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moto loicnncK"
- GouverneurGénéral,reçoit au Palaia d'Eté les Victimesde la Guerre et Anciens Combattants.
Los Manifestationsdu Contenais de l'Algérie. M. Bordes,
L'AFRÎQUE DU NORD ILLUSTREE
l'.« Fortuné » .et .'guelques heures fusionnent, se mélangent, des énergies la-
CHRONIQUE PB LA SBMAINB Empire
avant de remonter sur le bateau qui les de- tentes se dégagent, une race neuve grandit,
Le Maroc des écrivains vait reconduire en France, leur président iont le rôle, sans doute inscrit au livre de
M. Latapie, ÏÏisàit publiquement à, peu près i .'Avenir, reste ignoré des hommes.
« Le Maroc, a dit un humoriste, est un ceci : « Messieurs, -avant toute chose, nous Aucun continent ne s'offre plus sur notre
froid dont le soleil est chaud ». devons faire amende honorable. Reconnaître planète à la chance des Christophe Colomb.
pays
Pour être spirituelle, la définition n'en est ses torts et son ignorance n'est qu'une preu- \fais, le philosophe, le sociologue, l'écrivain,
moins un sommaire. Et beaucoup ve de bonne foi. Nous reconnaissons les nô- le romancier, le poète tous gens assez dédai-
pas peu
sérieux s'intéressent à la France tres envers, vous et envers votre oeuvre. Le gnés à notre époque de réalisations brutales,
d'esprits qui découvrir aux
d'outre-mer rie s'en satisfont Ceux-là Maroc que nous venons de parcourir,— bien sont tout indiqués, eux, pour
pas.
cherchent \à découvrit, à travers. les écri- trop rapidement à notre gré,"mais pas assez yeux du vieux continent, clos sous les pau-
ce réellement chéri- ri?avoir ni vu ni Compris,''— est une. pières lourdes du temps, le monde nouveau
vains, qu'est ï'enipire pour
fieii. Mais la documentation livresque dispo- révélation. En France, on vous ignoré, vous qui se lève et que la civilisation appelle aux
nible reste bien incomplète. Les écrivains les pionniers. On ignore le Maroc, et ce que destinées les plus éclatantes.
de des ont fait et ce d'autres — « Un monde nouveau ? -^- Mais on fête
d'imagination,"-— et ce sont, beaucoup Français y que
— surtout du font. Pis encore : on vous mécon- actuellement son centenaire en Algérie ! »
les plus nombreux, ont parlé Français y
Maroc rpniantique et féodal ; pays de mos- naît ! Et .nous-mêmes dont c'est pourtant le va-t-on objecter.
de minarets, de marabouts, de pal- métier d'être renseignés et d'informer le pu- Un siècle ! Qu'est-ce que cela pour un
quées, une Société ? L'enfance.
miers,-de 4oums, de bourriquots et de cha-: blic, nous en étions encore au Moghreb féo- Empire, pour
nieaux ; pays aussi d'armes damasquinées, dal, au Maroc de la légende et, dés thèmes Supposer cette anticipation d'une Afrique
de jolis cuirs, de tapis, de thé à la menthe,: romantiques, ou bien à celui de Farrère et dominante, entrevoir même en rêve- ces
de baroud, de danseuses et de femmes voi- des « Hommes Nouveaux ». Bouron n'est temps futurs, être impressionné, remué, ému
lées. ;.-..".' pourtant pas si vieux, puisqu'il vivait au comme devant un beau ciel clair et mysté-
Un !Maroc nouveau est cependant né à temps du Maréchal, votre premier et inou- rieux, par une nuit d'août sur quelque cîme
côté de l'ancien et qui surprend et déroute bliable animateur. alpestre ou sur les monts d'Auvergne, est-ce
chercheuïs sa « Mais, combien nous seiltôns.que vous une jouissance de visionnaire plutôt que celle
les par complexité.
Jean Hess publia, ayez parcouru un immense chemin depuis. d'un esprit clairvoyant ?
Lorsque l'explorateur
voila bientôt trente ans, son livre truculent Bourron ? Qui ça Bourron ? Voilà longtemps, DeA'iner c'est prévoir. Et, dans un ordre
et passionné : Israël au Maroc, cet ouvrage dix ans peut-être déjà que l'espèce a dispa- d'idées moins philosophique et plus précis,
fit quelque bruit. Néanmoins, avec le temps ru. Di ans, c'est-à-dire, pour vous qui avalez moins grandiose et plus à la portée de tou-
on l'oublia. Depuis lors, il est vrai, d'autres le temps, les distances et le progrès avec une tes les intelligences, existè-t-il en effet des
événements et d'une autre importance se extraordinaire facilité, à peu près un siècle. écrits plus éloquents et plus instructifs que
comme exemple le coup Votre cadence étonnerait les américains^ les pages d'annonces des journaux maro-
produisirent, par
d'éclat de Tanger et celui d'Agadir, la grande « Vos fermes, vos ports, vos villes sortent cains ?
et aussi la campagne contre Àbd-el- de terre comme par enchantement. Vos rou- L'éminenl directeur de l'Institut Scienti-
guerre,
Krim dont Hubert-Jacques écrivit une belle tes sont uniques au monde, vous équipez le fique Chériiien, le docteur Liouville, répète
et selon les modernes formules ; sa volontiers, -— et combien est convaincante
histoire, mais incomplète partiale. pays plus
invités ainsi dire n'est discutable dans son en- sa voix de croyant ! — que ces
Les frères Tharaud, pour prospérité pas profonde
du maréchal Lyautey, nous révé- semble. Votre agriculture est à la fois en pages ont « quelque chose d'émouvant » et
permanents
lèrent avec beaucoup plus de talent que pleine évolution et en plein développement, que tout le Maroc est « émouvant ».
d'exactitude, des à côté curieux de la yie et et votre industrie minière stupéfiera peut- « Remarquez bien, dit-il ; remarquez. Des
des moeurs marocaines, dans deux ou trois être un jour le monde. Dans cinquante ans, colonnes entières pour les tracteurs, les dé-
de leurs livres, et plus spécialement dans dans vingt ans, sait-on, vous aurez achevé fonceuses, les faucheuses, les batteuses, les
Marrakech et les Seigneurs de l'Atlas. d'édifier un grand Empire ! moteurs, les engins puissants, les camions,
Simultanément, deux bons auteurs, moins « C'est de cela que nous sommes émerveil- les matériaux divers de construction. D'au-
brillants peut-être, mais infiniment mieux lés, nous qui pourtant avons vu tant de mer- tres pages célèbrent la gloire des huiles lour-
documentés, nous introduisirent dans la So- veilles au cours dé notre longue carrière. des, de l'essence, du pétrole, des produits
ciété berbère. Le premier "Maurice Le Glay C'est pour cela que vous devez être félicités. industriels et alimentaires ; d'autres encore
avec ses Contes de la Plaine et des Monts et Nous allons l'écrire dans nos journaux, et sont consacrées aux grands magasins, aux
Baddah fille berbère ; le second Paul Odi- nous ne cesserons de le répéter dès notre hôtels, restaurants, brasseries, au commerce
not avec Le Caïd Abdallah. Et ce furent aussi retour en France, afin que l'on vous con- protéiforme et aux plaisirs qui délassent :
M""" Titaïna et Célarié, et le fougueux Jean naisse, que l'on ATOUSadmire en vous théâtres, cinémas, dancings.
