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SOMMAIRE
SOMMAIRE ………………………………………………………………………
…………………………..1
ABREVIATIONS…………………………………………………………………
…………………………….2
INTRODUCTION………………………………………………………………
……………………………….3
PARTIE I - L’INTEGRATION DE LA PREUVE PAR DOCUMENT
ELECTRONIQUE : LE SYSTEME PROBATOIRE
MAROCAIN AU DEFI DE LA PREUVE
ELECTRONIQUE……………………………………………………
………………………..14
CONCLUSION PARTIE
I……………………………………………………………………………..….34
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fiabilité……………………………………………………………
……………………….35
CONCLUSION PARTIE
II………………………………………………………………………………55
CONCLUSION
GENERALE……………………………………………
………………..…………..56
BIBLIOGRAPHIE ….
…………………………………………………………
……………….………..58
TABLE DES
MATIERES………………………………………………………………………
……….65
LISTE DES ABREVIATIONS
a. : Article.
ANRT : L'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications.
B.O. : Bulletin officiel du Royaume du Maroc.
C.A. : Cour d’appel.
C.C. : La loi n° 15-95 formant code de commerce.
Civ. : Chambre civile.
CNUDCI : Commission des Nations Unies pour le droit commercial
international.
C.P. : Code pénal.
C.P.C. : Code de procédure civile.
C.R.D.I. : Centre de Recherche pour le Développement International.
C.S. : La Cour suprême.
Dah. : Dahir.
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D.O.C. : Dahir (12 août 1913) formant code des obligations et contrats.
Éd. : Edition.
GPS : Global Positioning System ; système de positionnement universel
par satellite.
G.T.M. : Gazette des tribunaux du Maroc Casablanca.
Ibid. : Du latin « ibidem », « le même endroit »Il signifié que la source
correspondante est celle qui apparaît dans la référence précédente.
La loi : la loi n° 53-05 relative à l'échange électronique de données
juridiques.
N.T.I.C. : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.
O.C.D.E. : L’Organisation de coopération et de développement économiques.
O.M.C. : L’Organisation Mondiale de Commerce.
Op. Cit. : Abréviation latin opere citato ouvrage cité ; passage cité.
p. : Page.
R.A.C.S. : Recueil des arrêts de la cour d’appel de Rabat.
s. : Suivant.
trib. : Tribunal.
t. : Tome.
T.V.A. : Taxe sur la Valeur Ajoutée.
WWW : World Wide Web, Désigne le réseau géant support de l'Internet.
INTRODUCTION
“ Toute loi écrite est déjà périmée. Car la main du scribe est lente. ”
Anatole France1
Aujourd’hui, les NTIC sont présentes dans la plupart des activités humaines.
Issues du monde de l’informatique4, de l’audiovisuel et des télécommunications, on
les retrouve dans les entreprises, mais aussi au sein même des ménages et dans le
fonctionnement de nombreux secteurs comme l’enseignement ou la médecine par
exemple5.
3
Pour plus d’explications sur la société d’information voir : Thibault VERBIEST et Etienne
WERY, le droit d’Internet et de la société de l’information – droit européen belge et français -,
éd. LARCIER, mars 2001.
4
Pour plus d’explications sur la société d’information voir : Thibault VERBIEST et Etienne
WERY, le droit d’Internet et de la société de l’information – droit européen belge et français -,
éd. LARCIER, mars 2001.
5
Lionel BOCHURBERG, Guy Cotton, Jean-Louis CHANDELLIER, Sabine LAGARDE,
Internet et commerce électronique –- Site Web - Applications multimédia - Contrats -
Responsabilité - Contentieux --, éd Dalloz, 1999, p. 109.
6
Godefroy DANG NGUYYEN, l’entreprise numérique, éd. ECONOMICA, 2001, Paris, p. de
préface.
7
L’expression « nouvelles techniques » désignerait mieux un ensemble où le rôle du savoir-faire
est important ; on aurait dû réserver le terme « technologie » aux procédés physiques
fondamentaux.
8
Guy HERVIER, le commerce électronique – vendre en ligne et optimiser ses achats -, éd.
Editions d’Organisation, Paris, 2001, p. 5 et s.
9
Par exemple au Maroc le télé-service Simple TVA pour la télé-déclaration et le télépaiement de
la Taxe sur la Valeur Ajoutée à travers Internet est actuellement ouvert aux Grandes Entreprises
de Rabat et Casablanca qui réalisent un chiffre d'affaires annuel supérieur ou égal à 50 Millions
de dhs. Sur: http://portail.tax.gov.ma/ -10 Octobre 2008-.
10
Frédéric HUET, la fiscalité du commerce électronique, éd. Litec, 2000, Paris, p.16.
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D’un autre côté, les différents systèmes judicaires sont appelés à trancher les
litiges relatifs à ces nouvelles réalités juridiques sur le fondement des règles de
11
M. VOLLE, e-conomie, éd. ECONOMICA, 2000, Paris, p. 1.
12
Jean-François SUSBIELLE, comprendre la bourse sur Internet, éd. Editions d’organisation,
2001, Paris, p.1.
13
M. VOLLE, op. Cit., p. 17.
14
Voir les relations entre les entreprises, les citoyens et l’e-administration: G. HERVIER, op.
Cit., p. 85 et s.
15
E. A. CAPRIOLI, règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, éd. Du Juris-classeur, Litec, 2002, Paris, p. 1.
16
Abdelakarim GHALI, des thèmes dans l’informatique et le droit, Imprimerie, BOUKILI
IMPRESSION, 1997, Kenitra, p.219.
17
Abdelfateh BAYOUMI HIJAZI, le commerce électronique dans la loi type arabe de lutte
contre la criminalité informatique et d’Internet, éd. DAR EL FIKR EL JAMIAI, Alexandrie,
2006, en Arabe, p. 7 et s.
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18
Le Maroc est le "premier pays en Afrique et dans le monde arabe à rejoindre le projet Galileo",
Galileo est le nom du futur système de positionnement par satellites européen, en test depuis
2004, qui commencera à être utilisable en 2010 et le sera pleinement en 2013.
Ce système de positionnement par satellite est destiné à supprimer la dépendance de l'Europe
vis-à-vis du système américain, le GPS (Global Positioning System).
