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PREMIER CHAPITRE
DEUXIEME CHAPITRE
2. L’ANALYSE DE LA PIECE………………………………………….…...….19
2.1. Electre, la réécriture de la réécriture d'un mythe ………………………………..…19
2.2. Les principaux personnages de la pièce……………………………………….……20
2.2.1. Electre………………………………………………………………………….…21
2.2.2 Clytemnestre………………………………………………………………………22
2.2.3. Oreste…………………………………………………………………………..…23
2.2.4. Egisthe…………………………………………………………………………....24
2.2.5. Les Euménides………………………………………………………………..…..24
2.2.6. Les autres personnages…………………………………………………………...25
TROISIEME CHAPITRE
CONCLUSION………………………………………………………………….……..33
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………….……34
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ÖZET
Elektra, iki perdeden oluşan ve Jean Giraudoux’ nun 13 mayıs 1937 de kaleme aldığı
en önemli baş yapıtlarından biridir. Karakterler bakımından zengin olan tiyatro eseri, 19. yy.
Fransız Edebiyatında şaşkınlık verici bir trajik güce sahiptir. Elektra eserini, bahsi geçen tarih
ve olaylar dizisi çerçevesinde göz önüne alırsak Yunan kültürünün bir mirası olduğunun
altını çizebiliriz. Elektra Truva savaşlarının ünlü komutanlarından Agamemnon’un ve
Klytaimestra'nin kızıdır. Agamemnon Troya savaşına çıktığı zaman, Elis'te rüzgarların
esmesini sağlamak için kızı İphigeneia'yi kurban etmek zorunda kalir. Bunu affedemeyen
Klytaimestra, kocası Agamemnon'u kardeşi ile aldatır. Yıllar geçip Agamemnon dönünce iki
âşık onu alçakça bıçaklarlar. Yine yıllar geçer ve bu kez Elektra delikanlılık çağına gelen
kardeşi Orestes'i babalarının ocunu almak üzere yetiştirir. kardeşinin önce Egiste'i, sonra da
annesi Klytaimestra'yi öldürmesine yardim eder.
İki perdeden oluşan eserin birinci perdesi 13, ikinci perdesi de 10 sahneden
oluşmaktadır.Kral Agamemnon’un ölümünden sonra kızı Elektra, babasının yasını tutar ve
umudunu yitirmeden babasının geri döneceği günü bekler.
Annesi Klytaimnestra’ya karşı her zaman kin duyar ve Elektra, annesi Klytaimnestra
ve amcası Aigisthos tarafından mesele çıkaran kişi olarak hedef noktası haline gelir.Elektra,
ölümün insanların adaleti olduğunu ve yalan yere edilen yeminlerin günün birinde
unutulmuyacağını savunarak adaletin önemine vurgu yapar. Kral soyunun saadetinin ve
geleceğinin Elektranın uzaklaştırılmasıyla mümkün olabileceğini düşünen Aigisthos,
Elektra’yı bahçıvanla evlendirmek ister. Çünkü bir bahçıvan karısı öldürmek, sarayında bir
prenses öldürmekten çok daha kolaydır.
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Elektra adlı eserde trajedi ön plandadır. Kadınların sıradan çekişmesinde dahi kan
akmaktadır. Babasının ölümünün ardından yalnız kalan Elektra amcasının ve annesinin
kurduğu tuzaklardan kardeşi Orestes’in yeniden doğuşuyla kurtulur. Birinci sahneden son
sahneye kadar anne kız arasında sevgi yerine sürekli duygusuzluk ve nefret ön plandadır.
Fakat Orestes annesine karşı bu kadar acımasız değildir, kendisini dünyaya getirdiği için ona
saygı duymaktadır. Elektra kadınlara düşman değildir ama Klytaimnestra’ya düşmandır;
Erkeklere düşman değildir ama Aigisthos’a düşmandır. Birinci perdenin son sahnesinde
bahçıvan “Bir sevgi işidir kan dökmek, pardon tragedya.” diyerek tragedyayı özetlemektedir.
Bu çalışmanın amacı Jean Giraudoux’ nun Elektra adlı tiyatro eserindeki trajik öğeleri
incelemektir. İkinci perdenin birinci sahnesi bu trajik öğelerden birisi olan ihanet temasıyla
başlamaktadır.Agatha önce kocasını genç bir delikanlıyla aldatır ve yalanlar söyler,birkaç
sahne sonra ise kocasını Aigisthos’ la aldatır. Diğer yandan Elektra annesinin bir dostu
olduğunu idda eder ve nitekim Klytaimnestra ile Aigisthos’ un yasak ilişkisi ortaya çıkar.
Savaş temasını her zaman yansıtan Jean Giraudoux, Elektra eserindede savaşı başarılı bir
şekilde ifade eder.Muhafız alayı savaşa hazırdır ancak başlarında erkek bir lider isterler
bununda anahtarı Elektra’dadır. Elektra, Aigisthosla annesinin evlenmesine razı olursa soyları
kurtulacaktır ve şehir susacaktır. Herzaman adaleti ve gerçeği savunan Elektra, annesinin ve
amcasının babasına nasıl bir tuzak kurarak öldürdüklerini öğrenmiştir ve Orestes’ in amcasını
öldürerek babasının intikamını almasıyla beraber her şey alt üst olmuştur, ama adaletin yerini
bulmasıyla beraber ortalıkta temiz bir hava esmeye başlamıştır.
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INTRODUCTION
Dans cette présente étude nous étudierons les éléments tragiques dans “Electre” de
Jean Giraudoux. Électre, tragédie en deux actes et un interlude de Jean Giraudoux. Achevée
en février 1937, la pièce a été créée la même année au mois de mai par la troupe de Louis
Jouvet. L’action se déroule dans l’unique décor des remparts d’Argos, se concentrant sur la
nuit où Électre découvre la vérité au sujet de la mort, officiellement accidentelle de son père
Agamemnon.
