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Energies de l’océan à la Réunion.

Caractérisation de la
ressource du point de vue physico-chimique (0 à -
1 500m) au large de la commune de Sainte-Rose.

A349

Avril 2009
ARVAM/PARETO (2009). Energies de l’océan à la Réunion. Caractérisation de la ressource
profonde (0 à -1 500m) au large de la commune du Port, 28 pages + annexe. Expertise pour
le compte de la commune de Sainte-Rose et de l’ARER.

Commune de Sainte-Rose
193 route Nationale
97 439 Sainte-Rose
Tél : 02 62 47 20 22

Agence Régionale de l’Energie Réunion


40, avenue de Soweto
BP 226
97 456 Saint-Pierre
Tél. : 02 62 38 39 38

Agence pour la Recherche et de Valorisation Marine


16 rue Albert Lougnon, Technopole de la Réunion,
97490, Ste Clotilde, Réunion
Tél : 02 62 28 39 08
arvam@arvam.com

PARETO Ecoconsult
15, Impasse des Hyménées
97438 Sainte Marie
Tél/Fax : 02 62 29 70 68
paretoec@orange.fr

Terrain

CAMBERT Harold
NICET Jean-Benoît

Rédaction

NICET Jean-Benoît
CAMBERT Harold
TURQUET Jean

Coordination

QUOD Jean-Pascal
Commune de Sainte-Rose/ARER
Caractérisation masse d’eau 0-1 500m au large de Sainte-Rose

- Sommaire -

1 CONTEXTE ET OBJECTIFS 1

1.1 CONTEXTE 1
1.2 OBJECTIFS 1

2 MATÉRIELS ET METHODES 2

2.1 PLAN D’ECHANTILLONNAGE 2


2.2 PARAMETRES MESURES 4

3 RESULTATS 7

3.1 TEMPERATURE, SALINITE, OXYGENE DISSOUS, PH ET CARACTERISATION DES DIFFERENTES


MASSES D’EAU RENCONTREES 7
3.1.1 TEMPERATURE 7
3.1.2 SALINITE 11
3.1.3 IDENTIFICATION DES MASSES D’EAU RENCONTREES 12
3.1.4 OXYGENE DISSOUS 16
3.1.5 PH 18
3.2 MES ET TURBIDITE 19
3.3 TENEUR EN SELS NUTRITIFS 20
3.3.1 TENEUR EN SELS NUTRITIFS AZOTES 20
3.3.2 TENEUR EN PHOSPHATE 22
3.3.3 TENEUR EN SILICE 24

4 SYNTHESE 26

PRINCIPALES REFERENCES 28

ANNEXE

ANNEXE 1 : DONNEES BRUTES DES PRELEVEMENTS D’EAU REALISES LE 24 AVRIL AU LARGE DE LA


COMMUNE DE SAINTE ROSE

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Avril 2009
Commune de Sainte-Rose/ARER
Caractérisation masse d’eau 0-1 500m au large de Sainte-Rose

Figures

Figure 1 : Plan d'échantillonnage.............................................................................................................. 3


Figure 2 : Température potentielle (°C) en fonction de la profondeur. ........................................................ 8
Figure 3 : Température potentielle (°C) en fonction de la profondeur (en bleu foncée mesures in situ et en
bleu claire et pointillé données issues de Garcia et al., 2006) .............................................................. 8
Figure 4 : Température (°C) à -200m en mars (a) et en août (b) dans l'océan Indien. On note qu’autour de
l’île de La Réunion les isothermes ne changent pas, la température à -200m étant de 19°C ................ 10
Figure 5 : Salinité (PSU) en fonction de la profondeur en orange mesures in situ et en marron foncé et
pointillé données issues de Garcia et al., 2006.................................................................................. 11
Figure 6 : Diagramme T/S (°C/PSU) de la colonne d'eau 0m-fond (en jaune mesures in situ et en rose
données bibliographiques issues Tomczak et Godfrey, 2003)............................................................. 13
Figure 7 : Température potentielle (en °C) dans l'Océan Indien à -4 000m de fond (masse d’eau AABW),
d’après Tomczak et Godfrey, 2003................................................................................................... 14
Figure 8 : Pompage d'Ekman 10-3kg.m2.s-1. Les valeur positives traduisent un pompage d’Ekman positif
(divergence) et les valeurs négatives un pompage d’Ekman négatifs (convergence). La zone cerclée de
rouge dans le sud ouest de l’océan Indien est la ZCS, d’après Tomczak et Godfrey, 2003. .................. 14
Figure 9 : Exemple de formation de l'Indian Central Water (ICW) à partir de la Zone de Convergence
Subtropicale, d’après Tomczak et Godfrey, 2003. ............................................................................. 15
Figure 10 : Caractérisation des masses d'eau AAMW (Australasian Mediterranean Water) et Indian Central
Water (ICW), d’après Tomczak et Godfrey, 2003.............................................................................. 15
Figure 11 : Teneur en oxygène dissous par rapport à la saturation (%) pour chaque profondeur
échantillonnée................................................................................................................................ 16
Figure 12 : pH pour chaque profondeur échantillonnée............................................................................ 18
Figure 13 : Concentration en nitrate (µM), en marron foncée mesures in situ et en marron claire et pointillé
données issues de Garcia et al., 2006 .............................................................................................. 21
Figure 14 : Concentration en phosphate (µM), en rose mesures in situ et en fuchsia et pointillés données
issues de Garcia et al., 2006 ........................................................................................................... 22
Figure 15 : Concentration en silice (µM), en vert foncé mesures in situ et en vert clair et pointillé données
issues de Garcia et al., 2006 ........................................................................................................... 24