19
Ce phénomène ne serai-ce pas un simple moyen d’attirer l’attention du consommateur avant de
passer ensuite au mode de la sanction. L’exemple le plus éloquent est la tolérance au départ du
téléchargement gratuit de la musique sur Internet plus tard ce geste simple serai incriminé.
Malgré que, l’existence de la théorie des droits d’auteurs depuis le début. Ce qui est vrai pour la
musique aujourd’hui s’appliquera demain aux livres, films, aux journaux et à la télévision ce
système de liaison finira par forcer des changements radicaux dans les vieilles structures.
20
Selon le dictionnaire «Lexique des termes juridiques », de Raymond GUILLIEN et Jean
MONTAGNIER, éd. DALLOZ, 14ème éd, 2003, 350 et 351 : « Expression désignant les règles
aménagées par les professionnels, en matière des contrats internationaux et suivis spontanément
parles milieux d’affaires. Cette loi marchande devient dans une large mesure indépendante des
règles étatiques ».
21
En dépit du fait que ce concept est une notion récente et peu étudiée, les usages commerciaux
donnèrent lieux à bien des développements tant dans les différents droits nationaux que dans les
textes de portée internationale.
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C’est l'art de transformer des informations lisibles (texte) en des informations que
seules les personnes autorisées peuvent lire. Au cours de ce processus,
l'information est codée (chiffrée) de façon à ce que seul le destinataire puisse lire
ou altérer le message. Il peut être intercepté mais n'est intelligible que pour la
personne qui est capable de le décoder (déchiffrer). Le chiffrement et le
déchiffrement nécessitent une formule mathématique (ou algorithme) pour
convertir les données lisibles en un format codé et une clé. Une clé est un nombre
unique, combiné avec du texte pour produire un message chiffré ou une signature
électronique.
26
L'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications, ANRT, est un établissement
public institué auprès du Premier Ministre, doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière.
L'ANRT a été mise en place en février 1998, en application de la Loi n°24-96 relative à la
Poste et aux Télécommunications qui a fixé les contours généraux de la réorganisation du secteur
des postes et des télécommunications au Maroc. Cette Loi a été modifiée et complétée en
novembre 2004 par la promulgation de la Loi 55-01. www.anrt.net.ma -10 Octobre 2008-.
27
A. GHALI, op. cit., p.46.
28
Dans quelques législations, or, ce n’est pas le cas au Maroc où la jurisprudence a considéré que
l’empreinte n’a pas la valeur probatoire de la signature. Arrêt de la Cours suprême n° 2223 du 12
novembre 1989 publié dans la collection des arrêts de CS des années 1983 à1991 p. 606 et s.
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une marque distinctive, propre à son auteur, et sous laquelle la personne se fait
habituellement connaître.
D’un point de vu pratique. La base de cette évolution est qu’en principe, la loi
ne fait pas entièrement dépendre la crédibilité d’un mode de preuve de ses qualités
intrinsèques. La primauté de l’écrit ne repose pas, contrairement à ce qui est
affirmé parfois, sur ses seules qualités techniques. Ceci est dans l'absence d’une
définition légale précise de la signature, ce qui fait que rien ne semble s'opposer à
29
Ibid, Arrêts de la C.S.,p.59 et s.
30
Lexique des termes juridiques, op. cit.
31
M. H. KASSIM, le droit de la preuve dans les matières civiles et commerciales, éd.
MANCHOURAT EL HALABI EL HOKOKIA, Alexandrie, p. 242.
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Le principe est que, la signature doit rester immuable dans sa fonction mais sa
forme peut varier selon l'évolution de la science et des connaissances. L'admission
d'une signature autre que sous la forme manuscrite doit se faire en considération
d'une analyse fonctionnelle de la signature. Cette dernière n'équivaudra à une
signature véritable que si elle constitue une marque strictement personnelle et
incontestablement distinctive de nature à attester la volonté du signataire.
32
Cette virtualité de l’économie est à discuter au temps de la crise économique actuelle.
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Ces textes ont marqué une évolution remarquable en matière de la preuve, car
à travers ces textes et d’autres encore plus récents la France a pu entrer dans la
société de l’information. Malgré le retard et l’hésitation signalaient au départ. Or,
cet état de chose n’est pas nouveau sur le caractère français ; car la France reste une
des quelques rares pays ou le droit évolue à fur et à mesure du développement de la
littérature juridique et du besoin social.
37
Nous vivons bien en effet à l’ère du marketing législative. Les lois ne se contentent plus
aujourd’hui d’améliorer les rapports locatifs ou de transmettre certaines formes de créances.
L’ambition est plus haute. Elle modernise la société, développement de nouvelles régulations ou
l’initiative économique, ou bien encore favorisant la solidarité ou le renouvellement urbaine. Nul
ne s‘étonnera de saluer, dans ce contexte, une loi pour la confiance dans l’économie numérique :
Publication de la Faculté de Droit et des Sciences sociales de Poitiers – Journées d’études du 10
mars 2005, sur le contrat électronique, Collection de et 18 mars 2004-, éd. Université de Poitiers
(France), 2005, p. 74.
38
Ahmed EL BAKHTI, l’utilisation des moyens électroniques dans les transactions
commerciales, mémoire de DESA Droit des affaires, Université. Mohammed V Rabat-Souissi, en
Arabe, p.40.
39
I. A. ABDALAOUI, Les moyens de preuve en droit marocain, op. cit., p.85.
40
Tarek Abdelrahmne NAJI, la force probante de la signature électronique, thèse de doctorat,
filière Droit des entreprises, Université Mohammed V Rabat-Agdal, faculté de droit, 2008, en
Arabe, p.245.
41
Nour Eddine ENNACIRI, les transactions et la preuve dans les nouveaux moyens de
communication, 2007, en Arabe, p. 26.
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Dans ce sens d’idées, le texte de la Loi 53-05, portant les jalons d’une
adaptation du droit marocain de la preuve aux technologies de l’information et à la
signature électronique, devait exprimer la force d’adaptation du droit marocain face
à la nouvelle tendance de la mondialisation et informatisation des échanges
commerciaux. Dans ce travail, nous suggérons que les deux principaux éléments de
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pour passer par la suite à l’application des règles relatives à la preuve électronique
(Section II).
