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DENTO-FACIALE
Francis BASSIGNY
Professeur à la Faculté de Chirurgie dentaire
de l'Université Paris VII
avec la collaboration de
PIERRE CANAL
Assistant à la Faculté de Chirurgie dentaire
de l'Université Paris VII
MASSON
Paris New York Barcelone
Milan Mexico Sao Paulo
1983
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS -j iv
LISTE DES ABRÉVIATIONS x
Chapitre T. — Généralités 1
Les agénésies 71
Les dents incluses 72
La dysharmonie dento-maxillaire (D. D. M.) 75
La dysharmonie dento-dentaire (D. D. D.). Analyse de Bolton 80
Les anomalies alvéolaires 80
Les anomalies alvéolaires antérieures du sens sagittal 80
La proalvéolie (80). La rétroalvéolie (82).
Les anomalies alvéolaires antérieures du sens vertical 83
Supraclusion (83). Infraclusion antérieure (ou béance antérieure) (84).
Les anomalies alvéolaires latérales 85
L'infraclusion ou béance latérale 85
Les dysfonctions. Les parafonctions 85
Les anomalies du sens transversal 88
Les anomalies du sens antéro-postérieur 92
Les malocclusions de la classe II, division 2 98
Les mésio-positions 102
Les malocclusions de la classe 111 102
Les anomalies basales du sens vertical 109
Les excès verticaux des maxillaires (109). Les insuffisances verticales des maxillaires (111).
Tableau comparatif entre E. V. M. et I. V. M. (113).
Les fentes et les fissures labiales et palatines 113
BIBLIOGRAPHIE 203
Chapter 1. — Introduction 1
Essentials of biométries 3
Genetic considérations in orthodontics 5
Dentition. Morphogenesis of dental arches. Development of occlusion
Idéal construction. Static and kinetic arches relationships in deciduous and adult dentition. . 12
Growth and maturation of the craniofacial skeleton 16
The neuromuscular factor 24
Functions of the orofacial area 25
Pathogenesis of malocclusions 67
Dental abnormalities 68
Missing teeth 71
Impacted teeth 72
Dento-skeletal discrepancy 75
Tooth-size relationships'discrepancy 80
Alveolar processes malocclusions 80
Dysfunctions. Parafunctions - 85
Transverse malocclusions 88
Antero-posterior malocclusions 92
Vertical skeletal malocclusions 109
Cleft lip and cleft palate 113
A.P. : antéro-postérieur.
A.T.M. : articulation temporo-maxillaire.
D.D.D. : dysharmonie dento-dentaire.
D.D.M. : dysharmonie dento-maxillaire.
D.S. : déviation standard.
D.V. : dimension verticale.
E.I.F. : étage inférieur de la face.
E.M.F. : étage moyen de la face.
E.V.I. : insuffisance verticale des maxillaires.
E.V.M. : excès vertical des maxillaires.
F.E.B. : forces extra-buccales.
F.O.M. : fronde occipito-mentonnière.
G.P. : gouttière de positionnement (« tooth-positioner » ou « T. P. »).
H.E.I. : hauteur de l'étage inférieur de la face.
I.C.M. : intercuspidie maximale.
M. : moyenne.
M.D. : mésio-distal.
R.A. : croissance mandibulaire dans le sens d'une rotation antérieure.
R.C. : relation centrée.
R.P. : croissance mandibulaire dans le sens d'une rotation postérieure.
S.A.D.A.M. : syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur.
T.I.M. : tractions inter-maxillaires.
U.S. : appellation américaine du terme français.
V.L. : vestibulo-lingual.
GÉNÉRALITÉS
— anomalies des rapports entre la base du crâne ture, recherchée en orthodontie, permet d'améliorer
et les maxillaires : grands syndromes cranio-faciaux, l'image de soi, de favoriser une meilleure insertion
— anomalies des tissus mous : brièveté de la lèvre sociale, d'augmenter les chances de rencontre et de
supérieure, langue trop volumineuse, anomalies d'in- promotion sociale. Elle peut encore retarder le vieillis-
sertion des freins, défauts parodontaux, sement si l'enveloppe musculaire et cutanée est bien
des anomalies fonctionnelles : répartie.
— anomalies cinétiques des relations d'arcades, L'amélioration des fonctions de la sphère oro-faciale.
— anomalie d'une fonction oro-faciale : déglu- Le rétablissement d'une fonction occlusale proche
tition, ventilation, phonation, etc. des conditions habituelles, une implantation des dents
A l'étude de ces anomalies orthodontiques, s'ajou- dans de bonnes conditions parodontales, le rétablisse-
tent les malformations congénitales (fissures et fentes ment normal de certaines fonctions de la sphère
labiales et palatines), les séquelles orthodontiques oro-faciale — déglutition, ventilation, etc. - - la
des grands syndromes cranio-faciaux et les séquelles suppression de certaines parafonctions sont autant
des traumatismes faciaux. d'objectifs fonctionnels poursuivis en orthopédie
dento-faciale : ces améliorations devant favoriser
• Pourquoi corriger les anomalies orthodontiques ? l'absence de troubles et la pérennité du système
L'amélioration de Vaspect du visage et de la denture. manducateur.
L'une des caractéristiques des sociétés occiden- Toutefois, il ne fait aucun doute qu'un pourcen-
tales, c'est la recherche d'une apparence esthétique tage important d'individus ayant une occlusion
plaisante, que ce soit au niveau du corps ou de ce s'écartant de la moyenne et que le spécialiste consi-
qui le recouvre, vêtements, parures, maquillage, etc. dère comme devant être traités ne constitue pas un
La primauté accordée à l'individu a comme corollaire problème du point de vue de la santé publique.
une grande attention apportée aux soins et à l'entre- L'approfondissement des connaissances en occluso-
tien de son propre corps et, éventuellement, à la dontie, en parodontologie, en prothèse, le développe-
correction de ses défauts. Le maquillage féminin, ment de mesures préventives, tendent à donner une
en dehors de sa fonction erotique n'étant qu'un des base plus sûre pour la justification des interventions
moyens d'atténuer certains éléments disgracieux du en O. D. F., ce qui entraîne, par un effet d'interaction
visage. une accentuation des exigences concernant les critères
L'amélioration esthétique du visage et de la den- de réussite d'un traitement.
NOTIONS DE BASE
L'O. D. F. fait appel à des notions de base pour L'ensemble de ces connaissances doit faire partie
s'édifier en tant que discipline autonome. L'intégra- intégrante du bagage intellectuel du praticien ou du
tion de ces données fondamentales dans le champ spécialiste, l'orthodontie n'étant plus, bien heureu-
des connaissances d'un praticien compétent en ortho- sement. « une simple affaire d'appareils ».
dontie est une nécessité.
NOTIONS DE BIOMÉTRIE
En orthodontie, le praticien est appelé à comparer hasard » — ou bien constitué à partir de certains
la variabilité d'un caractère par rapport à ce qui est critères — il s'agit d'un « échantillon sélectionné » —
considéré comme normal, afin d'en déduire des par exemple : enfants présentant des agénésies d'inci-
conséquences thérapeutiques. Il tient compte éga- sives latérales supérieures.
lement des résultats des études selon lesquelles l'effet Cette sélection prend en compte des individus
de telle thérapeutique est significatif à tel ou tel « normaux » et « anormaux ». pour un échantillon
niveau. Cette démarche implique la connaissance de pris au hasard (population normale) et des individus
notions de méthodologie statistique. présentant un ou des caractères normaux ou anormaux
pour un échantillon sélectionné.
Définition : la biométrie est la science qui a pour
objet d'appliquer les méthodes statistiques aux phé- A partir d'un échantillon pris au hasard, il reste
nomènes biologiques ayant des caractéristiques mesu- à préciser une marge de variabilité, représentative
rables. de la normalité de la population étudiée.
Cet échantillon peut, d'autre part, être défini comme
• Population, échantillon, normalité. un grand échantillon si l'effectif des individus n ^ 30,
ou un petit échantillon si l'effectif est < 30.
La normalité d'un caractère est définie à partir
Les méthodes de calcul et l'interprétation des
d'un échantillon représentatif d'une population cons-
tituée par un groupe de référence (groupe humain résultats seront différentes suivant la dimension de
de telle ou telle race, population d'enfants de telle l'échantillon : les petits échantillons ont moins de
tranche d'âge, etc.). chance de déceler une faible différence.
Comme il n'est matériellement pas possible d'étu-
dier un caractère particulier sur l'ensemble d'une • Les différentes catégories de caractères.
population, au sens statistique du terme, il s'avère Les caractères étudiés sur les différents échantillons
nécessaire de sélectionner un échantillon, soit par peuvent être qualitatifs ou quantitatifs. Les caractères
tirage au sort — il s'agit d'un « échantillon pris au qualitatifs ne permettent que l'étude de pourcentages.
Considérations génétiques 5
mesures peut être rigoureusement proportionnelle. cartésiennes (fig. \b). Elle présente une orientation
Dans ce cas, il s'agit d'une corrélation positive, le privilégiée.
coefficient de corrélation r = + 1, ce qui signifie Toutefois, l'expression « statistiquement signifi-
que 100 % de la variation observée est fonction de catif » ne doit pas être prise comme une relation de
la liaison entre les deux variables étudiées. Si l'aug- cause à effet ni comme une vérité indiscutable. Cette
mentation n'est pas exactement proportionnelle. information statistique nécessite d'être confrontée
r sera situé entre 0 et + 1 . aux données empiriques, à l'intuition et à l'esprit
Plus le coefficient r est proche de J, plus l'on pourra d'observation du clinicien et du chercheur. Elle
parler d'une corrélation hautement significative entre fournit la probabilité d'une liaison.
les deux variables. Ce coefficient mesure donc l'inten- Les indications données par les méthodes statis-
sité ou l'indépendance de la liaison entre deux tiques en orthodontie ne sont qu'un des éléments de
variables. la décision thérapeutique.
Un coefficient de corrélation r de 0,7 est habituel- A titre d'exemple, en céphalométrie (v. p. 56).
lement considéré comme un minimum pour faire la l'utilisation de la méthode statistique revient à
démonstration d'une signification clinique. Cela constituer un échantillon sélectionné d'individus dits
signifie que 51 % de la variabilité des caractères « normaux » présentant, selon le promoteur de telle
n'est pas liée par la corrélation. méthode, un visage et une occlusion satisfaisante,
Si les deux mesures ne coïncident pas, « ne proches de l'idéal, à comparer les moyennes et les
fluctuent » pas, d'une façon relativement identique, écarts-types des différentes mesures céphalométriques
on parle d'une corrélation nulle, sensiblement égale obtenues à celles d'individus présentant des anomalies
àO. orthodontiques.
Si l'une des mesures augmente quand l'autre dimi- Les mesures biométriques permettent d'attirer
nue, la corrélation est négative. Si cette corrélation l'attention sur un caractère présentant une variabi-
négative n'est pas exactement proportionnelle r sera lité marquée par rapport à la moyenne, mais le sens
situé entre 0 et — 1. clinique intuitif ne doit pas être supplanté par des
La représentation graphique d'une corrélation est considérations non déterminantes. Il faut se garder
donnée par un nuage de points sur des coordonnées de tout fétichisme mathématique.
La notion de normalité, en orthodontie, recèle
une multiplicité de facteurs qu'il est parfois tout à fait
impossible de n'envisager qu'à l'aide de méthodes
statistiques. Par exemple, Ricketts définit la norma-
lité au niveau de la denture comme une position que
les dents doivent occuper pour être stables et en
harmonie les unes avec les autres et avec toutes les
structures anatomiques.
Il n'existe pas « d'individu normal moyen » comme
a pu le penser Quetelet en 1835 mais plutôt toute
une série de types normaux d'individus, ce qui rend
FIG. 1. — b) La droite de régression. l'interprétation et l'utilisation des méthodes statis-
L'ellipse représente le nuage de points. tiques beaucoup plus complexes sinon aléatoires en
r = pente de la droite. orthodontie.
