ESSA
AMELIORATION VARIETALE
DU MAÏS
BODOHARISOA Oliva
RABARISON Tendro Fenitra
RANDRIANARISON Lara Basilisse
16/04/2009
/04/2009
I
SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................................................. i
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................ ii
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................. ii
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
1. HISTORIQUE DU MAÏS ........................................................................................................ 2
1.1. Origine de la plante ......................................................................................................... 2
1.2. Historique de sa culture ................................................................................................... 2
1.3. Propagation du maïs dans le monde ................................................................................ 3
2. CARACTERISTIQUES DU MAÏS .......................................................................................... 4
2.1. La classification du maïs ................................................................................................. 4
2.2. Les variétés du maïs ........................................................................................................ 5
2.3. La génétique du maïs....................................................................................................... 6
2.4. Caractéristiques agronomiques du maïs .......................................................................... 7
2.4.1. Caractéristiques morphologiques ............................................................................. 7
2.4.2. Caractéristiques écologiques .................................................................................... 8
2.4.3. Caractéristiques culturales........................................................................................ 8
2.5. Mécanisme de reproduction pour le maïs........................................................................ 9
3.1.2. Les organes reproducteurs du maïs .......................................................................... 9
3.1.2. Les phases de développement ................................................................................ 11
3.1.2. Le mode reproduction ............................................................................................ 12
3. METHODES D’AMELIORATION DU MAÏS ...................................................................... 15
3.1. Les principales techniques de création variétale ........................................................... 15
3.1.1 Hybridation.............................................................................................................. 15
3.1.2 Rétrocroisement ...................................................................................................... 17
3.1.3 L’apport de biotechnologies .................................................................................... 18
3.2. Les principales techniques de sélection végétale .......................................................... 18
3.2.1 Sélection massale .................................................................................................... 19
3.2.2 Sélection généalogique ............................................................................................ 19
3.2.3 Sélection des meilleures combinaisons hybrides .................................................... 19
3.3. Exemples de progrès génétique du maïs ....................................................................... 21
4. CAS CONCRETS : TECHNIQUES PARTICULIERES POUR 2 VARIETES ................. 22
4.1 Variété de maïs à albumen tendre et résistant au streak, destiné à l’alimentation
humaine ................................................................................................................................ 22
4.2 Création variétale par hybridation .................................................................................. 26
4.2.1 Création de lignée.................................................................................................... 26
4.2.2 Exemple d’hybride inter variétal malgache............................................................. 26
CONCLUSION ......................................................................................................................... 30
SOURCES................................................................................................................................. 31
i
LISTE DES FIGURES
ii
INTRODUCTION
Actuellement, les exigences envers les plantes cultivées deviennent de plus en plus
fortes. Elles sont en liaison étroite avec le changement climatique, les problèmes
environnementaux, la crise alimentaire mondiale et l’apparition de nouvelles races de
microorganismes pathogènes, etc. C’est là qu’intervient l’importance de l’amélioration
des plantes qui permettra de résoudre divers problèmes tels que l’augmentation de la
production, la lutte contre plusieurs maladies, l’amélioration des qualités culinaires et
dégustatives, etc.
Ainsi donc, le présent exposé va traiter les méthodes d’amélioration variétale du maïs.
Pour cela, on va parler d’abord de l’historique de la plante en mentionnant son origine
géographique et sa propagation, puis on va continuer avec ses caractéristiques suivies du
mécanisme de sa reproduction. Et c’est après qu’on va développer les différentes
méthodes de création variétale et de sélection végétale entreprises sur la plante en question
et l’on terminera avec des techniques particulières adoptées pour deux variétés de maïs
données.
1
1. HISTORIQUE DU MAÏS
1.1. Origine de la plante
Le maïs est cultivé depuis des millénaires en Amérique Centrale. Il en serait donc
originaire avec un centre d’origine secondaire en Amérique du Sud.
En fait, de nombreux spécimens fossiles de maïs cultivé, daté de 5200 ans avant notre
ère, jusqu’à 1500 ans après Jésus Christ, ont été découverts dans la région de Mexico. Il
aurait été domestiqué dans la région centrale de Mexique à partir du téosinte local. Ceci
étant, il a été déduit que le maïs a été cultivé très anciennement par les peuples Aztèques,
Mayas et Incas où il était inconnu à l’état sauvage ou subspontané. En effet, le maïs fut
profondément modifié au cours de sa culture que son ancêtre sauvage n’est connu que
sous forme de restes fossilisés récemment mis au jour (1960) en Amérique Centrale.
