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SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT

INTRODUCTION

S’il est vrai que l’argent c’est le nerf de la guerre, il est tout aussi vrai que l’eau, c’est la
vie. Il n’est en effet guère plus besoin de démontrer l’importance du rôle que joue l’eau dans le
développement et la compétitivité de l’économie ainsi que dans l’amélioration des conditions de
vie des populations. Cette réalité met donc en évidence la nécessité de mener une politique
rationnelle d’approvisionnement en eau potable et en assainissement et de gestion de ce secteur.

Madagascar dispose d’un important potentiel de ressources aussi bien en eaux


souterraines qu’en eaux de surface pérennes.

Les ressources apparaissent très largement supérieures aux besoins, estimées à 355
milliards de m3 comme eaux de surface et 140 milliards de m3 comme eaux souterraines . Mais
elles sont inégalement réparties sur le territoire et surtout très insuffisamment exploitées.

La politique en matière d’hydraulique a été définie à travers l’adoption d’un code de


l’eau dans lequel les principaux thèmes suivants ont été retenus : participation des communautés
aux aménagements les concernant, limitation des institutions à un rôle de promoteur et
d’encadrement technique, implication des structures décentralisées, fixation d’un cadre
juridique adapté aux conditions locales, responsabilisation du secteurs privé dans les systèmes
de gestion des réseaux d’adduction d’eau, mais implication de l’Etat aux plans de l’encadrement
technique, juridique et financier.

Divers projets d’adduction d’eau financés par des partenaires au développement


comme la Banque mondiale –IDA, l’Unicef, le Pnud, la Coopération japonaise, la BEI
et l’AFD, la Banque Africaine de Développement, pour un montant total d’aides
extérieures de 270,2 milliards de FMG de 1997 à 2000, sont actuellement en cours.

En règle générale, le secteur de l’eau et de l’assainissement souffre actuellement non


seulement de la modicité des ressources qui lui sont allouées, mais aussi des difficultés de
mobilisation de celles-ci. Par ailleurs, il est important que la présente étude procède à la
définition et à la description du processus par lequel les financements sont affectés au secteur
eau et à l’assainissement pour parvenir aux niveaux de base les plus utiles, c’est à dire les
couches de populations les plus démunies tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Ceci
permettra une évaluation plus précise de l’incidence des financements.

I- OBJECTIFS

Pour le secteur de l’eau et de l’assainissement, l’étude envisagée a comme objectifs :


- De déterminer les proportions des dépenses sur ressources budgétaires
consacrées aux services sociaux essentiels.
- De mesurer l’impact et l’incidence de ces dépenses par une analyse de l’efficacité
de l’offre de services sociaux de base.
- D’évaluer la nature et le volume des ressources financières additionnelles
permettant d’atteindre l’objectif 20-20 dans le cadre d’un horizon temporel à moyen terme
qui sera défini.
- De proposer les mesures institutionnelles et les restructurations à mettre en
œuvre pour atteindre cet objectif.

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Eau : assainissement 20 20

Pour le secteur de l’eau et de l’assainissement les tâches à accomplir vont consister à :


- recueillir des données du secteur et procéder à leur analyse.
- analyser l’incidence des dépenses publiques en matière d’eau et d’assainissement
sur les populations.
- étudier la participation (importance quantitative et qualitative) des ménages dans
le financement des dépenses du secteur.
- analyser la question d’équité et d’accès aux services sociaux essentiels.
- estimer les besoins de financement additionnels pour atteindre l’objectif 20-20
pour un horizon à retenir.

L’analyse doit aboutir à des propositions et recommandations dont la mise en œuvre


permettra aux pauvres d’accéder à l’eau potable et à l’assainissement au moindre coût.

Les questions auxquelles il faut répondre sont les suivantes :


- les budgets alloués sont-ils suffisants, c’est à dire que le secteur Eau et Assainissement se
trouve dans les priorités du Gouvernement, et dans ce cadre comment se concrétise cette
priorisation si on évalue la part du budget de l’Etat alloué au dit secteur ;
- les ressources allouées sont-elles utilisées à bon escient, c’est à dire quelle est la situation
des engagements ;
- quelle est la rationalité de l’utilisation des dépenses dans l’objectif de développement des
infrastructures.
- quel a été l’impact de l’utilisation du budget engagé, c’est à dire quelle est l’évolution
actuelle de l’accès des populations au service d’eau potable et d’assainissement ;

Pour répondre à ces opérations, l’étude comporte les points suivants :

1- Situation des ressources budgétaires allouées au secteur comprenant :


- une présentation des dépenses publiques qui va être faite en produisant 2
tableaux (un tableau pour l’eau et un autre pour l’assainissement) contenant les
dépenses en personnel, les budgets de fonctionnement hors salaires, les crédits
d’investissement du budget national, en tenant compte des budgets inscrits,
engagés, ordonnancés et liquidés, en les comparant avec le PIP et le PIB.
- une présentation de la situation des ressources extérieures affectées au secteur.
- une présentation de la situation des ressources globales
2- analyse des dépenses publiques du secteur en faisant ressortir les impacts par analyse
de l’évolution du nombre des Bornes Fontaines et branchements particuliers de la
JIRAMA, pour l’étude du milieu urbain, et du nombre des adductions d’eau potable
gravitaires (AEPG) et des puits et forages (P et F) pour le milieu rural
3- les recommandations proposées pour améliorer la situation
4- les perspectives à moyen terme.

II- ANALYSE DES RESSOURCES

II-1 RESSOURCES INTERNES


II-1-1 Ressources Budgétaires

II-1-1- 1 Définitions

L’étude concerne les dépenses publiques effectuées pour l’accès, à l’eau potable, aux
latrines, et à l’assainissement des eaux usées domestiques par les réseaux collectifs,
considérés comme des services sociaux essentiels communautaires (SSE communautaires),
et touchant les milieux urbain et rural.

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Eau : assainissement 20 20

1) Les dépenses publiques concernées par cette étude pour le secteur de l’eau et de
l’assainissement sont :

Pour l’eau :
- les crédits d’investissements inscrits dans le PIP pour le compte de la Direction de
l’exploitation de l’eau du Ministère de l’Energie et des Mines (MEM), en considérant les
dépenses Engagées ;
- les budgets de fonctionnement de la Direction de l’exploitation de l’eau du Ministère de
l’Energie et des Mines ;
- les crédits d’investissements inscrits dans le PIP pour le compte de l’AES (Alimentation
en eau du Sud), en considérant les dépenses Engagées ;
- les budgets de fonctionnement de l’AES.

Pour l’assainissement

- les crédits d’investissements inscrits dans le PIP pour le compte de la SAMVA(


Service autonome pour la maintenance de la ville d’Antananarivo), en considérant les
dépenses Engagées ;
- les budgets de fonctionnement de la SAMVA;
- les crédits d’investissements inscrits dans le PIP pour le compte du SAGS (Service de
l’assainissement et du génie sanitaire) du Ministère de la Santé, en considérant les
dépenses Engagées ;
- les budgets de fonctionnement du SAGS.

2) Le PIP national considéré est le total des crédits investissements intérieurs et extérieurs
inscrits dans la loi des Finances comme budget national.
3) La Direction de l’exploitation de l’eau du Ministère de l’Energie et des Mines (MEM)
est le département responsable de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain et milieu
rural. La majorité des dépenses publics pour les actions visant le développement de l’accès à
l’eau potable se trouve au sein de ce département.
4) L’AES (Alimentation en Eau dans le Sud) est un EPIC (Etablissement Public à
Caractère Industriel et Commercial), placé sous la tutelle du MEM , chargé de
l’approvisionnement en eau potable dans la région du sud par distribution d’eau par camions-
citernes, par exploitation d’un pipe-line, d’impluvia, et de 5 petites adductions d’eau par
pompage, pour le milieu rural en général, et pour les villes d’Ambovombe et de Beloha. Il
bénéficie de fonds de subventions venant de l’Etat inscrites dans le PIP.Ses dépenses sont
considérées comme utilisées pour le développement de l’accès à l’eau potable en milieu rural,
les localités de Beloha et d’Ambovombe étant des centres beaucoup plus apparentés à des
centres ruraux.
5) Le SAMVA (Service Autonome pour la Maintenance de la Ville d’Antananarivo)
est un EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial), placé sous la tutelle
du Ministère pour l’aménagement du territoire et du développement des Villes (MinaTV),
chargé de la gestion de l’assainissement d’Antananarivo (eaux usées, ordures). Il dispose de
crédits inscrits dans le PIP.
6) Le SAGS (Service de l’Assainissement et du Génie Sanitaire) est un département du
Ministère de la Santé (Min San) chargé des actions de développement des latrines en milieu
rural.

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Eau : assainissement 20 20

II-1-1- 2 PRESENTATION DES BUDGETS NATIONAUX MALGACHES


(INVESTISSEMENT ET FONCTIONNEMENT TOTAUX TOUS SECTEURS) PIP,
COMPARES AVEC LES INVESTISSEMENTS ET FONCTIONNEMENTS, INSCRITS
DANS LE PIP (EXTERIEUR ET INTERIEUR) POUR LE SECTEUR EAU ET
ASSAINISSEMENT

Le tableau 1 (en annexe) contient la liste des projets EAU du MEM avec les détails des crédits.

