par Unité de tomps est relativemant petit. ft par conséquent ce nombre fluctue notablomont. De plus, la massa dela particule est si petite que chaque collision @ un effet notable. Le mou vement résultant de le particule devient alors suffisemment grand our étre observable. Fig, 125 Le mouvetnent brownien d'une paticule solide de 10° om de diamétce, en suspension dans Teau, et observe atu microscope. Le mouvement a trois dimensions d°une tlle particule, va en projection sur le plan horizontal dans le champ du microscope est représenté par ce diagramme of les lignes rellent es positions suceessives de la particule observée & intervalle de 30 s. [Ce document est tnt de J. Pera, Atoms, . 115 (, Van Nostrand Company, Tne, Prineeton, N. 1, 1916) Fluctuation de tension & travers une résistance Si_une résistance électrique est falige entrée dun amplificateur Slectronique sensible, la sortie de Framplificateur présonte une tension fluctuante aléatoire. Nagligeant le bruit provenant de ramplificateur luisméme, la raison tondamentale 2st le mouvement brownien des élec: rrons dans la résistance. Supposons, jaar exemple, que ce mouvement désordonné produise uno situation oi [2 nombre d'lectrons est plus grand dans une moitié de la résie- tance que dans Vautro, La difference de charge résultante conduit alors & tun champ électique dans la résis- tance, et conc une difference de potentiel entre ses deux extrémi Les vatiations de cette difference de potential donnent alors naissance & lune tension fluctuanta amplifiée par apparel slactroniaue, $15 35 Lrexistence des fluctuations peut avoir d'importantes conséquences pratiques. Ceci est particulitrement vrai lorsque 'on veut mesurer de petits effets ou de petits signaux, car slors ceux-ci peuvent étre masqués par les fluctuations intrinséques toujours présentes de T'nstrument de mesure, (Ces ffuctuations regoivent le nom de bruit puisque leur présence rend la mesure difficile.) Par exemple, il est difficile d’utiliser une fibre de torsion pour mesurer un couple te! que la déviation angu- laire quill produit est plus petite que celle des fluctuations imtrinséques du miroir. De méme, dans le cas de la résistance relige & un ampli cateur, il est difficile de mesurer une tension a travers cette résistanc si elle est plus petite que les fluctuations de tension intrinséques tou jours présentes ( 15 Chaleur et température Les systémes macroscopiqnes non isolés peuvent interagir et échanger ainsi de I'énergie. Un exemple évident est I'échange de travail visible a échelle macroscapique entre deux systémes. Par exemple, dans la fig. 1.28 le ressort comprimé 4’ exerce une force sur le piston contenant le gaz A. De méme, dans la fig. 1.29, le gaz comprimé A’ exerce une force sur le piston retenant le gaz A. Quand le piston est reldché et se déplace sur une distance macroscopique, 1a force exercée par 4° effectue un certain travail 7) sur le systeme A Il est cependant tout a fait possible que deux systémes macrosco, piques interagissent dans certaines conditions sans échanger aucun travail macroscopique. Ce type diinteraction, que nous appellerons interaction thermique, apparait parce que énergie peut tre transférée un systéme & un autre & échelle atomique. L'éneraie ainsi transférée s'appelle la chaleur, Imaginons que le piston de la fig. 1.29 soit verrouillé 4 une certaine position de telle fagon qu'il ne puisse pas bouger. Dans ce cas, un systéme ne peut pas échanger de travail macroscopique avec autre, méme s'il exerce une force sur le piston. Par ailleurs, les atomes du systéme interagissent (ou entrent en collision) les uns avec les, autres, pratiquement constamment et échangent ainsi de l'energie entre eux (°), De méme, les atomes du systéme 4” échangent del'énergie entre eux. Le piston, qui constitue une separation entre les gaz A et 4’, 1. Par exemple, des tensions de ordre de un microvolt ou moins peuvent devenit ilfcles & mesure. En mesurant la valeur moyenne sur un intervalle do tomps su fsamment long, on peut, toutefois, diseriminse entre la Muctuationaléstize ct signal appliqué qui ne Aluctve pas au cours du temps. 2, Le mt eravai a ict le sens classique de la mécanique, ¢-A.d. une grandeur define cssentillemeat comme le produit d'une foros parla distance sur laquelle ele agit. 3. Sichaque molbeule do gaz et foemée de pius d'un atome, les moléeules diferentes peuvent ésbanger de 'énergie par collision; de pls, énergie d'une seule molécule peut fuse fre éshangée entre ses slomescowstituants qui interagissent entre eu Fig. 1.27 Photographie deI'écran d’un oscil- loscope sur lequel est appliquée la tension de bruit amplifié du dispositif expérimental dela fig. 1.26, (Photographie reprodulte avec Vato~ risation du Dr F. W. Waucatr, Js, Université de Californie, Berkeley A Fig. 1.28 Le ressort comprimé 4’ échange du travail avec le gaz A quand le piston se déplace d'unecertaine distence macroscopian. . Fig. 1.29 Le gaz comprimé 4’ échange du travail avec le gaz A quand Ie piston se dgplace sur une certaine distance macroscopique, Fig. 1.30 Schéma représentant le as général de deux systémes 4 et en contact thermique. 36 Propriétés caractéristiques des spstémes macroscopiques estle sidge interactions avee ces deux ga, les atomes de A interagissent avec es atomes du piston qui, & leur tour, interagissent entre eux et, ensuite, avec les atomes de 4’, Ainsi énergie peut étre transférée ded & 4” (oude A’ a A) par le jeu de nombreuses interactions stcces- sives avec les atomes de ces systémes. Considérons alors deux systémes quelconques 4 et 4’ en interaction thermique. Par exemple, les deux systémes pourraient étre les deux gaz A et 4’, discutés plus haut; ow pourrait étre un bloc de cuivre immergé dans un systéme 4’ constitué d'un récipient plein d'eau Soit E Vénergie du systdme A (c.-a-d. énergie totale cinétique plus potentielle, de tous les atomes de A); de méme, soit £’ lénergie du systime 4’, Puisque le systéme complet 4* = 4 + 4’, réunion de A et A’, est supposé isolé, Pénergic totale E+ B= (!) ® La question se pose, alors, de savoir comment eeite éneraie totale est réellement distribuée entre les systémes 4 et 4’. En particulier, sup- osons que les systémes 4 et ” soient en équilibre entre eux, cad. gue le systéme complet 4* soit en équilibre. A part quelques petites fluctuations, l'état d'équilibre de A* doit alors correspondre a la dis- tribution la plus désordonnée de l'énergie dans ce systéme, Discutons d’abord le cas simple ott les systémes A et 4’ sont deux gaz parfaits composes de molécules de la méme espéce. [Par exemple, A et 4’ peuvent étre composés de molécules d'azote (N,).] Dans ce eas, Tétat le plus eésordonné du systéme complet A* est évidemment celui of Ténergie totale £ + £’ est partagée également par toutes les molécules identiques de 4*. Chaque molécule de 4 et A’ devrait alors avoir la méme énergie moyenne, En particulier, Vénergie moyenne Z d’une molécule de gaz 4, devrait étre Ia méme que energie moyenne d'une molécule de gaz A’, c-i-d ] Evidemment, s'il y a N molécules de gaz A et N’ molécules de gaz.A’, alors EB et (10) z N N La condition (9) peut done étre écrite sous la forme Bye NW |. Dans Ie eas du sysime de la fig. 1.28, nous supposoas, par raison de simpicité ‘que les paros du récipiet etl piston sont si mines, que leurs Energies sont négigeables dovant les energies des 2, prs a7 Supposons que les gaz A et A’ soient initialement séparés Pun de autre et séparément 4 Téquilibre. Soit F, et Ej, leurs énergies dans ces conditions. Imaginons maintenant que les systémes A et 4’ soient placés en contact de telle fagon au'ils soient libres d’Schanger de Irénergie par interaction thermique. Il ya deux cas oi cela est possible i) Généralement, les énergies initiales £, et F; des systémes sont telles que l’énergie initiale moyenne Z, — E,/N d'une molécule de 4, rest pas la méme que l'énergie initiale moyenne @— £y/N’ d'une molécule de 4’, cid, généralement, Deas ay) Dans ce cas la distribution initiale de I’énergie dans le systéme com- plet 4* est assez ordonnee et ne persistera pas longtemps. Au contraire, les systémes A et 4’ vont échanger de Pénergie jusqu'a atteindre un Gat d'équilibre correspondant & la distribution Ia plus désordonnée de énergie, celle ot Pénergie moyenne par molécule est la meme dans les deux systdmes. Les énergies E, et E; des systimes A et A’ A Pétat Céquilibre final, doivent donc étre telles que Se Be ou Stash (2) Dans le processus d'interaction conduisant 4 Pétat d’équilibre final, Je systéme quia énergie moyenne par molécule la plus petite, va gagner de ’énergie, tandis que le systéme dont I’énergie initiale moyenne par molécule est la plus grande, perdra de l’énergie. Naturellement, Pénergie totale du systéme complet isolé 4* reste constante de telle fagon que Ey +E, = Ey + E Soit AE +AE' =0. (13) ou o+0= (14) oti nous avons écrit Q=AE =£,-£, et Q = AE’ =E, - (a5) La quantité @ est appelée fa chaleur absorbée par A dans le processus interaction et est définie par Paccroissement d’énergie de 4 résultant du processus d'interaction thermique, Une définition analogue s'ap- plique & la chaleur O° absorbée par 4 Notons que la chaleur Q = AE absorbée par un systéme peut tre indifféremment positive ou négative. Effectivement, dans T'interaction thermique de deux systémes, un perd de V’énergie, tandis que autre en gagne; c.-i-d. dans (14) ou bien @ est positive et Q’ négative, on aca @ en Et By ~ B+ Bs O=F - Bm 84 o Fig. 131 Deux gaz A et A’, constitués de moléeules de la méme espéce. En (a) ils sont séparés Fun de l'autre; en () ils ont été amends en contact thermique et peuvent échanger de la chaleur pour atteindre léquilibre. L'énergie du gaz est noide £, Tenersie moyenne par molécule 38 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques vice versa. Pardéfinition, le systéme qui gegne de énergie en absorbant une quantité de chaleur positive est appelé le systéme /e plus froid; autre part, le systime qui perd de I’énergie en absorbant une quan- tite de chaleur négative (c.