Et les nombreux spécimens fossiles de maïs cultivés décrivent l’évolution des formes
sauvages en types cultivés sous l’effet de la sélection continue poursuivie par les Indiens
pendant près de 5000 ans, et montrent, qu’en dépit de l’augmentation spectaculaire de
taille et de productivité résultant de cette amélioration, le maïs n’a subi aucune
modification botanique fondamentale depuis 7000 ans (Mangelsdorf, 1964).
Tout compte fait, l’origine génétique des maïs cultivés, encore incertaine, a fait l’objet
de nombreuses théories. Dans l’état actuel de nos connaissances cytogénétiques,
paléontologiques et archéologiques, l’hypothèse suivante peut être retenue :
«
Le maïs primitivement cultivé par les Indiens, proche du type sauvage, possédait des
grains protégés par des glumes normalement développées. Cette plante, à grains vêtus,
aurait subi une mutation transformant ces grains tuniqués en grains nus. L’intérêt de cette
modification n’aurait pas échappé aux Indiens qui progressivement, cultivent ces types à
grains nus en remplacement des formes tuniquées. Leur hybridation naturelle avec un
Tripsacum aurait donné naissance au téosinte, des croisements entre téosinte et maïs
seraient à l’origine des races actuelles ». (Théorie de Mangelsdorf).
2
Voici un tableau montrant quelques caractéristiques de l’évolution du maïs :
MAÏS MAÏS
TEOSINTE
« PRIMITIF » ACTUEL
Masse moyenne
2g 2,5 g 0,3 g
d’un grain par épi
Nombre moyen de
60 40 500
grain par épi
Au XVIème siècle, les Portugais introduisent le maïs en Afrique occidentale et plus tard
en Inde et en Chine (1973).
(1973)
3
Au XIXème siècle, la conquête du continent nord américain par les colons
s’accompagne d’une extension spectaculaire de la culture de maïs.
Le maïs est, après le blé et le riz, la culture la plus importante pour l’alimentation
directe ou indirecte de l’homme. Sa production mondiale s’élève à environ 500 millions
de tonnes par an. Avec plus de 45% de cette production, les Etats-Unis se placent au
premier rang des pays producteurs.
Si on note, sur les dix dernières années, une tendance à la stagnation de la production
dans les pays industrialisés, les pays en développement, et en particulier ceux d’Asie,
enregistrent une progression rapide de leur production. La Chine représente actuellement
20% de la production mondiale et des pays comme l’Indonésie et les Philippines
connaissent une croissance annuelle de leur production supérieure à 4 %. En Amérique
latine (10 à 15 % de la production mondiale) et en Afrique subsaharienne (5 à 7 % de la
production mondiale), la tendance est également à la croissance. Sur l’ensemble des pays
en développement, l’augmentation de la production est due essentiellement à l’extension
des surfaces, les gains de rendement restant très modestes.
2. CARACTERISTIQUES DU MAÏS
2.1. La classification du maïs
En dépit de la grande diversité de formes, toutes les variétés de maïs cultivées
appartiennent à la même espèce Zea mays et sont interfertiles.
Règne : Plantae
Sous – règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Liliopsida
Sous – classe : Commelinidae
Ordre : Cyperales
Famille : Poaceae
Sous – famille : Panicoideae
Tribu : Maydeae
Genre : Zea
Espèce : Zea Mays
4
Cette espèce Zea mays est elle – même divisée en quatre sous – espèces qui sont :
Parmi celles – ci, la sous – espèce annuelle Z. mays subsp. parviglumis est considérée
comme l’ancêtre le plus probable du maïs Z. mays subsp. mays (DOEBLEY et al. 1987).
les maïs riches en huile (l’huile de maïs est appréciée dans l’alimentation
humaine par la présence d’antioxydants qui la rendent plus stable) ;
les maïs cireux (forte teneur en amylopectine, utilisés par certaines industries
agroalimentaires ou papeteries comme épaississant) ;
les amylomaïs (forte teneur en amylose, utilisée par l’industrie pour la production
de films pour l’emballage des aliments) ;
les maïs riches en lysine ;
les variétés mâle-stériles.