Tableaux

Tableau 1 : Profondeur d'échantillonnage visée et profondeur atteinte lors des mesures in situ. En grisée les
profondeurs où la différence entre les profondeurs visées et atteintes sont supérieures ou égales à 10%.
....................................................................................................................................................... 2
Tableau 2 : Température in situ et température potentielle (°C) en fonction de la profondeur ..................... 9
Tableau 3 : Différences entre la moyenne des températures mensuelle de surface sur la période 2000-2003
(Conand et al, 2007) et la température potentielle mesurée à certaines profondeur échantillonnée (°C).
En grisé un ∆T supérieur ou égale à 20°C. ......................................................................................... 9
Tableau 4 : Salinité (PSU) en fonction de la profondeur........................................................................... 11
Tableau 5 : Oxygène (% de saturation) en fonction de la profondeur....................................................... 17
Tableau 6 : pH en fonction de la profondeur........................................................................................... 18
Tableau 7 : Concentration en ammonium, nitrite et nitrate (µM) en fonction de la profondeur ................... 21
Tableau 8 : Concentration en phosphate (µM) en fonction de la profondeur ............................................. 23
Tableau 9 : Concentration en silice (µM) en fonction de la profondeur...................................................... 25

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1 CONTEXTE ET OBJECTIFS

1.1 CONTEXTE

La problématique énergétique actuelle encourage la mise en place de filières s’appuyant sur des énergies
renouvelables et vertes, parmi lesquelles figure plusieurs ressources issues de l’océan (houles, courants,
température…).

L’extraction d’eau intermédiaire ou profonde peut avoir plusieurs objectifs selon l’utilisation que l’on désire
en faire. Ainsi, la différence de température entre les eaux profondes et les eaux de surfaces peut fournir de
l’énergie (Energie Thermique des mers). D’autre part, la faible température des eaux intermédiaires pourrait
permettre, après pompage, la climatisation de bureaux, pôles industriels, centres commerciaux de
nombreuses zones littorales (l’hôtel Intercontinental à Bora-Bora utilise déjà cette technique pour sa
climatisation). Cette eau profonde a également une composition riche en sels nutritifs qui pourrait en faire
une ressource de choix, en particulier pour l'aquaculture. Enfin, cette eau pourrait faire l’objet d’une
exportation en tant qu'eau alimentaire vers le marché asiatique (un projet similaire existe déjà à Hawaï).

Dans le cadre d’une éventuelle exploitation des eaux intermédiaires (environ -1 000 à -1 500 m), la
commune de Sainte-Rose souhaite disposer de données précises sur la structure des masses d’eau
comprises entre 0 et 1 500m de fond. La caractérisation de ces masses d’eau a donc été confiée au
groupement ARVAM/PARETO, lequel dispose d’une expertise reconnue sur cette thématique puisqu’ils ont
mené un projet similaire pour la commune du Port et le TCO.

1.2 OBJECTIFS

L’objectif principal de cette expertise est de caractériser les propriétés physiques et chimiques des masses
d’eau entre 0 et -1 500 m au large de la ville de Sainte Rose.

Les objectifs spécifiques sont de :


 Mesurer précisément la température et la salinité entre 0 et -1 500m, ainsi que l’oxygène et le
pH ;
 Identifier les différentes masses d’eau rencontrées dans le contexte de l’Océan Indien ;
 Déterminer les teneurs en sels nutritifs, matières en suspension (MES) et turbidité sur la colonne
d’eau et ainsi comparer les valeurs observées avec celles mesurées dans l’ensemble du Sud-
Ouest de l’Océan Indien.

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2 MATÉRIELS ET METHODES

2.1 PLAN D’ECHANTILLONNAGE

Une seule station a été échantillonnée au large de la commune de Sainte Rose, le 9 janvier
2009, sur une bathymétrie de -1 800 m (Figure 1), à une distance de 6,63km du port de Sainte-
Rose et à 6,15km au plus près des côtes (embouchure de la rivière de l’Est). La position GPS
(WGS84) de la station est : 55°49,34 Est / 21°04,24 Sud.

Au total, 16 profondeurs ont été échantillonnées : surface, -10m, -20m, -30m, -40m, -210 m
(au lieu de -250m), -450m (au lieu de -500m), -750m, -850m (au lieu de -800m), -1000m, -1
100m, -1 200m, -1 300m, -1 400m, -1 500m et -1 600m. Le Tableau 1 montre une très bonne
adéquation entre les profondeurs d’échantillonnage visées et celles réellement atteintes lors de la mission de
collecte (moyenne de l’erreur de profondeur : 2,9 % de la profondeur visée). Les immersions ont été
déterminées par la longueur de fil déployée (notée à l’aide d’une poulie compteuse) et contrôlée en surface
par l’analyse des données obtenues avec un capteur de pression. L’absence de courant et le vent faible
pendant la majeure partie de l’opération ont permis de réaliser les profils sans l’utilisation de facteur de
correction pour estimer les profondeurs d’immersion vraie. Il semblerait que pour la fin de l’échantillonnage,
l’augmentation de l’intensité du courant ait induit une légère sous évaluation de la profondeur
d’échantillonnage (pour les profondeurs -500 m et -200 m notamment). Toutefois, cela n’impacte en rien les
résultats obtenus et le respect des objectifs fixés.

Tableau 1 : Profondeur d'échantillonnage visée et profondeur atteinte lors des mesures in situ. En grisée les
profondeurs où la différence entre les profondeurs visées et atteintes sont supérieures ou égales à 10%.