Electre, comme dit précédemment, elle est réellement le personnage central. Fille
d'Agamemnon et de Clytemnestre, elle hait sa mère qui a tué son père avec l'aide de son
amant Egisthe, qui est désormais régent du trône. Elle attend la venue d'Oreste pour se venger.
Agamemnon, roi d’Argos, frère de Ménélas, mari de Clytemnestre, tué par celle-ci et
Egisthe à son retour de Troie. Oreste, frère d'Electre, il s'est exilé très jeune et revient vers sa
famille en se montrant comme un simple étranger. Clytemnestre, mère d'Electre et d'Oreste,
veuve d'Agamemnon et amante d'Egisthe, reine d'Argos. Egisthe, régent, il détient le pouvoir
dans la cité d'Argos. La pièce commence sur les conséquences d'une de ses idées: marier
Electre au jardinier, et ainsi détourner les Dieux de leurs vues sur la lignée des Atrides. Le
président, deuxième président du tribunal, il se soucie de sa tranquillité et s'oppose à Egisthe.
Agathe, femme du président, elle est jeune et jolie, et décide de tromper son mari. Le
jardinier, futur époux d'Electre, il s'occupe du jardin de palais. Il appartient à la même famille
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que le président. Les Euménides, petites filles au début de la pièce, elles grandissent de
plusieurs années en quelques heures. Elles sont liées aux Dieux et à la justice. Le mendiant,
personnage énigmatique, "Jamais on n'a vu de mendiant aussi parfait comme mendiant, aussi
le bruit court que cela doit être un Dieu." La femme Narsès est l’amie du mendiant.
Maintenant, nous devons parler de la famille des Atrides qui est composée de quatre
personne ; Electre, Clytemnestre, Oreste, Egisthe. Dans la pièce, il y a aussi des divinités. Ce
sont les Euménides et le mendiant. Quant aux représentants du peuple ; ils sont le Président,
Agathe, le jardinier et la femme Narsès.
Le second acte commence après une lamentation du jardinier abandonné, qui propose
une réflexion sur la tragédie et les dieux. Cette tragédie trouve alors son accomplissement
brutal. Les soupçons d’Électre sont nés dans la nuit. Sa mère doit avoir un amant,
vraisemblablement l’assassin d’Agamemnon. Électre essaie alors d’interroger sa mère,
laquelle se trahit en fin de compte. Mais l’assassin, Égisthe, reconnaît son crime. La cité
d’Argos est alors attaquée. Le sort du pays réclame un roi ; il faudrait qu’Égisthe épouse
Clytemnestre, puisqu’il n’est que régent. Électre ne l’admet pas et Oreste tue effectivement
les deux coupables. La vengeance est accomplie, mais Argos est perdue. Giraudoux reste
fidèle aux éléments essentiels du mythe, proposant par exemple un équivalent du chœur dans
le personnage du mendiant. Électre est la figure du juste ou plutôt du justicier. Des différences
se font cependant jour dans cette version qui est un vrai divertissement moderne. La pièce ne
se fonde plus sur l’attente d’un dénouement catastrophique, mais sur une intrigue policière:
l’enquête et la découverte du crime. D’autre part, Égisthe ne cherche pas à se défendre, ce qui
nuance considérablement le personnage. La langue, qui mêle simplicité et tours plus
littéraires, est un élément essentiel de modernité. Selon le mot de l’auteur, il s’agit d’une
« tragédie bourgeoise » qui touche parfois au registre de la comédie. Des données tragiques
sont escamotées sans ménagement, puisque Agamemnon est supposé avoir glissé dans sa
baignoire. Une distance existe face à ces personnages. Demeurent pourtant la tradition des
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Électre évoque également les conflits politiques qui apparaissent dans les pays
d’Occident au milieu des années trente (l’époque du Front populaire en France). La pièce
laisse transparaître une dégradation de l’autorité de l’État, à travers le personnage d’Égisthe
qui ne peut ni maintenir une autorité forte ni trouver sa légitimité. La guerre est également
présente : la ville est menacée du dehors, ce qui ne peut que rappeler la situation
internationale de l’époque. Mais l’on ne peut trouver ici les seules clefs de l’œuvre, d’autant
plus que Giraudoux rend ambiguë toute prise de position: Égisthe est en partie réhabilité et
Électre reste figée, orgueilleuse, inhumaine peut-être, sacrifiant la cité pour rendre sa justice
et entraînant le désastre. Ce désastre nous laisse d’ailleurs sur une dernière ambiguïté
puisqu’il « s’appelle l’aurore » et mélange l’espoir à l’amertume. ("Électre [Jean Giraudoux]"
Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2009http://fr.encarta.msn.com © 1997-2009
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Dans le premier chapitre de cette étude, appelée « Jean Giraudoux et le théâtre », après
avoir parlé de l’auteur et donné des renseignements nécessaires sur l’œuvre, nous allons
étudier la France de l’entre-deux-guerres. Le théâtre de Jean Giraudoux a une relation intime
avec les mythes, c’est pour cette raison, nous voulons donner des renseignements nécessaires
sur la mythologie et les mythes. En ce temps, nous allons décrire aussi l’époque où l’œuvre a
été écrite.
Ce qui va nous attirer le plus dans la pièce, c’est l’héroïne de la pièce, Electre. Quant
aux personnages masculins, nous allons voir que leur vie est perturbée à cause d’une même
femme fatale qui bouleverse la vie d’une même famille qui est déjà connu le tragique du
destin. Nous allons montrer dans le troisième chapitre comment Electre emmène aux abîmes
sa famille pour satisfaire son grand besoin de justice et de vérité.
PREMIER CHAPITRE
Au théâtre, il faut un conflit, et les romans ne proposent guère qu’un héros ou une
héroïne plus ou moins accordés au monde. Son passage au théâtre fut d’abord le fait des
circonstances; son succès au théâtre fut aussi le fait de dispositions d’esprit qui sont
demeurées, sinon cachées, du moins latentes. Sur la scène, Jean Giraudoux, imite bientôt par
Jean Anouilh, recourt au mythe pour poser des questions brûlantes.