Renaud dans des oeuvres diverses et Camille aimant ». Or, hier encore, ici-même, là où nous som-
Mauclair et Bouchor avec Fez ville sainte qui Pour flattés qu'ils soient d'un pareil lan- mes en ce moment, c'était pourtant le bled
tentèrent de nous faire voir le Maroc, tel gage, les Marocains n'en demandent pas tant. envahi par le doum !
l'avaient vu. Mais quel Maroc ? Un Le premier souhait qu'ils forment c'est qu'en Quel esprit clair, quel coeur un peu sen-
qu'ils
Maroc encore truqué, presque turque, revêtu France on leur fasse un peu plus confiance. sible ne serait-il pas ému à la lecture de ces
des oripeaux d'une réalité à peu près com- Leur labeur mérite autre chose que le scep^ pages qui sont, "comme l'expression fidèle
imaginaire. ticisme et le doute. Passe encore qu'on d'une irrésistible force créatrice et donnent
plètement
Le Maroc de Pierre Dumas serait plutôt l'ignore ; mais ils ne veulent pas qu'on en à tous une si belle leçon d'énergie et d'es-
un guide pour les artistes et Le Petit Maroc suspecte la qualité, ni que l'ignorance s'al- pérance !
de l'amusant et délicat Alphonse M,étérié; lie à la méchanceté pour en médire, pour le A-t-on jamais écrit un plus beau livre ma-
dont on ne connaît encore que quelques calomnier. rocain ??
devra, semble-t-il, son charme Il y a toujours quelque chose d'admirable A défaut d'une visite au Maroc « émou-
jolies pages,
à la fantaisie beaucoup plus qu'à la véritc et de grandiose dans l'évolution dès peuples vant » si ceux que l'on appelle « les diri-
totale. et dans la transformation des Sociétés hu- geants de l'opinion publique » en France et
Enfin, il y eut Claude Farrère et quelques maines. ailleurs, lisaient quelquefois et avec un peu
autres auteurs que j'oublie ou que je passe, La poésie de ces bouleversements, lents d'attention les journaux marocains — con-
ne avoir l'air d'écrire une biblio- ou brutaux, dépasse en splendeur celle des jointement avec ceux d'Algérie et de Tunis,
pour pas
plus admirables chefs-d'oeuvre. Car c'est — sans doute seraient-ils émus eux aussi
graphie.
Nul d'entre eux, cependant, n'a deviné, n'a bien une poésie, harmonieuse et puissante, par cette inimitable poésie de l'Effort fran-
le Maroc d'à présent, d'aujourd'hui. une poésie qui n'est ni écrite ni chantée, çais en Afrique du Nord, et se plairaient-ils
prévu
Ce Maroc neuf n'est raconté que par les mais bien mieux, gravée dans le sol -même* alors à en réciter, devant leurs écouteurs,
le Ce sont eux sur lé roc et dans la terre, sur les Côtes les
journalistes, au jour jour. strophes d'un si beau lyrisme et d'un si
les historiens de la petite histoire marocaine. ocèanes et le rivage méditerranéen, dans les haut enseignement !
Les historiens de la grande viendront plus vallées luxuriantes et le bled aride, et jus- HENRIRAINALDY.
fouiller dans les africaines et qu'aux sommets de l'Atlas, qui émane de
tard, gazettes
recheï'Cher, de la première à la dernière ligne ce nouveau..monde en gésine. frlle maudite
les petits faits dont l'ensemble expliqué la Et je ne peux m'empêcher d'imaginer quel
et la succession d'Henri Menier
vie des peuples et des sociétés. livre extraordinaire eut pu écrire sur le pays
Les annonces mêmes les éclaireront sur moghrébien l'auteur du Cuivre et de L'En- Le grand public connaît surtout de la vie judi-
moeurs et l'économie du pays, et fixeront fant d'Austerlitz, de la Force et de La Ville ciaire, horsle retentissementdes poursuites crimi-
les ces dits « pittoresques» et très sou-
renfort de statis- Inconnue, mon cher et regretté Paul Adam. nelles, procès
pour eux, avec le quelques
Il eut lui, comment sur ce vaste vent «parisiens » dont il convient qu'il soit saisi
de sa expliqué,
tiques, les successifs degrés prospérité.
d'Élaboration nordi- en mêmetemps que le juge lui-même.Quelle est
Lors du tout récent voyage des membres Champ qu'est l'Afrique pour une femmela convenancedu vêtementmas-
de l'Association Profession- que, trois et quatre fois plus grand que.la culin, ou bien la statuette nègre devra-t-elleréin-
d'une délégation
de la Presse Républicaine à travers vieille France, des peuples et des nationalités tégrer au nom de l'art l'expositiondu Théâtre Pi-
nelle
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
au fil des grands fleuves,suivant une majestueuse paux de Fès, et le montantdes travaux doit s'éle-
et économiqueflottaison? ver à près d'un millionet demi.
Sans doute,M.GastonMeniera vendul'île 0 mil- Avec la maternité, M'"" Lucien Saint a voulu
lions de dollarsen 1U2C ; mais il a fallu cette cir- doter la villede Fès d'un orphelinatindigène.
constance exceptionnelleque ces trois plus gros- Le jeudi 27 mars 1030,M LucienSaint réunit
ses sociétésde papier du Canada,qui constituent
uen puissancefinancièretrès considérable, déci- donc, à la Résidencede Boujeloud,les principaux
dassent de se syndiquerpour acheter l'île ; il pa- notablesde la Médina,sous la conduitede S. E.
raît d'ailleurs qu'ellesen ont réduit l'exploitation. Sidi MohamedTazi, premier khalifa du Pacha, et
Et il avait fallu aussi que M. Gaston Menier fit comprenantnotammentle Présidentde la Chambre
sur l'île de grandesdépenses,que suivant l'expres- Mixte indigène, le Mohtasseb,des membresdu
sion pittoresquede M" Baudelot, il engraisse son Conseilmunicipalindigène,un Caïdde la banlieue,
billet de loterie. le Nadir des Habous.Assistéedu capitaine-inter-
Au procès de première''instance, le bâtonnier prète Sagne,qui est très connuà Fès et qui est
Rousse-avait apporté au tribunal un superbe al- actuellementattaché à la Directiondes Affairesin-
bum où tous les aspects d'Antiscosti étaient dé- digènes à Rabat, M'"" Saint exposa aux notables
peints. Cet album datait du temps où M. Henri musulmansle but et l'utilité de l'oeuvrede l'or-
Menier,qui venait d'acheter l'île, ressentait dans phelinat.
le vif la gloire un peu amusante de cette Ils applaudirenttous à cette initiative et félici-
royantéd'outremer.La désillusionétait venue,mais tèrent respectueusementM"'" Saint, en l'assurant
l'albumétait resté. Pour le grand avantage du pré-
toire. Car bien que les magistrats aient dû jadis de la vive gratitude de toute la populationmaro-
à M,"Lecoqde Kerland,le spectaclevnrié des pro- caine. Un Comitéde patronagefut immédiatement
l'holoHenriManuel. jections cinématographiques,sans doute n'ont-ils constitué.
point dédaignéles figures de l'île lointaine,froi- Le lendemain,vendredi, au matin, M Lucien
M. Edgai-dFaure. des et menues,énigmatiquessur les pages de l'al- Saint, accompagnéede M. le contrôleurVimal,ad-
bum. Peut-être mêmefurent-ils quelquepeu dis- joint civil au général commandantla Région,M.