TABLEAU 2 : RAPPORT ENTRE LE PIP NATIONAL ET LES INVESTISSEMENTS INSCRITS


(intérieur et extérieur) POUR LE SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT en
milliards de FMG

1 997 1 998 1 999 2 000


PIP NATIONAL TOTAL* 1 434, 5 1 632, 4 1 753, 4 2 420, 7

Aides publiques au développement 468,1 449,3 312,8


(eau/ass)
PIP eau et assainissement 1,3 20,9 7,6 10,8
(invest.inscrits)
Secteur Eau et Ass. ( PIP intérieur et 469,4 470,2 320,4
extérieur )
RAPPORT Secteur Eau et Ass. ( PIP 32,7% 28,8% 18,27%
intérieur et extérieur / PIP national)
Aides publiques au développement 1 011,1 1 100 1 274, 3 1 474, 5
dans le PIP national**
Part de l’Etat dans le PIP** 401,6 532, 4 479, 1 718,8
RAPPORT. PIP intérieur Secteur Eau 0,32% 3,9% 1,58% 1,5%
et Ass /part Etat dans PIP
Dépenses de fonctionnement
générales** 1 253,2 1498 1679,6 Non disponible
Salaires 670 826 1000,6
Hors salaires 583,2 672 679

** RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 1999 – Direction des Investissements Publics

TABLEAU 3 : ANALYSE DES INVESTISSEMENTS INSCRITS DANS LE PIP EAU ET


ASSAINISSEMENT COMPARES AVEC LE PIB, EN MILLIARDS DE FMG

1 997 1 998 1 999


PIB nominal * 18 050,8 20 349,5 23 352,7

PIB réel 2 045 600 2 126 100 2 225 100

Secteur Eau et Ass. ( PIP intérieur et extérieur ) 469,4 470,2 320,4

RAPPORT Secteur Eau et Ass. ( PIP intérieur et 2,60% 2,31% 1,37%


extérieur / PIB nominal

Source : * TABLEAU DE BORD SOCIAL - Appui à la mise en place d'un système national intégré de
suivi de la pauvreté -

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Eau : assainissement 20 20
Les tableaux 2 (rapport entre le PIP NATIONAL et LE PIP du secteur eau et assainissement ) et
3 (Analyse des investissements inscrits dans le PIP eau et assainissement comparés avec le PIB)
permettent d’apprécier la place du secteur de l’eau et de l’assainissement dans les priorités nationales.

En terme d’inscription budgétaire, la part du secteur eau et assainissement


(financements extérieurs et intérieurs) par rapport au PIP national total (voir tableau
2), a été de 32,7% en 1997, 28,8% en 1998 et 18,27% en 1999 et si on considère les
taux par rapport aux allocations venant du budget national, les rapports sont : 0,32% en
1997, 3,9% en 1998, 1,58% en 1999 et 1,5% en 2000.
Ce sont des taux qu’on peut considérer comme faibles.
Il apparaît aussi que Le PIP national augmente alors que le PIP du secteur
diminue.
En ce qui concerne la comparaison avec le PIB on constate que la part du secteur dans le PIP
montre aussi cette diminution( 2,60%, 2,31%, 1,37% de 1997 à 1999)

En conclusion, à partir de ces constats qui montre que le PIP du secteur eau et
assainissement connaît des taux assez bas d’une part, et en décroissance continue
d’autre part, il apparaît que le secteur ne figure pas parmi les priorités nationales.

II-1-1 - 3 PRESENTATION DES BUDGETS D’INVESTISSEMENTS ET DE


FONCTIONNEMENT DES DIFFERENTS INTERVENANTS DU SECTEUR EAU ET
ASSAINISSEMENT, COMPARES AVEC LE PIB NOMINAL
TABLEAU 4 : COMPARAISON DES DEPENSES EAU ET ASSAINISSEMENT PAR RAPPORT AUX
DEPENSES TOTALES DE L’ETAT (PART DANS LE PIP ET FONCTIONNEMENT) EN MILLIARDS DE
FMG

1 997 1 998 1 999 2 000


Part de l’Etat dans le PIP 401,6 532, 4 480 718,8
Dépenses de fonctionnement du 1 253,2 1498 1679,6 2310
budget général
Total des dépenses de l’Etat 1654,8 2030,4 2159,3 3028,8
Total dépenses MEM* 1, 8 3, 3 4, 2 5, 7
Total AES** 2 ,1 3, 5 3 ,4 Non disponible
TOTAL SAMVA*** 0 0,9 1, 6 2, 3
TOTAL SAGS**** 0,4 0,2 0,2 0,5
Total dépenses eau et
assainissement 4,3 8 9,4
Rapport total dépenses eau et
assainissement/total dépenses
Etat 0,26% 0,39% 0,43%
PIB nominal 18 050,8 20 349,5 23 352,7
Non disponible
Rapport total dépenses eau et 0,00024% 0,00039% 0,00040%
assainissement/PIB
Source : * Budget Général 1997, 1998, 1999, 2000 du MEM et AES
** Budget Général 1997, 1998, 1999, 2000 du MEM et AES – Etats financiers AES
*** Documents remis par SAMVA
**** Documents remis par SAGS
Les dépenses considérées dans le tableau 4 concernent les dépenses ( RPI,DTI et TTL) engagées et les dépenses de
fonctionnement du MEM, de l’AES, du SAMVA et du SAGS.
Le rapport des dépenses totales eau et assainissement sur dépenses totales de l’Etat (part dans le PIP et
dépenses de fonctionnement) est faible, en moyenne égal à 0,4% , et est extrêmement infime en comparaison avec le
PIB ( 0,00024% à 0,00040%)

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Eau : assainissement 20 20

TABLEAU 5 : COMPARAISON DES DEPENSES TOTALES EAU ET DES DEPENSES ASSAINISSEMENT


EN MILLIARDS DE FMG(INVESTISSEMENTS +FONCTIONNEMENT)

1999 rapport/secteur rapport/total général


MEM 4, 2 55,6% 38%
AES 3 ,4 44,4% 30%
total eau 7, 6 81%
SAMVA 1,6 89% 14%
SAGS 0,2 11% 17%
total assainissement 1,8
total eau et assainissement 9,4 19%

Cette comparaison permet de montrer que la part de l’assainissement est faible par rapport à celle
de l’eau (19% contre81%).

En conclusion : Le secteur de l’eau et de l’assainissement n’est pas encore parmi les


secteurs prioritaires du gouvernement (0,4% des dépenses d’investissement et
fonctionnement), et le sous-secteur de l’assainissement est encore plus défavorisé (le secteur de
l’Assainissement ne dispose que de19% de la part réservée au secteur de l’eau et de
l’assainissement).
Des tableaux de synthèse des allocations budgétaires pour le secteur de l’eau et de
l’assainissement sont donnés ci-dessous.

II-1-1 -4 ETUDE COMPARATIVE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT ET DES


DEPENSES D’INVESTISSEMENT
1 : Analyse des dépenses d’investissement et de fonctionnement du MEM, de l’AES, du
SAMVA, du SAGS

TABLEAU 6 : PRESENTATION DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT


DU MEM EN FMG

1 997 1 998 1 999 2 000


Dépenses 1 283 714 000 2 678 170 000 3 480 317 695 4 369 107 274
Investissement(engagées)
Eau MEM
Dépenses Fonctionnement 565 129 000 700 892 288 777 446 000 1 365 920 000
MEM
Total MEM 1 848 843 000 3 379 062 288 4 257 763 695 5 734 699 274

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Eau : assainissement 20 20

Les dépenses de fonctionnement sont inférieures aux dépenses d’investissement et on peut en conclure
que le MEM entreprend des actions pour développer le secteur.
Les dépenses sont en progression constantes notamment pour celles réservées aux investissements.

TABLEAU 7 : ANALYSE DES DEPENSES DU MEM (CHIFFRES EN MILLIARDS DE FMG)

1997 1998 1999 2000


FONCTIONNEMENT(budget général) 1 334,8 1 665,6 2 012,5
salaires 696,6 826,5 1 048,4
Biens et services 269,7 314,9 437,4
Dépenses Fonctionnement MEM 0,6 0,7 0,8 1, 4
% dép fonc MEM/fonc géné 0,042% 0,042% 0,038%
SALAIRES 0,5 0,6 0,6 0,6
% dép salaires MEM/salaire géné 0,074% 0,070% 0,056%
Hors salaires 0,09 0,1 0,2 0,7
% dép hors salai MEM/hors salaires 0,018% 0,038% 0,043%
générales

Les dépenses de fonctionnement du MEM augmentent en valeurs mais diminuent si on considère les
pourcentages par rapport à l’augmentation du budget de fonctionnement général (de 0,042% à 0,038%).
C’est le pourcentage en salaire qui est en forte diminution (0,074%, 0,070%, 0,056%) et en 2000 les
dépenses hors salaires sont supérieures aux dépenses en salaires. Il n’y a pas de politique de valorisation des
ressources humaines et cela peut être un frein aux actions de développement du Secteur de l’eau.