-i-d. en « cédant » une quantité de chaleur positive) est appelé le systéme fe plus chaud, (i) Un cas particulier apparait lorsque les énergies initiales £, et Fi des systémes 4 et A" sont telles que énergie moyenne d'une molécule de 4 est égale & celle de 4’, ci. & = & (16) Dans ce eas, quand les aystémes A et 4’ sont misen contact thermique, ils réatisent automatiquement état le plus désordonné du systéme complet A*. Les deux systémes restent alors en équilibre et il n’ap- parait aucun transfert d’énergie (ou de chaleur) entre les systémes. Température Considérons maintenant le cas général de T'interaction thermique enire deux systémes 4 et 4’. Les systémes peuvent étre des gaz dont Jes molécules ont des masses différentes, ou sont constitués de dif- flérentes sortes d’atomes. Ces systémes peuvent aussi bien étre liquides ‘ou solides. Bien que la conservation de I'énergie (8) soit encore valable, il est maintenant plus difficile de définir Pétat d'équilibre correspon- ant a la distribution la plus désordonnée de énergie entre tous les atomes du systtme complet A+ 4’, Les remarques précédentes concernant le cas de deux gaz analogues, doivent étre cependant valables qualitativement pour la plupart. Voici ce que nous pouvons prévoir (et ce qui sera explicitement démontré plus loin) : chaque systéme, 4 par exemple, est caractérist par un paramétre T (appelé «température absolue > par convention) qui est relié a énergie moyenne par atome du systéme. A Péquilibre, ¢~A-d. quand énergie est distribuée de la fagon la plus désordonnée, nous pouvons prévoir de fagon analogue 4 (9), une condition de la forme PaP. a7 Il n'est pas possible de définir Ie concept de température absolue plus nettement avant de donner une définition plus précise du concept de désordre (définition applicable & une distribution de l’énergie entre atomes différents), Il est, cependant, trés facile d'introduire le concept, de température (une « température non absolue ») mesurée avec un thermometre particulier. Par thermométre nous entendons un petit systéme macroscopique M réalisé de telle fagon qu'un seul de ses para- metres macroscopiques change quand le systéme M recoit ou céde de la chaleur. Ce paramétre est appelé paramétre thermométrique du thermometre et sera noté avec la lettre greeque 9. Le thermométre au §16 39 mereure ou A alcool est un exemple particulier de thermométre. Dans ce cas, c'est la Iongueur Z de la colonne liquide dans le tube capillaire en verre du thermométre qui change quand l’énergie du liquide change au cours de Iéchange de chaleur. Le paramétre thermo- métrique 6 de ce type de thermométre est la longueur L. Si le thermo= métre M est placé en contact thermique avec un autre systéme et abandonné jusqu’d Véquilibre, son paramétre thermométrique 0 prendra une certaine valeur @,. Cette valeur @, est appelée la tempé- rature du systéme A repérée avec le thermométre particulier M ('). Lintérét d'un thermométre peut étre compris par les considerations suivantes. Supposons que le thermométre M soit placé en contact thermique, d’abord avec un systéme 4, puis avec un systéme B. Dans chaque cas, le thermometre est abandonné jusqu’a Téquilibre; il indique alors des températures 0, et ,. Cest un fait experimental ‘courant (qui sera justifié théoriquement plus loin) que si 0, # Oy les systémes 4 ot B vont échanger de la chaleur lorsqu'ils seront en contact thermique. Mais, si 6, — Gy, les systémes n’Gchangeront pas de cha- Jeur, méme en contact thermique, La température 0 du systéme repérée avec un thermomeétre particulier, est done un paramétre trés utile caraetérisant le systéme; en effet, la connaissance de cette température permet ta prévision suivante = Si les deux systémes sont amenés en contact thermique, ils échangeront de la chaleur si leurs températures sont inégales, et n’en échangeront pas si leurs températures sont égales 1.6 Ordre de grandeurs caractéristiques Dans les paragraphes précédents, nous avons dégasé les grandes lignes des raisonnements qui permettent I compréhension duu com- portement des systimes macroscopiques par la considération des ‘molécules ou des atomes qui les constituent. Ces considérations sont, cependant, restées tout 4 fait qualitatives. Pour compléter cette étude préliminaire, nous aimerions aussi avoir quelques idées concernant les ordres de grandeurs caractéristiques. Par exemple, il pourrait etre intéressant de savoir A quelle vitesse se déplace une molécule ou quelle est sa fréquence de collisions avec les autres. Pour répondre a de telles, questions, nous allons reprendre le cas simple du gaz parfait. 1. Le syste 4 est supposé beaucoup plus erand que le thermométre Mf, de tlle, fagon que la petite quamtité énergie regue, ou cédés, par le thermomévre pet dre considerée comme néglgsable. Remarquons également que selon notre détnition, In lemptre mesure on nome eure et engi pa sk Fig. 132 Deux différentes sortes de ther ‘mom#tres en contact thermique avec un sys- teme constitué dun réipient remplide liquide Lun est un thermométre au mercure; son pparamétre thermométrique est ta Jongueur L, dela colonne de mercure, L'autre thermometre est une résistanoe électrique R, qui peut étre, parexemple, un fide platine ou une résistance ‘au carbone; son paraumétre thermométrique ext la résistance électrique (mesurée en envoyant un faible courant dintensité J qui engendre une diflérence de potentiel V aux Domes dela résistance). Manomeire Fig. 1.33 Un gazdont a pression moyenne p est mesurée au moyen d'un manomitre, cons- titué dun tube en U rempli de mercure. Pour assurer l'équilibre mécanique, les niveaux de mereure se stabilisent de telle fagon que le poids par unité de surface de la colonne de mmercure de hauteur h, soit égal & la pression cexeroée parle gaz. Surface 4 1.34 Schéma illustrant les collisions de moléeules de gaz avec une surface de la paroi du révipient. (L’axe des 2 est perpen- diculsize & la page.) 40 Propriétés caractérstigues des systémes macroscopigques Pression d'un gaz parfait Lorsqu’un gaz est contenu dans un récipient, les nombreuses collisions des molécules de gaz-avec les parois du récipient, entrainent 'apparition d'une force résultante sur chaque élément de surface des parois. La force par unité de surface est appelée la pression p du gaz. La pression moyenne p exeroée par le gaz peut étre mesurée aisément, par exemple, a aide d'un manométre. La pression gazeuse doit étre calculable & partir de paramétres microscopiques caractérisant les molécules; inversement, il doit étre possible d'utiliser Ia mesure de la pression gazeuse pour déduire les ordres de grandcurs de ces paramétres. Nous commencerons done par donner un calcul approché de la pression exeroée par un gaz parfait Pour étre précis, nous allons considérer un gaz. parfait de Nv molé- cules, ayant chacune une masse m. Nous supposerons que le gaz en équilibre est contenu dans une boite de forme parallélépipédique de volume V. Le nombre de mokécules, par unité de volume, sera désigné (*) par 1 = N/V. Les faces de la boite peuvent étre supposées paralléles 4 un repere eartésion x, y, =, représenté sur la fig. 1M. ‘Nous nous intéresserons a une des parois de la boite, par exemple, la paroi droite perpendiculaire & axe des x. Cherchons dabord le nombre de molécules venant frapper une surface A de cette paroi pendant un certain intervalle de temps 1. Les molécules n’ont pas toutes la méme vitesse & un instant donné, Mais puisque nous cherchons seulement un résultat approximatif, nous pouvons simplifier le pro- bleme en imaginant que toutes les molécules sont animées de la méme Vitesse égale & la vitesse moyenne #. Cependant, les molécules se dplacent dans tous les sens, si bien, qu’en moyenne, un tiers d'entre- elles (ou £7 molécules par unité de volume) se déplacent sensiblement parallélement a Paxe des x, un tiers parallélement a axe des y, et un tiers parallelement a Paxe des z. Parmi ces.4 molécules par unité de volume, se déplagant scnsiblement suivait axe des x, la moitié (ou $n molécules par unité de volume) se déplace dans la direction des x positifs vers élément de surface , tandis que autre moitié se déplace dans la direction des x négatifs, dans la direction opposée & la surface 4. Chaque molécule ayant une vitesse dirigée sensiblement dans la direction des x positifs, parcourt pendant le petit intervalle de temps #, une distance o/ dans la direction des x positifs. Si une telle molécule est située 4 une distance ar de la surface A de la paroi, elle frappera cette surface a instant ¢; mais si elle se trouve & une distance supérieure & if de la surface 4, elle n’aura pas le temps d'atteindre 1. Le fat que Je symbole a soit utilise plus haut dans un contexte diffrent pour noter le nombre de moléeules dans lo moitié gauche de la bofte, ne doit pas entrainer de confusion g16 4a cette surface ("). Le nombre de molécules qui frappent la surface pendant le temps /, est simplement égal au nombre moyen de molécules dont la vitesse est sensiblement dirigée dans la direction des x positifs et qui sont contenues dans un cylindre de base A et de longueur Crest done le produit du nombre moyen de molécules par unité de volume qui ont leurs vitesses sensiblement dirigées dans la direction des x positifs,3 n, par le volume Abr du cylindre, soit ( eae sant ce résultat par la surface A et le temps ¢, nous obtenons une expression approchée pour #,, le nombre moyen de molécules frap- pant la paroi par unité de surface et par unité de temps (ou densité de flux moléculaire). On a done (18) Calculons maintenant la force moyenne exereée par les molécules par unité de surface de la paroi. Quand une molécule se déplagant sensiblement dans la direction des x positifs, frappe la paroi, son jue } mi? reste inchangée. (Ceci doit €tre vrai, au moins en moyenne, puisque le gaz est en Equilibre.) Le module de la quantité demouvement "une molécule doit done, en moyenne, rester également inchangé ; c-2-d. qu'une molécule approchant la paroi droite avee une ‘quantité de mouvement me dans la direction des x positifs, aura une quantité de mouvement — mi dans cette direction aprés avoir rebondi sur Ia paroi. La composante suivant les x positifs de la quantité de mouvement de la molécule change alors d'une quantit = mo = mo = ~ Imo ‘au cours de la collision, D'aprés le principe de ta conservation de la ‘quantité de mouvement, la paroi gagne alors, au cours de la collision, tune quantité de mouvement + 2mo dans la direction des x positifs, Mais la force moyenne exercée sur la paroi par les mokécules de gaz, est, @aprés la deuxiéme loi de Newron, égale au taux de variation de la quantité de mouvement de la paroi, cette variation résultant des colli- sions de molécules. La force moyenne exerese par unité de surface sur 1a paroi (¢-2-d. la pression moyenne sur la paroi) est alors obteaue simplement par la multiplication : |. Lintervalle de temps ¢ peut &ue cholsiaxbitraiement petit, beaucoup pus pelt ‘que le temps moyen sésoulant entre deux collisions des melseules entre elles. Pat cconséquent, les collisions d'une molécules donnée, avee d'autres moléeules, sont ts ‘peu probables pendant le tmps 7 et pensent sre népioes 42 Propritiés caractéristiques des systemes macroscopigues la quantité de mouvement le nombre moyen de colli- 5 —| moyenne 2ny regue par , sions par unité de temps et], ?