5
2.3. La génétique du maïs
D’innombrables formes du maïs sont cultivées. Au XIXe siècle un botaniste américain,
Sturtevant, établit une classification en groupes, fondée principalement sur les
caractéristiques du grain :
Ce système, considéré comme artificiel, a été remplacé au cours des soixante dernières
années par des classifications multicritères faisant appel à beaucoup d’autres données. Les
données agronomiques ont été complétées par des caractéristiques botaniques pour
constituer une robuste classification initiale, puis des données génétiques, cytologiques, et
d’autres liées aux protéines et à l’ADN, ont été ajoutées. On a désormais diverses
catégories : formes (peu employées), races, complexes raciaux et plus récemment
branches.
6
Zea mays amylacea
Le maïs présente des tiges à taille variable entre 0,6 et 6 m, la taille moyenne est de 2,5
m. Selon les variétés, le maïs peut comporter de un à quatorze talles par plante, la tige
tig est
érigée pleine à la différence des tiges creuses de la plupart des autres graminées. Elle est
constituée d’un empilement de nœuds et d’entre – nœuds. Au niveau de chaque nœud, on
trouve une feuille (leur nombre varie de huit à quarante huit, alternes, longues et étroites)
et un bourgeon axillaire. Les bourgeons de la base de la tige peuvent donner des talles,
ceux du milieu un ou plusieurs épis et le bourgeon terminal la panicule.
Le maïs est donc une plante monoïque à inflorescences séparées. Le grain est un
caryopse qui comprend le péricarpe, l’embryon et l’albumen riche en amidon.
7
2.4.2. Caractéristiques écologiques
En zone tropicale, le maïs est cultivé dans des conditions écologiques très diversifiées.
Toutefois ses exigences se portent sur :
Suivant les régions, la culture est réalisée à plat (cas le plus fréquent), sur billons ou
sur buttes. Le maïs est très sensible à l’amélioration des propriétés physiques du sol telle
le labour. C’est une plante qui exige pour sa croissance et sa production des éléments
minéraux qu’il puise dans le sol. En ce sens, les apports de fumier sont recommandés car
le maïs réagit très positivement à la fumure organique même à faible dose.
Du point de vue ennemis de la culture, le maïs présente une menace sérieuse vis – à –
vis des adventices qui exercent une concurrence très forte sur la culture. En outre, il fait
l’objet d’attaque de différents insectes qui peuvent causer des dégâts plus ou moins
graves. Les foreurs de tiges ou des épis (Eldana sacharina, Sesamia calamistis, Busseola
fusea), les défoliateurs (Spodoptera frugiperda) et les insectes des grains (Sitophilus
zeamais et Prostephanus troncatus) sont ceux qui causent les plus gros dégâts (peu de
variétés présentent une tolérance à l’un ou l’autre de ces insectes). Par ailleurs, les
maladies attaquant le maïs sont nombreuses. On peut citer : les rouilles, les
helminthosporioses, pourritures des épis produites par des champignons comme
Aspergillus niger ou Fusarium moniliforme, la striure causée par Maize Streak Virus.
Dans tout cela, la lutte chimique étant rarement rentable, la solution est la tolérance
variétale.
8
Enfin, les conditions de culture du maïs dans le monde sont très variées, de la culture
traditionnelle de plein champ,
champ, souvent associée à d’autres plantes, à la culture intensive
motorisée d’Europe ou des Etats – Unis, en passant par ar la culture de case ou la culture de
plein champ en rotation avec le coton, toutes deux relativement intensives. Les
rendements moyens varient d’environ 0,5 T / ha en culture extensive à 12 T / ha en culture
intensive motorisée. Le maïs est cultivé pour ses grains ou pour fourrage des bovins.
Chez le maïs, les fleurs mâles et les fleurs femelles, toutes de type inflorescence, sont
séparées mais portées par le même pied. On dit que le maïs est monoïque.
Figure 3 : Plant
lant de maïs (Source
( : ognis espace pédagogique)
pédagogique
9
Les fleurs mâles (panicule)
Les fleurs femelles, invisibles car cachées par les spathes (10 à 20)
qui sont des gaines foliaires transformées, sont groupées en une
inflorescence appelée « épi ». Cet épi est inséré au niveau d’un
nœud à l’aisselle d’une feuille. Il est constitué par des épillets
femelles portés par un très court pédoncule, insérés
in sur un rachis
ou rafle qui constitue la partie axiale de l’épi. L’épillet à glumes et
glumelles très courtes, renferme deux fleurs femelles sessiles aux
étamines avortées. La fleur inférieure est stérile. La fleur
10
3.1.2. Les phases de développement
La phase végétative
La phase de reproduction
11
La panicule se développe dès la fin
fin de la phase végétative. La formation du pollen débute
2 à 3 semaines avant la floraison.