Un document peut être fourni par les parties : leur communication peut être
exigée des parties ou des tiers par le juge ou par le technicien lors d’un procès.
Avec, si besoin, est l’intervention du juge50. Et assimilée au document toute banque
des données51 dont les éléments structurants permettent la création de documents
par la délimitation et la structuration de l’information qui y est inscrite. Un dossier
peut être composé d’un ou de plusieurs documents.
langage du droit utilise à nos jours ces termes, mais il faudra se souvenir qu’il est
inclus dans une catégorie plus générale celle du document informatique.
53
Les métadonnées sont des informations cachées qui permettent de donner des renseignements
sur le contenu du document, sur l’auteur, les mises à jours, l’horodatage. Autrement dit, ce sont
des informations sur le document. Elles identifient le document et décrivent certains aspects de
son contenu.
54
La revue Tunisienne de Droit 2004, Centre de Publication Universitaire, Tunis, 2005, pp.45-46.
55
L’art 417, modifié, du DOC stipule : « la preuve littérale ………………….sous seing privé.
Elle peut résulter également ………………………….et documents privés ou de tous autres
signes ou symboles dotés d’une signification intelligible, quels que soient leur support et leurs
modalités de transmission.
56
El Arbi GANANE, op. cit., p.22.
57
P. THIEFFRY, op. cit., p.179.
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régie par des règles de fonctionnement65. Ce qui fait que ces principes avancés ne
sont pas d’invention marocaine. Ils étaient déjà présents dans la loi type sur le
commerce électronique proposée par la CNUDCI en 199666, la loi type sur le la
signature électronique de 2001, la loi type des pays arabes sur la lutte contre la
cybercriminalité67 et d’autres législations notamment les directives européennes68
en la matière. Ces textes ont fortement influencé la plupart des initiatives
législatives qui ont été prises depuis lors69.
Il signifie que le législateur déclare n’avoir aucun parti pris envers une option
de preuve particulière et qu’il entend traiter sur un pied d’égalité le document
papier et le document électronique, sans favoriser l’un au détriment de l’autre. Par
conséquent, le justiciable aura la liberté de choisir l’une ou l’autre forme de
document, comme support d’une information ; il pourra même choisir de mettre la
même information sur un document papier et un document électronique et il aura
toute liberté d’utiliser l’un ou l’autre, ou les deux simultanément. L’un n’a pas
préséance sur l’autre.
65
5ème rencontre internationale de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de
Tunis, op. cit., p. 152.
66
N. ENNACIRI, op. cit., p. 54 et s.
67
Pour plus de détail voir: Abdelfateh BAYOUMI HIJAZI, op. cit., p. 58.
68
P. THIEFFRY, op. cit., p. 167.
69
Tarek Abd Al Rahman NAJI, op. cit., pp. 25-26.
70
P. THIEFFRY, op. cit., p. 146 et s.
71
Ibid.
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8
loi marocaine n’a fait que reproduire- ne fait pas l’unanimité au sein de la doctrine
française et il ne sera pas autrement au Maroc72.
Les difficultés pratiques. La seconde interprétation est plus large. Elle est
implicite dans l’aménagement de la Loi 53-05. Car il ne suffit pas de déclarer
l’équivalence : encore faut-il la réaliser et l’organiser. Car, c’est tout le but de cette
gymnastique de qualification juridique.
72
M. D. TOUMLILT, op. Cit., p. 458.
73
P. THIEFFRY, op. cit., p.148.
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document papier. On peut voir dans cette méthode une conséquence du principe
d’équivalence fonctionnelle.
74
F. MAS, op. cit., 219 et s.
75
« Le commerce en ligne est à la révolution de l’information ce que le chemin de fer a été à la
révolution industrielle – un développement sans précédent, inattendu. Et comme le chemin de fer
il y a 170 ans, le commerce électronique est en train de créer un nouveau boom qui va
bouleverser l’économie, la société et la politique » : estime P. DRUCKER et G. HERVIER, op.
cit., p. 20.
76
Pour les actes notariés il y a la méthode de l’apostille : L’apostille est la reconnaissance
formelle et expresse de la signature du notaire, sur un acte authentique, reçu et dressé, par lui, et
ce, suivant la procédure de la convention de la Haye, du 5 Octobre 1961. L’apostille donnée
électroniquement par l’autorité qui a le contrôle et la certification d’identité du notaire.
Autrement dit, le notaire établit le « certificat d’identité notariale » de la manière électronique et
numérique ; sa signature numérique se trouve donc un document totalement protégé de toute
manipulation. Me H. SEFRIOUI, op. cit., pp. 44 et 45.
77
P. THIEFFRY, op. cit., pp.178 et 148.
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8
C’est ainsi que l’information n’est pas privé de ces effets juridiques, de sa
validité ou de sa force exécutoire au seul motif qu’elle n’est pas incorporée dans le
message de donnée supposé produire ces effets juridiques, mais qu’il y est
uniquement fait référence (art. 5 de la loi type).
Ces modalités sont évoquées dans une énumération largement ouverte à toute
sorte d’écrit puisqu’il inclut non seulement les lettres, les caractères les chiffres,
mais également « tout autre signes ou symboles ». La nature des signes reste
78
Ibid.
79
T. VERBIEST et E. WERY, op. cit., p. 343.
80
P. LE TOURNEAU, op. cit., p. 8.
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8
indifférente, peuvent être admis à ce titre les données numériques, comme leur
version cryptée. Ce qui importe c’est que ces signes constitutifs de l’écrit soient
« dotés de signification intelligible » ; tel est le cas des données chiffrées qui restent
quand même intelligible pour les seules parties concernées, à savoir par exemple
l’auteur et le destinataire de cet écrit, ce qu’est dans ce cas le but de l’opération.
L’étendu de l’écrit. En origine L’écrit est un moyen de preuve quel que soit le
support du document, Lorsque le support de l’écrit fait appel aux technologies de
l’information, l’écrit est qualifié de document électronique au sens de la loi relative
à l’échange électronique de données juridiques. Dire qu’un document électronique
est un écrit, plutôt qu’un témoignage par exemple, détermine sa recevabilité comme
moyen de preuve.
81
Publication de la Faculté de Droit et des Sciences sociales de Poitiers, op. cit., p. 24 et s.