traits de l'ensemblede l'affaire, et des discussions Ambrosini,ingénieuren chef des Travaux munici-
priétairc de l'île d'Anticosti,située à quarante mil- techniquesaiguës...Ainsi, et soit dit sans aucune
les du Labrador, à cent milles de la provincede paux; M.le docteurDarmezin,directeurdu Bureau
irrévérence,ainsi dans la pièce de Gantillon,quand d'Hygiène;MM.le capitaine Sagnes,le lieutenant
Québec,et que Elysée-Reclusappelait Ile Maudi- le colleur d'affichesinterrompaitsa besognepour
te, car elle fut fatale aux navigateurs. Anticos- murmurer rêveusementles syllabes de Chanderna- Andréani, fut reçue par S. E. Tazi et les autres
ti, « Natiskotek» pour les indigènes,nom moins gor. membresdu Comitéde Patronage à l'entrée d'un
suave sans doute que celui de ces îles dont le Edgar-Faure. fondouk appartenant aux Habous, à la Médina.
rhum avait enivré le Marius de Pagnol,mais aus- Après une visite minutieusedes lieux, M'""Saint
si plus rocailleux,plus crispé contre les tempêtes; décida immédiatementd'arrêter son choix sur ce
tout aussi digne, en somme,de tenter les conqué- Madame Saint à Fez fondouket chargea M. Ambrosini,sousles auspices
rants d'aventure,et ceux qui ont le goût des hori- de M. le contrôleurVimal,conseillerdu Comitéde
zonsneufs. Il est difficilede croirequ'Anticostiait d'établir un devis permettant d'installer
été pour Henri Menierune spéculation,mêmedans Patronage,
M'""LucienSaint est venuepasser une semaine l'orphelinat.
le sens ou la spéculations'approchele plus de la à Fès, entre le 25 mars et le 1'" avril 11)30.
poésie,tant par la magnificencede son objet que Dès l'arrivée de M'""Saint ici, tout le monde L'établissementdoit être divisé en deux parties
par la nécessité d'un rêve. Anticosti, accessible les en ce con- nettement séparées, l'une réservée aux garçons et
conçut plus grandes espérances qui
pendant l'hiver aux seuls brise-glace, dépourvue cerne les réalisations d'oeuvressociales et chari- l'autre aux filles,sans aucunecommunication,évi-
de populationnaturelle, infertile en céréales, in- tables au Maroc. tant ainsi une promiscuitédangereuse.Chaquepar-
grate au bétail, était pour Henri Menier,bien plu- En efiet,les échosétaient arrivés jusqu'à nousde tie doit comporterdeslocauxspéciauxpour le cou-
tôt qu'une entreprise,l'occasiond'un jeu de prin- l'activité bienfaisantede M"'"Lucien Saint, en fa- chage des pensionnaires,d'autres pour le vestiaire,
ce et des gestes de la grandeur.Il l'avait peuplée,
lui donnait un gouverneuret en surveillaitl'exis- veur de la protection de l'enfance et des mal- pour la cuisine.
heureux. Chaquesection aura, en outre, de petits ateliers
tence. On se laisse aller à imaginerAnticostiva-
guementintermédiaireentre l'île de Don Quichotte M'"" Saint comprit immédiatement que notre pour le préapprentissagedes garçons et des filles.
dont la i s- Dès que ces garçons auront reçu les premières
et celle du CapitaineCorcoran.C'est au dire mê- grande capitale, populationmusulmane,
me des géographesunede ces terres désoléesdont raélite et européennedevenait de plus en plus notions de travail, ils seront dirigés sur l'école
l'industriene tirera guère, et faites pour l'abordde dense, ne pouvait rester plus longtempssans une professionnelleindigènede Benjeloud,située préci-
quelque vaisseau fantôme surgi des légendes de maternité digne de son haut prestige et du chiffre sémentà peu distancedu futur orphelinat.
Sterstevens, ou pour que l'étrange Maldoror,qui imposantde ses habitants. Avecune clarté de vue, I Les filles recevront des leçons appropriées de
naguère donna so\ nom à une boîte montparnas- une rapidité de décision,une fermeté de proposet couture, broderieset travaux ménagers.
sienne,en viennecourir les côtesen déclamantson une compétenceremarquables qui ont vivement Le budget de l'orphelinatsera alimentépar des
interminablepsaume: « Vieil océan,ô grand céli-
bataire, Je te salue, ô' vieil océan.» frappé ceux qui ont approchéla digne compagne subventions de la ville de Fès, des Habouset des
de notre éminent Résident général, M'"" Lucien dons particuliers recueillis par les membres du
De fait, quand on songe que la principale ex- Saint résolut de créer une importante maternité Comité.
ploitation possible était celle du bois, on s'aper- à Fès. On prévoit le recrutement immédiatd'une soi-
çoit combiensa prospérité était aléatoire,puisqu'il
fallait amener ce bois au port mêmepar une voie L'implantationdu bâtiment a été déterminéelors xantaine de pensionnaires,chiffredéjà très appré-
ferrée, puis l'amener au moulinà papier, distant de la visite de M""'Saintsur le terrain, le vendredi ciable,qui s'accroîtratrès rapidement.
28 mars 1930,à 11h. 20. La visitede M"" Sainta provoqué,dans tous les
de 450 kilomètres.Commentce bois, richesse ad-
mirabled'ailleurs,pouvait-ilconcurrencercelui des Le devisa déjà été établi par M. Ambrosini,l'ha- milieuxindigènes,une vive sensation.
forêts du continent,qui s'en va tout naturellement bile et actif ingénieur,chef des Travaux munici- • Max Lepur.
L'AÈMUQUK DU NORD ILLUSTHRK
La Foire de Marrakech: I. M. Saint visiteles stands; II. Le Résidentadmireunecuiller d'argent exécutéepar un artisan.
La 10e foire de Marrakech Syndicats d'initiative,qui ont fait preuve, dans représenté,sousla directionéminentede M. Canas
leurs organisationsrespectives,du meilleur goût Fuentès,et que cette participationdu Comitéoffi-
local le plus touchant. cieldu Tourismede la zoneespagnoleest vraiment
Cette manifestationde l'activitétoujourssurpre- ! et du chauvinisme Maroc brillamment émouvante.
nante du Maroc,en général,et de la villede Mar- | Notons que le espagnoly est
rakech, en particulier,a déjà une histoire qui mé- :
rite quelqueattention.
L'idéepremièrese bornait, dèsle principe,à l'or-
ganisation d'une simple foire de ville, maintenue
dans des limites très modestes;un concoursd'éle-
vage y était compris,mais l'associationdes agri-
culteurs et éleveursde Marrakech,allant plusloin,
fit si bien que cette simple manifestationétait
transforméeen un concoursagricole.
L'ensembleobtint un tel succès que, en 1921,
c'était la « Semainede Marrakech» qui était or-
ganisée au bénéficedes trois grandesbranchesin-
séparables de l'activitéhumaine: l'agriculture,le
commerceet l'industrie.
La réussite dépassatoutesles espérances.Il n'en
fallait pas plus pour autoriser et déclancherun
nouveauprogrès.
Le principede la la grandefoire prenaitcorpset
trouvait aussitôt des partisans convaincuset con-
fiants.