Durant l'Occupation, il ne soutient plus Pétain. Son fils s'engage dans les Forces
Françaises libres. Sommé de quitter le territoire français, Giraudoux refuse. Il devient
directeur littéraire pour Gaumont et participe à l'adaptation d'ouvrages au cinéma, comme La
Duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac ou les Anges du péché pour Robert Bresson. Sa
mère meurt en 1943. Giraudoux décèdera l'année suivante, le 31 janvier 1944. Après sa mort,
une rumeur court que l'écrivain se serait fait empoisonner par la Gestapo. Louis Aragon
reprend cet argument dans Ce soir. La question de sa mort reste suspicieuse aux yeux de
certains, tandis que d'autres accusent l'écrivain d'avoir été antisémite. Jacques Body, son
biographe, le défend de ses accusations. L'auteur repose au cimetière de Passy, à Paris.
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Après la Première Guerre mondiale, le théâtre conserve son goût pour le comique sous
toutes ses formes. Puis viennent tour à tour Jules Romains avec ses farces politiques, Jean
Cocteau qui crée ce qu’il appelle une « poésie de théâtre » et Roger Vitrac marqué par le
surréalisme. Mais le plus grand auteur dramatique de l’entre-deux guerres est Jean Giraudoux.
Ses spectacles prennent l’allure d’une fête. Pleins de fantaisies, ils créent une atmosphère
plutôt qu’ils ne développent une action et transportent le public dans un monde imaginaire,
sans souci des règles conventionnelles du théâtre (vraisemblance, unités de temps, de lieu
etc.) Giraudoux veut être un « illusionniste » et demande au public de se laisser emporter par
spectacle :
« Car humanité et Cosmos sont deux réalités dont aucune n’a à céder
devant l’autre. Le héros est simplement, dans sa vie morale, un banc
d’essai. Il est voué et sacrifié à cet office, et parfois sa nature l’y
prédispose. » (Albérès 1957 : 403)
« Le théâtre ? A ce mot qui veut être magique, quel sens donner ? …
Si, par contre, je consulte le Larousse aux lettres flamboyantes, au
quel, comme Jouvet et mon père, Jean-Louis Barrault ne cesse d’avoir
recours, je découvre le mot « théâtre », précisé comme suit : Sur un
thème grave ou joyeux, toujours rare, concert de ces mots
merveilleux, de ses phrases enchantées dont la vie de chaque jour ne
permet pas l’usage. » (1961 : 92)
Les romans, les œuvres diverses, le théâtre et les nouvelles de Jean Giraudoux sont :
Provinciales, 1909
L'École des indifférents, 1911
Lectures pour une ombre, 1917
Simon le Pathétique, 1918
Elpénor, 1919
Amica America, 1919
Adorable Clio, 1920
Suzanne et le Pacifique, 1921
Siegfried et le Limousin, 1922 qui lui apporta le succès.
Juliette au pays des hommes, 1924
Bella, 1926
Églantine, 1927
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Œuvres diverses
Théâtre
Siegfried, 1928
Amphitryon 38, 1929
Judith, 1931
Intermezzo, 1933
Tessa, la nymphe au cœur fidèle, 1934
La guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935
Supplément au voyage de Cook, 1935
L'Impromptu de Paris, 1937
Électre, 1937
Cantique des cantiques, 1938
Ondine, 1939
L'Apollon de Bellac, 1942
Sodome et Gomorrhe, 1943
La Folle de Chaillot, 1945
Pour Lucrèce, 1953
Avant étudier le théâtre, il est utile de jeter un coup d’oeil sur les caractéristiques du
XXe siècle pour pouvoir le comprendre mieux. Le vingtième siècle est une période très
mouvementée, qui a vu de nombreux confilts. La littérature du XX. siècle a été profondément
marquée par les crises historiques, politiques, morales et artistiques .Il y a les découverts
scientifiques.
XXe siècle annoncent la modernité. Ils écrivent bien souvent après la Première Guerre
Mondiale :
« le retour de Siegfried au Limousin symbolisait, à la fin du roman de
1922, des espoirs sérieux de réconciliation et de paix ; il ne marquait
plus, dans la pièce de 1925, au lendemain des accords de Locarno,
qu’un optimisme voulu et officiel, qu’allait démentir, publiée en 1934,
écrite bien plus tôt, La Fin de Siegfried, où le rideau tombe sur la mort
du héros assassiné, comme Bella se termine, dès 1926, sur
l’impossible rapprochement des deux politiques opposées et la mort
de Bella. » (Teynier 1966 : 9)
La littérature du XXe siècle a été profondément marquée par les crises historiques,
politiques, morales et artistiques. Le courant littéraire qui a caractérisé ce siècle est le
surréalisme, qui est surtout un renouveau de la poésie (André Breton, Robert Desnos...), mais
aussi l'existentialisme (Albert Camus, Jean-Paul Sartre), qui représente également une
nouvelle philosophie (L'existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre). La littérature
du XXe siècle subit les profonds bouleversements qui secouent le siècle. La modernité crée un
nouvel environnement pour les écrivains. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la
littérature est marquée à la fois par les traumatismes du conflit, et par une effervescence
créatrice.
La Guerre, la défaite, la ruine économique, la ruine politique ont crée dans les pays
une dépression. Beaucoup d’écrivains dénoncent, comme Jean Paul Sartre, Albert Camus,
Jacques Prévert l’absurdité cruelle d’un monde bouleversé. Nous pouvons voir leur
opposition à la guerre. Il s’agit d’un nouvel humanisme. L’humanisme peut être une nouvelle
vision de l’homme et du monde mais certaines refusent l’humanisme. Son humanisme sait
prendre souvent, sous le couvert du sourire, une dimension héroïque :
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Durant l'Occupation, il ne soutient plus Pétain. Son fils s'engage dans les Forces
Françaises libres. Sommé de quitter le territoire français, Giraudoux refuse. Il devient
directeur littéraire pour Gaumont et participe à l'adaptation d'ouvrages au cinéma, comme La
Duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac ou les Anges du péché pour Robert Bresson. Sa
mère meurt en 1943. Giraudoux décèdera l'année suivante, le 31 janvier 1944. Après sa mort,
une rumeur court que l'écrivain se serait fait empoisonner par la Gestapo. Louis Aragon
reprend cet argument dans Ce soir. La question de sa mort reste suspicieuse aux yeux de
certains, tandis que d'autres accusent l'écrivain d'avoir été antisémite. Jacques Body, son
biographe, le défend de ses accusations. L'auteur repose au cimetière de Passy, à Paris.