Profondeur Profondeur
d'échantillonnage d'échantillonnage réelle
souhaitée (en m) (en m)
-1 600
-1 500 -1 500
-1 400 -1 400
-1 300 -1 300
-1 200 -1 150
-1 100 -1 120
-1 000 -1 030
-800 -845
-750 -750
-500 -450
-250 -210
-40 -40
-30 -30
-20 -20
-10 -10
subsurface -2

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2 000 m

Figure 1 : Plan d'échantillonnage

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2.2 PARAMETRES MESURES

Les paramètres physico-chimique mesurés sont :


 La température, la salinité, l’oxygène dissous et le pH ;
 La Matière En Suspension (MES) et la turbidité ;
 Les sels nutritifs : nitrate/nitrite/ammonium, phosphate et silice.

Les mesures de température, de salinité et d’oxygène dissous ont été réalisées à l’aide d’une sonde
Aanderaa RCM 9 MkII (photo 1). Cette sonde dispose de plusieurs capteurs ayant les caractéristiques
suivantes :
 La température (°C) : mesure in situ : capteur 3621, résolution 0,01 °C, précision ± 0,05% ;
 La Pression (Pa) : mesure in situ : capteur 4017 D, 0 - 20 000 kPa, résolution 0,02%,
précision ± 0,04% ;
 L’oxygène dissous (en %) : mesure in situ : capteur 3675, 0-20 mg/l, résolution ± 0,8 mg/l.

Remarque : Afin de comparer les différentes masses d’eau, la température utilisée sera la température
potentielle, notée θ (c’est-à-dire la température de l’échantillon d’eau remonté de manière adiabatique en
surface).

L’analyse des autres paramètres se faisant au laboratoire, des échantillons d’eau ont été prélevés à chaque
profondeur cible, au moyen d’une bouteille « Niskin » » (photo 2.a). Une fois à bord, des aliquotes sont
traités, conditionnés et stockés suivant les procédures décrites dans l'ouvrage d'Aminot et Kérouel (2004).

Les paramètres mesurés au laboratoire sont :


 La salinité (PSU) : Ce paramètre a été analysé à l’ARVAM par mesure de la conductivité à
l’aide d’une sonde YSI 600QS. résolution 0,001mS/m, précision ± 0,5%. Le calcul de la salinité
est intégré à l’électronique de l’appareil et suit les règles données par UNESCO International
Equation of State, IES 80, Unesco 27 ;
 Le pH : Ce paramètre a été analysé à l’ARVAM à l’aide d’une sonde YSI 600QS. résolution 0,01
unité pH, précision ± 0,5% ;
 L’ammonium (photo 2.b) : Ce paramètre a été analysé à l’ARVAM par la méthode
spectrophotométrique au bleu d'indophénol (spectrophotomètre JENWAY équipé de cuves de 10
cm de trajet optique), telle que décrite dans l'ouvrage d'Aminot et Kérouel (2004). Limite de
détection : 0,05 µmol/l, précision 5% ;
 Le phosphate : Il a été analysé à l’ARVAM par la méthode spectrophotométrique au bleu
phosphomolybdique (spectrophotomètre JENWAY équipé de cuves de 10 cm de trajet optique),
telle que décrite dans l'ouvrage d'Aminot et Kérouel (2004). Limite de détection : 0,02 µmol/l,
précision : 0,015 µmol/l ;

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 Les nitrates, nitrites et la silice : Ces paramètres ont été sous-traités en métropole au
Laboratoire de Rouen, faute de moyens techniques correspondant au laboratoire ARVAM. Une
attention particulière a été portée sur le conditionnement pour le transfert des échantillons en
métropole, au Laboratoire de Rouen. Le laboratoire de Rouen est accrédité COFRAC pour ces
paramètres. Il participe aux exercices d’inter comparaison organisés par Quasimeme
annuellement ;
 La MES a été mesurée au laboratoire de l’ARVAM par la méthode de filtration sous vide
(méthode décrite par Aminot et Kérouel, 2004). Remarque : Les valeurs de MES étant très
faibles, les échantillons des différentes stations ont été regroupés par profondeur
d’échantillonnage, ce afin d’augmenter le volume filtré et ainsi diminuer le seuil de détection;
 La turbidité a été mesurée au laboratoire à l’aide d’un turbidimètre selon la norme NF EN
27027 (WTW Turb 335 IR, limite de détection 0,02 FNU).

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Photo 1 : Mise à l’eau de la sonde « Aanderaa » RCM 9 MkII

(a) (b)

Photo 2 : Mise à l’eau de la bouteille « Niskin » permettant des prélèvements en profondeur (a) et
conditionnement d’un échantillon pour analyse de la teneur en ammonium (b)

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3 RESULTATS

Toutes les données brutes sont présentées dans un tableau figurant à l’annexe 1

3.1 TEMPERATURE, SALINITE, OXYGENE DISSOUS, PH ET CARACTERISATION DES


DIFFERENTES MASSES D’EAU RENCONTREES

3.1.1 Température

La température potentielle mesurée varie entre 28,6°C (surface) et 2,8°C (-1 600 m, Figure 2 et
Tableau 2). Elle diminue de manière à peu près linéaire entre 0 et -1 000m, pour ensuite diminuée plus
lentement entre -1 000m et -1 500m. L’analyse bibliographique (Garcia et al., 2006) confirme la diminution
lente de la température entre -1 000 et -1 500m, cette diminution ralentissant encore entre -1 500 et -4
000m (Figure 3). Ainsi, à partir de – 1000m et à fortiori de -1 500m, pour capter de l’eau 0,1°C plus froide
l’ « effort » à fournir est beaucoup plus important que dans la couche 0 à -1 000m.