Le généralcommandantalorsla région,la Cham-
bre mixte, l'Associationdes Agriculteurset Ele-
veurs, le pacha de Marrakech,les grands caïds
se mirentà l'oeuvre,avec élan, et la Foire de 1922,
fruit d'une collaborationaussi éclairéequ'unanime,
fut un triomphe.
L'affaire était définitivementlancée, le succès
était désormaisaffirmé pour l'avenir: il n'y avait
plusqu'à procéder,avecsagesse,à une organisation
définitive,en adaptant aux possibilitéslocalesles
dispositionsen usage dans les grandesvilles dela
Métropole Le cortègepasse clansles allées du Djemaa-ei•Arsi.
Un Comité permanent préside à cette entre-
prise; il a acquis des terrains sur lesquels s'édi-
fient peu à peu les pavillonset stands, répondant
auxbesoinset déjà s'est fait sentir la nécessitéde
créer une grande salle des fêtes, complétantun
ensemblefavorableà toutes autre manifestations
dont la belle région,dont Marrakechest le centre,
poui-raêtre l'instigatrice.
La Foire de Marrakecha ainsiobtenuet fixésa
bonneplacedansle calendrierdesmouvementséco-
nomiques: le temps et la brillanteactivitédesor-
ganisateursne pourrontque l'améliorerencore.
Réceptionau Palais d'Eté des Anciens Elèves des Ecoles primaires Supérieures.
Une réception au Palais d Eté empêeh?point cependantd'avoir pleinementcons- eux » à un yaouledcireur qui ne manquepas d'al
cience en leurs devoirs de scouts et d'observer, ture, bien qu'il soit de paille.
quand il le faut, une disciplineet une pondération Et ce petit mondeva et vient, siffloteet respire
Parmi les nombreuxcongrès qui tiennent leurs irréprochables. au grand air du Sahel, tout chargé dessenteursdu
assises à Alger pendantles fête-sdu Centenaire,il Pour comprendreet mieux aimer l'éclaireur, il bois d'eucalyptusvoisin. Pas une seule note dis-
en est un qui servira plus particulièrementl'Al- faudrait partager, pendant quelquesjours l'exis- cordante; Français, Algérienset Etrangers ne for-
gérie et qui la fera mieux connaître à une très tence qu'il mène en camping,vaincre avec lui les ment plus qu'un bloc fraternel. Ils sont quinze
importante catégorie de Français. Nous voulons innombrablesobstaclesque lui opposentla nature cents, mais il n'y a qu'un seul coeur,qu'une seule
parler du Congrèsde la FédérationdesAssociations et des circonstancesd'ordres divers; participer à âme et c'est bien là le résultat immédiatet le plus
des Anci:ns E'èvesdes EcolesPrimaires Supérieu- ses travaux, ses exerciceset à ses jeux; assister significatifdu scoutismeinternational.
res de France et des Colonies. à ses fêtes champêtres et écouter, le soir, à la Dans un geste spontané et louable, M. le Gou-
Ce congrès,qui a réuni à Alger de très nom- lueur du feu qui crépite et vacille, les histoires verneur général Pierre Bordesa tenu, jeudi der-
breux professeurset élèvesde la Métropole,a te- de Calumetou autres Parana. nier, à inaugurer officiellementle Camp National.
nu sa séanceinauguralele mardi 15 avril sous la Accompagnédes principalesautorités civileset mi-
présidencede M. Pierre Bordes,GouverneurGéné- Mais,visitezle camp nationalet vous aurez déjà litaires de la Colonie,auxquelles
une première impressionde ce que peut être le étaient venus se
ral de l'Algérie. « modusvivendi» d'un boy-scout,de tout ce qu'il joindre le colonel Marchai,directeur des services
A l'issue de cette cérémonie,les congressistes militairesau cabinetde M. Morinaud;MM.Hubert
sontallés déposerune palme,cravatéeaux couleurs contientde romantismeet de noblesse.
Parcourez les différentessections. Voyez avec Martin, présidentdu Bureauinternationaldu scou-
nationales, au pied de la plaque de marbre où tisme mondial; Lefèvre, chef de camp; Ncrdeux,
sont inscrits les noms glorieux des professeurset quel soin jaloux elles ont été aménagées.Chaqu" chef adjoint; Chartus, chef de troupe à Alger, et
élèves do l'Ecole Primaire Supérieurede la ram- pays,chaquerégion ont rivaliséde goût et d'intel- Fernand Hugues, président du Comitéd'organisa-
pe Valée, morts pour la Patrie pendant la grande ligence, mettant à profit les moindres accidents tion, il parcourut les huit sections,visiblementin-
tourmente. du terrain et l'aide précieuse de l'arbre. Ici, le
mot d'ordre est «bonne humeur» ! L'éclaireur, téressé par le spectacleoriginal et plaisant qui lui
L'après-midi,à 17 heures, M. le GouverneurGé- même dans les momentsles plus difficiles, doit était donné d'admirer.
néral et M1""Pierre Bordes ont conviéà un vin conserverle sourire.Il s'ingénieà décorerson do- La visitedu campterminé, nos boys-scoutsoffri-
d'honneurles membresdo ce congrès. maine avec esprit. Telle troupe bourguignonne rent au représentantdu Gouvernementune fête en
Au cours de cette cordiale manifestation,qui tous points parfaite. Après un défilé impeccable
sculptera dans la terre humide un superbeescar- devant la tribune spécialement établie, petits et
eut lieu au Palais d'Eté, et qui fut agrémentée got et découperadans des feuilles de figuier de
par un concertdonnépar l'excellenteMusiquedes Barbaried'imposantesgrappesde raisins,Les boys- grands,eclaireurs,louveteauxet girls-scoutss'élan-
Zouaves, « La Voix du Géant» se fit entendre. marins d'Algervous préviendrontaimablementpar cèrenten une charge à la fois grandioseet profon-
Installée au milieudes jardins, face au Palais, de larges pancartesqu'il y a danger à s'aventurer dément émouvante.Leurs cris de joie, leurs hur-
« La Voix du Géant» retransmit à l'aide de ses dans « leurs eaux » où foisonnent,paraît-il, de ter- rahs frénétiques,le bruit des bâtons qui s'enti-echo-
puissants haut-parleurs, l'émissionde Radio-P.T. ribles requins...en l'occurenced'inoffensifsharengs quaient et le claquement sec de leurs étendards,
T.-Alger. Entre temps, elle donna les meilleurs fumés dont la dorure, terne et lépreuse,fait son- c'était commeun hymne à la jeunesseet à la vie,
morceauxde son répertoire. ger au dômedes Invalides.Un peu plus loin, les qui montait,vibrant et formidable,vers le soleil...
«La Voix du Géant», que l'on entendait pour Bônois ont confiéla conciergeriede leurs « che-c AndréSarrouy.
la première fois à Alger, obtint un gi-ossuccèsde
curiosité.
Les congi'essistesfurent particulièrementchar-
més par le bienveillantaccueilde M""'et M. Pier-
re Bordeset émerveilléspar le cadre enchanteur
du Palais d'Eté. Ils chargèrent M. Dumas, prési-
dent de leur Fédération,de remercierM. le Gou-
verneur Généralet MadameBordeset de les as-
surer de toute leur respectueusegratitude.