Le maïs valorise très bien l'irrigation, en particulier pendant la formation des organes
reproducteurs et au moment de la floraison ainsi que lors du développement du grain. Une
irrigation bien menée améliore la quantité des grains et leur remplissage.
12
La sortie des soies et la réceptivité
13
L’émission du pollen et la fécondation
Chaque épillet de la panicule est composé de deux fleurs, chaque fleur possédant trois
étamines. Les deux fleurs d'un même épillet ne libèrent pas le pollen en même temps : une
des deux fleurs a une avance de 3 à 4 jours sur l'autre. La floraison des épillets se fait dans
un ordre bien précis et commence sur le brin maître de la panicule. Les épillets du tiers
moyen de la panicule mâle arrivent à maturité les premiers et pour chaque paire d’épillet,
c’est la fleur supérieure de l’épillet pédicellé qui fleurit la première.
première
Pour une seule panicule, la libération totale du pollen dure 8 à 10 jours. La floraison
d’une panicule mâle demande 6 à 10 jours. L'émission du pollen a lieu 2 – 3 jours après
l’épanouissement de la panicule et se fait surtout le jour mais débute très peu de temps
t
après le lever du soleil. Elle passe par un maximum au milieu de la matinée.
En cas de pluie ou d'irrigation, la déhiscence des anthères est limitée et le pollen reste
enfermé dans les loges des étamines.
La durée de vie du pollen est généralement de quelques heures seulement mais
ma il peut
conserver sa vitalité durant un laps de temps allant de 24 h à 4 jours.
Le pollen libéré tombe de la panicule par simple gravité et est transporté par le vent. Il
arrive ainsi sur les soies, permettant la fécondatio
fécondation.
Dans les minutes qui suivent son arrivée sur la soie, le grain de pollen émet un tube
pollinique. Celui-ci
ci progresse rapidement dans la soie et arrive en moins de 24 heures
jusqu'à l'ovule. Plusieurs dizaines de grains de pollen peuvent "germer" dans une
un même
soie, mais un seul parviendra à l'ovule et assurera la fécondation.
Une panicule peut produire plusieurs millions de grains de pollen.
14
3. METHODES D’AMELIORATION DU MAÏS
3.1. Les principales techniques de création variétale
Comme il vient d’être indiqué, le maïs est une plante naturellement allogame. Ceci dit,
le rendement demeure étroitement associé à la vigueur de la plante et semble strictement
lié à l’état hétérozygote c’est – à – dire au caractère hybride de l’individu. Il s’ensuit que
tout système d’amélioration tendant à réduire la proportion d’hétérozygotie d’une
population réduit en même temps la vigueur et s’avère inadéquat. Ceci condamne la lignée
pure comme objectif d’amélioration.
3.1.1 Hybridation
Le maïs est la plante chez laquelle les premiers hybrides ont été développés. Ils ont fait
leur apparition aux Etats – Unis vers les années 1936, même si leur conception et les
premiers travaux de sélection remontent aux années 1910 (travaux de Shull, East…)
a) Pour ce faire, on commence par isoler des variétés pures obtenues après
plusieurs années d’efforts, soit par autofécondation soit par croisement frères –
sœurs.
× Autofécondation artificielle :
15
On a ainsi réalisé une autofécondation, le pollen d’un pied ayant fécondé les
ovules du même pied.
Cette pratique a pour résultat de fixer les caractères de la variété de maïs, mais d’une
manière beaucoup moins brutale et moins rapide. On obtient des lignées pures dont le
rendement et la vigueur sont supérieures à ceux des maïs obtenus par autofécondation
directe.
- on sème les grains d’un même épi, pris dans une population, sur une même
ligne ;
- on entoure les inflorescences mâles et les épis femelles avec des sachets,
comme pour l’autofécondation ;
- on recueille le pollen de chaque inflorescence mâle et on le mélange ;
- on réalise la fécondation artificielle et on recueille séparément les épis
obtenus.
Chaque année, on recommence le même travail à partir des plus beaux épis obtenus
sur chaque ligne.
