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Les dreyfusards se recrutent pour l'essentiel à gauche : ils dénoncent l'alliance de l'armée
et de l'Église et réclament la révision du procès au nom du respect du droit et de la vérité.
Défenseurs d'une idéologie rationaliste, les dreyfusards sont nombreux chez les
professeurs, les avocats, les instituteurs, les médecins. Rassemblés dans la Ligue des
droits de l'homme, fondée en février 1898, ils sont peu à peu rejoints par une partie de la
gauche radicale ou socialiste (menée par Jean Jaurès), attachée à la laïcité et
antimilitariste. Contre le mouvement nationaliste de droite, les dreyfusards soutiennent le
gouvernement de défense républicaine, présidé en 1899 par Pierre Waldeck-Rousseau,
qui décide la révision du procès.
La poursuite du capitaine Dreyfus par les autorités judiciaires suscite un vif émoi dans la
société française, au point que cette dernière se scinde en deux camps.
Les partisans de Dreyfus en France et à l'étranger, sa famille, ses amis, des intellectuels
(Zola), des militaires (Picquart), des personnalités (Trarieux) ne cessent de vouloir que la
justice reconnaisse l'innocence du capitaine.
Les adversaires, antidreyfusards, qui s'inscrivent pour beaucoup dans les courants
antisémites et xénophobes de l'époque, croient, au contraire, en sa culpabilité.
Cette division est relayée par la presse française ou étrangère qui se montre,
tantôt dreyfusarde, tantôtantidreyfusarde et se fait l'écho de pétitions ou réunions
organisées par les deux camps.