CONSIDERATIONS GENETIQUES
EN ORTHOPÉDIE DENTO-FACIALE
Ce chapitre ne constitue qu'un bref survol des logique de la transmission d'un caractère particulier
connaissances actuelles sur la génétique et ses rela- dans une population (isolât protégé constitué par
tions avec l'O. D. F. une population primitive ou sédentaire);
— méthode des jumeaux : l'influence des facteurs
Les moyens d'étude.
génétiques a été analysée sur des jumeaux univitellins
1. Recherches sur l'homme : soumis à des facteurs d'environnement différents:
— la génétique des populations : étude épidémio- — méthode des familles : la transmission des
6 Notions de hase
<\
Phénomènes de dentition. Morphogénèse des arcades dentaires. Etablissement de l'occlusion 7
combinaison des traits du modèle familial peut tous les cas, le modèle cranio-facial hérité (génotype)
conduire à une harmonie ou une dysharmonie des est sujet à des modifications en fonction des facteurs
structures faciales, dentaires et dento-faciales. Dans d'environnement, ce qui détermine le phénotype.
PHÉNOMÈNES DE DENTITION.
MORPHOGÉNÈSE DES ARCADES DENTAIRES.
ÉTABLISSEMENT DE L'OCCLUSION
•
8 Notions de base
FILLES GARÇONS
FILLES GARÇONS
Ages moyens d'éruption dentaire avec un intervalle de variation d'un écart-type et d'autre de chaque moyenne
(Hurme, 1949). In : LAUTROU A., Abrégé d'anatomie dentaire, Masson, Paris, 1980.
La largeur d'arcade
1. Au niveau des canines (1. c.) : distance mesurée
entre les pointes cuspidiennes.
2. Au niveau des premières molaires (1. m.) :
distance mesurée entre les cuspides centro-vestibu-
laires des dents de 6 ans.
,
4 Notions de base
les caractères quantitatifs permettent l'étude de admis comme limite de la variabilité de la normalité,
moyennes. au sens statistique du terme.
Par ailleurs, on différencie des caractères contrôlés, ± 1 écart-type -> environ 68 % de l'échantillon
effectués à partir d'expérimentations et des caractères ± 2 écarts-types -> environ 95 % de l'échantillon
aléatoires effectués à partir d'observations. Ces carac- ± 3 écarts-types -> environ 99 % de l'échantillon
tères mesurés sur l'échantillon seront définis par des La distribution des valeurs peut être reportée gra-
paramètres de position et des paramètres de dispersion. phiquement sur des axes de coordonnées cartésiens.
Les paramètres de position : Cette distribution peut obéir à une loi de probabilité
dite « loi normale » représentée par une courbe en
— la moyenne : elle est obtenue en divisant la
somme de toutes les mesures x effectuées par le cloche ou courbe de Gauss, centrée autour de la
nombre de mesures à effectuer, n. Il s'agit d'une moyenne et d'équation parfaitement déterminée
moyenne arithmétique : (fig. la).
x
m——.
n vf
La moyenne est tout à fait insuffisante comme
élément d'information, si elle est citée isolément:
— le mode : c'est la valeur présentée par le plus
grand nombre de sujets, en biométrie;
— la médiane : c'est la valeur à partir de laquelle
-2<r -1er m +i<r +2<r x
il existe autant de valeurs plus grandes que de valeurs «= étendue >
plus petites.
FIG. 1. — a) La courbe de Gauss (loi normale).
Les paramètres de dispersion : ils permettent de m = moyenne.
préciser dans quelle mesure les valeurs ou les carac- a = écart-type : distance entre les points d'inflexion
tères étudiés s'écartent de la moyenne. et l'axe de symétrie.
+ la = 68 % de l'échantillon.
1. L'intervalle de dispersion ou étendue : il cor- + 2<j = 95 % de l'échantillon.
respond aux valeurs extrêmes, les plus élevées et les
plus faibles.
2. La variance : elle est destinée à mesurer la Le mode correspond à la partie la plus haute de
variabilité des valeurs autour de la moyenne. Chaque la courbe, Vétendue est représentée par les extrémités
de la courbe.
variable présente un écart par rapport à la moyenne :
Dans le cas d'une loi normale, le mode et la moyenne
e = x — m. sont confondus, il s'agit d'une variable continue et
Il s'agit de représenter par un indice l'ensemble d'une distribution normale.
des écarts à la moyenne. La variance est donc définie Il se trouve qu'en biologie, les grandeurs mesu-
comme la moyenne des carrés des écarts à la moyenne, rables sont généralement réparties selon des lois
soit : guère éloignées de la loi normale, si toutefois l'échan-
2 tillon est ^ 30.
, E(JC - m)
variance = a = . L'écart-type correspond graphiquement à la dis-
n tance entre les points d'inflexion de la courbe et
3. L'écart-type : la racine carrée de la variance l'axe de symétrie.
est appelée l'écart-type ou déviation standard (D. S.
ou S. D. en anglais). • Les corrélations statistiques.
Le pourcentage des valeurs situé entre deux écarts- La nature éventuelle d'une liaison entre 2 carac-
types correspond à 68 % de l'échantillon, dans le tères quantitatifs découle dû calcul d'un coefficient
cadre d'une loi normale. On pourra retrouver fré- de corrélation entre deux variables entièrement aléa-
quemment cette indication, par exemple pour une toires, par leur nature et leur distribution ; par exem-
mesure céphalométrique. ple : la hauteur de l'étage inférieur de la face et la
Exemple : mesure de la direction de croissance (axe Y). On ne
Angle mandibulaire/plan de Francfort = 25" + 3, s'intéresse ici qu'aux corrélations linéaires.
la notation + 3 correspond à un « écart-type » ou On peut représenter graphiquement la variabilité
une « déviation standard ». Elle correspond aux des deux mesures pour chaque individu en reportant
individus dits « normaux ». en abscisse el en ordonnée ces deux mesures pour tous
L'écart-type (ou parfois deux écarts-types) peut être les individus de l'échantillon. L'augmentation des
Phénomènes de dentition. Morphogénèse des arcades dentaires. Établissement de l'occlusion 11
parfois, être améliorées ou supprimées lors du rem- ture permanente, de la séquence d'éruption et des
placement des molaires temporaires, particulièrement proportions relatives entre les deux dentures.
si les points de contact interincisifs et incisivo-canins
sont favorables. En conclusion : le périmètre d'arcade se modifie
Par ailleurs, l'organisation des arcades est condi- surtout en fonction de la dérive mésiale. Par ailleurs,
tionnée également par la séquence d'éruption des le redressement lingual des incisives, à la fin de la
dents postérieures. Le processus de remplacement croissance, a encore tendance à réduire tardivement
des dents postérieures dure en moyenne une année cette dimension.
avec des variations très importantes. Les modifica-
tions accompagnant ce remplacement sont fréquem-
b) Évolution de la longueur d'arcade :
ment asymétriques.
— mesure relativement stable en denture tempo-
Les différentes séquences d'éruption des prémolaires raire;
et canines (Van der Linden) : on constate une grande — accroissement au moment de l'évolution des
variabilité, encore plus marquée chez les garçons : incisives (M = 2,2 mm au maxillaire, 1,3 mm à la
mandibule);
a) A la mandibule : - diminution beaucoup plus importante au mo-
— séquence (3, 4) 5 : la canine et la première pré- ment du remplacement des molaires temporaires
molaire évoluent simultanément, avant la deuxième (dérive mésiale):
prémolaire permanente; — diminution tardive, due au redressement des
— séquence 3 (4, 5) : canine puis première et incisives inférieures qui deviennent plus droites sur
deuxième prémolaire simultanément; leurs bases osseuses, particulièrement en cas de crois-
— séquence 3, 4, 5 : les dents postérieures évoluent sance de type rotation antérieure. Exemple : après
l'une après l'autre; 15 ans, diminution de 0 à 2,3 mm.
— séquence 4, 3, 5, 7 : séquence la plus favorable.
Au total, les variations de la longueur d'arcade
b) Au maxillaire : sont comparables à celles du périmètre d'arcade.
C'est entre 4 et 6 ans, et entre 10 et 14 ans, que ces
— (3, 4, 5) : les dents évoluent simultanément:
variations se produisent.
— 4 (5, 3) : les deuxièmes prémolaires et canines
évoluent simultanément;
— 4,5,3 : les dents postérieures évoluent l'une après c) Variations de la largeur d'arcade :
l'autre, séquence la plus favorable.
Il se produit une apposition osseuse constante au
niveau des corticales externes :
• Phase de denture adoleseente stable : canines
et prémolaires évoluées (traitement orthodontique). Au maxillaire :
. accroissement de 5 à 8 ans 1/2 :
• Phase de denture adulte jeune : deuxièmes . diminution, avant l'éruption des canines vers
10 ans.
molaires évoluées (traitement orthodontique).
— A la mandibule : en moyenne, la dislance entre
les canines est stable après leur mise en place fonc-
L'évolution des arcades dentaires tionnelle.
(récapitulation). — Au niveau des prémolaires et molaires mandibu-
laires : on constate une augmentation après 6 ans.
Cette augmentation est en moyenne de 1,9 mm jusqu'à
a) Évolution du périmètre d'arcade :
13 ans. Elle est suivie par une légère diminution.
— Au maxillaire : légère augmentation entre 5 et
Augmentation de largeur moyenne, de 6 à 18 ans :
18 ans : 1,3 mm pour les garçons 0,5 mm pour les
filles. — entre les canines supérieures : + 5 mm
— entre les premières molaires supé-
— A la mandibule : diminution entre 6 et 18 ans :
rieures : + 4 mm
3,4 mm pour les garçons, 4,5 mm pour les filles, pour
une arcade, dans sa totalité (Moorees). — entre les canines mandibulaires :
— entre les premières molaires infé-
Les variations individuelles sont très importantes rieures
ricures : —-
en fonction des rapports, denture temporaire — den- D S r 3
12 Notions de base
AGENCEMENTS INTRA-ARCADES
RELATIONS INTERARCADES STATIQUES ET CINÉTIQUES
EN DENTURE TEMPORAIRE ET ADULTE
DENTURE TEMPORAIRE
sales d'une même arcade présentent des dimensions — Les espaces interproximaux : cette zone
vestibulo-linguales sensiblement égales. Il en résulte de contact détermine la création d'embrasures,
que les cuspides d'appui (primaires) sont disposées c'est-à-dire d'espaces en forme de pyramide entre
selon la même courbe tant au maxillaire (cuspides deux dents voisines.
linguales) qu'à la mandibule (cuspides vestibulaires). Cependant, l'existence ou non de contacts den-
A la courbe des cuspides d'appui, correspond, sur taires sera fonction de la dimension des dents et
l'arcade antagoniste, une courbe des fosses et des de la proportion relative arcade alvéolaire et denture;
fossettes. l'existence de diastèmes ne constituant pas en soi
— Au niveau incisivo-canin : l'arc incisivo-canin un facteur pathogène, si d'autre part, les agencements
se situe dans le prolongement de la courbe des cuspides intra-arcades et les relations interarcades sont satis-
d'appui. faisants.
— Les crêtes proximales : en fonction des éléments
b) Dans le plan antéro-postérieur : l'orientation précédents, les crêtes marginales de deux dents col-
axiale des unités dentaires, de la canine à la dernière latérales doivent se situer au même niveau et présenter
molaire, détermine des courbes traduisant la conti- des versants externes avec une même inclinaison
nuité des arcades dentaires. (règle de symétrie des embrasures).
— A la mandibule : les cuspides vestibulaires des e) Courbe d'arcade : les bords libres et les cuspides
dents cuspidées déterminent une courbe à concavité vestibulaires dessinent la courbe de l'arcade dentaire
supérieure, la courbe de Spee qui naît au sommet de qui sera déterminée par la morphologie des bases
la canine et suit la ligne des cuspides vestibulaires osseuses et l'équilibre neuro-musculaire.
(fig. 6a).
— Au maxillaire : les cuspides vestibulaires des
dents cuspidées sont disposées selon une courbe à • Relations interarcades idéales. — Elles seront
convexité inférieure. définies en fonction de critères occlusaux et en tenant
compte des objectifs orthodontiques. Ces relations
c) Dans le plan transversal : l'orientation vestibulo- interarcades doivent s'analyser au moment des
linguale des unités dentaires détermine la courbe de contacts dentaires maximum (intercuspidie maximale)
Wilson ou courbe de compensation (fig. 6b). et au cours des différentes excursions de la mandibule.