La différence de température avec la surface augmente logiquement en même temps que la profondeur.
∆T) entre l’eau de surface et l’eau se trouvant à -1 600m
Ainsi, la différence de température (∆
était de 25,8°C lors de l’échantillonnage (janvier). Entre l’eau située à -10m et l’eau se trouvant
à -1 600m la différence était de 25,1 °C. La température étant pratiquement constante pour des
profondeurs supérieures ou égales à -200m (Garcia et al., 2006, Figure 4), le ∆T entre l’eau de surface et
l’eau plus profonde (entre -200m et -1 500m) va osciller essentiellement en fonction des variations
saisonnières et inter-annuelles de la température de surface. Sur la base des données acquises par une
sonde de mesure automatique située au Port Ouest entre 2000 et 2003, soit 4 années de suivi (Conand et
al., 2007), des moyennes mensuelles types de la température de surface ont été calculées. Ainsi, le ∆T
entre la surface et les eaux plus profondes est toujours supérieur à 20°C à partir d’une
profondeur de -1 300m. A l’inverse, à -450 m et pour des profondeurs inférieures, le ∆T est
inférieur à 20°C tout au long de l’année(Tableau 3).

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Température potentielle (°C)

0 5 10 15 20 25 30
0

-200

-400

-600

-800

-1000

-1200

-1400

-1600

-1800

Figure 2 : Température potentielle (°C) en fonction de la profondeur.

Température potentielle (°C)

0 5 10 15 20 25 30
0

-500

-1000

-1500

-2000

-2500

-3000

-3500

-4000

-4500

Figure 3 : Température potentielle (°C) en fonction de la profondeur (en bleu foncée mesures in situ et en
bleu claire et pointillé données issues de Garcia et al., 2006)

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Tableau 2 : Température in situ et température potentielle (°C) en fonction de la profondeur

Tempˇrature
Profondeur (en m)
(C)

1600 2,91
1500 3,07
1400 3,41
1300 3,94
1150 4,49
1120 4,77
1030 5,11
845 7,16
750 8,79
450 11,85
300 17,20
210 18,67
40 25,30
30 25,70
20 27,01
10 27,92
sub surface 28,56

Tableau 3 : Différences entre la moyenne des températures mensuelles de surface sur la période 2000-2003
(Conand et al, 2007) et la température potentielle mesurée à certaines profondeur échantillonnée (°C). En
grisé un ∆T supérieur ou égale à 20°C.

Profondeur (m)
Mois 1 600 1 500 1 400 1 300 1 200 1 100 1 000 850 750 450
Janvier 24,6 24,4 24,1 24,1 23,0 23,0 22,4 22,4 20,3 15,6
Février 25,1 24,9 24,6 24,6 23,5 23,5 22,9 22,9 20,8 16,1
Mars 25,2 25,0 24,7 24,7 23,6 23,6 23,0 23,0 20,9 16,2
Avril 24,8 24,6 24,3 24,3 23,2 23,2 22,6 22,6 20,5 15,8
Mai 23,8 23,6 23,3 23,3 22,2 22,2 21,6 21,6 19,5 14,8
Juin 21,9 21,7 21,4 21,4 20,3 20,3 19,7 19,7 17,6 12,9
Juillet 20,7 20,5 20,2 20,2 19,1 19,1 18,5 18,5 16,4 11,7
Août 20,8 20,6 20,3 20,3 19,2 19,2 18,6 18,6 16,5 11,8
Septembre 21,4 21,2 20,9 20,9 19,8 19,8 19,2 19,2 17,1 12,4
Octobre 22,3 22,1 21,8 21,8 20,7 20,7 20,1 20,1 18,0 13,3
Novembre 23,7 23,5 23,2 23,2 22,1 22,1 21,5 21,5 19,4 14,7
Décembre 23,0 22,8 22,5 22,5 21,4 21,4 20,8 20,8 18,7 14,0

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(a) (b)

Figure 4 : Température (°C) à -200m en mars (a) et en août (b) dans l'océan Indien. On note qu’autour de
l’île de La Réunion les isothermes ne changent pas, la température à -200m étant de 19°C

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3.1.2 Salinité

La salinité mesurée varie entre 35,45 PSU (-200 m) et 34,49 PSU (-1 000 m, Figure 5 et Tableau 4).
La salinité est de 35,19 PSU en surface, atteint son maximum à -200m (35,45 PSU). Elle diminue
ensuite en même temps que la profondeur augmente pour atteindre jusqu’à -1 000m puis augmente ensuite
jusqu’à -1 500m pour atteindre 34,66 à -1 500 m (du fait d’un dysfonctionnement de la sonde, les salinités
de -1 300 et -1 500 sont issues Garcia et al., 2006).

Salinité (PSU)

34,4 34,6 34,8 35,0 35,2 35,4 35,6


0

-200

-400

-600

-800

-1000

-1200

-1400

-1600

Figure 5 : Salinité (PSU) en fonction de la profondeur en orange mesures in situ et en marron foncé et
pointillé données issues de Garcia et al., 2006

Tableau 4 : Salinité (PSU) en fonction de la profondeur

Profondeur (en m) Salinitˇ (psu)

1600 NA
1300 NA
1030 34,48
210 35,45
20 35,10
sub surface 35,19

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3.1.3 Identification des masses d’eau rencontrées

Les diagrammes TS (température-salinité) complètent de manière pertinente les informations données par
les paramètres individuels décrits ci-dessus. Ils permettent de faire ressortir les différentes masses d’eaux
présentes le long de la colonne d’eau échantillonnée (Figure 6).