On obtient sur les pieds A des épis A x B et sur les pieds B des épis B, à moins qu’ils
n’aient été fécondés par un autre pollen. On peut ainsi obtenir un très grand nombre
d’hybrides simples et on peut, en agissant de même, obtenir d’autres types d’hybrides
tels :
16
Hybride double, issu de l’hybridations dirigée de deux hybrides simples provenant
chacun de deux lignées différentes, l’un (A x B) sera, par exemple, choisi comme
femelle et l’autre (C x D) comme mâle ;
On peut également distinguer parmi les types d’hybrides produits de faux hybrides
résultant du croisement de quatre lignées et de faux hybrides trois voies issus de la
combinaison de trois lignées, parmi lesquelles figurent les lignées sœurs (lignées
constituées de plantes génétiquement très voisines).
Les chercheurs américains ont découvert dans certaines lignées multipliées au Texas
par autofécondation une source de stérilité mâle transmissible par l’ovule qu’ils nomment
source « TEXAS » ou source « T ». Cette forme de stérilité cytoplasmique, apparemment la
plus répandue est la plus utilisée actuellement dans les programmes de sélection et de
production de semences. Les plantes mâles stériles obtenues, qui peuvent servir de parent
femelle sans qu’il soit nécessaire de les castrer, possèdent les panicules aux épillets
aplatis, plaqués contre l’axe d’inflorescence et aux anthères dépourvues de pollen.
3.1.2 Rétrocroisement
Rétrocroisement
A part l’hybridation, le rétrocroisement est une autre méthode d’amélioration du
maïs par création variétale actuellement optée. Cette méthode a été utilisée avec succès
chez le maïs pour transférer des résistances (viroses), des gènes de qualité du grain
(opaque – 2, sweet, pop…) et des gènes d’intérêt agronomique (nanisme, précocité). En
effet, le rétrocroisement sert à transférer un caractère particulier dans une variété
intéressante qui ne le possède pas. La descendance F2 entre la variété receveuse et la
variété donnant le caractère est soumise à un criblage pour choisir les plantes possédant ce
17
caractère. Celles – ci sont recroisées avec la variété receveuse. Après plusieurs
rétrocroisements – leur nombre sera d’autant plus élevé que l’on veut se rapprocher de la
forme de départ -, on tend vers la variété de départ enrichie du caractère recherché. Cette
méthode peut être utilisée pour transférer des caractères monogéniques, oligogéniques ou
même polygéniques pourvu qu’ils soient suffisamment héritables.
Les techniques de transfert des gènes par des bactéries exemple Agrobacterium ou par
canon à particules sur des embryons immatures ou à partir des protoplasmes restent encore
délicates à manier mais souhaité prendre une place importante dans l’amélioration des
maïs tropicaux.
L’haplodiploïdisation
18
3.2.1 Sélection massale
Le travail d’amélioration massale consiste à choisir les semences provenant de plantes
retenues d’après les caractéristiques morphologiques de leurs épis ou leur comportement
en végétation. Par exemple, on sélectionnera dans la culture ou le grenier, les épis les plus
beaux pour leur forme, leur couleur, la dimension et le nombre de leurs grains.
La méthode classique d’obtention des lignées pures de 1er cycle consiste à réaliser une
sélection parmi les plantes soumises à l’autofécondation et conduite en culture
généalogique suivant la méthode épi par ligne. On élimine au cours des générations
successives les lignées défectueuses en se basant sur le phénotype des pieds issus d’un
même épi. On supprimera par exemple les lignées sensibles à la verse, aux maladies, aux
19
insectes ; celles pauvres en pollen, d’une précocité, d’un type de grain ou d’épi
indésirable, d’une vigueur trop faible ; celles aux épis insérés trop haut, déficientes en
chlorophylle,…
Pour choisir les lignées capables de manifester le meilleur hétérosis, c’est – à – dire
celles qui donneront par croisement un rendement élevé, on procède à la détection du
«
potentiel hétérosis » de chacune d’entre elles. En pratique, le travail sera réalisé en deux
temps :
Chaque lignée sera d’abord croisée avec un testeur commun servant de parent mâle
lorsqu’elle a subi deux, puis cinq années d’autofécondation. Autrefois, ce testeur était une
population locale (et le test appelé « top cross ») ; actuellement, il s’agit d’un hybride
simple et le test s’appelle « test trois voies ». La semence issue de chaque croisement sert à
établir des essais comparatifs ; à partir des résultats observés, seules seront conservées les
lignées manifestant avec plusieurs testeurs différents, l’effet d’hétérosis le plus élevé.