— Au maxillaire : les tables occlusales sont orien-
a) Relations statiques :
tées du côté vestibulaire, les axes des dents étant pro-
gressivement basculés vestibulairement et les apex Uocclusion engrenante (fig. 7). — Elle est caractéris-
linguales. tique des mammifères et peut être assimilée à un engre-
— A la mandibule : à l'inverse, les tables occlusales nage de mécanique hautement spécialisée dont les
sont orientées lingualement, les axes des dents étant déplacements peuvent s'effectuer dans les trois sens
progressivement basculés lingualement. de l'espace.
— Dans le sens vestibulo-lingual : l'arcade maxil-
Au maxillaire, et à l'inverse à la mandibule, les laire est plus large et plus longue que l'arcade man-
tables occlusales sont d'autant plus orientées vesti- dibulaire. Il existe un surplomb vestibulaire des dents
bulairement que les dents sont plus postérieures maxillaires par rapport aux dents mandibulaires,
(disposition hélicoïdale). d'une valeur moyenne de 2 mm au niveau des inci-
d) La zone de contact : L'élément essentiel de sives, qui montre une diminution progressive dans
l'agencement d'une arcade dentaire idéale, c'est la le sens mésio-distal.
zone de contact proximal qui assure la continuité Le recouvrement incisif(p. 33) dépend d'une inter-
de cette arcade. action de facteurs anatomiques et fonctionnels qui
FIG. 8. — Surfaces d'appui du premier groupe FIG. 10. — Surfaces d'appui du 3e groupe
(rapports d'occlusion des surfaces d'appui). (rapports d'occlusion des surfaces d'appui).
In: LAUTROU A., Abrégé d'anatomie dentaire. Masson. In: LAUTROU A., Abrégé d'anatomie dentaire, Masson,
Paris, 1980. Paris. 1980.
LA CROISSANCE NORMALE
DU MASSIF CRANIO-FACIAL l
CROISSANCE G É N É R A L E
ET M A T U R A T I O N
Définitions
La croissance : c'est le développement progressif
d'un organisme ou d'un organe, de la naissance
jusqu'à la taille adulte. Infantile ' Juvénile Adolescent Adulte
La maturation : c'est le processus de différenciation
des tissus, grâce auquel un organe devient pleinement FIG. 11. — Courbe moyenne
apte à remplir sa fonction. du taux de croissance statural.
20 22 24
AGE EN ANNEE
CROISSANCE CRANIO-FACIALE
MOYENS D'ÉTUDE
FIG. 14.
Croissance normale du massif cranio-facial Ie)
Des techniques histo-anatomiques : études sur en hâtant la soudure des épiphyses, c'est-à-dire en
cadavres, d'âges variés. activant la maturation.
Les techniques avec expérimentation animale : b) Les facteurs extrinsèques :
— sôit directement : condylectomie sur singe par — les facteurs nutritionnels : la notion d'équilibre
exemple ; alimentaire est essentielle en pédiatrie. Elle est liée
— soit indirectement : étude à l'échelle cellulaire à la notion de rations quantitatives et qualitatives
des phénomènes de croissance et des effets des pro- optimales selon le stade de la croissance. Par exemple,
cessus de contrôle, à l'aide de procédés histologiques une sous-alimentation peut retarder la croissance,
(Petrovic). une sur-alimentation peut l'accélérer.
Sur le plan qualitatif, le facteur protéique est
Étude de cas pathologiques observés en clinique
déterminant. Jouent également un rôle, les glucides,
humaine (Delaire).
les vitamines A, B 2 et D:
L'utilisation de méthodes statistiques : — les facteurs socio-économiques : leur influence
dans les sociétés occidentales s'estompe. Avant le
— méthodes statistiques classiques : études longi-
20 e siècle, on a pu noter que les enfants des classes
tudinales, ou transversales (v. p. 3) ;
sociales les plus favorisées présentaient un dévelop-
— analyses multivariates : elles permettent la
pement plus rapide et plus régulier que les autres;
description d'inter-relations multiples. « D a n s l'état
— les facteurs affectifs : une carence maternelle
actuel, les risques statistiques sont mal déterminées,
peut entraîner des répercussions sur la qualité de la
du fait même de ces inter-relations, c'est pourquoi
conduite alimentaire et également sur le développe-
il s'agit de méthodes non pas décisionnelles, où le
ment intellectuel, psychique et culturel. Cette carence
risque doit être connu (diagnostic, traitement), mais
peut entraîner des arrêts de croissance p a r diminution
descriptives » (Charron).
du taux de sécrétion des hormones somatotropes et
Ce type d'analyse a permis de détecter des carac- somatornédines. Les enfants replacés dans un climat
tères et des relations stables, et surtout de placer affectif équilibré, retrouvent une croissance h a r m o -
l'enfant dans une classe définie ; nieuse. Ceci confirme qu'il existe un véritable méca-
— modélisation : il s'agit de créer un modèle qui nisme psycho-neuro-endocrinien, dont la perturba-
rende compte des phénomènes de croissance par tion provoque un trouble de la croissance.
approximations successives. Ces carences affectent également la maturation
normale des fonctions de la sphère buccale.
FACTEURS INFLUENÇANT
• Facteurs locaux.
LA CROISSANCE NORMALE DE LA FACE
L'interaction des facteurs généraux et locaux
• Facteurs généraux. influence de façon complexe la croissance faciale
de l'enfant.
a) Les facteurs intrinsèques :
a) Influence des différentes fonctions : elle sera
— Les facteurs génétiques (v. p. 6).
développée dans le chapitre « Étio-pathogénie »
— Les facteurs endocriniens : l'hypophyse, la
(v. p. 67).
thyroïde et les glandes sexuelles sécrètent des hor-
mones agissant directement ou indirectement sur b) Rapport périoste-muscle : il faut souligner
la croissance. l'importance des rapports périoste-muscle, la fonc-
La s o m a t h o r m o n e S T H , sécrétée p a r l'hypophyse, tion musculaire j o u a n t un rôle de premier plan dans
agit p a r voie indirecte en activant la croissance. la croissance faciale.
Les hormones thyroïdiennes, associées à la S T H . Le périoste est une enveloppe recouvrant la surface
augmentent l'action de celle-ci. des os, la couche profonde est ostéogénique et la
..Les hormones sexuelles mâles et femelles jouent couche interne fibreuse. Ce tissu possède également
un rôle modérateur, décélérateur, sur la croissance. un pouvoir résorptif.
b) Accroissement en largeur : le rôle des sutures le palatin, le malaire, les os propres du nez et un os
longitudinales — en particulier de la suture méto- impair : le vomer. Seul, le maxillaire supérieur sera
pique — est de courte durée, puisqu'elles sont pra- étudié.
tiquement toutes disparues à trois ans. Très tôt inter-
viendront seuls les phénomènes de remodelage. a) Accroissement en largeur : cet accroissement
se produit par le jeu des sutures sagittales inter-
!• La croissance du complexe naso-maxillaire. — nasales, inter-maxillaires, inter-palatines et par remo-
11 comprend cinq os pairs : le maxillaire supérieur. delage (fig. 16).
Synchondrose
inter-sphénoïdale
Synchondrose
ethmoïdo-sphénoïdale
Synchondrose
sphéno -occipitale
Synchondrose
i ntra -occipitale
postérieure
Suture inter - ma x i I la i re
Suture inter-palaiine
FIG. 16. — Les sutures au niveau de la voûte palatine, à 5 ans (d'après COUSIN).
22 Notions de base
Après cinq ans, ces sutures sont pratiquement • La croissance de la mandibule. — C'est le seul
inactives. Le palais s'élargit en arrière par l'allon- os mobile de la face. La mandibule est relice à la
gement divergent de l'arcade, au fur et à mesure base du crâne à sa partie postérieure par l'intermé-
de l'apparition des dents monophysaires. Certaines diaire des cavités glénoïdes qui se déplacent en bas
sutures, notamment la suture palatine médiane, ne et en arrière. La croissance sagittale de la mandibule
sont pas synostosôes avant l'âge adulte (jusquà doit donc être quantitativement plus importante que
25 ans), et permettent donc, de ce fait, une action celle du maxillaire, afin de conserver une articulation
orthopédique (disjonction, p. 140).t dento-dentaire normale entre le maxillaire et la
La prolifération de la suture maxillo-malaire et mandibule. C'est un os complexe, tant par son ossi-
les remodelages augmentent la largeur bizygomatique fication (os de membrane et cartilages secondaires)
d'une façon continue, à un rythme de plus en plus que par ses modifications morphologiques).
réduit, de la naissance jusqu'à l'âge adulte. La croissance en hauteur des branches montantes
éloigne le corps de la mandibule du maxillaire. Dans
b) Accroissement en hauteur et en longueur : au l'espace ainsi libéré, se développent, par apposition,
niveau des sutures fronto-maxillaires, maxillo-ma- les procès alvéolaires, conjointement aux phénomènes
laires, zygomatico-malaires, ptérygo-palatines, pré- de dentition. Une apposition osseuse plus faible se
maxillo-malaires et palatines transverses, cette der- produit dans la zone inférieure de la mandibule,
nière restant en activité pendant toute la vie. éloignant le canal dentaire de la surface de l'os.
L'accroissement en hauteur et en longueur serait dû
à la faculté d'adaptation de ces sutures, sous a) Accroissement en largeur : la synchondrose sym-
l'influence active du septum nasahet de remodelages physairc se ferme dès les premiers mois de la vie.
fonctionnelles. L'augmentation de largeur de la mandibule résulte
La zone antéro-inférieure du maxillaire supérieur essentiellement de son allongement, associé à la
se résorbe au fur et à mesure de la poussée sagittale, divergence progressive des deux hémi-mandibules,
ce qui rend plus saillante la région naso-maxillaire postérieurement.
(Enlow). Cet accroissement en largeur sera plus sensible,
en particulier au niveau des condyles.
— La voûte palatine : sa forme est plate à la nais-
sance. Elle s'éloigne du plancher de l'orbite au cours b) Accroissement en longueur (fig. 17) : le rôle du
de la croissance, laissant le sinus maxillaire derrière cartilage condylien, longtemps considéré comme
elle, cet abaissement étant concomitant à l'abaisse- déterminant, est maintenant assez discuté :
ment de la langue. De plus, la concavité du palais
se constitue lors de l'édification des procès-alvéolaires — Au niveau de la branche montante : l'apposition
par résorption du côté nasal et apposition du côté en arrière et la résorption en avant de la branche
buccal. montante créent progressivement la place pour l'évo-
lution de toutes les dents. L'apposition étant plus
— Les orbites : les globes oculaires atteignent leur importante que la résorption, le ramus recule et
taille définitive à trois ans.
— Le sinus : il se forme au moment de l'éruption
des dents temporaires. Il aurait une action modelante
sur le maxillaire, par sa faible pression positive
(Delaire).
— Le nez : sa croissance dépend tout particulière-
ment de l'ensemble septo-ethmoïdal (lame perpen-
diculaire de l'ethmoïde + cartilage de la cloison).
— La tubérosité : à ce niveau, se produit une acti-
vité appositionnelle permettant la mise en place des
deuxièmes et troisièmes molaires jusqu'à 20 ans, en
moyenne.
— Les procès-alvéolaires : ils servent de support
aux arcades dentaires et n'existent qu'en fonction de
la présence des dents. Ils se développent par une
apposition osseuse considérable, conjointement aux
phénomènes de dentition. Ils jouent un rôle de
« rattrapage de jeu » entre la croissance de la man- FIG. 17. — Croissance horizontale de la mandibule
dibule et du maxillaire. (d'après ENLOW).
Croissance normale du massif cranio-facial 23
s'épaissit. Ce processus continue jusqu'à l'évolution le seul cartilage secondaire persistant après la nais-
des dents de sagesse. sance. Il est recouvert d'une épaisse couche de tissu
— Au niveau du corps : ce phénomène de remode- conjonctif (chondroblastes et préchondroblastes).
lage entraîne un allongement du corps (fig. 18) le C'est un cartilage unique dans l'organisme : il peut
menton se modelant autant par résorption sus-sym- s'accroître en- épaisseur, non seulement par crois-
physaire que par apposition symphysaire. sance interstitielle mais également par croissance
appositionnelle. La surface cartilagineuse prolifé-
rant, des résorptions compensatrices très complexes,
dans les trois sens de l'espace, se produisent au niveau
du col du condyle.