82
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p. 65 et s.
83
V. GAUTRAIS, op. cit., p. 30.
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l’authenticité qui demeure la sienne84. Le législateur n’a pas trouvé le moment bon
pour poser le principe de la dématérialisation des l’acte authentique 85 - 86et de la
signature électronique de l’officier public87. Ainsi, étant donné l’importance de ce
type d’actes et la nécessité de veiller à ce que sa dématérialisation ne remette pas en
cause les garanties d’authenticité, le législateur semble donner au Maroc le temps
d’effectuer un travail d’approfondissement, tant sur le plan juridique que technique.
Ainsi pour les copies88 de lois et aux actes authentiques à caractère public89, il
faut trouver et adopter le mécanisme garantissant l’authenticité de l’écrit qu’il
produit et transmet sous la forme de document numérique, la Loi semble donner le
feu vert mais de telle forme de preuve exige un cadre technique et institutionnel
capables de garantir une telle opération. Ainsi, L’acte authentique à caractère privé
est aussi en attente de moyens de réalisation. Dans quelques pays, plus avancé dans
la matière, on a ouvert la porte à l’acte notarié fait sur support numérique, suivant
des formalités garantissant sa fiabilité. De la sorte qu’il est même accepté que le
notaire puisse recueillir la signature d’une partie à distance, sans en être le témoin90.
Le document électronique peut être qualifié d’écrit sous seing privé s’il est
confectionné par les parties pour faire preuve en matière commerciale ou civile95,
de l’acte juridique qu’elles accomplissent et s’il comporte leur signature96.
93
El Arbi GANANE, op. cit., p. 23.
94
Me H. SEFRIOUI, op. cit., p. 42.
95
La preuve par les écrits transcrit sur les registres des commerçants. I. A. ABDALAOUI, op.
cit., p. 92.
96
El Arbi GANANE, op. cit., p. 25.
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La preuve d’un acte juridique par écrit instrumentaire signé ou non signé.
La preuve d’un acte juridique peut être porté par un document électronique qualifié
soit d’écrit instrumentaire signé ou non signé, soit d’élément matériel.
L’écrit instrumentaire signé, fait sur papier, est en principe recevable pour faire
preuve d’un acte juridique. Bien que le législateur n’ait pas cru nécessaire de le dire
explicitement, on peut faire découler ce principe des dispositions relatives à l’acte
sous seing privé97 (art. 417 du D.O.C.) et à la prépondérance de l’écrit 98(art. 404 du
D.O.C.) après la place donnée à L'aveu de la partie et sous réserve d’exception. La
Loi (art. 1) a fait en sorte que le document électronique puisse faire preuve de l’acte
juridique qu’il constate aussi valablement que s’il avait été fait sur papier.
L’acte authentique. Pour les actes authentiques que pour Maître Oudot,
notaire, l’opération peut s’effectuer de la manière suivante : d’abord il y a une
différence entre un tiers certificateur, qui témoigne de la réalité des faits et de leur
sincérité à un instant donnée grâce à un logiciel, et le tiers authentificateur qui
reconnaîtra une valeur probante au contrat. Le premier pourra être un organisme tel
que la Poste, le second peut être un notaire99.
Cette équivalence de principe entre l’écrit sur papier et l’écrit sur support
électronique comporte des exceptions. Dans certains cas, le législateur a voulu
maintenir l’exigence d’un écrit « sur support papier ». Il prend alors la précaution
de le dire expressément en cette exception.
L’exception les actes sous seings privés relatifs aux sûretés personnelles ou
réelles. Le législateur à fait le choix de protéger ces sûretés du fait qu’elles portent
sur des actions très complexes, et qui mettent en danger les intérêts des parties
concernées et leur patrimoine ce qui exige des négociations très complexes et la
présence matérielle des partie au moment de l’acte. Toute fois ces garanties ne sont
pas d’une grande importance entre professionnels104. Mais ce point de vu reste de
rougeur bien que dans la vie des hommes il y a des contrats encore plus importants
dont la nouvelle loi a permet la implicitement le caractère électronique et la
possibilité de les établir à distance105.
103
El Arbi GANANE, op. Cit., pp.11et 12.
104
Ibid.
105
Ibid.
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L’écrit a donc soit une valeur probatoire, soit une fonction solennelle. Le
formalisme106 relève, dans ce dernier cas, d’un souci de protection du consentement
des personnes lorsqu’elles contractent des engagements particulièrement
importants. L’écrit est exigé ad validitem pour tels contrats et ceci, pour assurer la
validité juridique de l’acte. En l’absence de cet écrit le contrat, est réputé nul.
comment admettre en effet qu’un acte électronique vaudra preuve, alors qu’est nul
sur le plan de sa substance matérielle, de l’instrumentation ?
Dans le cas où les conditions requises ne seraient pas remplies, par suite de
l’incompétence ou de l’incapacité de l’officier, ou d’un défaut de forme, l’acte ne
pourra pas prétendre à l’authenticité et il vaudra comme écriture privée107, sous
réserve toutefois qu’il ait été signé par les parties, le consentement de celle-ci étant
nécessaire pour la validité de l’acte108.
C’est ce qui permit de dire qu’un contrat formé par un échange de courriels
comportant chacun le nom de son auteur, à la fin, peut constituer un contrat fait par
107
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p. 84.
108
L’art 423 du DOC.
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8
L’acte signé qui ne vaut pas pour acte authentique vaut-il comme acte sous
seing privé ? Le document électronique qui portera apparemment cette signature
sera qualifié d’un commencement de preuve par écrit113, sous réserve de la preuve
de son authenticité114.
Il est parfaitement recevable pour faire preuve de l’acte entre les parties. Le
législateur a malheureusement omis d’édicter une règle expresse pour le dire, mais
cette solution, que la cohérence impose, peut trouver son fondement dans les
dispositions générales de la Loi.
109
El Arbi GANANE, op. Cit., p.26 et s.
110
Ahmed EL BAKHTI, op. cit., p.40.
111
Sauf convention internationale.
112
L’exemple de l’apostille proposée par Me H. SEFRIOUI, supra.
113
M. D. TOUMLILT, op. Cit., p.422.
114
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p. 120 et s.