(Comme tous les hybrides réalisés possèdent un géniteur commun, on en d déduit que les
lignées dotées de la meilleure valeur hybride moyenne sont celles qui entrent dans la
composition des meilleurs hybrides trois voies.)
20
3.3. Exemples de progrès génétique du maïs
Plusieurs sont les problèmes ayant déjà été résolus par le procédé d’amélioration du
maïs. Par exemple, les chercheurs ont identifié des résistances génétiques pour la plupart
des maladies ayant une importance économique. (La plupart des programmes
d’amélioration du maïs considèrent la résistance aux maladies comme un caractère
important.)
En effet, dans les années 70 et au début des années 80, on contrôle le mildiou duveteux
grâce à un traitement des semences à l’aide d’un fongicide systémique. A l’heure actuelle,
ce traitement n’est plus nécessaire car il existe de bonnes variétés et de bons hybrides avec
un niveau raisonnable de résistance à cette maladie. Dans ce même cadre, des progrès
importants ont été réalisés en ce qui concerne la résistance du maïs vis – à – vis de
quelques maladies dont la pourriture des tiges et la verse, la brûlure des feuilles, la rouille
des feuilles, la pourriture de l’épi, le virus de la striure de maïs, les maladies de
rabougrissement du maïs, …
Par ailleurs, auparavant, les efforts de sélection pour la résistance aux insectes se
limitaient à utiliser la variabilité génétique existante à l’intérieur du génome du maïs. Mais
maintenant, l’ingénierie génétique fournit un mécanisme qui permet d’introduire
directement dans le génome du maïs des gènes exotiques provenant d’espèces et
d’organismes non apparentés sans passer par la voie sexuelle de l’hybridation. Les
transformations réussies pour la résistance aux insectes sont basées sur l’introduction de
gène de la toxine Bt de Bacillus thurigiensis, une bactérie se rencontrant communément et
qui produit une variété d’endotoxines pour un grand nombre d’espèces d’insectes y
compris plusieurs foreurs de tige du maïs.
Des recherches entreprises sur la résistance aux stress abiotiques ont été aussi
fructueuses dans certaines régions du monde. Ces recherches se portent sur la résistance à
la sècheresse, m’adaptation en sol acide, adaptation en sol à faible niveau d’azote, la
tolérance aux températures basses ou élevées, la tolérance aux excès d’humidité,…
L’amélioration du maïs s’est portée aussi sur ses valeurs nutritives ainsi que sa qualité.
Ainsi, on a pu crées des maïs avec protéines de qualité (addition de lysine et de
tryptophane), maïs à grain doux, des minis épis de maïs, des maïs à forte teneur en huile,
maïs fourrager, maïs riche en amylose, maïs riche en amylopectines (maïs WAXY),…
21
4. Cas concrets : Techniques particulières pour 2
variétés
4.1 Variété de maïs à albumen tendre et résistant au streak,
destiné à l’alimentation humaine
Mais des grains de couleurs différentes (bleu, jaune) peuvent être présents sur le même
épi.
22
Tout ce matériel a été évalué en station, observations portées sur :
La résistance au streak est contrôlée par 2 à 3 gènes majeurs, pour Efron et Mareck
(communication personnelle), ayant un effet de dominance incomplète, avec des effets
liés à des gènes modificateurs selon les génotypes étudiés.
Les populations de départ ou structures d’entrées sont constituées par les introductions
et les prospections faites dans les populations locales. Après une première série de test
(adaptabilité, résistance aux maladies, rendement, etc.) deux populations P1 (TZSR-W) et
P2 (LK) sont retenues.
L’hybridation dirigée de ces deux populations permet d’obtenir la structure F1 qui sera
le point de départ d’une sélection récurrente.
23
rouille, à l’helminthosporiose ; il peut aussi être un choix basé sur la qualité ou la
couleur du grain, etc.
- L’opérateur Ti ou opérateur de transformation permet de passer d’une génération à
une autre ; Ti peut être soit une autofécondation, soit un croisement entre frère et
sœur, soit une hybridation entre lignées, soit une hybridation entre populations,
soit encore une panmixie contrôlée.