Après la Première Guerre mondiale, le théâtre conserve son goût pour le comique sous
toutes ses formes. Le roi de boulevard est Sacha Guitry, qui excelle dans la comédie légère.
Mais le plus grand auteur dramatique de l’entre-deux guerres est Jean Giraudoux. Ses
spectacles prennent l’allure d’une fête. Pleins de fantaisies, ils créent une atmosphère plutôt
qu’ils ne développent une action et transportent le public dans un monde imaginaire, sans
souci des règles conventionnelles du théâtre (vraisemblance, unités de temps, de lieu etc.)
Giraudoux veut être un « illusionniste » et demande au public de se laisser emporter par
spectacle. Dans le domaine de la mise en scène, Giraudoux essaie de renouveler le théâtre en
revenant à ses sources grecques :
« Electre, c’est pour moi le mythe de la vérité. Dans une ville gorgée
de plaisirs, abandonnée tout entière aux joies faciles. Électre est la
seule à souffrir. Elle comprend que c’est Clytemnestre qui a tué
Agamemnon, mais elle ne distingue pas les raisons profondes de ce
crime. Jusqu’au jour où un couple qu’elle a sous les yeux lui montre
où peut aller la haine conjugale. Ayant enfin découvert la vérité, dure,
impitoyable, elle accumulera les ruines autour d’elle et poursuivra
jusqu’au bout sa vengeance.»(Interview donnée à Kléber Haedens,
L’Insurgé, 12 mai 1937. CFG, no 19, p.224)
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La mythologie, c'est l'ensemble des légendes d'une région ayant voir avec les dieux de
cette même région. C'est aussi l'ensemble des mythes et des légendes propres à un peuple, une
région ou à une civilisation.
C'est un fait qui s'est passé il y a longtemps et qui avait paru extraordinairement et
"anormalement" étrange et qui avec le temps s'est transformé en légende. Quand une légende
est connue de beaucoup de personnes mais n'est pas vérifiable scientifiquement c'est un
mythe. L'autre possibilité c'est qu'une chose ou un événement (même contemporain) soit
tellement connue de par le monde que ça devienne un mythe.
La mythologie met en scène des êtres surhumains; c'est un récit populaire qui s'est
amplifié dans la tradition orale avant de nous parvenir par l'écrit. Le mythe s'est transformé au
cours de l'histoire de l'humanité. Le mythe est aussi moderne, car certaines légendes sont
entrées dans la mémoire collective récemment.
A un niveau plus littéral, un mythe est quelque chose qui est issu de l'esprit humain et
essaie de structurer le rapport de l'homme à l'univers. Qu'il s'agisse de personnes, de lieux ou
d'événements, c'est avant tout une externalisation de choses qu'on a au-dedans de nous-
mêmes. Un mythe peut n'être basé sur rien de réel, ou du moins d'objectifs. Une légende peut
venir d'un mythe, mais un mythe est à la fois, très vieux, car il existe depuis le début de
l'humanité, une sorte d'archétype, dirait Carl Jung, et très présent, car aujourd'hui encore
l'homme a besoin de mythes et se conforme à eux même les rationalistes les plus convaincus !
Le mythe dans Electre de Giraudoux:
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Une légende est moins puissante qu'un mythe, car elle est nécessairement rattachée au
monde réel même si elle est fausse, elle raconte quelque chose qui est censé s'être passé. Un
mythe est donc "mental", universel et trans-temporel tandis qu'une légende ne peut exister
qu'au sein d'une histoire qui s'est passé il y a bien longtemps.
Un récit écrit par un écrivain peut-il devenir un mythe ? Oui, un récit moderne peut
devenir un mythe comme l'a été l'Iliade et l'Odyssée d'Homère. Aujourd'hui, le cinéma et la
télévision font entrer de nouveaux mythes dans notre culture. Dans la littérature moderne, on
peut évoquer le Seigneur des Anneaux (The Lord Of The Rings) qui va bientôt devenir trois
films dans cette décennie. A l'inverse, le cinéma nous a donna un autre mythe : la Guerre des
Étoiles (Star Wars) de George Lucas, passé au rang de mythe planétaire au XX ème siècle. Il y a
bien sûr d'autres mythes, inspirés des mythes eux-mêmes, telle la série de télévision d'origine
américaine Buffy et les Vampires. Voire plus récemment au cinéma de Matrix, inspiré de
légendes urbaines et de la littérature.
Qu'est-ce qu'un dieu ? Un dieu est une puissance surnaturelle, avec des pouvoirs
extraordinaires qui parfois intervient dans les affaires humaines, soit pour aider, soit aussi
parfois pour les anéantir. Un dieu a des pouvoirs qu'un être humain n'a pas. Il a souvent des
statues qui le représentent, ainsi que des temples où les fidèles se réunissent pour des
sacrifices. Ces sacrifices, selon les cultures pouvaient être parfois humains. Le féminin de
dieu est déesse. Souvent, les dieux principaux étaient mariés avec une ou plusieurs déesses, ils
menaient une vie de famille. Transposition humaine vers un monde extraordinaire auquel
nous n'avons quand même pas accès. Les dieux vivent dans des mondes à part, inaccessibles
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aux humains. Ils sont souvent immortels, mais parfois mortels selon les mythologies, mais, ils
peuvent aussi s'entre-tuer, selon les différents mythes que nous connaissons aujourd'hui.
Qu'est-ce qu'un héros ? Un héros est le plus souvent un être humain hors du commun.