TABLEAU 8 : PRESENTATION DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT


DE L’AES EN FMG
1997 1998 1999
Dépenses Investissement(engagées)AES - 1 447 857 000 1 540 912 000
Dépenses Fonctionnement AES 2 122 431 128 2 019 517 583 1 861 638 940
Total AES 2 122 431 128 3 467 374 583 3 402 550 940

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Eau : assainissement 20 20
TABLEAU 9 : ANALYSE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DE L’AES (EN MILLIARDS DE
FMG)

1997 1998 1999


FONCTIONNEMENT(budget général) 1 334,8 1 665,6 2 012,5
Dépenses Fonctionnement AES 2, 1 2 1, 9
%dep fonc AES/fonc géné 0,15% 0,12% 0,09%

Les dépenses sont régression et sont à un faible niveau.


Les dépenses de fonctionnement sont supérieures à celles d’investissement. L’AES ne développe
plus les infrastructures et a des activités beaucoup plus tournées vers l’exploitation des systèmes en place.

TABLEAU 10 : PRESENTATION DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT


DU SAMVA EN FMG

1997 1998 1999 2000


Dépenses Investissement (engagées)
SAMVA
0 35 665 036 331 782 316 593 371 284
Dépenses Fonctionnement SAMVA
0 909 610 588 1 258 562 117 1 803 249 233
TOTAL SAMVA 0 945 275 624 1 590 344 433 2 396 620 517

Les dépenses suivent la même tendance que celles de l’AES.Le SAMVA est une structure
beaucoup plus concernée par la gestion des systèmes existants.

TABLEAU 11 : ANALYSE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DU SAMVA EN


MILLIARDS DE FMG

1997 1998 1999


FONCTIONNEMENT(budget général) 1 334,8 1 665,6 2 012,5
Dépenses Fonctionnement SAMVA 0 0,9 1, 3
%dep fonc samva/fonc géné 0,054% 0,062%

Les dépenses sont en augmentation mais se trouvent à un faible niveau.

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Eau : assainissement 20 20
TABLEAU 12 : PRESENTATION DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT
DU SAGS EN FMG

1997 1998 1999 2000


Dépenses Investissement (engagées)
SAGS 2 000 000 61 000 000
Dépenses Fonctionnement SAGS 395 968 900 184 168 900 193 168 900 395 968 900
TOTAL SAGS 395968900 184168900 195 168 900 456 968 900

Les dépenses d’investissements n’existent qu’en 1999 et 2000 pour des montants très bas.

TABLEAU 13 : ANALYSE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DU SAGS EN MILLIARDS DE


FMG

1997 1998 1999


FONCTIONNEMENT(budget général) 1 334,8 1 665,6 2 012,5
Dépenses Fonctionnement SAGS 0,4 0,2 0,2
0,029% 0,011% 0,095%
Le SAGS ne dispose que d’un budget très limité, avec plus de dépenses de fonctionnement que
d’investissement.
Les taux de dépenses de fonctionnement sont faibles et ont encore diminué par rapport à 1997.

CONCLUSION : Le secteur de l’eau bénéficie de dépenses d’investissement et peut donc faire


l’objet de développement même si celui-ci sera très limité du fait du taux d’allocation budgétaire qui lui
est consacré.
Concernant que le secteur de l’assainissement, la situation est préoccupante car il n’y a
pratiquement que des dépenses de fonctionnement et qui sont à la fois à un niveau très bas et encore en
régression. Dans la situation actuelle, il n’y a pas de développement possible pour le secteur de
l’assainissement.

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Eau : assainissement 20 20

II-1-1 -5 ANALYSE DES DEPENSES EN SALAIRES PAR RAPPORT AUX DEPENSES


HORS SALAIRES AU SEIN DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

TABLEAU 14 : COMPARAISON DEPENSES SALAIRES ET HORS SALAIRES (CHIFFRES


CONCERNANT LE MEM) EN MILLIONS DE FMG

ANNEE SALAIRES HORS SALAIRES TOTAL %salaire sur total %hors salaire sur total
1 997 515 893 084 49 235 916 565 129 000 91,29% 8,7%
1 998 580 772 576 120 119 712 700 892 288 82,86% 17,1%
1 999 588 246 288 189 199 712 777 446 000 75,66% 24,3%
2 000 620 353 416 745 238 584 1 365 592 000 45,43% 54,5%

Les dépenses en salaire augmentent en valeurs absolue mais en fait sont en régression si on
considère le taux par rapport à l’évolution des dépenses de fonctionnement (de 91,3% en 1997 à
45,4% en 2000).
Les dépenses de fonctionnement sont en accroissement. Ceci peut permettre de penser que
le budget malgache peut faire des efforts pour une augmentation conséquente des dépenses, mais
semble toujours se limiter concernant les salaires qui sont en diminution continue.
En 2000, les dépenses hors salaire sont supérieures aux dépenses de salaire. Il y a une lacune au
niveau de l’adaptation des conditions de travail des agents de l’administration aux exigences de
l’évolution des actions pour le développement économique. Il apparaît difficile de disposer des ressources
humaines nécessaires en quantité et qualité adéquates pour les actions en faveur de l’amélioration de
l’accès aux services d’eau et d’assainissement.

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Eau : assainissement 20 20

TABLEAU 15- A- SITUATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AU SECTEUR EAU (MEM) - 1997 - 2000
(EN MILLIERS DE FMG)

PERSONNEL (EAU/MEM)
ANNEE FONCTIONNEMENT (EAU/MEM) INVESTISSEMENT (EAU/MEM)

Ordonnan- Ordonnan- Ordonnan-


Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement
1 997 515 893,1 515 893,1 515 893,1 515 893,1 49 235,9 49 235,9 49 235,9 49 235,9 1 319 000,0 1 283 714,0 1 274 439,0 1 274 439,0
1 998 580 772,6 580 772,6 580 772,6 580 772,6 120 119,7 120 119,7 120 119,7 120 119,7 8 243 713,0 2 678 170,0 2 571 319,0 2 571 319,0
1 999 588 246,3 588 246,3 588 246,3 588 246,3 189 199,7 189 199,7 189 199,7 189 199,7 3 639 805,0 3 480 317,7 3 364 856,0 3 364 856,0
2 000 620 353,4 620 353,4 620 353,4 620 353,4 745 238,6 745 238,6 745 238,6 745 238,6 8 483 507,7 4 369 107,3 4 013 958,4 4 013 958,4
TOTAUX 2 305 265,4 2 305 265,4 2 305 265,4 2 305 265,4 1 103 793,9 1 103 793,9 1 103 793,9 1 103 793,9 21 686 025,7 11 811 309,0 11 224 572,4 11 224 572,4

TABLEAU 15-B- SITUATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AU SECTEUR EAU (AES) - 1997 - 2000
(EN MILLIERS DE FMG)

PERSONNEL (EAU/AES) FONCTIONNEMENT (EAU/AES)


INVESTISSEMENT (EAU/AES)
ANNEE

Ordonnan Ordonnan- Ordonnan-


Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement
1 997 654 290,0 654 290,0 654 290,0 654 290,0 2 016 550,7 2 122 431,1 2 122 431,1 2 122 431,1 0,0 0,0 0,0 0,0
1 998 816 987,9 816 987,9 816 987,9 816 987,9 1 497 560,9 2 019 517,6 2 019 517,6 2 019 517,6 10 347 660,0 1 447 857,0 796 672,0 796 672,0
1 999 792 942,2 792 942,2 792 942,2 792 942,2 1 720 685,3 1 861 638,9 1 861 638,9 1 861 638,9 2 091 350,0 1 540 912,0 1 391 816,0 1 391 816,0
2 000 895 825,8 895 825,8 895 825,8 895 825,8 2 515 704,7 2 477 505,3 2 477 505,3 2 477 505,3 100 000,0 0,0 0,0 0,0
TOTAUX 3 160 045,8 3 160 045,8 3 160 045,8 3 160 045,8 7 750 501,6 8 481 093,0 8 481 093,0 8 481 093,0 12 539 010,0 2 988 769,0 2 188 488,0 2 188 488,0

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Eau : assainissement 20 20

TABLEAU15 –C- SITUATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AU SECTEUR EAU - 1997 - 2000
(EN MILLIERS DE FMG)

PERSONNEL (MEM + AES) FONCTIONNEMENT (MEM + AES) INVESTISSEMENT (MEM+AES)


ANNEE

Ordonnan- Ordonnan- Ordonnan-


Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement
1 997 1 170 183,1 1 170 183,1 1 170 183,1 1 170 183,1 2 065 786,7 2 171 667,0 2 171 667,0 2 171 667,0 1 319 000,0 1 283 714,0 1 274 439,0 1 274 439,0
1 998 1 397 760,5 1 397 760,5 1 397 760,5 1 397 760,5 1 617 680,6 2 139 637,3 2 139 637,3 2 139 637,3 18 591 373,0 4 126 027,0 3 367 991,0 3 367 991,0
1 999 1 381 188,5 1 381 188,5 1 381 188,5 1 381 188,5 1 909 885,0 2 050 838,7 2 050 838,7 2 050 838,7 5 731 155,0 5 021 229,7 4 756 672,0 4 756 672,0
2 000 1 516 179,2 1 516 179,2 1 516 179,2 1 516 179,2 3 260 943,3 3 222 743,9 3 222 743,9 3 222 743,9 8 583 507,7 4 369 107,3 4 013 958,4 4 013 958,4
TOTAUX 5 465 311,2 5 465 311,2 5 465 311,2 5 465 311,2 8 854 295,5 9 584 886,9 9 584 886,9 9 584 886,9 34 225 035,7 14 800 078,0 13 413 060,4 13 413 060,4