À l’aide de la bibliographie existante (Tomczak et Godfrey, 2003 ), il est possible de caractériser les masses
d’eau présentes au large de la commune du Port par rapport à celles décrites dans la région, y compris les
masses d’eau profondes non échantillonnées dans la présente étude. Ainsi, ce sont cinq masses d’eau
qui peuvent être rencontrées autour de l’île de La Réunion :
 Une masse d’eau superficielle. Cette masse d’eau est localisée entre la surface et -300m. La
température y décroît de 28,6°C à 17°C, et la salinité augmente avec la profondeur jusque 35,5
PSU.
 L’Indian Central Water (ICW). Cette masse d’eau se forme au niveau de la zone de
Convergence Subtropical (ZCS ; Figure 8, et exemple de processus de formation Figure 9). Elle
occupe la thermocline permanente et s’étend entre – 300 m et -1000 à -1500 m où elle atteint la
température de 4°C. Les mesures effectuées lors de cette étude montrent une température et
une salinité décroissantes entre -300 m (17,1°C ; 35,5 PSU) et -1000 m (5,1°C et 34,5 PSU)
suivant ainsi une ligne de masse volumique constante proche de celle caractéristique de la
masse d’eau ICW. Vers cette profondeur, une autre masse d’eau est répertoriée dans l’océan
indien : l’Australasian Mediterranean Water (AAMW) . Tout comme l’ICW, cette masse d‘eau se
forme au niveau de la ZCS et occupe la thermocline permanente. Mais elle présente une salinité
plus stable et donc un diagramme TS significativement différent de l’ICW (Figure 10). Ainsi en
comparant ces caractéristiques avec celles des masses d’eau échantillonnées, il semble que la
masse d’eau AAMW n’ait pas d’influence autour de l’île de La Réunion (son influence se fait
sentir en réalité plus au Nord de l’océan Indien).
 L’Antarctic intermediate Water (AAIW). Cette masse d’eau se forme dans la partie sud du
bassin atlantique. Les mesures effectuées indiquent que cette masse d’eau se fait ressentir vers
-1 000/-1 500m (minimum de salinité à -1 000m : 34,48 PSU).
 L’Indian Deep Water (IDW). Cette masse d’eau correspond à la masse d’eau North Atlantic
Deep Water (NADW) qui se retrouve dans l’Océan Indien après avoir été entraînée par le
courant circumpolaire antarctique. L’IDW présente une température potentielle de 2 à 2,5 °C et
une salinité de 34,8 PSU, elle n’a donc pas été échantillonnée dans le cadre de cette étude
(température potentielle la plus faible mesurée : 2,8°C). Le prélèvement à -1 600m représente
la transition entre l’AAIW et l’IDW. Autour de La Réunion, cette masse d’eau s’étend entre -3
800 m et -1 700m environ.
 L’Antarctic Bottom Water (AABW). Cette masse d’eau se forme au niveau du courant
circumpolaire antarctique et entre dans l’Océan Indien par le bassin de Madagascar. Elle
présente une température potentielle de 0,8°C et une salinité de 34,7 PSU (Figure 7). Elle
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s’étend entre le fond et -3 800 m de profondeur. Elle n’a donc pas été échantillonnée dans le
cadre de cette étude.

D’autres masses d’eau sont présentes dans l’ouest de l’Océan indien mais leur répartition est
sensiblement différente selon que l’on se trouve au nord ou au sud du parallèle 10°S. En effet,
au nord de 10°S, les masses d’eau de la mer Rouge et du golfe Persique exercent une forte influence sur
l’Océan Indien, influence qui disparaît au sud de 10°S. La Réunion (21 °S) n’est donc pas influencée par ces
masses d’eaux.

30
Surface
-20m
25

Masse d'eau superficielle de 0 -300m


20
-200m

15 -300m
Masse d'eau ICW de -300m -1 000m

10
Masse d'eau AAIW
vers -1 000/-1 500m
5 Msse d'eau IDW de
-1 500m -3 800m
-1 000m -3 000m
-1 500m Masse d'eau AABW de
0 -4 000m -3 800m au fond
34,4 34,6 34,8 35,0 35,2 35,4 35,6
Salinité (PSU)

Figure 6 : Diagramme T/S (°C/PSU) de la colonne d'eau 0m-fond (en jaune mesures in situ et en rose
données bibliographiques issues Tomczak et Godfrey, 2003).

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Figure 7 : Température potentielle (en °C) dans l'Océan Indien à -4 000m de fond (masse d’eau AABW),
d’après Tomczak et Godfrey, 2003.

Figure 8 : Pompage d'Ekman 10-3kg.m2.s-1. Les valeurs positives traduisent un pompage d’Ekman positif
(divergence) et les valeurs négatives un pompage d’Ekman négatif (convergence). La zone cerclée de rouge
dans le sud ouest de l’océan Indien est la ZCS, d’après Tomczak et Godfrey, 2003.

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Figure 9 : Exemple de formation de l'Indian Central Water (ICW) à partir de la Zone de Convergence
Subtropicale, d’après Tomczak et Godfrey, 2003.

Figure 10 : Caractérisation des masses d'eau AAMW (Australasian Mediterranean Water) et Indian Central
Water (ICW), d’après Tomczak et Godfrey, 2003.