~\ ta paroi au tours de la ” par unite de surface subies collision d'une molécule par la paroi Soit Bx (Qmoz, = cmos w) i) Comme on pouvait s'y attendre, la pression # crott (i) sim eroit, ¢~i-d s'il a plus de molécules venant frapper les parois et (i) si @ croit de telle fagon que les molécules frappent la paroi plus souvent, et eédent plus de quantité de mouvement 4 chaque collision L’énergie cinétique moyenne &® d'une molécule étant donnée approximativement par ()) __ Bw dna (20) la elation (19) peut aussi s'érire 7 pend ey Remarquons que (19) et (21) dépendent uniquement du nombre de molécules par unité de volume, mais ne font pas intervenir la nature de ces molécules. Ces relations sont done valables quelque soit la nature du gaz, qu'il soit constitué de molécules de He, Ne, 0), N, ou CH. La pression moyenne d'un gaz parfait queleonque contenu dans un eipient de volume donné, est done une mesure directe de I'énergie cinétique moyenne dune mokécule de gaz. Estimations numériques Avant de faire quelques estimations numériques, il peut étre utile de rappeler quelques définitions importantes. Il est commode ’exprimer Ja masse m dun atome ou d'une molécule & l'aide d’une unité de masse standard my. En accord avec la dernire convention internationale (adoptée en 1960 et appelée échelle unifiée de masses atomiques) cetic masse unité m, est définie par rapport a la masse me dun atome de Fisotope #2 par @) mg my = 8 2) 1k ane ttn ea? sm ck, i latnogenre 2 On sia Rr i is, i WR NT NT combed un some ayant nucon (pots neon dns Son yo Bey caeman pent Sot Sopeer ipurvale er aacben ie taaroa Sat ‘rant le tae nombre de protons son chimique emblbls puss pssent itneme nombre dso $16 # La masse d’un atome '?C est donc exactement égale 4 12 unités de masse, La masse d'un atome H dhydrogine est alors approximative ment égale & une unité de masse. Le rapport entre la masse m d’un atome (ou d'une molécule) et la masse unité my, est appelé masse atomique de Vatome (ou masse moléculaire de la molécule) et noté x. Ainsi we 23) La masse atomique de ‘*C est done, par définition, égale 4 12. ‘Un nombre macroscopique d°atomes (ou de molécules) particulié- rement commode, est le nombre N, d’atomes de masse my dont la masse totale est égale un gramme; c.~i-d. le nombre Nj, est défini par My 4) Une autre définition possible est mg a (23) oft nous avons utilisé (23), , est done aussi égal au nombre de molé- cules, de masse moléculaire 2, dont la masse totale est « grammes, Le nombre NM, est appelé nombre d’Avogadro Une mole d'une certaine espece de molécule (ou atome) est définie comme un ensemble de Ny molécules (ou atomes) de cette espéce. Une mole de molécules de masse moléculaire 4 a donc une masse totale de grammes. La valeur numérique du nombre d’Avogadro déterminée expéri= mentalement est Na = (6,022 52 + 0,000.09) x 107? molécules/mole. (26) (Voir la table de constantes mumériques a Ia fin du livre.) Utilisons mointenant les rela- tal ¥ de molécules dans le récipient tions (18) ou (21) donnant le de ive est done pression d'un gaz pour estimor cer tains paramotres “d'une molécule Ny gazeuso d'azote (N;), le principal onatituant do ait. A Io température ordinair ot @ la pression atmosphs fique (10* Pa), le masse mesurée et @'szote contents dans un recipient N_ 247 x 108 de lite (10%em")estégale 115g nae = S87 IO La masse atomique da Tazote stant ve environ 14, la masse moléculaite x 95 x 10! molbeulesfem™ dune molécule N; est2 « 14 = 28. eral Hecul e) 28 9 dazolo contionnent dane La ralatian (21) donne alors Féner- 6,02 10: molécules Nz, le gle vinéligue moyenne d'une mole ombte d’Avogadra, La nombre te- ule N sols (602 x 10) 42 247 x 10 moléeules Fig. 135. Schéma illustrant la rencontre de deux sphéres dures de rayon a Fig. 136 Schécna illustrant es collisions subies par une certaine molécule 4 quand elle reneonire une autre molécule 4’ dont le centre est situé 4 Tintérienr du volume balayé par la surface @ du disque imaginaire norté par A. 44 Proprittés caractéristiqes des systémes macroscopigues 26 “) ma 8 2 46s x 0p 2135 x 10% 02 x 108 9 Done (20) entraine 2 26 Puisque 1” molécules c'azote (oi m 465 x 107 A’ 9st le nombre d’Avogadro) ont 6 x 10” une masse de 28 g, la masse m d'une seule molécule d'azote est ou 60) x 10-*erg, (28) x10" 1x 10em/s. (30) Libre parcours moyen Examinons une molécule de gaz a un instant queleonque et cherchons 4 estimer Ja distance moyenne / que cette molécule parcourt avant Centrer en collision avec une autre moléeule de gaz. Cette distance Lest appeléele libre parcours moyen dela molécule. Pour simplifier les choses, nous pouvons imaginer que chaque molécule est de forme sphérique et que les forees, entre deux molécules, sont semblables a celles qui Sfexercent entre deux sphéres dures de rayon a, Cela signifie que les mokécules n’exercent aucune force entre elles aussi longtemps que R, distance entre leurs centres, est plus grande que 2a, mais qu'il apparait des forees extrémement grandes (collision) si R < 2a. La fig. 1.35 illustre une rencontre entre deux molécules. La molécule 4’ peut étre considérée ici comme stationnaire et la molécule A s’en approche avec tune certaine vitesse relative V de telle fagon que les centres des molé- cules passeront & une distance minimale 6 l'une de l'autre si ces molé- ales ne sont pas perturbées, Il est alors clair que les motéeules n’entre- ront pas en collision si b > 2a, mais qu’il y aura collision si < 2a. Une autre fagon de comprendre cette relation géométrique consiste & imaginer qu'une molécule 4 transporte avec elle un disque de rayon 2a (ce disque étant centré au centre de la molécule et orienté perpendicu- lairement & la vitesse V). Une collision entre les deux molécules appa- raitra alors seulement si le centre de Ia molécule 4’ se trouve & Ii tieur du volume balayé par le disque porté par la molécule A. La surface @ du disque imaginaire porté par la molécule est = dna? 61) o = x(2a) etest appelée section de choe totale ou section efficace pour les collisions molécule-molécule. Le volume balayé par ce disque quand la molécule parcourt une distance / est ézal a of. Supposons que ce volume soit tel quill contienne, en moyenne, une autre molécule, c.-dd. que (alm ~ 1, od mest le nombre de molécules par unité de volume. La distance fest alors la distance moyenne qu'une molécule peut parcourir avant sur 4S centrer en collision avec une autre molécule, c.-A-d. le libre parcours ‘moyen cherché. Nous obtenons done Ix ng ‘Comme on pouvait s'y attendre, fe libre parcours moyen devient grand (i) si n est petit, c-é-d. sil n'y a que peu de moiécules avec lesquelles une molécule donnée pent entrer en collision, et (i) si le rayon moléculaire est petit, c~i-d. si les mokcules doivent passer trés prés Pune de autre pour interagit. (32) Pour estima es ores do gan 1 1 deur, nous allons reprendre ta dis- a= 6) tussion du cas do Tavote,& la ma (QS x 10{I2 x 107") ‘température ordinaire et & la pres- ow I~ 3x 10-Som. (33) sion atmoephériqus. Le rayon dune ; ot RENE ae SUM Romarquone que! > a ¢-8-d.quele pelts libre parcours moyen est beaucoup plus grand que le reyon dune mole a~ 10-*cm cule. Les molécules interagissent onc entie-eles sufisamment rare Done (81) donne la section de choc ment pour que on puisse considéror le concept de gaz parte. comme ona? ~ 12 x 10" ext une bonne epproximation. Par tree ailleurs, Ie libre parcours moyen est {tes petit devant les dimensions ‘Avec la valeur (27) de nm, (32) inéeitos d'un recipient d'un live donne alors estimation suivante contenant le gez 17 Problémes importants en physique macroscopique Bien que la discussion de ce chapitre soit essenticllement qualitative, elle révéle la plupart des propriétés essentielles des systémes macrosco- pigues. Nous avons done, maintenant, un apergu général suffisant pour déterminer quelques-uns des problémes que nous aimerions explorer et comprendre ultérieurement Concepts fondamentaux Il est clair que nous devons d’abord transformer les quelques idées entrevues de fagon qualitative en concepts théoriques précis qui nous permettront de faire des prévisions quantitatives. Par exemple, nous avons vu que certaines situations d'un systéme macroscopique sont plus probables (ou plus désordonnées) que d'autres. Mais comment peut-on attribuer avec précision une probabilité & un certain état macroscopique d'un systéme, et comment peut-on mesurer son degré de désordre? Cette question est de toute premigre importance. Nous avons également trouvé que I'état d’équilibre indépendant du temps est défini comme état le plus désordonné d'un systéme isolé, Le probléme 46 Propriétés caraciéristiques des systémes macroscopiques de la définition du désordre, d'une maniére générale, apparait done & nouveau. En fait, ce probleme s'est avéré délicat quand nous avons essayé de discuter le cas de deux systémes quelcongues en contact thermique. Nous avons bien eu