F. B.
Le Centenaire
La fête fédérale. I hommageempreintd'un profondrespect, à l'égard depuisprès d'un demi-siècleaux destinéesde la Fé-
Le record d'affluencefut battu lundi dernier à de M. Cazalet,qui a été un précurseur et préside dération des Sociétésde gymnastiquede France.
l'occasionde la fête fédérale et l'Hippodromedu
Caroubier,pourtant habitué aux foules compactes,
n'avait jamais connu pareille multitude.
Il est assezdifficilede décrireune fête de gym-
nastique et surtout d'émettre une critique quel-
conquesur les différentesproductionsdes concur-
rents. Nous laisserons donc ce soin à d'autres
mieux qualifiésque nous.
Disonsseulementque les mouvementsd'ensem-
ble exécutés par les cinq mille jeunes gens, sur
un motif oriental spécialementcomposépar le
capitaine Chevalier,chef de musique au 9' Zoua-
ves, produisit une impression profonde et, sans
doute, inoubliable.La puissancede la masseet son
extraordinaire dynamisme se révélèrent presque
brutalementaux yeux de l'incrédule,et beaucoup
comprendrontmaintenant poui'quoicertains mo-
dernes épris d'idéal — cet idéal que l'on appelle
généralementavant-gardisme— viennenty puiser
les meilleuresinspirations.
Après le concours, M. Berthier, délégué d'Or-
léans, remit à M. Morinaud,sous-secrétaired'Etat
à l'Education Physique, — qui présidait en com-
pagnie de MM. Champetierde Ribes, ministre des
Pensions; Ricolfi, sous-secrétaired'Etat à la la
Guerre, et Pierre Bordes, gouverneurgénéral de
l'Algérie — le drapeau fédéral. M. Morinaudten-
dit l'emblèmeà M. Brunel,maire d'Algeret, tourné
vers les gymnastes attentifs, prononça une tou-
chante allocution,dont nous extrayons le passage
suivant :
« L'éducation physique, continuant la prépara-
tion militaire, donnera à la France des hommes
sains et forts, aptes au travail, utiles dans la paix.
Dans l'intérêt de notre jeunesse et de la Nation,
il faut donc qu'à l'école, au collège,au lycée et La Tribune officielle'pendant les manifestations: Au centre, M.Morinaud.
dans nos sociétés post-scolaires,tous les jeunes
Français s'astreignent à bien se préparer au ser-
vice militaire.
« Nous nous efforceronsde remplir, quant à
nous, de toutes nos forces cette tâche patriotique.
" Le bel exempleque vous nous donneznous y
encourage,nous y incite et nous y pousseirrésis-
tiblement.
« Jeunes gens des nations amies, je vous sou-
haite la plus affectueusebienvenue.Je suis heu-
reux que vous ayez particulièrementbrilléà notre
grande fête fédérale.
« Jeunes gens de la Mère-Patrie,je vous salue
sur cette terre d'Afrique, où notre France, par
son oeuvre civilisatrice, s'est pour l'éternité cou-
verte de gloire.
« Jeunes Français d'Algérie, recevez tous nos
éloges pour votre belle tenue! »
Puis ce fut la ruée vers les trains, les tram-
ways et les autobus et le joyeux retour à Alger
qui disparaissaitdéjà sousles flotsde lumière.
Aux principaux artisans d'une aussi belle et
aussi complèteréussite, à MM.Dominique,Ferrier,
Giordanoet à tous leurs collaborateursdévoués,
nous adressons nos complimentssincères et cor-
diaux.
M. Gustave Wolf
M. Henri Sultana.
de la Société Commercialed'Armement,président
de l'AssociationSportive Bônoiseet membrede la
Chambrede Commerce.
Industriel et commerçantavisé et d'une cons-
cience qui est un exemple, amateur et animateur
de tous les spoi'ts, défenseur infatigable des inté-
rêts de la collectivité,M. H. Sultana reçoit aujour-
d'hui la très légitime récompensede son labeur
fécond,de son généreuxaltruisme et de sondévoue-
ment à la chose publique.
Nous ne saurions manquer de lui adresser, en
SOUK-AHRAS.— Une fête masquéedonnée par la C.F.A.E.au profit du Bureau de Bienfaisance: cette heureuse circonstance,nos plus chaleureuses
Un groupe de danseuses. félicitations.
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE 13
L'Exposition de Beni-Ounif
Par l'ouverture de cette Exposition organisée
par les Servicesdes Territoires du Sud, voilà de
nouveaule Sahara porté sur le plan de l'actualité.
Commentse fait-il que cette nouvellemanifesta-
tion du Centenairede l'Algérien'ait pas joui d'une
faveur au moins égale à celle dont a bénéficiéle
Congrès de la Rose et de l'Oranger, tenu à El-
Goléa ?
Il faut bien reconnaîtreque la possibilité d'at-
teindre Beni-Ounifpar le moyen banal du che-
min de fer enlève à cette entreprise le caractère
essentiellement pittoresque qu'a offert aux con-
gressistes la route de l'Extrême-Sudalgérois.
Et cependant,la mer d'alfa oranaise,les chotts,
Aïn-Sefra,Figuig offrentau touriste des spectacles
vraiment attrayants, et puis, pourquoi se priver
du léger, mais délicieuxfrisson que peut procurer
aux sensitifs l'approchedu « bled essiba», de ce
Tafillelt, d'où sortent de temps à autre des « har-
kas » qui viennent faire parler la poudre sur la
Zousfana ?
Et encore, n'offre-t-ilpas un certain intérêt ce
pays que le fameuxtraité de 1845,déterminantla
frontière entre le Marocet l'Algériefrançaise, dé-
clarait « no man's land », parce que, au Sud du
Téniet-es-Sasci,la terre, disait-il, ne méritait au-
cune attention, puisqu'elle« ne s'y laboure pas ».
Quoiqu'il en soit, l'immenserégion, dont l'arête
centrale, marquéepar le cheminde fer, est, pour Expositiondu Centenaireà Beni-Ounif: Vue générale des bâtiments.
Le Stand de la Dinanderie.
Le Casino Municipal
MÉMENTO
Bèrthe Hermance,couture, 91, ave-
nue des Champs-Elysées-
1:
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
nograplies du Palais-Bourbon,dit Le
Journal des liclaireurs:
—Vousvoulez réglementerla mort.
Essayez donc...vous verrez ce qu'elle
vous répondra...
--Nous ne comprimeronspas les jeu-
nes cerveauxdès leurs premiers pas...
- Une crise très violente, mortelle,
celle-là,s'est produite; mais elle n'eut
pas de Conséquences graves...
—Le COEUr qui bat sous la blouse
de l'ouvrierest souventaussi vaillant
que celui qui bat sous le haut de for-
me du bourgeois.
—Vous leur liez tellement les bras
qu'ils ne savent plus sur quel pied
danser.
—Je l'ai consulté.Il m'a réponduaf-
firmativement ; non.
Les Propos de table d'hôte -Le jour est enfinvenuoù les cer-
de « L'Hôtellerie». veaux des enfants du peupleauront le
(/est une petite artiste qui chercheà !droit les...
de s'asseoirsur les bancsdes êco-
percer, m ais(pli nebrille pas par l'intel-
ligence.
Devantelle, on racontaitl'histoiredu
monsieurqui demandaità un garçonde
restaurant,assezpeu empressé,s'il avait
des varices,et auquel le garçon avait
répondu :
- - .le vais voir à la cuisine.
.Moi,lit remarquerl'aimableartis-
te, -ça ne nie serait pas arrivé.