TABLEAU15 -D- SITUATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AU SECTEUR ASSAINISSEMENT - 1997 - 2000
(EN MILLIERS DE FMG)

PERSONNEL (SAMVA + SAGS) FONCTIONNEMENT (SAMVA +S AGS) INVESTISSEMENT (SAMVA+SAGS)


ANNEE

Ordonnan- Ordonnan- Ordonnan-


Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement Inscription Engagement cement Paiement
1 997 184 168,9 184 168,9 184 168,9 184 168,9 0,0 0,0 0,0 0,0
1 998 549 445,9 228 833,9 228 833,9 228 833,9 2 396 603,0 909 610,6 909 610,6 909 610,6
1 999 730 168, 9 727 751,2 727 751,2 727 751,2 1 896 426,0 1 260 562,1 1 260 562,1 1 260 562,1
2 000 1 023 116,9 889 340,2 989 340,2 989 340,2 2 291 208,0 1 864 249,2 1 549 272,6 1 549 272,6
TOTAUX 2 486 900,6 2 130 094,2 2 130 094,2 2 130 094,2 6 584 237,0 4 034 421,9 3 719 445,3 3 719 445,3

12
Eau : assainissement 20 20

13
III-1-2 RESSOURCES NON BUDGETAIRES (PARTICIPATION POPULATION,
RECOUVREMENT DES COUTS)

Dans le secteur eau et assainissement les autres ressources budgétaires proviennent des participations
financières des bénéficiaires dans les coûts d’exécutions des infrastructures et dans les recettes de ventes
d’eau.

Les contributions des villageois dans les projets de forage et d’AEPG se présentent de la façon suivante :

FORAGE

Participation pour les forages exprimée en % de l'investissement :


- caisse villageoise 0,2%
- fourniture des matériaux
locaux, participation à la construction
de fosse à boue, et construction de haie
vive 0,6%
TOTAL 0,8%

Le coût moyen d'un forage est 70.000.000 Fmg

AEPG

La participation de la communauté est estimée à 8% du coût d'investissement.


Cette participation se présente sous forme de travaux communautaires, fourniture de matériaux
locaux, hébergement du personnel de l'agence d'exécution et contribution aux frais de transport.
Le coût moyen d'une AEPG est de 115.000.000 Fmg
Les recettes de vente d’eau sont données dans le tableau ci-après.

Tableau : recettes de vente d’eau

Intitulé et N° Recettes
Recettes par
Vente d'Eau / Année 1 997 1 998 1 999 2 000
JIRAMA
76 225 000 000 84 271 000 000 86 169 000 000 102 614 000 000
TOTAL 76 225 000 000 84 271 000 000 86 169 000 000 102 614 000 000
Intitulé et N° Recettes
Recettes par
Vente d'Eau / Année 1 997 1 998 1 999 2 000
AES
Vente d'eau 571 152 647 409 055 392 457 522 509 545 596 517
Activités annexes 26 539 892 146 905 468 80 487 265 406 511 178
Subvention Etat 1 180 000 000 941 600 000 1 182 675 502 1 563 597 000
TOTAL 1 777 692 539 1 497 560 860 1 720 685 276 2 515 704 695
TOTAL GENERAL 78 002 692 539 85 768 560 860 87 889 685 276 105 129 704 695

III-2-1 RESSOURCES EXTERIEURES ( DONS, PRETS ET RESSOURCES DES ONGS)


Le tableau ci-dessous donne les chiffres selon les informations obtenues auprès du PNUD.
Eau : assainissement 20 20

TABLEAU 16 - SITUATION DES RESSOURCES EXTERIEURES AFFECTEES AU FINANCEMENT


DU SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT EN 1997 - 2000 (en milliards de FMG)

Rubriques 97 98 99
inscrit décaissés inscrit décaissés inscrit décaissés
dons 344,5 44,1 328 43,9 312,8 23,8
prêts 123,6 6,2 121,3 18,04
TOTAL APD 468,1 50,3 449,3 61,94 312,8 23,8
ONG 4,1 7,4 10,4

Source :PNUD
Il n’a pas été possible de différencier les aides publiques au développement pour l’eau et pour l’assainissement

Le tableau ci-après donne le récapitulatif des ressources budgétaires intérieures (investissements,


salaires et fonctionnement hors salaires) et extérieures (dons et prêts comme aides publiques au
développement et les financements des ongs), du secteur de l’eau et de l’assainissement, en termes
de décaissement.

TABLEAU RECAPITULATIF DES RESSOURCES AFFECTEES DECAISSEES DES


FINANCEMENTS DU SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT EN 1997 - 2000 en milliard de FMG

RUBRIQUES 1 997 1 998 1 999 2 000


EAU ASSAINI TOTAL EAU ASSAINI TOTAL EAU ASSAINI TOTAL EAU ASSAINI TOTAL
RESSOURCES
TOTALES 58,6 77,2 43,8
Ressources
Budgétaires 4 0,2 4, 2 6,8 1, 1 7,9 7, 6 2 9,6 8, 2 2 ,8 11
Personnel 1 ,2 1,2 1,4 1,4 1,4 1,4 1, 5 1, 5
Fonctionnement* 2,2 0,2 2,4 2,1 0,2 2,3 2,0 0,7 2,7 3,2 1 4,2
Investissement 1,3 0,0 1,3 4,1 0,9 5 5 1 ,3 6 ,3 4,4 1,8 6, 2
Ressources
Extérieures 54,4 69,3 34,2
Aides Publiques au
Développement
(APD) 50,3 61,9 23,8
ONG 4,1 7,4 10,4
TOTAUX

* pour le cas de l’assainissement la rubrique


fonctionnement comprend : Salaires et Hors alaires

IV- MESURES DE L’IMPACT DES RESSOURCES


L’analyse d’impact va être faite surtout pour le secteur de l’eau, pour le
milieu urbain, en se basant sur l’évolution des infrastructures d’accès de la
population à l’eau de la JIRAMA, (bornes-fontaines :BF et branchements

15
Eau : assainissement 20 20

particuliers : BP), et pour le milieu rural, en suivant l’évolution des infrastructures


d’eau potable , adduction d’eau potable gravitaire (AEPG), puits et forages.

TABLEAU : EVOLUTION DU NOMBRE DE BORNES-FONTAINE( BF) ET DE BRANCHEMENT


PARTICULIER ( BP)- JIRAMA (MILIEU URBAIN)

1997 1998 1999 2000


Nombre de Bornes Fontaines 2 619 2 566 2 600 2 487
Nombre de branchements Particuliers 86 565 90 580 94 238 97 792
Population desservie 500 pop/BF 1 309 500 1 283 000 1 300 000 1 243 500
Population desservie 10pers./BP 865 650 905 800 942 380 977 920
Population Totale desservie par JIRAMA 2 175 150 2 188 800 2 242 380 2 221 420
Population Urbaine Totale 2 916 000 3 003 000 3 253 000 3 923 000
Rapport : Pop.dess par BF/Pop. Urb. 44,907% 42,724% 39,963% 31,698%
Rapport : Pop.dess par BP/Pop. Urb. 29,686% 30,163% 28,970% 24,928%
Source : TABLEAU DE BORD SOCIAL (JIRAMA - PAEPAR)

16
Eau : assainissement 20 20

Le nombre de personnes alimentées en eau par bornes-fontaines (1.300.000 en


moyenne) est supérieur à celui par branchement particulier ( 950.000 en moyenne). (32
à 45 % par les BF et 25 à 30% par les BP) .
En considérant que du fait du coût actuel d’un branchement particulier, on peut
admettre que les couches les plus pauvres du milieu urbain sont les usagers des
bornes-fontaines . Or :
a. le nombre de Bornes Fontaines n’a pas augmenté et même a diminué ;
b. le nombre de branchement particulier a eu une augmentation continue de 86 565 en
1997 à 97 792 en 2000.
En Milieu Urbain, le constat ci-dessus montre que les dépenses publiques sont allées
vers les plus riches.

