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De la difficulté d'entretenir les vieilles pierres… patrimoine

C'est avec plein de courage, sur un coup de cœur, que Catherine et Jean-Paul Gilbert, retraités de la région
rémoise, ont acquis le château de Limé, en 2002. La rénovation est passionnante, coûteuse, et les bonnes et mau-
vaises surprises sont au rendez-vous.
Un manoir coquet
La bâtisse principale n'est pas très grande,
les pièces sont traversantes, trois par niveau.
Elle est entourée de douves, protégées partiel-
lement d'élégantes balustrades, et des com-
muns complètent le dispositif, flanqué de
petites tours.
Historiquement, peu d'éléments sur la sei-
gneurie médiévale.
Sous Henri III, la Vesle est canalisée, un
canal est édifié (le Jeu de Paume de Braine
correspond à cet ancien canal), un péage est
institué, et le château de l'époque permet le
contrôle de ce canal ou des encaissements.

Un prince hollandais se rend acquéreur du


domaine en 1604 ou 1624, les Wolbock.
Bonne surprise, il y a quelques années, par
hasard, les Gilbert ont rencontré les descen-
dants, qui ont fourni volontiers les éléments
généalogiques.
Le château a changé de nombreuses fois de
mains, il a accueilli des nobles sur la route
des sacres (de Paris à Reims) et les modifica-
tions s'y sont succédées. Une grande aile, Le Château de Limé.
ajoutée par la famille Poniatowski au XIXème
siècle, a été démolie lors de la fuite des alle- rosiers pour servir de garde fou au bord des s'interrogent, le coût va exploser, les maîtres
mands en 1918; une immense roseraie a été douves... de céans sont fort marris.
abandonnée. Lors de la rénovation, des Le bâtiment principal, après réfection de la Les Gilbert adhèrent à l'association des
mèches intactes ont été retrouvées, les dégâts toiture et des menuiseries, est habitable, il est Maisons Paysannes de France.
auraient pu être plus importants. chauffé par un poêle à bois du type des foyers
alsaciens, avec une forte inertie. L'escalier, Le château n'est pas classé monument his-
Une nouvelle adresse les boiseries, les miroirs...autant d'éléments torique; il n'est donc pas ouvert à la visite,
qui sont remis en état progressivement. De mais sur rendez vous, c'est avec plaisir que
Depuis 2002, les Gilbert ne ménagent pas belles pièces ont été pillées au cours des siè- les propriétaires vous feront partager leur pas-
leurs efforts, avec trois objectifs: cles, quand le manoir était inhabité. sion pour la restauration de l'édifice, pour
• le respect du patrimoine, lequel ils donnent toute leur énergie ! ■
• l'économie : création d'un espace d'ac- Le réaménagement des communs est
presque achevé. A l'étage, une grande salle de La Tour effondrée en octobre 2009.
cueil aux normes actuelles,
• l'écologie : matériaux durables, utilsation réception, prolongée par une terrasse exté-
d'ouate de cellulose pour isoler, de roseaux rieure, va pouvoir accueillir des manifesta-
pour le crépi intérieur des communs, de tions familiales ou culturelles, un premier
concert s'est déroulé en juin. Une nouvelle
adresse à retenir !
En bas, une cuisine, une salle de repas, un
sanitaire complètent le dispositif.

L'effondrement

De part et d'autre du château, les jardins


reprennent forme peu à peu. Mais deux tours
marquent l'espace, au sud du quadrilatère des
fossés. L'une d'entre elles, du XVIème siècle,
devait faire l'objet de travaux consolidants, un
financement avait pu être trouvé lorsque l'in-
téressée s'est partiellement effondrée, en
La salle de réception de l’étage. octobre 2009. La donne a changé, les experts

Eh ! Raconte…………………………………………………
Francis Diot, membre de l'Amicale des anciens du Tour de Ville/Bois de Sapins, vient
d'achever un livre de témoignages d'un passé pas si lointain, rassemblant une quin-
zaine d'écrits de personnes ayant vécu dans ces cités « provisoires », avant et pen-
dant la guerre de 39/45.
Souvenirs émouvants, d'une vie simple, dans un quelques répétitions ne font qu'ajouter de la valeur à
habitat sans confort, mais avec une chaleur humaine ces contributions, la dernière étant l'une des plus
très forte. Les blagues d'écoliers, l'exode, la résis- poignantes.
tance, la libération, racontés avec les mots du quoti- Quelques photos complètent ces tranches de vie,
dien, tout cela, sans l'association et Francis Diot, qui se lisent aisément. Et l'auteur lui-même livre ses
serait resté verbal et se serait perdu... souvenirs de jeunesse: famille, travail, musique, loi-
sirs...
Le vécu de ces milliers de Soissonnais fait donc Le livre est en vente chez l'auteur au prix de 15€,
désormais partie d'un patrimoine historique écrit ; les au 03 23 73 07 12. ■

22 Le vase communicant

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