Chez les grecs, il est souvent descendant des dieux. Il est donc mortel, et souvent à une
mission à accomplir. Il subit plusieurs épreuves qui lui permettent une évolution vers le
chemin de l'héroïsme.
Qu'est un panthéon ? C'est l'ensemble des dieux d'une mythologie ou d'une religion. La
religion hindoue a son panthéon, par exemple, mais l'ensemble des dieux grecs, nordiques ou
océanien ont leur propre panthéon qui regroupe l'ensemble des dieux et des déesses.
Le mythe est à la fois un écran commode pour un écrivain, un intermédiaire qui lui
donne plus de liberté de parole, il est aussi un raccourci : si le public connaît déjà les
personnages et l'histoire, l'auteur peut entrer directement dans le vif du sujet et aller à
l'essentiel. Mais dans ce cas-là, il lui faut être original. On rencontre deux cas de figure : la
reprise d'un épisode célèbre, ou le développement d'un silence du mythe.
Lorsque les sources sont peu nombreuses l'écrivain a un espace de liberté assez grand.
Le cadre demeure, mais il est assez souple, et permet un développement libre. Giraudoux a pu
imaginer l'ambassade comme il le voulait. Quand les sources sont plus contraignantes, comme
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c'est le cas pour Electre, l'auteur possède une liberté importante tout de même. Plusieurs
possibilités s'offrent à lui.
DEUXIEME CHAPITRE
2. L’ANALYSE DE LA PIECE
Électre est une pièce de théâtre en deux actes de Jean Giraudoux créée le 13 mai 1937,
au Théâtre de l'Athénée, avec une mise en scène de Louis Jouvet. D’abord, il nous est utile de
faire un petit résume de la pièce puis nous allons exposer chaque acte en détail et chaque
personnage de la pièce. Agamemnon, Le Roi des Rois, a sacrifié sa fille Iphigénie aux Dieux.
Son épouse, Clytemnestre, aidée de son amant, Egisthe, l'assassine à son retour de la guerre
de Troie. Oreste, le fils est banni. Reste Electre, la seconde fille. "Elle ne fait rien, ne dit rien.
Mais elle est là." Aussi Egisthe veut la marier pour détourner sur "la famille des
Théocathoclès tout ce qui risque de jeter quelque jour un lustre fâcheux sur la famille des
Atrides". Sur ce grand mythe de l'Antiquité, Jean Giraudoux a écrit sa meilleure pièce. Electre
possède une force tragique surprenante, sans jamais perdre cet esprit étincelant, cet humour
qui ont fait de Jean Giraudoux l'un dès plus importantscdramaturgescducXXecsiècle.
Passage épique de l'Odyssée d'Homère, repris ensuite sous forme de tragédie aux
débuts de celle-ci par Eschyle, Sophocle et Euripide au Ve siècle avant notre ère, l'Électre de
Giraudoux apparaît comme la réécriture de la réécriture d'un mythe. Avec de nombreuses
modifications anachroniques, notamment le rôle du couple bourgeois comme un mirage
burlesque du couple tragique, Électre est une des nombreuses preuves de l'intemporalité de la
tragédie. Écrite en 1937, il s'agirait en effet d'une « tragédie bourgeoise », selon Jean
Giraudoux lui-même.
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Après la tragique mort d'Agamemnon, roi d'Argos assassiné à son retour de Troie,
Électre, fille de celui-ci et de la reine Clytemnestre, cherche le coupable tout en ressentant une
haine inexplicable pour sa mère. L'arrivée d'Oreste, son frère exilé depuis le mystérieux
assassinat, et les confessions d'adultère faites par la femme du président du sénat à celui-ci,
aideront Électre dans sa quête qui la mènera finalement à être l'objet de la malédiction qui
pèse sur sa famille. La quête de la vérité est le thème principal de la pièce. Électre vient du
grec Elektra qui signifie "la lumineuse". En fait, Électre est là pour faire la lumière sur les
évènements, faire éclater la vérité. Grâce à sa présence, de nombreux personnages vont se
révéler et faire éclater "leur" vérité, comme par exemple la petite Agathe dans l'acte II, 6. De
plus, Électre et Égisthe se déclareront au fil de la pièce.
ZEUS
21
TANTALE
PÉLOPS NIOBÉ
+
HIPPODAMIE
│
ATRÉE THYESTE
Les caractères principaux de la pièce se regroupent en trois catégories: ceux qui sont
inséparables de l’Oreste: Clytemnestre, Egisthe, Electre, Oreste; ceux qui, existant dans la
tradition mythologique, ont fait l’objet d’une redéfinition de la part de Giraudoux et ceux qui
sont entièrement nés de l’invention du dramaturge. Sans oublier la figure héroïque de celui
qui, mort, obsède toutes les consciences : Agamemnon, le roi d’Argos et le chef de
l’expédition des Grecs contre Troie. Voyons maintenant les personnages principaux :
2.2.1. Electre :
Depuis la pièce de Sophocle qui porte son nom, elle est une héroïne tragique à part
entière. Son combat pour la justice-quel que soit le prix qu’il faut payer pour elle la rapproche
d’Antigone. Dans sa critique Lalou :
Electre est un être tragique par essence (le portait que fait Clytemnestre : II, 5), il est
rarement question du bonheur qu'elle ressent, si ce n'est en présence du jardinier (I, 4). Elle
est caractérisée avant tout par son respect pour son père mort et son frère absent : elle est la
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garante de leur mémoire et reste la seule à les pleurer. Elle est en conflit avec sa mère et avec
Egisthe, le régent, mais ignore, au début, la source de ce conflit :
Son personnage est à l'origine de l'expression « le complexe d'Electre » car elle
manifeste un amour démesuré pour son père qu'elle vénère et, au contraire, elle hait sa mère.
Elle manifeste par ailleurs un profond attachement à Argos et à son peuple dont elle se sent
proche. On le voit dans son rapport avec la femme Narsès, ou plus généralement, avec le petit
peuple (II, 8).