Le condyle joue un rôle de « différentiel » entre
l'activité de la suture sphéno-occipitale qui entraîne
l'occipital et la cavité glénoïde en bas et en arrière
et la mandibule qui se dirige avec la face en bas et
en avant (Charron).
Bjôrk assigne au condyle une fonction de guide
de la croissance mandibulaire, ce que nie Delaire,
FIG. 18. — Répartition des zones d'apposition ( + ) et de pour qui la croissance du condyle est uniquement
résorption ( —) au niveau de la mandibule (d'après
ENLOW). adaptative.
•/ Conclusion.
c) Accroissement en hauteur : la branche montante
est très courte à la naissance. Elle s'accroît grâce à
Les proportions cranio-faciales. — Les dimensions
l'activité du cartilage condylien. Un remodelage
du crâne s'accroissent rapidement dans les premières
osseux donne sa forme définitive à la tête et au col
années de la vie :
du condyle. Cet accroissement détermine la D. V.
en même temps que la longueur totale de la mandi- — à 7 ans, plus des 3/4 du volume définitif est
bule. atteint;
— chez l'adulte, le crâne est 50 % plus volumineux
d) Étude de quelques structures particulières de la que celui du nouveau-né, alors que la face l'est
mandibule : deux fois plus;
— le coroné ou apophyse coronoïde : il s'édifie à la Il en est de même pour la face :
suite des tractions du muscle temporal, au cours
— à la naissance, la face représente le 7e du crâne.
du développement de la fonction masticatoire. Par
A 20 ans, elle en représentera la moitié;
son remodelage, il ralentit l'effet d'élargissement de
— à 5 ans, la hauteur, la profondeur et la largeur
la mandibule en arrière;
de la face ont atteint, pour 80 % leur taille définitive,
— rangle mandibulaire : il tend à se fermer avec ce qui est essentiel, car la plupart des traitements
l'âge, le plus souvent. Il peut changer de morphologie, orthodontiques sont réalisés entre 5 et 20 ans. Cette
selon le type de croissance (Bjôrk).
marge de 20 % est appréciable, et pourtant, relati-
— le condyle (fig. 19) : le cartilage condylien est vement réduite, dans la mesure où elle diminue au
fur et à mesure de l'âge.
BASSIGNY
24 Notions de base
relativement impuissant contre les effets de ce type Que ce soit au niveau du diagnostic, de l'étiologie,
de croissance. Il sera donc préférable de commencer du pronostic ou du traitement, une bonne connais-
le traitement après que le maximum de croissance sance de la croissance permet, dans tous les cas, de
soit passé (p. 18). cerner plus précisément les problèmes thérapeutiques.
LE FACTEUR NEURO-MUSCULAIRE
On ne reviendra pas sur la description des struc- tion antigravidique) et à maintenir les postures habi-
tures des fibres musculaires ni sur leurs propriétés tuelles. C'est une activité réflexe. Ses variations sont
qui sont supposées connues. dues à des informations proprioceptives (sensibilité
nerveuse adaptée aux organes qui permettent le
mouvement) et à des informations visuelles ou auri-
• Les deux types de muscles. culaires (canaux semi-circulaires);
a) Les muscles lisses : ils sont sous la dépendance — la contraction isotonique : le muscle se raccourcit
d'un contrôle uniquement réflexe, leur localisation au cours de la contraction des fibres musculaires.
est, en majeure partie, viscérale. Les muscles lisses Cette activité est réflexe et volontaire.
ne présentent pas de striation transversale, ils n'inté-
ressent pas la cavité buccale. • État de repos. Etat de fonction.
b) Les muscles striés : ils présentent une striation a) État de repos. — La posture musculaire habi-
transversale caractéristique due à l'assemblage des tuelle est conditionnée par le tonus musculaire. Cette
myofibrilles. Le muscle strié est sous la dépendance activité musculaire permanente ne correspond à
des informations du système nerveux central, par aucun mouvement et n'entraîne pas de fatigue. Seul
l'intermédiaire d'un nerf moteur; l'ensemble de la un petit nombre de fibres musculaires sont contractées
voie nerveuse et des fibres musculaires constituent à un instant donné.
« l'unité motrice ». Cette unité motrice se compose : La contraction isotonique permanente est assurée
— d'un motoneurone, dont le corps cellulaire est par le réflexe myotatique ou réflexe d'étirement. Ce
situé : réflexe peut être défini « comme la contraction d'un
. dans la corne antérieure de la moelle, muscle provoquée par son propre étirement ».
. au niveau des noyaux des nerfs crâniens: Exemple : l'abaissement provoqué vers le bas du
— d'un axone; menton et son relâchement entraînent une réponse
— de fibres musculaires. réflexe qui tend à ramener la mandibule vers le haut :
c'est le réflexe myotatique trigéminal « il consiste
Les muscles striés sont toujours placés en situation en une contraction des muscles élévateurs en réponse
antagoniste pour permettre le mouvement des élé- à leur propre étirement ».
ments squelettiques mobiles (la mandibule par exem-
La contraction des élévateurs déclenche à son tour
ple) et des surfaces cutanées.
le réflexe myotatique inverse qui correspond à une
A chaque muscle, répond en outre un muscle abolition du tonus des muscles élévateurs, pendant
synergique, adapté à la réalisation d'un même mou- une durée limitée à quelques millisecondes (période
vement. dite « silencieuse »). Ces deux réflexes sont basés
sur la notion d'innervation réciproque : ils sont
• Les deux modes de contraction. opposés, l'un inhibe l'autre.
Le raccourcissement ou l'allongement d'une fibre LE TONUS : le tonus musculaire correspond à
musculaire est le résultat de sa contraction. On dis- l'impression d'une certaine fermeté des muscles striés
tingue deux types de contraction : à la palpation et à la résistance passive de ces muscles
— la contraction isométrique : les fibres musculaires à l'étirement. 11 est déterminé par les propriétés
sont sous tension à la suite d'une modification interne, élastiques des fibres musculaires et des tissus envi-
mais le muscle ne montre aucun changement dimen- ronnants et les réflexes myotatiques.
sionnel. Ce tonus présente des variations au cours de la vie.
Le tonus posfural correspond à ce mode de contrac- On note à la puberté, par exemple, une légère aug-
tion, il est destiné à lutter contre la pesanteur (fonc- mentation du tonus labial.
Fonctions de la sphère oro-faciale 25
b) État de fonction. — Le comportement neuro- saire à l'exécution des fonctions : c'est ce que l'on
musculaire individuel est l'expression de la varia- nomme les engrammes cérébraux. Le renforcement
bilité que prend la réponse à un besoin donné, et la fixation de l'engramme est lié à la répétition du
c'est-à-dire une fonction. Le déroulement d'une fonc- mouvement, de la fonction ou du geste. Cette répé-
tion nécessite la mise en place d'une ou plusieurs tition permet d'acquérir progressivement un auto-
conduites motrices. matisme. Cette engr-animation des différentes activités
• Maturation : l'ensemble des conduites motrices fonctionnelles n'est réellement terminée que vers
reproduisant les comportements d'un individu est le 10 ans. A cette époque, l'ensemble des circuits néces-
résultat de son expérience propre, au cours de la saires à l'accomplissement des fonctions de la sphère
petite enfance (apprentissage des relations avec le oro-faciale, est mis en place. La déglutition et la
milieu extérieur, maturation des fonctions végéta- phonation, par exemple, tout au moins au niveau
tives). des points d'appui linguaux, sont de type adulte,
Les influx nerveux issus des récepteurs proprio- chez un enfant de 10 ans, dont la maturation est
ceptifs servent à réaliser « le câblage » cérébral néces- habituelle.
Dans le cadre de la sphère oro-faciale, s'exercent — Linsalivation : le bol alimentaire est imbibé et
de nombreuses fonctions dont le fonctionnement et modifié chimiquement par la salive;
l'interaction peuvent avoir une incidence sur le — La mastication du bol : elle consiste en un mou-
développement cranio-facial (théorie de Moss). vement alternatif d'ouverture-fermeture de la man-
dibule, associé à des mouvements avant-arrière et
• Les fonctions vitales des mouvements transversaux, mouvements que l'on
retrouve chez tous les omnivores. La langue, les joues
a) La fonction ventilatoire (au niveau des voies et les lèvres agissent, en outre, de manière coordonnée
aériennes supérieures et moyennes). pour guider le bol entre les dents et éviter les morsures
Définition : c'est une fonction adaptée à l'échange des tissus mous.
d'oxygène et de gaz carbonique entre l'organisme Il existe des contacts occlusaux au cours des diffé-
et le milieu ambiant et à la protection des variations rents cycles masticatoires, on peut donc noter des
climatiques et microbiologiques de l'atmosphère. Si relations physiologiques entre les muscles mastica-
la déglutition est la fonction vitale du fœtus, dès la teurs, les réflexes parodontaux et la fonction occlusale.
naissance, la fonction ventilatoire est la fonction
vitale la plus importante. Chez le nouveau-né, il — La déglutition : c'est l'acte par lequel le contenu
existe un réflexe inné de ventilation nasale : si l'on buccal — salive, liquide ou bol alimentaire — est
obture les narines d'un nourrisson, aucune ventila- propulsé de la bouche dans l'estomac. Il succède à
tion buccale suppléante n'apparaît. la mastication. Fréquence : 500 à 2 000 fois par
Rôle de la ventilation nasale : elle est destinée à 24 heures (Lehr). Durée : environ 1 seconde.
assurer le filtrage et la désinfection, l'humidification Pour éviter le passage du bol alimentaire dans les
et le réchauffement de l'air ambiant. Le flux venti- voies aériennes supérieures hautes ou inférieures,
latoire subit ces différentes modifications au niveau cet acte nécessite l'arrêt de la respiration et la fer-
de la partie haute de l'arbre respiratoire : pyramide meture des cavités naturelles postérieures par les-
nasale, fosses nasales et sinus. Seule, la ventilation quelles transite le flux ventilatoire.
buccale d'effort est physiologique. — La déglutition du nourrisson : des mouvements
b) La fonction alimentaire de déglutition sont déjà décelables dès la 13e semaine
— L'incision : elle est liée à la présence de contacts I. U. (déglutition du liquide amniotique). Chez le
incisifs ou tout au moins d'une distance horizontale nouveau-né, les arcades sont plates, sans dents, la
minimum entre les bords libres des incisives supé- langue s'étale largement entre les arcades. Il existe
une véritable macroglossie naturelle.
rieures et inférieures. On peut l'apparenter à l'action
d'une paire de ciseaux (action sécante): La déglutition est un acte réflexe, à cet âge. déclen-
26 Notions de base
;
ché par le contact des lèvres avec un objet quelconque
(stimulation au contact labial). La musculature oro-
Voile du palais
faciale joue le rôle d'un joint périphérique. Les
muscles péri-buccaux et les buccinateurs participent
activement aux mouvements de la déglutition.
La déglutition chez le nouveau-né est caractérisée
par un étalement de langue entre les arcades, une
stabilisation de la mandibule par l'action de la
musculature faciale et une forte contraction labiale.
— La maturation de la déglutition : elle est fonction: Epiglotte
s.l.m.
s.l.m
^ < ^ \ PLAN
PLAN SAGITTAt
SAGITTAL
^Z^"^ 1 MEDIAN
PLAN FRONTAL
PLAN
HORIZONTAL
• Anomalies alvéolaires.
Terminologie des tissus mous.
Sens antéro-postérieur (uniquement pour le secteur
Au niveau des lèvres :
antérieur) :
— prochéilie : lèvres trop en avant ;
— pro-alvéolie : désigne une vestibulo-version d'un
— rétrochéilie : lèvres trop en arrière ;
groupe de dents et de l'os alvéolaire qui les
Si les deux lèvres donnent l'impression d'être trop
supporte;
en avant dans le profil : biprochéilie — terme simi-
— rétro-alvéolie : désigne une linguo-version.
laire : biprotrusion.