Deux populations de maïs à albumen tendre ou dur ont été sélectionnées pour la
résistance contre le streak. La population améliorée à albumen tendre permet dans les
conditions de culture traditionnelle d’avoir un gain de rendement d’environ 70% par
rapport à la variété locale.
La sélection pour le caractère « grain tendre » s’est faite chez la variété ET avec la
fixation des caractères « épi court », « feuille courte », « nombre de rangs de grains
élevés » et la sélection pour le caractère « grain dur »chez la variété ED s’est faite avec la
fixation des caractères « épi long », « feuille longue », « nombre de rangs de grains
faible ». Chacun de ces caractères est apparu être polygénique.
24
PERIODE DES TESTS
POPULATIONS DE DEPART
1979
Introductions et collections du matériel
1980
C1
P P
1980/I
1 2
T1
F1
1980/II
C2
T2
F2
1981/I
C3
T3
F3 F3
1981/II
C4
T4
T5
Figure 10 : Etapes suivies pour l’obtention de deux population ET et ED.
25
4.2 Création variétale par hybridation
4.2.1 Création de lignée
26
Ces hybrides sont obtenus en croisant des lignées entre elles. Celle
Celle qui sert de géniteur
femelle est préalablement castrée, avant d'avoir émis du pollen, ses fleurs seront fécondées
par le pollen de la lignée choisie comme géniteur mâle.
Les fameux « polyhybrides », création propre à Madagascar, sont en fait des variétés
issues de « variétés synthétiques » = composites.
Un synthétique est un hybride formé à partir de plus de 4 lignées pures (c’est donc
aussi un « hybride à formule
le fixe »).
27
Une variété synthétique est la variété issue des générations avancés de cet hybride,
c’est donc une forme de composite.
374 377
Polyhybride Polyhybride
IRAM 383
Polyhybride
28
(Montagne d’Ambre) (Antsirabe)
115 j vers 750 m (Lac 120 j vers 750 m (Lac
Alaotra) Alaotra)
130 j vers 1300 m 125 - 130 j vers 1300 m
(Tananarive) (Tananarive)
57 j vers 300 m
63 j vers 750 m 67 j vers 750 m
Cycle semis-floraison 67 j vers 950 m (Moyen 90 j vers 1500 m
Ouest) 80 j vers 1300 m
81 j vers 1300 m
Résistance à la verse Moyenne sensible Moyenne sensible
Résistance à la casse Moyenne Moyennement résistante
Assez bonne sauf pour Assez bonne dans zones de
Résistance à la maladie
viroses mentionnées culture mentionnées
Rendement obtenu en essais
Moyenne 5,4 t / ha – 6,1t/ha 5,6 t / ha
Maximum 7,5 t / ha 8,4 t / ha
Régularité du rendement Bonne
Bonne stabilité de Assez bonne potentialité de
Points forts
rendement – Adaptabilité rendement
Assez grande taille Grains de types mélangés,
Points faibles Performances souvent grande taille, assez grande
moyennes variabilité morphologique.
Dans les pays tropicaux, les organismes de recherche agronomique se fixent le plus
souvent des objectifs nationaux ou régionaux, dans le cadre de réseaux. Deux organismes
français poursuivent des recherches sur les maïs : l’IRD et le CIRAD.
29
CONCLUSION
Bref, on peut conclure que l’amélioration des plantes consiste surtout à créer de
nouvelles variétés plus performantes et répondant aux différents besoins et problèmes de
la production agricole. Beaucoup de travaux attendent donc les sélectionneurs. En effet, le
maïs est une plante exigeante en soins et en travail et sa culture nécessite du matériel et
donc des investissements importants.
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SOURCES
MEMENTO de l’agronome 2006, P 780 – 792 ;
Larousse agricole 2002, P 400 ;
J. Barloy : Les cahiers du maïs ;
Jeanne Eulalie RAZAFIMBELO, 1995 : Analyse des méthodes d’amélioration
variétale du maïs et de production de semences pratiquées à Madagascar, Mémoire
de fin d’étude, Département Agriculture, 97P ;
MARTY Paul, 1992 : Fiche techniques d’Agriculture spéciale : la pomme de terre.
Edition BDPA-SCETAGRI ;
André CHARRIER, Michel JACQUOT, Serge HAMON, Dominique NICOLAS,
1997 : L’amélioration des plantes tropicales, 623 p.
Ognis espace pédagogique ;
Encarta 2008 ;
www.wikipedia.org ;
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