Dans la pièce, elle est celle qui garantit la tragédie par son désir de faire toute la
lumière sur le passé et de ne pas laisser les crimes impunis ; c'est aussi elle qui est à l'origine
de la « révélation » d'Oreste qui sera chargé d'accomplir la vengeance. Ainsi, dans la pièce:
2.2.2. Clytemnestre :
Elle est la fille de Zeus et de Léda et a parmi ses frères et Sœurs Hélène, l’épouse de
Ménélas qui est le frère d’Agamemnon. Mariée à ce dernier, elle est la mère d’Electre et
d’Oreste. Les mythographes lui donnent d’autres enfants: Chrysothémis et Iphigénie ou, la
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malheureuse enfant sacrifiée pour que les vaisseaux grecs partent sous un vent favorable à la
conquête du pays troyen. Clytemnestre est la maîtresse d'Egisthe. En conflit avec sa fille, elle
cultive une haine profonde pour le souvenir d'Agamemnon qu'elle a tué avec l'aide de son
amant.
Clytemnestre se distingue par une ambiguïté : d'une part, elle tente de s'attribuer à la
bienveillance de ses enfants et cherche à préserver son honneur de mère et de reine. C'est pour
cette raison qu'elle s'oppose au mariage d'Electre avec le jardinier jugeant cette union
déshonorante pour la famille des Atrides. (I, 4) D'autre part, elle prétend craindre Oreste
comme elle craint Electre qui représente une menace pour elle. Toujours dans cette ambiguïté,
elle aimerait également partager une complicité avec Electre (II, 5), dans la mesure où elle est
une sorte d'incarnation féministe : elle préfère par exemple sauver sa fille que son fils
lorsqu'un de ses enfants tombe (I, 4) ; elle aimerait qu'Electre la défende auprès d'Oreste au
nom des femmes (II, 5).
A la fin de la scène 5 de l'acte II, Electre la décrit comme quelqu'un qui n'éprouve ni
amour, ni passion, ni colère, qui ne nourrit pas d'ambition. Avant d'entrer dans la famille des
Atrides, elle était une jeune fille qui aspirait au bonheur. Elle sera transformée et enlaidie par
le meurtre (II, 9).
Clytemnestre est plusieurs fois victime, mal mariée, mal-aimée de son mari comme de
ses enfants, rejetée par son amant à la fin, reine déchue, et c'est surtout sur elle que s'acharne
la justice d'Electre. Bien qu'elle ait commis un crime, celui-ci se retourne très vite contre elle.
Après Agamemnon, elle devient à son tour la proie de la tragédie : sa conscience la rattrape et
la prive de la libération à laquelle elle aspirait alors, puis, victime du jugement d'Electre, elle
est condamnée à succomber à la vengeance de ses enfants dans une mort indigne (II, 9).
2.2.3. Oreste :
Selon la tradition antique la plus répandue, c’est Electre qui aurait permis à Oreste de
fuir loin du palais d’Argos. Giraudoux n’a pas retenu cette version du mythe. L’enfant a été
exilé en bas âge par sa mère. Le héros animé par la vengeance des pièces d’Eschyle est ici une
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figure assez pâle, ne refusant pas l’idée d’un compromis au nom de l’idéal du bonheur
familial.
Son retour déclenche le renouveau de la tragédie chez les Atrides : il fait d'abord en
sorte d'empêcher le mariage d'Electre, avant de raviver la haine chez sa sœur et de lui
permettre de comprendre progressivement la source de celle-ci. Egisthe est également gêné
par sa présence et son union avec Clytemnestre s'avère urgente s'il veut être reconnu roi avant
que le pouvoir revienne légitimement à l'héritier. Il croit en la beauté de l'âme humaine (II, 3),
mais Electre lui révèle à son réveil l'horreur de son histoire : un père assassiné et une mère qui
souille sa mémoire. Une telle découverte le métamorphose et il devient réceptif à la haine qui
habite sa sœur. Electre le charge de tuer les assassins d'Agamemnon.
2.2.4. Egisthe :
Tyran attaché au pouvoir, il exerce la régence à Argos dans la pièce de Giraudoux. La
mythologie grecque en fait le fils de Thyeste et de la propre fille de ce dernier. Enfant exposé-
son nom évoque la chèvre qui l’a protégé, il règne sur Mycènes avant de céder son pouvoir à
Agamemnon. Il séduit Clytemnestre, profitant de l’absence du roi d’Argos occupé au siège de
Troie, puis se fait maitre à mort dès son retour.
« leur premier rôle est de nous présenter à leur manière, mêlant vérité
et invention, les personnages et leur passé. Parfois elles « récitent »,
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Au début de la pièce de Giraudoux, les Euménides sont de petites filles. Elles ont alors
la grâce et l’innocence, deux privilèges de l’enfance. Mais, elles vont rapidement se révéler
des monstres redoutables. Elles deviendront les symboles du Destin et de ses arrêts
implacables.
La Femme Narsès, d’une grande laideur, cette femme du peuple est l’épouse de
l’homme le plus bête du monde. Escortée par les misérables et les mendiants, elle aidera
Electre à accoucher de la justice. La femme Narsès : « Nous arrivons tous, les mendiants, pour
sauver Electre et son frère, les infirmes, les aveugles, les boiteux. »
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Le mendiant, est-il un homme? Est-il un dieu? Nul ne sait vraiment qui est ce
personnage, prophète inspiré, toujours prêt à commenter l’action. Ainsi l'image de la louve :
le mendiant raconte l'histoire de cette louve apprivoisée et qui finit par attaquer les humains
qui se sont occupés d'elle (I,3) ; elle annonce la future déclaration d'Electre, et Electre elle-
même reprend l'image lorsqu'elle dit à Clytemnestre : « tu me jettes dans les pieds l'amour
comme les voituriers poursuivis par les loups leur jettent un chien » (II,5).