— Éversion de la lèvre : concavité exagérée de l'une Sens vertical (secteur antérieur) :
des lèvres. — supra-alvéolie : arcade alvéolaire antérieure trop
Au niveau du menton : basse par rapport au plan d'occlusion ;
— progénie : menton très proéminent;
1. Différencier « prognathie » (anomalie orthodontique)
— rétrogénie : menton effacé. et « prognathisme facial » de la race noire, caractère eth-
Ensellure nasale : concavité située à la jonction du nique.
front et du nez. 2. Termes proposés par Château.
Terminologie : un langage orthodontique 33
• Relations statiques. — Les arcades sont divisées Secteur transversal (secteurs antérieur et latéral) :
en trois secteurs : un secteur antérieur, et deux sec- linguoelusion et vestibuloclusion :
teurs latéraux. a) Au secteur antérieur, une rétroalvéolie supérieure,
La courbe d'arcade sert de ligne de référence. Le anomalie des procès alvéolaires, peut s'accompagner
radical CLUSION permet de décrire les rapports d'occlu- d'une linguoelusion, anomalie des relations d'arcades
sion dans les trois sens de l'espace. Sa compréhension (fig. 25c).
est universelle. b) Au secteur latéral :
L'utilisation du terme ...CLUSION, sans précision — vestibuloclusion exagérée, en cas d'inclinaison
particulière, implique qu'il s'agit des dents inférieures. vestibulaire des prémolaires ou/et des molaires supé-
rieures (fig. 25a);
Sens antéro-postérieur : secteurs antérieur et laté- — linguoelusion : recouvrement des dents supé-
raux. rieures par les inférieures (fig. 25c).
— Secteurs latéraux (canines comprises) :
mésioclusion : trop en avant : • Relations cinétiques. — Ces anomalies apparais-
distoclusion : trop en arrière. sent au cours du chemin de fermeture de la mandibule,
seul os mobile de la face.
Cette description correspond à la classification Elles correspondent à un décalage marqué entre
d'Angle, qui sera décrite page 35. la position de contacts maximum des dents et la
— Secteur antérieur : surplomb normal ( ~ 2 mm), position la plus haute et la plus reculée des condyles
exagéré, inversé (v. fig. 25). Le surplomb (S), c'est la (relation centrée) (v. p. 124) :
distance entre les bords libres des incisives centrales — dans le sens antéro-postérieur : proglissement:
supérieures et inférieures, parallèlement au plan — dans le sens latéral : latéro-glissement ou latéro-
occlusal (v. fig. 24a et b). déviation : ce dernier terme illustrant bien la déviation
des milieux incisifs au cours du mouvement de fer-
meture.
f g h i
Quelques termes couramment employés. Rappel : les anomalies orthodontiques ne sont pas
des maladies, elles constituent rarement des syn-
— Encombrement dentaire : caractérise un aligne- dromes. Il est donc plus correct de parler de signes
ment incorrect des dents. (Ce terme n'implique pas cliniques (découverts par le praticien) et d' « entité
d'idée diagnostic). clinique » (au lieu de syndrome).
Classifications d'Angle et de Ballard 35
Remarque : la terminologie n'est pas aussi innocente de prouver que la mandibule est en arrière, ce qui
qu'il n'y paraît. Dire en effet qu'il existe une « pro- est loin d'être toujours évident.
gnathie supérieure » c'est être capable de faire la Parler d' « endognathie » signifie que le maxillaire
preuve que le maxillaire supérieur est en avant, ou incriminé est trop étroit, ce qui implique une idée
bien, lorsqu'on parle de « rétrognathie inférieure », thérapeutique d'élargissement qui peut être aléatoire
ou impossible, à la mandibule.
Elles facilitent la communication entre les pra- Elle doit être complétée par la description des
ticiens pour la définition de certaines conditions rapports d'occlusion antéro-postérieurs au niveau
morphologiques et de certaines entités cliniques. des canines permanentes et au niveau des incisives
Elles servent également de base pour l'établisse- centrales supérieures et inférieures.
ment du bilan orthodontique. Elle définit uniquement des relations d'arcades au
niveau vestibulaire, sans précision quant aux rapports
des cuspides linguales.
La classification d'Angle peut donner l'impression
LA CLASSIFICATION D'ANGLE
de faire double emploi avec la nomenclature précé-
dente. Sa compréhension est universelle; elle a donc
Elle permet de décrire les relations d'arcades dans été utilisée pour le classement des différents types
le sens antéro-postérieur. Elle est basée sur les rap- d'anomalies, dans le plan de cet ouvrage. Elle pré-
ports d'occlusion des faces vestibulaires des molaires sente, par ailleurs, l'intérêt de décrire un décalage
de 6 ans dans le sens antéro-postérieur, en intercuspi- antéro-postérieur, sans implication diagnostic ou
die maximale. thérapeutique.
L'énoncé d'une classe d'Angle ne constitue pas Cette anomalie constitue, par exception, une entité
en soi un diagnostic orthodontique, sauf une excep- clinique spécifique.
tion. L'énoncé d'une classe II, division 2, suffit à énoncer
un diagnostic orthodontique.
La classe I.
La classe III (fig. 21 d).
Définition : la dent de 6 ans inférieure est mésialée
d'une demi-cuspide par rapport à la dent de 6 ans — Au niveau molaire : mésioclusion des dents de
supérieure. 6 ans inférieures.
En conséquence, la canine inférieure est en avance — Au niveau du secteur antérieur : occlusion inver-
d'une demi-dent par rapport à la canine supérieure, sée ou non.
ceci constituant ce que l'on appelle une « occlusion Remarques :
engrenante » (v. fig. 7, p. 14 et fig. 27a). — il est nécessaire de préciser le degré de décalage
molaire (par exemple : 1/3 de cuspide. une demi-
La classe II.
cuspide ou une largeur de prémolaire, etc.) ;
Au niveau molaire : distoclusion des dents de 6 ans — s'il existe une classe II molaire unilatérale (ou
inférieures. une classe III), on parle de classe II, division 1, sub-
La classe II comporte deux subdivisions qui se division D, si par exemple, la classe II se situe à droite.
différencient suivant l'inclinaison des incisives supé-
rieures :
— la classe II, division 1 (fig. 27b) : présente une LA CLASSIFICATION DE BALLARD
vestibulo-version des incisives centrales supérieures:
— la classe II, division 2 (fig. 27c) : présente une Les relations des bases osseuses, dans le sens antéro-
linguo-version des incisives centrales supérieures. postérieur ne coïncident pas nécessairement avec les
d) anomalies de position des dents et malocclusions b) anomalies des bases maxillaires : prognathie
unitaires. maxillaire...
— Au niveau des structures osseuses : La tendance actuelle est de simplifier à l'extrême
a) anomalies alvéolaires antérieures : l'énoncé des anomalies orthodontiques, en ne retenant
. béance antérieure, que ce qui fera l'objet d'un traitement et en faisant
. proalvéolie supérieure; apparaître en premier les anomalies majeures.
dépôts tartriques (présomption d'une mastication — Sens transversal (praticien face au patient) :
unilatérale), les freins médians et latéraux. mise en évidence d'une déviation des milieux incisifs,
de la relation centrée jusqu'à fintercuspidie maximale
L'état des dents : susceptibilité particulière à la
(signe de latérodéviation mandibulaire) (v. p. 89).
carie ?
— Sens antéro-postérieur (praticien situé latéra-
Recherche de la relation centrée. lement par rapport au patient) : mise en évidence
d'un proglissement mandibulaire (v. p. 104).
Elle se fera avant l'examen de l'occlusion en inter-
- Noter, en millimètres, l'importance du décalage,
cuspidie maximale.
entre relation centrée et intercuspidie maximale et le
Technique d'examen. sens du décalage (antéro-postérieur ou transversal,
— Expliquer le « pourquoi » de cette recherche ou les deux).
(analogie avec une charnière de porte et un casse-noix). — Montrer au patient, à l'aide d'un miroir, le
— Prendre le poignet du patient et lui demander décalage entre relation centrée et I. C. M. et renou-
de laisser sa main inerte; l'agiter plusieurs fois et veler cette mise en évidence pour la personne accom-
lui dire « maintenant je vais faire pareil avec ta pagnante.
mâchoire du bas, ça ne fait pas mal du tout, il faut
Rappel. — Un fort décalage entre relation centrée
laisser ta mâchoire toute molle, comme ta main ».
et intercuspidie maximale :
Position : le patient est en position allongée, les
a) Dans le sens sagittal :
bras reposant sur les accoudoirs du fauteuil, les
jambes non croisées, le plus détendu possible. — transforme une classe I, examinée en intercuspi-
Le praticien se situe en position de 10 h, l'index die maximale, en classe II en relation centrée, et
et le pouce de la main gauche au niveau des prémo- fait apparaître des rapports exagérés dans le sens
laires, la première phalange de ses doigts dépassant vestibulo-lingual (fig. 25d) au niveau des secteurs
légèrement la ligne des cuspides, pour éviter tout latéraux (fig. 28<s, 4) :
contact dentaire. L'index de la main droite est — aggrave l'importance du décalage antéro-posté-
recourbé sous le menton, le pouce prend appui par rieur d'une malocclusion de la classe II;
un contact très léger au niveau de la symphyse men- — diminue l'importance du décalage antéro-posté-
tonnière. rieur d'une malocclusion de la classe III.
b) Dans le sens transversal : met en évidence une
Manipulations.
latéro-déviation provoquée par une endo-alvéolie
— Demander au patient de « laisser la bouche à symétrique (v. p. 89).
demi-ouverte » et de « lâcher » le menton. c) Dans le sens vertical : la relation centrée n'est
— Manipuler la mandibule jusqu'au contact avec pas une position de référence pour l'étude de la
la pulpe de l'index et du pouce gauche, plusieurs fois dimension verticale, s'il existe un fort décalage avec
de suite, sans forcer vers l'arrière. l'I. C. M.
— Effectuer des mouvements de « tap-tap » rapides.
— Effacer progressivement les doigts pour recher- Mise en évidence des prématurités :
cher le premier contact dentaire. a) En denture mixte :
— 11 peut être commode d'utiliser l'ongle du pouce - Au niveau des canines de lait : toute canine
droit pour permettre un guidage antérieur. Recom- temporaire n'ayant pas subi une abrasion physio-
mencer cette manœuvre plusieurs fois, puis maintenir logique, constitue l'un des signes d'une latéro-dévia-
la mandibule en position de relation centrée. tion ou d'un proglissement mandibulaire.
Incidents. — Impossibilité de retrouver la relation - Incisive centrale ou latérale en linguocclusion :
centrée : prescrire un myorelaxant ou préparer une ces malpositions localisées entraînent très fréquem-
« Jig » de Lucia. ment un proglissement.
b) En denture adulte : prématurité au niveau des
Recherche d'un éventuel décalage dents de 12 ans ou à d'autres niveaux.
entre la relation centrée
et l'intercuspidie maximale. Examen de l'occlusion
en intercuspidie maximale
L'analyse s'effectue dans le sens transversal et (avec le maximum de contacts dentaires).
dans le sens antéro-postérieur (c'est le praticien
qui modifie sa position d'examen). A partir de la Examen des milieux incisifs :
position de relation centrée, prier le patient de serrer 1. Par rapport au plan sagittal médian : repères
ses dents au maximum. au crayon dermographiquc
Etablissement du dossier orthodontique 41
2. Coïncidence ou non des deux milieux incisifs. rapports A. P. molaires et canines droits et gauches,
3. Position relative du frein de la lèvre supérieure surplomb incisif.
par rapport au milieu supérieur.
SENS VERTICAL. — Mesure du recouvrement incisif
4. Noter le ou les milieux déviés et le sens de la
(orerbite, U. S.) (fig. 24a) : technique d'examen :
déviation.
il se fera dans le même temps que la mesure du sur-
La coïncidence des milieux incisifs entre eux est plomb, la réglette est située au même niveau que
nécessaire pour l'obtention d'une occlusion antérieure précédemment. Demander au patient d'ouvrir légè-
correcte, sauf cas particuliers. rement, ce qui fait apparaître le bord libre des inci-
Étude des relations d'arcades en intercuspidie maxi- sives inférieures, et disposer une deuxième réglette
male. — Cet examen se fera, par commodité, dans en plastique, perpendiculairement à la première,
les trois sens de l'espace ; technique d'examen : pour mesurer le recouvrement incisif.