115
M. D. TOUMLILT, op. Cit., p. 458.
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Il n’y a pas de règle explicite qui dit que le document électronique a la force
probante du moyen de preuve auquel il est assimilé. En énonçant le principe
d’équivalence116, la Loi ne mentionne pas la force probante, ainsi, La valeur
juridique d’un document, notamment le fait qu’il puisse produire des effets
juridiques et être admis en preuve, n’est ni augmentée ni diminuée pour la seule
raison qu’un support ou une technologie spécifique a été choisi.
116
El Arbi GANANE, op. Cit., p. 21.
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L’acte notarié. L’acte notarié117 peut être valablement fait sur support
numérique, alors il aura la même force probante que l’acte notarié traditionnel sur
papier. Il fait preuve, à l’égard de tous, des faits que l’officier public avait mission
de constater ou d’inscrire118, ainsi que de l’acte juridique qu’il renferme et des
déclarations des parties qui s’y rapportent directement.
Les parties signataires des actes instrumentaires que nous venons de voir ne
peuvent pas, par témoignage, les contredire ou en changer les termes, à moins qu’il
y ait perte du document par force majeur ou cas fortuit119. La Loi prévoit le cas où
la perte du titre résulte d’un cas fortuit ou d’une force majeur, ou d’un délit qu’il
n’a pas été au pouvoir de celui qui veut se prévaloir de son contenu de prévenir120.
C’est donc dire que cette règle s’applique au document électronique qui a valeur
d’écrit instrumentaire121.
117
Le notariat Marocain (est de type latin) institué au Maroc par : Le dahir du 4 mai 1925 portant
organisation du notariat. Ce dahir est une copie intégrale de la loi dite : « Ventôse », du 25
Ventôse an XI (16 mars 1803).
118
L’acte authentique, est défini, au Maroc, aux termes de l’article 418 du D.O.C
(Dahir des obligations et contrats), promulgué sous le protectorat français le 12 août
1913, par le sultan Moulay Youssef.
Il est calqué et textuellement copié mot à mot sur l’article 1317 du code civil napoléonien de
1804. Tous deux définissent l’acte authentique comme étant : « celui qui a été reçu, avec les
solennités requises par les officiers publics ayant le droit d’instrumenter dans le lieu où l’acte a
été rédigé ». Me H. SEFREOUI, op. cit.
119
Le législateur marocain a défini la force majeur dans l’art.269 du DOC: « La force majeure est
tout fait que l'homme ne peut prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses,
orages, incendies, sauterelles), l'invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible
l'exécution de l'obligation.
N'est point considérée comme force majeure la cause qu'il était possible d'éviter, si le débiteur ne
justifie qu'il a déployé toute diligence pour s'en prémunir.
N'est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute
précédente du débiteur ». Mais n’a pas donné une définition du cas fortuit du fait qu’il les
considère synonyme.
120
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p. 125.
121
J.-C. ROYER, op. cit., p. 367.
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La preuve par témoignage. La preuve par témoignage est possible contre les
actes même au-delà de 10 000 dh exceptionnellement122, pour ne pas faire perdre
les droits des parties123. Le commencement de preuve est un aveu, un écrit ou un
témoignage venant de la partie adverse, ou bien un élément matériel, qui rend
vraisemblable le fait allégué124. Pour que cette règle s’applique à ces écrits, il faut
que leur authenticité ait été dûment prouvée ou reconnue par la partie adverse.
Contredire l’écrit veut dire ici prouver qu’il ne représente pas la convention
véritable des parties et non pas prouver qu’il s’agit d’un faux ou qu’il a été altéré,
questions qui relèvent exclusivement du débat sur l’authenticité de l’écrit, le cas
échéant125.
L’écrit instrumentaire non signé, au lieu de constater le fait dont la preuve est
nécessaire au gain du procès, il constate un fait qui rend vraisemblable le fait
122
De la loi 53-05 : « Article 443. - Les conventions et autres faits juridiques...............et excédant
la somme ou la valeur de dix mille dirhams ne peuvent être prouvés par témoins. Il doit en être
passé acte authentique ou sous seing privé, éventuellement établi sous forme électronique ou
transmis par voie électronique».
123
Suivant les dispositions de l’art.448 du D.O.C. : « La preuve testimoniale est recevable, par
exception aux dispositions ci-dessus :
1° Toutes les fois que la partie a perdu le titre qui constituait la preuve littérale de l'obligation ou
de la libération en conséquence d'un cas fortuit, d'une force majeure, d'une soustraction
frauduleuse ; le cas des billets de banque et des titres au porteur est soumis à des règles spéciales ;
2° Lorsqu'il n'a pas été possible au créancier de se procurer une preuve littérale de l'obligation ;
tel est le cas des obligations provenant des quasi-contrats et des délits ou quasi-délits et celui
où il s'agit d'établir une erreur matérielle commise dans la rédaction de l'acte, ou des faits de
violence simulation, fraude ou dol dont l'acte est entaché ou bien, entre commerçants, dans les
affaires où il n'est pas d'usage d'exiger des preuves écrites.
L'appréciation des cas où il n'a pas été possible au créancier de se procurer une preuve écrite est
remise à la prudence du juge ».
124
N. ENNACIRI, op. cit., p. 128.
125
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p. 79.
126
ABDERAZAK SANHOURI, Al Wassite, tome II, p. 417 et s.
127
A. SANHOURI, op. cit., p. 429
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allégué. Avec la nouvelle Loi le support numérique aussi devait faire preuve de son
contenu, s’il s’agit d’un écrit habituellement utilisé dans le cours des activités d’une
entreprise pour constater un acte juridique supra. Le coupon de caisse remis au
client d’un magasin au moment où il paye et emporte le bien de consommation
qu’il achète est typique de cette catégorie. Un auteur exige que le commerçant
porte cet écrit à la connaissance de son client pour qu’il lui soit opposable, alors
qu’un autre n’en voit pas la nécessité128.
Il semble en effet que ce serait là ajouter une condition que la Loi n’exige pas.
Il serait très onéreux d’imposer à une entreprise de faire la preuve du consentement
du client pour que le coupon de caisse fasse preuve contre lui. Le régime de force
probant de ce type d’écrit semble suffisant pour permettre au tribunal de rétablir
l’équilibre en appréciant l’ensemble de la preuve, puisque l’écrit instrumentaire non
signé peut être contredit par tous les moyens.