TROISIEME CHAPITRE
La tragédie est une œuvre théâtrale dont l’origine remonte au théâtre grec antique. On
l’oppose à la comédie au contraire de laquelle elle met en scène des personnages de rang
élevé et se dénoue souvent par la mort d’un ou de plusieurs personnages. Elle a pour but
d’inspirer « terreur et pitié » :
La tragédie expose des thèmes mythiques tout comme l'épopée où les héros
d'anciennes légendes font face aux dieux: la volonté des dieux est ainsi nommée fatalité. Ces
hommes exemplaires sont confrontés à des situations qui les dépassent et les remettent en
question. Mais ce n'est pas seulement l'univers mythique qui devient problématique, c'est
aussi tout le monde réel qui remet en question ses principes essentiels (la Justice, la Vérité, la
place de l'homme...) Ce genre est donc marqué par un contexte tout autant politique que
religieux. Aristote est un des premiers à avoir analysé le genre tragique. Il nous dit dans sa
Poétique : "La tragédie est l'imitation d'une action noble conduite jusqu'à sa fin, et ayant une
certaine étendue (...) c'est une imitation faite par des personnages en action et non par le
moyen d'une narration, et qui, par l'entremise de la pitié et de la crainte accomplit la purgation
des émotions de ce genre."
Le sujet de la pièce est tiré du mythe antique où les rois ont des destins hors du
commun. Depuis Atrée, chaque génération de ses descendants a été frappée par la malédiction
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qu'il leur a en quelque sorte léguée. Les fondements du tragique dans Electre reposent donc
sur l'héritage de la culture grecque et sur une longue tradition littéraire qui s'en est inspirée.
Ici, Electre désire que la vérité éclate au grand jour concernant le crime de son père
notamment, et que, par la révélation de la vérité, toutes les âmes d'Argos soient purifiées. En
cela, elle se heurte évidemment aux assassins d'Agamemnon qui ne veulent pas s'avouer
coupables de ce meurtre :
De plus, à la haine qu'Electre nourrit pour sa mère, Clytemnestre ne peut répondre que
par une hostilité constante si elle veut conserver sa dignité et ne pas se laisser dominer par sa
fille.
Les ressorts de la tragédie dans cette version-ci relèvent non seulement des héritages
du mythe, mais aussi de la menace que représentent les Corinthiens. Cette nouvelle donnée
exacerbe les tensions entre Electre et Egisthe car aucun ne veut se plier à la volonté de l'autre.
Ainsi, malgré la transformation du régent en souverain miséricordieux et bien qu'il soit prêt à
faire des concessions, la guerre est inévitable. Pour autant, si le tragique est bien présent chez
Giraudoux, le traitement qu'il en fait se différencie du traitement antique puisque les scènes de
tragique intense alternent avec des scènes plus légères : il fait intervenir le burlesque dans la
tragédie.
Le destin était représenté dans la mythologie grecque par les Moires (Parques en latin),
ces trois sœurs qui filaient, dévidaient et coupaient le fil symbolisant la vie humaine. Même
les dieux y étaient soumis. Electre, cet esprit entêté, certaines critiques la nomment « le soleil
de la fatalité. »
Dans Electre nous assistons à la concrétisation de cette formule avec les petites
Euménides qui ressemblent à des Parques nous dit le jardinier, et qui grandissent à vue d'œil
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(I,1). La transformation du mythe est importante ici : d'abord parce que si les Parques
déterminaient la longueur de la vie humaine, elles n'avaient aucun pouvoir ensuite sur le
temps. L'accélération du temps est encore un mythe personnel de Giraudoux, nous le
retrouvons dans Ondine et Amphitryon 38 et il est révélateur d'une angoisse que seule
l'écriture peut tenter de calmer :
Nous retrouvons plusieurs thèmes dans Electre. Les deux principaux thèmes sont le
destin et le tragique. La jeune fille fait signe aux dieux, c'est pourquoi Egisthe veut la marier à
un homme obscur (I,3) ; mais le mendiant fait remarquer que la beauté aussi fait signe en la
personne d'Agathe (I,3). Agathe est à mettre en parallèle avec Hélène dont la beauté a fait
signe et l'a désignée aux dieux comme objet à offrir. Enfin, l'oiseau qui plane au-dessus
d'Egisthe pendant tout l'acte II et que le mendiant appelle de façon amusante un accent, est
également un signe. Il y a d'ailleurs tout un jeu sur la nature de l'oiseau, est-il un aigle ou un
vautour ? Et sur la place de l'accent : sur le mot humain ou sur le mot mortel ? La suite de
l'histoire nous apprend qu'il s'agissait d'un vautour et qu'il accentuait le mot « mortel », c'est-
à-dire qu'il était signe non pas de l'élection d'Egisthe comme on pourrait le croire, mais de sa
mort prochaine.
monde : à cet égard, ils pourraient aussi être les nôtres ; et ils
inspirent, en même temps que de la pitié pour leurs victimes, de la
pitié pour eux, de la pitié pour l’homme. » (Escola 2002 : 44)
Electre accepte la guerre pour sauver la conscience d'Argos, pour que justice soit faite.
L'invasion d'Argos par Corinthe est une innovation de Giraudoux. On pourrait penser à une
évolution de l'auteur entre 1935 et 1937, avec l'augmentation des dangers en Europe. Mais
entre la pièce dont les héros sont les champions du pacifisme et celle où l'héroïne préfère la
mort d'un peuple à la compromission, il n'y a peut-être pas une si grande différence.
N'oublions pas que déjà Andromaque était prête à accepter la guerre si Hélène et Pâris
s'aimaient vraiment. Ici, il est question de justice. Il semble que les deux seules justifications
possibles d'une guerre soient l'amour véritable et la justice intégrale. Cependant cet amour est
introuvable et nous verrons l'ambivalence de la justice dans Electre.
Les dieux sont souvent silencieux chez Giraudoux le jardinier fait le même constat.
Electre peut plaindre Egisthe que les dieux l'aient rendu sage juste avant de le perdre, ce qui
montre bien leur « malice » (II, 8). Ils sont également des « boxeurs aveugles, fesseurs
aveugles », selon la définition d'Egisthe. Si l'on accepte l'idée que le mendiant est un dieu, le
fait qu'il approuve mort des Argiens « dussent mille innocents mourir la mort des innocents »
car Electre est juste, est une confirmation de la définition d'Egisthe. Ils sont aussi incohérents,
voire ridicules.