Pimpression que la condition d'équi- libre ou de désordte maximal exigeait qu'un certain paramétre T (mesurant grossitrement I'énergie moyenne par atome dans un sys time) soit le méme pour les deux systémes. Mais puisque nous ne savions pas comment définir le désordre dans Ie cas général, nous fiimes incapables de donner une definition précise de ce paramétre T (que nous avons’appelé la « température absolue »). Nous pouvons donc poser les questions fondamentales suivantes : Comment pouvons- nous utiliser les idées du calcul des probabilités pour décrire les sys- témes macroscopiques d'une fagon systématique pouvant conduire & une définition de concepts tel que le désordre ou la température absole? En discutant exemple du pendule dans le § 1.3, nous avons vu qu'il ne semble pas facile de transformer de l'énergie distribuée de fagon désordonnée parmi un grand nombre de motécules, en une force énergie moins désordonnée susceptible d'effectuer un travail cor- respondant, par exemple, au travail d'une force macroscopique sur une distance macroscopique. Cet exemple illustre des questions d'une portée beaucoup plus générale. En fait, dans quelle mesure est-il possible de prendre de énergie distribuée au hasard parmi de nom- breuses molécules dans une substance (du charbon ou du pétrole) et transformer cette énergie en une forme moins désordonnée oi elle pourra étre utilisée pour déplacer des pistons soumis & des forces résistantes? En d'autres termes, dans quelle mesure est-il possible de construire les machines & vapeur ou les moteurs & essence qui sont a Torigine de la revolution industrielle’? De méme, dans quelle mesure est-il possible de prendre énergie distribuée au hasard parmi de nombreuses molécules de certains composés chimiques, pour la transformer en une forme d’énergie moins désordonnée oii elle peut ‘tre utilisée pour produire des contractions musculaires ou des systémes de molécules polyméres hautement ordonnés (els que les protéines? En d'autres termes, 'énergie chimique peut-elle étre utilisée pour rendre possible les processus biologiques? Une bonne compréhension du concept du désordre nous permetira d’obtenir des résultats substantiels concernant toutes ces questions. Propriétés des systémes en équilibre Puisque les systémes macroscopiques en équilibre sont particuliére- ‘ment simples, leurs propriétés doivent étre susceptibles d'etre analysées quantitativement dune fagon relativement simple. Il y a, en fait, un grand nombre d'états d’équilibre qui sont d’un grand intérét, Men- tionnons quelques-unes des questions qui sont dignes d’étre analysées. Une substance homogéne est un des systémes les plus simples dont fon peut espérer calculer les propriétés a T'équilibre. Par exemple, imaginons un certain fluide (gaz ou liquide) & une certaine température. §l7 47 Comment Ia pression qu’il exerce dépend-t-clle de sa température et de son volume? Ou encore, imaginons une substance contenant une certaine concentration d'atomes de fer, ayant chacun un certain ‘moment magnétique. Cette substance est & une température donnée et placée dans un champ magnétique donné, quelle est la valeur de son aimantation, c.-i-d. de son moment magnétique par unite de volume? Comment cette aimantation dépend-t-elle de sa température et du champ magnétique? Ou encore, imaginons qu'une petite quantité de chaleur soit apportée & une certaine substance (qui peut étre un solide, un Tiquide ou un gaz). De combien sa température va-t-elle sélever? Non seulement nous pouvons poser des questions concernant les paramétres macroscopigues d'un systéme a Téquilibre, mais nous pouvons aussi examiner le comportement des atomes qui le constituent. Par exemple, considérons un récipient contenant un gaz maintenu. A une certaine température, Toutes les molécules du gaz n’ont pas la ‘méme vitesse, et nous pouvons demander quelle est Ia fraction de molécules ayant une vitesse comprise dans un certain intervalle. Si nous faisons un trou trés petit dans le récipient, certaines molécules vont s’échapper dans le vide entourant le récipient, et leur vitesse pourra ire mesurée directement, permetiant une comperaison entre la théorie et les résultats expérimentaux. Imaginons un récipient vide dont les parois sont maintenues une température élevée, Puisque les atomes des parois émettent un rayonnement électro-magnétique, le récipient est rempli de rayonnement (ou de photons) en équilibre avec les paris Quelle est Ia quantité d’énergie de ce rayonnement électro-magnétique dans un certain intervalle de fréquence donnée? Sion fait un trou trés petit dans ce récipient, un peu de rayonnement s'en éhappe et "on peut alors facilement utiliser un spestrométre pour mesurer la quantité énergie rayonnée dans une bande de fréquence étroite et comparer ainsi les prédictions avec les résultats expérimentaux. Ce dernier probleme est effectivement tres important pour la comprehension du rayonnement émis par n'importe quel objet chaud, que ce soit le soleil ou le filament d'une lampe, Un autre genre de probléme de grande importance, concerne les réactions chimiques pouvant se produire entre diverses sortes de molé- cules. Par exemple, considérons un récipient de volume V rempli de az carbonique (CO,). Il est possible de transformer les moléctles de CO, en molécules d'oxyde de carbone (CO) et d'oxygéne (0,), ou vice versa suivant la réaction chimique 20, 520 +0. G4) Quand Ja température du récipient augmente, quelques moléeules de CO, se dissocient en molécules de CO et O. Le récipient contient alors un mélange de CO,, CO, et Oz, cid. trois gaz on équilibre, La question est de savoir calculer, & partir de principes généraux, les proportions relatives de CO,, CO, et O, en présence 4 ’équilibre a une température donnée. Méme un corps simple compost d'une seule espéce de molécules, Fonte collimattice 7 © tot moléculai Gaz Molecules Aig. 1.37 Un ‘eeipient rempli de gaz est percé d'un pati trou travers lequel des molé- ccules peuvent séchapper dans le vide entourant Je récipient. Une ow plusieurs fentes déter- ‘minent un jet moléculaire. La distrihution des vitesses des molécules dans oe jet, ext étroite- ‘ment lie celle des molécules dans le écipient. La méthode des jets moléeulsires est un outil tre puiseant pour étudier les atomes ou les molécules pratiquement isos, et est la base de quelques-unes des expériences les los Fondamentales de la physique modeme. Vapevr detw ‘Bau liguide Fig. 1.38 Fau liquide ot sa forme gazeuse, vapeur d’eau, sont représentées ici en équilibre ‘tune certaine température. La pression exeroée ppar la vapeur a alors une valeur unique qui ‘dépend uniquement de la température, 48 Propriété caractéristiques des systemes macroscopiques peut poser des problémes troublants, Une telle substance peut exister sous différentes formes, ou phases, tel que des formes gazeuses,liquides ou solides. L’eau est un exemple typique, elle peut exister sous forme de vapeur d'eau, d'eau liquide, ou de glace. Chacune de ces phases est composée de la méme espéce de molécules (H1,0, dans le cas de l'eau) ais ces molécules sont arrangées différemment, Dans la phase gazeuse, Jes molécules sont loin les unes des autres et, par conséquent, se déplacent presque indépendamment les unes des autres de fagon désordonnée, Dans la phase solide, au contraire, les molécules sont arrangées d'une maniére trés ordonnée, Elles occupent des emplace- ments bien déterminés, formant un réseau cristallin régulier et ae peuvent exécuter que de petites oscillations au voisinage de oes empla- ‘cements, Dans la phase liquide, la situation est intermédiaire, elle n'est jamais aussi ordonnéc que dans le solide, ni aussi désordonnée que dans le gaz. Les molécules sont alors trés proches les unes des autres et 8 & de trés fortes interactions; elles sont pourtant libres de se déplacer sur de longues distances. La preuve de l'existence de ces différents arrangements moléculaires dans les différentes phases, provient essentiellement de étude de la diffusion des rayons X. Test bien connu qu'une substance passe d’une phase é T'autre, a une température trés bien définie (en absorbant ou en cédant de la chaleur), Par exemple, l'eau passe de l'état solide a l'état liquide & 0 °C, puis de Utat iguide & T'état gazeux (vapeur) & 100°C (& une pression égale & | atmosphére). Dans certaines circonstances, deux phases peuvent done coexister en équilibre (par exemple, la glace et eau 4 0°C), Une bonne théorie des systémes en équilibre devrait nous permettre de trouver des relations entre la température et la pression caractérisant equilibre des deux phases. Elle devrait aussi nous permetire de prédize quelle température une certaine substance solide fond pour devenir liquide, et & quelle température le liquide se vaporise pour devenir un gaz. Il sagit Ta, en réalité, de problémes extraordinairement diffciles. Le concept de degié de désordre ou d'ondre est 4 nouveau essentiel Quand la température absolue (ou I’énergie moyenne par atome) une substance s'accroit, calle-ci passe d'abord de la forme solide ls plus ordonnée a la forme liquide qui est caractérisée par un degré ordre intermédiaire ; quand la température s'accroit encore plus, elle passe de cette forme liquide a la forme gazeuse qui est la plus complete- ment désordonnée, Mais il est trés frappant de remarquer que ces changements d'un degré d’ordre au suivant, apparaissent trés bruta- lement a des températures exirémement bien définies. La raison essentielle est une sorte d'instabilité critique concernant toutes les molécules de cette substance, Par exemple, supposons quc la. tempéra. ture absolue d'un solide soit suffisamment grande pour que ses molé cules, disposant d'une énergie moyenne relativement grande, puisse osciller autour des emplacements réguliers duréseauavec une amplitude suflisamment grande devant la distance intermoléculaire. Supposons alors qu'll apparaisse une fluctuation au cours de laquelle quelques 817 49 molécules adjacentes sortent simultanément de leurs emplacements réguliers: ceci faclite le mouvement des molécules voisines, et ainsi de suite, Le