CONCLUSION PARTIE I
128
J.-C. ROYER, op. cit., p. 249.
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Or, cet aménagement de la Loi n’est pas suffisant. Car il ne suffit pas de
déclarer l’équivalence : encore faut-il la réaliser et l’organiser. Si l’on dit que le
document électronique est soumis au même régime de preuve que le document
papier la difficulté demeure entière car ce dernier ne constitue pas un moyen de
preuve reconnu au D.O.C. Et n’a pas de régime déterminé. Le document papier
peut tout aussi bien être un écrit, une preuve matérielle, un témoignage ou un aveu
extrajudiciaire129. Tout dépend du fait que vise à prouver l’information qu’il
véhicule. Tout dépend, autrement dit, de sa « fonction » dans le procès. S’il vise à
prouver un contrat, il sera qualifié d’écrit. S’il vise à prouver que le défendeur a
admis, dans une lettre missive130, un fait contraire à ses intérêts dans le litige, il sera
qualifié d’aveu extrajudiciaire. Cet état ouvre la voie à des ambiguïtés dés l’entrée
en vigueur de la Loi.
usurpateur, ou n’a pas été altéré après sa signature, de manière à trahir la volonté
commune des parties exprimée à l’origine ?
La réponse du droit commun se trouve dans l’exigence d’une preuve d’authenticité,
comme condition de recevabilité. Cette condition est d’ailleurs commune à toutes
les espèces d’écrits, instrumentaires ou non.
Le régime commun, applicable à tous les autres écrits sur papier, est différent.
C’est celui qui invoque un écrit ou qui le produit en preuve qui a le fardeau d’en
prouver l’authenticité. Même en cas de contestation, par exemple, il n’y a pas de
déplacement du fardeau de la preuve de l’authenticité.
132
N. ENNACIRI, op. cit., p. 9.
133
En droit civil, un acte constitue un faux lorsqu'il a été fabriqué ou modifié, soit que le faussaire
ait cherché à établir la preuve d'un événement qui ne s'est pas produit, soit qu'il ait entendu par ce
moyen, se constituer à lui-même la preuve d'un droit ou un avantage destiné à être opposée autres
parties, à leurs héritiers ou à leurs ayants cause ( voir aussi le mot "auteur"). Le faux subsiste,
alors même que celui qui en est l'initiateur ne l'aurait réalisé que pour en faire état auprès de tiers.
A cet égard la contre-lettre qui a bien été consentie par toutes les parties au contrat qu'elle annule
ou qu'elle modifie, ne constitue pas un faux. Elle conserve toute sa valeur entre les parties qui ont
concouru à l'acte. De même les erreurs matérielles, ou dans le cas des actes authentiques, les
déclarations faites par un notaire relativement à des faits qui lui ont été déclarés mais dont il n'a
pas été le témoin et qui se sont ensuite révélés inexacts, par exemple le versement d'une partie du
prix hors la vue du notaire, ne constituent pas un faux engageant sa responsabilité .
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sous seing privé134 valable et en rajouter une condition rapportée par l’art 417-2 du
D.O.C. est celle qu’il soit signé au par devant un officier public compétent135. La
preuve se fait concrètement par le témoignage136 de quiconque a assisté à la
confection de l’écrit et peut le « reconnaître » au moment du procès puisque si cette
possibilité n’y était pas des droits seront perdus137. Elle peut aussi se faire par un
expert en comparaison d’écriture138. De telles preuves sont rares. Le plus souvent,
l’authenticité de l’écrit est admise par la partie adverse explicitement ou
implicitement. Toutefois, en l’absence de preuve d’authenticité ou d’admission de
la partie adverse, l’écrit est déclaré irrecevable et dépourvu de force probante.
Article 417, modifié, du D.O.C. : « Lorsque la loi n'a pas fixé d'autres règles
et, à défaut de convention valable entre les parties, la juridiction statue sur les
conflits de preuve littérale par tous moyens, quel que soit le support utilisé ».
Article 440, modifié, du D.O.C. : « Les copies faites sur les originaux des
titres authentiques ou des écritures privées ont la même valeur que les originaux
lorsqu'elles sont certifiées par officiers publics à ce autorisés dans les pays où les
copies ont été faites. La même règle s'applique aux photographies de pièces faites
sur les originaux.
Les copies d'un acte juridique établi sous forme électronique sont admises en
preuve dès lors que l'acte répond aux conditions visées aux articles 417-1 et 417-2
et que le procédé de conservation de l'acte permet à chaque partie de disposer d'un
exemplaire ou d'y avoir accès ».
Article 441, modifié, du D.O.C. : « Les copies des actes privés ou publics
existant dans les archives publiques, faites conformément aux règlements par
l'archiviste qui les a en dépôt, font la même foi que les originaux. La même règle
s'applique aux copies des actes transcrits sur les registres des cadis, lorsqu'elles
sont certifiées conformes par ces derniers ».
L’intégrité d’un document est assurée, lorsqu’il est possible de vérifier que
l’information n’en est pas altérée et qu’elle est maintenue dans son intégralité, et
que le support qui porte cette information lui procure la stabilité et la pérennité
voulue. Ainsi, la notion d’intégrité vise l’absence d’altération du document et
qu’elle est distincte de la question de la conformité entre la source réelle et la
source apparente du document.
Pour tous les éléments de preuve dont le support est autre que le témoignage
rendu en présence du tribunal, cette preuve de fiabilité prend la forme d’une preuve
d’authenticité. La seule exception est celle de l'acte dont la signature est légalisée et
de date certaine144 dont l’acte dit authentique : même que ce dernier jouit d’une
présomption d’authenticité jusqu’à ce que le tribunal l’ait déclaré faux au terme
d’une procédure formaliste où c’est la partie qui conteste l’écrit authentique qui a le
fardeau de prouver le faux.
144
I. A. ABDALAOUI, op. cit., p.87.
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Les limites d’une telle solution. D’autre part, le contenu de la preuve requise
ne manque pas aussi d’étonner. Imaginons l’expert qui témoigne comme suit : « M.
le juge, je suis d’avis qu’il est possible de vérifier que l’information véhiculée par
le document n’est pas altérée et qu’elle est maintenue dans son intégralité, et que le
support qui porte cette information lui procure la stabilité et la pérennité voulues ».