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3.1.4 Oxygène dissous

La teneur en oxygène dissous (en pourcentage de saturation) sur la colonne d’eau dépend principalement de
3 facteurs : la possibilité d’un échange océan/atmosphère (eaux de surface), l’activité biologique et l’origine
des eaux intermédiaires et profondes. De manière générale, les eaux de surface ayant un échange
permanent ou fréquent avec l’atmosphère (pour La Réunion, les 100 premiers mètres environ) ont une
teneur en oxygène dissous proche de la saturation (100%). Les eaux situées immédiatement en
dessous des eaux de surface (à partir d’environ -100m), n’ont plus de contact direct avec l’atmosphère et
sont le siège d’une activité biologique importante (dégradation de la matière organique) consommatrice
d’oxygène. Ainsi, la teneur en oxygène dissous diminue rapidement dans cette couche d’eau. Autour de La
Réunion, l’oxygène dissous diminue ainsi très rapidement (passant de 100% à 75% de saturation)
entre environ 100m (pas de mesure in situ) et 200m (Figure 11 et Tableau 5). La teneur en oxygène
dissous reste ensuite stable jusqu’à environ 750m (63% de saturation à 750m). Cette stabilité peut
être liée à l’incursion d’eaux formées en surface dans des régions plus tempérées. Entre -750 et -1 000m
la teneur en oxygène dissous diminue de nouveau fortement pour atteindre 30% de saturation à -1
000m. Au delà de -1 000m (et jusqu’à -1 600m) la concentration en oxygène dissous reste stable (28% de
saturation à -1 600m). En effet, l’activité biologique diminuant très fortement à partir de -1 000m , la
consommation d’oxygène est alors très faible.

Teneur en oxygène dissous (par rapport à la saturation, en %)

0 20 40 60 80 100 120
0

-200

-400

-600

-800

-1000

-1200

-1400

-1600

Figure 11 : Teneur en oxygène dissous par rapport à la saturation (%) pour chaque profondeur
échantillonnée

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Tableau 5 : Oxygène (% de saturation) en fonction de la profondeur

Profondeur (en m) Oxyg¸ne (%)

1600 28
1500 27
1400 27
1300 28
1150 26
1120 28
1030 31
845 48
750 63
450 73
210 76
40 101
30 101
20 100
10 99
sub surface 98

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3.1.5 PH

Le pH mesuré varie entre 8,15 (surface) et 7,39 (-1 300 m, Figure 12 et Tableau 6). Le pH diminue
fortement entre 0 et -1 000m. Cette diminution du pH est à relier à la dégradation de la matière
organique par les bactéries. Ces mécanismes engendrent un relargage de CO2, modifiant l’équilibre des ions
carbonates et donc induisant une diminution du pH. Entre -1 000m et -1 300m (pas de mesure à -1
600m) le pH se stabilise. En effet, la dégradation de la matière organique ralentit fortement et par la
même la production de CO2.

pH

7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 8,1 8,2
0

-200

-400

-600

-800

-1000

-1200

-1400

Figure 12 : pH pour chaque profondeur échantillonnée

Tableau 6 : pH en fonction de la profondeur

Profondeur (en m) pH

1600 NA
1300 7,4
1030 7,4
210 7,8
20 8,1
sub surface 8,2

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3.2 MES ET TURBIDITE

Les mesures de MES et de turbidité montrent des valeurs très faibles, puisque inférieures au seuil de
détection (respectivement 0,1mg/L et 0,02 FSU) et ce quelle que soit la profondeur échantillonnée (annexe
1). Ces faibles valeurs montrent la quasi absence de substances non dissoutes (c’est-à-dire matériel
particulaire > à 0,7 µm), lesquelles peuvent être constituées d’organismes vivants et/ou de matériels
détritiques de natures diverses (organique ou minéral). Ces faibles apports de matière non dissoute
montre l’influence quasi nulle de l’île de La Réunion (pas d’influence terrigène) sur ces eaux et
le caractère océanique de celles-ci.

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3.3 TENEUR EN SELS NUTRITIFS

La distribution des sels nutritifs en fonction de la profondeur est principalement régie d’une
part, par les phénomènes de consommation des sels nutritifs et, d’autre part, par la
dégradation de la matière organique. En milieu océanique, les concentrations de sels nutritifs sont
faibles dans la couche de surface (0 à 100 m). En effet, dans cette couche dite «euphotique », les sels
nutritifs sont consommés par les organismes autotrophes (le phytoplancton). Une partie de la matière
organique produite en surface (plancton, détritus et excrétions) sédimente vers les zones profondes et se
trouve progressivement minéralisée (transformation en sels nutritifs). Ainsi, les eaux profondes
s’avèrent plus riches en sels nutritifs que les eaux de surface. Les différents sels nutritifs résultants
de la dégradation la matière organique verront leur concentration maximale répartie à différentes
profondeurs.

3.3.1 Teneur en sels nutritifs azotés

Les sels nutritifs azotés sont composés d’ammonium (NH4+), de nitrite (NO2-) et de nitrate
(NO3-). La forme stable est la forme nitrate, obtenue après ammonification et nitrification.

Le nitrite présente des concentrations très faibles puisque toujours inférieures au seuil de
détection (donc inférieures à 0,08 µM, annexe 1). De même, les concentrations en ammonium
sont faibles, d’autant plus en les comparants relativement aux teneurs en nitrate qui deviennent très fortes
avec la profondeur. Ainsi, seul le nitrate varie dans des gammes importantes de valeurs et est discuté ci-
dessous.

Le nitrate présente des valeurs assez faibles en surface (0,58 µM), caractéristiques des eaux
oligotrophes non soumises à des apports terrigènes (Figure 13 et Tableau 7). Puis la concentration
augmente parallèlement à la profondeur pour atteindre son maximum à -1 300m (36,9 µM).
Cette augmentation en sels nutritifs est liée à la dégradation de la matière organique. Les données pour des
profondeurs plus importantes issues du « World Ocean Atlas » montrent que la concentration maximale
de sels nutritifs azotés est atteinte à -1 300m et se stabilise ensuite à des valeurs proches de 34 µM et
ce jusqu’au fond (Figure 13). La profondeur de la concentration maximale en sels nutritifs azotés est
directement reliée à la cinétique de la matière organique azotée.