— secteur gauche : le patient est prié de tourner En cas de béance. le surplomb est estimé avec la
fortement la tête vers la droite, le praticien s'incline réglette placée verticalement.
à droite pour examiner le secteur latéral le plus pos- N. B. : le recouvrement incisif et le surplomb seront
sible de face, en s'aidant au besoin, d'un miroir, plus commodément mesurés sur les moulages et les
en cas de faible ouverture labiale: téléradiographies.
— secteur droit : le patient est prié de tourner la
tête fortement à gauche, même position pour le Résultats : noter la valeur du recouvrement incisif
praticien. en demi-millimètres. Il est affecté du signe + en cas
de recouvrement incisif normal ou excessif, du
SENS ANTÉRO-POSTÉRIEUR. — Noter : signe — en cas de recouvrement incisif insuffisant ou
a) Les relations sagittales au niveau des pre- inexistant (béance ou infraclusion incisive) (v. fig. 25b).
mières molaires permanentes et des canines : Il est mesuré au niveau des incisives centrales
1. En denture mixte : droites et gauches, en cas d'asymétrie.
— deuxièmes molaires temporaires: plan ter- Préciser le niveau de la supraclusion ou de l'infra-
minal à marche mésiale. distale ou droit clusion (incisive ou incisivo-canine).
(v. fig. 5b);
SENS TRANSVERSAL. — Technique d'examen : il
— canines temporaires : présomption des rela- se fait dans le même temps que l'examen du sens
tions ultérieures au niveau des canines per-
sagittal, au niveau des secteurs latéraux.
manentes.
Noter :
2. En denture permanente : premières molaires
et canines : préciser le type de classe d'Angle, à droite — les relations vestibulo-linguales au niveau des
et à gauche. secteurs latéraux droit et gauche, molaires, prémo-
laires et canines : linguoeelusion ou vestibulocclu-
b) Au niveau des incisives : sion exagérées ;
— orientation des incisives supérieures (vestibulo — examiner au papier à articulé fin les contacts
ou linguoversion apparente (v. p. 35. classe II, divi- occlusaux en I. C. M.
sion 1 ou 2);
— mesure du surplomb incisif (overjet, U. S.) Étude des malocclusions localisées.
(fig. 24a) ; technique d'examen : Noter : une linguoeelusion ou une vestibulocclu-
Le patient étant en intercuspidie maximale, placer sion localisée à une dent.
une réglette métallique, orientée selon le plan d'occlu-
sion, tangente au bord libre des incisives centrales Examen cinétique
supérieures et en contact avec les incisives centrales de la fonction occlusale.
inférieures.
Résultats : noter le surplomb en demi-millimètres. — Rechercher des contacts prématurés du côté
Il est affecté du signe + si les incisives supérieures non travaillant ; utiliser l'expression « faites basculer
sont en avant des inférieures et du signe — en cas votre mâchoire du côté droit ».
d'occlusion antérieure inversée. On le mesure au — Rechercher une protection canine ou une pro-
niveau de l'incisive la plus vestibulée en cas d'asy- tection de groupe.
métrie légère; ou bien au niveau des incisives supé-
rieures droites et gauches en cas d'asymétrie pro- Palpations.
noncée.
— Palpation exobuccale prétraguienne et intraauri-
Conclusion : malocclusion de la classe x d'Anale. culaire —> symétrie du déplacement condylien ou
42 Bilan orthodontique
craquements, crépitements, douleurs. Éventuelle aus- Noter : l'interposition linguale antérieure ou/et
cultation au stéthoscope. latérale : préciser le type de déglutition, arcades
— Palpation endobuccale des ptérygoïdiens. serrées ou non serrées.
Test : tester les réflexes nauséeux (miroir appliqué
En fin d'examen. au niveau du palais mou).
Montrer au patient, à l'aide d'un miroir, les
• Examen de la phonation : noter un zézaiement
différentes anomalies observées, et présenter un
ou un chuintement.
modèle de démonstration, dont l'occlusion est idéale.
• Examen de la ventilation :
Examen de la musculature — noter le diamètre des orifices narinaires et leur
labio-linguale. orientation, la présence de mucosités;
— disposer un miroir au niveau de la cavité buccale
• Examen de la langue. entrouverte, puis des orifices narinaires, pour appré-
cier la répartition du flux ventilatoire:
Au repos : cet examen se fera dans le même temps
— apprécier le volume des amygdales palatines et
que l'examen des arcades séparées en position de
pharyngées (végétations adénoïdes).
repos mandibulaire et en bouche ouverte.
Interrogatoire : rhinites fréquentes, angines, ronfle-
Noter :
ments nocturnes, allergies.
— la situation habituelle de la langue, à l'intérieur
des arcades dentaires, ou interposée en permanence
entre les arcades (fig. 34) ; Examen parodontal.
— son volume;
— l'étalement latéral, sur les faces occlusales des Noter les lésions préexistantes au traitement.
dents inférieures;
— des indentations éventuelles sur les bords laté-
raux. Les conclusions du premier examen :
faut-il traiter ? Quand traiter ?
Mouvements volontaires. — Demander au patient
de faire des mouvements d'élévation, en bouche 1. L'examen du visage et de la denture ne semblent
ouverte : mise en évidence d'un frein de la langue pas justifier un traitement ontiodontique, dans
trop court; des mouvements de latéralité ; mise en l'immédiat. Rassurer la famille et convoquer l'enfant
évidence d'une asymétrie dans la fonction. avant douze ans.
2. L'examen clinique a permis de noter l'existence
• Examen de la musculature labiale : d'anomalies orthodontiques :
— apprécier la tonicité labiale en insérant un / re éventualité : après un exposé des contraintes
index au niveau de chaque commissure et en deman- imposées par un traitement d'orthodontie, Ja moti-
dant au patient de bien vouloir serrer ses lèvres; vation du patient ou de l'entourage est insuffisante
— placer un index au niveau du sillon gingivo- pour envisager de débuter un traitement. Sauf cas
labial inférieur et demander au patient d'essayer très exceptionnels, il n'existe pas d' « urgence » en
de chasser le doigt. orthodontie. Revoir l'enfant avant 12 ans.
2e éventualité : l'âge dentaire du patient ne permet
pas d'entreprendre le traitement immédiatement :
Examen des fonctions. convoquer l'enfant en fonction de l'évolution de
certaines dents permanentes. Visites de contrôle
m La déglutition. — Demander au patient d'ava- tous les trimestres, pour la motivation à l'hygiène.
ler sa salive. A ce stade, certains praticiens demandent une télé-
radiographie de profil, pour juger du mode de
Examen exobuccal : noter une éventuelle contrac- croissance, par comparaison avec un cliché ultérieur.
tion isotonique exagérée des muscles labiaux et de
3e éventualité : un traitement d'orthodontie semble
la houppe du menton, au cours du temps buccal. nécessaire; certains éléments restent à préciser :
Examen endobuccal : écarter légèrement les lèvres, — le praticien prescrit des examens complémen-
soit avec un instrument, soit avec l'index et le pouce, taires pour la constitution d'un dossier orthodontique
au niveau des canines. complet;
Etablissement du dossier orthodontique 43
nis à l'aide de cire « Peripherie » ou porte-empreintes Si la nécessité d'extraire n'est pas évidente, il est
anatomiques type « COE » ; préférable de présenter cette éventualité comme
— alginate à prise rapide. certaine.
Le praticien montrera les différents appareillages
b) Technique opératoire :
prévus, en ne dissimulant pas les inconvénients
— Principe : les empreintes orthodontiques sont qu'ils comportent. Enfin, si possible, le dossier de
réalisées en compression. On cherchera à obtenir les fin de traitement d'un cas similaire sera présenté.
empreintes des sillons gingivo-jugaux, des tubérosités Les différentes séquences du traitement seront
et des trigones. précisées en détail, ainsi que le temps prévu au fauteuil
— Positions du patient et du praticien : et l'aménagement des horaires. Les problèmes d'hono-
. empreinte inférieure : patient et dossier du fau- raires seront éclaircis à ce stade ou dès la première
teuil à 45°, le praticien étant situé de face, assis sur la consultation, selon les habitudes de chacun, de même
chaise d'opérateur ; que les démarches administratives, pour les orga-
. empreinte supérieure : le praticien se place nismes sociaux.
debout, parallèlement au patient, le bras gauche
Le praticien s'efforcera de répondre à toutes les
maintenant sa tête, ce qui permettra de l'incliner au
questions, sans chercher à minimiser les contraintes
maximum vers l'avant, au moment de la prise d'em-
d'un traitement d'orthodontie et en insistant sur
preinte.
l'efficacité des thérapeutiques, si la coopération
c) Prémédication : si l'on a décelé, au cours du est bonne.
premier rendez-vous, une tendance aux réflexes Si l'enfant n'était pas présent à cet entretien, il
nauséeux, prescrire : soit du Primpéran, soit un barbi- est souhaitable de lui montrer, dans une autre séance,
turique léger du type Belladénal (une dragée 1 heure les anomalies qu'il présente et les dispositifs prévus
avant le rendez-vous, ou deux dragées pour un pour les corriger, et de répondre à ses interrogations.
adolescent âgé) ; enfant accompagné. Un personnel auxiliaire bien formé et moins inti-
midant pour l'enfant, peut se charger de cette infor-
6. Prise de cires en relation centrée et en inter-
mation.
cuspidie maximale.
Un compte rendu synthétique écrit peut être
7. Nouveau contrôle de la plaque dentaire. également transmis par courrier ; le double en sera
8. Présentation rapide des principaux dispositifs envoyé au praticien transférant.
envisagés, information générale sur le traitement
d'orthodontie, visualisation d'un programme audio-
visuel, éventuellement. LA RÉALISATION D ' U N DOSSIER
Tous les éléments sont réunis à ce stade pour O R T H O D O N T I Q U E COMPLET
l'élaboration de la synthèse thérapeutique, c'est-à-
dire l'établissement du bilan orthodontique (p. 63) PHOTOGRAPHIES
et du plan de traitement (p. 129).
Orientation : le visage est orienté suivant le plan
de Francfort cutané (v. p. 47).
LA TROISIÈME CONSULTATION :
Photographies de face. — Un cliché pris en position
LE COMPTE RENDU
d'I. C. M. : cette incidence permet de faire apparaître
une asymétrie fonctionnelle (v. p. 89). Pour réaliser
L'exposé du bilan orthodontique et du plan de
un cliché de face, pris au cours du sourire, faire
traitement est effectué au cours de la troisième visite.
prononcer le mot « tchiiise ».
Au cours de cet entretien, sont conviés le père et
la mère, ou le responsable légal du patient. Le patient Photographies de profil. — Un cliché du profil droit
assistera ou non au compte rendu, selon son âge. (profil pur) sur papier noir et blanc mat et fond noir
Jusqu'à 10-11 ans, sa présence n'est pas nécessaire. (fig. 28a).
Le temps prévu pour cette consultation doit être Certains radiologues réalisent une photographie
suffisamment long pour répondre à toutes les ques- sur film radiographique, superposable à la télé-
tions que les parents se posent. radiographie de profil.
Le praticien utilisera le dossier orthodontique
complet pour expliquer, en termes simples, les ano- RADIOGRAPHIES PANORAMIQUES
malies qvr'n a constatées. \\ e x p o r t a et jwstàfteîa
son choix thérapeutique (avec ou sans extraction, La radiographie panoramique constitue un des
précoce ou tardif, en une étape ou deux étapes). éléments essentiels du dossier radiographique. Elle
Etablissement du dossier orthodontique 45
permet, sur un film unique, de donner une vue com- courbe des arcades du patient. Il est donc nécessaire
plète des maxillaires et des dents, et éventuellement de faire un réglage particulier pour les enfants. En
des A. T. M. principe, il faut s'ajuster aux variations de la courbe
La qualité de ce cliché est toutefois inférieure aux pour obtenir une lisibilité suffisante.
qualités du cliché rétro-alvéolaire conventionnel: En raison du principe même de la tomographie,
elle est suffisante pour les besoins de l'examen ortho- une dent incluse, très à distance du plan de coupe,
dontique. L'irradiation qu'elle entraîne est plus peut ne pas apparaître. Un apex présentant une
faible que celle d'un bilan complet effectué avec coudure peut sembler résorbé. Une petite dent
des radiographies dentaires classiques. supplémentaire médiane, au maxillaire, est susceptible
de ne pas être décelée en raison du flou antérieur,
Principes. — La radiographie panoramique est
propre à certains appareils. La qualité des clichés
une tomographie (zonographie), c'est-à-dire un pro-
est particulièrement variable, elle tient au mode
cédé radiologique permettant d'obtenir, sur un film
d'utilisation et à la vitesse du film.
radiographique, une image nette d'une seule tranche
Malgré ses imperfections, la radiographie pano-
de coupe, plus ou moins épaisse, de la structure
ramique représente un examen irremplaçable en
examinée, tout en supprimant les superpositions
orthodontie.
gênantes, cette structure pouvant être plate ou courbe.