TABLEAU 26 : EVOLUTION DU NOMBRE D’ADDUCTION D’EAU POTABLE GRAVITAIRE


ET DE PUITS OU FORAGES (MILIEU RURAL)

( réalisations cumulées)

1 997 1 998 1 999 2 000


AEPG & AEPP 912 986 1 116 1 194
Puits et Forages 1 723 1 787 1 884 2 549

TABLEAU 27 : EVOLUTION DU TAUX DE DESSERTE EN MILIEU RURAL


1 997 1 998 1 999 2 000
Nombre de Puits et Forages 1 723 1 787 1 884 2 549
Population desservie (200 pers./Puits ou
Forages) 344 600 357 400 376 800 509 800
Nombre d'AEPG & d'AEPP 912 986 1 116 1 194
Population desservie (750 pers./AEPG) 684 000 739 500 837 000 895 500
Population Totale desservie 1 028 600 1 096 900 1 213 800 1 405 300
Population totale Rurale 10 584 000 10 902 000 11 377 000 11 131 000
Taux de desserte 9,72% 10,06% 10,67% 12,63%

1 997 1 998 1 999 2 000


Nombre de Puits et Forages 1 723 1 787 1 884 2 549
Population desservie (200 pers./Puits ou Forages) 344 600 357 400 376 800 509 800
Nombre d'AEP 912 986 1 116 1 194
Population desservie (750 pers./AEPG) 684 000 739 500 837 000 895 500
Population Totale desservie 1 028 600 1 096 900 1 213 800 1 405 300
Population totale Rurale 10 584 000 10 902 000 11 377 000 11 131 000
Rapport : Pop dess par Puitsou forage/Pop Tot
Rur. 3,26% 3,28% 3,31% 4,58%
Rapport : Pop dess par AEPG/Pop Tot Rur. 6,46% 6,78% 7,36% 8,05%

17
Eau : assainissement 20 20

a) Le nombre de puits et forage a augmenté de 1723 en 1997 à 2 549 en 2000, soit 826
ouvrages réalisés en 4 ans alors que pour les adductions d’eau gravitaires, il y a une augmentation
de 282 ( de 912 en 1997 et 1 194 en 2000).
b) Le pourcentage de population rurale desservie par puits et forages a eu une faible
augmentation de 3,26% à 4,58%, tandis que celui par AEPG a connu un accroissement de 6,46% à
8,05%, avec des taux plus élevés pour les AEPGs que pour les puits et forages.
En milieu rural, du fait du contexte climatologique et hydraulique, les régions les plus
riches sont celles où les AEPGs sont réalisables (Les Hauts-plateaux de Madagascar). Les
populations y sont considérées comme plus riches par rapport à celles des régions des plaines
côtières.
Le constat d’un accroissement plus élevé du nombre d’AEPG permet de conclure que les
dépenses ont servi beaucoup plus à développer les AEPGs, donc l’accès à l’eau des couches les
plus riches.

TABLEAU 27 : COMPARAISON DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT EAU ET POPULATION


DESSERVIE EN MILIEU URBAIN (MU) ET MILIEU RURAL (MR)

1997 1998 1999 2000


MU MR MU MR MU MR MU MR
Investissement 768 683 000 515 031 000 1 079 748 000 1 598 422 000 92 938 000 3 387 379 695 273 345 000 4 095 762 274
Fonctionnement 338 342 732 226 729 754 282 529 681 418 292 517 20 757 808 756 610 447 85 349 500 1 280 105 940
TOTAL 1 107 025 732 741 760 754 1 362 277 681 2 016 714 517 113 695 808 4 143 990 142 358 694 500 5 375 868 214
% par rapport au 59,87% 40,12% 40,31% 59,68% 2,67% 97,32% 6,25% 93,74%
total des dépenses
Dépenses par
508 721 622 1838 51 3414 161 3825
habitants en fmg

En 1997 la proportion des dépenses a été plus élevée en Milieu Urbain (MU) par rapport
aux dépenses en Milieu Rural (MR) (59,87 % en MU et 40,12 % en MR). Par la suite, les taux se
sont inversés avec un accroissement important pour les dépenses en faveur du milieu rural.

On peut donc considérer qu’une plus grande partie des dépenses a été affectée pour le
Milieu Rural considéré comme plus pauvre par rapport au Milieu Urbain.
Ceci a eu pour effet de faire accroître le taux de desserte en milieu rural et de faire diminuer
celui du milieu urbain comme le montre le tableau ci-dessous.

TABLEAU 28 : EVOLUTION DES TAUX DE DESSERTES


1 997 1 998 1 999 2 000
Taux de desserte MU 74,59% 72,89% 68,93% 56,63%
Taux de desserte MR 9,72% 10,06% 10,67% 12,63%

Conclusion

En milieu rural, du fait que la population desservie par AEPG est


considérée comme la population la plus riche, les dépenses publiques ont été
beaucoup plus consacrées à la frange riche.

18
Eau : assainissement 20 20

TABLEAU 29 – REPARTITION DES PRINCIPALES SOURCES D’APPROVISIONNEMENT EN


EAU PAR QUINTILE
Unité : %
Plus Pauvres Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Plus riches Madagascar
Plomberie intérieure 0,4 3,7 1,1
Robinet intérieur 0,4 0,2 0,4 1,5 8,9 2,9
Robinet privé externe 1,2 1,7 0,9 3,4 4,9 2,7
Robinet public 3,6 8,8 10,5 19,5 28,2 15,9
Puits avec pompe 0,8 0,5 1 1,5 2,5 1,4
Puits sans pompe 14,3 13 17,2 15,7 17,7 15,8
Source : TABLEAU DE BORD SOCIAL (EPM)

La conclusion tirée de l’analyse de l’évolution des infrastructures en milieu urbain ( BP et


BFJirama) et en milieu rural (AEPG, puits et forages) est confirmée par l’étude effectuée par
l’INSTAT sur la répartition des principales sources d’approvisionnement(Enquêtes EPM).

En effet la classification suivante peut être faite :


- Plomberie intérieure, Robinet intérieur ,Robinet privé externe = Branchements particuliers
- Robinet public : Borne-fontaine en milieu urbain et AEPG en milieu rural
- Puits avec pompe, Puits sans pompe : puits et forages en milieu rural.

L’étude montre que :


- les plus riches en milieu urbain disposent de branchements particuliers,
- les plus pauvres en milieu urbain et les plus riches en milieu rural vont aux bornes-fontaines
- les plus pauvres du milieu rural vont aux puits et forages.
- la majorité des malgaches vont aux bornes-fontaines et aux puits.
- En examinant la répartition des allocations budgétaires la situation actuelle montre que les
dépenses vont beaucoup plus :
- vers le milieu rural (dépenses 1 544 Fmg/habitant en milieu rural et 336 Fmg/habitant en
milieu urbain)
- vers les branchements particuliers (pour les plus riches en milieu urbain , croissance plus
importante du nombre de BP) et vers les AEPGs ( pour les plus riches en milieu rural,
croissance plus importante du nombre d’AEPG).

19
Eau : assainissement 20 20

V- OBJECTIFS A MOYEN TERME

V-1 comparaison des réalisations avec les objectifs fixés pour 2000.
Le tableau ci-dessous montre la situation des réalisations de 2000 par rapport aux objectifs
fixés et les perspectives envisagées pour 2003, en termes d’évaluation de l’incidence des dépenses.
Il s’agit d’analyser quels ont été les moyens disponibles à partir de 1997 ayant amené aux
résultats obtenus en 2000 en vue d’évaluer les mesures à prendre pour atteindre l’objectif fixé en
2003.
Tableau N °30 -IMPACTS ET PERSPECTIVE A MOYEN TERME

Perspective moyen
objectif en 2000 Réalisation fin 2000
terme 2003

Population desservie en milieu rural 1 447 000 1 405 300

Rapport desservie rurale/Totale rurale 13% 12,63%% 23%

Population desservie en milieu urbain 3 256 090 2 221 420 3 858 093
Rapport desservie urbaine/Totale
urbaine 83% 56,60% 90%

D’après les objectifs fixés dans le document DSRP intérimaire, il a été prévu d’atteindre des
taux de desserte de 13% en milieu rural et 83% en milieu urbain. Or d’après les calculs effectués les taux
atteints ont été de 12,63% en milieu rural et 56,60% en milieu urbain.
V-2 Moyens disponibles pour la période 1997-2000
Pour arriver aux résultats ainsi cités les moyens mobilisés, à savoir financiers, humains,
logistiques, institutionnels et organisationnels, et processus de mise en place des moyens financiers, sont
présentés ci-dessous.
1-Moyens financiers :
Les investissements mobilisés pour le secteur de l’eau et de l’assainissement pour la période
sont d’après le PIP (PIP Eau – Assainissement par rapport à l’allocation du budget national) de 0,32% en
1997, 3,9%en 1998, 1,58% en 1999 et 1,5% en 2000 ;
2-Moyens humains :
La mobilisation des moyens humains est évaluée à partir de l’analyse des dépenses en salaires
du MEM qui présentent en fait un état stationnaire autour de 0,6 milliards et une diminution constante
lorsqu’on considère le rapport avec le total des dépenses en salaire du budget général et avec le total des
dépenses de fonctionnement du MEM.

TABLEAU : COMPARAISON SALAIRES ET FONCTIONNEMENT MEM EN MILLIARDS DE FMG

SALAIRES MEM 0,5 0,6 0,6 0,6


% dép salaires MEM/salaire géné 0,074% 0,070% 0,056%
Dépenses Fonctionnement MEM 0,6 0,7 0,8 1, 4

20
Eau : assainissement 20 20

3-Moyens logistiques :
La mobilisation de ces moyens peut être appréciée par l’analyse du crédit de fonctionnement du
MEM. Il apparaît que le département principal chargé du développement du secteur de l’eau n’a
bénéficié que d’un taux de 0,04% du budget de fonctionnement général.

