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Cas pratique
L’erreur est une croyance erronée du cocontractant par rapport à la réalité, c’est
donc un cas de vice du consentement, car celui-ci est dénaturé.
L’erreur porte ici sur les prestations mêmes prévues par le contrat.
L’article 1110 du CC dispose que l’erreur ne peut être prise en compte que si elle
porte sur la substance même de l’objet, ce qui qui correspond aux deux cas suivants.
Le contrat est formé dès qu’il y a acceptation de l’offre. Or une offre est une
proposition précise et ferme. L’offre de vente de serviette en cuir est précise car
comportant tous les éléments essentiels : le prix et l’objet. L’offre et également
ferme, car le fait d’y afficher le prix exprime sans équivoque la volonté de son auteur.
La vente de la sacoche en cuir assorti d’un prix de 500 euros est donc apparemment
valable.
L’erreur directe sur la valeur de l’objet est indifférente à la validité du contrat, comme
le rappelle la cour de cassation, 1ère chambre civile, le 4 juillet 1995, qui refuse la
nullité d’un contrat de vente d’une bague qui vaut 460.00 euros et qui a été vendu à
10.000 euros. En effet, accepter l’erreur sur la valeur entrainerait une trop grande
insécurité juridique, malgré le fait que la lésion existe en droit immobilier.
b) L’erreur-obstacle
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Séance 5 : les vices du consentement, l’erreur - Cas pratique
Or, l'article 1156 du code civil dispose bien que l' « on doit rechercher la commune
intention des parties plutôt que de s'arrêter au sens littéral des termes ».
On peut ainsi rapprocher cette erreur indirecte sur la valeur d’une erreur-obstacle,
qui fait obstacle à la rencontre des consentements, comme l’a jugé le tribunal de
grande instance de Strasbourg, en juillet 2002, concernant le prix d’un
vidéoprojecteur proposé à un dixième de sa valeur.
L’article 111 du code civil dispose que « L’erreur n’est une cause de nullité de la
convention que lorsqu’elle tombe sur la substance même de la chose qui en est
l’objet ». L’erreur porte non seulement sur la matière même de l’objet, mais
également sur ses qualités substantielles.
L’authenticité d’une œuvre d’art est une qualité in abstracto : elle est tenue pour telle
par tout le monde. Elle est donc cause de nullité.
L’erreur de M. Florestan est donc excusable (ce qui n’aurait peut-être pas été le cas
si le vendeur était M. Curzio) : la vente de ce tableau de Kandinsky est donc
nulle.
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Séance 5 : les vices du consentement, l’erreur - Cas pratique
L’erreur sur la cause d’un contrat s’agit d’une erreur qui porte sur ses raisons d’être.
1. Le principe législatif
L’article 1131 du code civil dispose expressément qu’est sans effet l’obligation
consenti sur une fausse cause.
La vente conclue par M. Florestan est donc consentie sur une cause erronée et
pourrait donc, sur le fondement de l’article 1131, faire annuler la vente.
Dans notre cas, le lieu de mutation du neveu de M. Florestan n’a déterminé que son
consentement, et non celui de M. Almavira. On est donc en présence d’une erreur
sur le simple mobile de M. Florestan.
Or, cette erreur sur le mobile, n’est pas, depuis la décision de la première
chambre civile de la cour de cassation, le 13 février 2001, une cause de nullité dans
les contrats synallagmatiques, et ceci même s’il a été porté à la connaissance du
cocontractant.