Et pourquoi donc?
— Je regardetou jours la carte avant
de coinmander. S. A.C.A.I).N.A.
La Société Amicale (les Cinéaste-
)il| spécialité de Baptême ses | Vmuteursde l'Afriquedu Norda tenu
AU bonbons fins. ion assembléegénéralesamedi dernier
fans les salons de la Brasserie de
Mouillagedes /lotira Française l'Etoile sous la présidenced'honneur
cl Elrangire de M. Ilanuedoiiebe.
dans le pori d'Alger. Aucoursde la .réunionde celle jeune
La Directiondu Port nous informe et active Société,d'importantes déci-
sions ont été prises pour le plus grand
qu'il l'occasionde la visite en Algérie intérêt de l'art cinématographique
de M. le Présidentde la Itépubliqueet amateur.
îlescérémonieset l'êtesqui auront lieu Il a été
pendantson séjour,le l'orl d'Algersera cours doténotamment décidéqu'un con-
(le et
appelé à abriter dansses eauxun grand le sujet sera prochainementarrêté,dont
plusieurs prix
nombre de bâtiments de guerre Iran ra lieu entre tous les membresîleau- la
çois et étrangers pendant la pérh-dc Société.
compriseentre le I mal au malin et te En outre,une soiréeamicaleau cours
tu mai au malin.
UneCommission spécialenomméepar de laquelle seront projetés les meil-
M.le GouverneurGénéralet comprenant leurs lilnis pris par les membresde la
des représentantsde toutes les Admi- S.A.C.A.I).A.N. pendantle défiléhistori-
nistrationset Groupementsintéressésa que du \'i avril, sera donnée aussitôt
examinécette question. que la sélectionen aura été l'aile par
Conformément aux avisémis par cette le Comitétechniquede la Sociétédont
Création h'rancis. Photo Manuel. Commissionet aux instructionsde M. un des membresfera la critiqueen mê-
Robecrêpeîle chine marineagrémen- en chef du l'hon- me temps(|Uune causeriede vulgarisa-
tée d'un boléro. l'Ingénieur port,j'ai
neur de vous l'aireconnaîtreque, pen- tion.
dant la période sus-indiipiée.tout le Les amateursde la photographiéani-
protestercontreles traîtres de cinémaI plan d'eau du bassin de l'ancien port mée qui ne l'ont pas encore partie de
Il parait, en effet, qu'à Hollywood sera utilisé pour le mouillaged'une im- la S.A.C.A.D.A.X. sont priés de se faire
c'est généralementun Chinois qui est portante partie de la •"lotte française inscrire au Siège social de la Soeiélé.
chargé de jouer ce rôle classique, lit et des bâtiments étrangers venant sa- 1, rue d'isly, à Alger.
les Chinoisen ont assez...de servirde luer le Chefde l'Etat. Serontseuls ré-
tète de Turc. servés les postesdes courriersréguliers
D'autantqu'à côté des argumentssen- de France et trois postes des Compa-
timentauxils invoquentdes arguments gnies CÔtièrcs.Les autres navires ne
matérielséloquents. pi iirrontêtre placésque dans le bassin
Notamment celui-ci: (pu- la Chine de l'Aghacl la DarseSud.
La Guadeloupeproteste contre le contient des millions de spectateurs Je vous invite,en conséquence, à te-
projet de création d'un Gouver- dont la susceptibilitévaut d'être mé- nir Comptede cette situationet à avi-
ment général des Antilles. nagée. ser les armementsdont vous êtes les
Tout ceciest bel et bon, maisne fait I représentants à Alger(pie la Direction
M. Henry Bércngcr,sénateur de la ! du Port ne disposera(pie d'un nombre
Guadeloupe,vient de recevoir de M. guère l'affaire des cinéastes,qui se de- i taire
mandenteu ils restreintde postes (l'amarrage
quel pays perdu pour-i face aux besoins du CommerceMari- p our
Justin Archimèdc,présidentdu Conseil1 ront
général de la Colonie,le télégramme! leursbien, désormais, aller chercher time.
traîtres ?
suivant: il.esbâtimentsarrivant à partir du '.\ La « Vie Agricoleet Rurale».
-' Pays entier, avec,énergie,proteste mai qui ne pourront trouver placs à
et vous demande protester Sénat con- devrontmouiller horsdes jetées, Le numérodu (i avril 1930est exclu-
l'Agha,
tre projet éventuelcréation gouverne- aux emplacementsqui leur seront des: sivement consacréau Centenairede l'Al-
ment général Antilles.Recevrezdélibé- Huéspar les pilotes et de façon à il. gérie et contientles articlessuivants :
ration par prochain courrier. .!;- pas gêner les mouvementsprévus de çaise, L'Algériedans l'Afriquedu Nordfran-
ehiintde.» bâtimentsde guerre et le balisage(pi par P. Cbervin: la colonisation
sera mouillépourla revuenavale. en Algérie(1830-1930), par C. Mercier;
L'évçlutlonde la colonisationagricole
en Algérie,par P. Bcrlhnult; l.e mou-
vement mutualistevu Algérie,por L.
Boyor-Bansc; Le vignoblealgérienet le,
culturesde remplacement,par E. Vivet;
Les possibilitésarboricolesde l'Algérie,
par M.Brichct;Leschevauxbarbes,par
(i. Trouctte; La lutte biologiqueappli-
La protestation des « traîtres ». quée à l'agricultureen Algérie,par De-
lassuset Lcpigrc;Commentdevenirco-
Chacun sait (pie le cinéma,muet ou lon, par P. Chervin.
parlant, fait une grande consommation Envoi franco de ce numéro, in—1",
de « traîtres ». contre '2 fr. 50 en timbres-posteadres-
Dansun drame, le traître est un per- sésà la librairieJ.-B.Hallièreet fils, 1'.),
sonnagenécessairetau demeurant,dans rue Hautcfeuillc, P aris.
le grand drame de la création, n'a-t-il
pas fallu introduire Ahriman ou Sa-
tan?...) Stén«-Dactylographi«-C«mptabiUM
A petites causes, grands effets. 16.luit, lafêrrlèrê
r»«»i»'« Ortadtlui» d'Algar
Le GouvernementChinoisvient de •in««4ft UM*«I* •• Droit
18 DU NORD ILLUSTREE
L'AFRIQUE
Le Steamer « Charles-Schiaff
ino».
Les progrès ^réalisés par la Société Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les li- Catherine-Schiaffino 2.100T.
gnes desservies par cette Compagnie,dont l'im- Schiaffino-XXn 1.500T.