TABLEAU : COMPARAISON BUDGET DE FONCTIONNEMENT DU MEM AVEC LE BUDGET DE


FONCTIONNEMENT GENERAL

1997 1998 1999 2000


FONCTIONNEMENT(budget général) 1 334,8 1 665,6 2 012,5
Dépenses Fonctionnement MEM 0,6 0,7 0,8 1, 4
% dép fonc MEM/fonc géné 0,042% 0,042% 0,038%

4-Organisation légale et institutionnelle :

A partir de 1997 le cadre légal et institutionnel a connu l’évolution suivante :

1997 : publication de la déclaration de politique sectorielle de l’eau


janvier 1999 : publication du code de l’eau et préparation des projets de décrets portant sur la
gestion des ressources en eaux et sur l’organisation du service public d’approvisionnement en eau
potable et de l’assainissement des eaux usées domestiques.
Le secteur privé et les ONGs commencent à être beaucoup plus impliqués dans la réalisation des
projets (FIKRIFAMA, CARITAS, TARATRA, les bureaux d’études comme le BURGEAP, EC plus, les
entreprises comme la Compagnie Chinoise de Géologie).
L’administration s’est mise aussi à utiliser depuis fin 1998 le système de bureau de projet
comme structure d’exécution de projet.
La mobilisation communautaire a commencé à être plus efficace à partir de 1998 (comité de
point d’eau en milieu rural, associations de quartiers en milieu urbain).

5-Processus de mise en œuvre des moyens financiers en vu d’atteindre les communautés


bénéficiaires.

La question qui se pose est de savoir quel a été le processus pour que les financements arrivent
effectivement aux bénéficiaires ou plus précisément, essayer de voir dans quelle mesure les dépenses
ont servi à des réalisations ayant des impacts concrets au niveau des communautés.
En réalité, les budgets alloués auraient permis d' obtenir de meilleurs résultats si les contraintes
suivantes avaient pu être maîtrisées : .

1- insuffisance de capacité d'exécution due à l’ inexistence ou au retard de la mise en place des


structures d'exécution efficace des projets . La gestion des fonds alloués reste une exclusivité de
l'Administration qui fait gonfler les dépenses de fonctionnement au lieu de dépenses
d'investissement. Cette situation entraîne une réduction des impacts au niveau des bénéficiaires
car les dépenses servent surtout au fonctionnement de l’administration.

2- manque de coordination au niveau du déblocage de crédit entraînant une utilisation peu


efficace des ressources, illustrée par exemple par la mise en place des RPI alors que le fonds
extérieur n'est pas encore acquis. Dans cette situation le fonds national sert uniquement à assurer
le fonctionnement lié au projet, et il y a alors des dépenses sans aucune réalisation concrète.

21
Eau : assainissement 20 20

3- difficulté d’obtenir le budget nécessaire en temps voulu pour les différentes procédures
inhérentes au fonctionnement du projet entraînant des surcoûts artificiels (frais
d'emmagasinement au niveau des douanes, immobilisation des véhicules pour des problèmes
d’entretien et de réparation des véhicules, augmentation des prix des matériaux et fournitures
durant les longs délais d’attente de déblocage de crédits, etc…) .

4- trop grande centralisation de la gestion des projets se traduisant par la nécessité d’acquérir
les équipements, matériels et matériaux de construction au niveau de l'administration centrale et
occasionnant des frais d'acheminement élevés ces biens jusqu'au niveau des villages dans les
provinces ainsi que des délais assez longs

Compte tenu des ces problèmes, le processus de mise en œuvre adéquat pour que le financement
atteigne efficacement les bénéficiaires ultimes devrait comprendre :

1) Mise en place d'une cellule d'exécution du projet


2) décentralisation de cette cellule
3) Mise à disposition de la cellule du fonds nécessaire au projet
4) Gestion du fonds par la cellule
5) participation effective du secteur privé (entreprises, consultants, fournisseurs etc…) et
ONGs
6) Coordination, contrôle et surveillance par la cellule du projet

V- 3 Résumé des Contraintes rencontrées dans l’utilisation des dépenses publiques

Les contraintes sont :


1. insuffisance des montants alloués au secteur de l’eau et de l’assainissement
(1,5% de la part allouée dans le budget national)

2. faible capacité d’absorption des crédits alloués du fait de problèmes au niveau des
capacités d’exécution des projets et de l’insuffisance du budget de fonctionnement (0.04% du
total des dépenses de fonctionnement du budget général pour le MEM).

3. non prise en compte du fait qu’il existe des réalisations concrètes qui peuvent être
entièrement financées par les fonds nationaux, notamment les infrastructures
d’approvisionnement en eau et assainissement en milieu rural.

4. lourdeur administrative se manifestant par des retards dans le règlement des TVA
et dans le paiement des DTI, entraînant le retard d’exécution des projets et l’augmentation des
frais d’emmagasinement des douanes.

5. impossibilité de débloquer un crédit inscrit dans le PIP entraînant de faible


pourcentage d’engagement (moyenne 50 à 80% de taux d’engagement).

6. lacune au niveau de la politique de valorisation des ressources humaines (0.06%


des dépenses en salaires du budget général pour le MEM).

22
Eau : assainissement 20 20

VI- MESURES ET RECOMMANDATIONS PERMETTANT D’ATTEINDRE LES


OBJECTIFS

Au vu de l’analyse de contraintes, les propositions pour les possibilité de mobilisation


de ressources supplémentaires pour les secteurs de l’eau et de l’assainissement et l’amélioration
d’efficience et d’effectivité sont :
1. Augmenter le montant alloué à partir du budget de l’Etat pour le secteur
de l’eau et de l’assainissement.
Dans l’objectif d’une contribution de 20% du Budget national pour les 3 secteurs Santé,
Education, Eau et Assainissement, il s’agirait de ramener le taux d’allocation budgétaire pour
l’amélioration de l’accès aux services d’eau et d’assainissement de 0,4% à environ 6%, soit
une augmentation de 5,6% en total de dépenses d’investissement et de fonctionnement.
Cette allocation suffisante de budget est une condition essentielle pour la mise en place
du fonds de contrepartie (RPI, TVA, DTI) pour chaque projet et d’assurer ainsi leur exécution
dans de bonnes conditions.
Il faut signaler que les dépenses en coûts locaux (acquisition de matériaux de
construction et de tuyauterie, carburant, main d’œuvre) peuvent suffire pour réaliser les AEPGs
rurales et les puits, sans recourir aux fonds extérieurs, dans le cadre d’actions basées sur la
participation communautaire. Cette approche pourrait rapidement permettre de développer
l’accès des populations pauvres du milieu rural à l’eau potable.

2. Restructurer le secteur de l’eau et de l’assainissement pour résoudre le


problème de faible capacité d’absorption de crédit
Le faible développement du secteur a été dû au fait que l’administration était trop
engagée dans certaines activités opérationnelles, d’une part et d’autre part, avait une approche
trop centralisée dans l’exécution des projets.
La nouvelle loi portant entre autres réorganisations du secteur (code de l’eau) a fixé les
nouvelles orientations des interventions tracées par le désengagement de l’Etat, la
décentralisation, l’intervention du secteur privé et des ONGs, et surtout la participation
communautaire.
3. Accroître en quantité et qualité les ressources humaines.

Il s’agirait à la fois de recruter et de former des cadres, et de les affecter dans les
provinces dans le cadre de la décentralisation et de la déconcentration.
Il faut développer les capacités de l’administration pour une organisation efficace dans
l’exécution des projets. Pour cela, il faudrait arriver à assurer la décentralisation de l’exécution
des projets, une augmentation des budgets de fonctionnement pour la mise en place de bureau
de projet par faritany et améliorer la motivation du personnel administratif.
Cela peut être obtenu par la révision de la répartition du budget de fonctionnement par
un accroissement du montant global, et de l’augmentation des dépenses en salaires par rapport
aux dépenses hors salaires.

4. Alléger les procédures de déblocage et de décaissement des fonds


Il faut arriver à mettre les crédits suffisants en place le plus tôt possible dans l’année
budgétaire. Il faudra aussi alléger les procédures de passation de marchés.

23
Eau : assainissement 20 20

5. Améliorer et renforcer la coordination des actions menées dans le secteur.


Par exemple regrouper sous la responsabilité d’une seule institution les actions de
développement du secteur de l’eau et de l’assainissement.
Souvent les allocations financières pour les services sociaux essentiels eau sont
éparpillés dans plusieurs départements et organismes. Il est très difficile d’organiser une
utilisation rationnelle des crédits.

6. Dans la programmation des travaux, se baser sur les demandes réelles


venant des populations et s’appuyer sur l’intégration effective des populations
bénéficiaires dans l’identification, la réalisation, la gestion des projets.
Les projets à mettre en priorité sont ceux ayant des impacts directes et rapides sur
l’amélioration des conditions de vie des populations. Ils sont caractérisés par une intégration
des populations bénéficiaires dans toutes les phases d’exécution. Cette approche permet aussi
d’assurer la pérennisation des installations mises en place.

7. Rationaliser et prioriser les allocations budgétaires.


Il faut arriver à mettre plus de financement issu des RPI dans la réalisation
d’infrastructure d’eau et d’assainissement pour les plus pauvres, c’est-à-dire les AEPG et les
puits et forages en milieu rural, et les Bornes Fontaines et les branchements particuliers sociaux
(subventionnés) pour le milieu urbain .