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Concentration en NO3 (µM)

0 5 10 15 20 25 30 35 40
0

-500

-1000

-1500

-2000

-2500

-3000

-3500

-4000

-4500

Figure 13 : Concentration en nitrate (µM), en marron foncée mesures in situ et en marron claire et pointillé
données issues de Garcia et al., 2006

Tableau 7 : Concentration en ammonium, nitrite et nitrate (µ M) en fonction de la profondeur

Ammonium Nitrate +
Profondeur (en m) Nitrate (µM) Nitrite (µM)
(µM) Nitrite (µM)

1600 0,17 35,40 <0,04 35,5


1300 0,11 36,40 <0,04 36,4
1030 0,18 34,90 <0,04 34,9
210 0,15 4,40 <0,04 4,42
20 0,09 0,08 <0,04 0,09
sub surface 0,14 <0,08 <0,04 0,08

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3.3.2 Teneur en phosphate

La concentration en phosphate suit la même distribution que la concentration en azote avec


toutefois des concentrations beaucoup plus faibles (Figure 14 et Tableau 8). La concentration est
faible en surface (0,07 µM), caractéristique des eaux oligotrophes et non soumises à des apports
terrigènes, et augmente pour atteindre un maximum de 2,57 µM à -1 300m. De même, les données
issues du « World Ocean Atlas » montrent que la concentration maximale de phosphate est atteinte
à -1 300m et se stabilise ensuite jusqu’au fond à 2,4 µM.

Concentration en P04 (µM)

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0


0

-500

-1000

-1500

-2000

-2500

-3000

-3500

-4000

-4500

Figure 14 : Concentration en phosphate (µM), en rose mesures in situ et en fuchsia et pointillés données
issues de Garcia et al., 2006

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Tableau 8 : Concentration en phosphate (µ M) en fonction de la profondeur

Phosphates
Profondeur (en m)
(µM)

1600 2,50
1300 2,57
1030 2,40
210 0,45
20 0,09
sub surface 0,07

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3.3.3 Teneur en silice

Comme pour l’azote et le phosphate, la teneur en silice augmente avec la profondeur.


Toutefois, entre 0 et -700 m, la concentration augmente faiblement passant de 2,5 µmole/l en
surface (caractéristique des eaux oligotrophes) pour atteindre environ 10 µmole/l à -700 m. La teneur en
silice augmente ensuite fortement entre -700 et -1 300m pour atteindre à cette profondeur 79,1 µM
(Figure 15).

Contrairement à l’azote et au phosphate, la teneur en silice continue à augmenter pour


atteindre son maximum autour de -3 000 m (130 µM, données issues du « World Ocean Atlas »,
Figure 15). Cette différence de distribution de la concentration selon la profondeur s’explique par la plus
lente dégradation de la matière organique contenant de la silice.

Concentration en Silice (µM)

0 20 40 60 80 100 120 140


0

-500

-1000

-1500

-2000

-2500

-3000

-3500

-4000

-4500

Figure 15 : Concentration en silice (µM), en vert foncé mesures in situ et en vert clair et pointillé données
issues de Garcia et al., 2006

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Tableau 9 : Concentration en silice (µ M) en fonction de la profondeur

Profondeur (en m) Silice (µM)

1600 NA
1300 79,1
1030 57,7
210 2,04
20 0,82
sub surface 1,06

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4 SYNTHESE

La présente expertise réalisée au large du port de Sainte Rose a permis, au travers de l’analyse des données
collectées lors de la campagne en mer du 09 janvier 2009, de caractériser les propriétés physico-chimiques
des eaux marines comprises entre 0 et -1 600 m.

De l’expertise réalisée en relation avec l’identification de la ressource au regard de l’énergie thermique des
océans (ETM), il ressort les éléments clés suivants pour les propriétés physiques (température, salinité, pH,
oxygène dissous) et chimiques (MES-turbidité, sels nutritifs) de l’eau de mer de la Réunion :
 La température décroît avec la profondeur et un minimum de 2,8°C (température potentielle)
a été mesuré à 1 600 m de profondeur. Le différentiel surface/-1600m était donc de 25,8°C lors
de l’échantillonnage. Considérant les données de référence pour les eaux de sub-surface
(Conand et al., 2007), la différence de température entre la surface et est toujours supérieur à
20°C à partir de 1300m. A l’inverse, pour les eaux situées entre la surface et 450m de
profondeur, la différence de température est toujours inférieure à 20°C.
 La salinité augmente jusqu’à 200 m de profondeur (35,45 PSU) avant de diminuer et
d’atteindre un minimum à -1 000 m avec 34,49 PSU. Les caractéristiques des différentes masses
d’eaux rencontrées sont sur la côte Est de la Réunion sont conformes avec la littérature.
L’échantillonnage semble avoir concerné plus particulièrement la masse d’eau ICW ( Indian
Central Water) avec l’influence de la masse d’eau AAIW (Antartic Intermediate Water) à partir
de -1 000m.
 L’oxygène dissous, présente un pourcentage de saturation qui diminue avec la profondeur :
100% de saturation en surface et 28-30 % de saturation à partir de -1 000m jusqu’à -1 500m.
 Le pH diminue avec la profondeur passant de 8,15 en surface à 7,39 à 1300m.
 Les MES et la turbidité présentent des valeurs inférieures au seuil de détection et ce même
en surface. Ceci indique des eaux à caractère océanique où l’influence de l’île de La Réunion est
quasi nulle (pas d’influence terrigène).
 Les sels nutritifs (azote, phosphore, silice) présentent en surface des concentrations faibles,
caractéristique d’une eau oligotrophe, ce qui confirme l’influence côtière quasi nulle. Une
augmentation du nitrate, du phosphate et de la silice est observée parallèlement à
l’augmentation de la profondeur. Les concentrations maximales de la colonne d’eau
échantillonnée sont atteintes à la plus grande profondeur (-1 500 m) avec des concentrations
respectives de 35,40 µmole/l en nitrate, 2,5 µmole/l en phosphate et 88 µmole/l en silice. Cette
augmentation en sels nutritifs est directement liée à la dégradation de la matière organique qui
sédimente. A titre de référentiel et concernant l’ensemble de la colonne d’eau, les données
issues du « World Ocean Atlas » indiquent une concentration maximale de nitrate et phosphate
à -1 000 m et une concentration maximale de silice à -3 000 m. Cette variabilité de la