Pour les maxillaires, on obtient à partir d'une TÉLÈRADIOGRAPHIES
tranche de section courbe, une image développée
sur la surface plane d'un film radiographique.
• Généralités.
Caractéristiques d'une installation de radiographie
Définition. — La téléradiographie est une technique
panoramique. — Les maxillaires étant des surfaces
radiologique particulière basée sur la standardisation
courbes, les techniques de radiographies panora-
et la reproductibilité des clichés. La tête du sujet est
miques sont adaptées à cette particularité. Selon les
placée à une distance fixe de la source d'émission
appareils, la source d'émission comporte 1, 2 ou
(de 1,50 à 4 m) et selon une orientation déterminée ;
3 centres de rotation, la vitesse de rotation peut
deux clichés pris à un très court intervalle de temps
varier. Le film peut être plat ou courbe. Trois tech-
étant strictement superposables.
niques sont possibles :
1. La source d'émission et le film tournent autour Principes
du patient. 1. L'augmentation de la distance sujet-source
2. Le patient pivote entre la source d'émission et d'émission (fixe) diminue fortement l'agrandissement
le film. des structures latérales, qui devient négligeable
3. La source d'émission est placée dans la cavité (fig. 28/?). Cette distance est une des caractéristiques
buccale du patient et le film est maintenu le long des de l'appareil.
joues (Status X) : il ne s'agit plus d'une tomographie. 2. Une distance constante entre source d'émission
et sujet permet la reproductibilité de clichés succes-
Les appareils disponibles sur le marché
sifs, donc la comparaison de ces clichés standardisés.
— Le Panorex : deux centres de rotation, film 3. Le rayon central passe par le centre des olives
plat, une image floue médiane. auriculaires du céphalostat (fig. 29).
— L'orthopantomogramme : trois centres de rota-
tion, film courbe, lisibilité des A. T. M. secteur
antérieur sans déformations, épaisseur de la tranche • Caractéristiques âe l'installation radiologique.
de coupe inférieure au Panorex. — Une installation radiologique, pour la prise de
— Le Panellipse : axe constamment mobile, cour- téléradiographies, comprend : un générateur, une
bure de l'appareil réglable, film courbe. source d'émission de rayons X et un fixateur d'am-
— Le rotograph : le patient pivote sur lui-même, la poule, un céphalostat avec un porte-cassette.
cassette effectue une rotation en sens inverse. Le générateur : puissance de 90 à 120 KV. Plus
Conclusion. — En fonction de la multiplicité des la distance augmente et plus la puissance doit aug-
appareils, il est important de connaître le modèle menter. Plus la puissance augmente, moins le temps
de pose est long et plus l'irradiation est diminuée.
utilisé pour la prise du cliché, le niveau exact de la
tranche de coupe et son épaisseur. Le tube à rayons X : il est maintenu dans une
La qualité des clichés dépend, en grande partie, position déterminée à l'aide du fixateur d'ampoule.
de la concordance entre la courbe de l'appareil Ce dernier est placé sur un mur ou relié à un support
(qui pour certains est une courbe moyenne) et la scellé au sol.
Etablissement du dossier orthodontique 47
SOURCE A
SOURCE B SUJET
Le céphalostat (fig. 29) : cet appareil est destiné à rieure du rebord orbitaire externe est repérée par
immobiliser la tête du patient et à Yorienter selon une pointe orbitaire.
les différences incidences. Deux olives auriculaires Ces trois repères permettent d'orienter la tête du
radio-claires sont introduites au fond des canaux sujet suivant le plan de Francfort cutané, déterminé
auditifs externes, en pression douce. La zone infé- par trois points : le point le plus élevé de la surface
48 Bilan orthodontique
supérieure des deux conduits auditifs externes (porion placée en hyperextension, le rayon central est perpen-
céphalométrique) et l'un des rebords sous-orbitaires diculaire au plan de Francfort cutané.
externes. Cette incidence permet d'apprécier la forme crâ-
nienne, dans un plan horizontal, la symétrie de la
La cassette : elle contient le film radiographique,
mandibule et son implantation dans les cavités
des écrans renforçateurs et des procédés particuliers
glénoïdes. Elle peut être utile pour déceler ou confir-
pour la mise en évidence des tissus mous.
mer des anomalies du sens transversal (asymétrie).
Le porte-cassette : il est fixé au céphalostat.
d) Incidence oblique. — La ligne joignant les
Le film : il est habituellement de format 24 x 30, olives auriculaires est orientée selon une angulation
à développement rapide. déterminée par rapport au rayon central.
Incidence à 45° : le plan sagittal médian est angulé
• Les différentes incidences. à 45° par rapport au rayon principal et à la plaque.
Cette incidence permet de visualiser avec une
a) Incidence de profil ou antéro-postériewe, dite précision suffisante les germes des prémolaires et
« image en norma lateralis » (fig. 29/?). — Le sujet canines inférieures, sauf en cas de rotation.
est placé dans le céphalostat, la joue gauche au contact Incidence à 60" : cette incidence permet de mesurer
de la cassette. la largeur M. D. des germes des dents de sagesse
Le rayon central passe par le centre des olives (cas d'extraction de première ou deuxième molaire).
auriculaires — c'est-à-dire au niveau des conduits
auditifs externes — il est perpendiculaire au plan
sagittal médian. C'est l'incidence la plus utilisée en LES MOULAGES
orthodontie. Le film de profil peut être pris selon
les 4 positions mandibulaires suivantes : Les moulages orthodontiques coulés en plâtre
— en intercuspidie maximale (définition p. 14) ; blanc orthodontique doivent être taillés suivant des
— en relation centrée, si le décalage entre I. C. M. critères de présentation déterminés. Ne seront décrits
et R. C. est important ; brièvement dans ce paragraphe, que les critères de
— en position de repos physiologique, pour l'esti- réalisation de la fondation Tweed (Tucson, U. S. A.)
mation de l'espace libre (méthode très aléatoire) ; et du C. E. O. (fig. 30).
— en ouverture buccale maximum : pour la déter-
mination du condyle mandibulaire (difficulté de • Matériel.
superposition avec l'image en I. C. M.). — plâtre blanc orthodontique ;
C'est la position en I. C. M. qui est habituellement — taille-plâtre avec angulatcur (Wehmer) :
la plus utilisée.
Les téléradiographies prises en incidence antéro-
postérieure ou en « norma lateralis » présentent
un grand intérêt pour :
— l'élaboration du diagnostic et du plan de
traitement ;
— le contrôle des effets d'un traitement :
— les travaux de recherche ;
— les prévisions de croissance.
b) Incidence de face ou frontale, dite « image en 7cm
norma frontalis » (fig. 29a). — Le sujet est disposé
face à la cassette, la ligne joignant les deux olives
auriculaires est perpendiculaire au rayon principal.
Le rayon incident passe par le plan sagittal médian.
Intérêt : permet d'apprécier la symétrie des struc-
FIG. 30. — La taille des moulages.
tures et les rapports transversaux des maxillaires.
A : face inférieure du moulage supérieur. B : face infé-
Elle est d'un usage beaucoup moins habituel et sa rieure du moulage inférieur. C : vue antéro-postérieure
lecture est quelquefois difficile. des moulages, en intercuspide maximale.
a) Critères de la Fondation Tweed.
c) Incidence axiale (ou basale), dite « image en b) Critères du Collège européen d'Orthodontie (d'après
norma axialis » (fig. 29c). — La tête du sujet est J.-P. ORTIAL, Orthodontie française, 1974).
Interprétation du dossier orthodontique
muqueuses ; les structures les plus radio-opaques le bord le plus postérieur (branche montante) et le
étant les plus calcifiées. plus supérieur (branche horizontal) (fig. 65 c).
— 3e cas : décalage et absence de croisement :
Technique de tracé : le film est placé sur un négato-
prendre la moyenne des 2 hémi-mandibules. Cette
scope, le profil cutané à droite. Le tracé ou céphalo-
image signe une asymétrie de la mandibule (fig. 74).
gramme est exécuté sur un papier acétate, à l'aide
d'un crayon graphite à mine dure. Il permet de déter- Le tracé des dents :
miner les différents points et plans nécessaires à — les premières molaires : les rapports sagittaux
une analyse céphalométrique. au niveau des premières molaires gauches et le
Principe du tracé : les structures gauches les plus tracé correspondant sont exécutés en comparant
proches du rayon principal sont repérées. l'image radiologique et les moulages placés en
Les structures squelettiques : le tracé de la mandi- I. C. M.;
bule : — les incisives : l'incisive centrale supérieure la
plus vestibulée est tracée aux deux maxillaires. S'il
— 1er cas : les deux hémi-mandibules coïncident :
existe une importante différence d'inclinaison entre
tracé unique.
les deux incisives, la droite et la gauche sont dessinées.
— 2e cas : décalage dans les sens vertical et hori-
zontal avec croisement au niveau de l'angle : prendre Le repérage des structures : (fig. 31).
— hauteur alvéolaire antérieure et supérieure : de hauteur verticale est associée à un excès de dévelop-
distance verticale de l'épine nasale antérieure au pement du maxillaire, dans le sens vertical.
bord libre de l'incisive centrale ; Les faces longues comportent deux sous-classes
— hauteur alvéolaire antérieure et inférieure : qui se différencient selon la longueur de la branche
distance du bord libre de l'incisive inférieure au plan montante (ou ramus).
mandibulaire.
a) Face longue avec branche montante longue,
Le type de face longue. — A l'examen clinique, la sans béance antérieure : la face est très fortement
face paraît allongée et étroite, l'étage inférieur de allongée, l'angle-plan mandibulaire/SN est aug-
la face est augmenté, le profil est convexe, le menton menté. Il existe un excès maxillaire vertical (H. V. P.).
semble peu marqué, la largeur faciale au niveau des l'angle entre le plan d'occlusion et le plan palatin
pommettes paraît souvent diminuée. Les orifices est augmenté au niveau des premières molaires,
narinaires ont un diamètre réduit (fig. 33/)). l'étage inférieur de la face est très fortement augmenté,
L'examen des arcades montre souvent une voûte il existe un sourire gingival, les lèvres sont de lon-
palatine haute, des relations de classe II fréquentes gueur normale, l'inocclusion labiale est très fréquente.
et. au niveau alvéolaire antérieur, une béance ou b) Face longue avec branche montante courte ou
une supraclusion. normale, avec béance antérieure : l'angle-plan mandi-
L'examen des téléradiographies montre que la bulaire/SN est très fortement augmenté. La branche
hauteur totale de la face est augmentée et spéciale- horizontale est fortement inclinée vers le haut et
ment l'étage inférieur de la face. L'augmentation vers l'avant, la forme mandibulaire est de type
Interprétation du dossier orthodontique 53
a b
FIG. 33.
a) Un type harmonieux de face courte.
b) Un type harmonieux de face longue.