résultat est alors quelque chose d’analogue a l'effondrement une pile de dominos; c-Ad, que le haut degré d'ordre du solide ‘commence, d'un seul coup, a se désintégrer, et le solide se transforme en liquide. Cette instabilite, qui a pour résultat ta fusion du solide, implique toutes les molécules du solide; on dit quill s’agit d'un phéno- ‘méne collectif. Ce phénomene exige effectivement l'analyse de toutes les molécules en interaction simultanée, et le probléme théorique du traitement de n'importe quel phénoméne collectif, tel que fusion ou vaporisation, d'un point de vue microscopique détaillé, est extréme- ‘ment difficile et passionnant. ‘Systémes qui ne sont pas en équilibre La discussion des systémes qui ne sont pas lequilibre est générale- ment beaucoup plus difficile que celle des syst8mes en équilibre. Il est alors nécessaire d'étudier des processus qui évoluent au cours du temps, ct la question est de savoir & quelle vitesse ils évoluent. La dis- cussion de ces questions demande une analyse détaillée des interactions ‘moléculaires, Exceptés quelques cas relativement simples comme les gaz dilués, ce genre d’analyscs peut devenir phut6t compliqué. Donnons encore quelques problémes typiques intéressants, Considé- rons, par exemple, la réaction chimique (34). Imaginons qu'une petite quantité de gaz carbonique est introduite dans le récipient & une tempé- rature donnée assez élevée. En combien de temps Ia concentration AEquilibre de CO sera-telle atteinte? Il Sagit done de calculer la vitesse de Ia réaction chimique (34) de gauche a droite. Pour donner un autre exemple, considérons deux corps & tempéra- ture diferente % et 7, réunis par une barre. Puisqu’il ne s'agit pas un état d°équitibre, la chaleur va passer d'un corps a autre & travers la barre conductrice. Mais quelle est 'eficacité du transport énergie dans la barre, ou encore, en gombien de temps une certaine quantité de chaleur passe+-clle d'un corps & autre? Ceci dépend des pro- prigtés intrinstques de la barre, de sa « conductibilité thermique ». Par exemple, une barre de cuivre permet un transport de chaleur beaucoup plus rapide qu'une barre d’acier inoxydable ; c~i-d. que le cuivre a une conductibilité thermique beaucoup plus grande que celle de I'acier inoxydable, Le probleme théorique consiste & définir la « conductibi- lité théorique » avec précision et a caleuler ce paramétre & partir de principes genéraux Flux de chaleur rn — A it Rig. 1.39 Deux corps & températures dif fBremies reliés par une barre qui conduit la chaleur de Pun & Vaute. 50 Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques Remargues pour conelure Les problémes soulevés dans ce chapitre précisent un peu le genre de phénoméne naturel macroscopique que nous pourtions essayer de traiter quantitativement en partant de considérations fondamentales a Péchelle microscopique. Nous n’apprendrons pas & discuter tous ces problémes dans fe reste de ce livre. En fait, certaines des questions que nous avons soulevées (par exemple, le calcul des changements de phase, tel que fusion et vaporisation), posent des problémes qui ne sont pas encore résolus de maniére satisfaisante, et qui sont, par consequent, objet de recherche. Par ailleurs, nous sommes maintenant bien pré- parés pour transformer les considérations qualitatives de ce chapitre, en une discussion quantitative et plus systématique des propriétés des systémes macroscopiques. Cette discussion ira trés loin dans le sens une réponse aux questions les plus fondamentales que nous avons posts Résumé des définitions systéme fsolé Systéme qui ae peut inteagic avec aucun autre systéme, gaz parfait Gaz de mokules dont Minteraction mutucle est presque néeigeable (Geitd, que interaction et assee grande pour assurer Jes Sebanges «énergie entre los moléeutes, mais néligeable par ailleurs) systéme de spins parfait Systme de spins dont V'interaction mutuelle est presque négligeuble (cB. que interaction est sufisamment grande pour assuret les échanges énergie entre spins, mais népigeable par ailleurs) microscopique Petit, de ordre des dimensions atomsiques, ou plus petit mactoscopique Tres grand devant les dimensions atomiques. Stat microscopique (ou micro-état) Etat d'un sytéme déerit i Mechelle microscopique par la donnée Ia plus compléte du comportement de tous ls atomes du systéme, suivant les lois de i mécanique état macroscopique (ou macro-6tat) ftatd'unsysteme dts, abstraction faite des deals mieroscopiques, seulement & Laide de guantités qui peuvent sre <étcrminées par des mesures macroscopiques. paramatre macroscopique Porsméire qui pevt dre dterminé pir une mesere 4 arande échelle et qui céerit état macroscopique d'un systeme. Squilibre Fiat macroscopique qui ne tend pas & Gvoluer au cours du temps si Tom ignore les fuctaationsalatoires. temps de relaxation Temps nicer (une siuation ts dloignde de éguiibre Processus irréversible Processus (el que le processus obtemy en changeaat Ie ‘sens du temps (celui que Ton observerait en projetant un film 4 Penvers)n’apparait pratiquement jamais das la cali interaction thermique Interaction qui ne met en jew aucun travail & Pchelle macroscopigue ‘chalour Enerpie transfirée qui n'est assoeite & aucun travail macroscopique, mais ss produit a ehelle atomique thermométre Pet sysizme mucroscopique concu de tell fayon qu'un seul de ses paramdies maeroscopigues change quand le systime ubsorbe ou ebie de i chaleur. paramatre thermométrique Variable macroscopique d'un thermométee pout altcindre Péquilibre en portant Problémes St température d'un systéme mesuré a l'aide d'un thermomatre donné Valeur du paramétte thermométrique du thermométre quand celui est place en contact thermique avec le systme, et une fois 'équlibre ateint, libre parcours moyen Distance moyenne qu'une molésule parcourt dans un gaz avant dentrer en collision avee une autre motive Suggestions pour des lectures supplémentaires FF. J. DYson, « What is Heat? », Set, American 191, 38 (sept. 1954), IR. FURTH, « The Limits of Measurement », Set Americar 183, 48, Guile: 1950), Une discussion du mouvement brownien et aules phénoménes de Fuctuaton. BJ. Aupen et T. F, Wanwnioit, « Molecular Motions », Sci. Americar 201, 113 (oct, 1959), Cet article discue les applications des ordinateurs modernes & grande vitesse & Vetude des mouvements moléculaires dans des systémes macroscopigues Problémes 1.1 Fluctuations dans un systéme de spins Considérons un systéme idéal de 5 spins en absence de tout ebamp magnétique externe. Supposons que l'on prenae ua file de ee systime de spins cn équilibre. Quelle sera la fraction de vues sur Te fllm mentrant 7 spins oriemtés vers le haut? Considérez toutes les possibility m= 0, 1, 2, 3, 4S 1.2. Diffusion d'un tguide Supposons qu'une goutte de colorant (de méme densité gue l'eau) est introduite dans un verre d’cau. Tout Ie systéme est mainten & température constants et isolé de toute perturbation mécanique. Supposons que Pen prenne un film du processus se produisant aprés que la goutte de colorant ait &té placée dans Peau. Que verraiton lors de la projection du fin? Que verrit-on si ie film ait projeté 2 Tenvers? Le processus est-l réversible ou irréversible? Décrivez le processus en termes de mouvement des moléeules de colorant, 1.3. Explicaion microscopique du frotiement Un bloc de bois qui a été initialement pouss, lisse sur le plancher et arte progressivement. Ce processus esti rverible ou iréversble? Décriver |e processus gui apparaitrait sur un film projlé& Tenvers. Diseuer ee quill se Produit pendant ce processus &éckelle microscopique des atomes et molécues 14 Liapproche de Véquilibre thermique Considérons deax gaz 4 et a’ dans deux récipientsséparés. Initialement, énergie moyenne d'une molécule de gaz A est trés différonte de Vénergic moyenne d'une molécule de gaz A’. Les deux recipients sont alors plaeés en contact thermique de tell fagon que Ténersie puisse Etre transferée sous forme de chaleur du gaz A aux molécules des parcis des réipients, et ensuite au gaz a’. Le processus qui se déclenche estil réversible ou irreversible? Décriver, & échelle microscopique, le processus que l'on observerait sur un film projeté & envers. $52 Propristés caractéristiques des systémes macroscopigques 1S Variation de la pression d'un gaz avec le volume Un réipient est divisé en deux parties par une paroi. Une do oes parties un volume F; et est romplie d'un gaz dilué: Pautre est vide. Retirez la peroi et altendsz jusqu'a la réalisation de la condition d'équilibre, ¢-a-d. une distr- bution uniforme des molécules de gaz dans tout le volume ¥,. (a) Lénerpie totale du gaz actelle changée? Utilise ce résultat pour comparer lénergic moyenne par molécule et la vitesse moyenne d'une molecule dans les deux tats quire avant et aprés retrat de la para (8) Quel est le rapport entre la pression exercée par le gax dans Tétat final et la pression intiale? 