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Eau : assainissement 20 20

ANNEXES :
SIGLES ET ABREVIATIONS

AEP Approvisionnement en Eau Potable


AEPG Adduction d’Eau Potable Gravitaire
AES Alimentation en Eau dans le Sud
BAD Banque Africaine de Développement
BF Bornes Fontaines
BP Branchements Particuliers
DEA Direction de l’Exploitation de l’Eau
DTI Droit et Taxes d’Importation
FMG Francs Malgaches
JIRAMA Société de Distribution d’Eau et d’Electricité
MEM Ministère de l’Energie et des Mines
MINATV Ministère pour l’Aménagement du Territoire et du Développement
des Villes
MINSAN Ministère de la Santé
MU Milieu Urbain
MR Milieu Rural
ONG Organisme Non Gouvernemental
PAEPAER Projet Pilote d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
en Milieu Rural
PIB Produit Interne Brut
PIP Programme d’Investissement Public
RPI Ressources Propres Internes
SAGS Service de l’Assainissement et du Génie Sanitaire
SAMVA Service Autonome pour la Maintenance de la ville d’Antananarivo
TTL Taxes sur les Transactions Locales
TVA Taxes sur les Valeurs Ajoutées

25
Eau : assainissement 20 20

RESUME EAU ET ASSAINISSEMENT

I-INTRODUCTION
L’eau joue un rôle important dans le développement et la compétitivité de l’économie ainsi
que dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Il est donc indispensable de mener
une politique rationnelle d’approvisionnement en eau potable et en assainissement et de gestion de
ce secteur.
le secteur de l’eau et de l’assainissement souffre actuellement non seulement de la modicité des
ressources qui lui sont allouées, mais aussi des difficultés de mobilisation de celles-ci.
L’étude comporte une description du processus par lequel les financements sont affectés au
secteur eau et à l’assainissement pour parvenir aux niveaux de base les plus utiles, c’est à dire les
couches de populations les plus démunies tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Ceci permettra
une évaluation plus précise de l’incidence des financements.

II- OBJECTIFS DE L’ETUDE POUR LE SECTEUR DE L’EAU ET DE


L’ASSAINISSEMENT
L’étude envisagée a comme objectifs :
- De déterminer les proportions des dépenses sur ressources budgétaires consacrées aux
services sociaux essentiels.
- De mesurer l’impact et l’incidence de ces dépenses par une analyse de l’efficacité de
l’offre de services sociaux de base.
- D’évaluer la nature et le volume des ressources financières additionnelles permettant
d’atteindre l’objectif 20-20 dans le cadre d’un horizon temporel à moyen terme qui sera défini.
- De proposer les mesures institutionnelles et les restructurations à mettre en œuvre pour
atteindre cet objectif.
III- SITUATION DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AU SECTEUR

L’étude concerne les dépenses publiques effectuées pour l’accès, à l’eau potable, aux
latrines, et à l’assainissement des eaux usées domestiques par les réseaux collectifs, considérés
comme des services sociaux essentiels communautaires (SSE communautaires), et touchant les
milieux urbain et rural.
Les dépenses publiques concernées par cette étude pour le secteur de l’eau et de l’assainissement
concernent les crédits d’investissements inscrits dans le PIP et les budgets de la Direction de
l’exploitation de l’eau du Ministère de l’Energie et des Mines (MEM), de l’AES (Alimentation en
eau du Sud), compte du SAGS (Service de l’assainissement et du génie sanitaire) du Ministère de
la Santé, de la SAMVA, (Service autonome pour la maintenance de la ville d’Antananarivo), en
considérant les dépenses Engagées.
Présentation des Budgets nationaux malgaches
En terme d’inscription budgétaire, la part du secteur eau et assainissement (financements
extérieurs et intérieurs) par rapport au PIP national total , a été de 32,7% en 1997, ,28,8% en 98,
18,27% en 99 et par rapport à l’allocation du budget national les taux sont de 0,32% (97), 3,9%
(98), 1,58% (99) et 1,5%(2000).
Si on considère les dépenses d’investissement et de fonctionnement du secteur eau et
assainissement dans le cadre des ressources nationales (part dans le PIP et dépenses de
fonctionnement) le taux est très faible, en moyenne égal à 0,4% , et est extrêmement infime en
comparaison avec le PIB ( 0,00024% à 0,00040%)

26
Eau : assainissement 20 20

En conclusion, il apparaît que le secteur de l’eau et de l’assainissement n’est pas encore


parmi les secteurs prioritaires du gouvernement (0,4% des dépenses d’investissement et
fonctionnement), et le sous-secteur de l’assainissement est encore plus défavorisé (le secteur de
l’Assainissement ne dispose que de19% de la part réservée au secteur de l’eau et de
l’assainissement).

IV- ETUDE COMPARATIVE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT ET DES


DEPENSES D’INVESTISSEMENT
L’étude montre que les dépenses de fonctionnement du MEM augmentent en valeurs mais
diminuent si on considère les pourcentages par rapport à l’augmentation du budget de
fonctionnement général (de 0,042% à 0,038%).
C’est le pourcentage en salaire qui est en forte diminution (0,074%, 0,070%, 0,056%) et en
2000 les dépenses hors salaires sont supérieures aux dépenses en salaires. Il n’y a pas de politique
de valorisation des ressources humaines et cela peut être un frein aux actions de
développement du Secteur de l’eau. Il apparaît difficile de disposer des ressources humaines
nécessaires en quantité et qualité adéquates pour les actions en faveur de l’amélioration de l’accès
aux services d’eau et d’assainissement.
Concernant l’ analyse du budget engagé par rapport budget inscrit, au vu des taux de
décaissement, on peut tirer les conclusions suivantes :
1- il n' a jamais été possible d'utiliser entièrement les crédits alloués 97,3% en 1997,
22,2% en 1998, 87,6% en 1999, 51% en 2000 si on regarde par exemple le budget du MEM ;
2- les capacités d'utilisation varient d'une année à l'autre et selon les utilisateurs ;
3- les causes des taux de décaissement faibles sont :
• impossibilité de démarrer le projet
• impossibilité de disposer les crédits nécessaires aux paiements des taxes (TVA et DTI),
• limite dans les capacités d'exécution de la partie malgache, c'est à dire que les moyens
humains et logistiques nécessaires ne sont pas disponibles,
• probablement retard dans le déblocage du budget.
La comparaison de l’évolution des dépenses avec l’accroissement de la population montre
que les dépenses du secteur eau et assainissement augmentent avec l’accroissement de la
population, avec une forte croissance entre 97 et 98 et une croissance plus faible par la suite.
L’accroissement des dépenses Eau et Assainissement est plus faible par rapport à celui des
dépenses totales de l’Etat.

V- EVALUATION DES IMPACTS OBTENUS


L’analyse d’impact va être faite surtout pour le secteur de l’eau, pour le milieu urbain, en
se basant sur l’évolution des infrastructures d’accès de la population à l’eau de la JIRAMA,
(bornes-fontaines :BF et branchements particuliers : BP), et pour le milieu rural, en suivant
l’évolution des infrastructures d’eau potable , adduction d’eau potable gravitaire (AEPG), puits et
forages.
Les conclusions sont les suivantes.

- concernant le milieu urbain, le nombre de personnes alimentées en eau par bornes-


fontaines (1.300.000 en moyenne) est supérieur à celui par branchement particulier ( 950.000
en moyenne). (32 à 45 % par les BF et 25 à 30% par les BP) .

27
Eau : assainissement 20 20

En considérant que du fait du coût actuel d’un branchement particulier, on peut


admettre que les couches les plus pauvres du milieu urbain sont les usagers des bornes-
fontaines . Or :
c. le nombre de Bornes Fontaines n’a pas augmenté et même a diminué ;

d. le nombre de branchement particulier a eu une augmentation continue de 86 565 en


1997 à 97 792 en 2000.

Il apparaît que les dépenses publiques sont allées vers les plus riches.
- Concernant le milieu rural, que le nombre de puits et forage a eu une faible augmentation
(2 325 en 1997 à 2 468 en 2000 ) soit 143 ouvrage réalisés en 4 ans alors que pour les
adductions d’eau gravitaires, il y a une augmentation de 277 ( de 834 en 1997 et 1 111 en
2000).
En milieu rural, du fait du contexte climatologique et hydraulique, les régions les plus riches
sont celles où les AEPGs sont réalisables (Les Hauts-plateaux de Madagascar). Les populations y
sont considérées comme plus riches par rapport à celles des régions des plaines côtières.
Ainsi les dépenses ont servi beaucoup plus à développer les AEPGs, donc l’accès à l’eau
des couches les plus riches.
Pour une comparaison des dépenses entre le milieu urbain et le milieu rural, en 1997 la
proportion des dépenses a été plus élevée en Milieu Urbain (MU) par rapport aux dépenses en
Milieu Rural (MR) (59,87 % en MU et 40,12 % en MR). Par la suite, les taux se sont inversés avec
un accroissement important pour les dépenses en faveur du milieu rural.
Les dépenses par habitants sont aussi plus importantes pour le milieu rural que le milieu
urbain ( en moyenne 336 Fmg en milieu urbain, 1 544 Fmg en milieu rural).
On peut donc considérer qu’une plus grande partie des dépenses a été affectée pour le
Milieu Rural considéré comme plus pauvre par rapport au Milieu Urbain.
Ceci a eu pour effet de faire accroître le taux de desserte en milieu rural et de faire diminuer
celui du milieu urbain.