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profondeur de concentration maximale est liée à la cinétique de dégradation de la matière


organique (plus lente pour la matière organique contenant de la silice).

En conclusion et au regard de ce corpus de données acquises in situ, il apparaît que les eaux
échantillonnées au large de la commune de Sainte Rose appartiennent à 3 types de masses d’eau décrites
dans la région : (i) la masse d’eau superficielle (0 à -300m) et (ii) la masse d’eau ICW (Indian Central Water)
occupant la thermocline permanente (-300 à -1 000m) puis l’influence de la masse d’eau AAIW (Antartic
Intermediate Water) vers -1 000 à -1 500m. Le prélèvement effectué à -1 600m reflète la transition entre
l’AAIW et l’Indian Deep Water (IDW).

Les données collectées confirment que la structuration des eaux observée est conforme à celle décrite dans
la bibliographie consultée, ce qui permet d’envisager des axes de développement similaires à ceux mis en
œuvre par exemple à Hawaii.

Parmi les recommandations qui peuvent être faites pour disposer d’un système d’information et d’aide à la
décision pertinent sur la ressource marine en relation avec la stratégie de développement durable d’une
politique énergétique figurent tout particulièrement la réalisation d’expertises complémentaires en d’autre
régions de l’île (notamment côtes Ouest et Sud).

En sus et compte tenu de potentialités avérées mais non encore explorées sur d’autres pistes (deutérium par
exemple), des interventions spécifiques sont à envisager.

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PRINCIPALES REFERENCES

ARVAM, 2004. Résultats des Campagne 2003 et 2004 du Réseau National d’Observation (RNO). Pour le
compte de la DIREN Réunion.

Conand, F., Marsac, F., Tessier, E. et Conand, C., 2007. A Ten-year Period of Daily Sea Surface
Temperature at a Coastal Station in Reunion Island, Indian Ocean (July 1993 – April 2004): Patterns of
Variability and Biological Responses. Western Indian Ocean J. Mar. Sci. Vol. 6, No. 1, pp. 1–16.

Garcia, H. E., R. A. Locarnini, T. P. Boyer, and J. I. Antonov, 2006. World Ocean Atlas 2005, Volume
4: Nutrients (phosphate, nitrate, silicate). S. Levitus, Ed. NOAA Atlas NESDIS 64, U.S. Government Printing
Office, Washington, D.C., 396 pp.

Tomczak, Matthias & J Stuart Godfrey, 2003. Regional Oceanography: an Introduction 2nd edn,
xi+390p.

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ANNEXE

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ANNEXE 1 : DONNEES BRUTES DES PRELEVEMENTS D’EAU REALISES LE 24 AVRIL AU LARGE DE LA COMMUNE DE SAINTE ROSE

Profondeur Profondeur souhaitˇe Tempˇrature in Tempˇrature Densitˇ Turbiditˇ Nitrate + Nitrite


Oxyg¸ne (%) Salinitˇ (psu) pH MES (mg/l) Ammonium (µM) Nitrate (µM) Nitrite (µM) Phosphates (µM) Silice (µM)
atteinte (en m) (en m) situ (C) potentielle (C) potentielle (FSU) (µM)
1600 -1600 2,91 2,79 NA 28,05 NA NA <0,02 < 0,1 mg/l 0,17 35,40 <0,04 35,5 2,50 NA
1500 -1500 3,07 2,96 27,50
1400 -1400 3,41 3,31 26,56
1300 -1300 3,94 3,84 27,33 27,84 NA 7,39 <0,02 < 0,1 mg/l 0,11 36,40 <0,04 36,4 2,57 79,1
1150 -1150 4,49 4,39 26,16
1120 -1120 4,77 4,68 28,11
1030 -1030 5,11 5,02 27,26 30,89 34,48 7,41 <0,02 < 0,1 mg/l 0,18 34,90 <0,04 34,9 2,40 57,7
845 -845 7,16 7,08 47,54
750 -750 8,79 8,71 62,91
450 -450 11,85 11,79 73,26
300 -300 17,20 17,00 25,91
210 -210 18,67 18,63 25,46 75,86 35,45 7,82 <0,02 < 0,1 mg/l 0,15 4,40 <0,04 4,42 0,45 2,04
40 -40 25,30 25,29 101,30
30 -30 25,70 25,69 101,30
20 -20 27,01 27,01 22,79 100,07 35,10 8,06 <0,02 < 0,1 mg/l 0,09 0,08 <0,04 0,09 0,09 0,82
10 -10 27,92 27,92 98,98
sub surface subsurface 28,56 28,56 22,36 98,20 35,19 8,15 <0,02 < 0,1 mg/l 0,14 <0,08 <0,04 0,08 0,07 1,06

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