Mise en garde contre les mises en garde

La mise en garde contre trois types de dérives - la dérive productiviste, la

dérive techniciste et la dérive spontanéiste – est fréquente, pourtant il
convient d'être mis en garde contre certaines mises en garde :
 La dérive productiviste est dénoncée lorsque le projet devient une
fin en soi, c’est souvent le grand dilemme d’une démarche de projet.
François Muller précise "le projet n’est pas une fin en soi, c’est un
détour pour confronter les élèves à des obstacles et provoquer des
situations d’apprentissage. En même temps, s’il devient un vrai
projet, sa réussite devient un enjeu fort, et tous les acteurs, maîtres
et élèves, sont tentés de viser l’efficacité au détriment des occasions
d’apprendre".
Or cette vision ne prend pas en compte toutes les dimensions
éducatives du projet dans lequel il ne s'agit pas uniquement
d'acquérir des connaissances disciplinaires, mais aussi des savoirs
dans le domaine des TIC et des savoir-faire ,savoir-être
transversaux. De plus, lorsque les élèves se sont investis et que le
projet ne va pas à son terme, ils risquent de perdre confiance dans
les enseignants et de retourner dans la passivité.
 La dérive techniciste est considérée lorsque l'on planifie à l'excès :
l’enseignant ne doit pas s’accaparer le rôle de chef de projet, ses
apprenants devenant des exécutants de consignes strictes.
Dans ce cas il ne s'agit plus de projet. Si le projet est réel, il est
considéré comme une affaire d'équipe composée d'enseignants et
d'élèves et des temps de concertation sont organisés de manière à
ce que chacun puisse s'impliquer.
 Enfin la dérive spontanéiste désigne le fait d'être totalement non
directif : le projet s’invente au fur et à mesure sans objectifs
clairement définis au départ, sous prétexte de liberté et d’initiative.
Cette dérive n'existe plus lorsque la démarche de projet est
respectée. Le pilote est justement le garant du respect de la
démarche.

Valérie Blondeau Textes Complémentaires Parcours pairform@nce