1.6 Nombre de molécutes de gaz frappant une surjace Considérea de I'azote gazeux & la température ordinaite et &la pression atmosphérique. Utilisez les valeurs numériques données dans Je texie pour ‘ouver le nombre moyen de molécules Ns frappant | cm? de paroi du réipient par seconde Débi d'une faite Un ballon de 1 litre contient de azote @ la température ordinaire et a In pression atmosphérigue, Ce ballon, qui est utilisé dans une autre ‘expérience, est luj-méme placé dans une grande enceinte vidée, Malheureusement, ce tallon présente, & T'insu de lexpérimentateur, un minuscule trou ayant environ 10-* em de rayon, Pour voir Fimportance de oe trou, estimez le temps nécessaire pour que 1% des molecules d'wzote s'échappe du ballon dans le vide. 1.8 Temps moves entre collisions moléculaires Considérez de azote gazeux & température ordinaire et 4 la pression ‘atmosphérique, Usilsez les valeurs mumériques données dans le texte pour trouver Tintervalle de temps moyen entre deux collisions d'une molécule Ny avec les autres, 1.9 Equilibre entre atomes de masses différentes Considérez une collision entre deux atomes ayant des masses mm, et my Notez les vitesses de cos atomes avant Ja collision ¥, et v, respectivement; notez les vitesses aprés collision yj et vj respectivement. Il est intéressant examiner le transfert @énerpie d'un atome A Tautre au cours de la collision. (@) Introduisez la vitesse relative V = ¥, — v, ot la vitesse du centre de masse (my, + my,)/(m, + m,). La vitesse relative aprés la collision est alors ‘= ¥, — vj, Dans une collision ¢ reste constante en raison de la conservation de In quantité de mouvement, tandis que |V’| = |V| en raison de Ia conservation de Vénergie totale. Montrez que le gain denergie Ar, d'un atome 1 dans In collision est donné par ey = Smale? — 29) = mami + mt Vw (©) Nover 0 Fange entre Vt V et Fange entre le plan contenant Vet ¥ te plan contenant et V, Tangle entre et V. Montrez que () devient alors ‘Ae, = mmm, + m,)~'eV [cos 6 — 1)cos + sin @sin ¥ cos @] (i) otc cos (my + tg) 1 [my 08 + (meg — my), *¥y — mgr). Problémes 53 (© Considérez deux stomes de cote expice dans un gaz ot se produisent ‘beaucoup de collisions. En moyenne, l'simut g est alors aussi souvent post «que négatif, de tele fagon que COG ~ 0; par ailleurs, puisque ¥, ct vz ont dies directions aléatoites, le cosinus de leur angle est aussi souvent positf ue négatif de tlle fagon que ¥;¥z—0. Montrez que (i) devient alors, enmoyenne 08 OXF: ~ 1) (i) (m, +m)? 1 ob & —ymyef et ep = 5 m0} a a A Véquilibre en particulier Fénergie d'un atome doit, en moyenne, rester constante,c'est-d-dire, At, = 0. Montrez que (ii) enteatne alors a Péquilibre 8 =a, &) Les & ies moyennes d’atomes en interaction sont done égales & Méquilibre, 5 masses des atomes sont différentes. 1.10 Comparaisom des itestes moléculaives dans um mélange de gaz Considérez un mélange de gaz contenu dans un recipient et composé de molécules monoatomiques de masses différentes, et (@) Suppose que or mélange de gaz est ca &quilibre. Utilise te résultat du probléme précédent pour trouver le rapport approximatf dela vitesse moyenne, Cune mokécule de masse m, dla vitesse moyenne ¥, d'une molécule de masse. ( Supposez que fes deux sortes de motécules sont Fe (hélium) et At (argor) ddont les poids stomiques sont respectivement 4 et 40. Quel est le rapport entre la vitesse moyenne dun atome d'hélium et celle d'un atome d'axgon’? LAL Pression dun mélange de gaz Considérez um gaz parfait constitué de deux sortes datomes. Pour étre précis, supposez qu'il ya, par unitéde volume, atomes de masse m, et atomes de masse mz. Le gaz est supposé en équilibre, énergie moyenne & par atome est done la méme pour les deux sortes atomes. Trouvez une solution epprochée pour la pression moyenne p exercée par le mélange de gaz, Exprimez votre résultat& aide dee 112 Mélange de deux gaz: Considérez un réeipient divisé en deux parties égales par une parol Une de ees parties contient 1 mole d"hétium gazeux (He), autre | mole d’argon sgazeux (Ar). De lénergie sous forme de chaleur peut pusser & travers la paroi un gaz i Tautre, Aprés un temps suffismment long, les deux eases seront done en équiibre. La pression moyenne de P'hélium est alors 7, la pression moyenne deVargon est, (a) Compares les pressions fi, et Ps des deux gaz () Que se paste-til si l'on retire la paroi? Déeriver le processus qui apparaitrait sur un flim projeté a Yenvers. Est-il éversible ou inréversible? (C) Quelle est ls pression moyenne exeroée par le wuz dans état Céquilibre foal’? 54° Propriétés caractéristiques des systémes macroscopiques 1.13. Effet ume paroi semiperméable (« osmose ») Un ballon contient de Turgon gizeux (Ar) & In température ordinaire ct la pression atmosphérique, Il est placé dans une grande enceiate contenant de Thélium gazeux (He) également & la température ordinaire et & la pression satmosphérique, Le ballon est fait d'un verre qui est perméable aux petits atomes @hélium, mais impeeméable aux gros atomes d'argon, (a) Décrivez Ie processus qui se produit (®) Quelle est la distribution la plus désordonnée que les moléculesatteignent a equilibre? (©) Quelle est Is pression partielle du gaz P'intéreur du ballon quand eet état equiibre est atteint? 1.14 Vibrations thermiques des atomes dans un solide Considérez de azote gazoux (N,) en Squilibreavee une bolted la tempéra- ture ordinaire, Suivant les résultats du prob. 1.9, il est raisonnable de supposer ‘que énergie cinétique moyenne d'une molécule de gaz est approximativement ‘gule énergie cinétique d'un atome du solide constituant Ie récipient. Chaque ‘atom, dans un solide, et localisé prés d'un emplacement fixe Lest, eependant, libre d'owiller autour de cet emplacement et décrit, en premiére approximation, lun mouvement harmonique simple autour de cette position. Son énergie potentille est alors, en moyenne, égale & son énergie cinétique. Supposez que les parois sont constitudes de euivre dont la masse volumique st 8,9 glom? et une masse atomique de 635. (a) Estimez la vitesse moyenne avec laquelle un atome de cuivre vibre autour do sa position d’équilibre. (8) Estimez grossiérement Ja distance moyenne entre les atomes de euivre dans le solide. (Vous pourriez les supporer localisés au sommet d'un réseau cubique régulies) (©) Quand une foree F est appliquée sur une barre de cuivre de section transversale 4 et de longueur Z, Taceroissement de longueur L de la barre est ddonné par a relation ‘ot la constante de proportionnalité ¥ est appelée module de YOUNG. Sa valeur ‘esurée pour le cuivre est ¥ = 1,28 x 10"! Nim*, Utilisez eette information pour estimer ta force de rappel agissant sur un atome de cuivre quand est dépiacé d'une certaine distance x de sa position d'équilibre dans le solide, (@ Quelle est énergie potentiele d'un atome quand il est déplacé d'une quantité x de sa position d’équilibre? Utilsez ce résultat pour estimer amplitude moyenne |x| de la vibration d'un atome de cuivre autour de sa posi- tion «équilibre. Comparez |x| avec la séparation entre Jes atomes de ctive dans le solide. | Chapitre 2 , Concepts fondamentaux en probabilités 21 Ensembles statistiques 56 2.2 Relations élémentaires entre probabilités 64 2.3 Ladistribution binomiale 67 24 Valeurs moyennes 75 25 Calcul de valeurs moyenmes pour un systéme de spin 80 2.6 Distributions continues de probabilités. 86 Résumé des définitions 90 Relations importantes 90) Suggestions pour des lectures complémentaires 91 ; Problémes 91 Chapitre 2 Concepts fondamentaux en probabilités Les considérations du chapitre précédent peuvent montrer importance des raisonnements probabilistes pour la compréhension des systémes macroscopiques composés d'un trés grand nombre de particules. I] sera done utile de revoir les notions les plus fondamentales des proba- bilités et d’examiner comment elles peuvent étre appliquées & quelques. problémes simples mais importants, En fait, cette discussion pourrait, aussi bien s'appliquer & des sujets assez éloignés de ceux qui nous intéressent immédiatement. Par exemple, les concepts des probabilités sont indispensables dans tous les jeux de hasard, pour les compagnies assurances (dont le probleme est d’évaluer la probabilité de décés ou de maladie de Jeurs clients), dans les problémes d'échantillonnage intervenant, par exemple, dans les sondages d'opinion. En biologie, leur importance est fondamentale dans l'étude de la génétique. En physique, ils interviennent dans l'étude de la radio-activité, Parrivée des rayons cosmiques a la surface de la terre, ’émission aléatoire electrons par un filament chaud dans un tube a vide; de plus, ils Joucnt un réle fondamental dans la description quantique des atomes et des molécules. Enfin, c'est le plus important pour nous, ils consti- ‘ueront la base de toute notre discussion des systémes macroscopiques. 2.1 Ensembles statistiques Considérons un systéme A sur lequel il est possible de faire des expé- riences ou des observations ('). Dans la plupart des cas, le résultat précis correspondant ii une seule expérience bien particuliere, ne peut pas étre prédit avec certitude, que ce soit a cause d'une impossibilite intrinséque () ot simplement parce que l'information disponible est insuffisante pour permettre une prévision unique. Bien qu'il ne soit pas possible de prévoir le résultat d'une seule expérience, il peut éire encore possible d’énoncer quelques propriétés concernant les résultats "ua grand nombre d’expériences semblables. Nous sommes ainsi con- t% st poser — discuté plus haut du jou de pidces. diverses questions intéressantes. Par En particulier, la probabilité p de exemple, nous pouvons nous inté- trouver une molécule dans la rioits resser 2 une melécule déterminge, gauche de la boite wat analogue & et chercher la probabilité p(1) de la probebilié p qu'une pisce lancbo ‘trouver cette molécule dans la moi- donne face; de meme, [a probabi- U6 gauche du récipient, ou la pro- lit q de vouver une molécule dans Dabilté (1) de la trouver dans fa ia moe droite de ia bolte, est moitié dioite ? Ou encore, quelle analogue & la probabilté g de trou- fst [a probabilié P(x, 2) de trouver ver ple. De plus, comma dans lo cas @ Trinstant 1, m molécules dans la des pidces, ces probabiltés. sont moitié gauche du récipient ? A indépendantes du. temps at tolles tant initial nous savons quep = que p(y) = 1 ot que qi) ~ 0. 1. Notans que, ea dépit des Nuctuations altatoires apparassunt au cours dk temps ddans un seu! systéme, In probubilte P dans Vensemble 4 un instant queleonque, « toujours une valeur unique bios dafinie, puisque Ie aombee 1° de systémes dans ensemble est arbitrairement grand. Cette remargue illite fa grande simplict® : conceptuclle des raisonnements portant sur des ensembles plutox que sr un seu systéme. 