Algérienne "de Navigation pour l'Afrique 16 " portance et l'accroissementdémontrent son pro- Schiaffino-XXIII 2.300T.
dujNord Charles Schialîino et G digieux développement,ainsi que le chemin par- ScliiaffinoXXIV 2.300T.
couru depuis sa constitution, qui remonte à dix LIGNESCOTIEBES
Les offortsconjuguésdes Pouvoirspublics et de ' années. iS/s Jeanne-Schiaffino 1.300T
l'Armementfrançais,pour opérer la rénovation de Ces lignes sont les suivantes: Finistère 1.250T.
noire Marine Marchande,n'uni pas laissé indiffé- LIGNEDEROUEN Prosper-Schiaffino 1.200T.
rente la Société Algériennede Navigationpour S/s Charlcs-Schiaffino 5.900 T. Actif 1.100T.
l'Afriquedu Nordce CharlesScliiaffinoet C" », qui
son tribut à Monique-Schiaffino 5.300 T. Ville-de-Tipaza 100T.
s'est donnéepour mission d'apporter . 5.800 T. Yillc-dc-Téncs 400T.
l'oeuvrede redressementnational, suivanten fidè- Ange-Schiaffino
Marcel-Schiaffino 5.600 T. N.-Dame-d'Afrique ;t00T.
lement le programme d'extension et de développe- 6.700 T. On comprendque grâce à de tels moyens,la So-
ment techniqueet commercialqu'elle s'est tracée. Nicole-Schiafflno ciété Algériennede Navigationpour l'Afrique du
Celte firme,dont nous avonsà maintes reprises LIGNE DE BBEST-DUNKEHQUE Nord » CharlesScliiaffinoet C1"» soit appelée à
signalé le souci particulier qu'elle attache aux inté- Schiaffino-Frères 4.800T. jouer un rôle prépondérantdans l'activité économi-
rêts de la Colonie,s'est ingéniée,au cours de ces S/s Lautent-Schiaffino 5.000T. que de la plus belle de nos possessionscoloniales
derniers temps,à mettreà la dispositiondu Com- Marie.I.ouise-Sehiaffino 5.500 T. et ait à coeurd'améliorerchaquejour la placequ'el-
merce algérien des unités de mieux on mieux ap- Scliiaffino 5.500 T. le occupe dans
son et tndant à don- 5.500 T. l'Armement français.
propriées aux besoinsde trafic Rose-Schiaffino Nos souhaits sont que d'heureuxrésultats dans
ner à l'ensemblede sa flotte un caractèrede plus TTfiv? nv. LA MEDITERRANEE son exploitationsoient la juste récompensede l'in-
grande homogénéité. S/s Antoine-Schiaffino .1.200T. térêt qu'elle porte au commercealgérien.
On peut affirmer, sans crainte d'être démenti,
que son organisationméthodique, en cette annéedu
Centenairede l'Algérie,voit le couronnementde ses
effortsréalisé par la mise en servicerécente de
deux superbesunités, dont nous donnonsla photo-
graphie.
Le 10 décembre1929, les Chantiers Howaldls-
werke et Kiel, ont, en effet, mis à l'eau, pour le
comptedecette Société,le s/s «les Marcel-Schiaffino »,
dont les caractéristiquessont suivantes:
Longueurentre perpendiculaires : 102m. 65.
Largeur boys membrures : 14 m. 63.
Creuxsur quille : 8 m. 07.
Vitesseen charge: 11 noeuds.
D'autre part, le 16 mars dernier,les Chantiersde
la Seine Maritime,au Trait, ont procédéau lance-
mentdu s/s « Çharles-ScKiaffitîo », portant le nom
du fondateurde la Société,ayant les caractéristi-
ques suivantes: : 106m. 720.
Longueurentre perpendiculaires
Longueurhors tout : 111 m. 500.
Largeurhors membrures: 15 m. 680.
Creux sur quille : 7 m. 600.
Vitesseen charge: 11 noeuds.
Possédantla plus haute cote du Bureaude clas-
sificationVeritas,ces deux unités sont d'une con-
ception minutieuse,d'une réalisation pratique, sû-
re et irréprochable ; remarquablementaménagées
pou/ le trafic auquel elles sont destinées : marchan-
dises diverses,vins, fûts, etc., elles disposentde
cales et d'entreponts spacieux,desservis par des
panneaux aux plus grandesdimensionsdes et par de
puissants moyensde levage permettant mani-
pulations rapides; leurs ponts, bien dégagés,des les
désignenttout spécialementpour le transport
colis lourdset encombrants.Elles sont toutes deux
alTecté-es à des servicesréguliersentre l'Algérieet
les ports français de l'Océanet de la Manche. Le «Marcel-Schiaffino».
19
L'AFRIQUE DU NORD ILLUSTREE
LES BEAUXFILMS teo; aussi je pars, et, cette fois, vous de chef de bataillon au Tadla, puis, Gouverneur On ne peut que savoir gré à M. le
ne nie reverrez plus. après de nombreuxcombatsautour de général Pierre Bordes
"Unsoir à Cadix, il entra dans un Taza, reçoit l'élôgieuse citation sui- d'avoireula généreusepenséede faire
La femme et le pantin baile empli de marins. Deux femmes vante : « A prit part à de nombreuses imprimer,pour le faire distribueraux
tournoyaient sur l'estrade, dans une opérationsavec les troupes de Taza, cours ancienset aux jeunes zouaves,le dis-
Dansla nuit neigeuse,le train rou- atmosphèrechaudeet vibrante. Il en- donnanten toutescirconstancesle plus du colonelLaborde.
lait péniblement,se dirigeantvers Sé- tendit réclamer Conchita.Les cris re- bel exempled'énergie et de courage. Les paroles si émouvantesde ce fier
ville. doublèrent;il tourna la tête. C'était A su former une troupe d'une endu- et vaillant soldatméritent en effet de
Soudain le convoi s'arrêta, bloqué elle. rance et d'un mordant adinirables;en rester, car elles ont fait communier
par la neige. Mais ne dévoilons pas l'intrigue particulierau cours descombatsdes 16 tous les coeursdans un même senti-
Dans un compartimentde première, de ce très beau film, l'une des oeu- septembreet 25 octobre1917dans la mentdereconnaissanceavecles grands
un riche Sévillan, Don Mateo, était vres les mieuxréussies de Jacques de région de Touahar, a fait preuve des disparus et ont évoqué,avecune rare
fort ennuyéde cette halte forcée.Par- Baroncelli,qui bénéficie d'une inter- plus belles qualitésmilitaires.» puissance, le glorieux passé de la
courantles couloirs,il arriva dans un prélaiion. absolument remarquable. Il rejoint le front de France, au dé- France éternelle.
wagonde troisièmeoù il aperçut deux Conchita Monténégros'y révèle co- but de 1918,est adjointau commandant
femmesqui se battaient.L'une d'elles médienne de grande classe. du 1" Régimentde Zouaveset est cité Le Restaurant des Ambassadeurs
à l'ordre de cette unitéle 8 novembre. à Casablanca
Après quelquessemainessur le Rhin,il
retourne au Marocavecson régiment.
On sait lereste : lieutenant-colonelau En 1808,Napoléoninvitait Talley-
9eZouaves,il est promu colonelle 23 randà réunir les aéputésdu Corpslé-
mars 1928et maintenuau commande- ïisiatif dans des dîners nomDreux
ment du régiment. «pour cultiverleurs dispositions». Et
De tels états de servicesse passent ie tout temps «la chaleur conimuni-
de commentaires.Nousne saurionsce- cative des banquets» a exercé sur la
pendantterminer ce rapideexposésans conduitedes auaires une action in-
rappeler la belle cérémonie,toute ré- contestable.On entend dire souvent
cente, où furent si magistralementpré- que c'est au café que se traitent les
sentés aux «ancienszouaves»,par le auaires et que c'est au restaurant
colonelLaborde,les drapeauxde Solfé- qu'ellesse nouent.
rino et de Sébastopol- lie distingué propriétaire du Res-
Ceuxqui ont eu la bonnefortune d'y taurant des Amuassaueurs connaît
'• -•-'.
assister n'oiilvit'v.-i-;- ,-,r trop tes dessousde la politiquepour
ne pas s'être souvenuqu'à aer'aut de
Parlement, une belle salle de restau-
rant ne peut qu'être utile au négoce
et à la vie socialed'une grande ville.
