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La France coupée en deux


L'affaire Dreyfus divise la France en deux camps, au point d'ordonner l'ensemble de la
vie politique française à la fin du XIXe siècle. " Dreyfusards" et " antidreyfusards"
s'affrontent violemment dans la presse, voire dans la rue.

Les dreyfusards se recrutent pour l'essentiel à gauche : ils dénoncent l'alliance de l'armée
et de l'Église et réclament la révision du procès au nom du respect du droit et de la vérité.
Défenseurs d'une idéologie rationaliste, les dreyfusards sont nombreux chez les
professeurs, les avocats, les instituteurs, les médecins. Rassemblés dans la Ligue des
droits de l'homme, fondée en février 1898, ils sont peu à peu rejoints par une partie de la
gauche radicale ou socialiste (menée par Jean Jaurès), attachée à la laïcité et
antimilitariste. Contre le mouvement nationaliste de droite, les dreyfusards soutiennent le
gouvernement de défense républicaine, présidé en 1899 par Pierre Waldeck-Rousseau,
qui décide la révision du procès.

De leur côté, les antidreyfusards privilégient l'honneur de l'armée au détriment de la


vérité judiciaire. Issus de la droite catholique, nationaliste et antiparlementaire, ils ne
voient en Dreyfus qu'un espion et un traître qui, par ses origines juives, menace l'intégrité
nationale. Les antidreyfusards se rassemblent autour de la Ligue de la patrie française et
de la Ligue des patriotes, dont le chef est Paul Déroulède. Des écrivains comme Maurice
Barrès ou Charles Maurras apportent leur caution aux thèses antisémites du parti
antidreyfusard.

La poursuite du capitaine Dreyfus par les autorités judiciaires suscite un vif émoi dans la
société française, au point que cette dernière se scinde en deux camps.
Les partisans de Dreyfus en France et à l'étranger, sa famille, ses amis, des intellectuels
(Zola), des militaires (Picquart), des personnalités (Trarieux) ne cessent de vouloir que la
justice reconnaisse l'innocence du capitaine.
Les adversaires, antidreyfusards, qui s'inscrivent pour beaucoup dans les courants
antisémites et xénophobes de l'époque, croient, au contraire, en sa culpabilité.
Cette division est relayée par la presse française ou étrangère qui se montre,
tantôt dreyfusarde, tantôtantidreyfusarde et se fait l'écho de pétitions ou réunions
organisées par les deux camps.

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