64 Concepts fondamentau en probabiltés Remarque Dans réq. (4) du chap. 1 nous un soul systéme pendant un temps « avons ealeulé des probabilitée on et que 'on coupe le film en "ror cconsidérant un seul systéme. Ce ceaux, chacun ayant une durée procédé est généralement valable 2, = 144" (OU t, est assez long pour dans le cas particulier d'un systime que le comportement du systéme fen Squilibre. Puisqu'un ensemble dans un morceau de film soit indé~ de tels systémes est indépendant pondant de son comportement dans du temps, un grand nombre dob- les morceaux adjacents). La col servations successives d'un seul sys- lection de ces” films d'un seul teme est alors dquivelent & un systémeest alors indiscemable d'une ‘grand nombre dobservations simul- collection da .4” films obtenue avec tanéos sur un grend nombre de chacun des eyetémes de l'ensemble systémes dun ensemble, En d'autres pendant un intervalle de temps 7, termes, supposons que len filme 2.2 Relations élémentaires entre probabilités Les probabilités satisfont quelques relations simples qui sont presque évidentes mais trés importantes. Il sera bon de démontter ces relations en partant directement de la définition (1) d'une probabitité. Dans toute la discussion ci-dessous, le nombre 4” de systémes dans T'en- semble est toujours suppos infiniment grand. ‘Supposons que des expériences sur un systéme 4 puissent conduire indifféremment & « résultats qui s’excluent mutuellement. Notons chaque résultat ou événement par un indice r; indice r sera alors Pun des a nombres r= 1, 2, 3, .. ou a. Dans un ensemble de systémes semblables, W, présenteront lévénement 1, 13 Vévénement 2, ... ct fg Tévénement a, Puisque ces événements sont mutuellement cexclusifs et représentent toutes les possibilités Not tnt Maw En divisant par J, cette relation devient Plt Pptu+P,=1 Q oi P, = ij 1” est la probabilité d’apparition de Pévénement r suivant Ja définition (1). La relation (2), qui signfie essentiellement que la somme des probabilitss de tous les événements possibles est ézale a Tunité, est appelée la condition de normalisation des probabilités. En utilisant Ie symbole 5 de la sommation définie dans (M.1), cette relation peut aussi étre Gerite de fagon plus compacte PPaL 0) Quelle est la probabilité d’apparition de l'événement r ou de 'éve- nement s, Tu ou autre? Il y a 4; systémes de Pensemble présentant Vévénement r et 4; systémes présentant Pévénement s. Il y a done §22 65 (A, + A) systémes présentant ou r ou s. La probubilité P(r ou s) correspondant a l'apparition des événements r ou s, 'un ou l'autre, est donnée simplement par Mites Prous) + Proud =P, +P, @ Exomple Supposons que nous considérions bilité pour que le dé présente le Ie lancement dun eé qui, par raison nombre 1 ou! le nombre 2 est alors, de symerie, a autant de chances (3) daprés (4). & + ¢ = 4. Cest, bien {do Saredter sur chacune de ses Sx ar, un résullat évident puisque les faces, La probabilité pour que le dé événements 0 1 ou 2 sont en haut présonto le nombre Test alors}, do repésertent un tors de. tous les méme que la probsbilté pour gull Svdnaments possbles 1, 2.2.4, 5, présente Ie nombre 2. La proba- U8, La relation (4) est immédiatement généralisable & plus de deux événements. Ainsi la probabilité d’apparition de 'un quelconque de plusieurs événements est simplement égale & la somme de leurs proba- Dilités respectives. En particulier, nous voyons que la condition de normalisation (2) explicite simplement un resultat évident : la somme des probabilités (c.-4-d. la probabilité d’apparition de Pévénement | ou de Vévénement 2, .., ou de Vévénement 2) est simplement égale & Punité (c'est done une certitude) puisque tous les évenements possibles sont inclus dans Pénumération exhaustive des a possi Probabilités composées Supposons qu’un systéme considéré puisse présenter deux types dif férents d’événements, 2 événements possibles d'un type noté r (oit r= 1,2, 3, 9) et fvénements possibles d'un type noté s (otis — 1, 2,3, «» 8). Nous appellerons P,, la probabilité d’apparition simultanée des événementsr et s. Dansun ensemble composéd'un grand nombre” de systémes semblables, /,, parmi ceux-ci sont earactérists par appa- rition simultanée des deux événements, un événement r du premier type et un événement 5 du second type. On a alors P,, = Comme dhabitude, nous notons P, la probabilité d'apparition dun événement r (sans tenir compte de apparition d'événements du types). Ainsi, si dans ensemble précédent, on ne s'intéresse pas & lapparition événements du type s, et que on compte 1; systémes présentant, Pévénement r, alors P, = yj¥. De méme, nous notons P, la possi- bilité d’apparition d'un événement s (sans tenir compte de Papparition d’événements du type 1). 66 Concepts fondamentaux en probabilités ‘Un eas particulier, mais important, est celui ot la probabilité d’ap- parition d'un événement de type 5 n'est pas affectée par 'apparition ou la non-apparition d'un événement de type r. Les événements de types r et s sont alors dits statistiquement indépendants ou décorrélés. Considérons maintenant dans ensemble de./, systémes qui présentent tun événement r, quelle que soit la valeur particuliére de r, une frac- tion P, de ces systemes qui présentera aussi l’événement s, Par consé- quent, le nombre 4, de systemes présentant a la fois r et s, est sim- plement W., = NP y La probabilité dapparition simultange de r et » est donnée par Ay MPs Py, = =i = PP e Done nous pouvons conelure que si les événements r et s sont statistiquement indépendants, Pe 6) ‘Notons que le résultat (5) n’est pas vrai si les événements r et s ne sont pas statistiquement indépendants. La relation (5) peut étre généralisée immédiatement; ainsi Ia probabilité « composée » dapparition de plus de deux événements statistiquement indépendants est simplement le produit de leurs probabilités respectives. Exemple Supposons que le systéme 4 con- que. chaque dé présente ne face Sidr soit ensemble de doux dés 4, panicullér est simplement {Silos ft ds. Un everement de type 7 dbs minteragissant pas entre eux poueit Ste Tappariion dune des (par exomple, sils ne sont pas Sx faces gli dé 4: de méme.un magnétiques, ee qui pourrait avoir évenement de types pourrait re tendance & les éloigner) et sis ne apparition d'une des six faces du sont pas lancés de manidro par- é-4p. Un événement du systéme A faitoment identique, ils peuvent &tre fst alors défini par la donnée des considévés. comme. statistiquement deux faces visibles, celle de 4, et indépendants. Dans ce cas, la pro- celle de 2. Uno expérienee feisent abil composte P,, pour quo Ie Intervenir Io lancement de doux des dé 4, présente une face particu- aurait donc 6 x 6 = 36 résultats lidre r et que le d6 4; présente une possibles. Des énoneés en teimes face partculre s est simplement de probebilité peuvent s‘eppliquer riot 2 un grand nombre 4" de paires do PyaPPa eX ea ae és semblables. Nous supposons que chaque dé est symévrique de Ce résultat est, bien sr, tout a fait ‘elle fagon que les apparitions de évident puisque cet. évenement chacune des faces sont également représente un des 6 x 8 = 36 résu probables. La probabilité P, pour tats possibles. §23 67 2.3 La distribution bindmiale Nous avons maintenant acguis suffisamment «expérience avec les méthodes statistiques pour entamer une discussion quantitative de quelques problémes importants en physique. Considérons, par exemple, un systéme idéal de NV spins 4. chacun ayant un moment magnétique associé jg, Ce systtme est particuligrement intéressant car il peut tre écrit de fagon particuliérement simple en termes de mécanique quaatique; il sera done utile comme prototype de systemes plus compliqués. Par souci de généralité, nous supposons que le systéme de spins est placé dans un champ magnétique extérieur B, Chaque moment magnétique peut alors étre orienté ou bien vers Ie « haut > (c~i-d paralléle au champ B), ou bien vers le « bas» (c.-d, anti-paralléle ‘au champ B). Nous supposons le syst8me de spins en équilibre. Un ‘ensemble statistique composé de 4” systémes de spins, est alors indé- pendant du temps. Regardons alors un spin particulier, et notons p la probabilité pour que son moment magnétique soit orienté vers le haut et gla probabil pour qu'il le soit vers le bas. Puisque ces deux orien- tations sont les seules possibles, Ia condition de normalisation est alors pta 6 ou g=1~p. En Tabsence de champ magnétique, quand B= 0, iln’ya pas de direction privilégiée dans espace, c.~i-d. que p — q — § Mais en présence d'un champ, un moment magnétique aura plus de chance d'etre dans le méme sens que le champ que dans Tautre sens, cd, que p > g (*). Puisque le systéme de spins est supposé parfait, interaction entre les spins est presque négligeable et leurs orientations, peuvent étre considérées comme statistiquement indépendantes. La probabilité pour qu'un moment donné soit orienté vers le haut est done indépendante de orientation des autres moments du systtme Parmi les V moments magnétiques du systéme de spins, notons Ie nombre de moments magnétiques qui sont orientés vers le hatut etm Ie nombre de moments magnétiques qui le sont vers le bas. Naturcl- Tement a ‘on encore n’ = N ~ n. Considérons alors les systémes de spins dans, Fonsemble statistique. Le nombre n de moments orientés vers le haut west pas le méme dans chaque systime, mais peut prendre Pune quelconque des valeurs possibles n—0,1,2,....N. La question Intéressante est alors Ia suivante : Pour chaque valeur possible de m, 1, Nous considsrons p et g comme des guantits données par Meapérience. Dans le ctuap. 4 nous apprendrons & calculer p et q pour une valeur quelconque Ue B si le system de spin est une température conn, f 3" Fig. 25 Un sysitme constitué de spins § dans fe cas particulier of = 4. Chaque fléche indique la direction du moment magné- tique du spin. Le champ magnétique exteme est note B. beets now Gyn wulu ula o 1 o ule s0 uy US aay u vouls i plu vl34 a 22 ye 2% u Cae ie ule 22 u a es vol a u ra u ies, u qoag ul. 3 tte Tableau 2.1. Tableau T contenant toutes les orientations possibles de WV moments magné- liques dans le cas particulier od IV = 4, La lette 1 indique un moment orientt'vers le hhaut, Ja lettre B un moment orienté vers le bas. Le nombre de moments orientés vers le hhaut est noté, Ienombre de moments orientés vers le bas a, Le nombre Cyn) da configu- rations possibles pour lesqual m de ces moments sont orientés vers le haut est indiqué dans la colonne de droite. (Remarquez que ce tableau est analogue au tableau 1.1.) 