Il ne s'est trompé.Et l'accueil cor-
dial, joyeux, approbateur,que l'élite
de la Sociétécasablancaisea t'ait à la
réalisationde son idée est pour lui la
réponse qu'il attendait.
JUe11 avril, de l'î à 19 heures, les
personnalitésles plus notoires étaient
Une scène de «La Femme et le Pantin». invitéespar les soms du directeur de
letaDlissemeiit,M. Garignano,à l'i-
nauguration
' de la salie. Le 1:2 avril,
était admirablementjolie; il- les se-1 Le Colonel Laborde un amer de gala a réuni toutes les
para, et la petite;slerécompensad'un! élégancesde Casablanca..Le lii avril,
sourire. Samedi 12 avril, au cours de la ue io h. à 18 n. i/z, un thé dansanta
Quelquessemaines plus tard, Don granderevue du Centenaire,le colo- clôtureces letes auxquellesla eordia-
Mateodonnaitune fête splendidedans lel Laborde,commandantle 9'' Zoua- I litê uc-scnefs de ia maison, l'empres-
ses jardins; il venait de reconduire 'es, qui compteplus de trente années ! sèmentdu personnelont donneun air
une de ses invitées, quand une rose le brillants servicesen Algérie,en Tu- ; de lamilie excessivementagréable.
tomba à ses pieds. Il leva la tête et îisie et au Maroc,a reçu, des mainsdu ! Rien n'a été néglige pour cnanner
reconnutla petite du wagon. MaréchalFranchet d'Espérey, la cra- les consommateurs : la salle est vaste,
—:Je me nommeConchaPerez, dit- vate de commandeurde la j les murs tapissés de beau marbre
Légion
elle, et j'habite avec ma mère calle l'honneur. j gris qu'un liseré d'or décore simpie-
Monteros; veniez me voir. Les «vieux chacals», qui connais- ' ment; un jeu de lumière sur l'en-
jette
Et Don Mateo alla voir Conchita. sent la réputationde bravouredu ma- de cette voix vibrante,animéedu plus sembleun éclairaged'une douceblan-
Il croyait l'avoir à sa merci, il fut gnifique soldat qu'est le colonelLa- j! pur souffle patriotique, qui, dans une clieur.
vite détrompé. borde, s'enorgueillissent de compter envolée magnifique,fit pénétrer au l^es menus, dont le prix n est pas
Un soir, il surprit Conchitaendor- parmi leurs amis ce sympathiqueoffi- i coeurde tous la plus intense, la plus plus élevé que dans les grands restau-
mie. Furetant dans la chambre, il cier, véritable entraîneur d'hommes formidableémotion. rants de la ville, sont CHOISIS avec le
découvritle portrait d'un joli garçon. qui, en dépit des trois graves blessu- Ah ! certes, à vous entendre,monco- désir évidentde satisfaire ia clientèle.
Une' jalousie,féroce l'envahit brus- res qu'il reçut au début de la guerre lonel, les vieux zouaves ont compris Il y a, dans les grands lioteis de
quement et il comprit que l'amour (une balle lui traversa la poitrine), pourquoi et comment «la belle 2"», Casablanca,de bellessalles de restau-
était né dans son coeur. est resté le chef alerte et vigoureux dontvous avez évoquéle souveniravec rant : celles de l'Hôtel i\iajestic sont
Alors, il demanda sa main à la qui s'imposeà l'affectionrespectueuse tant d'éloquenceet de conviction,ne connues; le restaurant de la villa Cla-
vieille mère et donna de l'argent. 11 de ses officierset de ses hommes. connut plus qu'une pensée lorsque, le ra, dans un joli cadre de verdure, est
fit acheter de superbes bijoux, des Déjà, en 1913, il manifestait ses 1" septempre1914,vous êtes tombé à très iréquentê; le Koi de la isiere et
fleurs qu'il allait envoyerà sa future bellesqualités. C'était au Maroc,où il quelquesmètres de l'ennemi: le Petit rJoucetsont très estimes,mais
femme, quand il reçut ce court bil- était parti, commecapitaine, avec le — Sauverle capitaine!... le Restaurant des AmDassaueursa
let : l'r bataillondu 1erRégimentde Zoua- Us ont compris aussi pourquoi, à réuni dans son organisation tout cd
« J'allais me donner à vous, vous ves. Prenant part aux opérations au Taza, le bataillon de marche du 4e que le progrès peut apporter de per-
avez voulu m'achetèr. Vous ne me Sud de Mogadpr,il est cité,le 12 avril, Zouaves,que vous commandiez,avait fectionnementet d'attirance. Il nous
reverrez jamais plus. Adieu.— Con- à l'ordredu corpsd'occupation. si belle réputation : Tel chef, tels sol- appartenait de le signaler à nos lec-
cha. Le 9 août 1914, il est en France, dats ! teurs.
Don Mateo donna des fêtes pour avecle régimentde marchede Zouaves.
s'étourdir; mais, au fond de son C'est le 1"' septembre, à Alincourt,
coeur,il y avait une blessure qui ne qu'il a la poitrine traversée d'une
se fermait pas : le souvenirde Con- balle, et un ordre de l'Armée, en
chita. date du 22 septembre 1914 (un des
Un soir, en passant dans une premiersde la grande guerre), le cite
ruelle, il s'entendit appeler. C'était en ces termes :
elle. Us parlèrent pendant toute la « Le 28 août 1914,a montréles plus
nuit, Conchaacceptait d'être sa fem- belles qualités militaires- A brillam-
me. Commeil allait partir, Don Ma- ment enlevésa compagnieà la baïon-
teo entendit siffler sous les fenêtres; nette, à l'attaque d'un village,a perdu
Conchas'élança vers un jeune gail- cent hommesdans cette attaque, sans
lard qui lui remit une lettre et dis- que le moral de sa compagnieait été
parut. C'était le garçon dont il avait atteint. Est tombé grièvementblessé
vu le portrait dans la chambrede la le l':r septembre,à la fin du combat,
petite. Conchalut le billet : ayant réussi, durant- toute la jour-
« Concha,nous partons demainpour née, à empêcherdes forces ennemies
Cadix,monfrère te remettra ce mot, supérieuresde déboucherdes bois.»
— Lola.» Nouvelleblessurele 16 juin 1915,en
Concha refusa de montrer la let- i entraînant ses zouavesà l'assaut, et
tre à Don Mateo et celui-ci,furieux, nouvellecitation. Troisièmeblessure,
partit en jurant qu'il ne reviendraitI le 25 septembre1915,en Champagne,
pas. et troisième citation. Après quoi, le
Il tint bon, deux jours et alors capitaine Laborde,promu officier de
qu'il allait s'avouer vaincu, il la vil la Légiond'honneur,est mis à la dis-
apparaître. Elle lui dit : position du Résidentgénéralau Maroc. CASABLANCA. La Salle du Restaurant des Ambassadeurs.
— Vous ne m'aimez pas, Don Ma- Il y gagne rapidement ses galons Photos Fiandrin.
20 L'AFRIQUE DU NOIt I) ItLUMUH-.
Alger-Gao
en 65 heures
: FONTANA
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FRÈRES, Vupour la légalisationde la signature: L'adjointdélégué,