Il risque de se faire répondre par le juge : «Si une telle vérification est possible,
l’avez-vous faite et, si oui, quel en est le résultat »? Sur le plan du fond, il est
douteux que la preuve qu’il « est possible de vérifier que le document est intègre »
puisse contrer la preuve préalable, faite par prépondérance, qu’il y a eu atteinte à
son intégrité.
145
C’est à raison de sa compétence à l’effet d’éclairer le juge, que l’expert ou le technicien est
désigné. Donc, c’est cette qualification qui justifie sa nomination. Explique Ezzeddine
HANNACHI, (République tunisienne Ministère de la justice Centre des études juridiques et
judiciaires, revue de jurisprudence et de législation, n°5, 1999, p. 111).
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Une analogie avec l’acte notarié est possible. Il y a lieu de faire une analogie
avec les conséquences du jugement de faux dans le cas de l’acte notarié. La validité
de l’acte est maintenue, si le faux touche un élément sans conséquence sur l’objet
du litige. Tel serait le cas d’un prêt dont la date inscrite par le notaire est erronée, si
par ailleurs la date est admise par les parties ou si elle ne change rien au sort du
litige. Il en irait de même pour un prêt par document numérique dont la date aurait
été altérée, si la date ne fait pas partie des faits en litige.
Une utilité restreinte. Son utilité est restreinte. Elle se manifeste uniquement
dans le cas d’un acte que les parties n’ont pas constaté par un écrit et qui par
146
N. ENNACIRI, op. cit., p. 9.
147
Ibid, p. 141.
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ailleurs ne peut pas être prouvé par témoin. Le commencement de preuve est
complété dans un procès par la preuve testimoniale et les présomptions148.
On peut aussi, en principe, prouver par témoignage, contre une personne, tout
acte juridique passé par elle dans le cours des activités commerciale, suivant le
principe de la liberté de preuve en la matière commerciale.
Article 399 du D.O.C. : « La preuve de l'obligation doit être faite par celui qui
s'en prévaut ».
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On autre, les autres formes de représentation sous formes les plus courantes
sont la photographie et les enregistrements du son ou de l’image, par quelque
procédé que ce soit. Leur usage devant les tribunaux a pré- cédé de beaucoup
l’avènement de la nouvelle Loi et constituait une réalité familière. Il était clair que
quiconque voulait produire en preuve une photographie ou un enregistrement
devait en prouver l’authenticité. Dans ce contexte, l’authenticité veut dire
simplement la conformité au réel qu’on a voulu représenter et l’absence d’altération
du support que l’on a choisi. La règle était uniforme et s’appliquait autant au vase
tombé sur la tête de la victime depuis un balcon qu’à la photographie du vase ou à
l’enregistrement fait par la caméra numérique qui a filmé l’événement.
149
« Cette notion de réseau est indissociable de l’informatique moderne et comprend une
succession d’interventions dans le processus de communication. Notons que leur intervention est
véritable tant dans les situations de contrats en réseaux fermés que celles en réseau ouvert. Le cas
classique où deux parties sont jointes entre elles par un serveur, titulaire de services, offrant à
ceux-ci une sécurité ou un confort dans l’échange de leur correspondance … » : disait V.
GAUTRAIS, op. cit., p. 31.
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La preuve d’un acte juridique par écrit instrumentaire signé ou non signé.
La preuve d’un acte juridique peut être porté par un document électronique qualifié
soit d’écrit instrumentaire signé ou non signé, soit d’élément matériel.
L’écrit instrumentaire signé, fait sur papier, est en principe recevable pour faire
preuve d’un acte juridique. Bien que le législateur n’ait pas cru nécessaire de le dire
explicitement, on peut faire découler ce principe des dispositions relatives à l’acte
sous seing privé151 (art. 417 du D.O.C.) et à la prépondérance de l’écrit 152(art. 404
du D.O.C.) après la place donnée à L'aveu de la partie et sous réserve d’exception.
La Loi (art. 1) a fait en sorte que le document électronique puisse faire preuve de
l’acte juridique qu’il constate aussi valablement que s’il avait été fait sur papier.
L’acte authentique. Pour les actes authentiques que pour Maître Oudot,
notaire, l’opération peut s’effectuer de la manière suivante : d’abord il y a une
différence entre un tiers certificateur, qui témoigne de la réalité des faits et de leur
sincérité à un instant donnée grâce à un logiciel, et le tiers authentificateur qui
reconnaîtra une valeur probante au contrat. Le premier pourra être un organisme tel
que la Poste, le second peut être un notaire153.
150
Le développement actuel de l’informatique va encourager sûrement l’évolution de supports contractuels
nouveaux. Ceci sera possible par une application du principe de la flexibilité contractuel ; ce principe s’impose
aujourd’hui avec force sur la scène nationale que internationale. Selon V. GAUTRAIS, (op. cit., p. 35.) chaque
contrat doit avoir une capacité d’adaptation suivant le développement de la pensée et la conception humaine.
151
El Arbi GANANE, op. Cit., p. 25.
152
Pour plus d’explication sur les actes écrits voir : F. MAS, op. cit.,, p. 233.
153
L. Bochurberg, G. Cotton, J. L. Chandellier, S. Lagarde, op. Cit., p.124.
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Cette équivalence de principe entre l’écrit sur papier et l’écrit sur support
électronique comporte des exceptions. Dans certains cas, le législateur a voulu
maintenir l’exigence d’un écrit « sur support papier ». Il prend alors la précaution
de le dire expressément en cette exception (infra. p.25).
154
Pour plus d’explications sur l’écrit de l’acte sous seing privé électronique voir : M. D.
TOUMLILT, op. Cit., p. 443 et s.
155
El Arbi GANANE, op. Cit., p.26 et s.
156
Cette équivalence est garantie par une tendance de technisation des lois. Toutefois, ce
processus est marqué par un dilemme entre la neutralité technologique, que sont sensées assurer
les définitions techniques finalistes, et la prévisibilité juridique, que suppose l’incorporation
législative de technologies spécifiques grâce à des normes de moyens. L’intégration de plus en
plus fréquente de l’idée d’efficacité technique en est une intéressante illustration. En effet le souci
majeur du législateur est avent tout d’assurer l’efficacité des normes qu’il édicte. Revue
tunisienne de droit 2004, op. cit., p. 61.