54 Bilan orthodontique
( orientation Grand axe dirigé vers l'arrière Grand axe dirigé vers l'avant
Symphyse mentonnière <
(^ forme Épaisse et en « bulbe d'oignon » Fine et « en goutte d'eau »
Tableau comparatif (p. 54). Toutefois, chez un sujet présentant une mandibule
dont la morphologie est de type « rotation posté-
Tableau comparatif des deux types extrêmes de
rieure » (ou antérieure), on pourra, pendant un temps
forme inandibulaire induits par une direction de
transitoire, constater une croissance dans le sens
croissance à rotation postérieure ou antérieure.
d'une rotation antérieure (et vice-versa), soit au
Faut-il privilégier certains signes ? cours de la croissance, soit en fonction des modifi-
Les éléments suivants semblent constituer les cations provoquées par le traitement.
signes les plus déterminants :
— orientation et forme du condyle ; L'énoncé du type facial et du type de croissance
— longueur et forme de la branche montante, mandibulaire est un élément essentiel du bilan
proportion par rapport à la branche horizontale : orthodontique. Ces notions permettent de classer
— forme du bord inférieur de la mandibule : un individu dans une catégorie, après avoir défini
— implantation des incisives inférieures dans la les relations d'arcades antéro-postérieures — c'est-
symphyse et volume symphysaire. à-dire la classe d'Angle — qu'il présente (v. p. 35).
BASSIGNY
56 Bilan orthodontique
PtAN MANDIBULAIRE
DE DOWNS
Points déterminant le plan de Francfort : — Point sous-nasal (m) : point de jonction entre
la lèvre et le nez.
— Orbital, Or (1, o) : également appelé point
— Sillon labial supérieur (m) : point le plus
sous-orbitaire. C'est le point le plus inférieur de
postérieur de la lèvre supérieure (au milieu de la
l'image du rebord orbitaire. S'il existe deux images
ligne unissant le point sous-nasal et le point le plus
visibles des orbites droite et gauche, ce point est
antérieur de la lèvre supérieure).
déterminé à égale distance des deux rebords infé-
— Sillon labial inférieur (m) : point le plus posté-
rieurs droit et gauche.
rieur de la concavité, situé entre lèvre inférieure et
— Porion céphalométrique, Po (1, c) : sommet symphyse.
de l'olive auriculaire, c'est-à-dire 4 mm au-dessus
- Stomion. Sto (m) : point à la jonction des lèvres
du centre de l'olive.
supérieures et inférieures ou point le plus inférieur
— Porion osseux : point correspondant au point de la lèvre supérieure, en cas d'inocclusion labiale.
le plus supérieur du canal auditif externe (C. A. E.) (36)
(v. fig. 31) qui se confond rarement avec l'image des N. B. : importance de ce point pour la situation
olives. des bords libres des incisives supérieures par rapport
aux lèvres, dans le cadre de l'estimation esthétique.
Au niveau du maxillaire supérieur :
— Pogonion cutané (m) : point le plus antérieur
— Épine nasale antérieure, E. N. A. (m, o) : de la symphyse cutanée. Importance de ce point
point le plus antérieur de l'épine nasale antérieure, à dans l'estimation de la convexité cutanée.
l'extrémité du palais secondaire. — Nasion cutané (m) : point le plus postérieur
N. B. : c'est un point parfois difficile à repérer de l'ensellure nasale, en regard du Nasion osseux
car il est souvent masqué par les muscles releveurs des (idem).
lèvres. Dans cette éventualité, il est possible, en
première approximation, de le situer très près de Les lignes et les plans.
l'aile du nez.
— Épine nasale postérieure, E. N. P. (m, o) : point Ils sont déterminés par les points précédemment
le plus postérieur de l'épine nasale postérieure, à décrits et parallèles au plan sagittal médian.
l'extrémité du palais secondaire.
— Point A : point le plus postérieur de la concavité • Définitions.
formée par la corticale alvéolaire externe, au niveau — plan d'orientation : la tête du sujet est orientée
incisif. dans le céphalostat selon ce plan :
Au niveau de la mandibule : — plan de référence : plan choisi comme origine
des mesures linéaires ou angulaires ;
— Articulaire. Ar (c. m) : point construit à l'inter-
section de la face exocrânienne du basi-occipital Remarque : un plan d'orientation peut être égale-
et du bord postérieur du condyle mandibulaire. ment un plan de référence (plan de Francfort).
— Gonion, Go (c, 1) : point construit, à l'inter- — plan de superposition : plan utilisé pour appré-
section de la bissectrice de l'angle formé par le bord cier les modifications dues à la croissance et au
postérieur de la branche montante et le plan mandi- traitement (v. p. 62).
bulaire, avec l'angle mandibulaire.
— Menton, Me (m, o) : point le plus inférieur de la • Les différents plans et lignes (fig. 35a)
corticale symphysaire.
— Pogonion, Po (m, o) : point le plus antérieur a) Plan d'orientation :
de la corticale symphysaire antérieure. Il est déter- — plan sagittal médian ;
miné par balayage, à partir du point Nasion. — plan de Francfort céphalométrique, Po-Or. Ce
58 Bilan orthodontique
plan est également utilisé par certains auteurs . A N B : différence arithmétique entre S N B
comme plan de référence (Tweed, Downs) ; et S N A. Cette mesure est affectée du signe négatif
— plan de Francfort anthropologique : Porion quand A est en avant de B (Riedel). A N B signe le
osseux-Or (Ricketts) (fig. 37). décalage des bases maxillaires.
b) Lignes ou plans de référence : S N/Francfort — Type de croissance :
céphalométrique-Francfort anthropologique. . Angle de l'axe Y : 60° ± 6 : angle inféro-anté-
c) Autres plans : rieur de la ligne S-Gn par rapport au plan de Franc-
— plan facial : Na-Pog ; fort. Il exprime la direction générale de la croissance.
— axe Y (S-Gn) : donne la direction générale de la . Angle F M A : 25° : angle déterminé par le
croissance ; plan de Francfort et le plan mandibulaire de Downs
— plan mandibulaire de Downs, déterminé par (Tweed).
le point Menton et une tangente à la convexité . Angle de divergence des maxillaires : angle
antérieure au Gonion ; formé par le plan mandibulaire et le plan bispinal.
— plan bispinal (ENA-ENP) : correspond à la Moyenne : 20 à 30° ; cas hyperdivergents : + 30" ;
surface nasale du palais osseux ; cas hypodivergents : — de 20°. Cette mesure peut
— plan dentaire A-Pog ; il tient compte de la être comparée avec la précédente.
position relative des deux maxillaires.
Analyse de la denture :
Axes incisifs supérieur et inférieur, correspondant
a) Angle inter-incisif : angle des axes incisifs
au grand axe des incisives centrales. On utilise, en
supérieurs et inférieurs (125 à 130°).
général, la dent la plus vestibulée.
Il peut être utile de noter au niveau des incisives b) Position des incisives inférieures par rapport
supérieures, l'angle couronne-racine (v. p. 68) ; au plan dentaire A-Pog (Ricketts) :
— plan d'occlusion de Ricketts : déterminé par — mesure linéaire : distance du bord libre de
le plan de recouvrement des cuspides vestibulaires l'incisive inférieure, en projection orthogonale, à
des molaires et prémolaires, sans tenir compte des la ligne A-Pog. Cette mesure est affectée du signe +
rapports incisifs. Il permet de préciser où se situe si le bord libre est en avant de A-Pog, et du signe —
la supraclusion (ou l'infraclusion) au niveau incisif; s'il est en arrière. M = 0,5 mm.
— ligne Na-Ba (plan de superposition). — mesure angulaire : angle formé par le grand
axe de l'incisive inférieure et la ligne A-Pog : complète
l'information précédente. En moyenne, l'incisive
Quelques mesures et leur signification. se situe à + 1 mm et 22° par rapport à A-Pog (D. S.
- 1, + 3).
Une vingtaine de mesures sont vraiment d'un Un échantillon clinique sélectionné par Ricketts
usage courant et universel. donne des écarts de 0 à 4 mm pour 70 % des cas
>vec une D. S. de + 2 (v. p. 4) :
Analyse du squelette (v. fig. 35a).
c) par rapport au plan d'occlusion de Ricketts :
— Angle facial : angle formé par la ligne Na-Pog 70 à 75°, pour l'incisive inférieure, soit 60° pour
et le plan de Francfort. Cet angle précise la position l'incisive supérieure.
relative de la mandibule et donne une indication
sur le degré de pro ou de rétrusion mandibulaire. Analyse esthétique :
Moyenne : 88° D. S. + 3,5 (par rapport au plan de — ligne esthétique de Steiner (fig. 35/;) ;
Francfort céphalométrique). — ligne esthétique de Ricketts (p. 60).
— Convexité squetêttique : mesure de l'angle formé
par le plan dentaire A-Pogonion et la ligne Na-
point A, les cas moyens se situant entre 0 et 2°. Un L'analyse de Tweed (fig. 36)
profil facial convexe est affecté du signe +, et concave,
du signe —. Elle est utilisée par les tenants de la méthode
Edgewise, avec des compléments par rapport à la
— Mesure du décalage des bases osseuses : méthode originale.
. Angle "S~N~A et S~~N~B : "S~N~Â augmente légè-
rement avec l'âge, surtout chez les garçons, l'augmen- Plans et lignes utilisés :
tation de SNA et SNB est concomitante. Ces deux — plan de Francfort céphalométrique ;
angles mesurent la position relative des maxillaires — plan mandibulaire de Downs ;
par rapport à la base du crâne. — lignes SNa, Na A, Na B ;
Interprétation du dossier orthodontique 59
FlG. 35 b.
Ligne esthétique de Steiner (milieu de la base du nez-Pog
cutané) : en moyenne, les lèvres affleurent la ligne.
Plan facial cutané (Na cutané-Pog cutané) : en
moyenne, la face vestibulaire de l'incisive supérieure est
parallèle à ce plan (a ± 3°).
Nasion vertical, perpendiculaire au plan de Francfort
(en moyenne, distance Pog - Na vertical = -6 à
— 8 mm).
Le point A est sur la ligne :
— si Pog-Na vertical > 8 mm -» rétrognathie infé-
rieure ;
— si le point A est en avant de Na vertical -• progna-
thie supérieure.
Les angles :
— Angle F M A, intersection du plan mandibu-
laire et du plan de Francfort :
FlG. 35 b. — Angle  J B (ir^B-STTÀ) :
FIG. 36. — Tracé des points, plans et lignes pour l'analyse de Tweed.
60 Bilan orthodontique
— Angle Z : permet d'apprécier le profil cutané : — si F M A < que 22e. I M P A est inférieur
ligne tangente au Pog cutané et à la lèvre la plus à 92°.
antérieure ; c) La correction céphalométrique: l'orientation
— Angle F M I A: intersection de l'axe de l'inci- de l'incisive inférieure en fin de traitement est décidée
sive inférieure et du plan de Francfort ; en fonction des données précédentes. La différence
— Angle I M P A : angle formé par l'incisive entre l'angulation initiale et l'angulation finale consti-
inférieure et le plan mandibulaire. tue la correction céphalométrique Pour obtenir cette
correction, l'axe ideal déterminé par la formule
Le triangle de Tweed :
de Tweed est tracé sur le céphalogramme, à partir
a) La détermination du type de croissance : Tweed de l'apex de l'incisive inférieure. Le nouvel angle
analyse le type de croissance, à partir de de l'incisive inférieure, par rapport au plan mandi-
l'angle F M A : bulaire. est reporté : on divise ce nombre par 2,5.
— entre 16 et 28° la croissance est dirigée en bas pour obtenir l'équivalent en mm. On multiplie par 2,
et en avant, type normal ; cette mesure étant valable pour une hémi-arcade.
— entre 28 et 35" la croissance est dirigée plus Ajouter la valeur obtenue au calcul de la D. D. M.
verticalement ; en la multipliant par - 2.
— au-dessus de 35° la croissance est très verticale,
le pronostic est défavorable. N. B. : La corrélation entre l'axe de l'incisive
inférieure et la base osseuse semble très contestable
b) La position de l'incisive inférieure : Tweed et en contradiction avec les données de la physio-
propose de situer la position de l'incisive inférieure logie.
en fin de traitement, en fonction de ces mesures :
— si F M A est compris entre 22 et 28°, F M I A L'analyse statique de Ricketts (fig. 37).
doit être égal à 68° ;
— si F M A > que 28°, F M I A doit être égal Elle ne constitue que le premier élément d'une
à 65°: analyse prévisionnelle des modifications provoquées
PLAN DE FRANCFORT
ANTHROPOLOGIQUE
Fie. 37. — Tracé des points, plans et lignes pour l'analyse de Ricketts.
Interprétation du dossier orthodontique 61