68 Concepts fondamentaux: en probabiltés quelle est la probabilité P() pour quem parmi N moments magnétiques soient orientés vers le haut’? Le probléme du calcul de la probabilité Pt) est résolu facilement par argument suivant, La probabilité pour qu'un moment magnétique guelconque soit orienté vers le haut est p, la probabilité pour qu'il le soit vers le bas est g = 1 — p. Puisque tous les moments magnétiques sont statistiquement indépendant, la relation générale (5) nous permet de dire immédiatement que a probabilité dapparition d’ume configuration particuliére ou |T?P™P, 9-4 = Pa" n-moments sont orientés vers le | “facteurs 1 facteurs hhaut etn’ vers le bas ®) Mais unc situation ol! x quelconques moments sont orientés vers le haut peut généralement étre obtenue d'un grand nombre de fagons différentes, comme le montre le tableau 2.1. Introduisons done la notation Cyn) = le nombre de configurations distinctes de N moments ol! v quelconques de ces moments sont orientés vers le (9) haut (et les n’ autres Vers le bas) ('), La probabilité cherehée P(r) pour que m de ces N moments soient orientés vers Ie haut est égale a la probabilité pour que ou bien la premigre, ou la seconde, .., ow la demnigre de ces Cy(n) possibiltés soit réalisée, Suivant la relation générale (4), la probabilité P(n) est done obtenue en sommanit la probabilité (8) sur les Cy(n) configurations possibles ayant « moments orientés vers le haut, cid, en multipliant la probabilité (8) par Cx(n). Nous obtenons ainsi Pin) = Cyln)prg", (19) oli nous avons posé mn’ — N — n Iireste seulement 4 calculer le nombre de configurations Cyr) dans Je eas général avec Net n quelconques. Imaginons alors un tableau T semblable au tableau 2.1, dans lequel nous dressons la liste de toutes, kes configurations possibles des V moments et ot nous notons 1 chaque moment orienté vers le haut, et B chaque moment orienté vers le bas. Le nombre Cy(n) est alors le nombre d’entrées dans lesquelles la lettre H apparaitn fois, Pour examiner combien ily a de telles entrées, considérons moments distincts orientés vers le haut et notons les Hy, Hyy os Hy. De combien de fagons pouvons nous dresser la liste de ces moments dans un tableau 7” (tel que le tablean 2.2 qui correspond au cas particulier of N= 4etn = 2)? I. Le nombre © () est quelquefois appelé nombre de combinsisons de A objets pris min §23 0 La lettre H, peut étre placée dans une ligne du tableau en N places différentes; pour chaque emplacement possible de Hj, la lettre H peut tre placée dans les (N — 1) places restantes pour chaque emplacement possible de #7, et H, la lettre H, peut te placée dans Fune quelconque des (N’ — 2) places restantes; pour chaque emplacement possible de Hy, Hay wm Hy» a derniére lettre 27, peut étre placée dans l'une quel- congue des (WV — n' + 1) places restantes. Le nombre d’entrées distinetes du tableau 7", J(n), est alors obtenu en multipliant le nombre des emplacements possibles des lettres Hy, Hay ons Hy’ coded Sof) = NN — AYN = 2)... 6 —n+1). a) Ceci peut étre écrit de facon plus eompacte avec la notation factoriele Soit (*) N(N — 1X. ~ 2)..(N — n+ IN =n). (1) Jy{n) = (N—a).() Tom (12) Les symboles ,, Hs... H étaient considérés comme distincts dans Penumération précédente, alors qu’en réalité les indices n’interviennent pas puisque tous les moments orientés vers le haut sont équivalents; cried. qu'un Hf, quelconque correspondait & un moment orienté vers Ichaut quel que soit i, Les entrées du tableau 7” qui ne diffrent que par une permutation des indices, correspondent done 4 des situations indiscernables (voir, par exemple, le tableau 2.2). Puisque le nombre de permutations possibles des n indices est donne par n, le tableau T” contient 1! fois le nombre d’entrées correctes & considérer, cad. des entrées distinctes non équivalentes (*). Le nombre cherché Cy(it) de configurations distincts des moments orientés vers le haut ou vers le bas est alors obtenu en divisant J, (n) par n! soit xin) = “am ® 1, Par défintion, NI = M(V ~ 1M ~ 2)... (Ds 44 de plus, 0! = 1 2. Le premier indice peut prendre une des valeurs posibles, le second indice une es (n ~ 1) valeurs possibles restantes,.., et le * indice la seule valeur restante. Les indices peuvent don: étre rangés de nin ~ I). (1) = nl fagons possible ee eer a th a uw v > a u |e aD @ bo a uy ule vs u > ou a EEE ws uw |e Us us |e ee Tableaw 2.2 Tablean T' comprenant tous les arrangements possibles de NV = 4 moments identiques, n = 2 d'entre eux orientés vers le hhaut. Pour fuciliter 'énumération, ees deux moments ont &iénotés H, et 7, respectivement bien qu’issoient physiquementindiscemables. Pareonséquent, desentrées qui ne different que par [es indices sont équivalentes, Des entrées Gquivalentes sont notées dans la demitre colonne par des lettres identiques. Le tableau contient done n! = 2 fois trap d’entréessiT'on ne sintéresse qu’aux entrées qui sont physi- quement distinc Pn) Pm) 26. Distibtion bindmiae pour W = 4 moments mayaligus quand p yt. La ‘graphique montre la probabilité P() pour que minal seat erties ha, tacorelaprobablié Pn pour quelemerncat maznéique total mesure postive Yr le haw ot Gal he Cen units) 70 Concepts fondamentaux en probabilités La probabilité (10) devient alors Pn) a) ou, sous une forme plus symét Pn) = ar, i) Dans le eas particulier otp=9=4 Pon) (19) Pour un nombre donné N, la probabilité P(n) est une fonction de appelée : distribution bindmiate, Remar Endéveloppantuneexpressionbind- doite est précisément la probabi miaie de la forme (p +9)", on lite P(r). Cestlaraison pour laquelle trouve que le coefficient du terme cette diswibution est dite bind p'g'-" 9st simplement égal_ au miale'», Remarquons, en passant nombre Cy(n) do tormas possibles que la relation p + g~ 1 of p ot g {qui contisnnent le fecteur p exacte- sont les probabilités qui nous inté meninfols,etlefecteurgexactement resent, permet d'écrire. la. rola (W—n) fois. On obtient done un tian (17) sous ia forme résultat_purement mathématique cconnu sous le nom de formule dy * bindme t= Pa x ON! yy a me o+ar= > nN (On vésiia ainsi qua Is somme das probebilités pour toutes los valours (1) Bowsibles de. vet gale & unite La comparaison avec (14) montte comme exige la condition de nor” que chague terme du memtxe do malisation (3). Discussion Pour étudier Ia variation de P(n) avee n, nous allons d'abord exerniner Te comportement du coefficient Cy(n) donné par (13). Notons dabors que Cy(n) est symétrique par rapport am et V — n= 1. Ainsi Cole’) = Cyl). (18) De plus, (19) Notons aussi que Cyl + (20) Cala §23 7 Partant de n — 0, on sapercoit que le rapport de deux coefficients y(n) consécutifs est tout dabord assez grand, de Lordre de N; il déeroit ensuite constamment avec n, en restant plus grand que Tunité (ou au maximum égal) aussi longtemps que n < } N ;ildevient ensuite plus petit que unité pour > .N, Ce comportement montre, avec Paide de (19) que Cy(a) a-un maximum pres den = 4 .N et que cette valeur est grande devant 'unité, pourva que 4’ soit grand. Le comportement de la probabilité P(n) est alors assez clair D'aprés (16) il s’ensuit que 1 sip=q= Pn) = P(r). (21) Ce résultat est, naturellement, imposé par la symétrie puisqu’il n'y a pas orientation privilégiée sip = q (c.~i-d. en absence de champ magnétique B). Dans ce cas la probabilité P(x) a un maximum (’) prés de n = }N. Par ailleurs, si p > g, le coefficient Cy(n) entraine encore Fexistence d’un maximum de P(n), mais ce maximum est alors aGealé vers une valeur > 4 N. Lad figs, 26et2:7 lnstrent ie compor- tement de la probabilité P(n) dans quelques cas simples. 1. Le maximum est situé exactoment A N quand Nest pir si aoa lest au voisingge ded Pin) Pn) or? 345 47 8 9 wo oo 1. Fig. 2.7 Distribution bindmiale pour N~ 20 moments magnétiques avec p — q—$ Le graphique montre la probabilité P(n) pour que » moments soient orientés vers le haut, fou encore la probabilité P(m) pour que le ‘moment magnétique total mesuré positivement vers le haut soit gal & m (en unités p) 2 18 14 5 16 17 18 19 20 2 4 6 8 1012 1 16 18 20 Fig. 2.8 Probabilité P'(m) pour que le ‘moment magnétique total d'un systime de LN spins soit égal 2 mm (en unités 1), En. raie son de la présence d'un champ magnétique appliqué, p — 0,7 et ¢~ 03. Le graphique montre Pim) dans quatre cas differents cor- respondant &N— 10, N— 20, V—30, et y= 50, 72 | §23 73 Le moment magnétique total ’un systéme de spins est une quantité gui peut étre facilement mesurée expérimentalement, Notons M le moment magnétique total dans a direction : « verse haut », Puisque M est simplement égal & la somme algSbrique des moments magnétiques de tous les spins comptés positivement dans la direction « vers le haut » on obtient M = nity — Mity = (0 — Wg ou M = muy (22) ot mena 23) et ott py est le module du moment magnétique d'un spin. D’aprés (22), m— Miuty est simplement le moment magnétique total mesuré en unités de jig, La relation (23) peut aussi sérire m=n—n=n—(N—n)=2n—N, 4) Remarquons, en passant, que les valeurs possibles de m doivent étre impaires si N est impair, et paires si N est pair. Suivant (24), & une valeur donnée de 1, correspond une valeur unique de m, et récipro- quement nN +m) 25) La probabilté (7) pour que m prenne une certaine valeur doit ce Ta mime que a probabilité Pm) pour que prennela valeur correspon dante donnée par (25). Soit (2 - am, (26) PO Cette expression donne la probabilité d’apparition d'une des valeurs possibles du moment magnétique total du systéme de spins. Dans le cas particulier ot p — q = 4, les expressions (16) et (26) conduisent & Pespennion cena ———"!__y N+ m\ /N —m)\ 2} ° a) P(m) = illest clair que la situation la plus probable est obtenue par m = 0 (ou voisin de 0) ot Mf — 0. Généralité de la distribution bindmiale Bien que notre discussion utilise le probleme particulier d'un systéme de spins, il peut éire envisagé de fagon plus abstraite. Ainsi, nous avons, cn réalité, résolu le probléme général suivant : soit V événements statistiquement indépendants. Supposons que chacun deces événements apparaisse avec une probabilité p; la probabilité pour qu'il n'apparaisse

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