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157
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Article 440, modifié, du D.O.C. : « Les copies faites sur les originaux des
titres authentiques ou des écritures privées ont la même valeur que les originaux
lorsqu'elles sont certifiées par officiers publics à ce autorisés dans les pays où les
copies ont été faites. La même règle s'applique aux photographies de pièces faites
sur les originaux. Les copies d'un acte juridique établi sous forme électronique
sont admises en preuve dès lors que l'acte répond aux conditions visées aux
articles 417-1 et 417-2 et que le procédé de conservation de l'acte permet à chaque
partie de disposer d'un exemplaire ou d'y avoir accès.
Article 441, modifié, du D.O.C. : « Les copies des actes privés ou publics
existant dans les archives publiques, faites conformément aux règlements par
l'archiviste qui les a en dépôt, font la même foi que les originaux. La même règle
s'applique aux copies des actes transcrits sur les registres des cadis, lorsqu'elles
sont certifiées conformes par ces derniers ».
Article 442, modifié, du D.O.C. : « Dans les cas prévus aux articles
précédents, les parties ne peuvent exiger la représentation au tribunal de l'acte
original déposé aux archives, mais elles ont toujours le droit de demander la
collation de la copie sur l'original et, à défaut, sur la copie déposée aux archives.
Elles peuvent aussi en demander à leurs frais une reproduction photographique.
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A défaut de l'original et d'une copie déposée dans les archives publiques, les copies
authentiques faites en conformité des articles 440 et 441 font foi si elles ne
présentent ni ratures, ni altérations, ni aucune autre circonstance suspecte».
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159
L. Bochurberg, G. Cotton, J-L. Chandellier, S. Lagarde, op. cit., p. 227.
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sur papier, ou, mieux encore, de se rendre chez le notaire pour le faire en forme
authentique160.
Si les deux copies ne sont pas instantanées. Il faut admettre que lorsqu’un
certain temps sépare la confection du document électronique et du document papier
dont le contenu est identique. À moins que les parties n’aient manifesté une volonté
contraire, il y a lieu d’appliquer la règle d’équivalence de et de considérer que les
deux versions sont recevables à titre de meilleure preuve si leur contenu est
identique, sans égard au temps qui les sépare. Il en va différemment si la formation
d’un acte juridique amène les parties à faire successivement deux écrits
instrumentaires dont les contenus diffèrent. Lequel des deux écrits constituera la
meilleure preuve de l’acte que les parties ont accompli ? Il s’agit là d’une question
de fond qui sera appréciée par le tribunal, et non d’une question de recevabilité en
lien avec la forme des documents (numérique ou papier) ou la règle de la meilleure
preuve.
160
Le retard dans l’application de l’acte authentique est peut être du a la place relativement négligeable concernant le
commerce électronique lui-même ; du fait que la forme authentique est rarement exigé en ce domaine. De l’avis F.
MAS, op. cit., p. 246.
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CONCLUSION PARTIE II
161
Pour les actes sous seing privé et Authentiques.
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CONCLUSION GENERALE
La fin de la tyrannie de l’écrit mais à quel prix. Celui que l´on considère
comme ayant la plus grande force probante, c´est-à-dire l´écrit vient de faire l´objet
d´importantes modifications législatives. En effet, la Loi 53-05, portant adaptation
du droit de la preuve aux technologies de l´information et relative à la signature
électronique, a conféré à la signature électronique la qualité de preuve.
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162
M. CASTELLS, op. cit., p. 141.
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BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
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Fennec, Casablanca, 1995, 310 pages.
CASTELLS Manuel, la galaxie Internet, éd. Fayard, Berkeley, 2001, 365 pages.
FARCHY Joëlle, Internet et le droit d’auteur la culture Napster, éd. CNRS, Paris,
2003, 202 pages.
HUET Frédéric, la fiscalité du commerce électronique, éd. Litec, Paris, 2000, 357
pages.
MOUMMI Saâd, Droit civil droit des obligations, Imprimerie Najah Al Jadida,
Casablanca, 2000, 540 pages.
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OUVRAGES SPECIAUX
ENNACIRI Nour Eddine, les transactions et la preuve dans les nouveaux moyens
de communication, 2007, en Arabe, 235 pages.
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REVUES JURIDIQUES
THESES ET MEMOIRES
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TEXTES DE LOI
La loi 53-05 : dahir n° 1-07-129 du 19 kaada 1428 (30 novembre 200 7) portant
promulgation de la loi n° 53-05 relative à l'échange électronique de donné es
juridiques.
Le D.O.C. : dahir (12 août 1913) formant code des obligations et contrats.
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JURISPRUDENCE
Gazette des tribunaux du Maroc, Casablanca de 1921 à 1965, 1927, Paris, 232
pages.
CONVENTIONS INTERNATIONALES
DROIT COMPARE
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OUVRAGES DE LA METHODOLOGIE
DICTIONNAIRES
SOURCES INTERNET
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SOMMAIRE ………………………………………………………………………
…………………………..1
ABREVIATIONS……………….
……………………………………………………………………….……..2
INTRODUCTION………………………………………………………………
……………………………….3
PARTIE I - L’INTEGRATION DE LA PREUVE PAR DOCUMENT
ELECTRONIQUE : LE SYSTEME PROBATOIRE
MAROCAIN AU DEFI DE LA PREUVE
ELECTRONIQUE……………………………………………………
………………………..14
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CONCLUSION PARTIE
I……………………………………………………………………………..….34
PARTIE II - L’AMPLEUR DES MESURES D’INTEGRATION DE
LA PREUVE PAR DOCUMENT ELECTRONIQUE : LA
PREUVE ELECTRONIQUE EN DEHORS DU
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FORMALISME PROBATOIRE
LEGAL…………………………35
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8
CONCLUSION PARTIE
II………………………………………………………………………………55
CONCLUSION
GENERALE……………………………………………
………………..…………..56
BIBLIOGRAPHIE ….
…………………………………………………………
………………………..58
TABLE DES
MATIERES………………………………………………………………………
……….65
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