VI- PERSPECTIVES A MOYEN TERME.


D’après les objectifs fixés dans le document DSRP intérimaire, il a été prévu d’atteindre des
taux de desserte de 13% en milieu rural et 83% en milieu urbain. Or d’après les calculs effectués
les taux atteints ont été de 9,4% en milieu rural et 56,60% en milieu urbain.
Pour arriver aux résultats ainsi cités les moyens mobilisés, sont présentés ci-dessous.
1-Moyens financiers :
Les investissements mobilisés pour le secteur de l’eau et de l’assainissement pour la période
sont :
- d’après le PIP (PIP Eau – Assainissement par rapport au PIP national) de 4,5% en
1997, 7,09%en 1998, 4% en 1999 et 2% en 2000 ;
- de 291,8 milliards pour le total du PIP extérieur et intérieur.
2-Moyens humains :
La mobilisation des moyens humains a été faible si on considère les dépenses en salaires du
MEM qui présentent un état stationnaire autour de 0,6 milliards et une diminution constante du
taux par apport aux dépenses en salaire du budget général et aux dépenses de fonctionnement du
MEM.

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Eau : assainissement 20 20

3-Moyens logistiques :
La mobilisation de ces moyens peut être appréciée par l’analyse du crédit de
fonctionnement du MEM. Il apparaît que le département principal chargé du développement du
secteur de l’eau n’a bénéficié que d’un taux de 0,04% du budget de fonctionnement général.
4-Organisation légale et institutionnelle :
Le cadre légal et institutionnel pouvant permettre un développement efficace du secteur n’a
été mis en place qu’a partir de 1997 et ne semble connaître un début d’application qu’à partir de
1999.
5-Processus de mise en œuvre des moyens financiers en vu d’atteindre les
communautés bénéficiaires.
Les budgets alloués auraient permis d' obtenir de meilleurs si les contraintes suivantes
avaient pu être maîtrisées :
1) insuffisance de capacité d'exécution due à l’ inexistence ou au retard de la mise en place
des structures d'exécution efficace des projets .
2) manque de coordination au niveau du déblocage de crédit entraînant une utilisation peu
efficace des ressources
3) difficulté d’obtenir le budget nécessaire en temps voulu pour les différentes procédures
inhérentes au fonctionnement du projet
3)trop grande centralisation de la gestion des projets

Compte tenu des ces problèmes, le processus de mise en œuvre adéquat pour que le
financement atteigne efficacement les bénéficiaires ultimes devrait comprendre :

7) Mise en place d'une cellule d'exécution du projet


8) décentralisation de cette cellule
9) Mise à disposition de la cellule du fonds nécessaire au projet
10) Gestion du fonds par la cellule
11) participation effective du secteur privé (entreprises, consultants, fournisseurs etc…) et
ONGs
12) Coordination, contrôle et surveillance par la cellule du projet

Résumé des contraintes rencontrées dans l’utilisation des dépenses publiques


Les contraintes sont :
7. insuffisance des montants alloués au secteur de l’eau et de l’assainissement (en
2000, 2% dans le PIP ext. et int. national, en moyenne 0.4 % de dépenses publiques).

8. faible capacité d’absorption des crédits alloués

9. non prise en compte du fait qu’il existe des réalisations concrètes qui peuvent
être entièrement financées par les fonds nationaux,

10. lourdeur administrative se manifestant par des retards dans le règlement des TVA
et dans le paiement des DTI,

11. impossibilité de débloquer un crédit inscrit dans le PIP entraînant de faible


pourcentage d’engagement (moyenne 50 à 80% de taux d’engagement).

12. lacune au niveau de la politique de valorisation des ressources humaines (0.06%


des dépenses en salaires du budget général pour le MEM).

29
Eau : assainissement 20 20

VII- RECOMMANDATIONS
Au vu de l’analyse de contraintes, les propositions pour les possibilité de
mobilisation de ressources supplémentaires pour les secteurs de l’eau et de
l’assainissement et l’amélioration d’efficience et d’effectivité sont :
1- Augmenter le montant alloué à partir du budget de l’Etat pour le secteur de l’eau et
de l’assainissement.
2- Restructurer le secteur de l’eau et de l’assainissement pour résoudre le problème de
faible capacité d’absorption de crédit
3- Accroître en quantité et qualité les ressources humaines.
4- Alléger les procédures de déblocage et de décaissement des fonds
5- Améliorer et renforcer la coordination des actions menées dans le secteur. Par
exemple regrouper sous la responsabilité d’une seule institution les actions de
développement du secteur de l’eau et de l’assainissement.
6- Dans la programmation des travaux, se baser sur les demandes réelles venant des
populations et s’appuyer sur l’intégration effective des populations bénéficiaires dans
l’identification, la réalisation, la gestion des projets.
7- Rationaliser et prioriser les allocations budgétaires.

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Eau : assainissement 20 20

RECOMMANDATIONS EAU ET ASSAINISSEMENT

Au vu de l’analyse de contraintes, les propositions pour les possibilité de


mobilisation de ressources supplémentaires pour les secteurs de l’eau et de
l’assainissement et l’amélioration d’efficience et d’effectivité sont :
1. Augmenter le montant alloué à partir du budget de l’Etat
pour le secteur de l’eau et de l’assainissement.
Dans l’objectif d’une contribution de 20% du Budget national pour les 3
secteurs Santé, Education, Eau et Assainissement, il s’agirait de ramener le taux
d’allocation budgétaire pour l’amélioration de l’accès aux services d’eau et
d’assainissement de 0,4% à environ 6%, soit une augmentation de 5,6% en
total de dépenses d’investissement et de fonctionnement.
Cette allocation suffisante de budget est une condition essentielle pour la
mise en place du fonds de contrepartie (RPI, TVA, DTI) pour chaque projet et
d’assurer ainsi leur exécution dans de bonnes conditions.
Il faut signaler que les dépenses en coûts locaux (acquisition de matériaux
de construction et de tuyauterie, carburant, main d’œuvre) peuvent suffire pour
réaliser les AEPGs rurales et les puits, sans recourir aux fonds extérieurs, dans le
cadre d’actions basées sur la participation communautaire. Cette approche
pourrait rapidement permettre de développer l’accès des populations pauvres du
milieu rural à l’eau potable.

2. Restructurer le secteur de l’eau et de l’assainissement pour


résoudre le problème de faible capacité d’absorption de
crédit
Le faible développement du secteur a été dû au fait que l’administration
était trop engagée dans certaines activités opérationnelles, d’une part et d’autre
part, avait une approche trop centralisée dans l’exécution des projets.
La nouvelle loi portant entre autres réorganisations du secteur (code de
l’eau) a fixé les nouvelles orientations des interventions tracées par le
désengagement de l’Etat, la décentralisation, l’intervention du secteur privé et des
ONGs, et surtout la participation communautaire.
3. Accroître en quantité et qualité les ressources humaines.

Il s’agirait à la fois de recruter et de former des cadres, et de les


affecter dans les provinces dans le cadre de la décentralisation et de la
déconcentration.
Il faut développer les capacités de l’administration pour une organisation
efficace dans l’exécution des projets. Pour cela, il faudrait arriver à assurer la
décentralisation de l’exécution des projets, une augmentation des budgets de
fonctionnement pour la mise en place de bureau de projet par faritany et améliorer
la motivation du personnel administratif.
Cela peut être obtenu par la révision de la répartition du budget de
fonctionnement par un accroissement du montant global, et de l’augmentation des
dépenses en salaires par rapport aux dépenses hors salaires.

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Eau : assainissement 20 20

4. Alléger les procédures de déblocage et de décaissement des fonds


Il faut arriver à mettre les crédits suffisants en place le plus tôt possible
dans l’année budgétaire. Il faudra aussi alléger les procédures de passation de
marchés.

5. Améliorer et renforcer la coordination des actions menées


dans le secteur. Par exemple regrouper sous la responsabilité
d’une seule institution les actions de développement du
secteur de l’eau et de l’assainissement.
Souvent les allocations financières pour les services sociaux essentiels eau
sont éparpillés dans plusieurs départements et organismes. Il est très difficile
d’organiser une utilisation rationnelle des crédits.

6.Dans la programmation des travaux, se baser sur les


demandes réelles venant des populations et s’appuyer sur
l’intégration effective des populations bénéficiaires dans
l’identification, la réalisation, la gestion des projets.
Les projets à mettre en priorité sont ceux ayant des impacts directes et
rapides sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Ils sont
caractérisés par une intégration des populations bénéficiaires dans toute les
phases d’exécution. Cette approche permet aussi d’assurer la pérennisation des
installations mises en place.

7. Rationaliser et prioriser les allocations budgétaires.


Il faut arriver à mettre plus de financement issu des RPI dans la réalisation
d’infrastructure d’eau et d’assainissement pour les plus pauvres, c’est-à-dire les
AEPG et les puits et forages en milieu rural, et les Bornes Fontaines et les
branchements particuliers sociaux (subventionnés) pour le milieu urbain .

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