Electre se termine sur la célèbre image de l'aurore, mais il s'agit d'une aurore
sanglante. Mais surtout, la quête de justice d'Electre est une chasse (I,8 ; I,9 ; I,10 ; II,5)
comme le dit Electre elle-même, et Clytemnestre peut demander : « quelle sorte de gibier
suis-je pour mes enfants ? » (II,4). Cette assimilation à la chasse, à une chasse à l'homme est
troublante et dévalorise un peu la cause d'Electre. Enfin, le dernier dialogue entre les petites
Euménides et Electre dans la dernière scène de la pièce est troublant : aux Euménides qui lui
disent « tu n'as plus rien », Electre répond avec assurance : « j'ai ma conscience, j'ai Oreste,
j'ai la justice, j'ai tout. » Puis, « j'ai Oreste, j'ai la justice, j'ai tout pour finir par « j'ai la justice,
j'ai tout », c'est-à-dire plus rien ou en tout cas beaucoup moins que ce qu'elle annonçait au
début. Et on se demande alors si avoir la justice est si important que cela, si le prix n'était pas
trop élevé.
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La fille dépendra de la mère dont elle sera le reflet identique ou l’image inversée.
Mais, ici, il y a toujours des luttes matricides » entre la fille et la mère. Car Électre, est « fille-
de-son-père », le grand roi Agamemnon, comme le concède sa mère : « Tu as dans le sang
une prédilection pour ton père » ; pleure sa mort, veut le venger et arrêter là le temps de sa vie
de femme. Mariée à un laboureur, elle n’a jamais partagé la couche de son époux La mère et
la fille s’affrontent et en elles s’opposent deux générations qui auraient dû se succéder. L’une
des deux doit s’effacer ou mourir. Il n’y a pas de dialogue entre elles. Clytemnestre veut
parler comme une véritable mère, pleine de sollicitude. D’autre part Clytemnestre veut former
aussi un véritable couple avec sa fille. Et elle dit : “Électre, cessons notre guerre. Si vraiment
tu veux cet homme pour mari, j’accepte. Pourquoi ce sourire ? N’est-ce pas moi qui ai voulu
que tu aies un mari ?”(Giraudoux 1972 : 65)
La fille échappe à sa mère, mais se dérobe aussi à son destin de femme, au mariage et
à la maternité. La mort la délivre en somme. En un mot, Les relations d’une mère à sa fille
dans le théâtre tragique sont à la fois fusionnelles et tourmentées : “Electre : Ce n’est pas que
je déteste les femmes, c’est que je déteste ma mère. Et ce n’est pas que je déteste les hommes,
je déteste Égisthe.( p.61)
Dans cette scène Oreste et Électre se retrouvent face à face remplis du bonheur de leurs
retrouvailles mais on se rend compte assez vite qu'Électre est une personne très possessive qui
remet le besoin de se recréer un frère face à sa propre image. Mais elle exprime sa haine et
son dégout cruellement. Electre est toujours impitoyable envers sa mère, parce que sa mère a
tué son père avec l'aide de son amant Egisthe, qui est désormais régent du trône.
Dans La tragédie, le thème de la mort joue un grand rôle. La tragédie nous représente des
malheurs communs, mais à distance de vue, et comme des objets; aussi l’idée de fatalité, plus
ou moins clairement conçue, est toujours l’armature du drame. Dans une interview, l’auteur
explique lui-même sa pièce :
« Je montre la lutte que livre une jeune fille pour la découverte d’un
énorme crime. C’est, si vous voulez, une pièce policière ; mais
considérée non du point de vue du détective, mais du point de vue du
juge. » (Weil 1982 : 1550)
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Giraudoux a changé dans sa pièce un élément fondamental: la jeune fille déteste sa mère
et Egisthe sans savoir qu’ils sont amants et qu’ils ont tué son père. Ce changement d’optique
va permettre de faire évoluer la pièce différemment :
CONCLUSION
Dans cette présente étude intitulée « Les Eléments tragiques dans « Electre » de Jean
Giraudoux », nous nous sommes efforcés d’étudier, au premier chapitre, la vie et l’art du
dramaturge. L’œuvre de Giraudoux contient des éléments contemporains, c’est pour cette
raison nous avons parlé de son époque. La Guerre, la défaite, la ruine économique, la ruine
politique ont crée dans les pays4une4dépression. Jean Giraudoux accentue ces faits dans
Electre.
Nous avons étudié aussi dans ce chapitre la relation intime entre le théâtre et les
mythes. Nous avons vu que Giraudoux a changé dans sa pièce un élément fondamental : la
jeune fille déteste sa mère et Egisthe sans savoir qu'ils sont amants et qu'ils ont tué son père.
Ce changement d'optique va permettre de faire évoluer la pièce différemment.
Dans notre étude, nous avons constaté que Giraudoux ne nous donne pas une thèse mais
confronte plusieurs et ouvre des pistes de réflexion au sectateur ou au lecteur.
BIBLIOGRAPHIE
4- GIRAUDOUX, Jean.
Électre, Analyse critique/ par Michel Maillard, Collection dirigée par Henri Mitterrand,
Poitiers : Editions Nathan, 1993
Théâtre complet, Bibliothèque de La Pléiade, édition publiée sous la direction de Jacques Body,
Paris : Gallimard, 1982
Théâtre complet, Le Livre de poche, Collection "La Pochothèque", édition de Guy Teissier,
Italie : Librairie Générale Française, 1991
9- POTET, Michel. Jean Giraudoux, Paris : Ellipses/ Édition marketing S.A., 1999
10- RAIMOND, Michel. Sur trois pièces de Jean Giraudoux (La Guerre de Troie n’aura
pas lieu, Électre, Ondine), Saint-Genouph : Nizet, 2002
13- WEIL, Colette. « Électre à l’époque de la création. » Cahiers Jean Giraudoux 5 sur
Amphitryon 38, Intermezzo, Électre, Paris : Grasset, 1976 : 56-64